
Voilà le début du fruit de mes réflexions.
OolaTarkona : une vie brisée
Nar Shaada. La Cité Verticale. La plus grande ville de la Galaxie après Coruscant. Les tours s’élèvent vers l’infinité de l’espace, comme pour s'y plonger. Les speeders parcourent les cieux, croisant les trains à répulseurs et les vaisseaux spatiaux. Comme il en a toujours été. Mais quelque chose a changé. Des chasseurs noirs patrouillent maintenant dans le ciel et contrôlent les transports en arrivage. Les soldats sont partout. L’Empire est né, sur le cadavre de la République. Les Jedis sont morts ou se cachent. Plus rien ne s’oppose à la montée en puissance de Palpatine. Mais ce que voit Oola, ce n’est pas les manipulations politiques. Oola ne voit que les hommes derrière des masques blancs qui rôdent. Oola ne voit que les coups de pieds dans les pauvres malheureux qui sont effondrés dans les rues inférieures de la ville. Elle ne sent que la tension, la peur. Oola a cinq ans. Elle habite un appartement miteux au fond d’une rue crasseuse. Elle a faim. Son père n’a plus de travail. On l’a chassé de la fabrique de droïde où il travaillait. On l’a accusé de saboter les robots. Mais il sait bien que ce n’est pas pour ça. Il est innocent. On l’a renvoyé car il est Twi’Lek. Car il n’est pas humain. L’Ordre Nouveau n’accepte pas les non humains. Seuls les hommes sont dignes de faire partie de l’Univers. La seule race pure. Un jour, Oola a vu sa mère rentrer le visage en sang. Elle lui a dit qu’elle était tombée mais la petite extraterrestre se rend bien compte que c’est un mensonge. Elle a vu d’autres personnes se faire rosser par ces monstres blancs. Ces spectres sans visages. On lui dit qu’ils sont là pour assurer la sécurité alors que ce sont eux qui créent les troubles. Comment croire ce qu’on lui assure quand elle voit le contraire.
Un jour qu’Oola est chez elle, la porte explose. Son père la pousse dans un recoin. Sa mère hurle. Un éclair rouge jaillit. Sa mère se tait. Quand la fumée se dissipe, la pièce est jonchée de débris. Sa maman est écroulée sur l’escalier, un gros trou dans la poitrine. Le Twi’Lek crie :
« Salopards d’Impériaux ! »
Il sort ce que Oola sait être un blaster. Elle ne savait pas que son père en avait un. Il tire et un des hommes en blanc qui étaient entrés tombe. Alors les horribles monstres en armure sont des « Impériaux. » ! C’est leur nom. Son papa s’est abrité derrière la table. Tout explose. Un éclair fait sauter le récepteur d’Holonet, un autre atteint la rampe de l’escalier qui tombe en mille morceaux. Oola se rend compte alors que ce n’est pas un jeu. Pas comme elle joue avec ses amis à la bataille. Sa mère ne fait semblant. Elle ne se relèvera pas. Elle pleure. Mais son papa tient bon. Ce sont les Impériaux qui perdent. Soudain, la partie s’arrête. Les blancs se retirent. Mais un objet rond vole à travers la fenêtre. Son père se jette vers elle et l’empoigne. Il la fait tomber et la recouvre de son corps. Elle ne comprend pas pourquoi. Puis, il y a le flash blanc et le souffle de vent. Oola tombe évanouie …
Quand elle se réveille, elle est toujours par terre. Mais la maison n’est plus là. Il n’y a plus de murs, plus de toit. Il y a un corps sur elle. Un horrible cadavre calciné. Avec deux tentacules … Soudain, elle se rend compte que c’est son père. Son père qui l’a protégée … Elle crie. Elle pleure. Elle est toute seule. Elle se relève péniblement et court. Court. Le plus loin possible. Aussi loin que la porte ses petites jambes vertes. Ses tentacules volent derrière elle. En courant, elle pleure toujours. Elle ne peut pas s’arrêter. Les larmes coulent toutes seules. Elles doivent sortir. Soudain elle tombe à genoux dans la boue. Elle n’en peut plus. Elle ne pleure plus mais n’arrive pas à se relever. La tristesse a fait place à la fatigue. Une fatigue intense, poignante. Dans la rue, personne ne la regarde. Des rodiens, des dévaroniens, des Twi’Lek comme elle. Des humains aussi. Mais aucune ne s’aperçoit qu’elle est là. Elle voit des blasters. La peur remplace la fatigue. Elle se colle sur un mur, à l’abri. Il se met à pleuvoir. Des trombes d’eau. Oola ne voit plus rien. La pluie est comme un rideau quui cahe l’horreur de la réalité. Collée à son mur elle se calme peu à peu. Elle respire normalement, lentement. Ses yeux se ferment, le sommeil l’attire dans se bras. Elle s’endort. Quand elle ouvre les yeux, il y a un homme devant elle. Un grand homme avec de longs cheveux propres et de beaux habits.
