
Alors, kécicé ?


Ce recueil est donc ouvert à tous les participants du RP. Vous pouvez poster des one-shots ou des petites nouvelles (ne vous lancez pas dans un roman, ça n'est pas le but

En espérant que cela amènera de nouveaux participants et lecteurs à venir nous rejoindre dans cette toute jeune section.
Vous pouvez retrouver notre aventure ici et les fiches des personnages ici.
Bien évidemment, comme toutes les fan fics, vos commentaires de lecteurs sont les bienvenus.

Puisque je n'ai que ça à faire (c'est complètement faux


Sommaire par ordre de publication :
Sommaire regroupé par personnage et par ordre chronologique :
Je lance donc ce recueil avec Qu'elle soit avec toi, petit OS où Ukel va faire la découverte qui va l'emporter dans un long tourbillon. Elle se déroule 3 ans avant le RP.
Qu’elle soit avec toi
Corell n’était pas encore à son zénith mais la chaleur se faisait sentir en ces mois d’été dans Coronet City. Heureusement, une petite brise agitait l’air et se rafraîchissait au contact du lac voisin.
Une entêtante musique résonnait et les étudiants s’étaient, pour la plupart, mis à danser. La cérémonie de remise des prix et diplômes de la prestigieuse Université de Corellia s’était maintenant achevée, il était l’heure pour tous de fêter et de décompresser après une dernière année très exigeante qui les avait poussés dans leurs limites.
Légèrement à l’écart, Ukel Anto ne dansait pas. Dans sa main gauche, il tenait enroulé comme un trésor le précieux sésame. Il avait fini major de la promotion de biologie. Un avenir radieux lui était désormais promis. Pourtant, le Togruta à la peau rouge ne pensait pas au futur. Son esprit était focalisé sur le passé, sur ce jour funeste sept ans plus tôt, où un accident de speeder avait emporté ses géniteurs.
« Papa, maman, murmura-t-il tout bas, j’espère que vous êtes fiers de moi, maintenant. »
Ce n’était malheureusement qu’une façon de parler car, pour lui, la mort représentait véritablement la fin de l’existence. Il trouvait complètement absurde le concept que les morts rejoignaient les courants de la Force.
Une voix familière le tira de ses pensées.
« Ukel ! »
Le jeune Togruta se retourna avec un sourire pour apercevoir la figure d’un Mirialan du même âge que lui et qui arborait la même joie sur son visage couleur olive. C’était Casai Tenwon, un de ses camarades de promotion et un bon ami, en dépit de la concurrence qui régnait fortement dans le milieu universitaire. Leur statut « d’alien » les avait beaucoup rapprochés, en réaction au spécisme fort qui régnait sur cette planète. Casai avait fini sur le podium du classement, ce qui était entièrement mérité.
Le Mirialan s’approcha, un verre dans chaque main et en tendit un à Ukel.
« Boirez-vous avec moi, professeur Anto ? demanda-t-il, feigant un ton noble qui amusa le Togruta.
- Avec plaisir, professeur Tenwon ! » accepta le jeune diplômé en riant de bon cœur.
Ukel attrapa le verre que lui tendait son ami. En temps normal, le Togruta n’était pas très friand d’alcool. Non pas qu’il eut un antécédent familial douloureux en la question, mais il n’en appréciait simplement pas le goût. Cependant, il savait faire une exception et se conformer à la norme sociale pour les grandes occasions.
Rangeant son diplôme dans une poche ample de la tenue de cérémonie blanche à motifs brodés dorés qu’il portait, Ukel leva son verre.
« A notre avenir ! s’exclama-t-il.
- A notre avenir ! » trinqua son ami avec lui.
Le Togruta porta ensuite le verre à ses lèvres et but une gorgée. Pouah ! Il ne s’y ferait jamais ! Qu’est-ce que les gens pouvaient bien y trouver pour s’en abreuver sans cesse ? Il l’ignorait.
« A propos d'avenir, enchaîna Casai, qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ? »
Ukel désigna un petit groupe d’humains très bien habillés qui semblaient se préparer à partir, à l’écart de la fête.
« Le Centre de Recherche de Biologie de Corellia m’a fait une offre alléchante, expliqua-t-il.
- Oh, Ukel ! protesta le Mirialan. Tu as fini major d’une des promotions les plus réputées de la galaxie !
- Justement, expliqua le jeune diplômé, grâce à cela, j’aurai une totale liberté sur les recherches que je veux entreprendre.
- Et tu en as une idée ?
- Pas encore, avoua le Togruta, mais ça ne tardera pas.
- Ukel, souffla son ami, tu es brillant, tu vaux mieux que ça.
- Je sais ce que tu vas me dire…
- Oui, tu sais, soupira Casai, mais ça ne m’empêchera pas de le dire. J’ai été recruté par un laboratoire privé qui travaille directement pour l’armée de la République. Tu devrais venir avec moi.
