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Bonne lecture !
Le staff fan-fictions.
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Bonjour à tous.
Après un certain temps fait d'écriture, d'incertitudes (et oui je suis un grand timide ) j'ai fini par décider de publier ma fan fic ici.
Je dispose d'actuellement 3 chapitres en sus du prologue mais je ne poste cette fois ci que le début pour cause de relecture intensive (et aussi pour vous donner le temps de digérer).
Voilà donc comme je suis en cous d'écriture, tout idée/remarque/correction sera la bienvenue.
Dernière remarque, certains noms (de planètes entres autres) sont susceptibles de changer si je trouve une meilleure inspiration.
Bonne lecture et maintenant, rideau !
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Une petite mise en bouche d'abord...
Dix ans avant la Bataille de Yavin...
C'est une époque de peur et d'incertitude dans la galaxie. L'Empire règne sans partage, et bien que la Confédération des Systèmes indépendants ne soit plus qu'un mauvais souvenir, la Purge des derniers vestiges de l'Ordre Jedi bat son plein, et les opposants au nouveau régime sont arrêtés et emprisonnés...
Alors que complots, trahisons et luttes de pouvoir sont monnaies courantes au sein du nouveau gouvernement, la vie a pourtant repris son cours. Personne n'ose attaquer de front le régime impérial ou ses forces armées. Pourtant, lorsque la garnison d'Ouranos V cesse brutalement toute transmission avec le reste de la galaxie, le pire est envisagé et l'Empire envoie immédiatement le 537e bataillon d'infanterie spatioportée pour enquêter.
Mais ce qui devait être une opération de routine tourne rapidement au cauchemar. Pour les hommes et les femmes des forces armées impériales, la mission de sauvetage se change en une lutte pour leur propre survie...
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Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Prologue - Incident
Incident : T - 01 : 00 : 00 ; base militaire impériale. 5e planète du système Ouranos
- "Hé ! Dekar, réveille-toi !"
Le technicien finit par ouvrir les yeux, bien décidé à expliquer à son collègue que la sieste est un moment sacré... Surtout quand on se trouve affecté au central de communication de la garnison impériale d'une planète désertique et inhabitée - à l'exception de la mission archéologique mandatée par l'Empereur Palpatine en personne. Dekar tourna donc la tête vers l'autre technicien, mais avant même de pouvoir ouvrir la bouche, ce dernier déclara :
- "Ça vient du camp des archéologues ; on dirait bien qu'ils ont fini par trouver quelque chose.
- Ok, je la prends... maugréa Dekar tout en portant le micro à ses lèvres.
- Ici Contrôle garnison, j'écoute.
- Ici Archos 1, salut Dekar ! répondit la voix déformée par la transmission radio des scientifiques. La première équipe vient de tomber sur un sacré truc, on ne sait pas encore ce que c'est mais le directeur pense que le temple que nous avons fouillé jusqu'ici serait en fait l'antichambre d'un complexe beaucoup plus grand. De toutes façons, on devrait en avoir le cœur net : la deuxième équipe se prépare à y rentrer", continua t-il.
Dekar plissa le front, il n'avait jamais vraiment porté attention aux rapports de ces scientifiques mais il se souvenait d'une photo de la grande salle à colonnes du temple. C'était déjà assez impressionnant et pourtant les historiens n'étaient pas vraiment enthousiastes. En fait, on aurait dit que le bâtiment lui-même ne les intéressait pas, mais plutôt les artefacts qu'il contenait ; ce qui différait grandement de ce que Dekar savait des archéologues en général, à savoir que tout témoin du passé est important et que l'architecture des civilisations disparues est souvent le plus important de ces témoins. "Et bien, se dit-il, si cette fois ils sont si excités, c'est que ça doit vraiment être important.
- Bien compris Archos 1, répondit-il." Il marqua une brève pause avant d'enchaîner : "désirez-vous que j'alerte le général ?
- Oui, nous pensons qu'il serait intéressé par la visite et nous pourrions avoir besoin de son avis sur certains points. Pouvez-vous aussi consigner la transmission dans le journal de bord de la base ? demanda le radio depuis son poste à une centaine de kilomètres au sud, derrière les montagnes.
