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Découvrez la République sous la poigne du Chancelier Contispex! Bonne lecture!
2Ème Partie : La Lune Pourpre Coruscant, monde capitale de la République Galactique
11966 ans avant la bataille de Yavin IV- La Déesse est mère de toutes choses.
En ce début d’après-midi, dans cette partie de la Cité Galactique, le soleil au zénith laissait percer ses rayons ardents à travers les nuages blafards, baignant cette large avenue bondée qui menait à la grande place devant le bâtiment du Sénat Galactique.
Le Chevalier Jedi Bekan Kalad avait choisi de se préserver de cette foule compacte et effrénée qui vaquait à ses occupations. Mais l’humain originaire d’Alsakan qui courait sur sa quarantième année n’était pas dupe de leur attitude.
Les gens se croisaient sans se regarder, la mine fermée. Le rythme de leurs pas suggérait soit que le temps leur manquait, soit qu’ils ne souhaitaient pas s’attarder davantage. À l’ombre d’une des échoppes à laquelle il patientait adossé, les mains enfouies dans les larges manches de sa tunique beige de Jedi, il avait repéré à trente mètres de lui, de l’autre coté du boulevard, ce prédicateur du culte Pius Dea. Une femme chauve et svelte drapée d’une toge pourpre se tenait sur une barge flottante, entourée de cinq autres coreligionnaires – chauves – en toge sombre et à l’expression farouche, peu avenante.
Elle étendait les bras en direction de badauds, humains pour la plupart, qui s’étaient regroupés pour l’écouter. Beaucoup l’avaient choisi de leur plein gré, partageant l’idéologie de la secte obscure, notamment sur la question des non humains. Mais d’autres avaient été interceptés par des dizaines d’adeptes en toge sombre, à l’air bestial, qui menaçaient les plus récalcitrants de leur martinet électrique.
- Notre Sœur vous apporte la parole de la Déesse ! Écoutez-la ! Écoutez la ! S’écriaient-ils.
Ceux ou celles qui avaient pu échapper à cette profession de foi, passèrent de l’autre coté du boulevard, en allongeant la foulée. Les rares non humains, qui étaient la cible des prédications radicales du culte, couraient plus qu’ils ne marchaient.
Ceux-là étaient privilégiés, par rapport à leurs semblables qui avaient été pour la plupart cloîtrés dans des ghettos, sous le coup de lois iniques censés protéger les humains contre le danger présumé ou réel de non humains.
Pour combien de temps ?
- Au commencement était le néant, raconta alors la femme.
Son regard fixe s’égarait de passion, épris d’une conviction absolue en sa foi.
- La Déesse naquit et étendit sa main pour le déchirer. Une grande lumière apparut et notre galaxie fut créée.
Elle ouvrit ses bras davantage vers ceux qui l’écoutaient, bon gré mal gré, avant de les ramener vers elle. Ses mains jointes donnaient l’impression qu’elle se recueillait.
- Tout ce qui appartenait aux ténèbres fut soudainement illuminé par sa bonté. Elle embrassa le néant et donna ainsi naissance à ses quatre Enfants, les quatre Prophètes. Deux pour la lumière divine, deux pour l’obscurité maléfique.
En d’autres contextes moins oppressants, nul doute que n’importe qui dans la foule amassée à ses pieds se serait gaussé en la prenant pour une illuminée. Mais la présence de ces adeptes en toge sombre surveillant le moindre égarement, dissuadait toute audace de ce genre. Bekan Kalad, en quelques années, avait appris que la réputation sinistre de ces Disciples de Hapos – du nom du Prophète de la Violence – n’était pas surfaite.
Sur Coruscant et sur d’autres systèmes de la République, ils avaient essaimé, imposant leur foi aux populations locales par la brutalité. Ils inspiraient la crainte et les forces de sécurité planétaires étaient tenues de leur obéir. Ils orchestraient des arrestations arbitraires et beaucoup de malheureux furent amenés dans leurs temples d’où ils ne ressortaient que brisés avant d’avoir à subir une humiliation publique et un jugement expéditif auprès des tribunaux sous leur influence.
Ils étaient exilés, déchus et leurs biens confisqués.
Les Disciples de Hapos étaient en résumé le bras armé de la secte, donc par extension celui du Chancelier Suprême. Ce dernier le niait publiquement bien sûr mais personne n’était dupe, surtout les Jedi.
Dont Bekan qui passait la main dans sa barbe fournie accroissant l’expression réfléchie de ses traits basanés.
