Bonsoir à tous
!
On continue sur l'Ordre Jedi
!
Bekan était assis en tailleur, observant la prestation de son élève draethos qui s’exerçait avec son épée d’entraînement contre un droide gladiateur au milieu de la Salle d’Armes. À cette heure tardive, l’instructeur alsakani était certain qu’il ne serait dérangé par personne. Enfin, il l’espérait.
Oriko faisait preuve de vivacité, tournant autour de la machine pataude, pour la contourner et tenter de la prendre en défaut.
Le droide leva alors sa vibro hache très haut et découvrit son torse aux attaques potentielles du garçon non humain. Bekan sentit fugacement la joie de son apprenti qui était avide de remporter une victoire éclatante afin d’épater son maître.
Mais ce n’est pas ce qui se produisit.
Le draethos passa sous la garde et voulut le frapper d’estoc avec la pointe de l’épée. Tout à coup, un champ d’énergie enveloppa le tronc du gladiateur et un flash lumineux éblouit les yeux du natif d’Alsakan lorsque l’arme d’Oriko percuta le bouclier activé.
L’épée de duracier trempé fut cassée en deux et le padawan fut projeté en arrière. Sonné et à terre, il reprit pleinement conscience alors que le gladiateur se figea sur l’ordre vocal de Bekan qui lui lança sans hésitation :
- Arrêt mode combat !
- Mode combat désactivé, confirma le robot qui s’immobilisa, la vibro hache baissée.
Le draethos se releva alors que son mentor fit flotter jusqu’à lui une autre épée d’entraînement. Bekan devina sa frustration qui brillait comme une étoile vive dans les courants de la Force.
- Maître Kalad, pourquoi avez-vous réactivé le bouclier ?
Bekan n’était pas étonné de son acuité télépathique. Si ce don était encadré et aiguisé, Oriko était promis à un grand avenir au sein de l’Ordre. Avant cela, il faudrait corriger certaines faiblesses. S’il disposait d’une très grande sensibilité due à ses exceptionnelles facultés télépathiques, il souffrait d’une arrogance émergente par intermittence.
- Bonne question, padawan.
Il passa la main gauche dans sa barbe fournie et frisée, restant volontairement évasif pour laisser le soin à son padawan de trouver la réponse.
- Vous voulez me mettre en garde.
- Exact, confirma l’alsakani. Sais-tu contre quoi ?
- Non, maître.
- Contre les victoires qui te tendent les bras.
L’irritation du draethos cessa tout à coup pour laisser place à la compréhension qui filtrait dans son regard.
- Je dois me méfier des victoires faciles.
Satisfait, l’alsakani lui accorda un sourire malicieux.
- Souviens-toi que beaucoup d’adversaires dangereux peuvent potentiellement user de ta naïveté pour te tendre un piège. Ils peuvent te faire croire que tu es position favorable pour leur porter un coup décisif.
- Comment pourrais-je le savoir ?
- En restant en phase avec la Force, qui te permet d’anticiper les actions de ton adversaire. Tu ne dois en aucun cas la bloquer ou entraver son cours. C’est l’erreur que tu viens de commettre à l’instant quand tu t’es précipité trop vite sur le droïde. Il est important que tu ne répètes pas cette imprudence.
Le draethos acquiesça, tandis que son maître lui offrit une autre épée.
- Je dois écouter la Force pour m’assurer la victoire.
- Ou du moins pour éviter une défaite.
Le non humain se raidit de nouveau en position de combat, un pied devant l’autre. Bekan jugea qu’il était apte à reprendre l’exercice.
- Activation mode combat.
- Mode de combat réinitialisé, répondit le robot.
Ce dernier avança d’un pas et frappa de taille avec sa vibro hache d’un coup oblique. Le padawan usa d’une séquence de Soresu basique, pour présenter le plat de la lame de son épée sur laquelle glissa l’arme du gladiateur qui percuta le sol dans un éclat d’énergie. Oriko continua de parer en faisant des pas chassés, à gauche puis à droite, avant de revenir à sa position initiale. Le gladiateur ne cessa de s’avancer vers lui pour lui porter des coups lourds répétitifs destinés à le déséquilibrer. Le draethos demeura concentré, s’appliquant à ne pas trop s’offrir à ses attaques qui l’épuiseraient s’il tentait de les contrer.
Cet exercice avait pour but de travailler ses postures et ses mouvements défensifs mais aussi à lui apprendre à gérer sa frustration.
La patience.
