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! Au programme, nouvelle chronique où Liars rencontre le Sith Unique

!
Jedi corellien: Embuscade, la chute du padawan Cette histoire se déroule avant le tome 1 de Jedi corellien: Novatech Galactic Industry, le complot du Sith Unique (environ 155 ans après la bataille de Yavin IV)
Bordure Extérieure, Espace Impérial, en approche de VinsothLe chevalier Jedi duros Dan Saak vérifia les instruments d'astronavigation, avant de lâcher les manettes de commande de la navette de l'Alliance Galactique, qui les amenait, lui et son apprenti, à Vinsoth.
Il se relaxa dans son siège de pilote, alors Liars l'observait à la dérobée, pour tenter sans succès de déchiffrer la moindre expression qui apparaîtrait sur sa face lisse sans nez. Le jeune adolescent de treize ans, originaire de Corellia, rompit le silence.
- Vous êtes contrarié, maître, affirma-t-il.
Dan Saak dévisagea le jeune homme grand et maigre, vêtu des robes vertes caractéristiques des Jedi corelliens. Son padawan avait insisté pour honorer ses origines, à l'occasion de ce voyage dans la Bordure Extérieure. Il soutint sans mal les yeux verts et gris qui guettaient sa réaction.
- Je repense à cette bagarre stupide qui t'a opposé à Imka Xessa, pour un motif futile, lui confia-t-il.
- Maître, elle m'a traité de...
- ...fils gâté de riche, je sais. Ce n'est pas une raison pour te conduire comme tu l'as fait. Tu lui as quand même cassé le nez, encore heureux que le padawan Skywalker t'ait empêché de commettre l'irréparable.
Le jeune apprenti se mordit les lèvres, préférant fixer la blancheur immaculée de l'hyperespace.
- Tu es conscient que ce n'était pas une attitude digne d'un Jedi, insista son professeur non humain. Certains ont été exilés sur Dagobah pour des fautes moins graves que la tienne.
- Oui, maître, reconnut à mi voix son padawan. Je n'arrive pas à contrôler ma colère.
Cette fois le regard de Saak se teinta de compassion et Liars le devina dans son ton, lorsque le duros lui déclara avec une grande lassitude :
- Je sais. Tu hais ton père depuis qu'il t'a rejeté et abandonné dans cette décharge. Les Jedi apprennent à ne plus laisser prise à tels sentiments.
- Maître, j'ignore comment vous faites, lui répondit le corellien. Et comment l'apprendre.
Le duros lui posa une main sur l'épaule, tandis qu'il lui envoya une onde de réconfort à travers la Force. Tissan n'oublia pas le soutien que son formateur lui avait accordé cinq ans auparavant, lorsque le Haut Conseil l'avait testé après que le duros l'ait ramené de Corellia. Son aptitude à devenir un Jedi avait été remise en cause. Trop de colère, avait asséné maître K'kruhk.
Dan Saak était parvenu à les convaincre, que s'ils ne lui donnaient pas sa chance, il ferait une recrue idéale pour les Sith. L'argument avait été suffisant, pour écarter leurs réticences.
Si aujourd'hui, il suivait le chemin des Jedi, c'était à son maître qu'il le devait. De fait, il en venait presque à le considérer comme le père qu'il n'avait plus jamais eu, depuis l'âge de huit ans.
- La Force te montrera la voie.
Le chevalier Jedi poursuivit, estimant que le sujet était clos.
- Concentrons-nous sur ce voyage dans la Bordure Extérieure, qui doit nous amener à Vinsoth.
Ravi de changer de sujet, le padawan enchaîna :
- Que faisons-nous dans l'espace impérial, maître ?
- Régler une querelle politique entre les chevs et les chevins. Il s'agira de faire preuve de diplomatie, appuya le duros. Et non d'épater la galerie, avec ta pratique du Soresu.
Cela n'enchantait pas le corellien, qui leva les yeux au plafonds.
- Pourquoi Mèche Blanche et ses toutous de Chevaliers Impériaux ne s'en chargent pas, maître ? Depuis la dissolution du Triumvirat et de la Fédération Galactique, l'Empire et l'Alliance Galactique se sont mis d'accord, pour ne pas empiéter mutuellement sur leur espace, n'est-ce pas ? Je pense qu'on devrait les laisser avec ce poodoo.
Dan Saak se retint de sourire. Son padawan était loin d'être le seul Jedi à ressentir mépris et incompréhension pour les chevaliers impériaux de l'impératrice Marasiah Fel, qui était surnommée Mèche Blanche. Que les chevaliers impériaux éprouvaient aussi à l'encontre de leurs cousins Jedi.
Quant à la Fédération Galactique, née à la fin de la Seconde Guerre Sith Impériale, elle avait survécu seulement douze ans aux dissensions entre les intérêts des impériaux, de l'Alliance Galactique et des Jedi. En temps normal, le duros serait tombé d'accord avec l'opinion de son élève.
