Bonsoir à tous, voici la deuxième chronique

!
Et comme promis, on revoit Bekan

!
Chronique 2 : Perdu pour l’obscurité Enclave Jedi d’Ossus, au-delà des frontières de la République 11946 ans avant la bataille de Yavin IV Un an après l’accession de Contispex II au pouvoir
Située à l’extrémité de la Route Commerciale Perlemienne, Ossus demeurait préservée des tumultes qui n’avaient cessé d’agiter la République depuis sa création lointaine. Bien plus encore depuis l’accession du Pius Dea au pouvoir sur Coruscant.
Ce monde paisible constituait un havre de paix et de sérénité, plus que ne l’était le Temple Jedi de Coruscant lui-même. De plus en plus de Chevaliers y emmenaient leurs padawans pour les préserver de la folie fanatique qui gangrenait la République. Et depuis plusieurs années, les utilisateurs de la Force y déménageaient même leurs archives. À un rythme lent, pour ne pas éveiller les suspicions du culte et de leurs séides.
Les archives accumulées depuis la création de l’Ordre Jedi, représentaient encore une charge de travail sur plusieurs années.
L’enclave était accessible depuis la bourgade de Knossa, une colonie modeste à cette lointaine époque de l’Ancienne République à la croissance lente mais régulière, surtout depuis l’ascension des Contispex au pouvoir. Discrètement, ceux qui avaient de la famille et suffisamment d’argent quittaient le Noyau devenu peu hospitalier, pour assurer un avenir à leurs enfants.
Évidemment, la majorité peu fortunée restait à quai, exposée aux soupçons et à la fureur d’un culte, peu ouvert à la tolérance.
Officiellement, Ossus appartenait à la République mais les Jedi avaient discrètement veillé à garder le contrôle des leviers de pouvoir locaux. Ainsi, leur enclave demeurait à l’abri des regards du Pius Dea et de leur influence.
Sur Coruscant, une minorité – exclusivement des humains – avait succombé à leurs sirènes idéologiques qui prônaient la sécurité, la paix et un pouvoir fort au détriment des libertés démocratiques. Cette épine dans le pied de l’Ordre Jedi devenait purulente et la rupture deviendrait inévitable avec le temps.
Bekan Kalad était conscient que les dissensions au sein de l’Ordre s’aggravaient. Il avait espéré que la mort de Kotil Marek porterait un coup d’arrêt au mouvement dissident contre la République mais son ancien padawan Oriko avait repris le flambeau. Voilà plus d’un an, que le draethos menait sa propre croisade contre les Croyants du Pius Dea, en piétinant au passage les préceptes de l’Ordre et en mettant en danger l’équilibre précaire entre les Jedi et les membres du culte.
Leur neutralité était menacée et le Haut Conseil était d’accord pour mettre un terme à son odyssée sanglante. Oriko devait être raisonné ou neutralisé. Car les Jedi n’étaient pas encore prêts à entrer ouvertement en guerre contre une République qu’ils avaient juré de défendre.
Voilà pourquoi l’alsakani se tenait au milieu des jardins de l’enclave d’Ossus, là où serait bâti bien plus tard la Grande Bibliothèque, dirigée par le Maître Jedi Odan Urr après la Grande Guerre de l’Hyperespace. Il était assis en tailleur au milieu d’une clairière, plongé en pleine méditation, tentant de déceler l’avenir dans les flux de la Force, d’intensifier sa prescience.
Un puits d’obscurité s’approchait d’Ossus et atterrirait bientôt à Knossa. Oriko revenait à la maison, transformé par la haine qui n’avait cessé de le ronger depuis la Lune Pourpre et la Première Croisade.
Bekan appréhendait cette rencontre mais la lumière de sa compagne Zeri Baltwo le réconforta aussitôt, lorsque la lorrdienne vint le rejoindre pour lui délivrer son rapport de situation. Âgée de soixante ans, tout comme Kalad, sa beauté restait néanmoins peu altérée par les rides qui sillonnaient sa figure.