« Tu as faim ? lui demande t-il.
- Oui monsieur, répond-elle doucement
- Alors vient avec moi, propose l’homme en commençant à partir. »
Oola le suit. Elle a tellement faim qu’elle oublie tout ce que sa mère lui a dit. Ne jamais partir avec les étrangers. Mais la petite Twi’Lek ne s’en souviens pas et elle continue à marcher à la suite du monsieur. Ils arrivent bientôt dans une rue sombre avec une unique porte. Deux gardes gamorréens sont postés là. Oola a peur mais l’homme aux cheveux longs tend la main et ils les laissent passer. Ils entrent dans une pièce mal éclairée où il y a beaucoup de monde. Des extraterrestres, des humains. Ils sont tous crasseux et boivent ou jouent. Seul l’homme est propre. Il s’accoudent à un vieux comptoir et lui tend un morceau de viande qu’il a pris au barman.
« Vas-y, mange ! dit-il calmement. »
Oola ne se fait pas prier et mord un grand coup. Son ventre se remplit peu à peu. Mais, sans prévenir, elle sent une douleur à la tête. Tout devient flou, elle a mal. La douleur descend dans les yeux et les oreilles. Elle n’entend plus, et voit à peine. Oola à juste le temps de voir un homme et celui qui lui a donné à manger rire ensemble. Le nouveau venu tient un morceau de bois. C’est lui qui l’a frappé. Pourquoi ? Pourquoi cet homme si gentil lui fait ça ? Oola ne comprend pas. Elle sombre dans l’inconscience encore une fois.
Oola reprend ses esprits sur un sol froid. Elle a mal à la tête. Autour d’elle, il y des gens. Plein de gens. Mais seulement des femmes et des enfants. Les murs tremblent étrangement. La petite fille à la peau verte à mal au ventre. Tout bouge. Elle veut se hisser jusqu’à une fenêtre mais n’y arrive pas. Elle retombe. Elle n’a vu que des étoiles. Juste aperçue. Est-ce la nuit ? Oola ne sait pas. Elle s’adosse à la paroi et attends. Soudain, les murs ne bougent plus et le sol s’arrête de vibrer. Mais la Twi’Lek ressent un choc. Un chuintement, une porte qui s’ouvre. Un homme entre. Il est armé. Oola commence à trembler. Il crie. Elle ne comprend pas mais fait comme tout le monde : elle se lève. Il les menace de son blaster. Dehors, il y a une grande lueur. Le ciel est clair. Trop, Oola n’a pas l’habitude. Elle doit entrefermer ses yeux. Sous pieds, le sol crisse. Elle baisse les yeux : elle voit une étrange matière formée de minuscules grains jaunes. Elle en a déjà vu dans des holo-livres : c’est du « sable ». Devant elle il y a une longue file de gens. Ils ont les mains attachées. Alors qu’elle pose son deuxième pied sur le sol brûlant, elle crie de douleur. Elle tourne la tête et voit pourquoi elle a mal. Un homme tient un bout de fer rouge et vient de lui poser sur le bras. On lui appose la marque des esclaves. Des menottes lui enserrent les poignets. Oola par à la suite des autres. Si on n’avance pas assez vite, les gardes frappent de leurs vibro-matraques. Il faut avancer, sans fin. A l’horizon, on voit la silhouette d’un grand bâtiment. Autour, il y a des échafaudages. Les gens y travaillent. Les esclaves travaillent ... Sans répit …
Oola grandit. Malgré les coups de fouet, la faim, elle grandit. Le bâtiment grandit mais elle travaille toujours. Toujours ajouter de nouvelles pièces, de nouvelles salles. Celui où celle à qui appartient l’édifice en veut toujours plus. Sans fin… Oola s’est bien fait des amis mais on ne peut pas s’attacher aux gens qui meurent. La mort, la souffrance … Pour la jeune Twi’Lek, la vie n’est que peine …Oola a 15 ans. Un jour alors que la nuit tombe, elle est conduite avec les autres dans le hangar froid où ils dorment. Mais en chemin, une main l’attrape. Un garde. Elle baisse la tête, pensant qu’il va la frapper. Mais non. Rien. L’homme la conduit simplement dans une cabane et la jette par terre. Il sort et referme la porte derrière lui. Quelques minutes plus tard, Oola entends des voix. La porte s’ouvre en grand. Le surveillant est revenu avec un autre homme. Celui-ci tend la main et le maton prend ce qu’il lui donne et le met dans sa poche. Il s’en va. Mais l’autre reste. Il entre et ferme la porte. Lentement il s’approche et baisse son pantalon. Oola comprend mais trop tard. Elle hurle mais personne ne l’entend ...