Il s’en sortait bien, Bekan était plutôt satisfait dans l’ensemble. Il se demandait à cet âge, si Maître Terka ne l’avait pas amené plus tôt au Temple Jedi, comment il se serait débrouillé. Peut-être aussi bien que Oriko, peut-être moins.
Ses pensées cessèrent de dériver et il étudia de nouveau scrupuleusement les efforts de son protégé. Celui-ci quitta subitement son attitude attentiste pour repasser à l’offensive, se mettant à harceler le gladiateur. La machine réagit en poussant un rugissement presque animal, une astuce visant à déconcerter les bretteurs peu aguerris.
Oriko battit en retraite, une feinte qui lui évita d’être touché par le manche de la vibro hache. Il se fendit l’instant d’après pour le toucher au bras. Le droïde n’en fut nullement affecté et voulut gifler le garçon d’un revers de main inattendu. Oriko se pencha pour l’esquiver et reprit du champ pour préparer une nouvelle série d’attaques.
Bekan fut fier de constater qu’il avait intégré la leçon. Il le sentait en symbiose avec la Force, qui aiguisait son instinct.
Il décida qu’il en assez vu pour aujourd’hui.
- Fin du mode combat, déclara-t-il.
- Mode combat désactivé, répéta le droïde qui se figea et dont les photorécepteurs rouges sang s’éteignirent.
Oriko laissa son instructeur reprendre l’épée de duracier à l’aide de la Force, qui fut accrochée au mur à coté de d’autres armes blanches de divers acabit. L’alsakani se rapprocha de son padawan qui guettait son appréciation.
- C’était bien, Oriko.
Le draethos s’inclina devant lui.
- Merci, maître.
- N’oublie jamais que la Force est un instrument que nous devons honorer. En aucun cas, tu ne dois en abuser ou la rejeter au gré de ton humeur. Être un Jedi implique de savoir quand invoquer la Force et quand utiliser d’autres options.
- Oui, maître.
Dans un élan affectueux, il étreignit sa petite épaule.
- Va au réfectoire et n’oublie pas de terminer tes devoirs avant de te coucher. Je crois savoir que tu dois bientôt rendre ton exposé à maître Giutt sur l’exploration d’Ithor et les arbres Baffor.
- Je l’ai presque terminé, maître Kalad. Je passerai aux Archives après dîner.
- Alors bon courage, Oriko. À demain.
- À demain, maître.
Il s’éloigna sous son regard avant que Bekan ne revint s’asseoir en tailleur au milieu de la Salle d’Armes. Il eut à peine le temps de plonger en méditation qu’une présence perturba ses perceptions sensorielles.
Il fronça les sourcils lorsqu’il devina la signature de l’intrus qui venait de faire irruption.
- Je n’ai pas de temps à te consacrer, Kotil.
La silhouette du Jedi se détacha des ombres qui s’étendaient, écartés par les faibles lueurs des cristaux qui alimentaient l’éclairage ambiant, suspendu au plafonds. Les traits de Kotil Marek en partie masqués par son capuchon, laissaient apparaître l’identique sévérité qui caractérisait son tempérament.
Bekan rouvrit les paupières en soupirant, devinant que Kotil ne le laisserait pas méditer tranquillement.
- Je viens de croiser ton padawan, j’en ai déduit que vous en aviez terminé pour aujourd’hui.
- La journée a été harassante. Ce n’est pas le bon moment.
Marek laissa échapper un grognement dédaigneux, alors qu’il se plaçait face à lui.
- Je suis persuadé du contraire, Bekan. Je ne crois pas pouvoir m’entretenir avec toi à un meilleur moment que celui-ci. Le destin s’est mis en marche.
- Que veux-tu dire ?
L’alsakani se redressa sur ses appuis, alerté par l’angoisse qui assombrissait les traits de son condisciple controversé.
- Des choses terribles se préparent, tu l’as senti comme moi dans la Force, n’est-ce pas ?
- Oui, je l’ai senti aussi.
- Tout le monde, y compris nos propres maîtres du Haut Conseil qui restent pourtant les bras croisés. Parce qu’ils ont peur d’assumer les conséquences.
- Je sais qu’ils ne te font pas confiance.
Un rictus entendu ponctua la réponse de Kotil.
- Et toi, Bekan ?
- Je n’ai pas confiance en toi non plus.
La réponse catégorique ne sembla pas choquer outre mesure son interlocuteur.
- Je vois. Alors tu préfères rester aveugle à ce qui se passe, à ce que les citoyens subissent tous les jours de la part de cette secte. Je sais que tu arpentes les rues de la Cité Galactique comme moi, nous connaissons tous les deux la vérité. Nous devons agir !
