Toujours pas d'Anakin en vue (et ce, malgré vos demades répétées) mais on continue avec Mace et ses acolytes, désormais partis sur Ryloth.
Je devrais mettre le sommaire à jour rapidement - j'avais un peu zappé de le faire ces derniers temps.
Agenouillé à terre, Mace prit une poignée de terre dans sa main. Sèche et brûlée, elle passa entre ses doigts et retomba au sol. Le maître Jedi leva les yeux. Autour de lui, les maisons tenaient difficilement debout. Petites habitations ou grandes villas, aucune n’avait été épargnée. L’attaque n’était pas récente. Il régnait sur le village une ambiance de mort. Dans l’air, la cendre se mélangeait à la poussière, et rendait le tout âcre.
Mace se releva. Il n’avait pas vu de village aussi désolé depuis les dernières heures de la Guerre des Clones. Il se souvenait du sang, de la terreur, des cris et des larmes. Il n’avait jamais oublié et pourtant, tous ces événements lui revenaient en mémoire à coups de massue. Toute cette désolation n’était l’œuvre que d’un seul homme, et cela le rendait malade.
- Aucune trace de vie ici, Maître, fit Caleb Dume.
Le jeune Jedi avait revêtu une tunique de réfugié plus légère que celle qu’il portait sur l’Endurance. Le climat de Ryloth pouvait être étouffant par moment, et pas seulement à cause des températures.
- Si les Partisans étaient ici, ils sont partis depuis des jours, poursuivit-il.
- Où se cachent-ils ? murmura Mace, plus pour lui-même que pour Caleb.
Ils avaient annoncé leur visite. Les Partisans savaient où ils devaient se retrouver. Et pourtant, ils n’étaient pas au rendez-vous. Mace se plongea dans la Force, à la recherche d’un signe de vie étranger à ceux de leur groupe. Personne. Il n’y avait personne à des kilomètres.
- Ils ont plus de deux heures de retard, annonça Depa. Je pense qu’ils ne viendront pas.
S’étaient-ils dégonflés ? Avaient-ils renoncé ? Ce n’était pas dans leurs habitudes. Avaient-ils finalement décidé de ne pas faire appel aux Jedi ? Si c’était le cas, ils devraient avoir de bonnes raisons. Mace et ses compagnons n’avaient pas pris tous ces risques pour se voir remerciés au dernier moment.
- Nous devons les trouver. Nos renseignements indiquaient qu’ils se cachaient dans des montagnes plus au sud. A combien de temps de route sont-elles ?
- Plus de trois heures à pied, Maître, répondit Whie.
Le jeune Jedi portait une tenue grisâtre qui se fondait parfaitement bien dans le décors morbide du village. Le soleil de Ryloth faisait ressortir les tâches de rousseur sur son nez retroussé.
- Entrer en communication avec le leader va se révéler compliqué, Mace, avança Depa. S’il ne veut pas être retrouvé, je doute qu’il soit de bonne humeur lorsque nous le rencontrerons.
Mace prit note de la remarque. Il connaissait Cham Syndulla. Il avait combattu à ses côtés au début de la guerre. Il connaissait son tempérament. Ou bien croyait le connaître. Les récents attentats, les actes des Partisans… Tout cela donnait à penser que le Twi’lek avait changé son mode de fonctionnement. Mais il ne mettrait certainement pas à la porte un vieil allié.
- Nous avons de la visite, Maître, annonça Whie.
Il tendit son datapad au maître Jedi qui se pencha dessus. Trois speeders, en provenance du nord. Ce n’était pas les Partisans.
-A couvert, ordonna Mace, et ne vous faites pas remarquer.
Les trois autres Jedi obtempérèrent et se retranchèrent chacun derrière des pans de murs. Les speeders s’approchèrent rapidement, dégageant un épais nuage de poussière derrière eux. Ils traversèrent le village sans s’arrêter, renversant sur leur passage les quelques murs encore debout. Les trois véhicules passèrent à une vitesse folle, mais Mace eut le temps de remarquer l’insigne sur les épaules. La République Démocratique Galactique. Ces hommes étaient des soldats. Leur nombre et la vitesse à laquelle ils se déplaçaient rassura Mace. Ils ne faisaient que passer.
Whie et Caleb émergèrent de derrière un bâtisse en ruine, secouant la poussière de leurs vêtements. Depa, quant à elle, affichait un air inquiet en quittant sa cachette.
- Vous pensez qu’ils sont au courant ? demanda-t-elle à Mace.