- Ce sont les chevs et les chevins eux-même qui ont demandé la médiation d'une tierce partie, expliqua-t-il avec patience. Et si l'Empire le leur a accordé, c'est parce que les funérailles d'Antarès Draco Fel se déroulent aujourd'hui même sur Bastion. Et que tous les Chevaliers Impériaux y doivent lui rendre hommage.
Liars repensa aux nouvelles de l'attentat, qui avait coûté la vie à l'empereur et époux de Marasiah Fel. Des rumeurs prétendaient qu'un Moff serait impliqué. Le padawan consulta alors le tableau de bord.
Ils arriveraient en orbite de Vinsoth, dans vingt cinq minutes standard.
- Bon, racontez-moi ce qui nous attend sur Vinsoth, maître, fit l'apprenti en s'enfonçant dans son siège de manière très décontractée.
Saak s'éclaircit la gorge, avant d'accepter.
- Depuis des temps immémoriaux, les chevs, pourtant l'espèce la plus nombreuse, étaient les esclaves des chevins. Jusqu'à la crise d'Abeloth, où les chevs se sont révoltés contre leurs maîtres. Un fragile accord a été conclu, où les chevins s'engageaient à traiter leurs anciens esclaves comme des égaux. Ce qui fut globalement respecté, jusqu'au Massacre d'Ossus. Quand Dark Krayt prit le pouvoir, Vinsoth tomba sous son emprise. Certains chevins, qui n'avaient jamais accepté ce traité avec les chevs, collaborèrent avec le Sith Unique. Les chevs furent de nouveau réduits en esclavage, et beaucoup de ceux qui s'y opposèrent, furent éliminés.
Le duros s'accorda une pause, pour permettre à l'adolescent de treize ans, d'ingurgiter toutes ces informations. Avant de reprendre :
- L'esclavage fut de nouveau aboli, lorsque la Fédération Galactique fut instaurée. Mais les choses ne se sont pas déroulées de manière pacifique.
- Guerre civile ? Fit le padawan qui connaissait la réponse à sa demi question.
Saak lui offrit simplement un hochement de tête vertical, en signe d'approbation.
- Pour se protéger d'une éventuelle vengeance des chevs, les chevins ont engagé des guerriers mandaloriens, expliqua-t-il. Les chevs qui ont tenté de les chasser hors de Vinsoth, ont subi de lourdes pertes et ont crée des réseaux de résistance.
Le duros vit à travers les yeux verts et gris de son protégé, que ce dernier l'écoutait sérieusement de bout en bout.
- Depuis un an standard, des pourparlers ont été engagés. Sans beaucoup de progrès, il faut le reconnaître.
- C'est donc à nous de les aider à conclure les négociations, en déduit l'adolescent.
- Oui, et si la Force le veut, ce système connaîtra enfin la paix.
Le jeune corellien pensait que la meilleure forme de diplomatie demeurait quand même l'usage du sabre laser.
- Nous arriverons à destination dans quinze minutes, lui fit remarquer ensuite le duros. Largement le temps pour une séance de méditation, idéale pour trouver la sérénité dans ce genre d'épreuve.
Liars soupira, songeant que cette initiative était aussi attrayante que les cours d'Histoire Galactique, délivrés au Temple.
- J'aurais préféré une partie de Dejarik, maître.
- Tu as besoin de trouver la paix, insista l'autre. Dans ton cœur et dans ton esprit, jeune padawan.
Nouveau soupir. Avant que Dan Saak ne se figea et n'agrippa par un réflexe inattendu, la crosse de son sabre laser, devant l'étonnement de son étudiant aux arts de la Force. Qui sentit, la seconde d'après, un picotement familier courir le long de sa nuque.
Une cascade sombre perturba ses perceptions de l'environnement. Un mauvais augure, annonçant l'arrivée d'un danger proche. Sans réfléchir, il saisit vivement lui aussi son arme, sur le qui vive. Avant de croiser le regard anxieux du chevalier Jedi.
- Maître ?
- Je l'ai senti aussi, Liars. Quoiqu'il arrive, reste calme.
Facile à dire, pensa ce dernier. Cette perturbation qui avait éveillé leur vigilance, n'était semblable en rien à ce que l'apprenti corellien avait connu. Lors de ses duels à la salle d'armes du Temple de Coruscant, il avait appris à se familiariser avec les signatures particulières émises par les autres condisciples, tel que Exan Skywalker. Et celles des sphères d'entraînement.
Cette signature revêtait une intention malveillante et subtile. Comme s'ils étaient attendus. À peine le mot piège s'était-il formé dans leurs pensées, que leur vaisseau décéléra brusquement, les prenant de court.
Le duros, qui avait pris la précaution de s'attacher à son siège, rattrapa son apprenti avec sa puissance mentale. L'adolescent, coupable d'insouciance, allait en effet se fracasser, tête la première, contre la vitre de transparacier.
Il se rassit, en lançant :
- Merci, maître.
Les deux utilisateurs de la Force virent que les étoiles avaient repris leur position figée et lointaine, noyée dans l'encre noire et inhospitalière de l'espace. Ils comprirent, qu'ils avaient émergé de l'hyperespace, au milieu de nulle part. Cette impression peu agréable leur fut confirmée par les coordonnées, indiquées par les instruments d'astronavigation.
