Bonjour!!
Oh, le retour de Notsil!
Sinon un ptit peu déçue par le combat Evyk / Rennos ; pas le combat en lui-même, mais comme souvent, le Jedi soit-disant "je ne fais que me défendre" qui allume son sabre et attaque en premier. Tu as surement des arguments pour soutenir ton point de vue, mais moi j'aime pas
En fait, c'est un élement qui montre qu'il n'était pas pret à affronter Rennos et qu'il n'avait aucune chance de gagner. Je ne sais pas si cette explication te satisfait, mais c'était ma facon de montrer qu'Evyk n'était pas dans le bon état d'esprit pour pouvoir triompher.
Voila, on est arrive (enfin!) au bout de cet épisode 13. Voici la derniere partie avec certaines révélations... J'espere que cet episode vous a plu et je vous donne rendez-vous pour l'episode 14!
Bonne lecture:
Les rues de Coruscant au temps de la République.Sam se demandait ce qu’elle était en train de faire. A la poursuite d’un esclavagiste, elle slalomait à travers l’intense circulation de Coruscant à bord d’un speeder. Une folie qui lui avait paru bien raisonnable dix minutes plus tôt. C’était peut-être parce qu’elle venait de frôler trois fois la mort en autant de minutes qu’elle n’était plus du tout sûre du bienfondé de sa décision. Pourtant, malgré ses réticences, elle ne parvenait pas à décrocher son regard des deux lumières rouges qui la narguaient quelques dizaines de mètres devant elle. Depuis dix minutes, la jeune femme n’avait pas réussi à se rapprocher du bandit, pire elle avait même l’impression d’avoir perdu du terrain. Cependant, malgré ses doutes, ses craintes et ses impressions, Sam appuya encore un peu plus sur l’accélérateur.
Le speeder bondit en avant, dépassa en rapide successions quatre appareils et vint se placer juste derrière celui piloté par l’esclavagiste. S’il ne l’avait pas remarqué jusque là, c’était maintenant chose faite. Le non-humain ne lui laissa pas le temps de savourer son succès, d’un coup de volant il braqua à gauche, traversa la voie de speeders venant en sens inverse et s’engouffra dans une allée entre deux tours. Sans réfléchir, Sam réalisa la même manœuvre. Alors qu’elle traversait la voie de circulation, elle vit un speeder bleu, piloté par un verpine gesticulant, foncer droit sur elle. La jeune femme coupa les répulseurs. Son appareil chuta. Elle sentit le speeder du verpine lui frôler la tête. Elle activa à nouveau ses répulseurs et reprit sa poursuite. Et de quatre ! Cette fois-ci, elle ignorait même comment elle s’en était sortie. Elle s’engagea dans l’allée quasi déserte et fit rugir son moteur. Déjà, l’esclavagiste se trouvait à l’autre bout de la ruelle. Sam eut juste le temps de le voir tourner à droite. La jeune femme appuya à fond sur les gaz : elle ne devait pas le perdre. A son tour, elle atteignit le bout de l’allée, braqua à droite et se retrouva face à sa cible qui la menaçait de son blaster. Instinctivement, elle fit plonger son appareil dans les profondeurs de la planète. Tout autour d’elle, des tirs de blaster lui signalaient que le bandit l’avait prise en chasse. Ca, ce n’était pas prévu !
Suite à une descente vertigineuse de plus de quatre minutes, Sam atteignit les niveaux où elle avait vécu ces derniers jours. Retour à la case départ en quelque sorte. Toutefois, elle n’eut pas le temps de le regretter. Toujours poursuivie, elle s’enfonça dans le dédale qu’était les multiples allées et ruelles des bas-fonds de Coruscant. La jeune femme espérait seulement y semer son poursuivant. Réagissant uniquement à l’instinct, elle se mit à passer à vive allure de ruelles en ruelles. Elle n’avait aucun plan. Si l’allée lui plaisait, elle la prenait ; sinon, elle continuait tout droit avec l’espoir ses traces soient dissimulées par la pollution. Peine perdue, l’esclavagiste ne la lâchait pas d’un mètre. Sam effectua un énième tournant à gauche et se retrouva face à une foule immense. Elle jura. Sans le vouloir, elle se trouvait à l’entrée d’une des allées les plus populaires du bas Coruscant. Un lieu lumineux où n’importe quel plaisir était accessible pour un prix dérisoire. La jeune femme ne pouvait pas ralentir sous peine d’être tuée.
Sam réagit au quart de tour : elle tira de toutes ses forces les commandes à elle. Le speeder s’envola dans les airs, frôlant la tête des premiers passants et évitant de justesse une enseigne lumineuse. Ce ne fut pas le cas de son poursuivant qui l’envoya valser dans les airs. Vu qu’elle ne parvenait pas à semer le non-humain dans les bas-fonds, Sam décida de continuer son ascension. Elle se mit à remonter le long d’une immense tour. Elle vit les vitres trembler sous son véhicule. La jeune femme imagina sans peine la réaction des habitants de la tour à son passage. Finalement, elle rejoignit une file de circulation plusieurs kilomètres au-dessus de la surface de la planète. Quelques dizaines de mètres derrière elle, l’esclavagiste était toujours là. Sam serra les dents : elle devait se sortir de ce guêpier. Elle avisa alors un tunnel traversant un complexe de tours et plongea à l’intérieur.