- Je ne pense pas non, répondit-il. Mais nous ne devons pas nous attarder. Les murs ont des oreilles et notre présence sera révélée d’une manière ou d’une autre aux autorités. A nous de faire en sorte que ce soit le plus tard possible.
- Notre meilleure chance, c’est de gagner ces montagnes, dit Whie en désignant la carte affichée sur son datapad. Même si nous n’y trouvons pas les Partisans, ce sera toujours un refuge pour la nuit. Nous ne pouvons pas nous permettre de retourner à Lessu. Le nombre de soldats y est trop élevé.
Mace approuva de la tête.
- Si nous ne trouvons pas les Partisans, nous nous rendrons à Nabat. J’ai encore des contacts là-bas. Ils pourront nous aider.
Depa acquiesça et entreprit de rassembler ses quelques affaires. Mace resta là, à écouter le vent lugubre dans ses oreilles. Le Sénat avait fait une terrible erreur en n’envoyant pas d’aide dès le premier appel au secours du peuple Twi’lek. Sidious se fichait d’eux. Même si leur espèce venait à disparaître, il y aurait toujours d’autres peuples pour être envoyés sur Ryloth et récolter les épices. La main d’œuvre ne manquait pas.
Mace durcit le regard. Quelque chose avait changé dans la Force. Une présence. Pas les soldats, non. Quelqu’un d’autre. Pas une seule forme de vie. Plusieurs. Et ils arrivaient vite.
Mace se tourna vers Depa. La Maître Jedi l’avait senti elle aussi.
- Quelqu’un approche.
- Ils sont nombreux, informa Whie en consultant son datapad. Je repère sept véhicules, des speeders pour la plupart.
Mace regretta que le jeune Jedi ne puisse déterminer ces informations sans son datapad. Il aurait dû s’appuyer davantage sur la Force. C’était peut-être un excellent bretteur mais son intérêt pour la technologie freinait ses progrès. Mace se plongea dans la Force et étendit sa perception aux speeders en approche. Il n’y avait que des Twi’leks dans ces véhicules. Mâles et femelles. Tous étaient armés.
- Les Partisans, annonça-t-il.
Les trois autres Jedi se mirent immédiatement sur leur garde. On ne savait pas de quoi pouvaient être capables ces rebelles. Les speeders entrèrent dans le village et se stoppèrent à quelques mètres de Mace. Le Maître Jedi ne reconnut pas Cham parmi les Twi’leks présents. Il devait être resté à son refuge. Un des Partisans descendit de son speeder et ôta le foulard qui lui recouvrait la moitié de son visage. c’était un Twi’lek âgé d’une cinquantaine d’années, à la peau bleue si pâle que Mace devina qu’il était malade. Le long de sa tempe courait une vilaine plaie qui avait mal cicatrisée.
Mace fit un pas en avant et une dizaine de fusil-blaster se braqua sur lui.
- Je suis Mace Windu, fit-il sans cesser d’avancer. Je suis Maître Jedi. J’ai été envoyé ici pour prendre contact avec votre leader, Cham Syndulla. Nous sommes là pour vous aider, ajouta-t-il.
Le Twi’lek le jaugea de la tête au pied d’un regard suspicieux. Puis, sans un mot, il fit signe à une Twi’lek à la peau orangée de s’approcher d’eux. Celle-ci s’exécuta et jeta quatre morceaux de tissus aux pieds de Mace.
- Mettez ça sur la tête, lâcha-t-elle. Cham veut vous rencontrer.
***
Lorsque Mace descendit du speeder qui l’avait amené, son premier réflexe fut d’enlever la cagoule qu’on l’avait forcé à porter. Il n’en eut pas le temps. Poussé en avant par une main invisible, il fut entraîné dans ce qu’il devina être un tunnel. Il décida de ne pas faire d’histoire. La Force l’avait déjà aidé à suivre sans mal le chemin qu’ils avaient emprunté. Ils se trouvaient à quelques kilomètres au sud de Rhovari, probablement dans une des montagnes de la chaîne que Mace avait perçu quelques instants plus tôt.
Il suivit le mouvement sans rien intenter. Les Twi’leks n’avaient pas pris la peine de les délester de leurs sabres lasers. Les cagoules ne faisaient sûrement partie que d’une mise en scène destinée à donner le ton. Mais Mace ne se fit pas avoir par l’illusion. Toujours plongé dans la Force, il suivit le contour des murs, percevant chaque goutte d’eau, chaque excroissance de pierre qui s’offrait à lui. Ils s’enfonçaient dans la montagne, juste assez profondément pour ne pas être débusqués par les forces de la République.
