Proscrit est le premier bouquin
SW que j'ouvre depuis deux/trois ans. L'annonce de la fin de l'
UE m'a, paradoxalement, motivé à me réintéresser à celui-ci.
En premier lieu, j'ai envie de faire un coup de gueule contre la traduction. Qu'est-ce que c'est que ce travail de cochon ? Rien que dans la dernière scène (deux pages) :
-Luke, qui reprend Ben une dizaine de fois sur son langage, se permet un "Ils ont choppé Seff Hellin".
-"Le Jedi dément
ce dont avait parlé tante Léia" pour "Le Jedi dément dont avait parlé tante Léia"
-Là je pinaille mais : "Cilghal a trouvé des
anormalités sur son scanner" =>Anomalies, c'est quand même plus beau, non ?
-Et enfin, mon préféré, celui qui montre bien que personne n'a pris la peine de relire le bouquin : "Le
Jedi Maitre Kent Hammer a donné son..."
Sans compter la traduction "Proscrit", qui n'a rien à voir avec l'intrigue. C'était trop compliqué "Banni" ou "Exilé" ?
Et je m'en voudrais de ne pas donner la perle du roman :
"Mirax se tourna vers Jaina.
-Tu es la scie ?
-Le Sabre des Jedi pourrait-il faire autre chose que trancher ?"
Manque de bol, en français une scie scie, coupe à la rigueur mais ne tranche en aucun cas. Je veux bien que traduire un jeu de mot soit difficile (et le traducteur s'en sort en général plutôt bien) mais il y a des limites.
La traduction mise à part, qu'ai-je pensé du roman en lui-même ?
L'idée de mettre les Jedi au ban de la société est, sur papier, pleine de potentiel mais je trouve que c'est très mal exploité : coller à chaque Jedi un observateur ? Je vois pas l’intérêt, sauf à les rendre moins efficace dans l'action (parce que si le Jedi doit à chaque fois attendre son observateur dans une course poursuite, ça risque de ne pas être très efficace^^). Du reste, je ne suis pas juriste mais je trouve ça bizarre de restreindre la liberté de quelqu'un parce qu'il
pourrait être une nuisance. Ils connaissent pas la présomption d’innocence dans une Galaxie très lointaine ? En plus, tout ça ne sert à rien vu que les Jedi reprennent leur liberté à la fin du roman, la seule conséquence que ça aura eu c'est que Jaina aura du œuvrer
en douce pour capturer Seff au lieu de le faire
au grand jour. Magistral !
La maladie de Valin et de Seff est bien mystérieuse et promet de très bonnes choses pour l'avenir mais n'apporte pas grand chose au roman (sauf la dantesque poursuite de Valin au début du roman, selon moi le meilleur passage) car j'ai trouvé les passages où Jaina&Cie essaie de les capturer inintéressant au possible.
Les moments centrés sur Han et Léia m'ont bien déçus. J'ai toujours été fasciné par tout ce qui touchait aux Céleste (les livre de la Trilogie Correlienne sont les premiers que j'ai lus et ceux qui m'ont donné envie de continuer), autant dire que l'idée d'explorer Kessel me bottait bien, avec les bogeys, des machines remontant à la nuit des temps, l'allusion à des tombes mystérieuses fréquentées par des créatures semi-intelligentes,... Manque de bol, toute la planète va sauter et, pour empêcher ça, Han propose de faire sauter tout ce que la planète contient d'intéressant... Arrivent les rescapés de la période Bantam et commence un gros fan-service bien lourd sur lequel je ne m'attarderai pas.
Heureusement, Allana sauve les meubles en découvrant une tombe perdue et en entendant une voix qui, d'après les spoils que j'ai lus, s'avérera importante pour la suite.
Je ne comprends pas le choix de Luke de partir en exil, on a beau y consacrer des pages, je persiste à trouver aberrante sa décision de partir plutôt que de tenter de faire comprendre à la Galaxie son point de vue. Heureusement, le voyage de Luke est captivant : la relation entre Ben et son père est riche, leur séjour sur Dorin est plein de péripétie (j'ai juste été un peu déçu que le Dissimulé s'avère n'être rien de plus qu'un grand mégalo versé dans le CO : j'aurais trouvé le personnage bien plus intéressant s'il avait été un sage dans l'erreur) et donne au roman sa meilleure phrase :
C'était bon d'être vivant
.