Elle s’agenouilla à ses côtés.
- Bekan, il va bientôt atterrir au spatioport de Knossa.
- Merci Zeri.
- Bekan, laisse-moi t’aider. Tu n’es pas obligé de l’affronter seul.
Il ferma les paupières.
- S’il croit à un piège, il s’enfuira et nous ne pourrons plus le retrouver. Nous devons continuer comme prévu, Zeri. Que les forces de sécurité locales et les Jedi le laissent arriver jusqu’ici.
- Bekan, insista-t-elle.
- Veille sur maître Terka et les padawans. Si le pire survient, tu seras leur protectrice.
La lorrdienne hocha la tête, sans masquer sa désapprobation. Elle se releva et s’éloigna vers les bâtiments modestes qui constituait le sanctuaire de l’enclave.
Bekan rouvrit les yeux. Il était désormais seul, une lourde charge pesait sur ses épaules. Tout était si paisible en ce lieu et il avait invité Oriko, une tempête incontrôlable au milieu de cette harmonie. Des oiseaux jaunes piaillèrent, en tournant au-dessus de sa tête, comme si eux aussi, ressentaient le chaos qui approchait.
- Votre repos a été dérangé ? Je suis désolé.
Il tendit la main et l’un des volatiles se posa sur le revers, offert comme support pour ses pattes. Il lui rappelait les Mésanges de Feu qu’il élevait avec ses parents quand il était plus jeune. Puis l’oiseau piailla de nouveau et s’enfuit avec ses congénères.
Oriko venait d’entrer dans l’Enclave.
Sa silhouette massive de draethos trapu et puissamment bâti, absorbait la lumière vive et les reflets des couleurs multicolores, les aspirant tel un maelstrom cauchemardesque. Sur ses vêtements de Jedi déteints, pesait un lourd manteau sombre rapiécé, qui le drapait.
Il portait en évidence son sabre laser, accroché à la ceinture, avec lequel il avait ôté tant de vies au nom d’une cause pervertie par le Coté Obscur qui rugissait en lui.
Bekan se redressa sur ses appuis, quittant sa méditation, pour lui faire face. Se préparant à toute éventualité, il écarta les pans de sa bure, montrant la poignée de son sabre laser. Il se tiendrait prêt à l’affronter en dernier recours.
Ils se dévisagèrent sans un mot, pendant de longs instants.
- Maître Kalad, croassa le non humain.
- Oriko.
- Je suis revenu chez nous, maître. Comme vous me le demandiez.
- Te souviens-tu de ton foyer ? J’ai de sérieux doutes.
Le draethos grogna.
- Je suis présent devant vous. Pour vous montrer que j’ai grandi et pris de l’envergure, pour inspirer tous les Jedi à suivre mon exemple.
- Je suis au courant de tes derniers exploits, Oriko.
- Dois-je comprendre que vous me désavouez, maître ?
Le ton de son ancien padawan résonnait comme un défi arrogant.
- Ce vaisseau de colonisation que tu as abordé, ces gens désarmés, ces familles que tu as massacré… ces enfants. Comment as-tu pu t’éloigner à ce point de nos croyances, Oriko ?
- Ils n’étaient pas innocents, ils avaient adhéré au culte Pius Dea. Ce culte infâme qui a perpétré des massacres contre lesquels le Haut Conseil ne dit rien ! Haut Conseil dont vous faites maintenant partie à ma plus grande honte ! Moi qui ai été votre élève !
- Ce n’est pas le sujet, mon ancien padawan. J’ai vu les corps, les sévices que tu leur as infligé. C’est l’œuvre du Coté Obscur, ce n’est pas ce que je t’ai enseigné ! Tu dois cesser cette folie et revenir vers la lumière !
- Car vous voulez préserver la paix avec les Contispex, ce perpétuel mensonge qui nous déshonore. C’est pour cela que vous avez tué Marek pendant la Première Croisade, il se comportait comme un véritable Jedi.