Mace sentit bientôt qu’il pénétrait dans une pièce relativement large. Il perçut la lumière vacillante au plafond, les silhouettes des Twi’leks présents. Ses compagnons Jedi ne le suivaient pas. Au milieu des individus autour de lui, il en distingua un qui retint son attention. Cham. Sa voix parvint aussitôt à ses oreilles.
- Serd, je t’avais dit de les traiter en amis.
L’intéressé ne répondit pas, mais Mace le sentit bouger à côté de lui, parler dans son propre langage.
- Peu importe, fit Cham. Il sait parfaitement où il est de toutes façons. N’est-ce pas, Maître Windu ?
Mace interpréta cette question comme le bon moment pour ôter sa cagoule. L’air entra à nouveau librement dans ses poumons. A sa droite, le dénommé Serd ne broncha pas. Il l’observait, comme s’il craignait qu’il ne tente quelque chose d’insensé. Mace s’éloigna et salua les quelques Twi’leks présents. La pièce était large et mal éclairée. En son centre, quelques tables, quelques chaises. Cham était assis sur le dossier de l’une d’elle. Une chose frappa Mace immédiatement. Ils étaient tous armés. Même les plus jeunes. Parés pour tout combat imminent.
- Vous n’étiez pas au rendez-vous, débuta Mace sans ton de reproche.
Cham laissa échapper un petit rire ironique.
- Vous avez croisé la patrouille de soldats qui nous précédait. Je suppose que cela est suffisamment valable, comme excuse.
Le Twi’lek semblait fatigué. Ses traits étaient tirés. Sa peau, d’un orange si chaleureux d’ordinaire, semblait pâle et usée. Il ne vint pas accueillir Mace d’une poignée de main. Il le regardait à peine.
Mace s’avança et s’assit sur le rebord d’une des tables. Le tissu de son poncho de réfugié remonta le long de sa jambe, révélant l’extrémité de son sabre laser.
- La République s’est enfin décidée à nous aider ? demanda Cham, et l’ironie de sa voir fit grincer plusieurs Twi’leks.
- Je ne suis pas en mission officielle, répliqua Mace. Mais je pense que nous avons un intérêt commun.
Il s’interdit de poursuivre plus loin en voyant entrer deux Tognaths dans la pièce. Chacun armé d’un long fusil, ils se placèrent à l’extrémité de la pièce, leurs yeux de métal rivés sur Mace. Leurs appareils respiratoires – les Tognaths respiraient mal dans une atmosphère trop riche en oxygène – se divisaient en deux tubes qui disparaissaient dans leur dos.
- Edrio et Benthic, expliqua Cham. Leur planète a été perdue par les Séparatistes au profit de la République Démocratique. Autant dire que ce n’est pas pour le mieux.
Mace acquiesça, gardant un œil sur les Tognaths. Ils n’avaient pas l’air menaçant, mais ils ne semblaient pas amicaux pour autant.
- Il y a un homme sur cette planète que je recherche. Si nous arrivons à le stopper, cela peut être aussi bénéfique pour vous que pour la République, poursuivit Mace.
Cham leva un sourcil. Il n’y croyait plus, Mace s’en rendait compte. Quelque chose avait changé. L’espoir n’était pas aussi présent. Il se battait, mais pour quelle cause ?
- Vous voulez parler du type qui se balade avec un sabre laser rouge ? fit quelqu’un dans l’assemblée.
Mace acquiesça et chercha qui lui avait répondu mais Cham l’interrompit d’une voix rauque et pleine de colère.
- Il se fait appeler Dark Xabron, expliqua-t-il.
Mace mémorisa son nom. Dark. Cet homme était bel et bien un Sith.
- Ce n’est pas la première fois qu’il vient sur Ryloth, mais cette fois, il a juré de nous détruire.
- C’est lui que nous cherchons, répondit Mace.
Une voix en Tognath s’éleva, et un Twi’lek traduisit presque immédiatement.
- Il n’est pas facile à atteindre, fit celui qu’on appelait Edrio. Et il n’est pas seul sur Ryloth. Ils sont trois avec lui.
Trois ? Mace n’eut pas le temps de poser sa question. Un déflagration fit sursauter toute l’assemblée. Le regard rivé vers l’ouverture de la pièce, Mace vit surgir un jeune Twi’lek à la peau rougeâtre.
- Cham ! Hurla-t-il.On est attaqués !
Mace n’hésita pas. Il ôta son poncho et dégaina son sabre avant de s’élancer à la suite du jeune Twi’lek.