A peine entrée dans le tunnel, Sam regretta son choix : trois files bien denses la forcèrent à ralentir. Pourquoi chacune de ses décisions s’avérait être la mauvaise ? Derrière, elle sentait plus que ne voyait son poursuivant fondre sur elle. La jeune femme n’avait qu’une solution : foncer. Elle remit les gaz et slaloma à toute allure à travers la circulation. Sam avait l’impression de se trouver dans une transe, ignorante des coups klaxons et autres insultes lancés par ceux dont elle coupait brusquement le chemin, avec des mains animées d’une vie propre. La sensation était magique. Elle dura jusqu’à ce qu’une petite explosion se fasse entendre sur son speeder derrière elle et qu’elle fonce droit sur une des parois du tunnel. Miraculeusement et mystérieusement, elle parvint à éviter la collision et à aller à nouveau de l’avant. Toutefois, la fumée qui émanait de son véhicule lui expliquait pourquoi son moteur avait perdu une partie de sa puissance. Touchée par un rayon d’énergie de son adversaire, volant à une vitesse moindre, elle émergea de l’autre coté du tunnel avec la certitude qu’elle allait bientôt mourir.
Sam se rebella à cette pensée. Non, elle n’allait pas se laisser faire. Certes, son ennemi était plus rapide, elle n’avait donc qu’à trouver un lieu où il ne pourrait pas profiter de cet avantage. La jeune femme blonde avisa, quelques étages en contrebas, les double-portes d’un centre commercial. Sans réfléchir plus, elle fit plonger son appareil. Là, elle tenta le tout pour le tout. Un droïde voulut la dissuader d’entrer. Elle fonça droit dessus et l’envoya voler dans les airs. Les double-portes s’ouvrirent et la jeune femme se retrouva à l’intérieur du centre commercial. Des cris de terreurs jaillirent de toute part tandis qu’une alarme se fit entendre. Sam se mit à zigzaguer entre les passants qui se bousculaient pour ne pas se trouver sur son passage. De toute part, des boutiques aux vitrines étincelantes encerclaient son chemin. Malgré ses répulseurs, son speeder se mit à déraper sur le sol immaculé. A ce niveau là, son pilotage n’était plus un défi mais véritablement un art. Trente secondes à l’intérieur du centre commercial et elle n’avait toujours rien heurté, ni personne. Un exploit !
Un rayon d’énergie frôla son crâne. Toujours présent, celui-là ! Sam continua à s’enfoncer dans le complexe labyrinthique. Soudain, elle émergea dans un espace dégagé où montaient et descendaient une douzaine d’ascenseurs dans des colonnes en transparacier. Tout autour, une large rampe d’accès en colimaçon permettait d’accéder aux différents étages, inférieurs ou supérieurs. La jeune femme choisit de descendre. Ainsi, elle commença à tourner autour des ascenseurs. A l’intérieur des cabines, certains spectateurs filmaient la poursuite surréaliste. Des vidéos qui allaient avoir un vif succès sur l’holonet. Surtout que son poursuivant parvenait à piloter d’une main et à tirer de l’autre. Au bout d’un moment, la descente toucha à sa fin. Sam quitta la rampe et emprunta le premier couloir sur la droite. Une dizaine de marches se trouva sur son passage. Elle les franchit d’une traite et retomba lourdement de l’autre côté. Le temps de reprendre ses esprits, elle se rendit compte qu’elle était dans une impasse. La jeune femme freina tout en faisant demi-tour. Dans la manœuvre, elle fit exploser la vitrine d’un magasin de vêtements. Elle accéléra autant qu’elle pouvait, monta les marches et poussa ses répulseurs à pleine puissance. Elle s’envola et passa au-dessus de l’esclavagiste.
Sam n’eut pas le temps de profiter de son mouvement. En retombant, elle cassa la direction de son speeder et alla s’encastrer dans la boutique se trouvant droit devant elle. Le choc de l’impact lui fit perdre connaissance pendant quelques minutes. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la première chose qu’elle vit fut le canon d’un blaster. Derrière, le non-humain souriait fièrement.
« Tout ça pour rien. » Ricana-t-il en avançant d’un pas.
Sam leva sa main droite. L’esclavagiste s’envola dans les airs pour retomber vingt mètres plus loin, inconscient. La jeune femme regarda bêtement sa main. D’où sortait cet étrange pouvoir ? Puis tout lui revint d’un coup : l’entièreté de sa vie en une fois. Finalement, elle sut qui elle était : Sam Narro, ex-chevalier Jedi, morte en sursis.
Le danger passé, une foule de badauds s’était assemblée autour d’elle et de l’esclavagiste afin de pouvoir se vanter le lendemain au boulot. Parmi tous ces visages inconnus, Sam Narro repéra un individu vêtu de noir qui lui était familier. Ce dernier se détacha du public et marcha à son encontre. Au fur et à mesure qu’il s’approchait d’elle, la foule des passants et les vitrines du centre commercial disparurent pour laisser la place à un endroit de lumière. Un lieu identique où elle avait rencontré un Ange de la Force quelques jours plus tôt. L’individu se débarrassa de son obscurité et lui apparut sous sa forme réelle : plus de deux mètres de haut, totalement imberbe et des excroissances en forme d’aile dans le dos.
« Maintenant que vous avez recouvré la mémoire, nous allons pouvoir travailler sur votre guérison. » Annonça son interlocuteur en lui tendant la main. « J’espère que vous êtes bien amusée dans cette première réalité, car ce qui vous attend est tout autre. Le plus dur reste à venir. »
Système d’Humma, en bordure du Noyau Galactique, Secteur Un. « Alors, qu’est-ce qu’ont donné ces nouveaux interrogatoires ? » Lui avait demandé Meror O’Lakk dès qu’il se fut avancé devant le Conseil Jedi.