- As-tu mesuré les conséquences si nous défions le Pius Dea ? C’est-à-dire aussi le Chancelier Suprême ?
- Je me moque des conséquences, c’est notre honneur qui est en jeu !
- Tu penses qu’il ne s’agit que d’une question d’honneur ? Que crois-tu qu’ils nous feront, à nos padawan, à ces enfants que nous serons obligés de garder barricadés dans le Temple ?
Bekan se souvint lors de la Crise Alsakan avoir posé la question de maître Terka. Celle-ci lui avait prodigué une réponse identique à celle qu’il vint de faire.
- Lorsque nous lancerons la révolte, les citoyens se soulèveront. Les sénateurs qui n’ont pas de sympathie pour Contispex, se rallieront à l’Honorable Fraternité et destitueront le tyran. La démocratie sera restaurée.
- Combien de Jedi entraîneras-tu dans ta folie ? Demanda l’alsakani.
- Suffisamment pour qu’ils m’aident à faire ce qui doit être fait.
- Le Haut Conseil ne vous appuiera pas. Et moi non plus.
Il essuya comme réaction un rire railleur.
- Ta réaction ne me surprend pas. Tu as toujours été le toutou de Maître Terka, depuis qu’elle t’a amené ici. Quand nous étions padawans, j’ai bien vu comment tu la regardais. C’est là que j’ai compris pourquoi tu avais accepté de la suivre.
Les joues de l’alsakani s’empourprèrent de gêne devant les paroles vénéneuses de son condisciple, qui arborait une satisfaction réjouie.
-Un padawan qui tombe amoureux de son maître. Ce n’est pas banal, je le reconnais. Il ne manquerait plus que ton draethos ait le béguin pour toi. Une relation interraciale ferait jaser par les temps qui courent.
-Cette conversation a assez duré, trancha sèchement Bekan. Je ne supporterai pas un instant de plus tes insultes.
Il le contourna pour quitter la Salle d’Armes mais l’autre humain se décala pour lui bloquer le passage, décidé à ne pas lui accorder le moindre répit.
- Je t’ai toujours trouvé hypocrite, toi qui prônais la droiture. Je suis certain que même ton père doit te trouver décevant.
- Est-ce lui qui t’a envoyé pour me convaincre ?
- Lui au moins a le courage de faire ce qui doit être fait.
- Assez !
Bekan tendit subitement le bras et l’air se comprima autour de Kotil, qui fut flanqué à terre à cinq mètres de lui. Il se releva prestement dans l’instant qui suit et toisa avec mépris l’alsakani qui l’observait avec circonspection.
- J’ai toujours pensé que tu avais besoin d’une petite leçon de savoir vivre, Bekan. À vrai dire, j’attendais ça depuis longtemps.
Marek glissa la main sous sa bure et exhiba la crosse d’un sabre laser. Bekan se raidit en position de combat et posa à son tour la paume sur la poignée de son arme.
- Est-ce vraiment ce que tu veux, Kotil?
En guise de réponse, ce dernier alluma son épée et une lame d’énergie pure verte émeraude se déplia dans un sifflement familier.
- Défends-toi, Bekan. Je ne te ménagerai pas.
- C’est ridicule.
- Si tu n’es pas avec moi, tu dois en assumer les conséquences.
L’alsakani arracha finalement le sabre laser de sa ceinture, vérifiant l’état du fil qui le reliait à la batterie accrochée à ses hanches dans son dos. Un néon aussi aveuglant qu’une étoile en plein essor vit le jour à son tour, illuminant sa silhouette.
- Un Jedi ne parle pas ainsi, Kotil.
- Peut-être est-il temps que les Jedi changent pour sauver la République.
- Tu serais prêt à passer du Coté Obscur pour le prouver ?
Marek poussa un cri de rage et accomplit un impressionnant Saut de Force pour atterrir aux pieds de l’instructeur d’Oriko. Bekan recula aussitôt de deux pas pour atténuer le coup puissant de son adversaire qu’il s’appliqua à dévier vers le sol.
Marek se dégagea aussitôt, ne lui laissant pas le temps d’amorcer un début de réplique. Son regard brillait d’une intensité bestiale lorsqu’il engagea sa lame verte contre celle de Bekan, qui releva sa garde pour repousser un coup oblique. Kotil avait pris de l’élan et il s’appuya sur sa lame pour repousser le natif d’Alsakan.
Celui-ci manqua de trébucher en arrière, suscitant des railleries de la part de l’autre Jedi.
- Entraîner ton padawan te fait négliger ta propre pratique.