- Frères et Soeurs ! S’exclama la prédicatrice. Buvez le savoir du Prophète Acalas, soyez éclairés par la sagesse de la Prophétesse Kasili ! Qu’ils puissent vous guider sur la voie de la Pureté…
Au milieu de la phrase, le Jedi alsakani tourna un instant la tête pour apercevoir son padawan à deux échoppes de lui, en train d’acheter ce qui restait d’une vieille machine sphérique, remontant à des temps immémoriaux. C’était un alien d’une dizaine d’années, à la peau mauve. Son visage pointait vers l’avant laissant une moitié de dents exposés dehors.
Un jeune draethos, originaire d’une contrée lointaine et découvert par un Jedi posté à l’enclave d’Ossus, doté de capacités télépathiques hors normes pour son jeune âge. Il s’appelait Oriko. La plupart des humains ne faisaient pas attention à lui, même si certains éprouvant des préjugés xénophobes le dardaient de regards hostiles.
Pour ces derniers, la place d’un alien, d’un inférieur, ne pouvait être que dans un des ghettos de la Cité Galactiques. Peu importe qu’il s’agisse d’un enfant.
Pour le moment, les Jedi étaient épargnés par ces mesures coercitives radicales. Le Chancelier Suprême les ménageait dans le souci de ne pas susciter la moindre hostilité de leur part. De son coté, le Haut Conseil ne prenait pas position contre lui.
Une neutralité tacite s’était de facto instaurée entre ces deux factions au sein même de la République. Jusqu’à quand ? De nombreux Jedi ne pouvaient plus supporter en effet de ne pouvoir venir en aide à ceux qui souffraient de cette tyrannie.
- … et qu’ils vous gardent à jamais des tentations d’Amaleth, la Prophétesse de la Débauche, et de Hapos, le Prophète de la Violence ! Au-delà de tout, vous devez craindre et adorer la Grande Déesse, notre bienfaitrice miséricordieuse ! Que sa lumière vous encourage à arpenter le chemin de la Vertu ! Priez-la, faites-lui don de votre dévotion et le salut vous sera promis ! Croyez en elle pour ne jamais désespérer dans les ténèbres ! Croyez en elle pour vous libérer de vos péchés ! Louée soit la Grande Déesse !
Le silence tomba sur la foule lorsqu’elle eut terminé sa harangue et un Disciple de Hapos reprit d’une voix forte :
- Louée soit la Grande Déesse !
À quinze mètres de la prédicatrice, un de ces adeptes agita son martinet électrique pour menacer un coruscanti, un jeune homme frêle qui déglutit avant de hurler d’une voix perçante :
- Lou… louée soit la Grande Déesse !
La clameur fut reprise par le reste de l’assistance muselée.
- Louée soit la Grande Déesse ! Louée soit la Grande Déesse ! Que sa bonté nous rende purs !
Ils scandèrent sans discontinuer, les Disciples de Hapos parcourant les rangs à la recherche du moindre signe de mauvaise volonté. Bekan, grâce à son acuité auditive conférée par la Force, entendit le cri d’une femme fouettée pour ne pas avoir clamé assez distinctement. Il serra les dents, brûlant d’intervenir.
Mais il devait continuer à surveiller la transaction de son padawan avec le ferrailleur. Le jeune draethos exhibait quelques crédits mais continuait de négocier avec le vendeur humain qui semblait se prendre au jeu.
Par affection ? Une attitude dangereuse par les temps qui courent. Au moins il restait quelques îlots de bonté dans cette République.
La prédicatrice lança une dernière fois à la foule.
- Accordez un don aux déshérités et aux orphelins ! Ce que vous donnerez aujourd’hui, la Déesse vous le rendra demain par l’absolution de vos fautes ! Soyez bénis et que la Déesse vous garde sur le chemin de la Pureté !
D’autres adeptes en toge blanche firent leur apparition et traversèrent les rangs des coruscantis, présentant une petite corbeille en osier. Les croyants qui arboraient des expressions candides et juvéniles s’arrêtèrent à leur hauteur pour quérir l’aumône au nom de leur divinité. Sous la pression des Disciples de Hapos zélés, tout le monde accepta de se délester de quelques crédits. Surtout les quelques non humains pris dans la nasse, les rares non humains autorisés à circuler hors de leur ghettos pour aller travailler.
Comme ce couple de chagriens qui se serraient l’un contre l’autre, alors qu’un Disciple de Hapos les foudroyait du regard pendant qu’un des croyants en toge blanche freina devant eux pour leur soutirer aimablement une partie de leur porte-monnaie.
Les non humains glissèrent quelques crédits dans la corbeille mais le Disciple de Hapos – une brute épaisse – semblait considérer que ce n’était guère assez. Il se rangea devant eux, affichant une expression farouche intimidante.