« Pas grand-chose. » Avait commencé Veyn Horn’y en essayant de masquer sa déception. « Jarrin Skywalker continue à affirmer qu’il s’agit d’une tentative du Super 20 pour s’emparer légalement d’un secteur, avec un rôle plus ou moins actif d’Harto et de Rennos. Quant à ce dernier, il invoque une tierce partie qui compte profiter de la confusion pour s’emparer du Secteur Six. En résumé, tout le monde est innocent et le coupable est un inconnu qui travaille dans l’ombre. »
« Qu’en pensez-vous ? » S’était ensuite enquis paisiblement le caamasi en le regardant droit dans les yeux. « Votre passé d’enquêteur est un atout dans une telle situation. »
Brièvement, Horn’y avait repensé à l’enquête qui dix ans auparavant lui avait fait comprendre que la galaxie était toute en nuance et non simplement en noir et blanc.
« C’est une affaire complexe. » Avait-il dit en réfléchissant soigneusement à chacun de ses mots. « Toutefois, en l’état actuel des choses, il nous manque une pièce capitale pour nous permettre de la résoudre. Tant que cette pièce nous manquera, nous continuerons à tourner en rond. Je propose donc que nous relancions la machine et que nous regardions ce qu’il se passe. Je sais, c’est risqué mais c’est la seule façon d’obtenir la pièce manquante. Il ne faut pas oublier que nous avons un atout : nous savons qu’il se trame quelque chose. Je propose donc que nous lancions la procédure d’investiture de Sep Rennos au poste d’Heure. »
« Etes-vous vraiment certain que c’est la voie à suivre. » Lui avait alors demandé Maitre Shan Me qui avait dû sentir une petite hésitation dans sa voix.
« Parfaitement. » Avait répondu Veyn d’une voix totalement ferme. « Maitre Shana surveille déjà le Chancelier Harto, nous pouvons envoyer des Jedi surveiller les différents membres du Super 20. »
« Et Rennos. »
« Sep Rennos est un malin. Il va falloir se montrer prudent et le surveiller d’un peu plus loin. » Avait déclaré Horn’y en jetant un coup d’œil à chacun de ses collègues. « Vu qu’il s’agit de mon idée et que j’ai été récemment en contact avec lui, je me porte volontaire pour cette surveillance. »
« Soit, le Conseil accepte ce plan. » Avait approuvé Maitre O’Lakk avec un léger hochement de la tête.
C’était ainsi qu’un jour plus tard, Veyn Horn’y se trouvait en train d’orbiter autour du globe bleu d’Humma en attente de l’autorisation de s’y poser. En pénétrant dans le système, cinq minutes au préalable, il avait cru discerner la présence de son cousin Evyk Skywalker, mais cela avait été si bref que maintenant Veyn se disait qu’il avait imaginé cette présence. Cela faisait plusieurs mois qu’il n’avait plus eu de contact avec le jeune homme et leur dernière rencontre au sein de l’Oxe n’avait pas été amicale. La mère d’Evyk étant sa cousine germaine, Veyn s’était juré, à la mort de celle-ci, qu’il ferait tout pour protéger ses enfants devenus orphelins. Aujourd’hui, dans la solitude de son chasseur, il se rendait comme qu’il n’avait pas été aussi présent qu’il se l’était promis. L’un après l’autre, il avait délaissé Evyk et Clohé au profit du Conseil Jedi et des responsabilités toujours plus importantes que nécessitait sa prestigieuse position. Une fois de plus il comprenait pourquoi le Conseil insistait pour que chacun de ses membres ait le moins de famille possible… Une lumière se mit à clignoter sur sa console.
« Je vous écoute. » Dit-il après avoir activé l’holocom.
« Vous avez l’autorisation de vous poser. » Annonça la voix neutre de majordome de Rennos. « Voici votre vecteur d’approche. »
Immédiatement, le trajet jusqu’au palais de Rennos apparut devant lui.
« Merci. » Déclara-t-il en coupant la communication.
Veyn chassa ses remords, Evyk et Clohé étaient tous deux adultes et en mesure de vivre leur vie, et plongea en direction d’Humma. Sa mission passait avant tout. Cinq minutes plus tard, il se posait dans un hangar privé de la tour centrale de la demeure de son hôte. Là, raide comme un piquet, l’attendait Hal, le très dévoué serviteur du propriétaire des lieux. Sans un dire mot, Veyn le suivit, à travers un couloir richement décoré et un ascenseur externe, jusqu’au sommet de la tour. Le majordome le laissa patienter dans une pièce circulaire offrant une vue à trois cent soixante degrés sur la mer déchainée qui entourait l’ile. Cette pièce rappela au Jedi celle ou jadis siégeait le Conseil Jedi avant l’avènement de l’Empire de Palpatine qui avait bien failli détruire définitivement l’Ordre. Il se demanda si cette ressemblance était voulue ou purement fortuite. Connaissant Sep Rennos, il doutait sérieusement de la deuxième possibilité… D’ailleurs, il se demanda s’il avait bien fait de proposer de continuer la procédure d’investiture de Rennos. Certes, il n’avait rien contre lui, toutefois il n’avait rien pour non plus. Le personnage était une telle énigme qu’il était très difficile d’avoir un avis tranché à son sujet. C’était peut-être cela qui ferait de lui une grande Heure, ou l’inverse. Une fois de plus Veyn invoqua la Force, et une fois de plus celle-ci fut dans l’impossibilité de donner une réponse claire à son interrogation.