- Nous ne sommes pas arrivés à Vinsoth, maître.
- Remarquable déduction, mon jeune apprenti.
L'ironie douce de Dan Saak permit de détendre l'atmosphère. Une alarme de proximité les alerta, obligeant le duros à se pencher, pour examiner les consoles.
- On a un gros écho, lâcha-t-il au bout de quelques instants. Certainement un croiseur de bataille.
- Une patrouille impériale ?
Liars ignorait pourquoi, mais il se doutait que cela ne serait pas une bonne nouvelle. Son instinct le lui criait.
Un vaisseau triangulaire, possédant quatre protubérances sphériques, se matérialisa subitement devant eux, à trois cents mètres de distance. Le teint bleu marine du duros blêmit sensiblement, sous le coup du choc de l'apparition, qui ne ressemblait pas du tout à un destroyer impérial de classe Pellaeon. Nul doute qu'un dispositif d'invisibilité l'avait camouflé aux senseurs de la navette Jedi.
- Un Interdictor, souffla-t-il.
Le padawan, intrigué, se pencha pour étudier fièvreusement la silhouette de ce vaisseau atypique. Qui lui semblait terriblement ancien et devait certainement dater de bien avant la Première Guerre Sith Impériale.
- Je ne pensais pas que l'Empire possédait de tels engins, confia le padawan. C'est ça qui nous a éjecté hors de l'hyperespace ?
- Je le crains. Mais ces vaisseaux datent de la Première Guerre Civile Galactique. Ces quatre bulles que tu vois, créent des champs gravitationnels, qui permettent de tendre aux convois des embuscades.
- Pourquoi les impériaux feraient-ils ça ? Et pourquoi ne nous contactent-ils pas ?
La réponse de son instructeur ne le rassura pas.
- Je l'ignore, lui avoua-t-il. Et ce vaisseau ne porte pas d'insigne impérial.
Le sang du jeune corellien se glaça lorsqu'il réalisa ce que signifiaient ces derniers mots. Si ce n'était pas l'Empire qui les arraisonnait au large de Vinsoth, cela pouvait être n'importe qui ayant les moyens de s'offrir et d'entretenir un croiseur Interdictor.
L'alarme de proximité retentit alors de plus belle, indiquant l'arrivée d'un autre navire. Qui apparut dans un flash lumineux, à proximité de l'Interdictor. Ses formes métalliques évoquaient celle d'un gigantesque oiseau de proie.
Ce n'était pas cet aspect intimidant, qui angoissa soudainement Liars. Mais plutôt l'obscurité qui en émanait et qui imprégnait ses sens surdéveloppés. Il se tourna alors vers son mentor, en qui il cherchait un quelconque réconfort. Les yeux amphibiens sans sourcils affichèrent une surprise choquée, avant qu'il ne reprit une impassibilité appropriée aux circonstances.
- Un Dragon Sith !
Tissan sentit son estomac compressé, lorsque le duros s'empara des commandes de leur navette, pour décrocher d'ici.
- Je prends les commandes, relève les boucliers, Liars ! S'écria-t-il. Et lance un appel de détresse en direction du Temple !
- Oui, maître.
L'horizon stellaire se constella de plusieurs chasseurs stellaires en forme de delta. Des
Annihilateurs. Cinq d'entre eux ouvrirent le feu avec leurs canons laser, sollicitant les écrans déflecteurs.
Le duros parvint à conserver l'assiette de la navette, qui avait tangué sous les coups de boutoir ennemis. Le chevalier Jedi cherchait à se mettre hors de portée de l'Interdictor, qui leur interdisait l'usage de l'hyperpropulsion. Mais son apprenti doutait qu'ils en auraient le temps.
Et son funeste pressentiment lui donna raison, lorsque les Annihilateurs refirent un passage et visèrent les moteurs à l'arrière. Les alarmes hurlèrent, en même temps que leur navette gita sur le flanc, preuve que des dégâts irréversibles leurs avaient été infligés.
- Nous avons perdu les moteurs, lui annonça Dan Saak d'un air sombre.
Fusant à la vitesse de la lumière, les cinq chasseurs passèrent devant le cockpit avant de s'éloigner pour regagner leur escadron. Une voix sèche et impitoyable, au timbre féminin autoritaire, s'éleva au-dessus d'eux:
- Ici Dark Seltaya, Dame Noire du Sith Unique et commandant le Dragon l'
Affilié. Vous êtes inférieurs en nombre et en armes, abaissez vos boucliers et vos vies seront épargnées. Terminé.
Le ton n'admettait pas la moindre once de résistance de leurs proies. La résignation peignait le visage lunaire du duros, qui intima d'un simple regard son padawan à rester assis. Sur les consoles, Liars vit le Dragon se rapprocher rapidement.
