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La Fédération Impériale [T2]

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Messagepar L2-D2 » Lun 13 Déc 2021 - 12:59   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre lu !

Alors, comme tu dis, c'est particulier, avec un pan entier du passé de Poldrei qui nous est dévoilé. Et c'est bien plus dur ce que que je pouvais penser, avec une certaine... réhabilitation (?) de Poldrei, du moins aux yeux de son ex-compagne et de sa fille. Et effectivement, le parallèle est plutôt bien trouvé pour le lien Poldrei-Vador et Siveline-Leia ! :oui:

Tout cela pour dire au final que si ce Chapitre est court, s'il est moins "galactique" que la dizaine qui vient de s'écouler, il n'en reste pas moins intéressant à lire ! :oui: Et la mention de Luke, tiens. Effectivement, que lui arrive-t-il dans les mondes du Noyau ? :think:

Déjà la fin de la première partie... J'ai hâte ! Vas-tu finir cette partie sur un nouveau Chapitre passionnant à lire ? Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 13 Déc 2021 - 14:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 !

L2-D2 a écrit:Alors, comme tu dis, c'est particulier, avec un pan entier du passé de Poldrei qui nous est dévoilé. Et c'est bien plus dur ce que que je pouvais penser, avec une certaine... réhabilitation (?) de Poldrei, du moins aux yeux de son ex-compagne et de sa fille. Et effectivement, le parallèle est plutôt bien trouvé pour le lien Poldrei-Vador et Siveline-Leia ! :oui:

Le pire, c'est que ça n'était même pas prévu quand j'ai conçu l'histoire, mais ça m'a sauté aux yeux en écrivant !

L2-D2 a écrit:Tout cela pour dire au final que si ce Chapitre est court, s'il est moins "galactique" que la dizaine qui vient de s'écouler, il n'en reste pas moins intéressant à lire ! :oui:

Tant mieux, c'est l'effet recherché ! À l'origine, le chapitre devait suivre la réunion dont sort Leia, avec Athalée et Siveline présentes... Mais cette solution un peu différente me plaisait bien davantage. :cute:

L2-D2 a écrit:Et la mention de Luke, tiens. Effectivement, que lui arrive-t-il dans les mondes du Noyau ? :think:

Réponse en début d'année prochaine ! :sournois:

L2-D2 a écrit:Déjà la fin de la première partie... J'ai hâte ! Vas-tu finir cette partie sur un nouveau Chapitre passionnant à lire ? Vivement la suite ! :oui:

Réponse dimanche... Et ce sera un "chapitre Carth" ! :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 19 Déc 2021 - 23:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Fin de la première partie !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 36

Le message que Carth examinait était arrivé trois heures plus tôt. C'était une suite décousue d'opérations mathématiques simples, le genre de calculs qui auraient pu être demandés à de jeunes enfants lors d'un examen. Pas de quoi attirer normalement l'attention du Consul de la Fédération Impériale... Si ce n'est que le message en question était arrivé dans sa boîte textuelle holocom personnelle, et s'achevait sur six lettres qu'il connaissait bien.
Tosste.
Un nom riche de souvenirs...
Il examinait encore le contenu quand Ephin le rejoignit.
— Le Mon Remonda vient de nous contacter, annonça-t-il. Il demande l'autorisation de s'amarrer au Guardian pour amener la délégation en vue de la signature de l'accord.
Le Consul releva la tête.
— Ils ont donc accepté...
— Apparemment. Le Grand Amiral Thrawn estime qu'il ne s'agit pas d'une ruse pour nous attaquer ; ils seraient trop vulnérables en procédant ainsi.
— S'il le dit, c'est que c'est vrai...
Un profond sentiment de contentement s'empara du dirigeant de la Fédération. Ils y arrivaient enfin. La paix avec la Nouvelle République. Certes, c'était un accord entre égaux, pas vraiment le triomphe qu'il avait un temps rêvé, mais il s'agissait néanmoins d'un pas de géant dans la relation entre les deux entités. Ils se donnaient enfin une perspective pour la fin des hostilités.
Restait à vaincre Palpatine... Mais, étrangement, Carth se sentait assez confiant sur ce point.
Le message qu'il avait sous la main l'y aidait peut-être.
Il vit qu'Ephin fronçait les sourcils en essayant de comprendre les calculs qu'il venait d'écrire, de sa main, sur une feuille de flimsi.
— J'ai reçu un message très particulier, annonça Carth. À première vue, on pourrait croire que cela vient d'un droïde... Une suite d'opérations mathématiques assez simples mais longues, très longues.
— C'est ce que je constate, dit Ephin. Je trouve ça... Eh bien, surprenant...
— Ça l'est, confirma le Consul avec un sourire. Mais pas comme vous l'imaginez. C'est un code de cryptage.
— Pour transmettre un message secret ?
— Exactement. Aujourd'hui, nous faisons le plus souvent appel à nos systèmes les plus perfectionnés pour transmettre des messages que nos ennemis ne pourront pas intercepter, mais autrefois il fallait trouver d'autres ruses. Les transcriptions alphanumériques en font partie. Il est rare d'y avoir recours, aujourd'hui, mais pour certains groupes manquant de matériel...
— Les Rebelles, par exemple ?
— Je ne crois pas qu'ils aient jamais eu besoin d'aller jusque-là. Leurs techniques ont toujours été plus évoluées. Ces codes élaborés à partir de chiffres et de lettres sont assez simples à briser, quand on connaît le principe à utiliser pour les déchiffrer.
— Ça ne m'a pas l'air très utile...
— Au sein de grandes organisations, ça ne l'est guère, en effet. Mais pour de petits groupes, avec juste une poignée d'officiers... Ça peut pallier au manque de moyens. Les pirates Iskas, par exemple, procédaient ainsi.
— Si vous le dites.
Carth sourit en voyant que son assistant avait du mal à comprendre où il voulait en venir.
— C'est un groupuscule qui était actif dans les Confins Ouest après la Guerre des Clones... Avant votre naissance, en fait. Ils s'étaient alliés à quelques Séparatistes décidés à poursuivre la lutte malgré la capitulation de leurs chefs. C'étaient de rudes adversaires...
— Vous les avez affrontés ?
— Je faisais partie de la flotte dépêchée à leur rencontre, confirma le Consul. Je n'étais qu'un simple lieutenant, à l'époque, rien de bien important... Mais j'ai marqué des points dans la hiérarchie, à cette époque. Les pirates Iskas échappaient toujours à nos opérations et nous infligeaient de lourdes pertes. Nous étions toutefois parvenus à attraper l'un de leurs officiers, que nous avions fait passer pour mort pour qu'ils ne soupçonnent rien... Et il nous a livré leur méthode de codage. D'une efficacité admirable.
Il montra sur son écran les lignes de calcul.
— Les cinq dernières opérations ne servent à rien, indiqua-t-il. Ce sont des leurres. C'est le sixième chiffre avant la fin qui est intéressant : il s'agit de la valeur à retirer au résultat des opérations effectuées plus haut pour obtenir la bonne lettre. Le symbole juste avant est celui qu'il faut retenir pour déterminer quelques opérations vont ensemble. Ici, il s'agit de la soustraction. Donc, prenons les premières opérations : trois cent soixante-douze moins deux cent quatre-vingt-sept... Quatre-vingt-cinq. Voilà notre première lettre.
— Il n'y en a que trente-six dans l'aurebesh, nota Ephin.
— Très juste. Retirez trente-six du résultat autant de fois que nécessaire et vous trouverez la lettre en question. Ici, c'est deux fois... Ce qui nous donne treize. Et quelle est la treizième lettre de l'aurebesh ?
— Mern, répondit Ephin après quelques instants de réflexion.
Carth lui montra alors le texte qu'il avait décodé dans un coin de sa feuille de flimsi.
Message d'un allié discret : la flotte de Corellia appareillera dans vingt-quatre jours vers Denon Fondor Sullust Sluis Van et autres. Ravitaillements en cours. Autres messages suivront.
— Un "allié discret" ? Un des agents du directeur Cross ? demanda Ephin.
— S'il en avait déjà infiltré un dans la flotte de Corellia, il me l'aurait fait savoir, remarqua Carth. Non, c'est un membre de ladite flotte qui a reconsidéré ses options et se tient prêt à rejoindre la Fédération Impériale, mais a décidé d'ici là de nous aider à gagner la guerre.
Ephin relut le texte.
— Ça pourrait aussi bien être un piège, remarqua-t-il. Quelqu'un d'autre que vous qui aurait entendu parler de la méthode des pirates Iskas...
— C'est possible, mais j'en doute fortement. Il n’y a jamais eu de rapport officiel sur cette méthode.
L’assistant fronça les sourcils.
— Ça ne m’a pas l’air très régulier, jugea-t-il.
— Et ça ne l’était pas. Le code a été décodé juste avant la bataille de Tosste, qui s’est révélée être une victoire écrasante sur les forces pirates de Guun Cutlax, grâce au craquage du code. Mais l’officier qui a rapporté la nouvelle de la victoire à Coruscant n’avait pas toutes les informations en sa possession… Et il n’a donc transmis qu’une version partielle des événements, une version qui, évidemment, le mettait bien en valeur.
Carth eut un sourire amer. Du Leight Barton tout craché.
— La personne qui m’a envoyé ça me connaît, estima-t-il. Ça ne fait aucun doute.
Une hypothèse se fit jour dans son esprit, mais elle était trop incertaine pour qu’il se risque à avancer un nom.
— L’heure avance… Nous ferions mieux d’aller accueillir nos invités, décida-t-il en se levant.
Il ne leur fallut que quelques minutes pour rejoindre le pont d’amarrage, où les officiers, réunis autour du Grand Amiral Thrawn, les attendait déjà. Les deux triumvirs échangèrent un signe de tête.
— J’ai hâte de voir s’ils ont réagi comme vous le supposez, déclara le Chiss, un sourire froid sur le visage.
— Nous le découvrirons très vite, répondit Carth avant de s’approcher du Stratège.
Il s’approcha alors de lui pour lui parler du message qu’il avait reçu et de ses hypothèses sur l’expéditeur. Sa voix n’était plus qu’un murmure, que seul le Grand Amiral pouvait entendre.
— Êtes-vous certain de ce que vous avancez ? demanda-t-il au Consul quand celui-ci eut fini.
— Non. Il nous faudra le vérifier d’une façon ou d’une autre…
— Le directeur Cross a-t-il donné des nouvelles de ses investigations corelliennes ?
— Il tente de nouer de nouveaux contacts, mais nous sommes encore aveugles, pour l’heure…
Il n’ajouta rien ; le grand sas venait de s’ouvrir, laissant entrer à bord les représentants de la Nouvelle République.
Carth repéra aussitôt la silhouette menue de la princesse Leia Organa Solo ; cependant, cette fois, elle n’était pas la cheffe de la délégation.
— Présidente Mothma, c’est un honneur de vous accueillir à notre bord, dit-il à la native de Chandrila en se portant à sa rencontre.
Tout comme Leia, elle était drapée d’une toge immaculée, mais au contraire de la jeune femme la sienne était plus ample et ornée d’une broche indiquant sa qualité de chef d’État.
Les salutations et présentations réciproques prirent un peu plus de temps que la fois précédente. Outre Mon Mothma, le général Bel Iblis et quelques autres dignitaires de moindre rang étaient de la partie. Il y avait également quelques assistants, que Carth accueillit rapidement… Jusqu’à ce que son regard se pose sur la dernière personne du groupe.
Son cœur manqua un battement. Il hésita sur la conduite à tenir ; devait-il s’en tenir à des présentations formelles ? C’était sans doute plus approprié dans les circonstances actuelles… Mais il doutait d’en avoir la force.
Il opta pour une formulation plus simple, plus sincère.
— Bonjour, Athalée, dit-il dans un souffle.
Un air mélancolique passa sur le visage de son ancienne épouse.
— Bonjour, Carth.
Sa voix. Il avait toujours aimé sa voix.
Leur dernière rencontre remontait à quelques mois, mais ils étaient alors dans des camps opposés. Cette fois, ils avaient un ennemi commun. C’était la première fois, depuis la Résistance Polcaphréenne, qu’ils allaient avoir l’occasion de se battre côte-à-côte.
Rien qu’à cette idée, le Consul se sentit un peu plus léger. Palpatine n’a aucune chance… songea-t-il, amusé.
Mais il avait d’abord une tâche à accomplir. Il s’efforça de revenir aux considérations du moment et guida ses invités jusqu’à la passerelle d’observation du Guardian. Au contraire du salon privé qui les avait accueillis la fois précédente, l’endroit était d’ordinaire ouvert aux membres d’équipages, qui pouvaient y venir dans le cadre de leurs tâches quotidiennes – lors des entraînements à la triangulation visuelle, indispensables pour s’entraîner aux scénarios de navigation en dépit d’une panne des senseurs – ou pendant leurs quelques moments de temps libre, s’ils recherchaient la sérénité ou un petit moment en tête-à-tête avec l’espace.
Ce jour-là, deux demi-cercles de tables avaient été installés pour accueillir les délégations. Carth prit place au cœur de celle réservée aux dignitaires fédéraux. Du coin de l’œil, il vit Athalée rejoindre les autres assistants néo-républicains, debouts à quelques pas des représentants officiels.
Ce fut Mon Mothma qui prit la parole la première.
— Consul Poldrei, au nom de la Nouvelle République, je voulais tout d’abord vous remercier pour votre démarche en faveur du retour de la paix, commença-t-elle. En ces heures difficiles, cette nouvelle est de nature à ramener dans nos cœurs l’espoir d’une paix prochaine.
— Espoir que nous partageons, Présidente Mothma, assura Carth.
— Les représentants de la Nouvelle République ont donné leur accord à votre démarche, poursuivit la Chandrilienne. Toutefois, nous souhaitons proposer quelques aménagements de vos propositions.
Le Consul se permit un mince sourire. C’était exactement ce qu’il avait prévu.
— Je vous écoute.
Cette fois, ce fut Leia Organa Solo qui parla.
— Plusieurs systèmes appartenant à la Voie Perlémienne sont aujourd’hui toujours contrôlés par la Nouvelle République, rappela-t-elle. Chandrila, Ralltiir, Taanab, Lantillies et Roche, auxquels vient s’ajouter Contruum, en retrait par rapport à la route au sein de votre territoire. Ces mondes ont été sensibles à la cause de la Rébellion dès ses débuts.
— Vous souhaitez donc les maintenir au sein de la Nouvelle République, devina Carth. Quelles compensations proposez-vous ?
L’Aldéranienne échangea un regard avec ses collègues.
— La session de plusieurs secteurs des colonies et de la Bordure Intérieure, entre Carida et l’Amas de Hapès.
— Je vois.
La région en question était loin d’être la plus prospère de la galaxie, mais elle avait l’avantage d’être bien plus vaste que les systèmes dont la Nouvelle République voulait s’assurer le contrôle.
— Je pense que ces conditions sont acceptables, annonça le Consul. Toutefois, il faudra que nous procédions au redécoupage de certains secteurs pour tenir compte de cette nouvelle organisation. Le secteur Bormea, par exemple, ne saurait repasser entièrement sous votre contrôle, puisque nous possédons à nouveau Brentaal.
Leia consulta brièvement les autres membres de sa délégation avant de lui répondre.
— C’est entendu, déclara-t-elle finalement.
Carth acquiesça.
— Cet accord laissera à la Fédération Impériale une taille bien inférieure à celle de la Nouvelle République. Nous souhaitons donc un droit exclusif de colonisation dans les Régions Inconnues : toutes les planètes que nous y découvrirons à l’avenir passeront sous l’autorité théorique de la Fédération, à qui reviendra la charge de les faire prospérer.
Le général Bel Iblis fronça ses sourcils broussailleux.
— C’est un territoire extrêmement vaste que vous revendiquez…
— Mais difficile d’accès, rappela Carth, et qui porte bien son nom. Il faudra des décennies pour en explorer ne serait-ce que la moitié. Et même si nous parvenions à l’annexer dans sa totalité, nous ne contrôlerions qu’une moitié de la galaxie… Ce qui vous laisse l’autre, bien moins « inconnue » et bien plus prospère.
Les Néo-Républicains se concertèrent à voix basse. Ils n’ignoraient pas, tout comme Carth, que la région fourmillait de menaces, à l’image de l’Imperium Ssi-ruuk… Mais regorgeait aussi de richesses encore inexplorées. Finalement, ils acquiescèrent à l’exigence.
— Excellent, commenta le Consul.
Il échangea un bref regard avec Thrawn. Le Grand Amiral connaissait particulièrement bien ces territoires pour y être né et les avoir explorés lors de sa mission de « cartographie ». Et, à ce qu’avait compris Carth, il y avait déjà lancé plusieurs missions de colonisation et de développement… Mais cela, la Nouvelle République n’avait pas besoin de le savoir pour l’heure.
— La situation de Coruscant pose également question, reprit l’Aldéranienne. La planète n’est plus sous notre contrôle, mais elle n’est pas sous le vôtre non plus. Il s’agit de notre capitale…
— S’agissait, corrigea Carth. Palpatine l’a repris.
— Nous en sommes conscients, assura la jeune femme. Mais Coruscant demeure un symbole pour la Nouvelle République.
— Tout comme pour la Fédération Impériale.
— C’est la raison pour laquelle nous vous proposons une souveraineté partagée de la planète, qui appartiendrait aux deux camps sans en privilégier un seul.
Carth réfléchit à l’idée. La proposition était intéressante, il devait l’admettre. Coruscant ne l’intéressait pas, mais il ne pouvait pas laisser l’ancien monde-trône de l’Empire aux mains de la Nouvelle République, sous peine de voir le Conseil des Moffs et les groupes politiques les plus radicaux crier à l’échec. Il y avait cependant moyen de faire mieux.
— Nous pourrions plutôt créer une autorité souveraine pour le système de Coruscant, suggéra-t-il. Un troisième gouvernement qui serait une zone neutre pour les deux autres. Coruscant est extrêmement dépendante pour ses approvisionnements du quotidien, il n’y a donc pas à craindre que le monde se retourne contre ceux qui lui fourniront ses vivres…
Les Néo-Républicains se consultèrent et approuvèrent l’idée. Carth enchaîna aussitôt.
— Avez-vous d’autres « aménagements » à négocier ?
— Quelques-uns, admit Leia. Parmi les populations des planètes que vous avez reconquises se trouvent des sympathisants de notre cause qui souhaiteront vivre au sein de la Nouvelle République, quitte à s’éloigner de leur monde natal. Nous proposons la tenue, une fois la paix revenue, d’une conférence qui permettra de déterminer ensemble la politique à adopter au sujet de ces réfugiés.
— Une proposition sensée, approuva Carth.
— Il y a également la question des vaisseaux capturés, reprit la Conseillère. Ils sont actuellement pleinement intégrés au sein de nos flottes, avec des équipages au complet. Nous suggérons qu’ils poursuivent leur tâche ainsi jusqu’à l’issue des hostilités…
Le Consul croisa à nouveau le regard incandescent du Stratège. Ils n’avaient même pas besoin de se consulter, ayant tous deux deviné que cette demande serait formulée par les Néo-Républicains.
Carth décida de dérouler la réponse que les deux chefs de la Fédération avaient préparée.
— Nous ne pouvons l’accepter. Toutefois, nous pouvons vous proposer une compensation. En plus de vos propres croiseurs, nous vous rendrons quelques-uns des appareils que possédait l’Autorité du Secteur Corporatif et qui ne correspondent pas aux standards impériaux. Vous pourrez y affecter vos équipages, et nous intégrerons les effectifs démobilisés aux destroyers que vous nous rendrez.
Les appareils en question étaient pour beaucoup des reliques séparatistes de la Guerre des Clones, autant dire des vaisseaux que Carth ne voulait en aucun cas voir porter les couleurs de la Fédération Impériale. Il y avait également quelques engins plus bigarrés, des croiseurs des douanes ou même d’antiques classe-Invincible – entrés en service des siècles plus tôt. En revanche, la centaine de destroyers de classe Victoire qui avaient été cédés deux décennies plus tôt par l’Empire à l’ASC devaient être reconditionnés pour reprendre du service au sein de la Fédération.
— Cela semble raisonnable, admit Leia. Il y a toutefois un vaisseau capturé que nous demandons à conserver. Les frais qui ont été investis dans sa réfection équivalent presque à ceux qui auraient été nécessaires pour en assembler un exemplaire neuf…
— De quel vaisseau parlez-vous ?
— Le Lusankya.
Carth écarquilla les yeux sous le coup de la surprise. Ça, il ne s’y attendait pas. Il se tourna vers le Grand Amiral Thrawn, qui semblait également surpris. C’était peut-être la première fois que le Consul le voyait ainsi pris au dépourvu.
— J’ignorais que le Lusankya existait toujours, admit Carth. J’étais persuadé qu’il avait été démantelé suite à la bataille de Thyferra.
— Il a fallu beaucoup de temps et d’importants investissements le rééquiper, annonça Garm Bel Iblis. Il devrait être entièrement réarmé d’ici quelques jours. L’amiral Ackbar souhaitait que la Nouvelle République dispose d’une arme capable de tenir tête aux cuirassés stellaires encore entre les mains de l’Empire.
— La décision a été prise lors des affrontements contre le seigneur de guerre Zsinj et son Poing d’Acier, reprit Leia.
Carth réfléchit à la requête ; ce qui le préoccupait, avant tout, était les difficultés que rencontrait la Fédération pour recruter de nouveaux équipages. Pour fonctionner au maximum de ses capacités, le Lusankya avait besoin de deux cent cinquante mille hommes au bas mot ; il faudrait au minimum un an pour les trouver et les former, et d’ici là…
Il lui fallait trouver une solution lui permettant de se tirer de ce mauvais pas la tête haute.
— Le Lusankya avait été offert en propre à Ysanne Isard, pas à l’Empire, déclara-t-il. Nous pouvons ainsi considérer que, ne faisant pas partie de la flotte, il est exclu des termes précédemment énoncés. Toutefois, à l’issue de la guerre, à supposer que le vaisseau en réchappe, vous devrez vous assurer de procéder aux modifications structurelles nécessaires pour que le Lusankya ne puisse plus être confondu avec un cuirassé de classe Executor sous les ordres de la Fédération, comme le Reaper ou le Guardian.
Il évita cette fois de croiser le regard de Thrawn, certain que la décision ne plairait guère au Grand Amiral. Toutefois, le Consul ne doutait pas de son choix. Le vaisseau, en tant que centre de torture, de détention et de « réendoctrinement », avait été l’un des lieux symbolisant les excès de l’Empire, et la Nouvelle République était la seule capable de contrer cette image grâce aux succès remportés par l’Escadron Rogue face à Isard lors de la Guerre du Bacta.
De plus, sa présence au sein des forces néo-républicaines permettrait d’amoindrir le déséquilibre entre les deux factions ; à elle seule, la Fédération disposait de deux équivalents du Lusankya, en plus du Gatherer, d’une puissance de feu inférieure.
C’était la dernière exigence de la délégation néo-républicaine. Il y eut quelques minutes de relâchement, où les deux groupes purent déguster des cocktails qui avaient été préparés par des serviteurs humains – des sous-officiers réquisitionnés pour l’occasion. Le moment se voulait convivial, et l’on se mélangea pour discuter. Le Grand Amiral Thrawn et le Commandeur Suprême Bel Iblis, qui s’étaient toisés un peu plus tôt, se complimentèrent l’un l’autre sur leurs plus belles actions. L’amiral Rogriss questionnait le général Solo sur son excursion dathomirienne et la mort de Zsinj. Le général Madine échangeait avec l’amiral Pellaeon sur la bataille d’Endor, qu’ils avaient tous deux vécue.
C’était un spectacle assez irréel, que Carth contemplait d’un air absent.
— C’est donc à cela que ressemble la paix, dit une voix dans son dos.
Leia revenait d’un buffet au fond de la salle, un verre de pétillant garqi dans une main. À côté d’elle, Athalée avait choisi la même boisson.
— La vision est assez étrange, admit le Consul. Mais aussi… encourageante. Je suis sûr que nous pouvons l’emporter contre Palpatine, à présent.
La remarque sembla amuser la Conseillère.
— L’espoir est la base de toute rébellion, lui dit-elle. C’est d’ailleurs ce que vous êtes, à présent : un Rebelle. Aux yeux de l’Empereur.
— Et lui est, de mon point de vue, un traître, un meurtrier fou furieux, un psychopathe et sociopathe à qui l’on n’aurait même pas dû confier le commandement d’une équipe de bolo-ball, soupira-t-il. Si j’avais su, il y a des années…
J’aurais rejoint la Rébellion. Il le pensait, mais n’arrivait pas à le dire. Peut-être était-ce la honte qui l’empêchait de l’exprimer.
— La Force a des voies parfois bien étranges, lui assura Leia. Peut-être étiez-vous destiné à suivre celle que vous avez suivie afin que ce jour puisse arriver.
Le visage de Carth s’éclaira à cette idée.
— C’est une idée réconfortante, admit-il. Merci.
— Il ressort parfois de bonnes choses des malheurs que nous traversons, ajouta Athalée.
Ce n’était pas qu’un simple sophisme lancé en l’air, réalisa le Consul. Il s’agissait d’un résumé assez correct de la situation du jour, mais aussi de l’histoire d’amour tumultueuse qui était née entre ces deux Polcaphréens au soir d’un massacre.
C’était Athalée qu’il suivit du regard en reprenant sa place à la table de la Fédération. Au cours de l’intermède, des exemplaires de l’accord entre les deux factions, amendés avec les accords passés oralement un peu plus tôt, avaient été déposés devant chaque dignitaire. Se reconcentrant sur l’instant présent, Carth prit le stylo qui était posé à côté et signa le document de flimsiplast, avant de le faire passer au Grand Amiral Thrawn. Rogriss, installé de l’autre côté de lui, lui glissa un autre exemplaire.
Le manège continua jusqu’à ce que toutes les signatures aient été apposées sur l’intégralité des documents. Enfin, le Consul releva la tête et croisa le regard de Mon Mothma, qui acquiesça pour signifier qu’elle avait également fini.
Le Pacte était officiellement né.



Rendez-vous début janvier pour voir le Pacte à l’œuvre ! :sournois:
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Messagepar Alfred M. » Lun 20 Déc 2021 - 11:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et un autre super chapitre :cute: . L'Essential Guide to Warfare est une ressource incroyable pour se renseigner sur l'UEL mais je constate de plus en plus que c'en est une pour écrire des fanfictions.
Je m'attendais presque que tu nous sorte une Coruscant avec un hémisphère impérial et un républicain :lol: .
Dommage que la NR joue carte sur table pour le Lusankya mais avec Isard dans la nature on peut penser qu'elle aurait gâché tout effet de surprise concernant son jouet favori de toute façon. Et Carth qui se rassure d'avoir 3 SSD alors que Palpy en a 15 :transpire: .
Et on a juste à attendre Janvier pour avoir la suite ? Parfait :D .
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Messagepar mat-vador » Lun 20 Déc 2021 - 12:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !!!

Et ça y est !! Le pacte est signé :love: !!! Palpy peut commencer à se faire des cheveux blancs :sournois: .... Et encore une fois tes connaissances sur le légende sont un régal.

Un extrait dense et complet où j'ai aimé la partie décodage... Une question : l'alphabet en aurebesh est disponible où ? Juste par curiosité :whistle: ...


Fin de la première partie ! Et vivement la suite du coup :jap: !

Bonnes fêtes à toi, o créateur de la fédération impériale et de poldrei :hello: !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

Fics: Pius Dea, Jedi corellien, Les Origines de Jedi corellien
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Messagepar L2-D2 » Lun 20 Déc 2021 - 20:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 36 lu !

Comme mes camarades du dessus, je suis ravi de voir que le Pacte vient d'être créé, et que rien ne s'est opposé à sa constitution ! :cute: C'est un tournant galactique dans ton récit !

Comme mat, la partie décodage m'a plu. Et c'est un bel aboutissement de cette première partie du deuxième tome, avec les retrouvailles entre Poldrei et Athalée, le sort du Lusankya, les négociations entre la Nouvelle République et la Fédération... on continue avec du dense et du tout bon !

Vivement la suite, et dans l'attente, joyeuses fêtes ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 20 Déc 2021 - 22:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous trois ! :jap:

Alfred M. a écrit:Et un autre super chapitre :cute: . L'Essential Guide to Warfare est une ressource incroyable pour se renseigner sur l'UEL mais je constate de plus en plus que c'en est une pour écrire des fanfictions.

Il y a tant d'histoire à développer... ! C'est d'ailleurs le seul ouvrage SW dans la langue de Shakespeare que je possède, tant je suis tombé sous le charme de l'objet et de son contenu. J'avais commencé une fan-fiction qui se reposait presque exclusivement sur les récits de la période post-Guerre des Clones (l'histoire pour laquelle j'ai créé Leight Barton), intitulée Empire et Rébellion... Ma seule tentative d'écrire un récit non-Infinities. :cute:

Alfred M. a écrit:Je m'attendais presque que tu nous sorte une Coruscant avec un hémisphère impérial et un républicain :lol: .

Ce fut envisagé. Mais j'ai préféré pencher pour l'Autorité Souveraine de Coruscant !

Alfred M. a écrit:Dommage que la NR joue carte sur table pour le Lusankya mais avec Isard dans la nature on peut penser qu'elle aurait gâché tout effet de surprise concernant son jouet favori de toute façon. Et Carth qui se rassure d'avoir 3 SSD alors que Palpy en a 15 :transpire: .

Pour le Lusankya, c'est peu ou prou la réflexion que j'ai eu en songeant à ce problème. :transpire: Il devait intervenir bien plus tard dans l'histoire et rester un peu une surprise, mais ça posait d'autres problèmes pour le déroulement du récit.

mat-vador a écrit:Et ça y est !! Le pacte est signé :love: !!! Palpy peut commencer à se faire des cheveux blancs :sournois: .... Et encore une fois tes connaissances sur le légende sont un régal.

