Chris Weitz, un des scénaristes de Rogue One, a confirmé dans une interview pour The Playlist que Christopher McQuarrie et Scott Z. Burns ont participé à l'écriture du film sans être crédités. Des rumeurs allant dans ce sens avaient été diffusées en 2016.
McQuarrie a été scénariste d'Usual Suspects, Edge of Tomorrow, ou encore Mission Impossible : Rogue Nation et Mission Impossible : Fallout (il a également réalisé ces deux derniers). Burns a notamment à son actif La Vengeance dans la Peau et Contagion.
"Sans me compter dedans, il y a un groupe de scénaristes de choc qui a travaillé dessus", dit Weitz. "Gary Whitta a écrit la première version, puis je suis venu et j'ai écrit quelques versions, puis après moi Tony Gilroy, Christopher McQuarrie, Scott Burns, et je crois David Arndt ont laissé quelques notes, puis Tony Gilroy est revenu. Et de mon point de vue, c'est incroyable de voir à quel point ça s'est bien passé, vu le nombre de scénaristes qui ont travaillé dessus à un moment où un autre."
Weitz mentionne un certain "David Arndt", mais aucun scénariste connu ne travaille sous ce nom. Il veut peut-être parler de Michael Arndt (Star Wars : Le Réveil de la Force, Litte Miss Sunshine).
"Tout le mérite revient [au réalisateur] Gareth Edwards", ajoute Weitz. "Car je pense que ce qu'il établi esthétiquement, en ce qui concerne l'atmosphère du film, est vraiment marquant."
Weitz dit avoir lui-même présenté à Disney l'idée de faire mourir tous les héros à la fin de Rogue One.
"C'est la chose pour laquelle je prendrai le crédit ou le blâme", dit-il. "Je pensais qu'ils devaient tous mourir. Je pense que c'était venu à l'esprit de Gary et Gareth à un moment donné, mais ils s'étaient dit : "Oh, Disney ne nous laissera jamais faire ça.""
"J'étais à une réunion avec [le président de Walt Disney Studios] Alan Horn, Gareth, [la présidente de Lucasfilm] Kathleen Kennedy et Kiri Hart du département des histoires, et Alan a dit : "Bon... Je comprends qu'ils doivent tous mourir car on ne les voit pas dans La Guerre des Etoiles", et j'ai sauté de joie intérieurement. Ce qui est un peu macabre, je suppose, mais je pensais que c'était incroyable et qu'il fallait le faire. Je pense qu'il était important de faire comprendre la vraie gravité de la guerre civile galactique."
À part Rogue One, Weitz a été scénariste de Cendrillon (l'adaptation de 2015), À la Croisée des Mondes : La Boussole d'or ou encore Pour un garçon (il a aussi réalisé ces deux derniers). Il n'a pas pour ambition de travailler à nouveau sur Star Wars.
"J'aimerais dire quelque chose et j'espère que je ne trahis pas l'entreprise, mais je suis maintenant émancipé vis-à-vis de Star Wars", dit-il. "J'ai le sentiment d'avoir enterré mon obsession, dans le bon sens. Je laisse quelqu'un d'autre paniquer vis-à-vis de ça et être préoccupé par ces problèmes de fan... On est les enfants pour lesquels ces films ont été faits, mais il faut qu'on lâche prise."
tu es devenu très exactement tout ce que tu avais juré de combattre.
Mais le plus intéressant reste ce qu'il raconte du côté de l’Étoile de la mort et sa place dans le scénario. Weitz explique ainsi qu'à l'origine, la menace qui pèse sur les rebelles n'était pas claire, et que les héros ne devaient pas savoir qu'il s'agissait de l’Étoile de la mort :
"Ce n'était pas clair au début du film que l’Étoile de la mort allait être l’Étoile de la mort. Il y avait juste le sentiment parmi les rebelles que quelque chose de dangereux se préparait et qu'il fallait en savoir plus. Il y avait un sentiment de terreur qui se développait dans le scénario original. Et dans le film au final, il y a en gros quelqu'un qui dit, 'Il y a une machine qui détruit les planètes, ça s'appelle l’Étoile de la mort', quelque chose comme ça, très tôt."
S'il comprend pourquoi ce faux mystère a été oublié, le scénariste avait en tête une forme d'ironie dramatique, où le spectateur aurait eu plus d'information que les héros.