- La Déesse exige un plus grand don de votre part.
Le chagrien indigné ne put s’empêcher de répliquer :
- Et pourquoi cela, monsieur ?
- Parce que vous êtes des aliens, des inférieurs. Vos péchés sont par conséquents bien plus grands et il vous faut donner plus pour que la Déesse soit bienveillante.
- Je vous assure que nous venons de donner tout ce que nous possédons sur nous, intervint la congénère du non humain.
- Ah oui ?
Deux autres Disciples de Hapos fendirent la foule et bloquèrent le couple chagrien, leur coupant toute retraite. La femme se serra contre son amant et les martinets électriques qui crachotaient des arcs de mauvais augure s’élevèrent vers le ciel avant de s’abattre sur eux. Les électrocutions les projetèrent au sol sous le regard de tous les autres témoins pétrifiés et effarés.
Ils furent séparés l’un de l’autre et la chagrienne fut aussitôt relevée sans ménagement par un des Disciples alors que les deux autres s’acharnèrent sur le malheureux qui se mit à hurler de douleur, les lanières électrifiés déchirant ses vêtements puis sa peau.
- Arrêtez ! Les supplia-t-elle.
La main de Bekan glissa par réflexe vers son sabre laser accroché à la ceinture sous sa bure. Il retint son geste, invoquant la Force pour recouvrer son calme. Il devait s’en tenir aux instructions du Haut Conseil.
Il ne devait pas intervenir. Parce qu’il ignorait comment cela tournerait, et qu’il n’était pas sûr de pouvoir garantir la sécurité de son élève.
- Nous vous donnerons ce que vous voulez !
Les bourreaux cessèrent leur traitement à ces mots et elle s’empressa de fouiller dans ses poches pour arracher quelques crédits supplémentaires qu’elle déposa dans la corbeille. L’adepte en toge blanche la remercia :
- Que la Déesse soit miséricordieuse avec vous.
Les Disciples de Hapos s’écartèrent pour les laisser partir et la chagrienne releva son compagnon qui se voûtait, la tête entre ses mains. Ses queues crâniennes cornues portaient de sombres meurtrissures tout comme ses vêtements abîmés.
Ils avaient servi d’exemple et personne ne songea à protester. Au contraire, tous ceux qui y avaient assisté, s’empressèrent de se délester de la majorité voire de la totalité de leurs crédits pour s’assurer qu’ils ne subiraient pas le même sort.
Bekan ne se préoccupait maintenant que d’une seule chose. Que son padawan n’ait pas assisté à cette scène.
- Maître…
Le Chevalier Jedi soupira lorsqu’il entendit la petite voix fluette du draethos qui fixait la foule, juste à ses cotés. Le petit non humain enfouissait à moitié sous sa cape, l’étrange sphère métallique qu’il avait négocié âprement avec son acheteur.
Même s’il avait raté le lynchage, son élève avait du certainement le ressentir grâce à son hypersensibilité télépathique. Face à cela, il ne pouvait pas s’en sortir en lui prétendant seulement que ce n’était rien.
Dans une galaxie aussi dure, il ne pourrait pas le préserver éternellement. Il devait y être confronté s’il devait devenir un jour un grand Jedi. Cette épreuve ne serait pas évidente. Réflexion faite, il préféra éluder ce qui venait de se passer.
- Allons-y, Oriko. Nous ne devrions pas être en retard.
- Oui maître, fit le garçon.
Ils longèrent tous deux les échoppes, s’éloignant du lieu du rassemblement qui était en train de se disperser. Ce genre d’évènements était devenu banal depuis l’accession au pouvoir du Chancelier Suprême Contispex.
Les adeptes du culte dont celui-ci était le leader incontesté, pullulaient pour ainsi dire à tous les coins de rue, assurant une présence visible et étouffante, resserrant peu à peu leur carcan sur tous les aspects de la vie quotidienne des coruscantis et de d’autres citoyens sur les autres mondes de la République.
Ils avaient immiscé le moindre de leurs tentacules dans toutes les institutions, y compris dans la Marine et l’Armée. Chaque jour, des citoyens en étaient écartés voire chassés sous prétexte d’un écart de conduite. La plupart des malchanceux avaient le malheur d’appartenir à une ethnie non humaine.
Bekan et tous ceux qui avaient réalisé la situation, savaient que la doctrine du Pius Dea était teintée d’un humanocentrisme latent. Ceux qui y adhéraient le revendiquaient ouvertement et bénéficiaient de nombreux supporters chez les suprémacistes humains.