Marek leva son sabre au-dessus de sa tête mais il ne frappa que le vide lorsque Bekan bondit sur le coté pour passer dans son dos. L’alsakani le bourra entre les omoplates pour le déséquilibrer. Il lança ensuite son talon pour balayer ses chevilles mais Marek sauta pour l’esquiver.
Les lames s’entrechoquèrent dans des jaillissement d’étincelles mortes nées, lorsque le Jedi dissident frappa d’estoc à la gorge, une frappe mortelle qui fit comprendre à Bekan que Kotil était en train de flirter avec les limites qui définissaient un Chevalier Jedi.
La passion que ce dernier ressentait, le faisait glisser vers l’obscurité, sans doute à son insu. Il était temps que ce combat prenne fin rapidement.
- Par la Force, Kotil ! Tu ne vois pas que… humph !!
Le dissident venait de lui lancer son talon dans l’estomac. Bon, la discussion ne serait qu’une perte de temps, Bekan n’avait plus le choix.
Son antagoniste prenait ce duel au sérieux et était bien décidé à le vaincre. Peut-être même à le tuer.
L’équilibre de la Force en lui était sur le point de se rompre. Il l’attaquait maintenant sur tous les angles à la fois.
Bekan recula pas à pas, sans laisser Kotil l’acculer dans un espace restreint. Bien qu’ayant l’avantage, Marek ne parvenait pas à le prendre en défaut. Au cours de son entraînement avec Ri’ila Terka et même bien après son accession au grade de Chevalier, l’alsakani avait continué de perfectionner sa technique de Soresu.
Il donnait l’impression à son antagoniste de frapper du sable qu’il émiettait à peine. L’agacement de Kotil devint de plus en plus palpable, ce qui ne le rendait que plus hargneux, que plus dangereux encore.
La lame verte traversa sa garde et lui frôla la joue gauche. Bekan manqua d’être déconcentré par la brûlure incandescente qui déchira son épiderme et grilla quelques poils de sa barbe fournie. Sa lame soleil bloqua finalement celle de Kotil.
Qui en profita pour le railler.
- Peut-être que ton padawan aurait besoin d’un nouveau maître.
Piqué au vif, Bekan le repoussa avec vigueur.
- Tu ne mérites pas de l’être.
L’instructeur d’Oriko abandonna la défensive et adopta la posture de l’Ataru qui se distinguait par des séries de frappes vives et acrobatiques. Cette fois il prit l’avantage et fut satisfait de voir les grimaces déformer le visage de Kotil.
Certes, celui-ci était un combattant d’un niveau égal au sien mais il eut le sentiment d’avoir partie gagnée. Marek cédait du terrain sans pouvoir saisir la moindre opportunité de le reprendre à son rival.
Bekan voulut forcer la décision mais il ne lui facilitait pas la tâche. À son tour, il eut cette désagréable impression de frapper dans des sables mouvants, Marek déviant ses coups sans s’y offrir.
C’est à ce moment-là qu’il surprit un sourire étirer ses lèvres. Le sourire d’un combattant qui ne croyait pas à la défaite.
Les flux de la Force s’agitèrent subitement au moment où il entendit dans son dos :
- Mode de combat activé, identification cible.
Tout en parant les coups de Bekan, Kotil avait profité du fait qu’il soit distrait pour allumer le gladiateur à l’aide de sa télékinésie.
- Cible hostile identifiée, attaque enclenchée.
Le gladiateur chargea l’alsakani, sa vibro hache levée. Bekan se tourna pour lui faire face, dédaignant Kotil. Ce fut une erreur qui faillit lui être fatale. Marek allongea son bras et parvint à le toucher au-dessus de l’épaule.
Kalad maîtrisa sa douleur et chassa sèchement la lame verte avant d’invoquer la Force. Marek fut jeté au sol et il put centrer son attention sur la machine menaçante. Il bloqua aisément une frappe de taille puis une autre avant de fracasser la vibro hache en deux.
Marek s’était redressé sur ses appuis et étendait la main vers son condisciple, qui ressentit peu après la Force s’électriser autour de lui. Une tempête sembla se tordre sur son flanc et l’alsakani surprit les diverses armes d’entraînement fuser vers lui pour le percuter ou le transpercer. Il rabattit sa lame jaune couleur soleil vers son torse et fouetta l’air à plusieurs reprises lorsque les projectiles improvisés passèrent à sa portée.
Les armes d’apprentissage tombèrent une à une en plusieurs tronçons calcinés.
-Marek ! Ça suffit !