- Non, il avait basculé dans les ténèbres ! Je te conjure de ne pas suivre le même chemin !
Le draethos ricana de mépris.
- Si vous saviez ce que j’ai appris dans mes voyages, toutes les connaissances que j’ai accumulées sur la maîtrise de la Force. Le pouvoir que j’ai acquis pour changer les choses… tout cela dépasse votre propre compréhension.
Il avait saisi la crosse de son sabre laser, vérifiant le fil qui reliait son arme à la batterie, accrochée à ses hanches.
- Où es-tu allé, Oriko ?
- Au-delà des frontières de la République, dans la Caldeira Stygienne.
Bekan blêmit quand il comprit ce que cela impliquait.
- Les Sith au Sang Pur, souffla-t-il. Non, tu n’as pas pu faire ça.
Le draethos ricana avec une joie cruelle.
- Tout comme les Jedi, vous craignez le Coté Obscur. Mais ce n’est pas la Force qui rend mauvais, maître Kalad, c’est ce qu’on décide d’en faire.
- Tu t’aveugles si tu crois que l’on peut se servir de la Force ainsi.
- Les Sith au Sang Pur et leurs chamans ont élargi mon champ d’horizon. J’ai même accédé à l’holocron du Roi Adas, j’ai découvert un moyen d’accroître mon potentiel et je souhaite partager ce savoir avec vous et tous les autres Jedi qui veulent honorer la mémoire de Kotil Marek. Ensuite, nous acquérerons enfin le pouvoir de renverser Contispex II Le Cruel et le Pius Dea. Nous sauverons la République ! C’est ce que vous voulez au fonds de vous !
- Oui, mais pas avec les méthodes que tu envisages.
- Alors voilà, ce que je vous propose, fit le non humain. Battons-nous en duel, le vaincu suivra le vainqueur et apprendra auprès de lui.
Bekan Kalad saisit à son tour son sabre.
- Je ne veux pas te combattre, Oriko. Mais je ne me soumettrais pas à un adepte voué au Coté Obscur. Aucun Jedi ne le fera.
- Très bien, asséna froidement le draethos. Nous allons trancher la question, définitivement.
Dans un sifflement de mauvais augure, une lame rouge sang se déplia, qu’il éleva au-dessus de la tête dans une posture menaçante. Bekan l’imita en pointant sa lame couleur soleil vers le sol pavé, dans une attente pacifique.
Comme le lui avait appris Maître Terka.
Le draethos tenta de le prendre au dépourvu en étendant la main gauche dans sa direction. L’alsakani banda les muscles et invoqua ses pouvoirs, s’attendant à une violente poussée de Force. Mais ce furent des arcs électrifiés d’énergie pure qui zébrèrent, jaillissant de ses phalanges, pour le foudroyer.
- Voilà ce que m’ont appris les chamans de Korriban !
Juste à temps, son ancien instructeur interposa son sabre devant sa poitrine, et les absorba, concentré. La puissance de ces Éclairs de Force manqua de lui arracher son arme, mais il tint bon. Cependant, il ne pourrait tenir indéfiniment.
Il devait répliquer.
Il invoqua sa puissance télékinétique pour arracher du sol, un gros pavé, à ses pieds. La plaque de pierre lévita à hauteur de ses hanches puis il la propulsa droit sur son ancien padawan déchu. Le draethos interrompit ses éclairs et fit la preuve de ses talents, qu’il avait développés loin de l’Ordre et de son Maître.
Agrippant son sabre rouge à deux mains fermes, il bondit dans les airs en pivotant d’un tour complet sur lui-même, tranchant le pavé en deux moitiés parfaites avant de parfaire son mouvement d’un salto arrière qui l’amena par-dessus son adversaire. Sa frappe vicieuse, teintée d’une fourberie qui ferait frémir n’importe quel Jedi, fut contrée avec dextérité avant qu’il ne se reçut avec souplesse de l’autre côté de la clairière.