Le duracier qui composait la coque de leur navette, gémit tout à coup, lorsqu'un rayon tracteur les intercepta et les aspira peu à peu vers le destroyer du Sith Unique. Sous la puissance de ce faisceau, la navette accomplit un demi tour sur elle-même et ils purent étudier de plus près les formes tranchantes du Dragon qui les avait arraisonnés. Un vaisseau composé d'une proue horizontale et plate, et d'une poupe ornée d'un aileron gigantesque.
Les échos sombres, qui teintaient la Force, résonnèrent comme un appel pour le jeune corellien qui fut rappelé à l'ordre par son maître:
- Liars, reste concentré.
Le duros serrait dans son poing la poignée de son sabre laser, tandis la gueule d'un hangar principal grossit rapidement sous leurs yeux. Le chevalier Jedi se leva de son siège, l'emmenant par l'épaule vers l'arrière de la navette.
Ils s'arrêtèrent devant l'écoutille et prirent le temps de se concerter.
- Nous allons voler un de leurs vaisseaux, lui confia le duros. C'est notre seul espoir.
- Maître, le contra-t-il. Même ça, nous n'avons aucune chance de le réussir. Ils sont trop nombreux. Et cela ne résout pas les problèmes du rayon tracteur et de l'Interdictor.
Le duros fut attentif à ces arguments et répondit seulement:
- Laissons la Force guider notre chemin.
À l'aide de sa télékinésie, il déverrouilla l'ouverture et ils s'élancèrent au dehors, sabre allumé au poing. Ils s'aperçurent qu'ils étaient attendus par vingt silhouettes encapuchonnées. Et autant de lames sang écarlate, grésillantes et de paires d'yeux jaunes maléfiques, perçant à travers leurs tatouages faciaux rouges et noirs.
Derrière eux, l'épais sas principal. Le premier objectif qu'ils devaient atteindre. Le duros raffermit sa prise sur le sabre à lame bleue azur, imité par son apprenti, qui releva sa lame verte émeraude devant son visage osseux.
Deux guerriers Sith étendirent la main et des éclairs de Force fourchèrent vers eux. L'air crépita à leur passage, et le jeune corellien sentit ses cheveux bruns coupés raides, se hérisser sur son crâne sous l'effet de l'électricité statique. Il crut que son arme allait lui être arraché lorsqu'il absorba l'attaque. C'était la première fois qu'il affrontait des adeptes du Coté Obscur.
Pendant cinq ans, il avait même cru que les Sith n'étaient qu'une légende. Un mythe qui se révélait être en cet instant, un cauchemar vivant.
- Dos à dos, lui cria son maître.
L'instant d'après, ce dernier avait accompli un Saut de Force au-dessus de ses ennemis, en fouettant l'air de son épée énergétique. Quatre combattants du Sith Unique, s'effondrèrent, mortellement touchés.
Enjambant les cadavres, l'apprenti corellien se précipita vers son professeur pour couvrir ses arrières. La lame bleue couleur ciel, traça devant le duros des sillons funestes, marque de fabrique de l'Ataru, la quatrième forme de combat au sabre laser. Forçant les autres sombres guerriers à reculer précipitamment, vers la lourde porte blindée. Signe d'espoir pour les deux Jedi.
Qui fut douché sur le champ, lorsque les battants s'écartèrent, vomissant trente autres Sith. Avec à leur tête, une chagrienne encapuchonnée brandissant un double sabre laser.
Derrière lui, l'adolescent sentit son maître freiner tandis que les autres acolytes se regroupèrent pour leur bloquer toute retraite. Le duros soutint, non sans appréhension, les yeux jaunes de la non humaine, dont la puissance dans la Force ne laissait planer le moindre doute quant à son rang. Et sa véritable identité.
- Dark Seltaya, je présume, fit Dan Saak.
- Salutations, Jedi Saak, minauda la chagrienne qui secoua légèrement sous son capuchon sombre, deux de ses queues crâniennes perchées sur ses épaules. J'en déduis que le garçon maigrichon et effarouché, derrière vous, n'est autre que votre apprenti, Liars Tissan.
Le duros plia les genoux de profil, en position de combat et en pointant sa lame de lumière dans sa direction.
- Comment nous connaissez-vous ? Lui demanda-t-il.
- Je ne crois pas que vous surviviez assez longtemps pour détenir la réponse, Saak. Mais si vous voulez vous offrir cette chance, accordez-moi une partie de plaisir.
L'invitation ponctuée d'un sourire narquois, était une proposition explicite de combat singulier. Que Dan accepta d'une inclinaison du menton. Sur un geste de la Dame Noire du Sith Unique, ses subalternes s'écartèrent pour laisser suffisamment d'espace aux deux duellistes. Formant un cercle parfait d'une trentaine de mètres de diamètre.
- Liars, écarte-toi, lui ordonna le duros.
Sans éteindre son arme, le padawan s’exécuta sans discuter. Il savait qu'il ne devait pas intervenir dans ce combat, dont l'issue influerait pourtant sur son sort.