Merci Mat ! Mais il s'agit plus de recherches que de connaissances... Je passe presque autant de temps à lire et relire des pages sur Wookieepedia pendant l'écriture qu'à écrire le chapitre en lui-même. :transpire:

mat-vador a écrit:Une question : l'alphabet en aurebesh est disponible où ? Juste par curiosité :whistle: ...
Juste ici, tout simplement. :D
J'aime beaucoup m'amuser avec cet alphabet ou avec l'alphabet grec (tionese dans la galaxie très lointaine :D) que je connais plutôt bien aussi. :cute:

L2-D2 a écrit:Comme mes camarades du dessus, je suis ravi de voir que le Pacte vient d'être créé, et que rien ne s'est opposé à sa constitution ! :cute: C'est un tournant galactique dans ton récit !

C'est exactement cela, un "tournant galactique" dont les conséquences seront visibles à long terme ! :cute:

mat-vador a écrit:Un extrait dense et complet où j'ai aimé la partie décodage...
L2-D2 a écrit:Comme mat, la partie décodage m'a plu.

J'en suis ravi ! C'est celle pour laquelle j'ai pris le plus de plaisir à l'écriture, ceci doit expliquer cela... :cute:
Il y aura d'autres messages de l'"ami discret" de Poldrei, mais rassurez-vous, on finira par découvrir son identité. :sournois:

L2-D2 a écrit:Et c'est un bel aboutissement de cette première partie du deuxième tome, avec les retrouvailles entre Poldrei et Athalée, le sort du Lusankya, les négociations entre la Nouvelle République et la Fédération... on continue avec du dense et du tout bon !

Ravi que tu aies apprécié ! :jap:

L2-D2 a écrit:Vivement la suite, et dans l'attente, joyeuses fêtes ! :oui:
mat-vador a écrit:Bonnes fêtes à toi, o créateur de la fédération impériale et de poldrei :hello: !

Bonnes fêtes à vous aussi, et en attendant le retour du récit (probablement le 9 janvier), un petit cadeau : une carte schématique de la répartition des forces qui vient d'être dessinée !
SW Galaxy Map partielle.jpg


(En fait, elle aurait dû être insérée à l'issue du chapitre hier soir, mais j'ai un peu zappé au moment de publier :paf: )
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Messagepar sam sanglebuc » Jeu 23 Déc 2021 - 18:05   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

"Un air mélancolique passa sur le visage de son ancienne épouse.
— Bonjour, Carth.
Sa voix. Il avait toujours aimé sa voix."

Cette simple phrase me bouleverse; c'est trop beau !!!
Ben: "Tu n'es pas seule"
Rey: "Toi non plus"
# JE SUIS KYLO - REYLO VIVRA !
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 24 Déc 2021 - 11:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Sam ! C'est l'effet qui était recherché, visiblement le but est atteint ! :jap:
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Messagepar L2-D2 » Dim 26 Déc 2021 - 19:48   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci pour la carte, au fait ! Un petit côté Essentiel Guide avec cette illustration ! :cute:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 09 Jan 2022 - 22:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Bonne année et meilleurs vœux à toutes et à tous ! Voici l'heure du grand retour... Heure un peu tardive, mais c'est parce que ce chapitre a été grandement remanié ce week-end... :cute:

Bonne lecture !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Partie 2 - Les Deux Empires



Chapitre 37

La coque du Democracy fourmillait de droïdes ouvriers, mais aussi de techniciens humains ou proche-humains s’affairant aux vérifications du blindage et des armes du destroyer.
— Nous devrons partir d’ici trois jours, commenta le Grand Amiral Thrawn. Tous vos vaisseaux ou presque seront réarmés d’ici là. S’il en reste, ils nous rejoindront plus tard ou resteront en réserve le temps que notre offensive obtienne ses premiers résultats.
À ses côtés, l’amiral Ackbar acquiesça avec gravité, sans détacher son regard du vaisseau en cours de réparation. Endommagé puis capturé lors de la bataille de Kuat, le classe-République avait été acheminé jusqu’aux chantiers de Bilbringi pour y être examiné. Mais la priorité, à présent, était de le rendre à nouveau apte au combat.
Pour avoir parcouru la distance séparant le Guardian du Home One en navette, Anthara savait que le Democracy n’était pas un cas isolé. Une quinzaine d’autres croiseurs lourds de la Nouvelle République étaient dans la même situation, y compris le vaisseau de commandement à bord duquel ils se trouvaient actuellement.
Elle était la moins gradée du petit groupe d’officiers qui inspectait l’avancement des travaux. Du côté des Néo-Républicains, la délégation comprenait, outre Ackbar, un petit contingent de commandants menés par l’amiral Onoma. Le capitaine du Mon Remonda avait été placé par Garm Bel Iblis à la tête du détachement qui devait accompagner le Grand Amiral Thrawn sur Bilbringi afin d’y effectuer la jonction avec les forces tout juste libérées de l’amiral Ackbar. Les retrouvailles entre les deux compatriotes avaient été particulièrement cordiales ; le commandeur néo-républicain, réintégré dans ses fonctions, avait félicité son subordonné pour l’avancement reçu en son absence.
L’ambiance était clairement moins cordiale du côté impérial. Le général Drost, commandant de la base de Bilbringi, n’arrivait pas à se départir de son air maussade. Rien d’étonnant à cela ; aux yeux d’Anthara, Theol Drost avait même eu de la chance de s’en tirer avec de simples réprimandes verbales après avoir frôlé de si près l’insubordination.
Elle l’avait elle-même prévenu des instructions du Grand Amiral, après tout. Rien de bien compliqué : lancer les travaux de remise en état des vaisseaux néo-républicains et libérer leurs équipages en les informant du Pacte nouvellement conclus. Le général s’était lancé avec circonspection dans sa première mission, et il n’avait pas donné la moindre instruction concernant la seconde. Il avait désobéi en pleine connaissance de cause.
Il aurait pu s’agir d’une ruse des Rebelles, s’était-il justifié lorsque le Grand Amiral était arrivé et avait découvert qu’Ackbar était toujours retenu captif. Ils sont réputés pour leur roublardise, après tout…
Il s’en était fallu de peu pour que Thrawn n’arrache ses galons au commandant de la garnison. Il avait été furieux du retard potentiel que venait de faire prendre Drost à ses plans.
La voie râpeuse du vainqueur d’Endor arracha Anthara à ses pensées.
— Même en joignant votre flotte et la nôtre, nous ne disposons pas d’autant d’unités que la force qui a repris Coruscant, jugea Ackbar. Il faut que nous parvenions à la diviser, d’une façon ou d’une autre.
Le MonCal n’avait appris le retour de Palpatine qu’une heure plus tôt, mais il s’était très vite adapté au nouveau contexte. Cela ne surprenait pas la jeune femme, qui se souvenait particulièrement bien de l’agilité intellectuelle dont il avait fait preuve lors de la partie de nageur calamarien à laquelle elle avait participé, avec le Grand Amiral et lui.
— Si les informations recueillies par le Consul Poldrei sont exactes – et les rapports des Renseignements Impériaux comme de ceux de la Nouvelle République ne les contredisent pas –, la flotte qui a attaqué Coruscant s’est déjà divisée, indiqua Thrawn. Son ravitaillement en vue d’une nouvelle offensive joue en notre faveur. Ce qui importe, à présent, c’est de parvenir à mener des attaques suffisamment importantes pour l’empêcher de reformer un bloc compact.
— Nous pourrions commencer par des raids d’arrière-garde dans le secteur de l’Agri-Circuit, suggéra Ackbar. Ces mondes sont peu défendus, mais ils jouent un rôle important dans la logistique quotidienne de Coruscant. Notre présence ne pourra y être tolérée par l’Empereur. De l’autre côté du Noyau, la jonction des amiraux Nantz et Trier nous permettrait de maintenir la pression dans les Confins Ouest.
— Les amiraux Rogriss et Sovv seront de leur côté un rempart le long de la Voie Hydienne et de la Route Commerciale de Rimma, compléta Thrawn. Si la prochaine offensive doit réellement prendre place dans cette région, ils seront idéalement placés pour la retarder.
— Et les amiraux Bel Iblis et Pellaeon pourront leur prêter main-forte le moment venu…
En théorie, ces alliances étaient très séduisantes, jugea Anthara. Mais le passage au concret était parfois bien compliqué. La jeune femme n’ignorait rien des inimitiés subsistantes et réciproques entre les ex-Rebelles et leurs ennemis. Des incidents surviendraient forcément.
Mais elle devait reconnaître aux chefs des deux camps le mérite d’essayer. Les amiraux Thrawn et Ackbar se respectaient mutuellement. Idem pour le Consul Poldrei et les conseillères Mothma et Organa Solo qui, aux dernières nouvelles, faisaient route à cette heure vers la Bordure Extérieure à bord du Reaper.
— Parlez-moi de ces vaisseaux qui ont attaqué Kuat, reprit le MonCal.
Il s’adressait au Grand Amiral, mais celui-ci indiqua d’un signe de tête à Anthara de répondre. C’était elle, après tout, qui avait reçu la dernière transmission à ce sujet.
— À l’origine, nous pensions n’avoir aucune information sur ces « Dévoreurs », commença-t-elle. Mais des recherches approfondies dans nos archives nous ont permis de retrouver un mémoire écrit de la main même du Grand Moff Tarkin à destination de l’Empereur. Les « Dévastateurs de Mondes » sont un projet alliant rayons tracteurs et fours moléculaires sur lequel travaille le docteur Umak Leth, un ingénieur réputé. Le concept repose à la fois sur la puissance de destruction des installations ennemies et sur la fabrication, en interne, de nouvelles armes capables de renforcer l’intensité de l’attaque. Les boucliers de ces vaisseaux sont de qualité, mais c’est surtout leur blindage lourd composé de plusieurs couches de composites dérivés du duracier qui les préserve des armes ennemies. Une fois qu’un Dévastateur de Mondes est passé à l’assaut, il devient presque impossible à arrêter…
Ackbar acquiesça doucement.
— Les relevés effectués lors de la bataille de Kuat ont permis de déterminer qu’un équipage très réduit était embarqué à bord de chaque appareil. Nous estimons que la majeure partie des fonctions de bord sont effectuées par des droïdes. Les chasseurs produits par les Dévastateurs sont aussi automatisés. Leur efficacité est largement inférieure à celle des pilotes humains, mais ils compensent ce défaut par le nombre.
Anthara consulta ses notes avant de poursuivre son rapport :
— Nous avons aussi déterminé que la structure de ces vaisseaux n’obéissait pas à un plan unique. Les caractéristiques de chacun sont similaires, mais l’architecture varie d’un appareil à l’autre. En cela, ils se rapprochent davantage des croiseurs calamaris que des standards impériaux. L’hypothèse de l’ingénieur Wessex est que les cerveaux-droïdes qui pilotent les vaisseaux transforment leurs coques et systèmes, avec les moyens du bord, selon ce qu’ils perçoivent être le plus nécessaire. En d’autres termes, ces vaisseaux sont adaptatifs.
C’était là une idée particulièrement dérangeante aux yeux d’Anthara. Influencée par les horreurs de la Guerre des Clones, l’idéologie impériale se méfiait des droïdes et veillait à leur accorder une importance très limitée. À bord des destroyers et au sein des bases militaires, les droïdes subissaient en moyenne une réinitialisation par an afin d’éviter qu’ils développent une personnalité. Qu’un concepteur de l’Empire ait pu imaginer un tel fonctionnement pour ces Dévastateurs de Mondes la choquait au plus profond d’elle-même.
— Ce sont décidément des armes redoutables, soupira Ackbar.
— D’une conception redoutablement ingénieuse, corrigea Thrawn. Bien pilotées, elles auraient pu être d’un grand secours…
— Mais elles représentent une menace, à présent, insista le MonCal. Nous ne pouvons pas les négliger.
— Je suis d’accord. Notre action dans le Noyau pourrait nous amener à y être confrontés à un moment ou un autre. Dans ce cas de figure, nous devrons à tout prix éviter un nouveau Kuat. Il nous faudra évacuer tous nos vaisseaux lourds au plus vite, afin de ne laisser sur place que des chasseurs, plus maniables et qui ne pourront pas leur fournir assez de matières premières pour se renforcer…
L’amiral néo-républicain se détourna finalement du spectacle des réparations de sa flotte pour faire face à ses interlocuteurs. Même si Anthara n’était guère familière du faciès des MonCals, elle devina que son visage était particulièrement grave.
— Ces armes ne s’attaqueront pas qu’à des vaisseaux ou des chantiers navals, estima Ackbar. Il nous faudra nous préparer à des heures sombres et des choix difficiles. Nous devrons abandonner certains mondes pour nous assurer qu’ils ne soient pas détruits.
— Les mondes-forteresses disposant de boucliers planétaires, déclara Thrawn, qui était visiblement parvenu aux mêmes conclusions. Et les chantiers navals.
Le MonCal soupira.
— Oui, c’est tout. Des peuples vont souffrir… Malheureusement, leur défense est secondaire face aux objectifs que nous devons atteindre. Bien plus souffriront si nous perdons cette guerre. Gaspiller ses ressources dans la conquête de nouveaux mondes affaiblira Palpatine en l’obligeant à disperser ses forces, que nous pourrons attaquer partout où il montrera des signes de faiblesse.
Anthara voyait cependant une importante faille dans ce raisonnement.
— Il nous faudra aussi protéger des dépôts, afin de pouvoir ravitailler nos forces, rappela-t-elle.
Ackbar secoua son imposante tête.
— Il y en a trop, et trop peu protégés. Le mieux serait de rapatrier leurs ressources sur les mondes-forteresses afin que ces derniers soient en mesure de soutenir des sièges si nécessaire. Nos forces se débrouilleront avec ce que nous pillerons à l’ennemi – et dont il ne pourra donc pas profiter.
Le Grand Amiral Thrawn marqua son approbation d’un signe de tête, et les officiers néo-républicains ne semblaient guère gênés par cette idée… Mais Anthara vit à la réaction du général Drost qu’il partageait sa répugnance pour ce genre de fonctionnement. C’était bien trop proche des pratiques rebelles à son goût.
Mais nous sommes tous des Rebelles aux yeux de l’Empereur, n’est-ce-pas ? songea la jeune femme avec un certain dépit.
— Le combat sera long, reprit Ackbar. La guerre dans laquelle nous nous lançons sera sans doute le climax du conflit qui déchire cette galaxie depuis plus d’une décennie. Nous savons que l’ennemi est capable du pire. Nous l’avons déjà vu.
— Mais nous savons également quel est son principal défaut, remarqua Thrawn. Son excès de confiance. Sa tendance à sous-estimer ses adversaires l’a conduit à sa perte sur Endor, ce qui vous a permis de prouver qu’il n’était pas invincible…
Le Grand Amiral en parlait avec d’autant plus d’aisance qu’il avait confié à Anthara avoir mis en garde l’Empereur au sujet de la menace que constituaient potentiellement les Ewoks pour les installations impériales.
— Ce qu’il nous faut à présent, conclut l’amiral Ackbar, c’est une victoire psychologique. Nous devons montrer que la perte de Coruscant n’est qu’une péripétie et que nous pouvons nous en relever.
Il fixa de son œil gauche globuleux le visage du Grand Amiral Thrawn et de son assistante. Anthara ne savait pas exactement comment décrire son regard : vif, pénétrant, aiguisé même… Mais aussi déterminé.
— Nous devons montrer à la galaxie que, quoi qu’il arrive, nous ne nous rendrons pas.



L2-D2 a écrit:Merci pour la carte, au fait ! Un petit côté Essentiel Guide avec cette illustration ! :cute:


Merci ! Si seulement je pouvais faire un Essential Guide to the Imperial Federation... :love:
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Messagepar L2-D2 » Lun 10 Jan 2022 - 8:33   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 37 lu !

(Mais avant ça... le titre de la partie est "Les Deux Empires" ? Est-ce à dire qu'au cours de cette partie, le Pacte nouvellement formé va se dissoudre, avec une absorption de la Nouvelle République par la Fédération Impériale ? :think: )

Bon, ce Chapitre, c'est un peu Star Wars Military All-Stars ! :love: Voir Thrawn et Ackbar interagir d'égal à égal, les binômes républicains-impériaux se constituer, les stratégies se mettre en place, c'est véritablement passionnant à lire. Et je n'avais jamais fait le lien avant, mais ces Dévastateurs de Mondes s'intègrent finalement bien dans la grande Histoire de la saga avec cet aspect un peu "héritage" de la Guerre des Clones. Après tout, Palpatine sait mieux que quiconque a quel point une armée de droïdes peut se montrer efficace !

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 10 Jan 2022 - 11:10   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 !

L2-D2 a écrit:(Mais avant ça... le titre de la partie est "Les Deux Empires" ? Est-ce à dire qu'au cours de cette partie, le Pacte nouvellement formé va se dissoudre, avec une absorption de la Nouvelle République par la Fédération Impériale ? :think: )

Non, cela renvoie davantage à l'opposition entre l'Empire des Ténèbres et la Fédération Impériale. ;)

Bon, ce Chapitre, c'est un peu Star Wars Military All-Stars ! :love: Voir Thrawn et Ackbar interagir d'égal à égal, les binômes républicains-impériaux se constituer, les stratégies se mettre en place, c'est véritablement passionnant à lire.

Merci ! C'est loin d'être fini, j'ai encore de beaux passages du genre et quelques surprises au menu... :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 16 Jan 2022 - 21:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

La suite ! :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 38

La silhouette irrégulière et asymétrique de la station Exis se détachait nettement de l’étoile rougeoyante du système Teedio. Seul port d’attache du système, elle aurait semblé quelque peu perdue sans les destroyers et croiseurs stellaires qui stationnaient à proximité d’elle.
La légende prétendait que la station avait jadis accueilli les reliques Jedi d’Ossus qui avaient pu être sauvées lors de la dévastation de l’Amas de Cron. Ce qui était certain, en revanche, c’est que l’endroit avait accueilli un conclave Jedi d’importance dix ans plus tard, avant de tomber dans l’oubli au cours des siècles suivants. Exis n’avait plus été visitée que par des marginaux, des égarés, quelques chercheurs de fortune… et une équipe de saboteurs impériaux.
— Cette station aurait fait une base de choix pour la Rébellion, expliqua Carth Poldrei tandis que Leia et lui approchaient à bord de la navette qui les emmenait du Guardian jusqu’au complexe. Beaucoup de vieilles stations indépendantes auraient pu servir à votre cause, d’ailleurs… Vador a donc ordonné de les détruire toutes. Mais l’officier qui avait été missionné pour la station Exis connaissait son histoire et rechignait à y mettre un terme. Il a donc obtenu qu’on installe plutôt une surveillance passive et des pièges, en faisant valoir que ce serait le moyen d’attirer plus de Rebelles sur place afin de les détruire…
— C’était un choix courageux, remarqua-t-elle. Vador n’était pas le genre d’hommes à accepter que l’on discute ses ordres.
Si elle avait accepté son ascendance, Leia ne parvenait toujours pas à se résoudre à appeler Anakin Skywalker « Père ». C’était un terme qui, dans son esprit, serait à jamais associé à Bail Organa.
Sa remarque sembla amuser Poldrei.
— Je vous remercie, mais je savais parfaitement ce que je faisais, répondit-il avec un sourire.
Elle haussa un sourcil.
— C’était votre mission ?
Il acquiesça.
— Vador n’aimait pas qu’on le contredise, mais il n’était pas totalement fermé aux suggestions… Surtout quand elles étaient fondées. En raison de mon expérience sur Polcaphran, j’étais plutôt bon pour comprendre la logique des mouvements séditieux. Je savais que le meilleur moyen pour prendre des combattants dissidents au piège était de les coincer dans leur refuge. J’ai donc proposé une destruction ciblée des stations abandonnées et des anciennes bases séparatistes, dans l’espoir que les installations restantes attireraient l’œil des insurgés, qui penseraient qu’elles étaient passées sous le radar de l’Empire.
Leia se souvenait bien des difficultés rencontrées quelques années plus tôt par l’Alliance Rebelle pour établir de nouveaux points de chute. La stratégie préconisée par Poldrei avait été efficace.
— Vous disiez jusqu’ici que vous n’aviez pas affronté la Rébellion, lui fit-elle remarquer.
Il ne se laissa pas démonter par l’accusation sous-entendue.
— L’ordre de sabotage avait été émis bien avant le Traité Corellien, expliqua-t-il. Des petits groupes, regroupant pour beaucoup d’anciens Séparatistes, se soulevaient déjà par endroits à l’époque. Ce n’était pas encore la Rébellion, mais on s’en approchait petit à petit… Lorsque j’ai été affecté à la défense de Polcaphran, il y a treize ans, la guerre n’avait pas encore réellement débuté.
C’était, comme l’aurait dit Luke, une question de point de vue. Mais elle s’y habituait peu à peu avec Carth Poldrei, au terme des cinq jours de voyage au cours desquels elle s’était longuement entretenue avec le Consul de la Fédération Impériale. Des années plus tôt, après la bataille d’Endor, Luke lui avait parlé d’Obi-Wan Kenobi et de ses demi-vérités. Assurément, Poldrei était lui aussi passé maître en la matière.
Ils débarquèrent au sein d’une station en pleine effervescence. Exis n’avait pas été choisie au hasard. Le système Teedio, inhabité, se trouvait aux frontières tout juste définies entre la Nouvelle République et la Fédération Impériale. C’était un endroit neutre, idéal pour regrouper les forces et préparer les premières opérations communes. Bien sûr, les deux flottes n’allaient pas s’y rendre toutes entières ; une partie des vaisseaux étaient partis depuis le point de rencontre pour gagner Bilbringi, une autre pour rallier Fondor.
Les équipes de maintenance de la Fédération étaient sur place depuis bientôt trois jours et s’affairaient à rendre l’endroit vivable, à défaut d’être confortable. Mais il y faisait encore plutôt froid, y compris dans le poste de contrôle où ils entrèrent quelques minutes après leur arrivée.
Un officier fédéral se précipita vers eux pour les accueillir.
— Excellence, Conseillère Organa Solo, bienvenue à bord de la station Exis, salua l’homme en faisant claquer ses talons sur le sol métallique.
Poldrei fronça les sourcils.
— Repos, colonel, lui dit-il. Conseillère, voici le colonel Drakk, en charge de la réhabilitation de cette station. Vous n’avez rencontré aucun souci, j’espère ?
— Rien de très grave, Monsieur, assura l’homme. Quelques systèmes étaient particulièrement défectueux, mais nous nous y attendions et nous avions les pièces nécessaires… Les systèmes de survie sont à nouveau pleinement opérationnels, et nous avons installé quelques armes de défense anti-chasseurs. Nos techniciens examinent actuellement le blindage des modules centraux, qui auront sans doute besoin de quelques renforcements. Nous redoutions une présence importante de mynocks, mais ils semblent assez peu présents… Ah, et nous avons appréhendé une intruse, également.
— Une intruse ? répéta Leia.
Elle se tourna vers le Consul.
— Je croyais que vous aviez « une surveillance passive et des pièges »…
— Oui, moi aussi, admit Poldrei, embarrassé. S’agit-il d’une contrebandière ?
— Eh bien… Difficile à dire, répondit Drakk, hésitant. Je vous dirais bien oui, Excellence, mais nous n’avons retrouvé aucun matériel avec elle, hormis des vivres et un nécessaire de survie. Son vaisseau est un petit cargo, mais un vieux modèle, pas parmi les plus performants. Nous l’avons démonté sans rien trouver de compromettant. Et elle n’avait pas d’arme.
— En somme, c’est une voyageuse de l’espace ? résuma le Consul.
— On dirait bien.
— Mais qui est parvenue à déjouer nos systèmes de sécurité.
— C’est ce qu’il semblerait, oui.
Le Consul semblait loin d’être ravi.
— Heureusement que Vador est mort, marmonna-t-il, sans quoi cette histoire aurait pu me coûter cher…
Malgré elle, Leia eut envie de sourire en entendant ces mots. Poldrei avait été une telle épine dans le pied de la Nouvelle République, ces derniers mois, qu’elle s’amusait secrètement de le voir en délicatesse sur ce sujet portant peu à conséquences.
— Transmettez-moi votre rapport sur l’avancement des travaux, reprit-il d’une voix plus forte. Et détachez un garde pour nous escorter, la Conseillère et moi. J’aimerais voir cette prisonnière.
— Cette histoire vous intrigue, n’est-ce pas ? lui demanda Leia quelques instants plus tard, alors qu’un jeune lieutenant les conduisait au centre de détention improvisé.
— Un peu, oui, admit Poldrei. Si ni la surveillance ni les pièges ne se sont déclenchés, c’est parce qu’elle n’a sans doute réactivé aucun générateur. C’est pourtant ce que ferait quelqu’un qui souhaite s’installer ici… Donc, pour quelle raison serait-elle venue au milieu de nulle part ?
— À vous de me le dire.
— Eh bien, je n’ai pas non plus la réponse ! D’où ma curiosité.
Leur guide les fit passer par des sections de couloirs qui étaient en plus mauvais état encore que celles par lesquelles ils étaient arrivés. Le passage était difficile dans ces artères sombres et étroites. L’âge de la station était visible, son état de décrépitude très inquiétant par endroits. Leia avait bien sûr visité des bases en pire état… Mais elles étaient au sol, protégées par l’atmosphère, et non exposées au vide stellaire.
Avec un frisson, elle décida de faire appel à ses perceptions issues de la Force afin de s’assurer qu’il n’y avait aucun danger… Et sentit alors une étrange présence, un peu devant eux. Rien d’inquiétant, bien au contraire ; un îlot de paix et de sérénité au milieu de tous les Néo-Républicains et Fédéraux-Impériaux qui débarquaient au même moment sur la station Exis.
Comme pour confirmer son pressentiment, le lieutenant s’arrêta dans un petit corridor et se tourna vers eux.
— Nous y sommes, annonça-t-il. Excellence, Conseillère, je vous prie de reculer de quelques pas… Je vais ouvrir la porte.
— Je ne crois pas que votre invitée soit dangereuse, intervint Leia.
Elle était même certaine de cela.
— Faites-la sortir de là, ordonna Poldrei.
Le lieutenant ne se le fit pas dire deux fois. Il activa le système d’ouverture de la porte et apostropha l’occupante des lieux. La cellule temporaire était plongée dans l’obscurité, aussi Leia mit-elle quelques instants avant de voir la silhouette de l’occupante bouger.
Puis elle sortit en pleine lumière.
La première pensée de Leia fut que la prisonnière ressemblait étrangement à Winter : sa chevelure et sa peau étaient pâles comme celles d’une Echani, et ses traits doux. Puis elle croisa son regard et vit ses pupilles elles aussi très claires. Était-elle Arkanienne ? La Conseillère ne l’aurait pas certifié.
Heureusement pour elle, son geôlier n’était pas spéciste.
— Je suis le Consul Poldrei de la Fédération Impériale, se présenta-t-il. Mes agents vous ont appréhendée sur cette station et ne sont pas en mesure de me dire ce que vous y faisiez. J’espère que vous pourrez nous apporter, à la Conseillère Organa Solo et à moi-même, quelques éclaircissements.
Leia sentit la surprise de la jeune femme à la mention de son nom ainsi qu’un autre sentiment – de l’excitation, peut-être. Mais elle se reprit bien vite.
— Je m’appelle Tionne, répondit-elle d’une voix qui témoignait d’une grande douceur. Je suis native de Rindao, dans la Bordure Extérieure.
Poldrei consulta Leia du regard, mais avant que celle-ci puisse avouer son ignorance, leur interlocutrice ajouta :
— Dans le secteur Hadar.
— Ah ! C’est une région que je connais assez mal, avoua le Consul. Entre le secteur Senex et le quadrant d’Eriadu, si mes souvenirs sont exacts… Donc très loin d’ici.
— Je suis venue ici à la recherche d’informations, reprit-elle.
La remarque amusa l’ex-Moff.
— C’est rare que des espions avouent aussi facilement leur culpabilité, lança-t-il.
La jeune femme rosit sous l’effet de la confusion.
— Pas ce genre d’informations-là, assura-t-elle. Je suis une barde itinérante, et je compose des chants sur d’anciennes légendes…
Elle hésita.
— Les anciennes légendes Jedi, devina Poldrei.
Tionne acquiesça brièvement.
— Ce n’est pas un crime.
— C’est pourtant la raison pour laquelle ma grand-mère a été exécutée par des soldats impériaux, répliqua-t-elle bravement.
La remarque n’agaça pas le Consul ; au contraire, Leia sentit en lui un sentiment de culpabilité qu’il confirma vite par ses propos.
— Je reformule : ce n’est plus un crime. Le véritable criminel, nous le savons à présent, n’était autre que Palpatine…
Il glissa un regard en direction du lieutenant, qui observait avec attention la scène, pour s’assurer qu’il avait bien entendu.
— C’est donc la raison pour laquelle vous êtes venue sur la station Exis, n’est-ce pas ? demanda Leia.
— Oui. Je suis venue explorer les lieux à la recherche d’anciens ouvrages Jedi, mais ils avaient disparu. Je souhaitais aussi avoir des informations sur le conclave Jedi qui a eu lieu ici…
— Celui organisé quelques années après la défaite de Revan et Malak, intervint Poldrei.
Tionne réagit avant même que Leia ne parvienne à se remémorer ces noms.
— C’était avant leur attaque, répondit-elle. Avant les guerres mandaloriennes. L’ennemi que l’Ordre Jedi venait de terrasser était Exar Kun.
Poldrei sourit en s’entendant contredire. Il se tourna à nouveau vers le lieutenant.
— Relâchez-la, ordonna-t-il. Elle est bien ce qu’elle prétend être.
— Vous vous êtes intentionnellement trompé pour vous assurer de ma sincérité ? demanda Tionne, surprise.
— Il se trouve que j’ai quelques connaissances historiques, répondit Poldrei, amusé. Et les conflits du début du vingt-et-unième millénaire ont fait partie de mes sujets favoris lors de mes études à l’université de Polcaphran. Les offensives qui ont déstabilisé la galaxie à cette époque sont un moment-clé dans l’histoire galactique, car elles ont marqué la fin d’une domination hégémonique de l’Ancienne République qui n’était jusqu’alors menacée que par…
Une sonnerie de comlink interrompit ce qui s’annonçait comme un long monologue. C’était l’appareil de Poldrei. Le Consul grommela pour la forme, prit l’appareil et répondit à son interlocuteur.
— Poldrei, j’écoute…
Leia n’entendit pas la conversation, mais elle vit le visage de son homologue se rembrunir. Il raccrocha au bout de quelques instants et s’adressa à elle.
— Mes devoirs m’appellent, annonça-t-il. Les Moffs ont organisé une réunion pour faire le point sur la sécurité intérieure de notre territoire et souhaitent que j’y participe. Je suis navré de vous abandonner, mais vous comprenez…
La jeune femme eut un sourire rassurant.
— Chacun ses affaires internes, approuva-t-elle.
De fait, c’était Mon Mothma qui gérait celles de la Nouvelle République. La présidente du Conseil Provisoire était partie pour Mon Calamari afin d’administrer le gouvernement civil, le temps qu’une nouvelle capitale soit choisie. La plupart des autres Conseillers s’étaient joints à elle, ce qui laissait Leia seule pour gérer les relations avec la Fédération Impériale.
Mission délicate s’il en était.
— Vous pouvez rester à bord de la station, poursuivit Poldrei en direction de Tionne. Mais vous n’aurez pas le droit de la quitter tant que la Conseillère Organa Solo ou moi-même ne vous y aurons pas autorisée. Notre présence ici est encore confidentielle, pour l’heure, et nous aimerions éviter autant que possible les fuites.
— Je comprends, répondit-elle. Merci pour votre accueil.
— Lieutenant, indiquez à la Conseillère le chemin de ses quartiers… Et trouvez-en aussi pour cette demoiselle, un peu plus confortables que ceux auxquels elle était cantonnée jusqu’ici.
— Ce sera fait, Excellence.
Il repartit d’un pas vif, seul, en direction du centre de contrôle. Et tandis qu’elle le regardait disparaître dans l’obscurité, Leia se demanda une fois encore si elle arriverait à percer le mystère que représentait Carth Poldrei.