Il se redressait lorsque Bekan Kalad le surprit en le chargeant. Le draethos fut bousculé et projeté en arrière, perdant l’équilibre. L’alsakani manqua une occasion en or d’en finir, lorsque son sabre laser transperça le sol au lieu du corps de son ancien élève. L’air se comprima autour de lui, lorsque Oriko usa de la Force pour le saisir et le rejeter loin de lui.
Se relevant avec une agilité de jeune premier, il contra l’attaque haute du draethos puis bondit sur le flanc pour contre attaquer. Ses frappes furent parées frénétiquement par le Jedi Noir qui demeura impassible face à cette avalanche qui déferlait sur lui. Bekan ne pouvait continuer ainsi sans s’épuiser dangereusement.
Profitant que Oriko baissa sa garde un instant pour écarter sa lame, il détendit son poing pour le frapper au visage. Il brisa deux dents proéminentes, ce qui fit entrer le non humain en fureur. Il bouscula à son tour son maître, en projetant ses doigts contre sa poitrine.
Bekan entendit un craquement de mauvaise augure, au bas de sa cage thoracique alors qu’il fut assailli par la déferlante offensive. Oriko avait utilisé pour la Force pour le blesser ! Un usage bien sombre des enseignements qu’il avait acquis sur Korriban… Il surmonta la douleur qui étreignait sa poitrine, se laissant guider par la Force et l’instinct de survie.
Leurs lames furent bloquées ensuite l’une contre l’autre, immobiles en faisant jaillir des étincelles.
- Impressionnant, maître Kalad. Vous avez entretenu votre pratique de la Force pendant toutes ces années. Mais cela reste insignifiant. Ralliez-vous à moi ou je vous écraserai.
- Essaye, railla l’alsakani.
Oriko appuya brutalement sa lame pour le rejeter puis repassa à l’assaut. Lame rouge de la passion aveugle et destructrice contre lame jaune du soleil de la vie et de l’espoir. Les coups et les parades s’enchaînèrent à une vitesse inhumaine et débridée. Les deux adversaires se livraient totalement au combat à mort.
Bekan brisa la mâchoire proéminente supérieure de l’alien, et ce dernier réagit en lançant violemment son front contre sa figure. La vision de Bekan fut brouillée par le sang qui gicla de ses narines.
Par miracle, il parvint à redresser son sabre et transperça le coude gauche de son ennemi. Le draethos lâcha un beuglement féroce et réagit en enfonçant son arme ardente dans la cuisse de son ancien maître.
Malgré lui, Bekan tituba puis perdit son sabre qui ricocha sur les pavés lorsque le draethos le désarma d’un coup de pied sauté.
- C’est terminé, maître.
Il jubila en menaçant l’alsakani agenouillé face à lui. Bekan ferma les yeux, préparé à son sort lorsqu’une présence familière résonna dans ses perceptions. Une présence proche.
Une femme Jedi sauta dans le dos de Oriko, activant son sabre laser au dernier moment, une lame bleue qui prit le Jedi Noir au dépourvu.
Zeri Baltwo.
Oriko fit volte-face pour l’affronter mais il ne fut pas assez rapide pour éviter le sabre laser bleu qui lui entailla la joue.
- Meurs, sorcière !
Des Éclairs de Force crépitèrent, traversant le corps de la lorrdienne qui fut renversée au sol, inconsciente.
- Zeri ! Cria Bekan.
Puis le Jedi Noir perdit inexplicablement ses appuis, et fut piteusement jeté sur le dos par une vénérable Jedi twi’lek qui surgit dans la clairière en s’appuyant sur une canne. Bekan fixa avec espoir et crainte, Ri’ila Terka qui dévisagea le draethos.
- Il suffit, Jedi Oriko. Tes exactions s’arrêtent sur le champ, rends ton sabre à ton ancien mentor et prépare-toi à passer en jugement devant le Haut Conseil. Ou nous t’arrêterons définitivement, appuya-t-elle fermement.