- Tu sais ce que je pense de cette guerre, rappela Ukel.
- Oui, je sais, Ukel, mais les Sith sont à notre porte ! s’enflamma le Mirialan. La République croule sous leurs attaques, on doit donner tout ce qu’on a pour les repousser !
- Casai, soupira le Togruta en écartant les bras avant de tourner sur lui-même, regarde autour de toi. »
Autour d’eux, la fête continuait, mais ce n’était pas de cela qu’Ukel parlait, et il savait que son ami l’avait compris. La quasi-totalité des autres étudiants étaient des Humains. Pourtant, si l’on quittait les quartiers riches de Coronet City, on découvrait de nombreux « aliens ». Le spécisme dévorait la planète.
« Combien de non-Humains vois-tu à part nous ? poursuivit-il. Nous sommes pourtant dans l’un des cœurs de la République ! Regarde-moi dans les yeux, et ose me dire qu’elle est fondamentalement bonne ! Tu sais très bien que ça serait un mensonge ! Les Jedi, les Sith, c’est la même chose ! En plus, l’Ordre a pris le contrôle du Sénat depuis des siècles ! Où est passée la démocratie qui t’est si chère ? Moi, je ne la vois pas ! »
Ukel s’était lancé sur un sujet sur lequel son ami et lui partageaient de profonds désaccords. Pourtant, Ukel ne changerait jamais d’avis. Tout ce qu’il savait sur les Sith venait des contes que sa mère, historienne, lui racontait quand il était petit. Pourtant, il avait découvert que la République était loin d’être aussi bonne que dans ces histoires, alors il y avait des chances pour que les Sith ne soient pas non plus manichéens.
« Ukel… Tu n’as jamais vu les méfaits des Sith. Si nous voulons mettre un terme à cette maudite guerre…
- Je veux qu’elle s’arrête, autant que toi, le coupa le Togruta. Des millions d’innocents meurent, et à cause des deux camps, ajouta-t-il en insistant sur les derniers mots. Mais on n’arrête pas une guerre comme ça ! Ce n’est pas en t’engageant dans une armée pour fabriquer des engins de mort que tu vas y mettre un terme, car des gens vont faire la même chose dans le camp d’en face. On n’arrête pas une guerre en prenant parti. On l’arrête en restant neutre.
- Je vois que je ne te convaincrai jamais, soupira le Mirialan avant de retrouver un sourire qu’Ukel savait forcé. Les Togrutas sont décidément très obstinés, s’amusa Casai en comprenant qu’il n’obtiendrait pas gain de cause.
- Les Mirialans ne sont pas mal non plus… » sourit le Togruta en décidant de mettre un terme à ce débat stérile.
Les deux amis continuèrent à boire à petite gorgées et la conversation dévia sur des sujets plus banals, dont ils avaient plus l’habitude de discuter. Les heures passèrent, et vint enfin le moment de se laisser.
L’humeur de Casai semblait n’avoir pas changé d’un iota, pourtant quelque chose n’allait pas chez lui.
« Il va falloir se quitter, mon ami, soupira ce dernier. Je suppose que tu ne changeras pas d’avis. »
Ukel ne répondit pas. Il se concentra et tenta de voir au-delà des apparences, au-delà du visage heureux que lui procurait son ami. Derrière ce sourire, il sentit quelque chose. Depuis tout jeune, le Togruta était assez doué pour déceler les émotions de ses interlocuteurs. Il mettait cela sur un talent pour l’empathie et personne ne l’avait jamais contredit.
« Tu as… peur, comprit Ukel. Pourquoi ?
- Ukel… murmura Casai.
- Pourquoi as-tu peur ? interrogea le Togruta.
- Ukel…
- Réponds moi, insista-t-il.
- Ce n’est rien, esquiva le Mirialan, c’est juste que… que je ne sais pas trop en quoi ces recherches secrètes vont consister… Et je les ai entendus parler entre eux quand ils croyaient que j’avais le dos tourné. Ça se dit biologiste et ça ne sait pas que les Mirialans ont une ouïe extrêmement fine. Ce que j’ai entendu me fait appréhender un peu… Je veux protéger la République, pas… Bref.
- Dis-moi… voulut savoir Ukel.
- Je ne peux pas en parler, c’est top secret, refusa Casai. Par contre… on risque de ne pas se revoir avant quelques temps, les contacts avec l’extérieur sont très régulés chez tous les laboratoires affiliés à la République depuis la Guerre Noire.
- Je comprends, soupira le Togruta.
- Avant que je parte… »
Il l’entraîna un peu plus à l’écart.
« La plupart des gens ne te connaissent pas bien et jugent que tu es juste très fort pour comprendre les autres, expliqua le Mirialan. Mais je sais que ça n’est pas vrai.