- Affirmatif, répondit Dekar sans hésiter. Désirez-vous autre chose, Monseigneur ?" railla t-il.
La réponse vint immédiatement :
- "Oui, si vous pouviez nous dégoter une caisse de champagne alderaanien et des petits fours..." ; bien que le radio des archéologues sache pertinemment que l'armée impériale prohibait l'alcool. Les lèvres de Dekar esquissèrent un sourire avant de conclure :
- "Je vais voir ce qu'on peut faire, Archos 1 ; bonne chance pour l'équipe. Contrôle garnison, terminé."
Il attendit qu’Archos 1 ait aussi coupé la transmission avant de se tourner vers son collègue :
- "Bon, tu as entendu : va archiver tout ça ; moi je m'occupe d'avertir le général."
Le second technicien manifesta vivement son désaccord mais se rappela que Dekar avait été nommé à ce poste avant lui et bénéficiait à ce titre du privilège de l'ancienneté. Il se dirigea donc vers la porte et failli télescoper un homme en armure de combat blanche et arborant une épaulette jaune. Bien que l'homme ne portait pas de casque et n'était pas armé, le technicien s'excusa prestement et s'éloigna le plus vite possible du Stormtrooper. Quand il fut parti, le soldat éclata de rire et lança à Dekar :
- "Tu devrais arrêter de maltraiter tes subordonnés Dekar, ça ne te va pas du tout !"
Dekar sourit malicieusement avant de répondre :
- "Désolé lieutenant mais on dirait que c'est vous qui l'avez effrayé.
- Moi ? Mais je ne ferais jamais de mal à un Bantha ! déclara l'officier en prenant un air faussement indigné."
Cette fois, ce fut au tour de Dekar d'éclater de rire avant de se reprendre et de déclarer :
- "Les sorciers du passé ont appelé et ils voudraient transmettre ça au général", tout en tendant la transcription de l'échange avec Archos 1 à l'officier. Le lieutenant prit la datacarte et commença à se retirer. Avant de sortir de la pièce, il lança :
- "Je vais aller le voir. Si d'autres messages arrivent, viens directement au bureau du général et... essaie de ne pas t'endormir."
Dekar soupira intérieurement et se résigna à reprendre la veille radio en espérant que l'heure du changement d'équipe arrive rapidement.
Incident : T + 05 : 00 :00 ; base impériale. Ouranos V
- "... J'espère que cette transmission arrivera à destination. Dekar Looban, technicien de première classe. 27e régiment d'infanterie de forteresse sur Ouranos V. Terminé."
Dekar arrêta l'enregistrement et en fit deux copies ; il posa la première sur une étagère et prit la seconde avec lui avant de se tourner vers le lieutenant. Celui-ci avait bien changé depuis leur dernière rencontre il y a quelques heures : l'armure habituellement d'un blanc immaculé était couverte de poussière et comportait plusieurs traces de brûlures. Le visage du lieutenant n'allait pas mieux : il saignait du nez et avait la lèvre inférieure éclatée.
Ils étaient cinq : Dekar, le lieutenant et trois Stormtroopers. Tous étaient épuisés, tous ressentaient l'angoisse due à leur situation désespérée.
"Respire fort et calme-toi, le dernier acte va bientôt commencer" se dit Dekar en se forçant à ralentir le rythme auquel sa poitrine se soulevait. Il finit enfin par annoncer aux autres qu'il était prêt.
- "Très bien, répondit le lieutenant, répétons une dernière fois le plan, continua t-il en se tournant vers ses hommes.
- Nous couvrons Dekar jusqu'à la trappe d'accès aux toits de la base. Là, Dekar, vous courez jusqu'à l'antenne de communication, vous la réalignez au moyen du panneau de commande et vous envoyez votre message à la base la plus proche. Compris ?"
Tous les quatre hochèrent la tête silencieusement. Dekar ajusta le sac contenant son matériel sur son dos et suivit les soldats. Un Stormtrooper ouvrait la marche suivi du lieutenant et de Dekar, les deux derniers hommes fermant la marche.