Elle puisait dans ses forces, pour accentuer l’intonation de sa voix, le rendre perceptible à ses arguments.
- Aucun de vous ne fait le poids face à moi ! Aucun !
D’une main furieuse, il projeta de nouveaux Éclairs drainés d’obscurité, malgré la blessure qui paralysait son coude. Ri’ila Terka fut obligée de lâcher sa canne pour élever les deux mains, et aspirer la sombre énergie des pouvoirs déchaînés du draethos maudit.
Bekan se força à se lever sur ses appuis et récupéra son sabre à l’aide de la Force. Il serra les dents lorsque sa cuisse blessée l’élança.
Il devait intervenir pour aider la twi’lek, qui ne tiendrait pas longtemps en raison de son grand âge. Ses mains s’abaissaient peu à peu, à bout de force. Bekan arracha un morceau de pavé pour le projeter sur Oriko et le détourner de son ancienne professeure. Le draethos dévia le projectile avec dédain et repousser l’alsakani d’une Poussée de Force qui le fit glisser un mètre en arrière.
Ri’ila Terka s’était rapprochée de deux pas, très proche du Jedi Noir.
Lorsque celui-ci reporta son attention vers elle, la vieille twi’lek avait invoqué un Bouclier de Force qui les enveloppait. Cette fois, les Éclairs de la Force la frappèrent violemment, sans qu’elle puisse s’en protéger.
Oriko comprit trop tard qu’elle lui avait tendu un piège, quand ses Éclairs ricochèrent contre le bouclier avant de le foudroyer. Le draethos tituba en hurlant de douleur tandis que Bekan assistait au sacrifice de son maître.
La Force sera toujours avec toi, Bekan.- Ri’ila…, murmura-t-il. Il ne peut pas être sauvé.
Il retrouvera la lumière, comme tous les Jedi.Bekan sentit l’essence de la twi’lek fusionner avec la Force, perdant toute substance corporelle et ne laissant que sa tunique comme vestige de son passage dans cette galaxie.
Mais Oriko ne pouvait pas être sauvé, l’obscurité avait une trop grande emprise sur lui. Le draethos se redressa malgré ses brûlures qui laissaient des cloques sur sa peau et la lame rouge reprit vie dans son poing ferme et valide.
- C’est terminé, je vais maintenant en finir.
- Les autres Jedi arrivent bientôt, Oriko. Tu le sens, n’est-ce pas ?
Les présences des autres membres de l’Ordre brillaient de plus en plus dans les courants de la Force, à mesure qu’ils s’approchaient de la clairière. Bekan fixa Zeri Baltwo, étendue inerte sur le sol. Ses blessures étaient sévères mais non mortelles. Elle survivrait.
Il tendit son esprit vers le sien.
Tu réussiras Bekan, entendit-il dans ses pensées.
- Trois Jedi m’ont affronté et aucun n’a réussi à s’imposer ! Clama le Jedi déchu. Ceci est la preuve de ma supériorité !
- Rends-toi, Oriko. Il n’y a plus rien que tu puisses faire, tu es blessé.
- Si. Vous emporter dans la mort avec moi.
- Oriko, non !
Bekan n’en revenait pas que son ancien élève ait perdu toute mesure. Comment lui, avait-il pu le perdre à ce point-là ?
Où Bekan avait-il échoué dans sa formation ?
Le draethos se dressa de toute sa hauteur, malgré son coude blessé, brandissant son sabre dans son poing droit. L’alsakani réagit en se plaçant de profil, cherchant à soulager sa cuisse mutilée. Il respira profondément, invoquant la paix intérieure.
Le calme qui lui permettrait de vaincre enfin. Quant à Oriko, il était gagné par l’impatience… et il se jeta le sabre levé au-dessus de sa tête, pour l’abattre sur son adversaire. Lorsqu’il fut à portée de lame, Bekan pivota sur sa jambe non blessée pour lancer sa lame soleil sur le corps du dreathos, lorsque ce dernier le dépassa, emporté par son élan.