* *
*
Han arriva sur la station une dizaine d’heures plus tard. Aux commandes du Faucon Millénium, il avait participé à l’acheminement de réfugiés vers Taanab. Il arriva dans la chambre – une réserve aménagée à la va-vite, mal éclairée, assez froide, avec un lit de campagne inconfortable… le nec plus ultra, selon les standards d’Exis – fatigué, sa veste tachée par les réparations de son appareil capricieux, et l’air pas franchement réjoui. Il grimaça en passant la porte.
— On aurait peut-être mieux fait de rester sur le Faucon
Assise sur son lit, Leia leva la tête du rapport qu’elle était en train de lire et ne put s’empêcher de sourire.
— J’aurais bien aimé, moi aussi, mais il faut que je reste à proximité des autres dignitaires afin de pouvoir participer aux discussions, rappela-t-elle. Et ce n’est pas si terrible, après tout. Nous avons déjà connu pire… Rappelle-toi Hoth, par exemple.
— Tu parles de la nuit dans le vaisseau de reconnaissance ?
Elle rougit à l’évocation de ce qui avait failli être l’un de leurs premiers moments d’intimité.
— Plutôt des deux semaines qui ont suivi… lâcha-t-elle. Pendant l’installation de la base. Les modules thermiques n’étaient pas encore achevés et les chambres étaient taillées à même la glace. C’était encore plus froid qu’ici.
— C’est vrai, admit-il. Mais au moins l’endroit ne tombait pas en ruines comme ici ! Bref… Il y a de quoi manger un morceau ici ?
En le conduisant à la cafétéria la plus proche, elle lui parla de son voyage avec le Consul et de sa rencontre avec Tionne, en compagnie de laquelle elle avait pris le repas précédent.
— Elle m’a parlé des récits qu’elle avait découvert pendant près d’une heure, expliqua-t-elle au moment où ils entrèrent dans la salle de repas. D’anciennes légendes Jedi…
Son sourire se tendit légèrement.
— J’aimerais vraiment la présenter à Luke.
Ses talents dans la Force réduits ne lui permettaient malheureusement pas de savoir où était son frère. Elle sentait qu’il était sain et sauf… Mais pour combien de temps ? Son inquiétude croissait d’heure en heure.
Ils s’installèrent à une table libre, l’un en face de l’autre. Han balaya du regard la salle, où dînaient de nombreux officiers du Pacte.
— Ça fait bizarre de voir autant d’uniformes impériaux… et surtout de ne pas les prendre pour cible, chuchota-t-il. Pour un peu, je me croirais revenu à l’Académie Impériale.
— Nous sommes dans le même camp, maintenant, rappela-t-elle en posant sa main sur celle de son époux. Il va falloir t’y faire.
Mais elle le comprenait, bien sûr. Ils étaient sans doute tous dans la même situation. Quelques officiers impériaux avaient du mal à cacher l’hostilité dans les regards qu’ils lui adressaient. D’autres, toutefois, faisaient tous les efforts possibles pour faire preuve de courtoisie.
Et en parlant de courtoisie…
Ses yeux venaient de croiser ceux de l’amiral Pellaeon, assis à quelques tables de là. Il l’avait vraisemblablement reconnue, puisqu'il la salua d'un signe de tête. Quelques instants plus tard, l’homme avec qui il était en conversation se tourna pour regarder dans sa direction.
Il se leva et vint à leur rencontre.
— Chéri, nous avons de la visite, avertit-elle Han.
— Hmm ?
Il se tourna juste à temps pour voir arriver à leur hauteur Garm Bel Iblis.
— Ravi de voir que vous êtes de retour, général Solo, dit-il de sa voix bourrue. Puis-je me joindre à vous ? ajouta-t-il en s’adressant à Leia.
— Avec plaisir, Garm, répondit celle-ci. Mais l’amiral Pellaeon ne risque-t-il pas de ne pas apprécier que vous l’abandonniez avant le dessert ?
— Je ne vous dérangerai pas longtemps, promit-il. Et Pellaeon sait pourquoi je suis ici. J’ai enfin pu parler à Ackbar.
Leia haussa les sourcils.
— Il a enfin été relâché ?
— Oui. Il semblerait que le commandant de la base de Bilbringi ait fait un excès de zèle… Je lui ai officiellement remis ma démission, en sa faveur, du poste de Commandeur Suprême. Je crois bien que je n’aurai battu Sovv que de quelques heures, glissa-t-il, amusé.
Leia aurait aimé prendre la situation ainsi, elle aussi, mais les querelles de pouvoir au sein du Haut Commandement de la Nouvelle République étaient encore trop fraîches et trop douloureuses à ses yeux.
— Nous avons aussi eu une discussion sur l’organisation à adopter pour notre flotte. Je lui ai fait quelques suggestions et il les a adoptées. Nous sommes d’accord pour revoir en profondeur notre organisation afin de devenir réellement l’armée de la Nouvelle République, et non plus celle de la Rébellion.
— Comment cela se traduit-il ?
— Pas plus de rationalité.
En guise d’exemple, il désigna les galons sur son uniforme – auxquels Leia n’avait pas prêté attention jusqu’à présent.
— Ce ne sont pas des insignes de général, mais d’amiral, remarqua-t-elle.
— Exactement. Une flotte se doit d’être dirigée par un amiral. Nous allons clairement redéfinir la hiérarchie au sein des trois armes de nos forces : la Flotte, la Chasse et l’Armée. Avoir des généraux polyvalents était un atout du temps des cellules rebelles, mais nous n’en sommes plus là aujourd’hui – surtout si nous voulons pouvoir parler d’égaux à égaux à nos homologues de la Fédération Impériale.
Leia acquiesça. C’était un choix logique, et il s’inscrivait dans la lignée du discours que lui avait tenu Bel Iblis lors de leur discussion, peu après qu’il ait fait connaître sa candidature au poste de Commandeur.
— J’ai aussi obtenu son accord pour rapatrier une partie des forces de défense de Contruum et des mondes voisins en vue de notre offensive. Nous aurons besoin de toutes les forces possibles, car nous allons nous attaquer à un gros morceau.
Leia allait demander lequel, mais une étincelle dans le regard de Bel Iblis attira son attention. Elle jeta brièvement un coup d’œil en direction de Pellaeon – qui semblait les observer discrètement tout en buvant son café – puis sur Han. La solution s’imposa d’elle-même.
— Corellia. Vous voulez attaquer Corellia.
Bel Iblis acquiesça.
— Nous avons enfin une opportunité. Nous devons la saisir.
Han, lui, semblait surpris.
— Corellia ! Ce n’est pas une mince affaire…
— Non, admit l’amiral. En particulier depuis que la flotte de Palpatine en a fait sa principale base de ravitaillement dans le Noyau – du fait de la destruction de Kuat. Leia, je suppose que le Consul Poldrei vous a transmis des informations sur la situation et l’identité du nouveau Diktat ?
Elle grimaça. Elle avait espéré remettre cette discussion à plus tard.
— Oui, admit-elle en se tournant vers son mari. Il m’a dit être très surpris lors de leur échange par holocom, car il te ressemble…
Han réagit plus vite qu’elle ne l’avait pensé, levant les yeux au ciel et serrant les dents.
— C’est pas vrai, grommela-t-il. Pas lui. Pas le cousin Thrackan…
— Tu le connais ? dit Leia, surprise. Tu ne m’en as jamais parlé…
— Ouais, Thrackan Sal-Solo. Ce cher cousin Thrackan.
L’amertume dans la voix de Han était particulièrement prononcée. Elle l’avait rarement entendu aussi amer – même quand il évoquait sa collaboration passée – et involontaire, à ce qu’il en disait – avec des esclavagistes Hutts.
— Je l’ai rencontré quand j’étais encore un gamin des rues, sur Corellia, expliqua-t-il. C’était déjà le genre à arracher les ailes des insectes. Il s’est servi de moi comme d’un lambin et a fini par me livrer au gang d’où je m’étais enfui. Alors, désolé, mais je n’avais pas très envie de l’inviter à notre mariage…
Leia se sentit coupable d’avoir ramené ces souvenirs à la surface, mais Han s’était déjà tourné vers Bel Iblis et poursuivit :
— Donc il est maintenant Diktat de Corellia, vassal direct de Palpatine ? Y a pas à dire, il est resté égal à lui-même.
— Le problème est plus grave que cela, répondit l’ancien sénateur. Thrackan Sal-Solo revendique le titre de Diktat, mais il n’est pas impossible qu’il revendique très vite le trône de Corellia. La maison Sal n’était qu’une baronnie de faible importance, mais les Solo… Il s’agit de la dernière dynastie en date de l’histoire corellienne. Son impact demeure considérable. Berethron e Solo a, de son plein gré, abandonné la royauté pour refaire de Corellia une démocratie pleine et entière. Son nom demeure connu chez nos enfants, tout comme celui de Jonash e Solo – le Prince-Amiral qui a mis un terme aux Guerres Alsakanies en soumettant à la fois Alsakan et Coruscant. Thrackan Sal-Solo veut apparaître comme leur héritier légitime – et vous êtes le seul à pouvoir l’en empêcher.
— Tout ça, c’est bien joli, répliqua Han, mais si Bouton-d’Or était là, il vous dirait que je n’ai pas une goutte de sang royal. Mon grand-père était un pirate, et mon arrière-grand-père a été pendu…
— Parce qu’il a prétendu au trône, signala Bel Iblis avec un mince sourire. Mon grand-oncle servait à la CorSec à l’époque et a évoqué une fois cette histoire, quand j’étais enfant. Une lutte entre factions corelliennes. Votre aïeul Korol a été pris au milieu, et votre grand-père – Dalla le Noir – s’est enfui avant que le Diktat Segmary ne puisse le faire tuer à son tour. Les preuves doivent encore exister dans les archives centrales de Coronet – pas dans une section réservée au public, bien entendu. Je suis certain que votre cousin n’aura aucun mal à prouver son lignage.
— Vous êtes partisan d’un retour à la monarchie, Garm ? demanda Leia.
— Non. Mais je ne néglige pas l’impact psychologique de certains noms… Pas plus que les risques que vous encourez. Si Thrackan Sal-Solo suit cette logique, il tentera de se débarrasser de tous ceux qui pourraient représenter une menace pour sa légitimité – vous, général Solo, ainsi que vos enfants.
Le cœur de Leia se serra à cette idée, et elle sentit que Han se tendait, lui aussi. C’est avec moins de virulence qu’il s’adressa à nouveau à Bel Iblis.
— D’accord. Qu’attendez-vous de moi ?
— Je veux attaquer Corellia, comme l’a deviné votre épouse. L’excuse d’un Diktat neutre et indépendant ne tient plus, de toute façon. L’amiral Pellaeon est également d’accord pour soutenir ce plan. D’après ses informations, la flotte qui y est située se prépare à attaquer le long des voies commerciales partant du Secteur Corellien pour paralyser un peu plus la Nouvelle République. Nous pouvons empêcher cela avec un assaut de masse qui les prendra par surprise.
— C’est une stratégie risquée, et potentiellement coûteuse en vies et en vaisseaux, remarqua Leia.
— Nous aurons bien des paramètres à vérifier avant de lancer toute attaque, la rassura Bel Iblis. Hors de question de foncer tête baissée dans un piège. Nous avons déjà commencé à réfléchir à des diversions potentielles pour diviser leurs forces le moment venu… Mais pour que cette attaque fonctionne, nous aurons besoin d’officiers compétents en qui nous pouvons avoir confiance.
Il regarda Han dans les yeux.
— Je veux que vous soyez l’un d’eux.
Leia vit son mari réfléchir, mais sentit qu’il avait déjà pris sa décision. Et il acquiesça effectivement, quelques instants plus tard.
Bel Iblis sembla satisfait.
— Je vais enregistrer votre transfert au sein de la Flotte, annonça-t-il. Vous aurez le grade d’amiral. Je vais également vous confier un de nos destroyers de classe République, un appareil flambant neuf qui sort tout juste des chantiers d’Allanteen VI. Vous n’aurez plus qu’à lui trouver un nom… à moins que vous en ayez déjà un en tête, bien sûr.
Han acquiesça une nouvelle fois. Il se montrait très calme, un peu trop aux yeux de Leia. Sans doute était-ce la mention de son cousin qui l’avait placé dans cet état.
— J’ai bien une idée, dit-il en glissant un regard d’excuse à Leia.
Devinant ce que son mari avait à l’esprit, elle lui signala son approbation d’un discret signe de tête.
— Nous allons libérer Corellia pour la Nouvelle République, non ? reprit Han. Dans ce cas, je pense que nous devons avoir nous la personne grâce à qui la Résistance Corellienne a pu voir le jour… Enfin, l’autre personne, précisa-t-il par égard pour l’ancien sénateur.
Mais celui-ci avait déjà compris.
— Bria Tharen.
— Elle aurait mérité de voir ce jour arriver.
Han avait parlé avec conviction, et un sérieux qui ne lui était pas coutumier. C’était souvent le cas quand il évoquait cette période de sa vie. Leia savait que son mari l’aimait, qu’il aimait leurs enfants… mais Bria Tharen restait un cas à part. Un amour de jeunesse, une histoire difficile qui avait contribué à forger le gentil vaurien qu’il était devenu…
Leia ne se sentait pas jalouse. Bria Tharen était morte en héroïne sur Toprawa, en livrant au Tantive IV – son vaisseau – les plans de la première Étoile de la Mort. Leia, elle, avait survécu à la guerre et vivait avec Han. Aucune jalousie n’était possible.
Elle était plutôt curieuse. Tout ce qu’elle savait de la jeune femme lui avait été raconté par Winter – qui l’avait rencontrée – et Lando Calrissian, nettement moins élogieux. Han lui-même n’en parlait pas, tant les souvenirs étaient douloureux, mais elle savait qu’il avait déjà nommé son premier vaisseau en l’hommage de la jeune femme.
Elle allait exprimer verbalement son approbation, mais une sensation apparut brusquement dans son esprit. Sa surprise devait être visible sur son visage, car celui de Han se tendit aussitôt.
— Qu’y a-t-il, chérie ? Des ennuis en perspective ?
Elle se concentra quelques instants sur ses perceptions afin de les confirmer, puis sourit à son époux et à Bel Iblis, qui la regardait d’un air inquiet.
— Au contraire, répondit-elle. Luke vient d’arriver.
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Messagepar mat-vador » Dim 16 Jan 2022 - 22:16   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu et retard rattrapé !

La Station Exis et Tionne Solusar, je ne m'y attendais pas du tout :shock: :shock: !! C'était vraiment cool d'abord de voir Thrawn et Akbar coopérer et on continue avec de nouvelles références Legends à la pelle ! Exar Kun, la destruction d'Ossus, Revan/ Malak...

Jagen Eripsa a écrit:Et les conflits du début du vingt-et-unième millénaire ont fait partie de mes sujets favoris lors de mes études à l’université de Polcaphran. Les offensives qui ont déstabilisé la galaxie à cette époque sont un moment-clé dans l’histoire galactique, car elles ont marqué la fin d’une domination hégémonique de l’Ancienne République qui n’était jusqu’alors menacée que par…


Je convoque Julien Lepers et je réponds : Alsakan !! :whistle: :whistle: ... J'ai bon ? J'ai bon ?


Et j'ai adoré la deuxième partie sur Corellia : Le bon cousin de Han et l'histoire de la famille Solo... un régal :sournois: !!
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Messagepar Alfred M. » Dim 16 Jan 2022 - 22:38   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

mat-vador a écrit:La Station Exis et Tionne Solusar, je ne m'y attendais pas du tout :shock: :shock: !!


Dès que j'ai lu la mention d'une inconnue arrivée sur la station j'ai direct pensé à Tionne (pas encore Solusar :transpire: ), sinon pourquoi l'ami Jagen aurait choisi ce lieu tout droit venu de Rédemption :sournois: .

Bon sinon encore un super chapitre même si j'ai toujours des doutes de savoir quand ça vient du Legends et quand ça vient de Jagen tellement ça semble cohérent :D . Et content aussi de retrouver ces personnages qu'on aime tant même si ils sont morts depuis plus d'une décennie.
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 17 Jan 2022 - 8:39   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Mat et Alfred ! :jap:

mat-vador a écrit:Je convoque Julien Lepers et je réponds : Alsakan !! :whistle: :whistle: ... J'ai bon ? J'ai bon ?

Presque : la vraie réponse était plutôt "les conflits récurrents entre Coruscant et Alsakan", vu que les deux mondes continuaient de faire partie de la République Galactique, au moins nominalement. :D

mat-vador a écrit:Et j'ai adoré la deuxième partie sur Corellia : Le bon cousin de Han et l'histoire de la famille Solo... un régal :sournois: !!

Et Corellia sera l'un des grands axes de cette deuxième partie ! :oui:

Alfred M. a écrit:Dès que j'ai lu la mention d'une inconnue arrivée sur la station j'ai direct pensé à Tionne (pas encore Solusar :transpire: ), sinon pourquoi l'ami Jagen aurait choisi ce lieu tout droit venu de Rédemption :sournois: .

Tu fais bien de mentionner ce comics, car il va avoir une certaine importance par la suite... :sournois:

Alfred M. a écrit:Bon sinon encore un super chapitre même si j'ai toujours des doutes de savoir quand ça vient du Legends et quand ça vient de Jagen tellement ça semble cohérent :D .

Merci ! :cute:
Ça me rassure, car j'ai parfois l'impression d'en faire un peu trop dans mes références... :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Lun 17 Jan 2022 - 12:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 38 lu !

Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas dit, tiens : c'est passionnant !

Et ce Chapitre est long, mais presque suffisamment dense pour que tu te permettes de le scinder en deux, presque ! J'admire toujours autant ton talent pour référencer beaucoup d'événements de l'Univers Légendes, y compris le comics spécial Saint-Valentin ! :love: Et il y a l'Ancienne République, la trilogie Yan Solo, et les prémices de l'Académie Jedi, peut-être, qui sait ?

Et la dernière phrase : j'ai tellement hâte ! :love:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 17 Jan 2022 - 21:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 !

L2-D2 a écrit:Et ce Chapitre est long, mais presque suffisamment dense pour que tu te permettes de le scinder en deux, presque !

C'est plus ou moins ce qui était initialement prévu, mais j'ai envie de tenir un bon rythme dans mes publications, et finir cette partie 2 au début de l'automne. :transpire:

L2-D2 a écrit:J'admire toujours autant ton talent pour référencer beaucoup d'événements de l'Univers Légendes, y compris le comics spécial Saint-Valentin ! :love: Et il y a l'Ancienne République, la trilogie Yan Solo, et les prémices de l'Académie Jedi, peut-être, qui sait ?

Plus que les prémices. :D

L2-D2 a écrit:Et la dernière phrase : j'ai tellement hâte ! :love:

:sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 23 Jan 2022 - 21:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et c'est parti pour un nouveau chapitre, avec un personnage qu'on n'avait pas vu depuis un petit moment ! :sournois:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 39

