Allez, j'attaque enfin la série !
Rebels – saison 5, épi…Oups, pardon !
Ahsoka – Première partie – Maître et apprentieToujours sur la piste du Grand Amiral Thrawn, dont elle suspecte l’existence d’un complot visant à le faire revenir, l’ancienne Jedi Ahsoka Tano met la main sur un antique artefact laissé autrefois par le Chiss. Mais pour le décoder, il va lui falloir faire appel à de vieilles connaissances, avec lesquelles les relations ne sont pas forcément au beau fixe. Le temps presse, car Ahsoka n’est pas la seule à rechercher activement le Grand Amiral : Morgan Elsbeth, qu’elle a autrefois vaincue, vient de se faire libérer par deux mystérieux individus, détenteurs tous deux d’un sabre-laser à lame rouge…
Et assez étonnamment, l’épisode ne démarre pas avec le personnage vedette de la série, mais bien par la mise en avant des antagonistes. L’occasion de voir Ray Stevenson incarné un certain Baylan Skoll, et le charisme de l’acteur n’est pas étranger à l’attrait qu’exerce immédiatement ce nouveau protagoniste : massif, calme, charismatique, Dave Filoni se permet même un clin d’œil à
Rogue One dans la progression de Skoll à bord de la frégate Néo-Républicaine. Au cours de l’épisode, on en apprendra déjà plus sur Skoll, notamment qu’il a été un ancien Chevalier Jedi ! Et cela se ressent, notamment sur sa manière de s’exprimer ou même, détail futile (ou non?) sur la tresse caractéristique qu’arbore sa disciple…
Tout cela pour libérer Morgan Elsbeth, l’adversaire d’Ahsoka dans l’épisode de la saison 2 de
The Mandalorian dans laquelle elle apparaissait, une Elsbeth qui semble avoir pris du galon niveau importance dans l’univers Star Wars et qui va représenter une menace que Dave Filoni aime bien et qui, surtout, rendra une future et on imagine inévitable rencontre avec Ahsoka bien plus intéressante !
Vient ensuite le rôle-titre : Ahsoka, incarnée par Rosario Dawson. Le choix a été fait de nous proposer une Ahsoka presque mélancolique, empreinte d’une certaine forme de tristesse. Les bras régulièrement croisés, tête légèrement inclinée, sourire énigmatique sur le visage, l’actrice incarne parfaitement le personnage (même si à titre purement personnel, on me dirait que c’est la française Steffi Celma sous ce maquillage, j’y croirais!). Pourquoi pas. J’imagine que le but sera à terme de nous la montrer un peu plus vivante car pour l’instant, on a presque l’impression de voir un fantôme errer et n’exister que pour accomplir son but : empêcher le retour de Thrawn.
Et pour cela… il faut en passer par une carte. Toute la quête de cette carte fait très Indiana Jones dans l’esprit, avec l’épreuve dans le temple, et les décors sont d’ailleurs magnifiques. Après, je ne suis pas certain de l’intérêt premier de cette quête, ce n’est pas la première fois dans un passé récent que la licence se met à fonctionner à base d’une carte destinée à conduire à un objectif et, surtout, je ne suis toujours pas convaincu par la pertinence qu’aurait eu Thrawn à élaborer un tel dispositif… sans même, concrètement, savoir où il allait aller. Ou alors, il faut imaginer qu’il avait deviné le sort qui l’attendait à la fin de
Rebels ? Dans ce cas, pourquoi cacher cette carte et, en plus, la coder ? Pourquoi ne pas la laisser à Palpatine, par exemple, dont on sait qu’il était l’un des proches ? Comment Elsbeth a-t-elle entendue parler de cette carte et, si elle en connaissait l’existence, pourquoi ne l’avait-elle tout simplement avec elle ? Bref, il y a là une faille, une facilité scénaristique dont je me doute bien qu’elle ne sera jamais expliquée, j’imagine que cela fait partie des bases de la série. De la même façon, il faudra peut-être revenir sur cette idée d’Ahsoka qui a décidé qu’elle était la plus à même d’empêcher le retour de Thrawn, elle qui, concrètement, ne lui a jamais tellement fait face dans
Rebels…
Mais dans
Rebels, justement, il y avait Hera Syndulla. Et Hera apparaît, en chair et en os, dans cet épisode, toujours dans le rôle de la maman de service, de la voix de la raison, même pour Ahsoka. Et qu’est-ce que ça fait plaisir de la retrouver, elle, mais aussi Sabine ! Voilà pourquoi, plus encore qu’une série
Ahsoka (au titre sans doute nettement plus accrocheur et vendeur), cette série est en réalité une cinquième saison de la série animée
Star Wars Rebels. Thrawn, Hera, Sabine, Lothal, nous sommes dans la continuité directe de la fin de la série… au point que je me demande ce que pourra ressentir quelqu’un qui n’a PAS vu la série animée, en quelle mesure ce Thrawn lui inspirera méfiance ou sentiment de danger.