Le non humain, mortellement frappé à l’abdomen, tituba avant de s’écrouler face contre terre.
- Oriko !
L’alsakani, à bout de forces, boita jusqu’à son ancien élève agonisant, qu’il retourna sur le dos. Il ne restait plus de trace de haine dans son regard, seulement de l’incompréhension.
- Maître… je me rends compte maintenant… j’étais pourtant sûr de pouvoir… changer les choses…
- Ne parle pas, nous allons te soigner.
- Il est trop tard… pour moi… mais je dois vous avertir.
Sa poigne était vigoureuse encore pour un mourant lorsqu’il agrippa la tunique de l’alsakani pour l’obliger à se pencher vers lui.
- Les Sith… prenez garde à eux… ils causeront notre chute et celle de la République… Pius Dea… pas la seule menace.
Il s’éteignit enfin dans les bras de son ancien instructeur, dans ses derniers instants de rédemption.
- Va en paix, Oriko.
Lorsque les autres Chevaliers Jedi investirent finalement les lieux, peu de temps après, ils retrouvèrent Bekan Kalad qui avait empoigné la tunique de Ri’ila Terka et versait des larmes dessus.
La neutralité des Jedi avait été préservée, mais à quel prix ?
[…
m’était-il permis de croire à quoique ce soit, après la chute de Oriko et la mort de Maître Terka ? J’avais été forcé de tuer celui que j’avais considéré comme un fils, un enfant qui avait perdu foi en moi et en la lumière, au point de s’accrocher à ses ténèbres qui rodaient en lui. À travers ses crimes, j’étais le premier coupable.
Il a tenté de se racheter en m’avertissant à propos des Sith, mais j’ignore quoi penser…
… À en croire les rumeurs, on envisagerait de m’élever au rang de Grand Maître. J’espère qu’il s’agit d’un mensonge car je ne suis pas digne d’un tel honneur…]
Extrait de l’holocron de Bekan Kalad, Grand Maître de l’Ordre Jedi
[…
Bekan Kalad pouvait être considéré comme le plus prestigieux Jedi de son temps, à une période aussi sombre de l’Ancienne République. Dans ses dernières années, il prit les rênes de l’Ordre Jedi en tant que Grand Maître, parvenant à maintenir son intégrité après le Refus, la rupture enfin consommée avec une République qu’il ne pouvait plus cautionner, à cause des exactions commises par le régime de Contispex II le Cruel.
Son holocron, gardien de ses témoignages et de sa biographie, fut volé par Ajunta Pall à la fin des Cent Ans d’Obscurité puis récupéré à la fin de la Grande Guerre de l’Hyperespace dans les ruines des tombeaux Sith de Korriban, par l’exploratrice Jori Daragon. Elle le confia au Maître Odan Urr, créateur de la Grande Bibliothèque d’Ossus, qui le conserva pendant des siècles. L’holocron fut déclaré perdu après la destruction d’Ossus à la fin de la Grande Guerre des Sith, déclenchée par Exar Kun.
Il fut retrouvé par Luke Skywalker, lors de la campagne lancée par l’Empereur Palpatine ressuscité.
Il échappa à la Guerre des Yuuzhan Vong, au saccage du Massacre d’Ossus, et au pillage qui s’ensuivit à la fin de la Première Guerre Sith Impériale. Aujourd’hui, conservé intact dans le Temple Jedi de Coruscant, il constitue une inestimable source historique sur le point de vue des Jedi pendant l’ère Pius Dea…]
Extrait de Apogée et chute des Dynasties galactiques par Anthois Fyol, des années après la Chute de Dark Krayt
Fin de la chronique 2Voilà, j'espère que cela vous a plu

!
On se revoit dans quinze jours pour la prochaine chronique

!