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Bonne lecture !
Le staff fan-fictions.
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Cette nouvelle se déroule peu après l'épisode V. Elle est résolument ancrée dans l'Univers Etendu Legends, et fait référence à la fois aux romans de Thimothy Zahn du siècle dernier, et à la récente série BD Star Wars publiée chez Delcourt. Comme elle se découpe assez facilement en plusieurs séquences, j'ai choisi de ne pas la publier d'une traite, mais en trois parties.
Avertissement : cette nouvelle n'est pas destinée à un jeune public

Première partie
Le droïde interrogateur fit tourner lentement son scalpel dans la plaie qui lacérait le pectoral droit du prisonnier, lui arrachant un nouveau cri de douleur, qui se termina en un long râle. Pendu par les poignets à une chaîne métallique accrochée au plafond, entièrement nu, couvert de plaies et de brûlures, le jeune humain n'était plus que douleur et désespoir. Son calvaire durait depuis deux jours déjà. Deux jours à endurer les pires supplices que pouvait infliger un droïde interrogateur savamment programmé. Deux jours à se demander comment mourir avant de parler. Mais ses tortionnaires mettaient tout en œuvre pour le garder vivant. Le droïde lui injectait régulièrement des produits chimiques, pour maintenir son organisme en vie, et affaiblir sa volonté. Son esprit était complètement ramolli, et ses perceptions brouillées, à l'exception de sa sensibilité à la douleur, artificiellement exacerbée par une substance mise au point par les scientifiques retords de l'Empire.
— Il va bientôt craquer…
Dans une pièce exiguë attenante à la cellule, un homme d'une quarantaine d'années et une jeune femme rousse regardaient la scène à travers une vitre en transparacier. C'était la femme qui avait formulé cette affirmation. Le timbre de sa voix ne trahissait aucune émotion. Etait-elle soulagée, impatiente, ou écœurée ? Son interlocuteur, un homme pourtant expérimenté, et qui avait l'orgueil de se croire fin psychologue, n'aurait su le dire.
— Posez-lui de nouveau la question.
Cette fois, ce n'était plus une affirmation, mais un ordre. L'homme en uniforme noir se pencha vers le micro, appuya sur le bouton d'activation, et répéta, pour la centième fois au cours de ces deux interminables journées :
— Qui étaient les pilotes de l'escadron secret ?
La question, amplifiée par le haut-parleur, retentit de manière assourdissante dans la cellule. Pourtant, le prisonnier ne broncha pas. Les yeux clos, la tête baissée sur sa poitrine, on aurait pu croire qu'il dormait, ou qu'il s'était évanoui. Mara Jade savait qu'il n'en était rien. Les paramètres vitaux du supplicié, relayés par le droïde, confirmaient ce que son instinct lui apprenait naturellement : l'homme était parfaitement conscient.
Ce n'était pas la première séance de torture qu'elle menait, loin de là. Elle avait même été formée à cela, par des membres du BSI qui avaient fait des interrogatoires leur spécialité. Mais au plus profond de son être, elle détestait ce procédé. Elle ne le montrait jamais, bien sûr. Au contraire, elle s'arrangeait pour superviser elle-même la plupart des interrogatoires importants. Une erreur pouvait causer la mort du prisonnier, ce qui était synonyme d'échec. Et l'Empereur détestait les échecs.
D'une voix plus douce, l'officier du BSI qui la secondait réitéra la promesse déjà maintes fois répétée :
— Si tu nous donnes les noms et la planète d'origine de ceux que tu connais, nous te tuerons rapidement…
L'officier ne prenait même plus la peine de faire croire au prisonnier qu'il pourrait être libéré, s'il coopérait. Il ne sortirait pas vivant de cette épreuve. Tous trois le savaient. La dernière chose que les Impériaux pouvait « offrir » au malheureux, c'était la fin de ses souffrances.
Après une dizaine de secondes d'attente, la jeune femme ordonna au droïde de se remettre en mouvement. La sphère noire lévita tout autour du supplicié, comme si elle cherchait la prochaine partie de son corps à tourmenter. Au bout d'un bras télescopique, une petite perceuse commença à tourner, en produisant un bruit aigu. La foreuse se rapprocha de l'oreille de l'homme, avec une lenteur calculée...
— Noooonnnnnn !
Le malheureux cria, puis se mit à sangloter, la tête toujours tournée vers le sol. Mara Jade suspendit la course de l'outil, mais laissa la mèche tourner à quelques centimètres de la tête de l'homme. L'officier reprit :
— Dépêche-toi ! Ma patience a des limites ! Qui étaient les autres membres de l'escadron formé par Leia Organa ?
Dans un râle, le jeune pilote commença à prononcer des mots inaudibles.
— Plus fort ! rugit l'officier impérial.
Alors l'homme commença à énumérer des noms, d'une voix faible et entrecoupée de sanglots :
— Rus Kas Kin... Antilles... Gram Cortress...
— Demandez-lui d'où ils viennent, ordonna Mara Jade.
— D'où vient Gram Cortress ? relaya l'officier, d'une voix plus apaisée.
— Je ne suis pas sûr... C'est un humain... D’Alderaan, je crois.
— Et Rus Kas Kin ?
— C'est un Trandoshien. Il venait de Durkteel.
L'homme égraina encore quelques noms. Certains de ses anciens compagnons étaient tombés au combat. D'autres étaient encore actifs dans la Rébellion, pour ce qu'il pouvait en savoir. Mara Jade enregistrait tout. Un nom retint son attention :
— Prithi ? Qui est Prithi ?
Le prisonnier hésitait à répondre. Elle tenait peut-être enfin quelque chose. Il fallait accentuer la pression. Elle réactiva le droïde. Le hurlement du prisonnier occupa tout l'espace de la cabine d'interrogatoire pendant un moment qui lui parut interminable. Elle ne baissa pas le volume pour autant : elle ne voulait rien perdre de ce qui allait être dit.
— Prithi... était une jeune femme brune, qui venait de Chalacta, murmura avec difficulté le prisonnier. Arrêtez, maintenant. Je vous ai tout dit. Je vous le jure !
Mais Mara Jade voulait être sûre d'obtenir toutes les informations possibles. Elle exigea encore des noms, et des précisions. Enfin, une heure plus tard, elle ordonna enfin à l'officier :
— Il n'y a plus rien à en tirer. Éliminez-le.
Puis elle quitta la pièce sans un regard en arrière. Sa mission commençait vraiment...
A suivre...