L’Empereur était vivant.
Il siégeait de nouveau sur le Trône impérial, commandait une gigantesque armée, avait même repris Coruscant à la Nouvelle République.
Et Grodin, lui, se trouvait dans le camp d’en face.
Cela faisait bientôt deux semaines qu’il avait appris la nouvelle, et pourtant l’ancien Garde impérial se trouvait encore sous le choc de cette annonce.
Il l’avait appris lorsque le Gatherer et les autres vaisseaux survivants de la bataille de Kuat avaient réintégré l’espace réel dans le système de Brentaal. L’amiral Rogriss avait alors tenté de joindre le Consul Poldrei et le Grand Amiral Thrawn pour prendre connaissance des nouvelles instructions. Mais les deux chefs de la Fédération avaient déjà quitté Orinda avec leurs équipes, et l’assistant de la secrétaire d’État Val-Saran – chargée de la Sécurité Intérieure, et en tant que telle numéro deux officieuse du gouvernement – avait été contraint de leur expliquer pourquoi.
L’homme – le gamin, même – ne savait sans doute rien du passé de Grodin. C’était évident. Sinon, il n’aurait pas déballé avec tant de franchise le récit de la séance qui s’était achevée quelques heures plus tôt. Il n’aurait pas annoncé de but en blanc que l’Empereur était revenu d’entre les morts et que Poldrei et Thrawn avaient décidé de le défier.
L’apprendre ainsi avait porté un coup terrible à Grodin. Toutes ses certitudes, une fois encore, s’effondraient.
Le général Tierce était un officier de la Fédération Impériale, assermenté à la défense du nouveau régime, et d’autant plus décidé à se montrer irréprochable qu’il était en partie responsable du fiasco de la mission du Mont Tantiss. Mais Grodin Tierce, lui, était toujours au fond de son cœur un Garde de l’Empereur, ayant juré de dédier sa vie entière au souverain. Il s’était battu, avait versé son sang et bien d’autres pour faire honneur à ce serment.
Le choix qu’il devait faire, quel qu’il soit, serait une trahison. Il le savait. Pas seulement envers un régime, ou même envers son maître, mais une trahison envers lui-même, envers l’homme de devoir qu’il était.
Était-ce là le prix à payer pour sa désertion initiale ? Il n’aurait jamais été confronté à un tel dilemme s’il n’avait pas choisi de défier la volonté d’Ysanne Isard en quittant son service. Oh, il serait sans doute mort, bien sûr, au même titre que les autres Gardes qui avaient suivi l’ancienne Directrice des Renseignements Impériaux sur Thyferra. Mais au moins aurait-il trépassé l’esprit apaisé. Alors que là…
Il s’était efforcé de cacher son trouble, autant que possible. Et le plus simple pour cela était de se cacher, lui. Ce n’était pas si difficile, d’ailleurs. Ses fonctions étaient réduites à la portion congrue depuis la débâcle de Kuat ; la plupart de ses hommes étaient morts dans la destruction des chantiers ou restés sur la planète sans possibilité de rejoindre la flotte dans sa fuite. Ceux qui restaient s’occupaient de diverses tâches de patrouille à bord des vaisseaux, en attendant d’être déployés sur des terrains où leur présence serait plus intéressante.
Grodin restait donc le plus souvent dans sa cabine. L’amiral Rogriss ne s’en était pas inquiété ; après tout, il avait lui-même l’esprit occupé par ses propres problèmes – le moindre n’étant pas d’avoir perdu Kuat, pour la deuxième fois.
Mais Daiven, quant à lui… Il avait compris dès le début que quelque chose n’allait pas.
Même s’ils s’étaient réconciliés, Grodin ne voulait pas évoquer son trouble avec son ami. C’était bien trop délicat à ses yeux, et Daiven lui semblait être un bien mauvais conseiller en matière de loyauté. Aussi, il l’évitait comme possible. Il y était plutôt bien parvenu sur le Gatherer, pendant tout le voyage qui les avait mené jusqu’au point d’interception des Néo-Républicains, puis depuis lors.
Mais pas cette fois. En apercevant la silhouette du colonel Carson à l’autre bout du couloir menant à l’une des cantines de la station Exis, Grodin comprit qu’il n’y couperait pas.
— Attends ! l’interpella Daiven lorsqu’il tenta malgré tout de changer de direction.
Résigné, Grodin obéit et resta planté au milieu de la coursive. Il savait qu’il aurait dû rester dans les quartiers minables qui lui avaient été attribués à bord de la station, loin de ses congénères fédéraux, loin surtout des ex-Rebelles qui se réjouissaient du pacte conclu à leur avantage… Il maudit son estomac et se prépara à la confrontation.
Daiven le rejoignit quelques instants plus tard. Grodin remarqua qu’il avait fait couper ses cheveux depuis leur dernière entrevue, bien qu’ils soient aujourd’hui plus longs qu’à l’époque de leur rencontre. Il s’éloignait un peu des standards capillaires en vigueur au sein des forces spéciales – une manière de plus, peut-être, de signifier son éloignement de ses anciennes tâches.
— Il faut qu’on parle, décida-t-il.
Sans se préoccuper du fait qu’un colonel venait de donner deux ordres de suite au général qu’il était, Grodin suivit Daiven jusqu’à un couloir perpendiculaire, qui ne semblait desservir qu’une salle de stockage encore à l’abandon. Ils y entrèrent, et son ami referma le sas derrière eux.
— Écoute, commença Daiven, je comprends que tu sois perturbé, mais tu ne peux pas continuer à fuir comme ça. Je sais ce que tu ressens…
— C’est faux, affirma Grodin d’une voix sonore. Tu n’es pas à ma place.
— D’accord, admit le colonel avec un geste d’excuse. Mais je peux imaginer. Tu ne lui dois rien, tu sais.
Tierce n’eut même pas à demander qui était ce « lui » auquel Daiven faisait référence.
— J’ai prêté serment, rappela-t-il. Je me suis engagé. J’ai juré de dévouer ma vie au service de l’Empereur. Quelle valeur auront mes futures paroles si je ne suis pas capable de respecter ma promesse ?
— Palpatine aussi avait juré, contra Daiven. Il avait promis de défendre la République, de respecter ses lois et de la défendre contre tous ceux qui chercheraient à la renverser. Il n’a rien respecté de tout cela. À la place, il a tout fait pour imposer son pouvoir personnel sans se préoccuper des innombrables vies qu’il allait sacrifier. Bon sang, tu devrais le savoir mieux que quiconque ! Souviens-toi de Sevvion…
C’était un coup bas, et Grodin ressentit une bouffée de colère. Évoquer son partenaire d’entraînement, son ami, l’homme qu’il avait dû tuer pour prouver sa loyauté… Non, c’était réellement trop à supporter.
Il aurait voulu s’emporter. Mais le visage de Sevvion Xanxsi lui était revenu à l’esprit, l’espace d’un instant, et au lieu de crier il s’effondra et se mit à pleurer.
Quelle piètre image des Gardes Écarlates il pouvait donner en cet instant ! Mais c’était bien la dernière de ses préoccupations. Toute l’anxiété accumulée depuis des jours semblait couler sur son visage, dans ces larmes qu’il n’avait pas laissé échapper de longues durant. Avait-il pleuré une seule fois, depuis le jour où il avait atteint l’âge adulte ? Si tel était le cas, il ne s’en souvenait pas.
Il vit Daiven s’agenouiller, le visage désemparé, semblant regretter sincèrement de l’avoir poussé dans ses retranchements. Mais Grodin s’en fichait, à présent. Il pleurait parce qu’il se sentait ainsi soulagé, qu’il ne savait pas quoi faire d’autre en cet instant où tout semblait si complexe, sauf cela.
— Bon sang, dit son ami, je… Je… Désolé, Grodin, vraiment désolé ! Je n’imaginais pas que cela te mettrait dans un état pareil !
Tierce se força à reprendre le contrôle de lui-même, mais il lui fallut une bonne minute avant de pouvoir se reprendre.
— Je ne sais plus où j’en suis, avoua-t-il finalement quand il put parler à nouveau. Tout me semblait si clair, au début… J’avais une mission à remplir et je m’y tenais. Les considérations politiques, philosophiques, ça n’a jamais été mon truc. Mais j’ai fini par déserter. Puis je suis revenu au sein de l’Empire, comme pour poursuivre mon devoir premier… Mais c’est la Fédération Impériale, maintenant, et nous sommes face à celui auquel j’avais juré fidélité.
— La galaxie change à une vitesse effarante, approuva Daiven. Nous avons connu plus de changements en quarante ans que nos aïeuls en mille, et ce n’est probablement pas fini. Les dernières années ont été particulièrement difficiles à ce niveau. C’est normal d’être dérouté… De ne pas réellement savoir où est ta place…
Ils échangèrent un regard plein d’empathie, l’un envers l’autre. Grodin devina que ces questions avaient particulièrement préoccupé son ami, du fait de sa nature de clone. En comparaison, il pouvait presque s’estimer chanceux…
— Tu ne lui dois rien, répéta Daiven. Palpatine n’a aucun respect pour la vie, en particulier pour celle de ceux qui le servent avec loyauté.
Grodin frissonna. Il avait déjà entendu ces mots, dans la bouche même d’Erv Lekauf… L’homme à partir duquel les scientifiques impériaux avaient créé Daiven Carson, et tant d’autres clones.
— Je le sais, dit-il en essayant de cacher son trouble. Mais ça ne m’empêche pas d’avoir l’impression de renier une partie de moi-même en me trouvant ici, au milieu des Rebelles et d’autres opposants à l’Empereur.
— Tu ne songes pas à le rejoindre, j’espère ? s’alarma Daiven.
Grodin hésita avant de répondre. En son for intérieur, il y avait songé, mais sans se décider. Et pour quoi faire, d’ailleurs ? Il avait rejeté l’offre de Kir Kanos sur Anaxes. Sa loyauté serait pour le moins suspecte aux yeux de ses anciens camarades.
Le temps qu’il mît avant de répondre sembla alarmer son ami, qui ajouta :
— J’espère vraiment que tu n’en as pas l’intention… Avec ma chance habituelle, c’est moi qu’on enverrait pour te traquer !
Il ne disait pas cela pour plaisanter ; Grodin vit dans ses yeux sombres une profonde inquiétude.
Il décida de le rassurer, et de garder la franchise pour plus tard.
— Non, bien sûr, dit-il en se forçant à sourire. Moi non plus, je n’ai pas envie de devoir te tuer !
Le ton était celui de la plaisanterie, et cela sembla soulager un peu de l’angoisse de Carson.
Grodin proposa ensuite d’aller déjeuner – son estomac commençait à vraiment le faire souffrir – et son ami le suivit pour lui tenir compagnie. Le général l’écouta pendant qu’il relatait les dernières informations, celles dont il n’avait pas pris connaissance lors de son isolement forcé.
Puis ils se lancèrent dans un tour de la station, Grodin devant digérer un repas qui s’était révélé peut-être un peu trop copieux. Il écoutait plus qu’il ne participait à la conversation. Il vit que les Rebelles – enfin, les Néo-Républicains – étaient plutôt agités. En chemin, ils croisèrent même Leia Organa Solo, son époux et quelques dignitaires, qui passèrent sans leur prêter attention.
La marche avait une vertu apaisante, et Grodin se sentait à présent plus serein.
Puis il croisa son regard et s’arrêta net.
Les yeux verts, la chevelure fournie aux reflets cuivrés – même s’il y avait à présent quelques touches plus pâles ici et là…
Écho-1. En chair et en os.
Il pensa un bref instant qu’il s’était trompé, qu’il avait imaginé cette femme, sous l’effet du stress… Puis il vit le jeune homme qui l’accompagnait, dans son armure pimpante, avec un plastron en métal clair et des tissus immaculés.
— Bonjour, général Tierce, le salua Celric Tavill. Et bonjour Daiven, bien sûr, ajouta-t-il avec un sourire en direction du colonel.
Celui-ci semblait ravi de retrouver le garçon qu’il avait croisé à plusieurs reprises, dans des circonstances souvent peu agréables.
— Salut, Celric ! Bel attirail que tu as là. Et charmante compagnie, également, si tu me permets. Madame…
Elle ne répondit pas à son salut, se contentant de fixer Grodin. Et celui-ci restait figé, face à son regard.
Il l’avait crue morte. La dernière fois qu’il avait vu Lysiane Tavill de si près, c’était au moment où il l’avait immobilisée, lors de son arrestation. Quelques instants plus tard, à moitié asphyxiée par le gaz, entravée par deux stormtroopers, elle avait trouvé la force de cracher au visage d’Ysanne Isard – ce que personne n’avait osé faire auparavant, ni sans doute depuis.
C’était le moment où Grodin s’était décidé à déserter, celui où sa loyauté avait vacillé pour la toute première fois. La rencontrer ici, dans l’état où il était… C’était trop pour l’ex-Garde, qui se sentit à nouveau à deux doigts de craquer.
Son trouble devait être perceptible au sein de la Force, car Celric Tavill se tourna vers lui, les sourcils froncés. Puis il s’adressa à sa mère :
— Que se passe-t-il ?
Elle ne répondit pas. Grodin comprit alors qu’elle attendait qu’il fasse le premier pas.
Et il le fit.
— Je suis désolé, lâcha-t-il.
Elle acquiesça doucement pour signifier qu’elle le percevait et en tenait compte. Son ton, lorsqu’elle s’adressa à lui, n’était pas accusateur, juste factuel.
— Mon mari n’a pas survécu à sa captivité aux mains d’Isard, l’informa-t-elle.
— Je suis désolé, répéta Grodin.
Daiven, lui, passait de l’un à l’autre. Il connaissait la vérité, Grodin la lui ayant avouée quelques mois plus tôt. Il lui tira discrètement la manche, pour l’inciter à s’en aller, sans succès.
Le général garda son regard plongé dans celui de Lysiane Tavill.
On l’avait entraîné à ne rien ressentir, à obéir aux ordres sans songer à leurs conséquences. Longtemps, Grodin s’y était tenu. Puis Ysanne Isard, incapable d’utiliser ses talents comme ils l’auraient mérité, avait décidé de l’envoyer infiltrer un groupe de Rebelles présents sur Coruscant pour les livrer à ses services. Il l’avait fait et, depuis, ses certitudes s’étaient peu à peu érodées.
Le moment était semble-t-il venu de faire face aux conséquences de ses actes.
— Que se passe-t-il ? demanda une nouvelle fois Celric.
Il méritait de connaître la vérité.
— C’est moi qui ai infiltré la cellule rebelle dirigée par tes parents, avoua Grodin sans quitter Lysiane des yeux. Je les ai livrés à Ysanne Isard pour qu’elle les enferme sur le Lusankya.
Le gamin ne répondit rien, accusant le coup.
Quelques secondes passèrent en silence.
Puis, brusquement, Lysiane Tavill rompit le contact visuel et se tourna vers son fils, dont les traits s’étaient tendus.
Lui fixait Grodin, d’un regard hostile.
— C’est donc à cause de vous que mon père est mort, lâcha-t-il d’une voix sentencieuse.
Il tendit alors le bras droit devant lui, et un petit cylindre métallique jaillit de sa ceinture pour venir directement se blottir dans le creux de sa main. Aussitôt, une lame émeraude en jaillit, avec un bourdonnement électronique, inhumain.
— Celric, non ! dit Lysiane, ayant abandonné sa sérénité de façade.
Il ne semblait pas l’avoir entendue. Il ramena le bras vers lui, se mettant en garde avant de pouvoir décocher un coup fatal…
— Celric.
Une voix d’homme, cette fois. Un homme dont la main venait de se poser sur l’épaule du garçon.
— Ne laisse pas la colère s’emparer de toi, lui intima Luke Skywalker.
C’était bien lui, réalisa Grodin : le Jedi qu’il avait rencontré quelques mois plus tôt et accompagné dans sa mission sur Wayland. Et il n’était pas seul. Avec lui venait également l’ancienne Main de l’Empereur, Mara Jade, qui avait également fait partie du voyage, ainsi que plusieurs autres dignitaires de la Nouvelle République et quelques autres, inconnus. Et tous observaient la scène qui était en train de se jouer devant eux.
La lame de Celric demeurait active, mais cela ne semblait pas inquiéter le Jedi.
— Général Tierce, le salua-t-il comme si de rien était.
— Skywalker, répondit Tierce avec un signe de tête.
Il y eut un nouveau moment de silence, puis Celric se décida enfin à éteindre son arme. Il semblait confus, la tête baissée, le regard posé sur ses mains, comme pour essayer de comprendre comment il en était arrivé là.
— Viens, décida alors Daiven en l’entraînant avec lui à l’écart du groupe.
Grodin le suivit sans résister, laissant les Jedi et Néo-Républicains plantés là.
Il avait vu la mort de près, réalisa-t-il en suivant Daiven. Celric Tavill avait failli le tuer – et ça n’aurait été que justice.
Si ça avait été le cas, fini, les dilemmes, songea-t-il l’espace d’un instant.
Il ne put s’empêcher d’éprouver alors un vague sentiment de regret. Si Tavill avait agi, au moins lui, Grodin, aurait été débarrassé de tous les fantômes qui le hantaient.



Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la deuxième partie de ce chapitre, je vous invite à lire la nouvelle Liberté de conscience ! :cute:

(Je viens de me rendre compte qu'elle a bientôt cinq ans, ça ne me rajeunit pas... :transpire: )
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Messagepar Alfred M. » Lun 24 Jan 2022 - 11:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre très sympa et je découvre la nouvelle dans le même univers au passage (y en a d'autres ?). Par contre pour Luke j'espère que t'as prévu un bon débrief' parce que le revoir revenir comme une fleur comme ça c'est un peu frustrant :transpire: .
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Messagepar L2-D2 » Lun 24 Jan 2022 - 12:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 39 lu !

Le grand retour de Grodin Tierce dans cette deuxième partie ! :love:

Et avec une scène magnifique, peut-être la plus belle scène impliquant le personnage dans ce deuxième tome, celle où il retrouve Echo-1. C'est une réussite totale, de son point de vue, du point de vue de Lysiane, mais surtout celui de Celric, qui a une réaction tellement humaine que je m'attendais presque à ce qu'il élimine Tierce directement ! Et il est stoppé... par Luke ! :shock: Non mais c'est vraiment passionnant ! D'un Chapitre à l'autre, c'est un régal pour le lecteur !

Alfred M. a écrit:Par contre pour Luke j'espère que t'as prévu un bon débrief' parce que le revoir revenir comme une fleur comme ça c'est un peu frustrant :transpire: .

Pareil ! Encore que là, on voit que Mara Jade est avec lui, c'est donc une information supplémentaire par rapport au précédent Chapitre. J'ai hâte d'en savoir plus à ce sujet... et en même temps, je trouve que tu fais bien monter la sauce concernant cette sous-intrigue. Annonce du retour, apparition et intervention mais sur un autre sujet, etc. On sent que ça monte en puissance ! :sournois:

Je n'ose imaginer d'ailleurs la quantité hallucinante de notes en tout genre que tu dois avoir pour préserver la cohérence de ton récit, le passé de tes personnages et l'évolution de leurs relations !

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 24 Jan 2022 - 15:33   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux ! :jap:

Alfred M. a écrit:Chapitre très sympa et je découvre la nouvelle dans le même univers au passage (y en a d'autres ?).

Quelques-unes ! :cute:
La Justice de Vador - Une journée si ordinaire - Un regard tourné vers les étoiles - Repentance tardive et, un peu à part (mais je ne dis pas encore pourquoi :sournois: ), Au nom des siens. :jap:

L2-D2 a écrit:Et avec une scène magnifique, peut-être la plus belle scène impliquant le personnage dans ce deuxième tome, celle où il retrouve Echo-1. C'est une réussite totale, de son point de vue, du point de vue de Lysiane, mais surtout celui de Celric, qui a une réaction tellement humaine que je m'attendais presque à ce qu'il élimine Tierce directement ! Et il est stoppé... par Luke ! :shock: Non mais c'est vraiment passionnant ! D'un Chapitre à l'autre, c'est un régal pour le lecteur !

Ravi de voir que l'effet recherché est atteint ! :cute:

L2-D2 a écrit:
Alfred M. a écrit:Par contre pour Luke j'espère que t'as prévu un bon débrief' parce que le revoir revenir comme une fleur comme ça c'est un peu frustrant :transpire: .

Pareil ! Encore que là, on voit que Mara Jade est avec lui, c'est donc une information supplémentaire par rapport au précédent Chapitre. J'ai hâte d'en savoir plus à ce sujet... et en même temps, je trouve que tu fais bien monter la sauce concernant cette sous-intrigue. Annonce du retour, apparition et intervention mais sur un autre sujet, etc. On sent que ça monte en puissance ! :sournois:

C'est exactement ce que je souhaitais faire... On en saura un peu plus sur ce mystérieux voyage dans le prochain chapitre ou le chapitre suivant, je n'ai pas encore totalement décidé. :sournois:

L2-D2 a écrit:Je n'ose imaginer d'ailleurs la quantité hallucinante de notes en tout genre que tu dois avoir pour préserver la cohérence de ton récit, le passé de tes personnages et l'évolution de leurs relations !

Ben, en fait, pas tant que ça. :transpire: J'ai tendance à me reposer énormément sur ma mémoire, et ça m'a joué des tours à plusieurs reprises dans le tome 1, me forçant à faire de longues recherches qui retardaient d'autant plus la rédaction du chapitre en cours. Mais c'était encore assez simple à gérer, parce que je collais plus ou moins à l'intrigue de la trilo Thrawn... Pour ce tome 2, en revanche, j'ai créé un fichier Excel qui me sert à noter à la fois la ligne conductrice des chapitres (généralement en une poignée de mots, pas plus) et, sur une autre feuille, la liste des personnages qui sont intervenus, en particulier des personnages créés pour l'occasion, avec leur chapitre d'apparition. Mais je me sers encore beaucoup de la recherche interne au document, qui vient d'ailleurs de passer le seuil des 300 pages. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 30 Jan 2022 - 23:16   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et un nouveau chapitre... Particulièrement important pour la suite de l'histoire... :sournois:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 40

— Le système s’appelle Byss, racontait l’homme au centre de l’attention générale. Si Coruscant était la capitale officielle de l’Empire Galactique, c’est bien là, au cœur du Noyau Profond, que l’Empereur a choisi d’installer le centre de son pouvoir au sein de la Force. Il y a construit une puissante Citadelle où il a enfermé quelques-uns de ses artéfacts les plus dangereux. La planète toute entière est plongée dans le Côté Obscur à cause de ses sortilèges… Il se nourrit de la vitalité des habitants pour alimenter ses propres pouvoirs et mener ses expériences.
Ces derniers mots firent réagir l’auditoire. Leia Organa Solo échangea un regard inquiet avec son frère, tandis que le Consul Poldrei fronça les sourcils.
— Quel genre d’expériences ? demanda-t-il.
— Celles qu’il ne pouvait pas mener en présence de la Cour Impériale de Coruscant. De la sorcellerie Sith.
— Et vous avez pu assister à cela ? insista Poldrei.
— De bien plus près que je ne l’aurais souhaité, répondit Kam Solusar.
Il savait parfaitement de quoi il parlait. Solidement charpenté, avec de courts cheveux d’un blond pâle et une mâchoire carrée qui renforçait la dureté émanant de lui, il conservait néanmoins une étincelle, dans son regard, qui prouvait qu’il avait vu le Mal de près.
Et pour cause : Solusar faisait encore partie, à peine un mois plutôt, des suivants de l’Empereur sur cette même planète Byss dont il livrait à présent les secrets aux dirigeants du Pacte. Dépêché pour surveiller l’avancement des travaux des chantiers navals d’Odik II, il y avait été confronté à Luke Skywalker et Mara Jade, qui tentaient alors de recueillir des informations sur la situation dans le Noyau Profond. En tant que guerrier de l’Élite du Côté Obscur, une unité de Jedi Sombres créée par l’Empereur, il avait aussitôt engagé le combat.
Mais Luke avait su voir au-delà des robes noires et du sabre écarlate. Au sein de la Force, il avait perçu les tourments intérieurs de Solusar, des tourments dont lui-même n’avait pas conscience. Son père, un Jedi en fuite, l’avait entraîné comme lui-même l’avait été, au Temple, avant la Chute de l’Ordre. Mais Ranik Solusar avait finalement péri face à Dark Vador, et Kam n’avait eu d’autre choix que de fuir – pour finalement être capturé à son tour. Torturé, brisé, il était devenu un jouet pour l’Inquisitorius, qui se serait sans doute débarrassé de lui s’il n’avait présenté un potentiel si intéressant dans la Force. L’Empereur était personnellement intervenu pour effacer sa mémoire et l’initier aux voies du Côté Obscur.
Luke avait compris tout cela pendant que Mara et lui-même affrontaient Kam. Ensemble, en conjuguant leurs efforts, ils étaient parvenus à l’arracher à l’obscurité et à lui rendre les souvenirs qui lui avaient été arrachés.
C’était donc lui qui leur avait annoncé le retour de l’Empereur et les avait mis en garde contre ses congénères. Suite à cette rencontre, Luke et Mara avaient décidé de prévenir la Nouvelle République. Mais échapper aux patrouilles impériales leur avait pris plus de temps que prévu, et ils n’avaient pas pu regagner Coruscant avant que la Flotte du Noyau Profond ne s’en empare.
En l’absence d’informations sur la destination de sa sœur, Luke s’était décidé à méditer. La Force l’avait incité à se diriger vers Ossus… Et c’est en arrivant dans le secteur Auril qu’il avait ressenti la présence de Leia sur la station Exis.
Tout cela, il l’avait expliqué aux autres membres de l’auditoire avant que Kam ne prenne la parole. Le Jedi s’était aussi porté garant de son ennemi rédempté, et Poldrei avait choisi de s’en remettre à lui. Mais son insistance récurrente pour obtenir autant de détails que possible ne laissait que peu de doute sur ses motivations : il s’agissait moi de confiance en Skywalker que de souhait d’en apprendre le plus possible sur l’Empereur, que Solusar avait côtoyé de près depuis cinq ans.
— De ce que j’en ai compris, la sorcellerie Sith comprend plusieurs branches, reprit celui-ci. L’Empereur sait manipuler la Force pour conjurer des illusions ou manipuler l’environnement naturel, mais son sujet d’expérimentation préféré, c’est la vie. L’alchémie Sith. Manipuler la chair et l’esprit pour les plier à sa volonté. Et plusieurs de ses expérimentations ont abouti.
— Lesquelles ? demanda aussitôt Poldrei.
— Les Sentinelles Impériales qui gardent la Citadelle de Byss, par exemple ; des guerriers géants dont les corps clonés ont muté sous l’effet du Côté Obscur. L’Empereur a réitéré cette opération avec d’autres espèces que les humains… Et le résultat sur les Rancors est particulièrement terrifiant.
— Les légendes comportent des récits similaires sur d’autres créatures, intervint alors une douce voix, au fond de la salle.
C’était celle de Tionne, l’adepte des légendes Jedi qui avait été découverte sur la station par les premières équipes qui y étaient arrivées. Sa présence à une réunion aussi sensible aurait pu être incongrue, mais Leia Organa Solo, qui s’était prise d’amitié pour la jeune femme, avait insisté pour qu’elle puisse y participer et apporter, grâce à sa connaissance des anciens récits, quelques éclairages comme celui-là.
— Les noms varient selon les histoires, poursuivit-elle. Les terentateks et les léviathans sont ceux qui reviennent le plus souvent. Ces monstres étaient dotés de capacités dévastatrices et ont causé de nombreux dommages dans les rangs des armées Jedi qui les ont affrontés.
— Et des armées conventionnelles ? demanda Poldrei, visiblement inquiet.
— Je l’ignore, avoua Tionne. Les derniers récits qui les mentionnent remontent à la Grande Guerre, et les détails s’en sont perdus. Je n’ai aucune idée de ce à quoi ils pouvaient ressembler ou de leurs pouvoirs réels.
Ce n’était visiblement pas la réponse qu’attendait l’ex-Moff, qui se tourna à nouveau vers Kam.
— Qu’en est-il des guerriers au service de Palpatine ? Vous nous avez décrit les membres de l’Élite du Côté Obscur, mais j’imagine qu’ils ne sont pas les seuls… Il doit bien rester quelques Inquisiteurs…
— Pas « quelques », corrigea Solusar, l’air sombre. Pas moins d’une cinquantaine, si mes comptes sont exacts. L’Empereur compte également quelques adeptes de la Force dans les rangs de sa Garde Impériale… Des Protecteurs du Souverain particulièrement dangereux du fait de leur loyauté aveugle envers le Trône.
— Cela fait beaucoup, remarqua Poldrei.
Il se tourna vers Luke.
— Beaucoup trop, si vous voulez mon avis.
— J’en ai conscience, répondit le Jedi. Le combat ne sera pas facile.
— Il pourrait même être perdu d’avance, insista le Consul. Les Jedi Obscurs sont une menace bien réelle. Vous êtes trop jeune pour avoir connu la Guerre des Clones, mais, pour ma part, j’ai rencontré, dans les années qui ont suivi, quelques vétérans qui avaient été confrontés aux séides du Comte Dooku. Leurs capacités de destruction étaient bien réelles.
— J’ai moi-même rencontré l’une d’entre eux, signala Lysie. Sur Phindar et Vjun. Folle et incroyablement dangereuse.
— Mais vous y avez survécu, nota Luke.
Le visage de l’ancienne apprentie Jedi s’assombrit.
— Pas sans dommages. Mon maître est mort de sa lame.
La remarque jeta un froid sur l’assemblée. Il fallut quelques instants avant que Leia ne s’adresse à Poldrei.
— Vous n’êtes pas du genre à baisser les bras si vite… Vous avez une idée derrière la tête.
Il hocha négativement la tête.
— Rien de plus que mes conseils et mon expérience. C’est à Maître Skywalker qu’il appartient de prendre les bonnes décisions.
— Concernant l’Ordre Jedi… et sa renaissance, comprit Luke.
— Vous êtes le seul qui peut en décider.
— Vous ne vous y opposerez pas ?
— Non, promit Poldrei. Mais il reste à savoir ce que vous en ferez. Je me suis efforcé, ces derniers mois, de saper peu à peu la propagande de Palpatine sur l’Ordre. N’oubliez pas qu’aux yeux de nombreux citoyens de la Fédération – et même de la Nouvelle République –, les Jedi sont les responsables de la Guerre des Clones. Oui, je sais, dit-il en levant une main pour faire taire aussitôt les protestations qui allaient naître. Dooku était un Sith. Mais l’Ordre a caché jusqu’à sa destruction le retour de ses anciens ennemis. Les intentions étaient sans doute honorables, au début, voire guidées par un intérêt que nous ne pouvons pas comprendre aujourd’hui, mais le résultat est là : pour la plupart des gens, Dooku était un Jedi, un Jedi dévoyé certes, mais « juste » un Jedi.
— C’était il y a bientôt trente ans, rappela Luke.
— Je le sais. Mais certains ont la mémoire longue, et il faudra réfléchir attentivement à soigner les détails de votre retour en pleine lumière si vous voulez redorer l’image de votre Ordre. Et tirer les leçons des erreurs qui ont conduit les Jedi à tomber dans le piège que leur tendait Palpatine.
Il échangea un regard avec Leia, qui seule semblait comprendre où le Consul voulait en venir.
— Vous pensez que l’Ordre Jedi ne doit pas jurer allégeance à la Nouvelle République.
Poldrei acquiesça.
— S’il était indépendant, détaché de tout pouvoir politique, il pourrait assurer un des symboles d’unité dont notre galaxie aura besoin dans l’avenir.
— Mais vous avez-vous-mêmes vos propres Jedi…
— Les Protecteurs Impériaux : c’est-à-dire une unité militaire, répondant à une hiérarchie claire et à des ordres bien précis, menés par un commandant en qui j’ai pleinement confiance.
Et, sur ces mots, il tourna la tête en direction du commandant de l’unité, qui, depuis le début de la réunion, restait silencieux.
Celric ne suivait les échanges que d’une oreille, mais l’évocation des Protecteurs – ses Protecteurs – attira son attention. Il éprouva aussitôt une bouffée honte en entendant les louanges de Poldrei.
Il ne les méritait pas.
Sa réaction, en apprenant que le général Tierce avait personnellement participé à la capture de ses parents et était donc, au moins indirectement, responsable de la mort de son père… C’était précisément ce qu’il s’était juré d’éviter en acceptant ses responsabilités, quelques semaines plus tôt.
Le Côté Obscur.
Il se sentait souillé par la colère, la haine même, par tout ce qu’il avait pu ressentir face à l’ancien Garde Impérial. Il s’était senti, un bref instant, libéré de son sens moral, de toutes les règles qu’il s’était imposées. Même l’appel de sa mère n’était pas parvenu à le calmer. Qui sait alors ce qui se serait produit, sans l’intervention providentielle de Luke… ?
J’ai failli à mon rôle.
Son trouble devait être visible, mais personne ne fit la moindre remarque. Poldrei avait été brièvement informé de l’incident avant que ne débute la rencontre, et il avait semblé plus énervé contre Tierce que contre Celric. Il a connu mon père, pendant la Guerre, se rappela le jeune homme. Lui aussi doit regretter ce qui lui est arrivé. Mais, quand même… Il doit bien avoir conscience de ce que j’ai failli faire.
La réunion reprit comme si de rien était.
— Quoi qu’il en soit, notre principal problème demeure d’ordre arithmétique, appuya Leia. Lorsqu’il évoquait l’Ordre Jedi, mon père me parlait de la dizaine de milliers de chevaliers qui voyageaient de système en système avant la Guerre des Clones pour apporter leur soutien aux différents peuples… Il faudra des décennies, voir des siècles, pour atteindre à nouveau de tels effectifs.
Elle se tourna vers la mère de Celric.
— À moins qu’il n’y ait d’autres survivants comme vous…
Lysie sembla mal à l’aise.
— Vous savez, je n’étais pas vraiment une Jedi, dit-elle d’une voix où perçaient quelques regrets. Je n’étais qu’une novice destinée à rejoindre tôt ou tard l’Agricorps. J’ai eu deux maîtres, mais ils sont morts très rapidement… J’ai dû rester padawan pendant moins de quatre mois, au total.
— Mais d’autres membres de l’Ordre ont bien dû survivre, insista Leia.
Il y eut quelques secondes de silence ; Lysie semblait chercher ses mots.
— C’est possible, admit-elle finalement. J’ai rencontré plusieurs fuyards après l’Ordre 66. Je sais que certains d’entre eux ont été capturés un peu plus tard par l’Inquisitorius… Mais il y avait aussi un ancien chevalier, un Jedi qui avait quitté l’Ordre parce qu’il était en désaccord avec le Conseil sur le traitement réservé aux clones. Il doit avoir survécu.
— Vous sauriez le contacter ? demanda Luke.
— Je n’en suis pas certaine. Mais je ne le ferai pas, de toute façon, ajouta-t-elle dans la foulée. J’ai promis de garder le secret sur lui et le groupe qui l’a recueilli. De toute façon, il ne vous aiderait pas. Il s’est détourné lui-même de la voix des Jedi, et je crois qu’il ne l’a jamais regretté.
Ce n’était visiblement pas la réponse qu’attendait Skywalker, et elle ajouta, sur un ton d’excuse :
— Mais ce n’est sans doute pas le seul. D’autres ont pu survivre en se cachant, en cessant d’utiliser la Force.
— J’ai voyagé sur une centaine de mondes sans en trouver un seul, rappela Luke. Je n’ai jamais senti la moindre présence.
— La galaxie est vaste.
— Même si d’autres Jedi existent encore ici et là, nous n’avons pas leur numéro de comlink, signala Poldrei d’un ton grinçant. Et s’ils ne se sont pas signalés à vous, Maître Skywalker, c’est soit parce qu’ils ne veulent plus rien avoir à faire avec un quelconque Ordre, soit parce qu’ils sont tellement isolés qu’’ils n’ont plus le moindre contact avec le monde extérieur. Alors, de toute façon…
— Il y a possiblement un autre moyen de les contacter, intervint Tionne.
Tous se tournèrent vers elle, même Celric. Il commençait à prendre en affection les récits de la jeune femme, qui lui rappelaient ceux que sa mère lui racontait quand il était enfant.
— Cette station a autrefois abrité un conclave Jedi, rappela-t-elle. Ces grandes réunions n’étaient pas convoquées via l’Holonet, mais au moyen d’un Appel de Force.
— Vous en connaissez le principe ? s’étonna Luke.
— Non, mais je peux le deviner, répondit Tionne. Je pense qu’un petit groupe de Jedi méditaient ensemble et se projetait au sein de la Force pour transmettre un message instantanément reçu dans la galaxie entière.
— C’est réellement possible ? s’enquit Poldrei.
— Je pense que oui, dit Lysie avant que Tionne ne puisse répondre. Les Jedi sont capables de percevoir certains événements au moment même où ils surviennent, bien plus rapidement que par n’importe quel moyen de communication holographique. Je l’ai expérimenté deux fois : quand le Temple a été assailli, le jour de l’Ordre 66… et lors de la destruction d’Aldérande.
Elle eut un regard peiné pour la princesse, dont le regard se vit vague, l’espace d’un instant. Celric devina qu’elle revoyait en pensées sa planète… et la fin tragique qu’elle avait connue.
— Le petit groupe que nous avons ici est peut-être trop petit pour émettre un tel signal, remarqua Luke. Mais avec quelques autres utilisateurs de la Force que j’ai croisés, plus tous les Protecteurs Impériaux…
— Les Jedi sont-ils les seuls à capter un tel pouvoir ? s’enquit Solusar en fronçant les sourcils.
Luke et Tionne échangèrent un coup d’œil.
— Ça m’étonnerait, répondit Luke Skywalker. Mais ils sont sans doute ceux qui y sont le plus réceptifs.
— Donc, un tel appel pourrait aussi attirer l’attention de Palpatine sur nous ? s’inquiéta le Consul.
— Sans doute, oui.
Ce n’était visiblement pas la réponse que l’ex-Moff espérait. Il prit le temps de la réflexion avant de reprendre la parole.
— Dans ce cas, préparez-vous pour le rituel, mais attendez encore un peu avant de l’effectuer. Nous placerons la flotte en état d’alerte pour nous assurer que personne ne puisse nous attaquer.
— Ça pourrait même être l’occasion de prendre la Flotte Impériale au piège, remarqua Leia.
— Nous allons devoir consulter nos amiraux, alors, dit Poldrei en se levant.
C’était le signal de la fin de la réunion. Celric s’attendait à voir le Consul partir avec Leia Organa Solo, mais il se dirigea plutôt vers lui.
— Rappelez Paveller, Sarn, Tharon et toutes vos recrues, ordonna-t-il aussitôt. Nous avons besoin d’eux ici. C’est risqué de regrouper tous nos atouts au même endroit, mais si nous voulons que ce plan fonctionne…
Puis, sur un ton moins formel, il ajouta :
— Et reposez-vous un peu, d’accord ? Ce qui s’est passé compte moins que ce que vous n’avez pas fait. Le général Tierce a toujours sa tête sur ses épaules, c’est le principal…
Celric acquiesça distraitement, tiraillé qu’il était entre son envie d’obéir et sa culpabilité.
Après le départ du Consul, c’est Luke qui s’approcha, mettant un genou à terre pour faire face au visage du jeune Polcaphréen. Il eut un sourire compréhensif.
— Je sais parfaitement ce que tu ressens, assura-t-il.
Celric en doutait, mais Luke ne lui laissa pas le temps de le dire.
— Alors que j’affrontais mon père, sur l’Étoile de la Mort, il a perçu mon attachement pour Leia et compris qu’elle était ma sœur. Il a fait mine de vouloir la convertir au Côté Obscur… J’aurais dû comprendre qu’il s’agissait d’un moyen de m’atteindre, mais j’étais épuisé, l’esprit assailli par l’inquiétude. La bataille d’Endor faisait rage, et la flotte était tombée dans le piège de l’Empereur… Mais tout cela ne m’excuse pas, bien sûr.
— Que s’est-il passé ? demanda Celric, malgré lui.
— J’ai laissé parler mes sentiments. J’ai attaqué mon père, plus puissamment que je ne l’avais fait jusque-là. Il a été contraint de reculer, de céder du terrain… Jusqu’à ce que je l’accule contre une rambarde de sécurité. Là, je suis parvenu à lui trancher la main qui tenait son sabre.
Luke baissa le regard sur ses propres membres.
— Je lui infligé exactement ce qu’il m’avait fait subir quelques mois plus tôt sur Bespin. Et c’est en le voyant effondré au sol que j’ai compris que j’avais cédé à la colère et accompli les premiers pas sur la voie menant au Côté Obscur. Un petit moment d’égarement avait suffi à me faire perdre mes repères.
— C’est ce qui s’est produit pour moi, soupira Celric. Mais je n’avais pas les mêmes excuses.
— Chaque cas est unique, dit Luke. L’important est que tu as eu conscience de ton faux pas. Le Côté Obscur t’aurait forcément tenté, à un moment ou un autre, comme il le fait pour tout un chacun. L’important, c’est d’apprendre à le repérer pour mieux s’en détourner.
Il jeta un coup d’œil à Lysie qui les observait, l’air inquiet. Elle parut se détendre un peu en ressentant son fils s’apaiser. Un peu plus loin, Mara et Kam les regardaient également, tout comme Tionne un peu plus loin.
Celric réalisa que tous, au cours de leur existence, avaient été confrontés au Côté Obscur, peu importe la forme qu’il avait pris. Et ils étaient pourtant là, à s’unir pour œuvrer à la chute de l’Empereur. Peut-être que je ne suis pas vraiment tombé, songea le jeune homme. J’ai trébuché… Mais je peux encore me rattraper, me redresser, et reprendre ma route en prêtant plus attention au sol glissant sur lequel je m’engage…
Luke semblait percevoir ses pensées, et il laissa échapper un sourire.
— C’est aussi cela, être un Jedi.
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Messagepar L2-D2 » Lun 31 Jan 2022 - 10:04   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 40 lu !

