Edda Niun a écrit:Pourquoi le spoil/spoiling/spoilage est-il un si grand enjeu ?
Comme dirait Einstein, tout est relatif.
Chaque personne réagit différemment et chaque création (que ce soit un film, une série, un roman, une BD) peut être approchée de façon différente pour des raisons différentes, notamment en fonction de l'âge. S'agissant des films et séries, l'évolution des supports a également changé beaucoup de choses. Et, dans une certaine mesure, la variation des moyens financiers (enfant/adolescent par rapport à adulte) peut également influencer le tout.
En 1977, j'avais 16 ans. Pour payer le fonctionnement du cyclomoteur m'amenant au ciné et payer la séance, je dépendais financièrement de mes parents, et ni la vidéo ni internet n'existaient.
Pour le IV, j'ai accumulé toutes les infos le concernant. Ca n'a pas empêché que cet univers cinématographique que je découvrais soit un émerveillement, à ce jour inégalé, pour mon imagination. Pour le V et le VI, je n'ai pas vraiment boycotté les infos, mais je n'ai fait aucun effort pour en avoir (et avec quelques chaînes télé et radio et pas d'internet, elles ne m'arrivaient pas dans la figure à chaque seconde). Je suis allé les voir une fois chacun à leur sortie, puis une fois lors de chacune des ressorties ciné (d'abord le IV seul, puis le IV et le V, à chaque fois à Toulon, et, enfin, les IV, V et VI à l'époque où ils passaient toute la nuit dans un des cinémas parisiens). Mais chacun des ces visionnages espacés était une redécouverte. Et puis, j'ai un jour eu une télé et un magnétoscope. Mon premier achat de K7 fut la trilogie. J'ai pris l'habitude de la voir régulièrement, dans une ambiance quasiment religieuse.
Mais j'avais perdu tout espoir de voir une suite. Et la suite est arrivée... Pour moi, l'âge différent, les moyens financiers différents, les supports techniques différents avaient changé la donne sur certains points, mais
SW était toujours quelque chose à part. J'ai alors commencé le boycott des infos
SW. Je voulais profiter de chaque première seconde pour chaque film. Et je garderai toujours un souvenir impérissable de ma première vision de l'épisode I. Certes, quelques aspects m'ont déplu (même si ce n'étaient pas les mêmes que pour la plupart des critiques), mais j'ai adoré tout le reste et j'étais enfin replongé dans l'univers des guerres stellaires virtuelles djordjiennes. Plusieurs fois pendant le film, j'ai regardé autour de moi la salle et les autres spectateurs (complètement absorbés par ce qu'ils regardaient), simplement pour me convaincre que c'était bien vrai et savourer l'instant.
Je suis allé le revoir 3 fois dans les jours suivants et c'était agréable à chaque fois, mais j'ai toujours depuis essayé (II, III, RO, Solo, VII, VIII et bientôt IX) de revivre, autant que possible, les sensations de cette première vision du I. J'ai donc persisté dans le non-spoil et j'arrive toujours, autant que possible, en ne sachant rien de chaque film. Ca ne m'empêche pas de les revoir plusieurs fois les jours suivants pour apprécier tous les détails qui m'ont échappé lors de la première vision. L'exception partielle fut le VII, tellement différent de ce à quoi je m'attendais et pour lequel, si je suis retourné le voir encore 3 fois, c'était surtout pour essayer de le regarder avec un regard neuf et arriver à enfin l'apprécier en me déconditionnant de mes attentes initiales (et tenter de faire abstraction de tout ce qui était inspiration du IV…).
Alors, effectivement, on peut beaucoup apprécier un film dont on connaît certains aspects. On peut, de la même façon, apprécier un film qu'on a déjà vu plusieurs fois. Mais, en ce qui me concerne, cette première vision "dans l'inconnu" est toujours la meilleure et, au ciné, au moins pour les
SW, je continuerai à pratiquer de la même façon.
En revanche, j'ai arrêté les "cérémonies" trop fréquentes de vision de la saga complète. Je me suis rendu compte, au bout d'un certain temps, que je commençais à surtout voir les défauts des films (surtout pour les IV, V et VI, pour lesquels je dois être à plus ou moins 40 fois chacun...) plutôt que leurs qualités. Je ne les regarde donc plus lorsqu'ils passent à la télé, et le dernier visionnage complet a eu lieu avant le VII et le prochain sera avant le IX : ça évite l'installation d'une forme de "lassitude" due à la répétition et permet, dans une certaine mesure, une "redécouverte" des films. "Ce qui est rare est précieux"
Un chasseur, à aile X... Un personnage en costume noir, de moine... Un sabre laser, vert... un pouvoir, de télékinesie... Un seul gant, à la main droite... Non... Si !!!
. Ces trois jours vont être horribles 
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puisqu'il est si important de bien parler la langue de Molière, et qu'elle se voit si ouverte un peu plus chaque jour à sa dilution, mais bon !