Ils arrivèrent miraculeusement sans encombre à la trappe d'accès menant aux toits. Dehors, la nuit était tombée et l'unique satellite naturel de la planète éclairait la scène d'une lueur blafarde.
- "Allez-y Dekar !" cria le lieutenant. A peine le technicien avait-il quitté la pièce qu'ils entendirent un bruit de pas. Les soldats se résignèrent à se sacrifier pour permettre au technicien d'accomplir sa mission et se mirent en position défensive. Dekar grimpa à l'échelle et courut à perdre haleine jusqu'au pied de l'antenne. Là, il ouvrit un panneau d'accès et commença à sortir son matériel. C'est alors qu'il entendit un bruit de fusillade : les soldats venaient d'ouvrir le feu pour lui donner du temps mais rapidement les tirs de blasters furent remplacés par des cris humains. Une dernière rafale et le silence se fit. Dekar savait qu'il n'avait pas beaucoup de temps et s'affaira fébrilement à remettre l'antenne en position. Une minute plus tard, elle commença à pivoter pour s'aligner sur le relais de transmission hyperspatiale situé en orbite.
Il se permit un soupir de soulagement vite perturbé par un bruit métallique sur sa droite. Il sortit aussitôt son pistolet blaster et tira en direction de la source du bruit. L'antenne avait maintenant achevé sa rotation et Dekar se précipita vers le panneau de commandes pour démarrer la transmission. Il se rendit compte de son erreur quand un trait de blaster lui déchira la poitrine. Il tomba en arrière et son crâne frappa violemment le sol de permabéton. La vision de Dekar s'obscurcit alors qu'il contemplait calmement les étoiles prenant conscience de son échec. Il avait déjà perdu connaissance quand un deuxième coup de blaster l'acheva.
Incident : T - 00 : 05 :00 ; système de Chorax
Les personnes voyageant dans le secteur du Noyau entre les systèmes de Rachuk et Morobe passent généralement à proximité de Chorax. C'est un monde brumeux à forte gravité ne disposant d'aucune ressource commercialement intéressante, raison pour laquelle il est inhabité et ignoré par les vaisseaux en transit dans la région.
Pourtant, un cargo léger venait de sortir de l'hyperespace et se dirigeait vers la sphère nuageuse. A son bord, les six passagers espéraient enfin être hors de danger mais rien ne pouvait ôter de leurs esprits un sentiment de péril imminent. Sentiment qui finit par se concrétiser sous la forme de deux destroyers de classe Venator qui surgirent de l'hyperespace et se dirigèrent à toute allure vers le cargo. Immédiatement, celui-ci accéléra tandis qu'une salve de semonce passait au-dessus des regards des passagers. La console de communications s'alluma et une voix au ton militaire annonça :
- "Attention, destroyer impérial Leviathan à vaisseau non identifié, coupez immédiatement vos moteurs et préparez-vous à être abordés. Je répète..."
L'un des passagers du cargo coupa la transmission tandis que le pilote augmenta la vitesse du vaisseau et modifia son cap.
A bord du Leviathan, l'officier responsable des détecteurs annonça au capitaine du vaisseau que la cible prenait de la vitesse. Le capitaine se dirigea alors vers l'homme qui se tenait devant la baie vitrée.
Enfin, si on pouvait toujours le qualifier ainsi.
Deux mètres de haut, bipède, revêtu d'un uniforme blindé noir et d'une cape - noire elle aussi. Le bruit émis par le masque respiratoire intégré au casque avait la régularité d'un métronome et était tout aussi redouté que l'être protégé par cette armure. Ayant rassemblé son courage, l'officier annonça :
- Monseigneur, la cible a ignoré nos appels et essaye de passer de l'autre côté de la planète pour fuir.
- J'en suis bien conscient, capitaine », rétorqua le Seigneur Sith. Il marqua une pause avant de poursuivre :
- "Que les canons à ions ouvrent le feu dès que nous serons à portée et préparez les rayons tracteurs : je veux les occupants de ce vaisseau. Vivants
- Oui Monseigneur, répondit l'officier avant d'aller donner les ordres nécessaires."