Un Chapitre dense, bourré de références, que ce soit à l'Ancienne République, à la Guerre des Clones ou à la trilogie de l'Académie Jedi... avec tiens, cette idée que l'Ordre pourrait être indépendant de la Nouvelle République. C'est une bonne idée, même si je ne suis que moyennement convaincu par la réponse de Poldrei en mode "oui mais nous, ce n'est pas pareil". Autant faire un Ordre véritablement uni et faisant office de véritable lien entre les deux factions, non ?

Pour le reste, cela s'annonce prometteur, tant pour le rituel (de nouveaux visages en perspective ? des anciens ? Le retour de Corran Horn ?) que pour la possible/probable bataille qui s'annonce ! :sournois:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 31 Jan 2022 - 18:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! :jap:

L2-D2 a écrit:C'est une bonne idée, même si je ne suis que moyennement convaincu par la réponse de Poldrei en mode "oui mais nous, ce n'est pas pareil". Autant faire un Ordre véritablement uni et faisant office de véritable lien entre les deux factions, non ?

Cela sera-t-il la solution retenue ? Réponse dans quelques temps... :sournois:

L2-D2 a écrit:Pour le reste, cela s'annonce prometteur, tant pour le rituel (de nouveaux visages en perspective ? des anciens ? Le retour de Corran Horn ?) que pour la possible/probable bataille qui s'annonce ! :sournois:

Il y aura des surprises, c'est tout ce que j'en dirai. :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 06 Fév 2022 - 20:28   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et voici le chapitre de la semaine, sans enjeux galactiques cette fois...



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 41

Il était difficile, à bord de la station Exis, de distinguer le jour de la nuit. Le soleil du système Teedio y brillait en permanence, mais l’absence d’atmosphère empêchait les occupants de bénéficier de la clarté coutumière des mondes habitables. Les cycles étaient donc artificiels et n’avaient de sens que pour respecter le rythme physiologique des différentes espèces présentes. Mais l’activité pouvait également être continue, si les circonstances le nécessitaient. C’était le cas depuis l’arrivée des flottes de la Fédération Impériale et de la Nouvelle République : les besoins de la logistique mobilisaient tous les hangars de la station.
Si celui-ci était temporairement vide, c’est bien parce que Carth en avait fait la requête.
Debout, seul, au milieu d’immense baie d’amarrage, il attendait dans un silence presque total. Seul le bourdonnement du champ de confinement et quelques grincements de l’antique structure métallique venaient troubler ce calme. Il s’efforçait de contrôler le rythme de sa respiration : des inspirations brèves suivies d’expirations lentes… Un exercice bien utile pour maîtriser son stress que lui avait appris Thalas Garind, des années, des décennies même plus tôt…
Il frissonna, et pas à cause du froid qui régnait dans cette salle à la température à peine positive.
Il avait demandé à rester seul, sans escorte, sans assistants, sans rien du décorum impérial auquel il était traditionnellement habitué. Pourtant, le vaisseau qui devait arriver sous peu comptait bien plus à ses yeux que toutes les navettes de dignitaires qu’il avait pu accueillir ces dix dernières années.
Il avait demandé à rester seul, mais il entendit quand même, après quelques minutes d’attente, le bruit de pas dans son dos.
Il n’eut même pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s’agissait.
— Tout va bien se passer, lui assura Athalée en arrivant à sa hauteur, regardant comme lui par-delà le champ de confinement.
Il ferma les yeux. Elle lui avait déjà dit cela, longtemps auparavant…
— Je l’espère, répondit-il, comme un écho à ce qu’il lui avait dit alors.
S’en souvenait-elle seulement ? Il préféra changer de sujet, même si ce qui lui vint aussitôt à l’esprit n’était pas plus joyeux.
— Siveline refuse toujours de me voir ?
— Oui…
Du coin de l’œil, il la vit baisser légèrement la tête.
— Laisse-lui du temps, Carth.
— Je ne fais que ça, lui fit-il remarquer.
N’en a-t-elle pas eu assez ? Des années… Bientôt vingt-cinq ans…
— C’est déjà un grand progrès, quand on sait à quel point elle te détestait il y a encore quelques semaines…
— Faut-il que je te félicite pour ça, ou tous mes compliments doivent-ils aller à Leight Barton ?
Il entendit son ex-femme soupirer ostensiblement.
— Inutile de remettre cette question sur la table, d’accord ? Ma relation avec Leight était un hasard, et ça s’est révélé être une erreur. Je ne savais rien de votre antagonisme… Parce que tu ne m’as jamais rien dit dessus.
— Je n’allais pas t’ennuyer avec ça à chacune de mes permissions…
— Peut-être que si tu avais parlé un peu plus de tes problèmes au lieu de les enfuir en les laissant te miner peu à peu, nous n’en serions pas là, suggéra-t-elle.
Que répondre à cela ? Athalée avait raison. Il le savait, même s’il n’avait pas envie de l’admettre.
Il avait trop honte pour ça. S’il avait pu ne pas provoquer ce gâchis…
Mais sans cela, serait-il devenu l’homme qu’il était aujourd’hui ? Aurait-il pu trouver la force d’amener la Fédération Impériale sur les fonts baptismaux ? Et de signer cet accord avec la Nouvelle République ?
Il se le demandait régulièrement, à chaque fois que ses pensées le conduisaient vers son passé. Il savait à quel point son existence n’avait parfois tenu qu’à un fil, et à quel point une infime variation sur la trajectoire de sa vie aurait pu le mener tout droit au désastre. Mais il ne pouvait s’empêcher de se demander s’il y avait eu une possibilité, peut-être infime, une sur un million, une sur un milliard… De parvenir à accomplir tout ce qu’il avait réussi à faire sans perdre sa famille au passage.
Il y a toujours un prix à payer pour parvenir à ses rêves.
Cela aussi, il l’avait entendu longtemps auparavant.
— Mais ce n’est pas que ta faute, ni celle de Leight, reprit soudainement Athalée. C’est aussi la mienne. Je n’ai pas voulu parler de ces sujets avec les enfants… C’était trop douloureux. Ce n’était qu’une enfant, qui avait vu une scène qu’elle ne comprenait pas… Sans avoir tous les éléments nécessaires… Elle en a comblé les manques à sa façon.
Elle resta silencieuse pendant quelques secondes.
— Je suis désolée.
Ce fut au tour de Carth de soupirer.
— Tu as fait ce que tu estimais nécessaire.
Pour la première fois, elle se détourna de la contemplation de l’espace pour le regarder, lui.
— Tu ne m’en veux pas ?
— Tu sais très bien pourquoi.
Il n’ajouta pas d’autre mot, et elle ne répondit pas. Un silence tendu s’installa, et il devenait plus difficile de le briser à chaque instant.
Puis un mouvement dans le lointain attira l’attention de Carth. Il plissa les yeux, de manière à mieux distinguer ce détail presqu’imperceptible, mais déjà le vaisseau devenait de plus en plus facile à distinguer. C’était, d’après ce qu’il pouvait en voir, un cargo nubien ; pas l’un des esquifs rutilants qui avaient fait la réputation des ateliers de Nubia Star Drives avant la Guerre des Clones, mais un modèle beaucoup moins cossu datant des débuts de l’ère impériale, quand les chantiers avaient été réquisitionnés pour produire des appareils de fret agricole. Carth supposa qu’il devait s’agir du bon appareil.
Le vaisseau franchit le champ de confinement, entra entièrement dans le hangar et pivota de façon à présenter son flanc au comité d’accueil. Il déploya ses patins stabilisateurs et se posa dans un bruit sourd sur le sol, ses vérins laissant échapper un peu de vapeur.
Il fallut ensuite attendre près d’une minute avant que la rampe d’accès ne s’abaisse pour laisser entrevoir les nouveaux arrivants. Carth sentit son pouls s’accélérer.
C’est un jeune couple qui descendit la rampe. La femme était plutôt petite, même si son chignon haut de cheveux blonds la réhaussait un peu. Son regard bleu vif lui donnait un air pétillant. Elle portait dans le creux de ses bras ce qui semblait être un paquet de langes.
Mais l’attention toute entière de Carth se concentrait sur l’homme. Grand, avec un visage en pointe encadré par de courts cheveux bouclés, de fins sourcils surplombant ses yeux gris acier, il avait sur le visage une expression rappelant celles d’Athalée. Et il semblait nerveux.
Carth s’approcha doucement pour lui faire face. Ils faisaient presque la même taille, et pouvaient se regarder droit dans les yeux.
— Bonjour, Thalas, dit-il d’une voix serrée par l’émotion.
— Salut, Papa.
Papa. Un simple mot, un mot enfantin, mais qui ébranla Carth. Papa. Cela faisait bientôt vingt-cinq ans que son fils ne l’avait pas appelé ainsi…
— Je suis heureux de voir comme tu as grandi, reprit-il pour ne pas laisser le silence s’installer. Tu es un homme, à présent.
Évidemment qu’il l’est… Il a vingt-neuf ans. Presque l’âge que j’avais quand il est né.
Et il est père, lui aussi.
— Je te présente mon épouse Catlin, dit un peu cérémonieusement Thalas en prenant délicatement la main de la jeune femme.
Carth lui adressa un sourire nerveux, tandis qu’Athalée étreignait rapidement son fils et sa belle-fille.
— Enchanté de faire votre connaissance.
— C’est un honneur pour moi aussi, répondit-elle. J’avais hâte de vous rencontrer. On entend tellement parler de vous ces derniers temps !
Il se permit un petit rire. Apparemment, elle était d’un naturel joyeux, et il s’en réjouit pour son fils.
— J’espère ne pas décevoir vos attentes…
— Oh, je ne pense pas… Par contre, vous semblez un peu plus vieux que lors de votre interview avec Asdertov !
Carth vit Thalas rougir en entendant la remarque, sans doute de peur que son père ne prenne ombrage de cette réflexion. Mais il ne s’était jamais vexé pour si peu.
— Ces derniers mois ont été un peu éprouvants, admit-il.
Il baissa le regard sur le paquet de langes qui remuait.
— Et là, c’est… ?
Thalas se rapprocha de son épouse.
— Oui, c’est notre fils. Nous l’avons appelé Martann, comme le père de Catlin.
Il tira les couvertures, de manière à ce que le visage du nourrisson – il devait avoir trois ou quatre mois, pas davantage – soit visible. Carth posa les yeux sur son premier petit-fils et fut pris d’un frisson.
Le visage du poupon avait fait rejaillir en lui une foule de souvenirs qu’il croyait avoir oublié. Des images vieilles de décennies, de près d’un demi-siècle même, dont il n’aurait jamais cru qu’elles reviendraient un jour. Mais c’était le cas, et c’était indéniablement douloureux. Sous le choc, il sentit des larmes lui perler au coin des yeux.
Son trouble devait être visible. Il aperçut le visage de Catlin se tendre ; Thalas, lui, eut un mouvement de recul, et se demandait sans doute comment réagir. Mais Athalée le devança en posant une main réconfortante sur son épaule.
Ce contact permit à Carth de se reprendre.
— Il est magnifique, dit-il aux jeunes parents d’une voix enrouée. Toutes mes félicitations.
— Merci, répondit Catlin.
— Merci, fit en écho Thalas.
Ce n’est pas le moment de flancher, songea Carth. Tu as un devoir à accomplir.
— Nous avons beaucoup de choses à nous raconter, dit-il en s’adressant plus particulièrement à son fils, mais cela devra malheureusement attendre. J’avais espéré que nous aurions un peu plus de temps devant nous, mais cette station risque de devenir une gigantesque cible dans quelques jours, et je souhaite que vous soyez partis avant cela. Votre escorte vous a expliqué la situation ?
— Le capitaine a parlé de l’Empereur… marmonna Thalas.
— Oui. Il est de retour, et ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour nous.
Son visage se durcit.
— J’en sais trop sur Palpatine pour ne pas être inquiet pour votre sécurité… à tous, ajouta-t-il avec un regard furtif en direction d’Athalée. Je connais ses méthodes. Il aime s’en prendre aux proches de ses ennemis, pour les manipuler… Ou même par pur sadisme. Vous ne pouviez pas rester sur Sluis Van, pas alors que des gens là-bas savent qui vous êtes.
Il se garda d’adopter un ton trop accusateur. En vérité, il était fier de son fils et reconnaissant envers lui, pour avoir osé durant toutes ces années se présenter comme Thalas Poldrei. Siveline, elle, avait préféré reprendre le nom de sa mère… Le nom du dictateur honni de Polcaphran…
Il faudra que j’arrange les choses avec elle. Et vite.
— J’ai revendu les parts de notre société à mes associés, expliqua son fils. Et l’argent a été converti en crédits intraçables. Il ne me reste que ce cargo.
— Bien, approuva Carth. Vous allez vous rendre sur Varvrona. C’est un monde plutôt agricole qui alimente les systèmes voisins en vivres, et qui a l’avantage de se trouver très loin des lignes de front. Ce n’est pas une garantie, bien sûr… Mais la principale voie d’accès par la planète passe par Jaemus. Et si Jaemus tombe, cela signifie que nous avons déjà perdu Borosk, Polcaphran, Yaga Minor et que nous n’avons presque plus aucune chance de l’emporter…
Il se força à ne pas songer aux risques que cela arrive. Ils étaient déjà bien trop réels.
— Vous allez changer de nom et vivre incognito pendant les prochains mois, expliqua-t-il. Le directeur Cross s’est personnellement chargé de vous créer une identité factice et de vous trouver du travail qui vous servira de couverture. Vous devriez être en sécurité, le temps que nous puissions retourner la situation à notre avantage…
Il l’espérait, en tout cas. C’était la raison pour laquelle il avait demandé à Leia Organa Solo de faire escorter Thalas et sa famille sur cette station. Cela avait été un point essentiel de leurs premières discussiosn, juste après la signature du Pacte. Un dispositif similaire à celui de protection des témoins dans les affaires criminelles devrait faire l’affaire… Mais il était impossible d’en être certain…
Cela semblait toutefois convenir à Thalas.
— Merci, Papa, dit-il d’une voix solennelle.
Athalée s’avança pour lui remettre une petite carte de données.
— Le plan de la station, expliqua-t-elle. Je t’y ai noté mes quartiers – je les partage avec ta sœur. Votre chambre n’est pas loin. Vous pourrez vous y reposer quelques heures.
— Le temps que les équipes de Cross s’occupent de votre vaisseau, précisa Carth. Changement des peintures, des identifiants comms, bref, tout ce qu’il faut pour le rendre impossible à rattacher à sa véritable identité.
Thalas acquiesça et échangea un regard avec son épouse.
— On va y aller, alors…
Carth approuva d’un signe de tête. Mais avant que son fils ne se soit trop éloigné, il l’attira rapidement vers lui pour lui donner une brève accolade. Thalas y répondit sans rechigner. Ils ne prononcèrent pas le moindre mot, mais le regard qu’ils échangèrent en valait mille.
— Ça s’est bien passé, jugea Athalée quand ils furent à nouveau seuls. Elle continuait à observer pensivement la porte par laquelle le couple était sorti.
— Thalas a toujours été d’un tempérament plus doux que sa sœur… poursuivit-elle. Je sais que cet instant a été difficile pour lui, et pour toi aussi… J’ai vu ton émotion quand ils t’ont présenté Martann, c’était…
Elle s’interrompit, car elle venait de se tourner vers son ex-époux, dont le visage était à présent couvert de larmes.
— Carth ! s’exclama-t-elle, inquiète.
Elle s’approcha et l’étreignit pour le réconforter comme possible.
— Je suis désolée, je ne pensais pas… Tu as eu l’impression de revoir Thalas, j’imagine…
— Il y a une petite ressemblance, mais ce n’est pas à lui que j’ai pensé en premier, avoua-t-il en efforçant de maîtriser sa voix. Je… J’ai pensé… à Jeyran…
Il ne pouvait pas voir son visage dans cette position, mais elle devait avoir compris ce qu’il ressentait, car elle le serra un peu plus fort.
— Je comprends…
— Je ne m’étais pas rappelé de ces moments depuis des années, avoua-t-il, les larmes coulant toujours sur son visage. Nous avions treize ans d’écart, avec mon frère. Beaucoup plus qu’avec Kyrane. La relation était… différente. C’était autant mon petit frère que mon filleul, en quelque sorte.
Il se détacha d’Athalée pour la regarder dans les yeux – les siens brillaient, eux aussi.
— Il était venu avec moi, ce jour-là… rappela-t-il.
Il n’eut même pas besoin de préciser de quel jour il parlait. Athalée savait qu’il ne pouvait s’agir que de celui de la Marche Sanglante.
— Du coup, je me sens encore plus responsable de sa mort que de celle de mes parents et de ma sœur, expliqua-t-il. Ça fait plus de trente ans, à présent, mais je pense encore à lui tous les jours.
Il s’essuya le visage avec les mains, puis reprit :
— Après que tu sois partie, j’ai gardé l’habitude de me rendre sur la tombe familiale lors des différents anniversaires… Je m’arrangeais toujours pour être là lors des commémorations de la Marche. Mais cela fait bientôt deux ans que je n’ai pas pu me rendre à Nadomei pour me recueillir. Je me suis investi jour et nuit pour tenter de faire ce que j’estimais être nécessaire.
Il expira un grand coup pour tenter de se reprendre.
— Je doute, Thalie, c’est aussi simple que cela. Cette fois-là, sur Polcaphran, j’ai participé à l’organisation de cette manifestation parce que c’était en accord avec mes principes, mes convictions. Et ça a provoqué par ricochet la mort de toute ma famille… Est-ce que l’Histoire va bégayer ? Est-ce que je vais encore tout perdre parce que j’ai décidé de faire ce qui est juste ? Je n’en sais rien. Je ne suis sûr de rien…
— Tu fais ce que tu estimes être le mieux pour tout le monde, estima-t-elle. C’est ce que tu as toujours fait, même si c’était parfois difficile, même si ça devait me fâcher. Tu n’étais pas dans la complaisance ou les faux-semblants. Et c’est quelque chose que j’ai toujours aimé chez toi.
Il écarquilla les yeux et elle rougit aussitôt, consciente sans doute d’en avoir trop dit. La réaction amusa Carth.
— On a quand même passé du bon temps ensemble, non ?
— Oui, tu peux le dire…
Il se demanda s’il devait faire un geste dans sa direction. Elle semblait dans l’expectative…
Mais avant qu’il ait pu faire le moindre mouvement, la sonnerie de son comlink le ramena à la réalité. Avec un soupir, il attrapa l’appareil et répondit.
— Poldrei, j’écoute.
Navré de vous déranger, Excellence, fit la voix d’Ephin Saretti. Mais j’ai le Grand Moff Disra sur un autre canal, qui souhaite vous présenter certaines informations que lui ont fait remonter les Moffs. Il assure que c’est urgent et ne peut attendre. J’ai pensé que vous préféreriez être informé…
— Vous avez bien fait, assura Carth qui, intérieurement, n’en pensait pas un mot. Dites-lui de patienter jusqu’à ce que je rejoigne un poste de communications sécurisé.
À vos ordres, Monsieur.
Raccrochant son appareil à sa ceinture, Carth glissa un regard en coin à Athalée.
— Il faut que j’y aille, annonça-t-il à regret.
Elle eut un sourire compréhensif.
— C’est ce que j’ai cru comprendre, oui.
— Les prochaines heures vont être assez chargées, mais j’espère bien pouvoir consacrer quand même quelques minutes à Thalas… Et Siveline…
— J’essaierai de passer le message, promit-elle.
Il fit quelques pas en direction de la sortie du hangar, puis s’arrêta et regarda par-dessus son épaule.
Athalée n’avait pas bougé d’un pouce. Elle le regardait, un sourire étrange, nostalgique peut-être, sur son beau visage.
— Prends soin de toi, Thalie, lui dit-il dans un souffle.
— Toi aussi, Carth. Toi aussi.
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Messagepar mat-vador » Dim 06 Fév 2022 - 22:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Retard rattrapé :wink: !

Un conclave Jedi organisé par Luke pour détecter d'autres survivants à l'Ordre 66 :shock: ? Très bonné idée, toujours un régal ces références Legends :love: !!

Moment très intime avec Carth et sa famille... ça montre son côté humain et ça rend le personnage vraiment sympathique :oui: ! Qu'il en profite, Palpy ne lui laissera pas de répit :diable: !

La suite !
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Messagepar L2-D2 » Lun 07 Fév 2022 - 8:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 41 lu !

Effectivement, point d'enjeux galactiques à l'horizon... et pourtant, ce Chapitre est une nouvelle fois très réussi, preuve s'il en est que ce qui fait la force d'un récit, c'est le développement des personnages, pas forcément l'intrigue ! Mais bon, avec toi, on a les deux, donc tout le monde est content ! :D

Un Chapitre très important pour Carth. Un moment de bonheur, de joie pure, sa famille est réunie, le voilà réconcilié autant que possible avec son ex-femme, son fils est là, avec sa belle-fille, il est désormais grand-père, il peut souffler et profiter. Pas sûr que cela dure, cependant, Tierce a sans doute de bien mauvaises nouvelles : la flotte de Palpatine serait-elle plus proche que prévu ? :(

Je me demande d'ailleurs si, à terme plus ou moins proche, Athalée n'est pas destinée à y passer...

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 07 Fév 2022 - 20:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Mat, merci L2 ! :jap:

mat-vador a écrit:Un conclave Jedi organisé par Luke pour détecter d'autres survivants à l'Ordre 66 :shock: ? Très bonné idée, toujours un régal ces références Legends :love: !!

Et c'est pas fini, il va y en avoir pléthore très bientôt. :D

mat-vador a écrit:Moment très intime avec Carth et sa famille... ça montre son côté humain et ça rend le personnage vraiment sympathique :oui: ! Qu'il en profite, Palpy ne lui laissera pas de répit :diable: !

Effectivement... :transpire:

L2-D2 a écrit:Effectivement, point d'enjeux galactiques à l'horizon... et pourtant, ce Chapitre est une nouvelle fois très réussi, preuve s'il en est que ce qui fait la force d'un récit, c'est le développement des personnages, pas forcément l'intrigue ! Mais bon, avec toi, on a les deux, donc tout le monde est content ! :D

Merci :oops:

L2-D2 a écrit:Un Chapitre très important pour Carth. Un moment de bonheur, de joie pure, sa famille est réunie, le voilà réconcilié autant que possible avec son ex-femme, son fils est là, avec sa belle-fille, il est désormais grand-père, il peut souffler et profiter. Pas sûr que cela dure, cependant, Tierce a sans doute de bien mauvaises nouvelles : la flotte de Palpatine serait-elle plus proche que prévu ? :(

Je ne sais pas si c'est un moment de bonheur et de joie pure... C'est surtout un moment émotionnellement intense. Les larmes de Carth ne sont pas des larmes de joie, mais de détresse. Et sa famille n'est pas tout à fait réunie...

L2-D2 a écrit:Je me demande d'ailleurs si, à terme plus ou moins proche, Athalée n'est pas destinée à y passer...