Après un instant d'observation, le duros exécuta un mouvement classique de l'Ataru, qui consistait à accomplir un Saut de Force et abattre son sabre laser sur le crâne de son ennemie. La chagrienne leva ses deux lames opposées et cueillit dans un jaillissement d'étincelles celle de Saak, en s'appliquant à la dévier vers le sol, accomplissant un effort physique bien moindre.
Cette approche directe manquée, le duros s'écarta avant de repartir à l'assaut. Sans user de sauts acrobatiques, spectaculaires mais épuisants. Il submergea la Sith chagrienne de frappes vives et incisives, visant à casser sa défense.
Le style de son maître était élégant, mais Liars commença à douter en constatant que Dark Seltaya semblait insaisissable face à ses attaques. Elle se contenta de rester sur ses pieds, ses lames rouges opposées interceptant avec une nonchalance méprisante ses bottes, et les faisant glisser sur les flancs et au-dessus de sa tête.
Liars avait reconnu les contre parades du Soresu, le style défensif de combat au sabre laser qu'il avait appris à maîtriser au Temple de Coruscant. Qui nécessitait une très grande patience et une excellente endurance.
Le duros redoubla d'efforts, comprenant qu'il n'avait pas d'autre issue que la victoire. Sa lame bleue azur harcela avec acharnement la Dame Noire du Sith Unique. En pure perte, et elle semblait se moquer de sa prestation.
Imperceptiblement, son apprenti vit le chevalier Jedi commettre des erreurs. Ses frappes devinrent peu à peu plus maladroites, moins tranchées et moins complexes. Sous l'effet d'un épuisement physique chronique, que le Coté Lumineux de la Force ne parvenait pas à compenser. C'était le défaut majeur de l'Ataru. Plusieurs ouvertures s'offraient à la chagrienne, mais elle n'en profita pas. Et le corellien sut pourquoi elle ne l'achevait pas maintenant.
Elle ne voulait pas seulement tuer le duros, elle voulait le briser mentalement : goûter son désespoir et s'en repaître, comme un charognard le ferait d'un corps frais. Et rendre sa victoire plus impressionnante, devant le propre padawan. Ce dernier comprit qu'elle n'avait pas proposé ce duel à la légère: elle était sûre de ses capacités de vaincre.
Tandis qu'elle laissait son adversaire s'enferrer sans espoir dans de vaines attaques, Tissan se rappela du moment où son maître l'avait ramené de cette décharge de Corellia à Coruscant. De la promesse que le duros avait faite de ne pas l'abandonner. Jamais.
Ce n'est pas le moment de flancher, vous avez promis de ne pas m'abandonner, pria-t-il en lui-même.
Mais Dan Saak ne semblait plus en mesure de tenir ce serment. Et l'angoisse étreignit le cœur de Liars quand il devina qu'il n'en avait plus pour longtemps.
Le duros exécuta un faux mouvement qui lui fut fatal. Il leva trop haut son sabre pour l'abattre sur la chagrienne, qui le devança, vive comme un tentacule de sarlaac. La première lame de son double sabre lui trancha le poignet et la seconde le transperça au niveau du sternum. Le genre de blessure qui ne pardonnait pas.
Le vaincu, mortellement touché, fut projeté d'une Poussée de Force aux pieds de son propre apprenti, qui se précipita au-dessus de lui, en lâchant son sabre laser.
- Maître !
Le Jedi agonisant se releva et agrippa de sa main valide, la tunique du jeune corellien qui fit tout pour ne pas fixer le puits fumant et cautérisé qui déformait la poitrine du non humain.
- Maître, balbutia-t-il les yeux embués par le chagrin. Vous m'aviez promis...
- ...de ne pas t'abandonner, je sais.
L'ombre d'un sourire caressa sa face lunaire, hantée d'une mort imminente.
- N'oublie pas l'une des premières leçons que je t'ai enseignées. Il n'y a pas de mort, seulement la Force. Tu ne seras jamais seul, car les Jedi sont des êtres façonnés par la Lumière. Nous ne faisons qu'un avec la Force.
Les derniers mots se noyèrent dans un murmure inaudible, avant que le regard du duros ne se figea pour toujours. Derrière lui, la voix acérée et impitoyable de la Dame Noire du Sith Unique le tira de son hébètement.
- Ton maître méritait de mourir, parce qu'il était faible, Liars Tissan.
Le jeune garçon se redressa et se tourna vers elle, ses yeux verts et gris la foudroyant de haine. Le feu de la mort palpitait dans ses iris, à l'instant où il rappela son sabre à lui. La lame verte crépita, avant qu'il ne s'élança d'un Saut de Force sur la commandant du Dragon.
N'obéissant qu'à sa volonté de se venger, il tenta de l'éventrer en se fendant en avant. Dark Seltaya intercepta sa lame et l'enroula autour de la sienne, avant de la repousser au loin. Il recula, déséquilibré.
Les guerriers Sith avaient levé leur sabre laser, se tenant prêts à intervenir. Et furent retenus de le faire, par un geste impérieux de Seltaya.
- Le Sith Unique ne t'a jamais perdu de vue, mon garçon, déclara cette dernière. Nous étions destinés à nous revoir, tu es destiné à nous rejoindre. La Force est puissante en toi.