A bord du cargo, les occupants avaient compris depuis longtemps à qui ils avaient affaire. Ils remarquèrent aussi que les destroyers se séparaient - certainement pour les prendre en tenaille de l'autre côté de Chorax. Pendant plusieurs minutes la poursuite continua jusqu'à ce que le détecteur de menaces du cargo se mette à biper furieusement Un tir de canons à ions atteignit le vaisseau et fit disjoncter les systèmes électroniques le rendant aussi impuissant qu'un Hutt largué dans l'espace. Les occupants tentèrent de redémarrer les moteurs ; mais rien à faire : ils étaient fichus.
Cependant, ce tir venait de la surface de la planète et non pas des vaisseaux impériaux.
A bord du Leviathan, on avait aussi remarqué cela. Vador sentit une sensation de danger grandir dans son esprit. Instinctivement, il ordonna au capitaine d'augmenter encore la vitesse et de faire décoller la chasse pour protéger leur proie contre tout intrus.
Alors que l'équipage du destroyer exécutait les ordres du Seigneur Sith, un vaisseau surgit de la face cachée de la planète, activa des rayons tracteurs et commença à amener le cargo impuissant dans son hangar. Le destroyer impérial était encore trop loin pour intervenir et tout ce que les chasseurs TIE purent faire fut de brûler la peinture du vaisseau avant qu'il ne prenne la fuite.
Sur la passerelle du Leviathan, Dark Vador écumait de rage. Qui avait osé ? ! Seuls lui et l'Empereur étaient au courant de la route de ce cargo ainsi que de la nature de ses passagers ! Le capitaine s'approcha de lui, craignant - à juste titre - pour sa vie.
- "Heu... Monseigneur..." avança t-il timidement, "nous avons pu établir que le vaisseau qui a... capturé le cargo est un paquebot spatial construit par les chantiers Rendili et re-caréné en vaisseau de guerre.
- Aucune marque d'identification, je suppose ?
- Aucune, Seigneur Vador.
- Dans ce cas, capitaine, établissez un cap pour le Centre Impérial, je dois m'entretenir avec l'Empereur de toute urgence. Et ordonnez au capitaine du Hadès d'enquêter sur l'origine de ce tir de canon à ions. Il ne devra rapporter ses conclusions qu'à moi-même et faites-lui comprendre que je ne tolérerai aucune erreur.
- A vos ordres Monseigneur !" répondit l'officier, trop heureux d'avoir sauvé sa vie.
Tandis que le Leviathan se préparait au saut hyperspatial, Vador regagnait ses appartements et songea que ces mystérieux adversaires n'étaient pas de simples chasseurs de primes désirant faire leur fortune en offrant des Jedi au Seigneur Noir des Sith mais plutôt un groupe bien organisé, déterminé et surtout ayant un objectif bien précis. Quel était-il, il ne pouvait le deviner mais il savait qu'il entendrait bientôt reparler d'eux...
***
Chapitre 1 - Conseil
Incident : T + 24 : 00 :00 ; salle de guerre de l'amirauté impériale. Centre Impérial
La salle comportait une table circulaire au centre. Tout autour, se trouvaient sur les murs des écrans diffusant en continu des informations sur l'état des forces armées impériales à travers la galaxie. Mais, les personnes présentes n'en avaient que faire, tous les regards étaient tournés vers l'holoprojecteur au centre de la salle qui montrait un monde semi-désertique autour duquel orbitait une unique lune.
Tous étaient des officiers supérieurs du plus haut rang de l'armée impériale : généraux, amiraux,... Tous avaient commencé leur carrière dans l'armée républicaine durant la guerre des Clones. Tous avaient juré fidélité à l'Empereur et à l'Ordre Nouveau. Tous étaient silencieux devant ce qu'un de leurs pairs venait de montrer. Tous attendaient.
Soudain, la porte s'ouvrit et un enseigne de Marine introduisit un nouveau personnage. Les officiers se levèrent attendirent qu'il aille occuper l'unique siège encore disponible autour de la table avant de tourner leur regard vers le nouvel arrivant. Contrairement à eux, il s'agissait d'un civil. Ses cheveux blancs trahissaient son âge mais son regard froid montrait son caractère impitoyable lorsqu'il s'agissait de châtier un traître.