:siffle:



Allez, à présent, place à quelques surprises : des illustrations "officielles" des protagonistes de l'histoire ! :D

Je me suis servi d'un logiciel dérivé de l'Unreal Engine d'Epic Games pour modéliser mes personnages, aussi proches que possible de ce que j'imaginais. Ce "Metahuman Creator" est encore en version bêta, donc les choix sont limités, en particulier pour les vêtements qui restent très classiques, mais c'est déjà un bon moyen de se faire une idée de leur apparence. :cute:

Je ne vous ferai pas l'injure de vous présenter un visuel de Leia, qui est après tout le seul personnage principal réellement officiel de ce deuxième tome... Honneur donc à d'autres dames, et tout d'abord Anthara Brenko, la capitaine du Guardian et assistante du Grand Amiral Thrawn !
Visage1.jpg
Anthara Brenko


Puis, dans l'autre camp, Siveline Jaderan, ex-pilote des Rogues et fille d'un certain Consul !
Visage1.jpg
Siveline Jaderan


Passons à ces messieurs. Tout d'abord, celui qui m'a posé quelques difficultés au moment de le modéliser : Grodin Tierce. L'ex-Garde désormais général dispose d'une illustration bien officielle (ou presque), mais si caricaturale que je me suis décidé à n'en reprendre que certains traits et à improviser pour le reste. :cute:
Visage1.jpg
Grodin Tierce


Ensuite, le jeune chef des Protecteurs Impériaux, Celric Tavill (sans son armure malheureusement :( ) !
Visage2.jpg
Celric Tavill


Et, last but not least, celui qui était le sujet du chapitre d'hier : Carth Poldrei !
Visage5.jpg
Carth Poldrei


Pour la petite anecdote, pour réaliser ce portrait, je suis parti d'une version "jeune" (mon nouvel avatar) que je me suis arrangé pour faire vieillir en utilisant divers paramètres. Jugez plutôt !
Morphing.GIF
Cliquez pour visualiser le gif ! :)


Voilà voilà, j'ai encore quelques illustrations en stock, je les dévoilerai peut-être à l'occasion... :sournois:

Et une autre petite surprise devrait arriver dans la soirée !
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Messagepar L2-D2 » Mar 08 Fév 2022 - 14:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Mais... mais... mais c'est excellent ça ! Une belle réussite visuelle, et cela permet de mettre un visage sur les noms ! :love:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 22 Fév 2022 - 22:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! Bon, j'ai une semaine et deux jours de retard, la faute à une grosse panne d'inspiration, donc pour me faire pardonner je glisserai les portraits de quelques protagonistes de ce chapitre en fin de message ! :D

Allez, c'est parti !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 42

Avec un gloussement, le nourrisson allongé dans son berceau flottant essaya d’attraper le doigt qui pendait au-dessus de lui. Siveline le retira juste à temps, provoquant de nouveaux babillements de l’enfant.
— Il est adorable, dit-elle en se tournant vers son frère qui contemplait la scène d’un air amusé. Un vrai petit ange.
— Ça, c’est parce qu’il est rassasié et en pleine forme, assura Thalas. Quand ce n’est pas le cas, c’est plutôt un petit démon !
— Il a du caractère.
— Oh, ça oui, on peut le dire. Maman dit que tu étais la même, à ta naissance. Tu avais déjà un tempérament… bien affirmé.
— Ce petit ira loin…
— …et il nous poussera sans doute à bout, Catlin et moi, soupira Thalas. Mais au moins nous savons à quoi nous attendre, dit-il avec une grimace exagérée.
Il ne le disait pas, mais Siveline voyait à quel point son frère était heureux. Son couple était harmonieux, son fils nouveau-né semblait en parfaite santé, et il aurait même continué à développer son entreprise sans difficultés s’il n’avait pas été contraint de quitter Sluis Van. Oui, c’était sans doute tout ce dont rêvait Thalas – une vie simple, un bonheur abordable.
Siveline, quant à elle, voulait davantage.
Mais quoi ?
Elle était incapable de le déterminer. Pourtant, cette question la taraudait. La hantait. Plus encore depuis quelques jours, depuis que les révélations de sa mère avaient chamboulé tout ce qu’elle croyait savoir sur son géniteur. La haine qu’elle éprouvait envers lui avait été l’un de ses moteurs, au cours des dernières années, l’une de ses raisons de se battre contre les Impériaux.
Elle ne savait pas encore comment elle allait réagir en se retrouvant face à lui : que dire, quelle conduite adopter. Elle avait donc choisi de l’éviter. Cela avait été assez simple pendant le voyage sur la station Exis, car ils étaient sur deux vaisseaux différents, mais la situation avait évolué depuis qu’ils se trouvaient là. Sachant qu’elle risquait à tout moment de tomber sur lui au détour d’un couloir, Siveline s’arrangeait pour passer l’essentiel de son temps à travailler depuis sa cabine. Des heures durant, elle s’affairait à rédiger pour Leia des notes résumant les longs rapports de situation que lui transmettaient d’autres conseillers ou des représentants de la Nouvelle République sur des mondes menacés par la flotte de l’Empereur. Les seules échappatoires étaient les repas – qu’elle prenait généralement avec Pylu dans un mess de sous-officiers situé dans l’une des antennes de la station – et les passages aux salles d’hygiène, où elle ne risquait pas de croiser son père.
Elle devait cependant lui reconnaître le mérite de ne pas avoir cherché à forcer la rencontre. S’il discutait régulièrement avec Athalée, qui partageait la cabine de Siveline, il le faisait dans des secteurs publics de la station, voire dans ses propres quartiers. De ce que lui avait rapporté sa mère, la jeune femme avait cru deviner que Carth Poldrei appréhendait autant qu’elle la confrontation.
Le bruit de la porte de la cabine la tira de ses pensées. C’était sa mère, justement, qui rentrait de son déjeuner avec Catlin. Elles poursuivaient apparemment la conversation entamée pendant leur repas entre filles.
— …et là, nous avons trouvé Thalas debout dans le salon, en pleine nuit, en train d’arroser les plantes. Carth n’en croyait pas ses yeux ! Et quand je lui ai demandé pourquoi il faisait cela, il a pris une voix innocente et a dit : « c’est pour être sûr que ma petite sœur pousse bien » !
Les deux femmes partirent dans un grand fou-rire, auquel Siveline se joignit car elle connaissait l’anecdote. Thalas, lui, paraissait gêné.
— Trop chou, jugea Catlin en chassant avec les doigts les larmes d’amusement qui avaient perlé sur ses joues.
— Tu n’étais pas obligée de raconter cela, Maman, se renfrogna le jeune homme.
— Tu avais trois ans, lui rappela Athalée, c’était plus mignon qu’autre chose. C’est comme ça que nous l’avons pris, ton père et toi. Même si sur le coup, nous ne savions pas vraiment quoi répondre !
— Va falloir que tu te prépares aux questions de Martann, grand frère, le taquina Siveline.
Il fit une grimace.
— J’ai encore le temps.
— Oh, il file plus vite que tu ne le crois, lui dit sa mère avec un regard nostalgique.
Elle resta silencieuse quelques instants, tout à ses souvenirs, laissant l’attention se concentrer sur Catlin qui avait pris dans ses bras le petit Martann pour le bercer un peu.
— Là, mon grand, Maman est là, lui chuchota-t-elle, souriant en réponse à son regard émerveillé. Elle va s’occuper de toi pendant que Papa et tatie Siveline vont manger un morceau…
— Vous feriez mieux de ne pas tarder, approuva Athalée. Il y avait encore un peu de ragoût de nerf sur le buffet quand nous avons quitté le mess, mais ça risque de ne pas durer.
— Du moment qu’on mange… fit Thalas en haussant les épaules.
Mais Siveline comprit l’avertissement.
— On y va, décida-t-elle en prenant le bras de ton frère. Pas question de tomber sur du mynock rôti, encore.
Cela avait été la « viande » unique du buffet à leur arrivée sur la station, jusqu’à ce que les plaintes n’imposent à l’intendance un changement de menu. La jeune femme ne doutait pas, cependant, qu’il devait rester un stock conséquent de cette denrée bon marché… Puisque chassée directement sur place.
Thalas embrassa son fils, son épouse, étreignit rapidement sa mère et se laissa entraîner vers le mess le plus proche. Elle ne risquait pas d’y croiser son père, elle le savait, car il était pris dans une réunion importante avec Leia, son frère et une poignée d’autres personnes. Sur le chemin, elle aborda avec Thalas des sujets plus futiles, comme les dernières nouvelles de son équipe de grav-ball fétiche du championnat sluissi, les Rancors Ailés. Malgré le transfert de la vedette corellienne Staive Pedsten, ceux-ci ne parvenaient pas à dépasser la cinquième place au classement, faute de cohésion de la formation.
— Ils se sont fait écraser lors de la rencontre contre les Gundarks Écaillés, commenta Thalas alors qu’ils entraient dans la salle de repas. Ils n’ont pas marqué le moindre point pendant tout le match. Une vraie débâcle.
— Gaskin est un mauvais entraîneur, soupira Siveline. Il aurait dû être remplacé depuis longtemps…
Machinalement, elle jeta un regard à la salle pour être certaine de ne pas tomber sur son père. On était en plein milieu d’un des cycles artificiels de la station, et il y avait pour l’heure assez peu d’affluence. Quelques tables étaient occupées, mais beaucoup étaient libres. Seul un groupe d’officiers fédéraux-impériaux et néo-républicains faisait la queue devant eux au self. Elle croisa le regard de Han Solo, qui se trouvait parmi eux et lui adressa un signe de tête en la reconnaissant. Elle répondit par un sourire.
Thalas n’avait manqué de remarquer son comportement.
— Tu as si peur que ça de le voir ?
— Je n’ai pas envie de gâcher ce moment que je passe avec toi, répliqua-t-elle fermement. Il peut attendre.
Son frère soupira.
— Il faudra bien que tu t’y résolves, à un moment.
— Rien ne presse. J’ai besoin d’encore un peu de temps…
— Vingt-trois ans d’éloignement ne te suffisent pas ?
Elle prit son plateau et fit mine d’ignorer son frère. Il imita son geste mais revint à la charge.
— Tu devrais faire la paix avec lui, insista-t-il. Maman m’a dit qu’elle t’avait raconté toute l’histoire…
— Oui, oui, je sais !
— Tu lui en veux ?
— À elle ? Non.
Ce n’était pas tout à fait vrai. Elle reprochait à sa mère d’avoir gardé le silence pendant trop longtemps, mais elle comprenait au fond d’elle-même ce qui avait rendu Athalée Jaderan incapable de s’épancher sur le sujet. Ces souvenirs étaient trop douloureux, de bien des façons.
— Addiction à l’épice ou pas, il a eu des gestes impardonnables. Et par la suite, même quand il a décroché, ça ne s’est pas vraiment arrangé. Il a assassiné combien de personnes récemment ? Enfin, fait assassiner, vu qu’il ne se salit plus les mains…
— Si tu fais référence à ce qui s’est passé avec l’oncle de Maman, il avait ses raisons, rappela Thalas. Tu sais, il ne m’a jamais raconté par lui-même ce qui s’était passé, mais j’ai entendu des récits en grandissant. Et je te connais, Siv. Tu aurais sans doute agi pareil, voir pire, si tu avais été à sa place.
De l’autre côté du buffet de service, le droïde en poste lui tendit une assiette. Elle distingua, au milieu des légumes en sauce, un morceau de viande rougeâtre au lieu de l’infâme chose grise qu’elle craignait d’y trouver. Rassurée, elle continua d’avancer.
— Écoute, ce qui est fait est fait. Je me suis construite sur mon dégoût de notre père, et j’ai du mal à changer de paradigme. Je ne dis pas que je n’y viendrai pas, mais il me faudra pas mal d’efforts.
— Je ne dis pas le contraire, mais tu le regretteras si tu ne le fais pas…
— Oui, c’est bon, j’ai compris ! s’énerva-t-elle.
Elle prit une coupe de crème glacée et la posa sur le plateau, puis commença à suivre le groupe d’officiers tout en tournant la tête vers son frère.
— Franchement, Thalas, tu devrais changer de refrain, tu tournes en boucle avec cette his… Oh, bon sang !
Siveline venait de heurter l’officier devant elle, qui s’était arrêté brutalement. Son plateau se renversa, la sauce et la crème tachant allègrement l’uniforme auparavant impeccable. Le contenu de l’assiette se répandit sur le sol, les légumes se dispersant autour du précieux ragoût désormais gâché, tandis que l’assiette et les couverts glissaient un peu plus loin.
— Je suis désolée, vraiment !
L’officier se retourna doucement. Elle s’attendait à le voir énervé, peut-être même prêt à l’accuser d’une tentative d’attentat, mais il semblait plutôt sous le choc. Elle frissonna en reconnaissant le grade qui était affiché sur son insigne pectoral. Leight Barton avait porté la même distinction, des années plus tôt.
— Vraiment, Amiral, je n’ai pas d’excuses… Je…
— Ce n’est rien, assura l’homme.
Elle se risqua à le détailler et vit qu’il était jeune, presque autant qu’elle. Elle en fut surprise mais n’osa rien dire. Il portait des cheveux blonds et courts ; ses sourcils plutôt épais surplombaient des yeux d’un gris brillant, séparés par un nez affirmé. La première pensée qui vint à l’esprit de Siveline fut qu’il était beau ; la seconde, qu’il lui était vaguement familier.
Et c’était visiblement réciproque.
— Siveline ? demanda-t-il avant de se tourner vers son frère. Thalas ?
L’esprit de la jeune femme tourna à deux cents à l’heure, mais son aîné avait compris avant elle.
— Ahris ! s’exclama-t-il. Ahris Garind !
Le nom, jailli d’un passé enfoui, fut comme un électrochoc. Elle le regarda à nouveau, et reconnut effectivement des traits de Thalas et Lyn, les amis de sa mère, et surtout le regard d’Ahris. Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas vus ? Ahris devait avoir douze ou treize ans, à l’époque, et elle un an de moins. C’était juste un ado boutonneux…
Après avoir posé son plateau, Thalas s’approcha de son ami, qui avait visiblement lâché le sien quand Siveline l’avait heurté. Il eut un moment d’hésitation en voyant l’uniforme – pas parce qu’il était taché, mais à cause de ce qu’il représentait – puis avança en voyant qu’Ahris ne s’en souciait guère. Les deux hommes s’étreignirent chaleureusement.
— Bon sang, ça me fait plaisir de te revoir ! s’exclama Thalas. Tu as poussé comme une mauvaise herbe !
— Tes deux ans d’avance ne te servent plus, à nos âges, confirma Ahris avec un petit rire.
Il dominait Thalas d’au moins dix centimètres.
Il se tourna vers les autres officiers qui attendaient avec des regards perplexes ou amusés.
— Tout va bien, leur assura-t-il. Veuillez m’excuser, mais je ne pourrai pas déjeuner avec vous… Des affaires personnes qui ne peuvent pas attendre, ajouta-t-il avec un sourire.
Ses collègues acquiescèrent, et l’amiral Solo se permit même un petit clin d’œil en direction de Siveline avant de repartir avec les autres. Ahris, s’écartant du sol souillé pour laisser les droïdes d’entretien faire leur besogne, les conduisit à une table toute proche. Il leur fit signe de s’installer, s’assit en face d’eux et indiqua au droïde serveur de leur apporter une autre collation – sans tenir compte des protestations de l’être mécanique quant aux règles de l’endroit.
— Je suis vraiment heureux de vous retrouver, tous les deux ! s’exclama-t-il avec enthousiasme quand le droïde se fut éloigné. Ça faisait tellement longtemps !
— Beaucoup trop longtemps, approuva Thalas. La dernière fois, c’était quand nous vivions sur Anaxes.
Avant que Leight ne passe à la Rébellion, se souvint Siveline en se repassant rapidement en tête quelques souvenirs datant de cette époque troublée. Leur mère, en tant qu’ancienne épouse de l’amiral déserteur, avait choisi de quitter discrètement la planète pour gagner la Bordure Extérieure et Sluis Van, où elle leur avait reconstruit une vie paisible.
— Je vois que tu n’as pas traîné pour monter en grade. Mes félicitations !
— J’ai été aidé par les circonstances, admit Ahris, un peu gêné. Et par votre père.
Son regard se posa sur Siveline. Il a entendu l’échange que j’ai eu avec Thalas, avant même de se rendre compte de qui nous étions, comprit-elle. Mais au moins, les choses sont claires…
— Rassure-moi, lui dit-elle avec vigueur, tu n’as pas l’intention de me sortir le discours du gentil paternel malmené par l’existence, toi aussi ?
Thalas grimaça, mais Ahris ne se laissa pas démonter.
— Je vois bien que ça serait inutile, répondit-il, apparemment amusé. Tu n’y croirais pas. Mais je peux parler de ma propre expérience. Carth a été là pour moi quand j’ai perdu mes parents. Il m’a toujours soutenu et m’a donné les chances de faire mes preuves.
— Je suis désolé pour tes parents, assura Thalas. Je les appréciais beaucoup.
— Moi aussi, assura Siveline qui avait particulièrement apprécié accompagner sa mère et Lyn dans quelques journées de courses entre filles, alors qu’elle n’était qu’une enfant.
— Merci.
Le regard d’Ahris se fit un peu plus distant, troublé par les vestiges d’une tristesse déjà ancienne malgré son jeune âge.
— Papa sait-il que tes parents et Maman ont continué à se fréquenter après la séparation ?
— Je ne pense pas, répondit Ahris. Je ne lui en ai jamais parlé, et il ne m’a pas posé de questions à ce sujet. En fait, je ne parlais pas de vous… J’avais compris que c’était un sujet douloureux.
Il se tourna à nouveau vers Siveline.
— Après la bataille de la flotte Katana, il était au bord de la crise de nerfs, expliqua-t-il. J’étais en mission loin de lui, à ce moment-là, mais il m’a contacté en me disant qu’il était prêt à arrêter de se battre parce qu’il ne pouvait pas supporter l’idée que quelque chose puisse t’arriver par sa faute, directement ou pas. Ce n’est pas vraiment le comportement de quelqu’un qui se fiche de sa fille, tu ne crois pas ?
— Ce ne sont pas tes affaires, répliqua vertement Siveline.
Mais s’être fait rembarrer ne sembla décourager Ahris.
— Si, je crois, affirma-t-il avec assurance. Je t’ai entendu parler d’assassinats avant de comprendre qui tu étais. Tu faisais bien référence à l’Opération Renaissance, pas vrai ?
— Tu nous écoutais ? s’offusqua-t-elle.
— Navré, Siveline, mais tu n’étais pas particulièrement discrète, contra-t-il sans se départir de son sourire.
— Elle est toujours comme ça quand elle est remontée, glissa Thalas.
Sa sœur le foudroya du regard, et il recula sur sa chaise.
— Donc ? insista Ahris.
— Oui, c’était bien à ça que je pensais.
— J’en étais sûr. Eh bien, au risque de descendre dans ton estime… J’ai pas mal contribué à cette affaire.
Elle jeta un regard peu amène à la plaque couverte de carrés bleu et rouge qu’il portait près de son cœur.
— Et tu en as été bien récompensé…
— Ce sont les circonstances qui ont voulu ça, se défendit-il. Ce que je voulais dire, c’est que ton père n’a pas choisi cette option par gaieté de cœur. Mais nous n’avions plus d’autre option. Le Conseil Intérimaire nous mettait des bâtons dans les roues, Ardus Kaine continuait ses menées solitaires et ses crises de paranoïa, et les autres Seigneurs de guerre attendaient la moindre faiblesse de notre part pour nous tomber dessus. Tout le monde critique Carth Poldrei pour avoir donné l’ordre, mais la vérité, c’est qu’il a évité plusieurs guerres et des milliers, des dizaines de milliers de morts, voire davantage. Rien qu’en prenant une décision difficile, sans se soucier de ce qu’on penserait de lui et des leçons de morale qu’on pourrait lui faire.
Siveline ne répondit pas et se contenta de l’observer d’un regard dur. Il y avait du vrai dans ce laïus, elle devait le reconnaître. Mais c’était difficile de le faire ouvertement. Toute la rancœur qu’elle éprouvait envers son père pour l’abandon dont elle avait été l’objet ne s’était pas encore envolée. Du temps. Donnez-moi du temps.
Le droïde revint avec des assiettes pleines. Siveline vit avec déception que le ragoût de nerf avait été remplacé par du rôti de mynock – l’intendance guettait vraiment la moindre occasion pour écouler les stocks.
La discussion se fit plus anodine pendant qu’ils dégustaient – façon de parler – leurs assiettes. Thalas et Ahris reprenaient leurs habitudes d’enfance. Pendant les vacances qu’ils avaient passées ensemble, les deux garçons avaient été inséparables, tels deux frères, et Siveline se souvenait avoir passé pas mal d’heures à leur coller aux basques… Il avait déjà un certain charisme, se souvint-elle en regardant Ahris du coin de l’œil. Elle se souvenait sans peine de Thalas Garind – le meilleur ami de son père, et l’homme d’après qui son frère avait été nommé. Lui aussi dégageait cette prestance qui donnait envie de le suivre. Ahris avait peut-être profité de ses relations avec Carth Poldrei pour s’élever si haut à un si jeune âge, mais elle ne doutait pas qu’il serait parvenu à se hisser jusque-là d’une façon ou d’une autre. Il ne semblait pas du genre à se contenter de la moyenne, et devait plutôt viser l’excellence.
— Je suis marié et père de famille, à présent, lui apprit Thalas en passant au dessert.
Le visage d’Ahris s’éclaira.
— Toutes mes félicitations, mon vieux !
— Merci. J’aimerais bien te présenter Catlin et Martann avant notre départ…
— Je vais m’arranger pour me libérer quelques minutes – en prenant le prétexte de mon changement de tenue, par exemple, fit-il en désignant d’un signe de tête son uniforme taché.
— Tu es débordé, j’imagine ?
— Oh, j’ai l’habitude… J’ai un peu plus de deux cent mille personnes sous mes ordres à bord du Reaper, et donc suffisamment d’ennuis pour occuper mes journées. Depuis que nous sommes ici, mon second – qui a près de deux fois mon âge, au passage, ce qui n’est pas toujours simple à gérer – supervise la majeure partie des opérations, parce que je travaille avec d’autres officiers sur notre prochaine grande offensive. Mais je ne peux pas vous en dire plus pour l’heure, ajouta-t-il avec un nouveau sourire. Secret défense !
— J’ai ma petite idée sur la question, assura Siveline qui avait entendu parler, par Leia, des projets de l’amiral Bel Iblis concernant Corellia.
— Et même pas de petite amie pour t’aider à traverser tout ça ? demanda Thalas.
— Pas depuis un moment ! répondit Ahris avec un petit rire. La rançon du succès… Je ne peux pas réussir sur tous les fronts, après tout !
Thalas rit avec lui, et même Siveline se joignit à eux.
— Ça fait du bien de se retrouver, comme à la belle époque, reprit le jeune amiral quelques instants plus tard. Ça m’avait manqué. Vous savez, j’ai l’impression que nous sommes comme nos parents à leur grande époque… Confrontés à une menace qui les dépasse, supérieure en force, impitoyable…
Thalas acquiesça.
— Et en plus, cette fois, nous sommes tous du même côté.
Ahris approuva.
— L’Empereur n’a qu’à bien se tenir !



Voici donc, par ordre d'apparition, Thalas Poldrei...
Visage2.jpg


...son épouse, Catlin...
Visage1.jpg


...sa mère, Athalée Jaderan...
Visage4.jpg


...et, last but not least, Ahris Garind !
Visage3.jpg


Alors, avant qu'on me demande si j'ai l'intention de représenter chaque personnage de chacun de mes chapitres, la réponse est non. :D Je ne le fais que pour ceux qui ont un certain intérêt sur la durée... Et pas seulement pour ce tome, mais pour la saga toute entière... :sournois:
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Messagepar Alfred M. » Mer 23 Fév 2022 - 10:29   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Sympa ce chapitre plus intimiste, d'autant plus que j'ai lu toutes tes nouvelles liés à cet univers dont une parle justement de papa Garind.

Pour la semaine dernière j'imaginais que le chapitre des chroniques de la Marine Républicaine comptais à la place (faut que je me fasse cette série aussi).

C'est toujours marant de voir le Mynock en cuisine alors qu'ils sont censé être composé de silicium et carbone (d'autant plus avec la crise des semi conducteurs actuelle, on imagine qu'on pourait les chasser pour ça :D ).

Joli les portraits, maintenant on attend la version animée comme pour L'Héritier de l'Empire :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 23 Fév 2022 - 19:04   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Alfred ! :jap:

Alfred M. a écrit:Pour la semaine dernière j'imaginais que le chapitre des chroniques de la Marine Républicaine comptais à la place

C'était pas comptabilisé comme ça, à la base. :transpire:

Alfred M. a écrit:C'est toujours marant de voir le Mynock en cuisine alors qu'ils sont censé être composé de silicium et carbone (d'autant plus avec la crise des semi conducteurs actuelle, on imagine qu'on pourait les chasser pour ça :D ).

Clairement, c'est pas le truc le plus cohérent qui soit, mais je voulais rendre hommage à un certain passage dont tu te souviens certainement. :D

Alfred M. a écrit:Joli les portraits, maintenant on attend la version animée comme pour L'Héritier de l'Empire :lol:

Oui, alors il va falloir que les techniques progressent un peu (la mienne surtout) :whistle:
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Messagepar L2-D2 » Mer 23 Fév 2022 - 19:29   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 42 lu!

Une petite tranche de vie intime, des retrouvailles qui font du bien, voilà un Chapitre qui fait plaisir à lire! :oui: Mais je crains que la situation ne se mette à empirer très vite... tu construis bien la relation entre Poldrei et sa fille! :jap:

Et pour les portraits, je ne pensais pas que celui de Catlin serait de la partie, signe de son importance à venir... ? :think:

Vivement la suite! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 06 Mar 2022 - 12:11   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! J'étais persuadé de t'avoir répondu, mais j'ai zappé ça aussi... :transpire:

Quelques petites difficultés à écrire en ce moment, d'autant que je suis sur des chapitres copieux, auxquels je pense de longue date... et qui ne sont pas les plus simples à élaborer. Ce sera particulièrement le cas pour le chapitre 44.

En attendant, voilà celui de ce dimanche... Bonne lecture !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 43

