Me voila avec un projet un peu spécial basé sur le thème des souvenirs. Un thème qui transparaitra dans mes textes à la faveurs d'un mot, d'une expression ou d'un sentiment ressentit par le narrateur-personnage de chacun de ces récits. Ici pas d'histoire central, je suis pas sur que ça tienne de la F.F
Et pour commencer, laissons nous porté par l'effroyable Guerre des Clones dans un court texte intimiste, écrit voila 1 an, reprit et remit au gout du jour par votre serviteur. L'histoire d'un soldat qui n'attends plus qu'une seule chose: une bonne bouffe et un peu de repos en compagnie de ses compagnons d'armes
Clone: être ou ne pas être vivant
- Je marche seul, sur le chemin enneigé.
Je marche seul depuis longtemps, pour trouver ma voie dans ce monde. Et je me souviens, je me souviens de tout, de nos moments passés ensemble, de nos combats.
Et les tambours, je m'en souviens des tambours
Les tambours battaient la mesure de la chorégraphie, nous emmenant dans un mouvement presque inconscient, ou le droit à l'erreur n'existait pas. Un coup sur le tambour, et un coup sur toi, parfaitement maitrisé, parfaitement dosé. Et toi, tu savais comment l'encaisser sans encombre. Nous formions une famille, un groupe, une fratrie.
Et le chant.
Le chant qui nous unit, qui nous transforme en un cœur, en une entité parfaite. Comme si rien ne pouvait nous arrêter. Un chant de guerre, un chant qui réchauffe le cœur, un chant qui nous pousse à nous surpasser.
La Colère, oui notre colère, contre l'ennemi, contre nous même ... Le chant fait notre identité, notre héritage.
Et la Guerre.
La Guerre que nous menons, la guerre qui tue certains d'entre nous, qui en blesse plus encore. Nous sommes ce que nous sommes, de la chair à canon. Le bruit des canons qui nous réveille, le chuintement de nos pas lorsque nous avons le malheur de marcher, sans l'avoir vu, sur l'un de nos frères d'armes.
Nous ne sommes pas humains.
Nous sommes moins qu'humain ... ou plus qu'humain. Le Sergent nous l'a dit, nous pouvons faire plus de chose avec de meilleurs résultats. Nous sommes des machines faites de chairs et de sang. Entrainé pour survivre dans le cœur des batailles les plus sanglantes, entrainés pour ne pas perdre, pour ne jamais abandonner.
Je me souviens de tout ça, lorsque j'entends au loin des battements de tambours. Je serais bientôt arrivé à destination, j'aurai bientôt retrouvé ma véritable maison, le lieu où je peux être moi même et pas un simple numéro. Le lieu où se trouve mes frères, tout simplement.
Le souvenir de mes frères morts me hante toujours.
On m'a affecté à une nouvelle escouade ... Mais ils ne sont pas mes compagnons d'entrainement. Et je ne suis pas le leur. C'est ainsi, je me demande parfois si notre taux d'efficacité sera optimal, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui je suis en peine. Mon mentor est mort, il me laisse seul.
Et je me demande.
Y'aura-t-il quelqu'un pour me garder en vie ?
Y'aura- t'il quelqu'un pour se souvenir, tout simplement, de mon nom ?
-Johny Boy-