Une porte s’ouvrit derrière lui, Horn’y pivota et vit Sep Rennos sortir de l’ascenseur.
« Pardonnez-moi cette attente, mais je ne m’attendais pas à votre venue. » S’excusa celui-ci avec la même expression impénétrable que d’habitude. « J’étais en train de procéder à mon entrainement quotidien et je ne pouvais décemment pas vous recevoir dans un état si négligé. »
« Le Conseil Jedi a décidé que vous seriez la prochaine Heure du Secteur Six. » Annonça le Maître Jedi d’une voix neutre. « L’investiture se déroula dans dix jours, dans ce lieu et en la présence de l’intégralité du Conseil Jedi. »
« Très bien. » Fit Rennos en hochant la tête. « Comment cela se passera-t-il exactement ? »
« C’est très simple, le Conseil sondera votre esprit et décidera ensuite si vous êtes apte à devenir Heure ou pas. » Expliqua succinctement Veyn Horn’y.
« Des gens ont-ils déjà échoué à cette épreuve ? »
« Contentez-vous de penser vrai. » Déclara Veyn en ne répondant pas à la question. « Nous nous revoyons dans dix jours, j’espère… »
« A dans dix jours. » Lui souhaita Rennos tout en le raccompagnant à l’ascenseur où l’attendait Hal.
Alors qu’il rejoignait son chasseur, Veyn constatait qu’une fois de plus, il n’avait perçu aucun des sentiments de son interlocuteur. Certes, Sep Rennos avait semblé content en apprenant la nouvelle, cependant Veyn n’avait pas pu savoir à quel point. Il devrait donc se montrer patient et attendre encore dix jours, car le jour de l’investiture, s’il voulait devenir Heure, Sep Rennos ne pourrait plus se cacher. A ce moment là, les Jedi connaitraient toute la vérité sur lui. En attendant ce jour, il allait devoir trouver un moyen de surveiller Rennos sans que celui-ci s’en rende compte. Un défi à sa mesure !
Sep Rennos regarda le chasseur du Jedi s’envoler et quitter Humma. Il ne pouvait s’empêcher de sourire : il était dans la dernière ligne droite. Pour la première fois depuis plus d’un siècle, il se permit de penser à ce que deviendrait la galaxie une fois qu’elle serait dans ces mains. Un plaisir qui valait toute cette attente…
Sa rêverie fut toutefois interrompue par la vibration de son comlink.
Kuat, Secteur Trois.Artémis et Athéna marchaient d’un pas assuré en direction du quartier général de l’Organisation. A l’inverse de la demeure de Zeus qui témoignait d’un glorieux passé, leur destination montrait qu’elle était tournée vers l’avenir. En effet, les deux femmes se dirigeaient vers une tour de plus d’un kilomètre de haut intégralement construite en transparacier dont les pièces internes étaient essentiellement meublées de lumière. Un lieu ultramoderne qui portait en devanture le logo d’une quelconque institution bancaire. En réalité, cette tour n’était pas tout à fait leur destination finale. Tout comme cette banque était la façade légale de l’Organisation, l’immeuble-même en était la façade matérielle. A l’intérieur du bâtiment, derrière des vitres en transparacier reflétant toute lumière externe, s’élevait une deuxième tour moitié moins grande qui était le siège réel et très protégé de l’employeur d’Artémis.
Les deux Invisibles s’approchèrent de l’entrée de la tour externe, elles ignoraient quel accueil leur serait réservé, mais elles savaient qu’elles y feraient face avec succès. Seule une armée pourrait les arrêter. Toute de noire vêtue, Artémis portait son habituelle ceinture de combat avec sa quinzaine d’armes qui ferait réfléchir plus d’une escouade de mandaloriens. Ayant échangé sa robe blanche pour une combinaison beige où aucune arme était visible, Athéna semblait bien vulnérable ; mais c’était sans compter le véritable arsenal qu’elle dissimulait dans son long manteau clair avec pour pièce maitresse l’épée, en alliage presque indestructible de corthosis, qui avait fait sa réputation. Issu d’une époque où les voyages spatiaux n’avaient pas encore été imaginés, où les planètes étaient considérées plates et où le plus grand luxe était de se laver une fois par semaine, le concept d’une telle arme avait de quoi surprendre à une époque où le blaster était à la mode. Pourtant cette épée, entre les mains expertes d’Athéna, devenait aussi létale que pouvait l’être un sabrolaser entre celles d’un Maitre Jedi. La rumeur disait qu’on ne voyait cette arme archaïque une seule fois dans sa vie : lorsqu’Athéna vous tuait. Artémis en doutait, toutefois elle savait qu’à la moindre vue d’une arme qui ressemblait plus ou moins à l’épée, tous les pires hors-la-loi de la galaxie se terraient dans leur meilleur cachette tout en priant qu’Athéna n’y soit pas déjà.
Les deux femmes s’arrêtèrent devant la porte d’entrée. Elles n’eurent pas besoin d’ouvrir la bouche, car une zeltronne se présenta à elles. La non-humaine, un sourire aux lèvres, les fit entrer dans la tour en leur faisant éviter soigneusement tous les contrôles de sécurité. Vu le regard ébahis des clients et de certains employés, il ne devait pas être courant de pénétrer armé dans cette banque. Et avec les honneurs en plus ! Alors qu’elles traversaient un vaste hall menant à la tour interne, Artémis ne put s’empêcher d’apprécier le physique plus qu’avantageux de leur guide. Décidément, Walt Mennar, le chef de l’Organisation savait toujours aussi bien s’entourer… Elles s’approchaient de l’ascenseur devant les mener à destination, lorsqu’un homme au visage rond se plaça sur le chemin. Par pur réflexe, Artémis s’empara d’une de ses vibrolames, et reconnut Atropos au moment où elle comptait s’en servir.