— Et comment peut-on le tuer ?
Il n’y avait pas grand-monde à cette heure sur la passerelle d’observation de la station Exis, convertie pour l’occasion en salle de réunion improvisée. Une poignée de personnes triées vers le volet. Et tous les regards, y compris celui de Leia, venaient de converger vers l’homme qui avait prononcé ces mots.
Carth Poldrei semblait un peu agacé, et il le faisait sentir.
— Veuillez m’excuser pour le caractère très direct de ma question, Jedi Solusar, dit-il à l’intention de Kam qu’il venait d’interrompre. J’ai écouté avec beaucoup d’intérêt toute votre présentation de Byss, des unités d’élites et des officiers ralliés à l’Empire des Ténèbres. Mais je pense qu’il n’y a qu’une seule question qui doit réellement nous préoccuper à cette heure : comment pouvons-nous tuer Palpatine ?
Il regarda un à un les hommes et femmes qui lui faisaient face, jusqu’à échanger un rapide regard avec Leia. Celle-ci ne pouvait cacher un certain malaise face à la question que Poldrei posait. Les assassinats n’avaient jamais été une tactique soutenue par l’Alliance Rebelle, même si certaines cellules parmi les plus radicales en avaient commis quelques-uns. Mais elle comprenait la rhétorique que l’ex-Moff exposa à haute voix aux autres participants, même s’ils semblaient tous un peu réticents à cette idée, y compris Mara Jade, qui avait pourtant déjà tué sur commande.
— Il faut d’abord que nous comprenions comment il a pu revenir à la vie pour savoir comment l’empêcher de récidiver ; ensuite, nous devrons trouver un moyen pour le tuer, à nouveau. De préférence de façon ciblée pour limiter nos pertes. Une fois Palpatine mort, ses lieutenants s’entredéchireront ou capituleront.
— Un successeur pourrait aussi apparaître, souligna Leia.
— Je n’y crois pas. Il n’a jamais désigné d’héritier. C’est un homme qui a toujours été solitaire, avec un exercice du pouvoir qui l’est tout autant. Sa capacité à unir l’Empire lui venait avant tout de l’héritage de la Guerre des Clones, plus que, disons, de son charisme ou de sa personnalité. À présent, avec l’Empire des Ténèbres, il joue une autre partition : celle de l’être revenu d’entre les morts. En brisant l’une des lois fondamentales de l’Univers, il s’élève au rang de dieu et transforme son régime en une véritable théocratie. Tuez-le, tuez-le définitivement, et toute cette structure basée sur la vénération d’un homme prétendument immortel disparaîtra, s’effondrera, se désintégrera comme un vaisseau dans un trou noir.
Il regarda Luke Skywalker, en quête de son approbation. Mais Leia pouvait sentir l’appréhension de son frère.
— Demander à des Jedi de commettre un meurtre n’a jamais donné de très bons résultats sur le long terme, rappela-t-il à voix basse.
Poldrei acquiesça doucement.
— J’en ai conscience. Je ne le ferais pas si j’avais une autre solution. Mais je n’en vois aucune. Je pense que nous ne sommes pas en mesure de capturer Palpatine, ou en tout cas de le retenir. Et il ne reviendra pas à la raison avec quelques bons sentiments. Seule une action ciblée et léthale peut mettre un terme à cette folie. Je suis prêt à en prendre l’entière responsabilité. Je n’en tire aucune gloire, mais je ne reculerai pas par peur d’avoir du sang sur les mains – après tout, que vaut la vie d’un tyran tel que lui face aux milliards d’êtres qu’il menace ? Mais je suis incapable d’agir seul. J’ai de nombreux hommes sous mes ordres, mais je suis suffisamment lucide pour savoir qu’aucun ne pourrait approcher suffisamment Palpatine pour agir. Seuls des Jedi le pourraient. Voyez ça comme une mission de protection de la Galaxie…
— C’est un maître dans la manipulation des émotions, rappela le jeune Jedi. J’y ai été confronté. Quand je me suis retrouvé devant lui, je souhaitais avant tout libérer mon père de l’emprise du Côté Obscur ; mais il est parvenu à nous dresser l’un contre l’autre. Il a utilisé mes sentiments fraternels envers Leia pour me pousser à affronter Vador, au point que j’ai failli le tuer. Alors, envoyer quelqu’un à l’Empereur pour l’assassiner…
— Un aller simple pour les Ténèbres, résuma Lysie Tavill.
— Alors, ne voyez pas cela comme un assassinat, suggéra Poldrei. Ce que je vous demande, c’est d’agir pour protéger la Galaxie de ce monstre.
Il y eut des échanges de regards silencieux. Leia elle-même ne savait pas vraiment comment se positionner sur ce sujet. Le Consul soupira.
— Trouvons déjà un moyen de le vaincre, proposa-t-il pour réorienter la discussion.
Il se tourna vers Solusar.
— Pouvez-vous nous confirmer qu’il s’agit bien du Palpatine que nous connaissons tous, et pas d’un clone ?
— Je pense qu’il s’agit des deux à la fois, avoua l’ancien Jedi Noir.
Son visage se fit songeur.
— L’Empereur a toujours été très secret sur les méthodes qui lui avaient permis de revenir à la vie. Je pense que, dans mon groupe, seul Sedriss connaissait son secret. Il lui est voué au-delà de toute raison, et, si Vador le fascine, c’est bien parce qu’il espère prendre sa place et devenir l’apprenti Sith en titre… Il y a toutefois des rumeurs qui circulent sur la présence d’un centre de clonage dans le complexe privé de la Citadelle de Byss. L’accès à cette partie de l’édifice est strictement réservé à l’Empereur et aux seuls membres de la Cour qu’il y invite. Je pense que c’est en partie en raison de la présence de cette installation.
— Cela ferait sens, jugea Celric Tavill. Souvenez-vous du complexe du Mont Tantiss.
Poldrei acquiesça.
— Il y avait, en plus du complexe principal, une salle annexe à proximité immédiate des appartements impériaux… Oui, effectivement, c’est une piste fiable. Mais vous sous-entendiez qu’il y avait plus que cela.
— L’Empereur est revenu à la vie quelques semaines à peine après sa mort, expliqua Solusar. Il est apparu devant nous, rajeuni, pour nous annoncer la trahison de Vador et la victoire de la Rébellion. Il a alors ordonné de couper les communications entre le secteur de Byss et le reste de la Galaxie.
— Je pensais que le processus avait été bien plus long, remarqua Leia. S’il était bien en vie à ce moment-là, alors que l’Empire n’était pas encore trop morcelé, pourquoi n’est-il pas intervenu ?
— Parce qu’il estimait rebâtir plus facilement sur des cendres que sur des ruines, jugea Poldrei. L’Empire avait failli à le protéger, et il lui fallait donc en rebâtir un nouveau – l’Empire des Ténèbres, une théocratie où il est à la fois le prêtre suprême et le dieu vénéré.
Le visage du Consul était particulièrement dur et son ton, amer. Leia imaginait sans peine ce qu’il ressentait face à cette trahison.
— Donc nous avons un clone de Palpatine avec les souvenirs de l’original, résuma-t-elle. Un module d’apprentissage accéléré, peut-être ?
— Non, contra Poldrei. Impossible, pas avec cette histoire de trahison d’Endor. Je suis persuadé que la solution à cette énigme est à rechercher du côté de ses pouvoirs.
Il jeta un coup d’œil à Tionne.
— Auriez-vous entendu parler d’une histoire de ce genre ? Un transfert d’âme, un retour d’entre les morts sous forme humaine ?
La jeune femme hocha négativement la tête, mais une autre voix se fit entendre :
— Moi, j’ai eu vent d’une histoire de ce genre.
Les regards de tous ceux qui étaient présents se tournèrent cette fois vers Lysie Tavill. Son fils, en particulier, avait l’air surpris.
— Ce n’est pas un récit que tu m’as raconté, dit-il.
— Je n’appréciais pas particulièrement cette histoire, avoua-t-elle. C’était un de ces contes que les novices Jedi les plus âgés racontaient aux plus jeunes pour les effrayer… Il évoquait un ancien Jedi tombé du Côté Obscur de la Force, qui avait découvert une technique lui permettant de prendre possession du corps d’autrui. L’Ordre le traquait, mais il était impossible à arrêter, car les Jedi étaient ses proies… Ce qu’il ignorait, c’est qu’un fragment de leur être survivait quand il volait leur corps. Petit à petit, ces rémanences s’assemblèrent, le suivirent et finirent par être suffisamment fortes pour le faire prendre conscience de ses crimes. Horrifié par ce qu’il avait commis, le Jedi Obscur finissait par se donner la mort avec son sabre.
— Cela ressemble aux fables que l’on me racontait sur Aldérande, jugea Leia. Celles avec une morale à la fin.
— J’ai eu droit aux mêmes sur Polcaphran, signala Poldrei sans quitter des yeux Lysie Tavill. Mais il y a autre chose, non ?
L’ancienne apprentie Jedi acquiesça.
— Je croyais comme vous que ce n’était qu’une histoire. Mais un de nos formateurs nous a entendus alors que nous racontions cette histoire à une classe de novices plus jeunes. Et il nous a mis en garde. Le Voleur de Corps avait bel et bien existé et commis ses méfaits pendant près de neuf siècles.
Leia échangea un nouveau regard avec son frère.
— Je crois qu’on tient notre piste, estima Luke.
— Si l’Ordre Jedi a eu connaissance d’un tel cas, il est probable que l’Empereur s’y soit intéressé, estima Mara.
Poldrei fit mine de réfléchir.
— Une partie des archives du Temple ont été détruites quand Palpatine a anéanti l’Ordre, mais il a récupéré ce qui restait et en a fait le socle de ses archives personnelles. Je dispose d’une copie de ces documents dans un lieu sécurisé. Je pourrais ordonner une recherche ciblée.
— En tout cas, ça accrédite la thèse des clones, remarqua Solusar. S’il ne veut pas être confronté au même problème que le Voleur de Corps, investir une copie inerte de lui-même est une excellente solution.
— À brève échéance, souligna le Consul. De ce que j’en sais, les corps clonés présentent une résistance moindre aux ravages du temps que leurs équivalents naturels. Et le différentiel s’accroît à chaque fois que l’écart entre le donneur d’origine et le clone s’accroît, que ce soit d’un point de vue temporel ou au niveau des générations. C’est la raison pour laquelle l’Empire s’est vu contraint de diversifier ses modèles dès la fin de la Guerre des Clones, du fait de la disparition du donneur originel… D’autant que le résultat des travaux spaartis est souvent de bien moindre qualité que pour les produits de Kamino.
Il semble connaître son sujet, remarqua Leia avant de prendre la suite.
— Si l’on en croit cette histoire, un corps cloné est l’idéal, mais il pourrait bien ne pas être obligatoire. Palpatine pourrait se réincarner en n’importe qui – pourquoi pas en l’un d’entre nous.
— Tu as raison, approuva Luke. Je pense que vous n’êtes pas menacé, Excellence, ajouta-t-il en se tournant vers Poldrei, ni même vous, Tionne, en raison de votre présence limitée dans la Force. Mais l’hypothèse est à prendre au sérieux, en particulier pour Leia et moi. L’Empereur a toujours porté un intérêt particulier à notre famille… Et il y a à présent deux, bientôt trois de ses membres qui sont particulièrement vulnérables.
Le cœur de Leia manqua un battement.
— Tu penses que mes enfants sont en danger ?
— C’est un risque…
— C’est parfaitement le genre de choses dont serait capable Palpatine, estima Poldrei. Mais je crois qu’il ne s’y résoudrait qu’en dernier recours. Sa forme originelle est bien plus pratique pour gouverner, et je le vois mal être prêt à revivre toute une enfance et une adolescence… En l’absence de clones sous la main, cependant, il pourrait être tenté de se replier sur vos enfants.
Il se pencha légèrement en avant.
— Vous comprenez sans doute mieux pourquoi je dis qu’il faut le tuer pour de bon si nous en avons l’occasion…
Cette fois, Leia ne protesta pas, pas davantage qu’aucun des autres participants. Il a raison, admit-elle malgré sa répugnance à commanditer un assassinat. Nous n’avons pas d’autre solution pour ne plus vivre avec cette menace permanente…
— J’ai peut-être une solution pour ça, intervint Celric Tavill.
Se retrouvant aussitôt au centre de l’attention, il poursuivit :
— En fait, si l’Empereur utilise une technique liée à la Force pour transférer son esprit d’un corps à l’autre, il faut juste qu’il soit dans l’incapacité d’y faire appel au moment de sa mort.
Mara comprit une seconde avant elle où il voulait en venir.
— Tu parles de réutiliser la technique de Wayland ? Avec des ysalamiris ?
— Je sais que ça n’a pas trop fonctionné avec C’Baoth, mais peut-être que là…
— C’est une excellente idée, appuya Poldrei. À ceci près qu’elle est risquée. Avec les défenses que vous citiez, Jedi Solusar… Envoyer des Jedi privés de leurs pouvoirs dans une telle zone…
— Il faudra sans doute un soutien massif depuis les airs et au sol, admit l’ancien Jedi Obscur. Et d’autres Jedi en renfort.
— Nous sommes presque prêts pour le rituel de l’Appel de Force, indiqua Luke. Nous pourrions l’effectuer très vite.
Instinctivement, Leia consulta Poldrei du regard, et vit aussitôt qu’il avait eu la même idée. La résolution qu’elle vit dans les yeux du Consul faisait écho à celle qu’elle ressentait en elle.
— À vous de jouer, décida-t-il en parlant pour eux deux.

* *
*
En raison de son potentiel dans la Force, Leia devait participer, aux côtés de Luke, Mara, Celric, Lysie, Kam Solusar, Tionne et quelques autres à la création de l’Appel. Mais tandis que son frère prévenait par comlink les personnes qu’il attendait, Poldrei fit signe à la jeune femme de s’approcher de la baie d’observation devant laquelle il se tenait.
— Je voulais vous entretenir d’un sujet des plus importants, lui apprit-il à voix basse. L’un des aspects de cette guerre, j’en suis convaincu, sera la communication.
— Sans doute, oui…
— Avec l’Appel, notre entente va sans doute être révélée à Palpatine. Je pense donc qu’il est temps de la rendre totalement publique.
— Vous avez une idée sur la voie à suivre, j’imagine.
— On dirait que vous commencez à me connaître, s’amusa-t-il. Oui, en effet. Un entretien conjoint serait du meilleur effet.
Il s’interrompit quelques instants.
— Palpatine est vraisemblablement revenu d’entre les morts, et, dans ce cas, il détient un secret dévastateur pour votre image. La galaxie sait qui est votre frère, mais ignore tout de votre père…
— À l’exception de quelques personnes, souligna-t-elle avec un regard appuyé.
Il devait se douter qu’elle n’avait pas oublié le chantage dont elle avait fait l’objet quelques mois plus tôt à cause de son ascendance.
— Palpatine va le révéler, prédit-il sans tenir compte du reproche implicite. Sans doute pas directement, mais en faisant fuiter des informations, par exemple. Il le fera pour saper la confiance du peuple en vous et en votre frère. Nous devons donc prendre les devants et en parler avant lui.
Leia ne put cacher une brève grimace.
— Le résultat sera sensiblement le même… À moins que vous n’ayez là encore une stratégie en tête.
— J’y pense depuis quelques temps, avoua le Consul. Je dispose moi aussi d’un atout majeur : un journal écrit de la main même de Palpatine, où il couchait ses machinations à l’époque de la Guerre des Clones.
— Il a fait ça ? s’étonna Leia.
— Même un esprit aussi dérangé a sans doute besoin de coucher sur flimsi ses idées de temps en temps, répondit Poldrei avec un haussement d’épaules. L’ouvrage dispose de tous les éléments nécessaires pour prouver la duplicité du « Chancelier Suprême » lors de la crise séparatiste, et même avant. Je comptais le rendre public, au moins pour les parties ne touchant pas au secret stratégique… Mais il y a plus dans cet ouvrage : les différentes manipulations par Palpatine de votre père. Il ne lui a rien épargné, depuis le désastre de Jabiim à l’exécution de Dooku, en passant par la manipulation de son attachement envers votre mère.
Leia écarquilla les yeux.
— Palpatine connaissait notre mère ? s’étonna-t-elle.
Poldrei sembla tout aussi surpris.
— Bien sûr. Et depuis bien plus longtemps que votre père. Il était déjà sénateur depuis de nombreuses années quand elle a accédé au trône de Naboo. Elle lui a plus tard succédé à ce même poste…
Il n’y avait qu’une seule femme dans l’histoire récente qui correspondait aux éléments relatés par Poldrei. Et Leia connaissait son nom.
Padmé Amidala Naberrie.
Son cœur se serra sous le coup de l’émotion. C’était son père qui lui en avait parlé, bien sûr, dès son enfance. Il l’avait présentée comme un modèle à suivre, un idéal auquel elle s’était efforcée de ressembler en se lançant dans la représentation politique dès son plus jeune âge. Il avait même recruté une de ses anciennes assistantes, Sabé, comme tutrice pour Leia et Winter. Elle aurait dû se douter que Bail Organa n’avait pas agi innocemment…
Mon Mothma avait évoqué Amidala, elle aussi. La dirigeante de la Nouvelle République s’était étendue sur sa carrière écourtée par sa disparition brutale à la fin de la Guerre des Clones. Une mort que l’Empire avait attribuée aux Jedi, version dont la représentante de Chandrila avait toujours douté.
Elle avait hâte d’en parler à Luke. Cette fois, la surprise viendra de moi, et non l’inverse…
Poldrei devrait avoir perçu son trouble, car il s’était tu et l’observait en silence. Elle se fendit d’un sourire diplomatique.
— Vous disiez donc que vous aviez des preuves…
— Oui, effectivement, reprit-il aussitôt. Des preuves de la duplicité de Palpatine, mais aussi des manipulations déployées pour faire d’Anakin Skywalker une arme Sith. Avec ces éléments, nous pouvons présenter votre père comme une victime emblématique des intrigues de Palpatine, et retourner la situation à notre avantage.
— Vous voulez lui retirer toute part de responsabilité ? s’étonna Leia.
— Je n’y parviendrai pas, concéda le Consul. Mais je ferai de mon mieux.
La jeune femme ne savait pas vraiment ce qu’elle devait en penser. Une part d’elle espérait que Poldrei avait raison d’accomplir cette démarche, mais l’autre ne pouvait oublier les crimes de Vador – et en particulier le fait qu’il s’était tenu sur la passerelle de l’Étoile de la Mort lorsqu’elle avait anéanti Aldérande.
— L’absoudre et tout rejeter sur Palpatine reviendrait à exonérer de responsabilités de nombreux autres criminels…
— Nous voulons mettre un terme à cette guerre. Il y aura plusieurs moyens d’y parvenir, et l’un d’eux sera de favoriser les défections au sein du camp adverse. Les officiers ne déserteront pas s’ils savent que la cour martiale les attend après nous avoir rejoints. Donnons-leur une excuse, jouons sur leur fierté et leur orgueil – ils auront du mal à tolérer d’avoir été menés ainsi par le bout du nez, je peux vous le garantir – et nous aurons moins d’adversaires en face de nous. Je vous l’ai dit, cette guerre passe aussi par la communication.
Leia comprenait cette stratégie, mais elle ne pouvait pas l’approuver sans réserve.
— Nous procéderons comme vous le souhaitez pour Vador. Mais pour les officiers, je préconise une évaluation au cas par cas. La Nouvelle République a déjà absous ceux qui font partie de la Fédération aujourd’hui, mais il reste dans le camp d’en face des responsables de massacres de civils. Qu’ils se rendent ou pas, je veux qu’ils répondent de leurs actes.
Poldrei la contempla pendant quelques longues secondes d’un regard indéchiffrable avant de donner son accord d’un bref signe de la tête.
Leia resta encore là pendant quelques instants avant de rejoindre son frère et les nouveaux arrivants. Elle en connaissait quelques-uns pour les avoir croisés, à un moment ou un autre de sa carrière au sein de la Rébellion et de la Nouvelle République. Corran Horn, revêtu de la combinaison de vol verte de la CorSec qui lui servait d’uniforme ; Kyle Katarn, la barbe bien taillée, son éternel blaster Bryar à la ceinture ; Keyan Farlander, pilote lui aussi, le seul, avec Wedge Antilles, à avoir survécu aux batailles de Yavin, Hoth et Endor. Tous trois sensibles à la Force. D’autres nouveaux venus arboraient une armure élégante, similaire à celle de Celric Tavill ; des Protecteurs Impériaux, venus tout droit de leur base voisine de Rhen Var. La question de la distinction entre les deux groupes n’était pas encore tout à fait réglée, mais pour l’heure ils allaient agir ensemble, à l’unisson.
Luke fit signe à sa sœur d’approcher pour qu’elle prenne place à ses côtés.
— Bien, nous sommes tous prêts, annonça-t-il alors.
Sa voix était résolue. Leia savait qu’il avait beaucoup médité ces derniers jours, jusqu’à trouver une piste lui indiquant comment exécuter l’Appel de Force. Il les positionna en cercle et leur demanda de se tenir la main pour garder un contact physique venant renforcer le lien mental qu’ils devaient créer.
Alignez-vous sur mon esprit, semblait leur dire Luke à travers la Force. Fermant les yeux pour se concentrer, Leia obéit. Elle sentait le calme et la détermination de son frère, et des sentiments nécessaires qui naissaient peu à peu chez les autres participants, elle y compris. Peu à peu, la jeune femme prit conscience que ses perceptions s’accroissaient, jusqu’à lui permettre de ressentir tous les occupants de la station Exis.
Mais ils semblaient bien effacés par rapport à ceux qui initiaient l’Appel. Petit à petit, leur puissance grimpait, leur pouvoir s’amplifiait sous l’effet de la méditation. Et Luke était leur guide dans cette épreuve. Leia réalisa alors que son frère était devenu ce que ses maîtres avaient souhaité faire de lui : le premier des nouveaux Jedi, le guide d’une nouvelle génération d’utilisateurs de la Force.
C’était lui qui composait le message qui allait être lancé, y adjoignant tout son espoir de ne plus être seul, sa volonté de rétablir l’Ordre comme un rempart contre les Ténèbres et de reprendre la lutte contre le dernier des Sith.
Soudainement, alors que leur concentration à tous atteignait son paroxysme, Luke donna le signal, et l’Appel fut émis.



L2-D2 a écrit: tu construis bien la relation entre Poldrei et sa fille! :jap:

Merci ! Et l'évolution n'est pas achevée ! :cute:

L2-D2 a écrit:Et pour les portraits, je ne pensais pas que celui de Catlin serait de la partie, signe de son importance à venir... ? :think:

C'est celle qui aura le moins d'importance dans la suite, mais je devais quand même réaliser son portrait pour une autre raison. :sournois:
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Messagepar mat-vador » Dim 06 Mar 2022 - 12:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Un plan est donc mis au point pour attirer Palpatine dans un traquenard mais ça m'étonnerait qu'il s'y laisse facilement prendre :roll: . En tout cas, ça fait plaisir de voir tous ces gens collaborer pour précipiter sa chute :wink: !

Quand à l'opération propagande visant à discréditer l'Empire des Ténèbres, je suis curieux de voir si cela portera ses fruits :P !

La suite :oui: !
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Messagepar L2-D2 » Dim 06 Mar 2022 - 19:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 43 lu !

J'ai déjà dit que tes Chapitres étaient passionnants ? :P Parce qu'ici, c'est une nouvelle fois le cas ! Et c'est le cas, autant dans la première partie, avec un Poldrei stratège et des prédictions qui annoncent, justement, une partie des motivations de Palpatine dans la trilogie de L'Empire des Ténèbres... mais ça, c'est avant la seconde partie, entre la tactique de Poldrei (et la communication autour de Vador s'annonce passionnante à lire, j'espère que nous y aurons droit ! :love: ), la révélation à Leia de l'identité de sa mère (double :love: ) et l'Appel de Force qui est lancé (triple :love: ) ! Comme on dit, tu fais feu de tout bois !

Et au milieu de tout cela, des petits détails de rien du tout mais qui montre toute la cohérence de ton univers, entre la légende du Voleur de Corps et Sabé qui a été au service de la famille Organa pour faire office de tutrice à Leia. C'est tellement bien trouvé (et à la fois tellement évident quand on y pense) qu'on dirait que ça faisait vraiment partie de la chronologie Légendes (et si ce n'était pas le cas, et bien, cela aurait dû !).

Curieux de lire le prochain Chapitre du coup, vu ce que tu en disais un peu plus haut ! Vivement la suite ! :oui:

Ah, dernière chose, une légère coquille sur le nom de Celric ici :
Jagen Eripsa a écrit: — J’ai peut-être une solution pour ça, intervint Celric Poldrei.

A moins qu'il ne s'agisse d'un twist à venir ? :siffle:

Et tiens, je suis curieux de ce que tu sous-entends sur la raison du portrait de Catlin du coup ! :think:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 08 Mar 2022 - 20:27   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux ! :jap:

mat-vador a écrit:Un plan est donc mis au point pour attirer Palpatine dans un traquenard mais ça m'étonnerait qu'il s'y laisse facilement prendre :roll: .

On a juste une ébauche, une première pierre de l'édifice... Le chemin sera encore long avant que ne se présente une opportunité. :sournois:

L2-D2 a écrit:Et au milieu de tout cela, des petits détails de rien du tout mais qui montre toute la cohérence de ton univers, entre la légende du Voleur de Corps et Sabé qui a été au service de la famille Organa pour faire office de tutrice à Leia. C'est tellement bien trouvé (et à la fois tellement évident quand on y pense) qu'on dirait que ça faisait vraiment partie de la chronologie Légendes (et si ce n'était pas le cas, et bien, cela aurait dû !).

Pour Sabé, c'est dans le Legends, je l'ai découvert par hasard en écrivant le chapitre... :D

Concernant le Voleur de Corps,
Spoiler: Afficher
les lecteurs de la trilogie Dark Bane auront peut-être reconnu Set Harth. C'est le passage du chapitre qui a été le plus difficile à écrire... D'après le Wookiee, Set Harth est toujours en vie à l'époque de la Guerre des Vongs - et donc a fortiori lors de la période traitée dans la Fédération Impériale. Seulement, cela me semblait assez incohérent par rapport à l'histoire de l'holocron de Dark Andeddu. Dans l'épilogue du troisième tome de la série Dark Bane, Harth souligne à quel point l'objet lui est précieux... Or Quinlan Vos et Tol Skorr le retrouvent sur Korriban, abandonné... J'ai donc construit cette légende Jedi pour créer une cohérence entre ces deux éléments et quelques autres qui touchent à la technique du Transfert d'Essence. :jap:


L2-D2 a écrit:A moins qu'il ne s'agisse d'un twist à venir ? :siffle:

Non, juste une simple erreur de relecture :transpire: Merci ;)

L2-D2 a écrit:Et tiens, je suis curieux de ce que tu sous-entends sur la raison du portrait de Catlin du coup ! :think:

Il faudra attendre longtemps pour le découvrir ! :D
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Messagepar sam sanglebuc » Jeu 10 Mar 2022 - 6:29   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Je me perds un peu dans les noms, il m'arrive de louper un chapitre.
Je ne suis pas un grand fan de Palpy cloné, je n'aime pas les Vong truc (pas vérifié l'orthographe !).
Mais je me régale des personnages, de leur profondeur, des sentiments, de leurs évolutions.

Merci !
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 10 Mar 2022 - 15:29   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci pour ton retour Sam ! C'est vrai que l'histoire est complexe, et pas toujours facile à suivre, mais j'espère que ça s'arrangera quand il sera possible de tout lire d'un trait. :cute:

sam sanglebuc a écrit:Je ne suis pas un grand fan de Palpy cloné, je n'aime pas les Vong truc (pas vérifié l'orthographe !).

Je n'en suis pas forcément très fan non plus... Mais contrairement à d'autres aspects plus secondaires de l'univers Legends qui n'ont pas été trop repris ailleurs (au hasard, les ouvrages de Barbara Hambly ou L'Étoile de Cristal), L'Empire des Ténèbres et le Nouvel Ordre Jedi ont un rôle essentiel et de nombreuses références y sont faites ailleurs. Donc impossible d'y couper... Mais j'espère que le résultat vaudra quand même le coup. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 13 Mar 2022 - 23:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et voilà la suite !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 44

L’Appel.
C’était l’une de ces ondes qui résonnaient dans la Force à travers la galaxie entière. Les êtres sensibles la percevaient tous, à des degrés divers, mais seuls ceux qui avaient été initiés à l’utilisation de cette énergie universelle étaient en mesure d’en percevoir le sens. Il avait souvent été des plus sombres au cours des dernières décennies. L’anéantissement de l’Ordre Jedi, puis la destruction d’Aldérande avaient été accueillis avec effroi par ceux qui avaient perçu la douleur des chevaliers massacrés et des habitants exterminés. Mais cette onde-ci était différente. Les sentiments qu’elle véhiculait étaient le courage face à un ennemi implacable, l’espoir de voir arriver des jours meilleurs. Luke, Leia, Celric, Lysie, Corran, Piotr et tous les autres en appelaient aux autres Jedi pour se dresser face à cet Empire des Ténèbres, afin de lui porter un coup fatal.
Un tel message n’avait pas été entendu par les serviteurs de la Lumière depuis plus de mille ans.
Mais il fut reçu.

* *
*

Jadis, pendant la Guerre des Clones, Arkinnea, planète isolée des Régions d’Expansion, avait été le théâtre de combats des plus violents entre l’armée séparatiste et les forces de sécurité locales. Les horreurs s’étaient accumulées et poursuivies, même après la cessation officielle des hostilités. Aujourd’hui, toutefois, la paix était de retour. Le gouvernement d’Arkinnea s’était tenu aussi éloigné que possible des luttes entre les Rebelles et l’Empire. Il n’avait pas officiellement adhéré à la Nouvelle République et espérait encore passer au travers des foudres de l’Empereur Ressuscité.
Les humains qui composaient la majeure partie de la population d’Arkinnea oubliaient souvent qu’ils n’étaient pas les seuls êtres pensants de la planète. Bien avant leur arrivée, les Yunus vivaient déjà dans les vastes forêts et les vallées montagneuses des régions septentrionales. Mais il existait également, dans ces régions peu peuplées, d’autres habitants que ces primates tribaux : une petite communauté de colons qui vivait là une existence paisible et discrète. Les rares Arkinnéens au fait de leur existence les prenaient pour un de ces groupes religieux autonomes nés au lendemain de la Guerre des Clones pour expurger par la prière les traumatismes subis pendant le conflit. Cette version, les habitants de la colonie l’avaient fait leur, car elle était assez proche de la réalité pour servir de couverture commode à leur véritable identité.
Dans les terres isolées d’Arkinnea, un groupe de Jedi survivait.
La plupart n’étaient que des initiés lorsque l’Ordre 66 avait été déclenché ; des membres du Clan des Chauves-Faucons, l’un des nombreux groupes de disciples que les Jedi entraînaient à l’époque de leur chute. Même s’ils étaient aujourd’hui adultes, leur formation restait sommaire, en dépit de la présence à leurs côtés de deux utilisateurs de la Force plus aguerris.
Chase Piriu était la plus jeune. Padawan sans maître trente ans plus tôt, elle avait su protéger ses cadets pendant le périple qui les avait menés là. Ce matin-là, elle travaillait aux champs, menant l’attelage afin de semer une parcelle de céréales en vue de la récolte du printemps suivant.
Elle sentit soudainement l’Appel s’imposer à elle et s’arrêta net, si bien que le draught qui tirait le semoir la heurta de plein fouet. Elle jura sous le coup de la douleur, avec des termes peu dignes d’un Jedi. Elle allait réprimander le conducteur, mais vit que Kennan était aussi troublé qu’elle.
— Tu le sens, toi aussi ? lui demanda-t-elle.
Il acquiesça.
— Je n’ai jamais perçu ça, avoua Kennan. Je n’ai aucune idée de ce que ça peut être. Et toi ?
Elle hocha la tête, avant de se concentrer plus intensément sur ce qu’elle percevait.
— Je dirais que c’est une sorte de… de message. Un rendez-vous pour les Jedi… Des noms… Des coordonnées…
— Un piège des Inquisiteurs ? s’inquiéta Kennan.
— Je ne sais pas, répondit Chase.
Son cœur lui soufflait que non.
— Il faut que j’en avise le Maître, déclara-t-elle.
Laissant là l’attelage, Chase se dirigea vers le petit ensemble de bâtiments, au milieu des champs, qui était son foyer depuis trois décennies. Les ruines de l’ancien Temple avaient été relevées pour accueillir l’espace d’habitation : quelques cellules individuelles, une pièce de vie, une cuisine et des sanitaires. Les autres structures étaient essentiellement dédiées au stockage des récoltes et du matériel de l’exploitation.
Sur la terrasse ombragée aménagée à l’étage du refuge, une silhouette massive contemplait l’horizon. Le Maître était, comme à son habitude à cette heure de la journée, en pleine phase de méditation. Il était étrange de le voir ainsi, si paisible, alors qu’il pouvait faire preuve d’une férocité incroyable au combat ou d’une ardeur sans égale aux travaux de la ferme. Mais tel était K’Krukh : le seul véritable Jedi des lieux, incarnation vivante des paradoxes de l’Ordre défunt – ou presque.
Le Whipid entrouvrit ses yeux jaunes lorsqu’il sentit qu’elle grimpait les marches le menant à lui.
— Chase, la salua-t-il. Tu as réagi rapidement.
— Vous l’avez perçu, vous aussi, comprit-elle aussitôt.
Il acquiesça doucement, sans cesser d’observer l’horizon.
— Comme tous les êtres sensibles à la Force dans cette galaxie, dit-il d’une voix grave mais aussi basse qu’un murmure.
— C’est un message…
— Le signal que j’espérais percevoir un jour. Celui du retour des Jedi.
La jeune femme frissonna.
— Je n’ai pas tout compris, avoua-t-elle, mais j’avais ce nom en tête… Celui de Skywalker… L’Élu…
— Non, pas lui, trancha K’Krukh. Ce n’était pas sa présence, même si elle y ressemblait… Mais il y avait aussi un sentiment d’urgence. Un appel à l’aide, à l’unité des Jedi pour vaincre les Ténèbres.
Il se leva tout en souplesse malgré son corps imposant, jusqu’à dominer de plusieurs têtes Chase qui tordit le cou pour continuer à le regarder dans les yeux.
— Quand nous sommes arrivés ici, il y a trente ans, nous étions un groupe en déshérence à la recherche d’un refuge où panser nos plaies. J’ai souvent songé à reprendre la lutte, même si mon esprit n’aspirait qu’à la paix. Mais j’étais persuadé que nous ne ferions que nous livrer au massacre, sans le moindre bénéfice pour la galaxie. À présent… À présent, je crois que l’heure est venue. J’irai. Mais je ne contraindrai personne à m’accompagner.
Chase approuva la résolution de son maître d’un hochement de tête songeur.
— Il y a trente ans, j’étais encore une enfant, une padawan sans maître qui venait de voir sa vie s’effondrer. Et tous les autres n’étaient que des novices incapables de se défendre dans une galaxie voulant leur mort. Vous avez fait ce qu’il fallait pour nous permettre de survivre. Je ne vous en remercierai jamais assez.
K’Krukh eut un sourire triste dont elle devina sans peine la signification. Si le Maître s’astreignait ainsi sans relâche à la méditation, c’était pour tempérer les ardeurs guerrières de son espèce. Ces réflexes et cet instinct qui avaient été des plus utiles pour venir à bout des nombreux dangers rencontrés après le retournement des clones contre les Jedi, mais qui avaient aussi marqués durablement les jeunes novices et elle-même lorsqu’ils y avaient assisté.
Un sentiment d’excitation depuis longtemps enfoui naquit dans le cœur de Chase. Depuis trente ans, ils se cachaient, restreignant au maximum leurs contacts avec le monde extérieur. Ils ne posaient aucune question aux rares personnes qu’ils croisaient, afin d’éviter d’en susciter en retour. Des informations leur avaient été transmises, dans les premiers temps, par un capitaine impérial ayant servi aux côtés de K’Krukh pendant la Guerre des Clones. Taron, c’était son nom, s’était arrangé pour leur livrer pendant un temps le matériel nécessaire pour établir leur petite colonie. Mais il avait cessé un jour tout contact, sans qu’ils sachent ce qui avait bien pu lui arriver. Depuis, seule la Force leur transmettait parfois quelques humeurs, le plus souvent chargées de morts et de tristesse.
Mais elle se sentait prête, malgré tout, à faire face aux défis qui s’annonçaient.
— Je viendrai aussi, dit-elle à K’Krukh.
Le Whipid acquiesça.