Liars ignora ce qui l'irritait le plus entre la mort de son maître duros et ce ton mielleux qu'elle avait adopté pour le rendre réceptif à son argument. Ou l'infantiliser.
N'obéissant qu'à ses sombres pulsions, il se jeta sur la chagrienne et balança des attaques incohérentes et désordonnées, mues par le désespoir. Comme à l'entraînement, la Dame Sith s'appliqua à bloquer chacune de ses frappes, à l'aide du Soresu. La maladresse et l'inexpérience du jeune corellien, provoqua chez quelques combattants Sith spectateurs, des ricanements gras et rauques.
- Prenez garde, Ma Dame, le vermisseau Jedi semble plus dangereux qu'un nourrisson Nexu ! Lança même l'un d'eux.
La chagrienne repoussa d'un coup de talon dans l'abdomen le padawan qui chuta en arrière.
- Tu as de la colère, mais ton maître a négligé ton entraînement au combat. Quel gâchis, déplora-t-elle.
Il se releva et se montra atteint par les railleries et les quolibets assénés par les autres adeptes du Coté Obscur. Ce qui le mit dans un état de fureur encore plus indescriptible. Ses yeux verts et gris se nuancèrent d'un jaune bien plus brillant qu'un instant avant, tandis qu'il attaqua de nouveau aveuglément.
Sans fournir un effort considérable, la chagrienne annihila toutes ses offensives, ses deux lames constituant un bouclier infranchissable. Sans cesser de le haranguer.
- Ne te retiens pas, lui conseilla-t-elle. Si tu veux te venger, libère ta haine !
Non, ne cède pas à la tentation, murmura une voix dans ses pensées. Celle de Dan Saak.
Mais son maître n'était plus. En mourant, il l'avait abandonné à son sort, comme son père avant lui. Saak avait brisé d'une certaine façon son serment et il en ressentit de la rage.
Alors il rejeta cette voix interne, et croisa le regard de Dark Seltaya. Avec un sourire mauvais.
- D'accord, fit-il.
Il tendit la main gauche vers le sabre du Jedi duros, qui vola docilement dans sa paume. Il l'activa et se jeta sur la Dame Noire du Sith Unique, dans un mouvement tournoyant. Les deux lames verte et bleue frappèrent successivement la chagrienne aux jambes et au torse. Celle-ci perdit son sourire et fut obligée de s'employer pour ne pas se laisser surprendre.
Ses traits marqués par les stigmates de sa confrérie, affichèrent cette fois une intense concentration. Elle reprit l'avantage au bout de quelques instants, profitant de la maladresse, de l'improvisation teintée d'inexpérience de l'adolescent.
D'un coup de pied vertical, elle lui fit sauter de la main l'arme du duros puis elle pivota d'un tour complet sur elle-même, l'autre pied levé. La botte de la Sith échappa au champ de vision de Liars, une microseconde qu'elle ne le percute à la tempe.
Il eut le sentiment que sa boîte crânienne explosait et que le monde autour de lui sombrait dans un gouffre insondable.
Dark Seltaya baissa sa garde, s'assurant grâce à la Force que l'apprenti assommé ne reprendrait pas conscience de sitôt. Elle rangea son double sabre à la ceinture, en faisant signe à un des guerriers, un twi'lek d'approcher.
- Il a une balise insérée dans l'avant bras droit depuis sa naissance, fit-elle en lui désignant le garçon affaissé sur le coté. Enlevez-la lui, nous n'en aurons plus l'usage.
- À vos ordres, Ma Dame.
Le twi'lek s'accroupit près de lui, exhibant un scalpel laser. La chagrienne ordonna sèchement au reste des guerriers du Coté Obscur de se disperser. Lorsqu'elle reporta son attention sur l'opération, celle-ci était déjà achevée.
Le twi'lek se leva et montra dans sa paume, une micropuce présente en Liars, depuis sa naissance. Grâce à laquelle, le Sith Unique avait jusque là toujours suivi à la trace, le natif de Corellia. Un objet désormais inutile. Sur un mot de sa part, le guerrier Sith broya dans son poing le mouchard, en usant de la Force. Le réduisant en fine poussière insignifiante.
- Emmenez-le dans le quartier des cellules. Je vais appeler Dromund Kaas pour les prévenir que Liars Tissan est entre nos mains.
- Bien, Ma Dame, répondit le twi'lek. Et pour l'équipage de l'Interdictor ?
- Les mercenaires que nous avons engagé, ont rempli leur rôle. Le Seigneur Nihl m'a affirmée qu'il ne souhaitait pas de témoins gênants. Les Annihilateurs les détruiront.
Coruscant, Temple Jedi
- Je suis désolée, maître Vao. C'est tout ce que nous avons pour le moment.
- Vous avez travaillé du mieux que vous pouviez, maître Rae. Shado Vao, terminé.