L’épisode est, je trouve, assez accessible, et prend le temps de présenter ses intervenants, avec des scènes parfois un peu longues, des silences. A contrario, les décors sont bien plus riches que dans The Mandalorian ou même Kenobi, c’est lumineux, et surtout, cela donne l’impression d’être vaste !
Et puis, histoire de surprendre même ceux qui ont vu
Rebels, la dynamique entre Sabine et Ahsoka a changé. Entre-temps, l’une a pris le parti de former l’autre aux arts Jedi, Sabine s’étant découverte une sensibilité à la Force… oui non on verra ce que cela donnera sur le long terme. Évidemment, les choses ne se sont pas bien terminées entre elles, et si on appréciera la petite référence à Anakin, il est évident que ce point sera sans doute l’une des clés de l’intrigue. Attention toutefois à ne pas trop « surcharger » le personnage de Sabine, qui est donc une Mandalorienne, qui a une intrigue sur sa formation Jedi, son lien avec Ezra (dont l’apparition sous forme d’holo détonne un peu tant, même en mini, on voit bien que nous ne sommes pas du tout dans le gabarit du jeune adulte un peu svelte qu’il était dans la série animée… indice indice!

).
Et puis il y a les dernières minutes de l’épisode. Sabine déchiffre les données d’une façon pas forcément compréhensible pour le spectateur, mais qu’importe : Shin Hati, l’apprentie de Baylan, débarque et lui fait face ! Déjà, excellent point pour l’actrice qui a, comme son mentor, une réelle présence à l’écran et un regard franchement marquant. S’ensuit un combat au sabre-laser qui souffre certes de l’habituel cliché de la méchante qui attend patiemment que la gentille vienne à sa rencontre, mais qui est dynamique, assez violent, clairement à sens unique avec une Sabine qui passe le plus clair du combat à se défendre et à gagner du temps pour que les renforts arrivent… et qui s’achève d’une façon qui se veut dramatique et qui aurait pu l’être si ce coup-là n’avait pas déjà été fait à de nombreuses reprises. Pauvre Qui-Gon Jinn, petite chose fragile manifestement…
Et puis, alors que l’épisode se termine, le générique de fin démarre. Déjà, visuellement, il envoie mais là, Kevin Kiner s’est surpassé en nous livrant un thème tout à la fois héroïque, triste, martial, un score qui s’impose directement comme l’un des meilleurs thèmes des séries voire de la saga (en tout cas, je l’ai déjà dans mon vrai-faux-album-best-of!!!), un ending qui donne envie de se le repasser en boucle !
C’est donc un début très enthousiasmant pour ce premier épisode de la série
Ahoska ! Un casting au top, une série essentiellement portée par des figures féminines, de l’humour, une réalisation sympathique, un score au diapason. On pourra néanmoins regretter quelques facilités ici et là, ainsi qu’un relatif manque d’accessibilité sans doute pour qui ne sera pas à jour (et se souviendra bien de la conclusion) dans
Rebels.
Note : 90 %