* *
*

À quelques secteurs de là, le bruit de lames s’entrechoquant troublait la tranquillité d’une forêt en pleine renaissance printanière. Le tintement, métallique, n’avait rien à voir avec le bourdonnement des sabres-lasers. Il n’était pas non plus exactement à celui d’armes traditionnelles en duracier. Ce métal-là était bien plus rare, bien plus précieux, et typique des lieux. Il s’agissait de beskar, et la planète était Mandalore, l’indomptable foyer des guerriers les plus redoutés de la galaxie.
Sur un millier de mondes gardant les stigmates de leurs attaques passées, le nom des Mandaloriens était encore craint, et les figures casquées figuraient encore en bonne place dans le registre des croque-mitaines redoutés par les enfants. Mais il y avait longtemps que les Mandaloriens ne se prêtaient plus au jeu des conquêtes ; ils se louaient, plutôt, au plus offrant, pour servir les ambitions des autres et faire vivre les leurs en paix sur leur monde resté sauvage.
Mandalore avait souffert de l’occupation impériale, et la libération cinq ans plus tôt de la planète avait été acquise de haute lutte. À Kyrimorut plus qu’ailleurs, on ressentait un véritable soulagement à l’idée de s’être débarrassés de cette tutelle indésirable et potentiellement mortelle. Les habitants avaient été contraints, des années plus tôt, d’abandonner leur foyer pour une longue errance.
Rien d’étonnant à cela. L’Empire se méfiait des Mandaloriens, mais il haïssait plus encore les déserteurs clones – en particulier ceux qui s’obstinaient à contrecarrer ses projets.
Fort heureusement, le clan Skirata avait toujours su disposer des ressources nécessaires pour survivre. À présent, le baslan shev’la – l’éparpillement pour mieux revenir – était achevé, et l’heure était venue de vivre en paix.
Selon la définition qu’en avaient les Mandos, bien sûr.
L’apprentissage du maniement du beskad – le sabre mandalorien – en faisait partie. C’était aujourd’hui un père qui enseignait la manœuvre à ses deux jeunes fils approchant la dizaine. Des gamins grands pour leur âge, mais bien moins que leur père solidement bâti. Ils attaquaient néanmoins avec la férocité d’une meute de kaths.
— Bien, comme ça ! encouragea le père en contrant du revers de sa lame un assaut particulièrement réussi. Jurkadir ! Kadiilir !
Les jeunes combattants n’avaient pas besoin de se le faire dire pour poursuivre leur attaque. Mais les plus jeunes membres du clan reprirent les mots en cœur, en criant ou en babillant selon leurs capacités. Quelques-uns des adultes les imitèrent en riant.
Bardan Jusik, quant à lui demeurait calme. Il observait d’un œil d’expert le duel, cherchant à déterminer les forces et les faiblesses de chacun. Il n’y avait pas réellement de maître d’armes au sein du clan – les Mandaloriens savaient tous manier une multitude d’objets destructeurs, en particulier quand ils étaient d’anciens soldats clones – mais c’était lui qui se chargeait de l’entraînement au bes’kad. Une mission plus qu’adaptée à son passé d’ancien Jedi.
Il faut qu’ils raffermissent un peu leur garde, nota-t-il mentalement en voyant les jeunes trembler. Le beskad était bien plus lourd qu’un sabre laser, et l’entraînement durait depuis déjà vingt minutes…
Soudain, le père comme les fils se figèrent, sous le regard inquiet des spectateurs. Seul Bardan ne fut pas surpris, car il avait perçu au sein de la Force la même perturbation qu’eux.
Venku se tourna vers lui.
— Que se passe-t-il, ba’vodu ?
Il n’a sans doute perçu que l’idée générale du message, comprit Jusik. En tant que fils d’un soldat clone et d’une Jedi, Venku avait un potentiel tout à fait respectable d’utilisateur de la Force, mais il ne l’avait jamais aiguisé comme l’aurait fait un membre de l’Ordre. Bardan ne lui avait enseigné que quelques rudiments, des astuces à même de le tirer d’un mauvais pas. Discrètement, bien sûr. Nul au sein du clan ne tenait à ce que la nouvelle de l’existence de Mandos dotés de tels pouvoirs se répande.
Les visages des membres du clan se tournèrent vers lui ; ceux des derniers membres survivants de la vieille génération, ceux des plus jeunes qui ne comprenaient pas grand-chose à la scène, et ceux de sa génération à lui : ses frères et sœurs adoptifs et leurs conjoints. C’étaient eux qui semblaient les plus inquiets.
— Bard’ika
La voix soigneusement contrôlée d’Ordo fit monter d’un cran la tension de Bardan. En tant que chef de clan, il prenait particulièrement à cœur tout ce qui pouvait les menacer et en faisait une affaire personnelle.
Comment leur dire que les Jedi sont de retour… ?
Tous ici avaient souffert, d’une façon ou d’une autre, à cause de l’Ordre et de ses actes. Ils savaient, bien sûr, qu’un Jedi nommé Skywalker s’était levé contre l’Empire… Le Mand’alor Shysa en avait d’ailleurs dit le plus grand bien. Mais c’était bien de la renaissance des Jedi en tant que groupe qu’il était question, cette fois, et la nouvelle ne ferait ici que peu d’heureux.
Quant à celle du retour de l’Empereur, elle serait encore plus mal perçue.
Mais Bardan sentit soudainement dans le message un détail qui lui permit de se réjouir. Une présence familière, bien qu’il n’y ait pas été confrontée de longue date.
— Que se passe-t-il ? insista Ordo.
L’ancien Jedi sourit.
— Scout est vivante.

* *
*

Si l’Appel avait amené le silence sur Mandalore, il provoqua un grand fracas dans l’atelier de réparation Ormanda.
L’endroit était le seul point de dépannage de speeders à deux cent cinquante kilomètres à la ronde dans cette région, la moins peuplée de la planète Lant, aux confins de l’espace Hutt. Les clients ne pouvaient donc pas trop faire les difficiles, mais ce n’était pas une raison pour les faire fuir, jugea le propriétaire des lieux en grimaçant.
Le vacarme avait été celui d’un coffre à outils basculant pour renverser tout son contenu métallique sur un sol carrelé. Il l’avait fait tomber en se relevant brusquement lorsqu’il avait senti la manifestation de la Force, un vieux réflexe datant des années où il était traqué par les serviteurs de l’Empire.
Massant la bosse naissante sur son crâne, Jax Pavan réfléchit au message qu’il venait de percevoir.
En tant que fugitif Jedi, il avait été l’un des premiers à s’opposer à l’Empire, trois décennies plus tôt. Un combat qui lui avait coûté cher, très cher. Jax avait souhaité incarner un espoir dans la lutte contre la tyrannie naissante, mais la galaxie n’y était pas prête. Combat après combat, il avait fini par comprendre que sa lutte causait plus de dommages qu’elle n’en réparait.
L’ancien Jedi s’était donc décidé à devenir un fugitif. Il n’avait pas eu besoin de changer de nom – le sien était très commun, après tout – mais s’était réfugié dans ce secteur isolé, où l’Empire n’avait jamais établi qu’une présence symbolique, pour y construire une nouvelle vie, simple et anonyme. En attendant un signe du destin pour reprendre le combat.
Il avait cru le moment venu, dix ans plus tôt, après la destruction d’Aldérande. La Rébellion gagnait en force, et la rumeur prétendait qu’un Jedi se battait à ses côtés et avait anéanti l’Étoile de la Mort impériale. Jax s’était préparé à rejoindre le mouvement quand il avait eu vent du nom de ce combattant prodige.
Luke Skywalker.
Son enthousiasme s’était aussitôt transformé en méfiance. Anakin Skywalker avait été l’un de ses amis, au Temple, pendant leur adolescence. Mais Jax savait également – et il était sans doute l’un des rares dans ce cas – que Skywalker était devenu Dark Vador, l’âme damnée de l’Empereur et le meurtrier de nombre de ses camarades.
Il s’était donc résigné à rester dans l’ombre, à attendre que la situation évolue, que d’autres Jedi se manifestent.
Il s’était réjoui, comme d’autres, de la bataille d’Endor et de la chute de l’Empire, et avait alors songé que le moment était idéal pour que vienne le retour des Jedi. Mais rien ne s’était produit, et Skywalker continuait à être présenté comme le seul membre de l’Ordre.
Jusqu’à aujourd’hui.
Jax avait clairement perçu d’autres présences, à la source de l’Appel – des présences lumineuses et pas obscures, comme il aurait pu le craindre. Il pouvait bien s’agir d’un nouveau piège… Mais son cœur lui soufflait que non, et il aspirait à le croire.
Des bruits de pas précipités derrière lui annoncèrent l’arrivée de sa fille dans l’atelier.
— Papa ! Tu n’as rien ?
Il se retourna et vit une réelle inquiétude dessinée sur les traits fins du visage de Tala. Il se demanda si elle avait ressenti quelque chose. Elle n’était pas formée à l’usage de la Force, ce qui était la meilleure des précautions pour éviter d’attirer l’attention des Inquisiteurs et autres chasseurs de Jedi. Il ignorait même si elle y était sensible.
— Non, tout va bien…
Elle avait seize ans, à présent, et affichait toujours cet air de détermination tranquille qu’elle avait fait sien. En la voyant, Jax ne pouvait jamais s’empêcher d’avoir une pensée pour la femme à qui Tala devait son nom. Il se demanda comment elle aurait réagi en recevant le message de Skywalker.
En continuant le combat, décida-t-il quelques instants plus tard. Elle-même ne l’avait jamais cessé, après tout, même si cela lui avait coûté la vie.
Très bien, Laranth, lui répondit-il dans ses pensées. C’est reparti…

* *
*

L’Appel n’avait pas touché que des Jedi retranchés sur des mondes reculés. D’autres s’étaient au contraire fondus dans les plus grandes cités de la Galaxie, à la recherche du manteau protecteur que pouvait constituer une foule grouillante au sein de la Force.
Dans l’un des plus profonds canyons de Nar Shaddaa, une frêle silhouette tendait la main en direction des passants affairés, en quête d’une aumône salutaire que bien peu donnaient. Dans ce quartier parmi les plus pauvres de la Lune des Contrebandiers, il était risqué de montrer qu’on avait des crédits, sous peine de se faire soulager plus ou moins délicatement de toutes ses économies. La charité n’en valait pas la peine, tout simplement, en particulier pour aider quelqu’un qui semblait aux portes de la mort.
Mais l’heure du trépas n’était pas encore venue pour Vima Da-Boda. Elle avait encore tant à expier, tant de remords concernant son passé de Jedi et les erreurs qu’elle y avait commises…
Héritière d’une longue lignée de serviteurs de la Force vieille de quatre millénaires, Vima avait quitté l’Ordre Jedi des décennies avant la Guerre des Clones, en quête d’une rédemption pour des crimes commis au nom d’une vengeance familiale. La nouvelle du massacre de ses anciens condisciples l’avait convaincue de rester cachée du reste de la galaxie, ce qu’elle avait plutôt bien réussi à faire sur Nar Shaddaa, à l’exception d’un court séjour dans les mines de Kessel qui lui avait été imposé trois ans plus tôt.
Dans les rues de la Lune des Contrebandiers, plus personne ne lui prêtait attention, ce qui lui laissait tout le temps nécessaire pour méditer à sa guise, à l’abri de tout soupçon.
Les journées se suivaient et se ressemblaient, mais ce jour-là… Ce jour-là, elle accueillit comme une révélation le message venu de la Force. Ses pouvoirs n’étaient plus que l’ombre de ce qu’ils avaient pu être, et néanmoins Vima une vérité majeure qui serra d’émotion son vieux cœur fatigué.
— Jedi… murmura-t-elle. Les Jedi sont de retours…

* *
*
L’Appel atteignit chacun des mondes de la galaxie, à la recherche de ceux qui pourraient le percevoir. Des Jedi qui s’ignoraient et d’autres qui se cachaient le reçurent, parfois sans le comprendre. Il redonna de l’espoir à un orphelin coruscanti qui observait depuis la fenêtre de sa chambre les vaisseaux de débarquement amenant de nouveaux stormtroopers prendre possession de sa planète. Un autre garçon abandonné, au fond des mines de Kessel, y vit la promesse d’un avenir meilleur. Sur Mon Calamari, une diplomate emplie d’inquiétude pour l’avenir de son peuple et de la Nouvelle République y puisa le courage d’avancer. Sur Anoat, ce qui semblait n’être qu’un arbre solitaire, ombrageant une tombe anonyme, frémit soudainement sans qu’il y ait le moindre brin de vent. Dans les plaines de Barab, les canyons de Kiffu, la forêt de Kashyyyk ou les jungles de Vinsoth, il fut reçu par des êtres sensibles heureux d’y voir le retour de la Lumière.
Mais ils n’étaient pas les seuls à l’écoute.
Le message parvint jusqu’au cœur ténébreux de la galaxie, ignorant les étoiles, nébuleuses et trous noirs qui étaient autant de formidables obstacles à la navigation spatiale comme s’ils n’existaient pas.
Assis sur son trône, au cœur de la Citadelle construite en son honneur, l’Empereur Palpatine ouvrit les yeux, une pensée emplissant soudainement son esprit.
Ils sont de retour.
Une rage ardente l’envahit. S’il y avait bien une chose que Palpatine n’avait jamais supporté, c’était l’échec. Il y avait renoncé dès l’enfance, et plus encore à compter du jour où il s’était engagé sur la voie du Côté Obscur. Toujours aller de l’avant, saisir la moindre opportunité et ne pas céder le moindre pouce face à ses objectifs : c’étaient là les maîtres-mots de son existence de politicien et d’apprenti Sith. Il y était toujours resté fidèle, sachant tirer parti même de ses pires revers. Le coup du sort subi lors du blocus de Naboo, par exemple, avec la perte de son premier apprenti, avait été contrebalancé par la découverte d’Anakin Skywalker, la clé de son succès postérieur.
Skywalker… Skywalker avait été son premier échec, mais il ne l’avait compris que trop tard, dans sa chute mortelle au-dessus d’Endor. Le grand Dark Vador n’avait été qu’une coquille d’acier autour d’un cœur faible, incapable de se détourner complètement de ses faiblesses de tempérament – celles-là même que lui, Palpatine, avait exploitées pour le faire basculer.
Sa trahison avait provoqué une deuxième défection, à laquelle il aurait également dû s’attendre. Celle de l’Empire. L’annonce de son trépas avait provoqué la dislocation d’un régime qui aurait dû durer au moins mille ans. Les choix qu’il avait fait pour faciliter son emprise sur le trône s’étaient retournés contre lui : en l’absence d’héritiers et d’une hiérarchie forte, les seigneurs de guerre et les Moffs s’étaient émancipés. À présent, certains reniaient même jusqu’à son héritage…
Et voilà que l’Ordre Jedi semblait sur le point de renaître. Des trois échecs, c’était peut-être le plus douloureux. Il avait fallu mille ans aux Sith pour réémerger après leur quasi-extermination sur Ruusan… Et voilà que leurs ennemis séculaires lançaient un appel pour se réorganiser, à peine trois décennies après l’Ordre 66 !
S’il avait écouté son cœur, Palpatine aurait déchaîné une tempête de Force à travers la galaxie pour exterminer tous les êtres qui risquaient, un jour, de représenter un obstacle à sa domination éternelle.
Mais il n’était pas l’homme qui avait renversé l’Ancienne République pour rien. Depuis plus de cinq ans à présent, il revoyait ses plans et préparait ses forces pour ne pas être pris au dépourvu le moment venu.
Skywalker était mort. Ses enfants… Oui, ses enfants avaient un potentiel intéressant, mais ils étaient aussi de dangereux idéalistes. Peut-être seraient-ils des recrues intéressantes s’il parvenait à les faire basculer comme leur père avant eux… Mais ils pouvaient aussi être beaucoup plus dangereux ainsi. L’avenir lui montrerait comment procéder. Dans le pire des cas, il lui restait Sedriss, bien moins menaçant comme « apprenti » factice, puisqu’il ne comptait pas céder un jour son rang de maître Sith.
L’Empire allait quant à lui devoir être rebâti sur de nouvelles fondations. Il avait sans doute agi trop vite, reprit trop d’éléments de l’Ancienne République pour garantir une parfaite loyauté du régime. La nouvelle mouture serait entièrement tournée vers le Côté Obscur. Il n’y aurait plus besoin de faux-semblants, de hiérarchie et de cour : seulement de la Force, pliée à la volonté du maître de la galaxie.
Quant aux Jedi… Ils se rassemblaient, apparemment, pour un nouveau conclave. Un exercice dangereux en temps de guerre, comme l’avaient appris par le passé les maîtres, chevaliers et apprentis réunis sur Deneba, Katarr ou Dantooine.
Palpatine se faisait fort de rafraîchir la mémoire de leurs lointains successeurs. Il activa l’un des commutateurs de son trône, destiné à ouvrir une liaison directe avec son équipe personnelle de concepteurs. L’image d’Umak Leth apparut sur un écran suspendu, à une dizaine de mètres de là. L’ingénieur s’inclina autant que son impressionnante bedaine le lui permettait.
— Maître, salua-t-il de sa voix obséquieuse.
Palpatine n’avait pas de temps à perdre en formules de politesse. Plus maintenant.
— Je veux que le Canon Galactique soit prêt dans une semaine, décréta-t-il, implacable. Nous avons une cible, à présent.
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Messagepar Alfred M. » Lun 14 Mar 2022 - 11:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Je pense qu'on attendait tous ce chapitre avec impatience pour voir qui tu ferais revenir. Surpris de revoir Pavan (mais bon je lis des fanfics qui doivent influencer mon jugement :transpire: ) mais ça amene forcément des questions sur son équipe. Quoiqu'il en soit on est pas déçu.

Jagen Eripsa a écrit:Il redonna de l’espoir à un orphelin coruscanti qui observait depuis la fenêtre de sa chambre les vaisseaux de débarquement qui emmenaient de nouveaux stormtroopers prendre possession de sa planète.


J'imagine que tu parles de Jaden Korr, je te recommande encore une fois de lire la duologie sur lui si tu ne l'as pas encore fait.
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Messagepar sam sanglebuc » Lun 14 Mar 2022 - 12:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Un des chapitres que j'aime le moins. À une énième renaissance du sacro-saint ordre jedi je préfère mille fois la voie de l'équilibre de la Force. Mais ce n'est qu'une question de goût et c'est toujours aussi agréable à lire !
Ben: "Tu n'es pas seule"
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Messagepar L2-D2 » Lun 14 Mar 2022 - 13:05   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 44 lu !

:love:

Mais quel talent !

Quel plaisir que de lire ce Chapitre un peu "hors-série", ne se focalisant sur aucun des 6 protagonistes, mais se répandant dans la galaxie entière... et c'est un véritable festival de retour pour l'amateur de l'UE Légendes ! :love: On retrouve l'incroyable K'Krukh (mais je suis déçu, il manque une scène où on le voit saisir son chapeau ! :lol: ), Bardan Jusik, Jax Pavan (qu'est-il advenu des siens ? de Tope-Là ?) et tout plein d'autres !

Jagen Eripsa a écrit:L’Appel atteignit chacun des mondes de la galaxie, à la recherche de ceux qui pourraient le percevoir. Des Jedi qui s’ignoraient et d’autres qui se cachaient le reçurent, parfois sans le comprendre. Il redonna de l’espoir à un orphelin coruscanti qui observait depuis la fenêtre de sa chambre les vaisseaux de débarquement amenant de nouveaux stormtroopers prendre possession de sa planète. Un autre garçon abandonné, au fond des mines de Kessel, y vit la promesse d’un avenir meilleur. Sur Mon Calamari, une diplomate emplie d’inquiétude pour l’avenir de son peuple et de la Nouvelle République y puisa le courage d’avancer. Sur Anoat, ce qui semblait n’être qu’un arbre solitaire, ombrageant une tombe anonyme, frémit soudainement sans qu’il y ait le moindre brin de vent. Dans les plaines de Barab, les canyons de Kiffu, la forêt de Kashyyyk ou les jungles de Vinsoth, il fut reçu par des êtres sensibles heureux d’y voir le retour de la Lumière.

Allez, c'est parti, on va voir si j'ai les bons noms aux bons endroits : l'orphelin, c'est Zekk (un peu jeune, peut-être, remarque...) ? les mines de Kessel, c'est Kyp Durron, la Mon Cal c'est Cilghal, sur Anoat... T'ra Saa ? (dans ce cas, ce serait la tombe de Tholme ?) Et après, on continue avec Saba Sebatyne, Quinlan Vos, Lowbacca ! Par contre, celui sur Vinsoth, je ne l'ai pas... :think:

Et on termine avec un fantastique Palpatine. Toujours délicat de se focaliser sur Palpatine, et c'est une nouvelle fois réussi. Et la fin fait froid dans le dos. Bigre, le "Canon Galactique", rien que le nom fait peur ! :shock:

Tu l'auras compris, j'ai dévoré ce Chapitre que j'ai trouvé particulièrement bien écrit et dynamique.

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Alfred M. » Lun 14 Mar 2022 - 14:28   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

L2-D2 a écrit:Par contre, celui sur Vinsoth, je ne l'ai pas... :think:


Tresina Lobi :P

L2-D2 a écrit:Bigre, le "Canon Galactique", rien que le nom fait peur ! :shock:


Me dit pas que t'as pas lu non plus Dark Empire :pfff: .
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Messagepar L2-D2 » Lun 14 Mar 2022 - 16:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Ah mais Tresina Lobi, je ne la connais pas... encore ? (je suis en train de lire Point d’Équilibre, j'ai vu que c'était sa première apparition, mais pour l'instant elle ne m'a pas marqué !)

Et pour Dark Empire, euh, non, je ne dirai rien du coup ! :chut:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 14 Mar 2022 - 20:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à tous ! :jap:

Alfred M. a écrit:Je pense qu'on attendait tous ce chapitre avec impatience pour voir qui tu ferais revenir. Surpris de revoir Pavan (mais bon je lis des fanfics qui doivent influencer mon jugement :transpire: ) mais ça amene forcément des questions sur son équipe.

Spoiler: Afficher
En fait, j'ai deux Jedi survivants qui m'ont un peu embêté, Jax Pavan et Dass Jennir... À la fois talentueux et traqués par Vador. J'ai choisi de garder Pavan parce qu'il pouvait apporter un relief intéressant avec son amitié passée avec Anakin.

Pour ce qui est de son équipe, il est sous-entendu qu'il a connu de nombreuses pertes... Quasiment tout le monde, en fait. Le seul que je vois survivre, c'est Den Dhur. Il était d'ailleurs prévu qu'il fasse une apparition à un moment dans le premier tome, même si ça ne s'est pas concrétisé. :cute:


Alfred M. a écrit:J'imagine que tu parles de Jaden Korr, je te recommande encore une fois de lire la duologie sur lui si tu ne l'as pas encore fait.

Bien vu ! Et c'est toujours sur ma read-list. :cute:
(J'ai modifié le passage que tu as cité, la tournure n'était vraiment pas élégante :chut: )

sam sanglebuc a écrit:Un des chapitres que j'aime le moins. À une énième renaissance du sacro-saint ordre jedi je préfère mille fois la voie de l'équilibre de la Force. Mais ce n'est qu'une question de goût et c'est toujours aussi agréable à lire !

Si ça peut te rassurer, un certain équilibre va effectivement devoir être établi... Tout cela se mettra réellement en place dans quelques chapitres, mais je compte bien créer une configuration inédite dans l'UEL. :D

L2-D2 a écrit:Allez, c'est parti, on va voir si j'ai les bons noms aux bons endroits : l'orphelin, c'est Zekk (un peu jeune, peut-être, remarque...) ? les mines de Kessel, c'est Kyp Durron, la Mon Cal c'est Cilghal, sur Anoat... T'ra Saa ? (dans ce cas, ce serait la tombe de Tholme ?) Et après, on continue avec Saba Sebatyne, Quinlan Vos, Lowbacca ! Par contre, celui sur Vinsoth, je ne l'ai pas... :think:

Mis à part l'orphelin (Là c'est Alfred qui avait bon ^^), et Vinsoth (idem ^^), tu as très bien deviné ! :cute: Et ce malgré mon erreur ; il ne s'agit effectivement pas d'Anoat, mais d'Anzat... :transpire:

L2-D2 a écrit:Et on termine avec un fantastique Palpatine. Toujours délicat de se focaliser sur Palpatine, et c'est une nouvelle fois réussi. Et la fin fait froid dans le dos. Bigre, le "Canon Galactique", rien que le nom fait peur ! :shock:

Ravi que tu le trouves réussi ! C'est peut-être le plus difficile à écrire, d'autant que je me pose toujours quelques questions sur son traitement. Notamment la question du prénom. Avec son nom, j'imaginais bien un prénom à consonance romaine, ou au moins un prénom en plusieurs syllabes, assez pompeux, à la façon de son père Cosinga. De ce point de vue-là, j'ai été plus que déçu par le "Sheev" de l'univers officiel. Le reprendre serait faire preuve de plus de cohérence, mais l'idée ne me plaît pas trop... :think:

Et pour le Canon Galactique, effectivement, son irruption dans l'histoire s'annonce assez explosive. :D
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Messagepar Alfred M. » Mar 15 Mar 2022 - 14:12   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Jagen Eripsa a écrit:C'est peut-être le plus difficile à écrire, d'autant que je me pose toujours quelques questions sur son traitement. Notamment la question du prénom. Avec son nom, j'imaginais bien un prénom à consonance romaine, ou au moins un prénom en plusieurs syllabes, assez pompeux, à la façon de son père Cosinga. De ce point de vue-là, j'ai été plus que déçu par le "Sheev" de l'univers officiel. Le reprendre serait faire preuve de plus de cohérence, mais l'idée ne me plaît pas trop... :think:


Sujet un peu sensible car il est dit clairement que Palpatine n'a pas de prénom dans Plagueis quand il est introduit. Des personnages sans prénom existent dans SW (Zsinj par ex) mais il est aussi probable qu'il ait porté un prénom et y ait renoncé. Pourquoi ça ? Une hypothèse pourrait être qu'il ait justement été nommé Consinga (Junior) et que sa relation difficile avec son père l'ait amené à renier ce prénom. Quoiqu'il en soit deux ans plus tard, Luceno dans son roman Canon donne le prénom de Sheev à Palpatine. Trois hypothèses (parce que je vois pas Luceno changer d'avis en si peu de temps) : soit Luceno voulait lui donner un prénom mais Lucas lui a dit de ne pas le faire quand ils ont échanger pour le roman Plagueis, soit Luceno ne voulait pas lui donner de prénom mais le Story Group le lui a demandé pour le roman Tarkin, soit un mélange des deux où Luceno n'aurait jamais eu son mot à dire. Quoiqu'il en soit, dans le Legends, donner un prénom à Palpatine post-TPM serait une erreur. Il aurait pu choisir d'en adopter un nouveau (pour ses proches !?) mais il a déjà choisi d'adopter une nouvelle identité, celle de Sidious. Le fait qu'il n'utilise pas son nom de Sith dans la TO s'explique puisqu'il ne se présente pas comme Sith (ni même un forceux) au grand public. Mais dans Dark Empire, si ça avait été écrit après la Prélogie il n'aurait aucune raison de ne pas utiliser ce nom de Sith qui collerait bien avec de changer le nom de son empire qui a maintenant une dimension théologique (religion unique lié au Côté Obscur) là où sous son ancien empire les religions étaient "interdites" (mais comme quand l'Allemagne a envahi l'Union Soviétique, après Endor la liberté de culte est revenue pour maintenir plus de cohésion). Donc voilà pour moi il ne faut pas donner de prénom à Palpatine et si tu veux utiliser un autre nom, ben tu l'as déjà :) .
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 15 Mar 2022 - 20:03   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Alfred M. a écrit: Une hypothèse pourrait être qu'il ait justement été nommé Consinga (Junior) et que sa relation difficile avec son père l'ait amené à renier ce prénom.

Ce n'est pas une hypothèse ^^

Plagueis réfléchit à ces remarques en silence.
— Pourtant, vous honorez votre Maison en vous faisant appeler par son nom.
L’expression de Palpatine se radoucit.
— Pendant un temps, j’ai pensé adopter le nom de notre lignée féminine. Je n’ai pas rejeté mon lignage. J’ai rejeté le nom que l’on m’a donné. Mais pas pour les raisons grandioses qu’imaginent certains. C’est tout le contraire, en réalité.

Donc il a rejeté lui-même son prénom, à la manière, disons, d'un Tom Jedusor devenu Voldemort. :sournois:

Ce qui fait que ce prénom a existé, donc, et qu'il est possible, quelque part, de le découvrir. Ce n'est pas quelque chose que je compte utiliser dans les descriptions, mais plus dans les interpellations d'un personnage à l'autre. C'est quelque chose qui est parfois très révélateur. Poldrei, par exemple, n'appelle jamais Palpatine "l'Empereur", mais bien "Palpatine" depuis qu'il sait de quoi il est responsable : il lui dénie toute légitimité. C'est du détail, mais un détail qui a son importance. :transpire:
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