Le maître Jedi twi leck à la peau bleue éteignit l'hologramme, coupant la communication avec le chevalier impérial Azlyn Rae, dont le buste tridimensionel disparut dans un flash lumineux. Puis se mit à faire les cent pas, dans la salle déserte du Haut Conseil qui lui offrait une vue imprenable sur l'horizon de la Cité Galactique.
Mais le vétéran de la Seconde Guerre Sith Impériale n'avait pas le cœur à cela. Il repensa à ce qui s'était passé dans la Bordure Extérieure, sur le territoire de l'Empire.
Les battants de la pièce s'écartèrent devant un autre Jedi, un cathar. Une créature félinoïde grande et trapue, à la fourrure ambre, répondant au nom de maître Rasi Tuum. Ils se saluèrent rapidement avant d'aborder le sujet délicat du jour.
- Aucune nouvelle de Dan Saak et de son apprenti ? Demanda Tuum.
- À l'endroit où ils ont émis un signal de détresse, un destroyer Pellaeon a retrouvé les débris d'un Interdictor, raconta le twi leck. Mais aucune trace de leur navette ou de leur corps. Nous ignorons s'ils ont été tués, capturés. Par qui et pourquoi.
- Qu'en pensent les chevs et les chevins ?
- Ils clament qu'ils n'y sont pour rien dans cette histoire. Maître Rae semble être convaincue de leur sincérité.
Le cathar contourna le twi'lek pour se poster devant la baie de transparacier. Et laisser son regard se perdre au loin, en direction des gigantesques tours de duracier, qui parsemaient la surface de toute la planète.
- Donc des pirates sont responsables de ces disparitions, avança Rasi Tuum. Et je me demande qui aurait les moyens de louer les services d'un destroyer aussi ancien, à l'entretien onéreux.
- Les Sith.
Le cathar étouffa un grognement, à l'évocation de ce nom trois fois maudit. Le Sith Unique était retourné dans l'ombre d'où il était né, après la mort de Dark Krayt. Hormis plusieurs incidents, comme celui de Carreras impliquant un certain Dark Wredd, cette confrérie n'avait plus fait parler d'elle.
Même si des bruits couraient à propos de la mort d'Antarès Draco Fel, qui impliquerait un Moff ambitieux, travaillant pour cet ordre clandestin.
- J'ai remarqué que le padawan Exan Skywalker semblait très affecté par la disparition de ce Liars Tissan, fit observer le félinoïde. C'étaient de bons camarades.
- On peut même assurer que Skywalker est son seul ami. L'incident avec la padawan Imka Xessa parle de lui-même.
- Nous étions tous d'accord le jour de l'arrivée de ce Tissan parmi nous, de ne pas l'accepter dans nos rangs. Ce garçon corellien est trop instable.
Les lekkus de Shado Vao se tortillèrent comme des serpents derrière son crâne, le twi'lek partageant en effet l'avis de son confrère.
- Je me souviens de la remarquable plaidoirie de Dan Saak, qui nous l'avait amené, ajouta-t-il. Et Maître K'kruhk a finalement décidé de lui accorder sa chance.
-Même le Grand Maître ne prend pas toujours les bonnes décisions. Les funérailles d'Antarès Draco Fel sont achevées et il doit rentrer incessamment de Bastion, d'un moment à l'autre. Nous rediscuterons de ce sujet avec lui.
Le maître Jedi, natif de Ryloth rejoignit Rasi Tuum et surveilla les embouteillages des airspeeders qui encombraient les canyons urbains. Ils espéraient tous les deux, qu'ils obtiendraient des réponses sur ce qui s'était passé au large de Vinsoth.
Dromund Kaas, Ruines de Kaas City, académie SithL'apprentie Sith Sethnah avait terminé ses entraînements de la journée avec son instructeur Dark Sarbanon et rejoignait à grand pas le réfectoire. Ce dernier était bondé d'autres apprentis, dont les murmures bourdonnaient à ses oreilles. L'adolescente dathomirienne aux cheveux blancs, âgée de treize ans, savait que cette ambiance n'était qu'une façade.
Elle n'était pas dupe de certains regards hostiles, que lui décochèrent à son passage plusieurs de ses coreligionnaires. Leur jalousie imprégnait ses perceptions développées par la Force, comme ces toiles d'araignées de Kessel. Car elle était de loin l'une des élèves les plus douées de l'académie Sith. Elle avait appris à feindre l'indifférence et à résister aux diverses provocations. Comme lorsqu'on la traitait d'albinos.
Elle repéra à l'avance une table inoccupée dans le coin de la grande salle, là où elle avait pris ses habitudes.
Elle s'aligna derrière la rangée de ceux qui attendaient d'être servis par les droïdes cuisiniers. Ceux-ci lui souhaitèrent lorsqu'elle arriva à leur hauteur:
- Bon appétit, madame, déclarèrent-ils d'une voix atone dépourvue d'émotions.
Ses yeux sombre d'amande jaugèrent une brève seconde, l'apparence de la nourriture, jetée dans sa barquette de duracier. Sa couleur brune et son aspect pâteux rappelait les bouses fraîches de rancors, que les Sœurs de la Nuit s'amusaient à lancer par sadisme sur leurs esclaves, dans les Plaines de l'Infini sur Dathomir.