Kotil demeura sourd à cet appel, et son regard déterminé exprimait un début de démence. Il fit léviter les débris pour assaillir de plus belle l’alsakani, qui parvint cependant à découper le gladiateur en deux verticalement du sommet du crâne jusqu’aux hanches. Le droïde tomba en deux morceaux distincts avant que Bekan ne fit face aux assauts de Kotil. Celui-ci revint au contact et les lames ardentes déchirèrent l’air, traçant des sillons enflammés.
Kotil frappa successivement Bekan au cou, à la poitrine et aux jambes. Toutes ses attaques furent parées et Bekan lui rendit aussitôt la pareille. Aucun des deux ne paraissait décider à céder quoique ce soit.
Ils s’écartèrent pour reprendre leur souffle après ce round intense. Puis Bekan remarqua que sa lame vacillait comme si elle était sur le point de s’éteindre. Sa batterie était presque à plat et cela n’échappa pas au dissident qui lui décocha, sournois.
- Tu es moins prévoyant que je ne le pensais. Décevant.
L’alsakani éteignit son sabre, résigné.
- Très bien, tu as gagné. Restons-en là.
Il comprit que son camarade avait prévu cette entrevue.
- Je ne vais pas me contenter de ça, insista Marek. Agenouille-toi devant moi.
- Je te demande pardon ?
- Tu as très bien entendu. Agenouille-toi et rallie-toi à ma cause.
Bekan comprit qu’il ne s’agissait pas d’une plaisanterie. Il espérait que Marek ne serait pas tombé si bas.
Avait-il changé au point d’humilier un Jedi ? Un de ses propres frères ? Jusqu’à quel point s’était-il éloigné des idéaux de son Ordre ?
- Non. Un Jedi ne s’abaisse pas à ça.
- Les Maîtres du Haut Conseil s’abaissent à obéir à Contispex. Et ils méritent d’être traités comme tels. Tu as choisi de les suivre, tu mérites donc d’être traité comme tel ! Au nom de tous ceux qui souffrent de cette tyrannie, dont les cris se font entendre ! Au nom de tous ceux qui ont choisi de résister pour sauver la République !
- Nous ne sommes pas Contispex. Tous les Jedi sont frères.
- Alors rallie-toi.
- Pas comme cela. Il n’est pas digne d’un Jedi d’abuser de la faiblesse d’autrui, pour atteindre son objectif.
- Dixit celui qui jappe comme un chien Akk aux pieds de Maître Terka ?
Kotil se précipita comme pour l’achever. Bekan se jeta pour l’éviter et dans le même mouvement réactiva son sabre laser. La lame ardente au halo pâle vieillissant trancha le fil reliant la batterie au sabre de Kotil, l’éteignant définitivement.
Marek s’écarta mais pas assez rapidement. Il grogna de douleur lorsque l’épée lui érafla la cuisse, mordant légèrement la peau. Le pied de Kalad se logea dans son foie et le fit basculer en arrière. L’alsakani le tint en respect jusqu’à ce que la lame soleil se replia, privée de batterie.
Kotil soupira.
- Tu es en droit de me tuer.
- Je ne m’abaisserai pas à ça, malgré nos différents, Kotil. Je te demande seulement de réfléchir à ce qui vient de se passer. À ce que cela a révélé sur toi.
Il le laissa se remettre debout.
- Mon choix est fait depuis longtemps, Bekan.
- J’en suis certain. Mais tu devrais t’interroger sur les conséquences que cela entraîne sur ta confiance en nos enseignements.
- Je l’ai fait des centaines de fois. Trop de fois.
Marek passa devant l’alsakani sans échanger un regard de plus.
- Si tu es décidé à nous aider, Bekan, contacte ton père.
L’intéressé hocha seulement la tête.
- J’ai fait mon choix, il y a longtemps, Kotil.
- Que la Force aie pitié de nous.
Marek s’arrêta une dernière fois sur le seuil.
- L’orage se prépare et l’Ordre devra assumer ses responsabilités. Un jour viendra où tous les Jedi s’uniront contre le tyran. J’espère seulement qu’il ne sera pas trop tard pour la République.
Les ombres l’enveloppèrent alors qu’il quitta la Salle d’Armes. Cette même obscurité était prête à ensevelir la République toute entière, à noyer les derniers espoirs. Kotil Marek s’y était perdu, même s’il n’en était pas conscient.
L’orage approchait.
Voilà, j'espère que cet extrait vous a plu! C'était le dernier sur les Jedi
... oui je sens votre tristesse
! Nous retrouverons dans les prochains extraits une certaine twi'lek de retour dans son ghetto
!
Ciao, les amis
!