Ils arpentèrent la grande avenue rebaptisée sous le nom d’Allée de la Foi. De grandes statues avaient été érigées au fil des années suivant l’élection de Contispex, de part et d’autre de la large chaussée où circulaient les landspeeders.
Ils se tenaient au coeur névralgique de la Cité Galactique et ne furent pas étonnés de voir les couloirs aériens encombrés d’airspeeders.
Mais c’étaient les statues hautes de plusieurs dizaines de mètres qui intriguaient le plus le jeune draethos. C’était sa première sortie hors du Temple Jedi.
- Qu’est-ce qu’elles représentent ? Demanda-t-il.
Ils ralentirent tandis que son mentor alsakani prit le temps de les étudier du regard. Il fixa de l’index le monument le plus proche, juste devant eux à cinq mètres. Représentant ce qui ressemblait à un professeur tenant contre son flanc un ouvrage indéterminé.
- Voici Acalas, le Prophète du Savoir.
Puis il déplaça son index vers la statue érigée de l’autre coté du boulevard. Qui illustrait la silhouette d’une femme dévote, raide comme un piquet, les mains jointes et la tête inclinée vers le ciel.
- Ceci est la Prophétesse de la Sagesse, Kasili.
Ils dépassèrent la statue du Prophète du Savoir pour étudier une troisième statue qui figeait la pose d’une femme en tenue provocatrice, dont les traits semblaient afficher un sourire démoniaque et qui tendait ses griffes, comme un démon tentateur.
- Amaleth, La Prophétesse de la Débauche.
Face à celle-ci, à coté de la représentation de Kasili, une dernière effigie dressée sur son socle montrait un guerrier brandissant une épée antique dans une main et la tête tranchée d’un serpent géant mythologique dans l’autre.
- Et enfin, Hapos, le Prophète de la Violence.
- Je trouve ces statues laides, maître.
Bekan sourit devant ce commentaire innocent. À vrai dire, laid n’était pas le premier qualificatif qui lui venait à l’esprit.
Terrifiant plutôt en ce qui concernaient les statues d’Hapos et d’Amaleth. Mais ce n’était pas le pire. Ils approchaient maintenant de la grande place devant le Sénat, baptisée par les membres du culte, la Place du Pardon.
La fin du grand boulevard était encadrée par deux statues de femmes encore plus gigantesques que celles des Prophètes. Deux statues radicalement différentes l’une de l’autre. Si celle à leur droite laissait paraître l’image d’une jeune femme aux traits épanouis à la tête portant une couronne de marbre dorée, sa sœur à gauche revêtait un aspect hideux et repoussant.
- Maître ? Fit le jeune draethos.
L’alsakani ne prononça pas un seul mot. Ce double maléfique se contorsionnait comme pris de démence furieuse, ses bras et ses jambes étaient décharnés et les extrémités de ses phalanges et de ses orteils nus étaient prolongés par des tentacules grossiers, qui pendaient tels les branches tombantes d’un arbre agonisant.
Quant au visage… il ne possédait plus rien d’un visage. Les lèvres et les pommettes semblaient avoir disparu pour laisser transparaître cette rangée de dents d’un bout à l’autre de la mâchoire. Cela lui donnait l’impression de sourire.
Bekan voulait croire que les croyances du culte se basaient sur des faits imaginaires mais se demandait tout de même ce que cela signifiait cette apparence répugnante. S’agissait-il d’un cauchemar de l’artiste dérangé qui l’avait matérialisée ou cela provenait-il d’une expérience qui avait marqué fortement l’initiateur de cette religion ?
Peut être serait-il intéressant de se pencher sur la question mais en des temps aussi incertains, les Jedi ne possédaient pas ce luxe. Ils avaient d’autres préoccupations comme les tensions qui s’intensifiaient la République et les kadijics de l’Espace Hutt.
- Ne restons pas là, Oriko.
Le professeur jeta un regard méfiant en direction de la place devant le Sénat qui s’ouvrait devant eux deux. Des adepte du culte commençaient à se rassembler par dizaines devant le bâtiment où siégeait l’assemblée, et d’autres arrivaient encore depuis les avenues avoisinantes pour se déployer et encercler les centaines de badauds qui s’y attardaient.
Il le sentait dans les courants de la Force, quelque chose de déplaisant allait se produire ici. Son padawan en avait assez vu aujourd’hui et il voulait lui épargner le spectacle qui allait suivre. Le garçon draethos n’était pas encore prêt pour cela. Ils empruntèrent sans tarder la première avenue sur leur gauche qui s’offrait à eux.
Voilà, j'espère que ce début vous a plu! n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé!
Allez à la prochaine

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