- Que veux-tu dire ? interrogea Ukel.
- Ce que tu viens de faire, poursuivit Casai, peu en sont capables. Je suis assez conscient de moi pour savoir que je ne montrais rien de ma peur.
- Il y a toujours des petits détails qui trahissent.
- Comme quoi ? » interrogea son ami.
Le Togruta était tout à fait incapable de répondre à cette question. Il ne pouvait pas argumenter quand il déterminait l’émotion de quelqu’un. Il ne pouvait pas lui dire "ton œil droit a cligné une fois de plus que ton œil gauche, ça veut dire que tu es triste". Il le savait, c’était tout.
« Je ne sais pas, hésita-t-il. Je l’ai juste senti.
- C’est bien ce que je pensais. Ukel… »
A vrai dire, personne ne lui avait parlé de ce talent qu’il avait, même si ses parents avaient semblé avoir quelque chose à lui dire à ce sujet, à l’époque où il s’était retrouvé en profond désaccord constant avec eux. Malheureusement, ils n’en avaient jamais eu l’occasion.
Le Mirialan hésita quelques instants et se décida enfin à parler.
« Ukel… déclara-t-il. Seul les Jedi ont un talent de ce genre.
- Ne sois pas stupide ! s’écria le Togruta un peu plus haut qu’il ne l’aurait voulu. Tu sais bien que je n’ai en rien les talents d’un Jedi !
- Je sais, je sais, l’apaisa Casai. Je te connais assez pour ça. Mais tu as une sensibilité légère à cette… Force…
- Voyons, je serais au courant ! protesta Ukel.
- Pas forcément, réfuta le Mirialan, beaucoup de gens vivent toute leur existence sans apprendre qu’ils ont une légère sensibilité. Tu devrais t’intéresser à la question. »
La Force… Il ne la connaissait vraiment que par les contes de sa mère sur les Jedi et les Sith. A vrai dire, il y avait déjà réfléchi. Il trouvait absurde l’idée de l’existence d’une énergie mystique. Pourtant, les pouvoirs des Jedi étaient avérés. Ils ne pouvaient pas provenir de la magie, alors de quoi ? Il existait de nombreux types de champs physiques : les champs magnétiques, les champs de force… Tous avaient une explication tout à fait scientifique.
La Force, elle n’en avait pas. Du moins, pas encore, car Ukel la voyait comme un simple type de champ supplémentaire, juste plus difficile à comprendre.
La Force…
« Je vais devoir y aller, soupira Casai en regardant par-dessus son épaule vers une Humaine à la peau sombre très bien habillée qui le regardait fixement. Je te promets qu’on se reverra.
- A la prochaine, Casai, le salua Ukel, un pincement dans la voix à l’idée de ne pas revoir son ami avant un moment.
- A la prochaine, Ukel, répliqua le Mirialan en lui serra chaleureusement la main comme ils avaient pris l’habitude de le faire. Bonne chance pour tout. »
Alors Casai se retourna après un dernier sourire amical et disparut dans la foule pour se diriger vers l’Humaine.
Ukel resta seul, plongé dans ses pensées. S’il avait été un Jedi, il aurait sondé cette Force à la recherche du futur de son ami, pour savoir si ce dernier courait un danger. Mais il en était incapable et cela le frustrait profondément.
La Force… Pourquoi certains pouvaient-ils la maîtriser à des degrés incommensurables, tandis que d’autres devaient se contenter de leur misérable vie ?
La Force… D’où lui venait cette sensibilité, si elle était avérée ? Pourquoi pouvait-il percevoir les émotions fortes des autres, tandis que certains pouvaient déplacer des objets qui pesaient des centaines de fois leur poids grâce à elle ?
La Force… De quelle nature était-elle ? D’où venait-elle ? Comment choisissait-elle ses hôtes ?
La Force… Y avait-il un moyen d’offrir la Force à tous ? Un moyen de réparer cette horrible injustice ?
La Force… Les applications seraient inouïes, si l’on parvenait à prouver sa nature physique et à parvenir à la contrôler. Peut-être les tyrannies des deux Ordres d’utilisateurs de la Force s’effondreraient-elles enfin ?
La Force… Tout était envisageable, à condition que cette découverte soit faite. Il fallait que quelqu’un s’y consacre enfin.
La Force… Alors Ukel prit sa décision. Il serait celui qui apporterait la Force à la galaxie. Il consacrerait sa vie à découvrir la nature de celle-ci.
La Force… Regardant au loin, plein d’espoir, le Togruta en oubliant presque son ami qui venait de le quitter tant il était obnubilé. Il s’était trouvé un but, une voix à suivre, de laquelle il ne dévierait jamais.
La Force… Son avenir était tout tracé et il lui semblait radieux. Il serait un héros de la science. Sa vie serait heureuse, mais dédiée à la Force.
La Force…
La Force…