« J’étais contre ton assassinat. » Dit son contact normal au sein de l’Organisation. « J’ai refusé de cautionner cet acte, je ne t’ai pas appelé pour confirmer la soi-disant mission de Perséphone. Je tenais à ce que tu le saches. »
La jeune femme brune acquiesça tout en rattachant son arme à sa ceinture. Elle comprit qu’Atropos avait fait tout ce qu’il pouvait pour s’opposer à la décision de son employeur. Révéler la nature du complot à Artémis aurait signifié son arrêt de mort instantané. La main d’Athéna sur son bras lui rappela qu’elle n’était pas ici pour s’intéresser à la crise de conscience d’Atropos, mais pour savoir pourquoi Mennar avait envoyé Perséphone la tuer. Elles reprirent leur marche en avant et rejoignirent leur guide dans l’ascenseur. Celui-ci, au lieu de monter, plongea dans les profondeurs de la planète. Vingt secondes plus tard, leur trajet toucha au but. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et la zeltronne leur fit signe de sortir. Artémis prit une profonde inspiration et s’exécuta. Les deux femmes dehors, les portes se refermèrent. Artémis se retourna juste à temps pour voir la belle non-humaine lui faire un clin d’œil. Puis, la jeune femme brune se concentra sur la scène s’étendant devant elle.
La pièce se trouvait à plusieurs centaines de mètres sous la surface de Kuat, toutefois en regardant à travers les fenêtres, on avait l’impression de se trouver au beau milieu d’une des plaines verdoyantes de la disparue Alderaan. Le charme des holos… Par contre, ce qui était beaucoup moins charmant, c’était la présence du féeroin Héphaïstos et du wookiee Atlas, deux redoutables Invisibles. Derrière les deux non-humains, enfoncé dans un fauteuil ayant appartenu soi-disant à l’Empereur Palpatine, se trouvait celui que les deux femmes étaient venus voir : Walt Mennar, le chef et fondateur de l’Organisation. A l’inverse de Zeus qui était un homme puissant qui transpirait la droiture, Mennar était un homme de taille modeste, au corps noueux, aux longs cheveux blancs et aux yeux brillants qui ne laissaient percevoir aucune émotion. En résumé, deux hommes, un même âge, deux personnalités très différentes. Ainsi, avec ses deux collègues face à elle, Artémis ne savait pas du tout à quoi s’attendre pour les minutes à venir. Une chose était toutefois sûre : elle serait sur ses gardes.
« Je vous rappelle que vous avez donné votre parole à Zeus qu’il ne nous arrivera rien. » Déclara Athéna en plongeant son regard dans celui de Mennar.
« Je sais. » Répondit ce dernier avec un petit sourire. « Toutefois, Atlas et Héphaïstos ont trop d’honneur que pour m’obéir si je donne l’ordre de vous tuer. »
Artémis en était sûre pour Atlas, toutefois elle avait certains doutes concernant le féeroin qui avait l’habitude d’obéir aux ordres comme cela s’arrangeait. Aujourd’hui, ça allait sans doute être en leur faveur car Héphaïstos n’oserait pas défier Athéna et son épée. Pour renforcer cette impression, Athéna fixa à tour de rôle chacun des deux Invisibles leur faisant comprendre qu’elle n’hésiterait pas à faire couler le sang s’il le fallait.
« Bon, maintenant que les choses sont claires, pourquoi avez-vous voulu tuer ma camarade ? » Reprit la rousse Athéna en se tournant à nouveau vers leur hôte.
« C’est très simple : elle m’a trahi. » Répondit celui-ci en se redressant dans son fauteuil.
« Je vous demande pardon ? Je ne vous ai jamais trahi ! » S’exclama Artémis touchée dans son orgueil.
« Ah oui ? » La défia le chef de l’Organisation en la fixant de son regard brillant. « Récemment, n’avez-vous pas rencontré des créatures mystérieuses sur une planète à proximité d’un trou noir ? »
« C’est exact. » Confirma la jeune femme brune avec un air méfiant. « Cependant, je ne vois pas le rapport. »
Le rire de Mennar résonna dans la pièce.
« Elle ne voit pas le rapport. C’est la meilleure ! » S’écria Walt Mennar avant de brusquement se lever. « Traitez-moi plutôt d’imbécile, c’est ce que j’attends d’une personne de votre statut ! »
Artémis serra les poings : on ne l’insultait pas impunément.
« Expliquez-vous. » Ordonna Athéna d’une voix calme en s’interposant entre Mennar et sa jeune camarade.
Le vieil homme toisa la femme rousse avec mépris.
« Ne m’obligez pas à sortir mon épée. » Répliqua celle-ci d’une voix glaciale. « Je n’ai pas peur de vous, et je me ferais même un plaisir de tuer une crapule de votre espèce. »
« Je n’en doute pas un seul instant, je connais votre réputation ainsi que votre palmarès. » Observa leur interlocuteur en recouvrant son calme. « Vous voulez une explication, la voila. Votre très chère amie s’est alliée avec mes ennemis, ce qui à mes yeux est un acte de haute trahison qui nécessite une unique réponse : la mort. »
« Je ne suis pas l’alliée des Anges. » Dit Artémis entre ses dents.