Un mauvais souvenir qui ne s'était pas estompé depuis le temps. Elle avait fini par accepter l'idée qu'elle ne pouvait renier d'un claquement de doigts son passé. Et c'est ce qui la différenciait des autres apprentis Sith, qui appréciaient leur nouvelle vie au service du Sith Unique. Elle ne partageait pas cet enthousiasme.
Elle considérait qu'intégrer le Sith Unique n'était qu'une forme de servitude déguisée. Les règles du jeu sur Dromund Kaas étaient identiques à celles de Dathomir. Survivre ou périr. La seule amélioration notable était qu'elle ne trimait plus comme une souillon. Accompagnée en plus d'un repas décent, à défaut d'être consistant.
Elle rejoignit sa table habituelle et isolée du reste de la masse des individus, qu'elle jugeait médiocres et détestables, par leur ambition et leur arrogance. Développant un individualisme extrême.
Elle s'assit, sans prêter attention aux regards assassins que certains lui décochaient dans son dos. Et d'un flegme tout à fait dathomirien, entama son repas. En prenant garde à ne pas tâcher avec ses doigts, sa robe sombre.
Elle promena un regard attentif sur les différentes tables, occupées par d'autres groupes d'apprentis. Certains parlaient plus fort que d'autres, certainement pour se donner une contenance ou pour se faire remarquer. Il y avait des échanges verbaux neutres, mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il existait une réelle camaraderie.
La loi du chacun pour soi était l'unique loi. Ces Nexu n'hésiteraient pas à se sauter à la gorge, s'ils étaient certains que cela leur permettrait d'acquérir durablement du prestige auprès des Seigneurs et Dames Noires du Sith Unique.
Elle attrapa des brides de paroles, qui s'échappaient de deux aspirants, du même âge qu'elle. Un rodien et un zabrak, assis juste à coté d'elle et qui lui tournaient le dos.
- J'ai entendu dire qu'un Dragon était revenu, il y a une semaine, d'une expédition dans la Bordure Extérieure, déclarait le zabrak.
- C'est vrai que Dark Seltaya a tué deux Jedi ? Lui demanda son condisciple rodien, dont le mouvement d'antennes traduisait une impatience contenue.
- Un seul, un chevalier Jedi, paraît-il, corrigea le natif d'Iridonia. L'autre, son padawan, a été capturé.
Le rodien, au visage témoignant du délire d'un estomac malade, se pencha.
- Pourquoi ?
- Tu poses trop de questions, Dogex, lui répliqua le jeune zabrak. Il paraît qu'il est enfermé dans les cachots de l'académie. Le Seigneur Nihl a donné l'ordre explicite de ne pas l'approcher. Il serait dangereux.
Se sentant observé, l'humanoïde à tête cornue glissa un coup d’œil par dessus son épaule. Pour croiser le regard de Sethnah, qu'il apostropha sèchement.
- Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?
Elle lui accorda un sourire nonchalant, sans se départir de son aplomb propre aux Sorcières de Dathomir.
- Toi. Je me suis toujours demandée à quoi ressemblerait un zabrak sans tête, Pesto.
Elle se leva, posant l'air de rien, sa main sur la crosse de son sabre laser pendant à la ceinture. Cette posture équivoque dissuada l'aspirant à demander des explications plus concrètes. Il quitta sa table finalement avec le rodien, son dîner inachevé.
- On se retrouvera, l'albinos, lui lança le zabrak.
Sethnah était ravie de lui avoir coupé l'appétit. Quant aux autres apprentis, ils avaient repris le fil de leurs discussions, déçus que leur confrontation n'ait pas dégénéré en pugilat. Ils se comportaient comme des dianogas affamés, et elle ne les en détestait que davantage encore.
Restant debout, elle avala ce qui restait de son plat, tout en regardant s'éloigner Pesto et son acolyte. Puis elle se dirigea vers l'écuelle du rodien, au fonds de laquelle baignait un reste de potager au gizka. Elle le saisit d'une main, puis traversa la grande salle pour atteindre la sortie.
Elle récupéra son manteau sombre au vestiaire, avant de s'avancer à pas vifs vers les cellules de l'académie de Kaas City.
Leur accès était interdit aux apprentis, sans l'accord de leur maître. Mais Sethnah s'en passait et pas seulement parce qu'elle détestait son maître, Dark Sarbanon. Surtout depuis que ce dernier lui avait ri au nez, quand elle s'était plaint qu'un apprenti ait tenté de la tuer.
Elle prenait cette liberté, car elle aimait faire ce que bon lui semblait. Ce soir, elle voulait rencontrer ce prisonnier Jedi. Et tenter de s'en faire un ami. Qui lui permettrait de mieux supporter Dromund Kaas.
En espérant qu'elle pourra s'en échapper.
FIN
C'est un OS un peu plus long, je vous le confirme! J'espère qu'elle vous plaira quand même, à la prochaine

!