« Ah oui ? » Fit à nouveau Mennar. « Je connais ces êtres : soit on est avec eux, soit on est mort. Or, à mon plus grand regret, vous êtes toujours vivante. »
« Je ne suis pas leur alliée. » Répéta la jeune femme qui disait la vérité.
« Je ne vous crois pas. » S’obstina le vieil humain en réprimant un geste rageur. « J’ai déjà été dans votre position. Ils vous ont promis la galaxie… Je vous connais, vous êtes ambitieuse, vous avez accepté… Je comprends maintenant, toute cette mascarade, cette innocence feinte, c’était pour vous approcher de moi… Vous saviez que la rouquine ne vous arrêterait pas… Vous êtes là pour me tuer et prendre ma place… Non ! Atlas, Héphaïstos, tuez-la ! »
« Vous divaguez ! » S’exclama Artémis en se demandant si ses deux collègues allaient obéir à cet ordre insensé.
« Non, je n’ai jamais été plus lucide. » Contra le chef de l’Organisation en lui lançant un regard de dément. « C’est bien le genre de ces immondes créatures de recruter mon meilleur élément pour m’assassiner. Finalement, ils ont compris qui j’étais et ils ont pris peur. Dans une minute, je serais peut-être mort, mais je tiens enfin ma vengeance. Après toute ces années, quel bonheur ! J’exulte ! Il y a cinquante ans ils me recrutaient. Il y a quarante-cinq ans, ils m’abandonnaient sous prétexte que je n’étais pas à la hauteur. Toutefois, au lieu de m’anéantir, cette nouvelle me motiva à réagir et à fonder un empire avec pour seul but de faire échouer leurs activités. L’Organisation, dont l’unique but est de tuer toute personne entrant en contact avec ces créatures diaboliques. Pendant quarante années, ils m’ont ignoré, ne répondant à aucune de mes attaques. Pendant quarante ans, ils m’ont insulté. Mais aujourd’hui, c’est terminé… Vas-y Artémis, tue-moi. »
Walt Mennar s’agenouilla au sol et écarta ses bras afin d’offrir sa poitrine au feu de la belle Invisible. Cette dernière n’eut même pas l’idée de dégainer son blaster : le discours de son employeur lui avait fait perdre une grande partie de ses illusions. Ainsi, durant ces cinq dernières années, elle n’avait servi qu’à venger un vieillard à l’égo blessé et dont les supposés adversaires ne tenaient absolument pas compte. Quelle futilité, quelle folie… En résumé, sa vie n’avait servi à rien. Elle s’était contentée de tuer tous ceux qui étaient entrés en contact de près ou de loin avec les Anges. Tous ces morts, aucun Grand dessein derrière… Le pire, c’était qu’elle avait failli elle-même faire partie de cette stupide liste. Merci Evyk Skywalker ! En parlant du Jedi… Perséphone était morte ; Atlas, Héphaïstos et elle se trouvaient dans la pièce.
« Où est Téthys ? » S’enquit-elle en sentant un frisson lui parcourir le dos.
Mennar se contenta d’un rictus qui se voulait être un sourire.
« Je l’appelle. » Décida la jeune femme en s’emparant de son comlink.
« Inutile, elle est dans la phase finale de sa mission, elle a rompu tout contact. » Indiqua toujours en souriant le chef de l’Organisation. « D’ailleurs, elle ne répondra jamais à l’appel d’une traitresse. »
« Je dois aller la voir. » Annonça Artémis d’une voix ferme.
« Pour Skywalker ? » L’interrogea Athéna en pivotant vers elle.
« Pour lui apprendre pourquoi elle tue. Elle doit connaitre la vérité. » Déclara la jeune femme brune qui avait toutefois le sort du Jedi bien à cœur.
« Dépêchez-vous alors, votre amant et complice est peut-être déjà mort. » Se moqua Mennar en ricanant. « En tout cas, ne comptez pas sur moi pour vous dire où Téthys se trouve. »
La jeune femme brune fusilla son patron du regard.
« Ne vous inquiétez pas pour cela, la Guilde sait à chaque instant où se trouve chacun de ses membres. » Observa Athéna en s’approchant du vieil homme toujours à genoux. « Artémis, vas-y, vas aider ton ami. »
Sans hésiter, la jeune femme se précipita vers l’ascenseur.
« Quant à vous M. Mennar j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous. » Annonça l’Invisible aux cheveux roux. « La mauvaise, c’est que je ne vous tuerai pas ; la bonne, c’est que je vais révéler à vos lieutenants quelle chimère ils sont sensés pourchasser. Je suis sûre que leur réponse sera radicale. »
A bord de l’Aventurier Corellien, Espace.En accord avec le plan, Lexan Horn avait appelé ses camarades Jedi. Ces derniers avaient réalisé une très convaincante descente dans l’astroport d’Anoat, puis après de vaines recherches, ils étaient repartis tout en promettant qu’ils reviendraient. Une heure plus tard, les premiers vaisseaux de contrebandiers regagnaient en toute quiétude leur position d’avant la venue des Jedi. Vingt heures après ces téméraires, les agents de Darrom se posaient à nouveau sur Anoat. Et quelques heures encore après, les frères Weebuk rencontraient à nouveau le Yuuzhan Vong Kaarlok, le recruteur au service du redoutable chef de guerre. Aux dernières nouvelles, ce deuxième entretien se passait aussi bien que le premier. Cependant, Arès n’était pas d’humeur à se réjouir.
L’ex-Invisible n’avait qu’une image en tête : le cadavre de Stax, l’ancien gardien de prison de l’Oxe. Il avait beau se repasser la scène encore et encore, il ne parvenait pas à trouver une raison valable pour justifier complètement son geste. Il avait purement et simplement commis un meurtre de sang froid. Certes, ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait, en vingt années d’Invisibilité il avait à son actif une liste bien longue ; toutefois cet acte terrible le renvoyait directement à sa promesse de ces dernières semaines de vivre une vie normale avec Clohé Kjynn. Ainsi, il n’arrivait même plus à regarder la jeune femme dans les yeux et il avait l’impression que chacun des gestes qu’il avait envers elle était faux. D’ailleurs, il ne parvenait même plus à se regarder dans un miroir. Il avait cru pouvoir mettre son boulot d’Invisible derrière lui, malheureusement celui-ci ne l’avait jamais réellement quitté. Face à une telle révélation, une unique décision s’imposait à lui.
A ce moment là, la porte de la cabine s’ouvrit, laissant entrer une Clohé toute sourire. Sans dire un mot, la jeune femme alla se coller à lui. Au lieu de le calmer, ce geste d’affection attisa encore un peu plus sa culpabilité.
« J’ai reçu des nouvelles de Lexan. » Lui glissa tout doucement Clohé. « D’après ce qu’il a pu constater, ce deuxième entretien s’est très bien passé et les Weebuk ont été recrutés. Ainsi, notre mésaventure n’aura pas porté à conséquence. »
Arès garda le silence tout en hochant lentement la tête. Kjynn se redressa et se mit à le regarder en fronçant légèrement les sourcils.
« Tu es bizarre depuis que tu es revenu. » Observa-t-elle en le forçant à la regarder. « Ca ne va pas ? »
L’ex-Invisible prit une grande inspiration avant de répondre.
« Effectivement, ça ne va pas. » Confirma-t-il d’une voix sombre. « Ca ne va pas depuis que j’ai tué Stax. »
« Il te menaçait… C’était de la légitime défense, non ? » S’enquit la jeune femme en lui prenant une de ses mains.
« Non, il s’agissait d’un meurtre de sang froid. » Avoua froidement Arès en se levant. « Vrai, il m’a menacé, mais pas directement. Il savait très bien que toute tentative dirigée contre moi, échouerait. Il a donc décidé de passer le restant de sa vie à essayer de me nuire, à m’atteindre indirectement. Il a menacé de ruiner ma vie, mais surtout il a menacé de s’en prendre aux personnes que j’aime, à toi… Je ne l’ai pas supporté et j’ai abattu Stax alors qu’il était désarmé. C’est pour cela que j’ai décidé de partir, et vous laisser Lexan et toi à votre mission. »
« Partir ? Je ne comprends pas. » Souffla Clohé Kjynn trop surprise pour être indignée par la révélation de l’assassinat de l’ancien gardien de prison.
« C’est pourtant simple, si je reste, je vous mets toi et Lexan en danger. » Déclara Arès en s’accroupissant devant Clohé et lui prenant les mains. « Je vous mets en danger pas à cause des gens que j’ai pu contrarier dans le passé, mais bien parce que je vous oblige à cautionner mes actes. Aujourd’hui, je vous oblige à accepter le meurtre de Stax, mais peut-être que demain ce sera quelque chose de bien pire encore. Dans tout les cas, ça vous force, et vous forcera, à faire des choix contraire à votre éthique. Toi, en particulier… Il viendra un moment où tu devras choisir entre l’Ordre Jedi et moi, ou pire, influencé par mes gestes, tu franchiras une limite qui te perdra à jamais. Or, je ne veux te mettre dans aucune de ces deux positions, c’est donc pour cela que je dois partir. »
« Tu n’es pas obligé… On trouvera un moyen… » Protesta la jeune femme d’une voix tremblante.
« Non, j’ai bien réfléchi et c’est la seule solution. » Dit l’ex-Invisible en se levant. « Je croyais pouvoir changer… En fait, je crois toujours que je peux changer, mais ça s’avère bien plus difficile que je ne l’imaginais. Aujourd’hui, je suis toujours Arès l’impitoyable Invisible, un personnage que je déteste de plus en plus. Et pour le faire disparaitre, je dois être seul et loin de toi. C’est la seule solution. »
« Et nous ? » Demanda tout doucement Clohé en se levant à son tour.
« Pour l’instant, il n’y a plus de nous. » Observa Arès en la prenant dans les bras. « Mais je ne désespère pas d’en reconstruire un, lorsque je serais digne de toi. » Il se pencha et posa délicatement un baiser sur les lèvres de la jeune femme. « Que la Force soit avec toi. »
Arès se détacha ensuite de Clohé et quitta la cabine avant que les larmes de son amante ne l’obligent à rester.
Demeure de Sep Rennos, système d’Humma, en bordure du Noyau Galactique, Secteur Un. La bothane avança dans le couloir. Au bout de celui-ci, une porte. Derrière la porte, la cible qu’elle était payée pour tuer. Cette fois-ci, Téthys n’allait pas rater Evyk Skywalker. La redoutable Invisible s’en voulait d’avoir manqué le Jedi à sa précédente occasion, lorsqu’elle s’était débarrassée du Yuuzhan Vong qui voulait le tuer. Certes, elle aurait pu laisser le Vong tuer Skywalker, mais alors elle n’aurait pas pu se réclamer de l’assassinat, et surtout elle n’aurait pas été rémunérée. Or, pour Téthys, l’argent était tout.
Ainsi, après son échec, elle s’était remotivée et avait utilisé toutes ses qualités d’Invisible pour pénétrer le plus discrètement possible de la demeure du chef d’entreprise Sep Rennos. La bothane ignorait par contre pourquoi Skywalker était venu le voir, mais surtout comment il s’était retrouvé blessé et enfermé dans ce qui avait tout l’air d’un cachot. Peu importe au final, cela en faisait une proie facile et Téthys ne rechignait jamais à la facilité. Elle s’arrêta devant la porte, prit une profonde inspiration et approcha sa main gauche de la commande d’ouverture.
« A votre place, je n’ouvrirais pas cette porte. » Observa une voix sur sa droite.
Téthys s’apprêta à se saisir de son blaster.
« Et je ne sortirais pas mon arme. » Continua la voix appartenant à un humain aux longs cheveux blonds.
« Ah oui ? » Défia la non-humaine en posant sa main sur la crosse de son blaster.
« Une simple pression et vous êtes morte. » Indiqua-t-il alors qu’une vive douleur se fit ressentir dans la tête de la bothane. « Si cette veine se rompt, c’est l’hémorragie dans votre cerveau et votre mort dans les dix secondes suivantes. »
Téthys éloigna sa main de son arme. Elle était suffisamment intelligente pour savoir qu’il n’y avait qu’une sorte d’individu dans la galaxie détenteur d’un tel pouvoir et qu’ils étaient sensés avoir disparu quelques siècles auparavant. Les Jedi allaient avoir une belle surprise !
« Bien, je vois que vous êtes raisonnable. » Apprécia son interlocuteur en lâchant sa pression sur son esprit. « Je me présente, je m’appelle Sep Rennos. »
« Que comptez-vous faire de moi, M. Rennos ? » S’enquit la bothane en écartant les mains de son corps.
« Ca dépend entièrement de vous. » Répondit l’humain avec un petit sourire. « Pour l’instant, je veux Evyk Skywalker vivant et je suis prêt à tuer toute personne lui voulant du mal. »
« J’ai l’impression que nos intérêts divergent. » Dit l’Invisible en cherchant à comment se sortir de ce pétrin.
« Pas tant que cela. » Indiqua Rennos avec un air mystérieux. « Voyez-vous, Evyk Skywalker se trouve dans son état actuel car il a refusé mon offre. Toutefois, j’espère lui faire entendre raison et lui réitérer cette offre. Or, s’il venait à la refuser à nouveau, je serais dans l’obligation de le tuer. Pourquoi ne pas vous laisser vous charger de ce boulot, si cette occasion se présente ? »
« Pourquoi ne pas le tuer vous-même ? »
« Tout simplement parce que j’ai envie de faire de vous mon alliée. » Révéla son dangereux interlocuteur avec un léger haussement des épaules. « La Force m’a indiquée qu’il ne serait pas facile de garder mon invité dans ce lieu, or je suis suffisamment malin pour tenter de mettre un maximum d’atouts de mon côté. Et ma chère, vous en êtes un considérable. Skywalker va vouloir s’échapper lorsqu’il se sera remis, une aide extérieure va peut-être même vouloir l’aider dans ce projet. Dans tout les cas, je pense que vous seriez capable de l’en dissuader sans le tuer. Enfin, je vous permets d’empocher votre salaire une fois que vous l’aurez tué. »
« Si je comprends bien, vous voulez que je sois sa nounou en attendant d’être son bourreau. » Observa la bothane en essayant de deviner quel était le piège. « Mais qu’adviendra-t-il de mon salaire s’il accepte votre offre ? »
« Je vous le verserais moi-même. » Dit Sep Rennos en la fixant intensément. « Une dernière chose : soit vous acceptez mon offre, soit je vous tue. »
La pression se fit à nouveau se sentir dans son cerveau.
« Joli choix. » Ricana Téthys en ayant la cruelle impression de s’être fait voir.
« Estimez-vous heureuse d’en avoir un. Les gens de mon espèce n’ont pas l’habitude d’en donner. » Commenta le Sith d’une voix glaciale. « Alors que choisissez-vous : la vie et l’argent, ou la mort ? »
« L’argent a toujours été ma motivation, et je tiens à être vivante pour pouvoir en profiter. » Décida Téthys en s’avouant vaincue.
« Parfait. Hal va vous conduire à votre chambre. » Annonça Rennos alors qu’un vieil humain les rejoignait dans le couloir. « Je vous verrais plus tard afin de discuter avec vous des dispositions à prendre concernant Evyk Skywalker. »
Après le départ de la bothane, Sep Rennos entra dans la cellule à l’intérieure de laquelle se trouvait le jeune Skywalker. Le Jedi reposait inconscient dans un lit, surveillé par un droïde médical et entouré par une demi-douzaine d’ysalamiri l’empêchant d’avoir accès à la Force. Rennos avait refusé de le placer dans une cuve bacta, préférant surveiller un Jedi affaibli plutôt qu’un Jedi en parfaite santé, même coupé de son alliée. Il allait donc le soigner à l’ancienne… Le plus importantl était que son prisonnier soit vivant et dans un état stable.
Le seigneur Sith s’assit à côté de son malade. Il le regarda pendant de longues minutes, se refusant à imaginer quel pourrait être leur avenir ensemble. Mais la tentation fut trop forte…
« Remets-toi bien Evyk. » Dit-il en se levant. « Ne m’oblige pas à te faire du mal. »
Oiki Ran, le Ktah qui attend vos avis!!