Ou lorsqu'il s'agissait d'exiger des explications sur la situation en sa qualité de conseiller militaire personnel de l'Empereur Palpatine. Il leur fit signe de s'asseoir, puis, presque avec réticence, l'amiral qui avait pris la parole précédemment se leva, s'éclaircit la gorge et déclara sans préambule :
- "Messieurs, nous avons perdu tout contact avec le 27ème régiment d'infanterie en garnison sur Ouranos V ainsi qu'avec la mission archéologique mandatée par l'Empereur."
Bien que les officiers sachent déjà de quoi il retournait, ils focalisèrent de nouveau leur attention sur l'orateur. Le conseiller fronça les sourcils - intrigué - et demanda :
- "Amiral, de quand date la dernière transmission reçue en provenance du système ?
- D'il y a environ vingt-cinq heures Monsieur. Il s'agissait d'une copie de routine de la dernière entrée du journal de bord de la base. Elle indiquait que l'équipe d'archéologues venait de découvrir une nouvelle salle sur le site de fouille et s'apprêtait à y entrer. Nous sommes sans nouvelles de la garnison et des scientifiques depuis."
Le conseiller s'inclina dans son fauteuil et réfléchit quelques instants avant de déclarer :
- "Alors ? Quelles ressources avez-vous prévues pour la mission de sauvetage ?"
Un général prit alors la parole de l'autre côté de la table :
- "Et bien Excellence... Nous nous demandions si l'envoi d'une équipe de techniciens ne serait pas préférable à celle de vaisseaux de guerre. Il s'agit certainement d'une défaillance d'un de leurs émetteurs relais et les garnisons de cette taille n'ont pas les moyens de réparer un satellite en orbite."
Il fut interrompu par le civil :
- "Général, sauf votre respect, l'Empereur m'a informé qu'il lui tenait personnellement à cœur que tout problème concernant cette garnison soit traité avec la priorité maximale."
Le général déglutit avant de marmonner des excuses. Le conseiller reprit :
- "Il a aussi insisté sur le fait que le secret était primordial." Il marqua une pause avant de terminer :
- "Je recommande donc qu'une flottille soit envoyée depuis l'une de nos bases de rassemblement situées en dehors des routes commerciales et des système habités. Je vous laisse le choix de la composition exacte de cette force ainsi que celui de l'officier qui commandera l'opération."
L'assemblée resta silencieuse jusqu'à ce qu'un autre amiral affiche une carte du secteur concerné par la mission et annonce :
- "Je crois me souvenir que le destroyer Retaliator est en transit sur la base astéroïde AB-X354. Il est accompagné de deux croiseurs de classe Carrack : le Rancor et le Hornet."
Pendant qu'il parlait, l'affichage de l'holoprojecteur montra une vue de la base puis les spécifications des vaisseaux concernés. L'officier continua :
- "Le Retaliator est l'un des nouveaux destroyers de classe Imperator. Il ne manque que les forces d'infanterie qui débarqueront et un officier pour coordonner la mission à moins que nous ne confions ce rôle au commandant du destroyer."
Le général d'infanterie qui avait déjà pris la parole enchaîna à la suite de l'amiral :
- "Au vu des capacités de transport d'un destroyer de classe Imperator et des données de la mission, je pense qu'une unité d'infanterie spatioportée assistée de quelques véhicules de soutien suffira. Le 537ème bataillon vient de terminer des manœuvres dans le secteur de Fondor, il peut être à bord en quarante-huit heures. Dans le même temps, nous pourrons certainement réunir ces véhicules dont je viens de parler."
Les regards se tournèrent alors vers l'amiral qui présidait la réunion. Comprenant que c'était à son tour de parler, il déclara :
- "Le capitaine du Retaliator a eu peu d'occasions de travailler en coordination avec des troupes au sol. Je propose donc le commodore Reiner Waldemar pour le poste d'officier commandant la mission."
L'annonce eut l'effet d'une bombe. Tous les officiers se mirent à parler simultanément, indignés. Les un arguaient de la traîtrise du susnommé et exigeaient son exécution, d'autres proposaient un officier plus "loyal",... Rares étaient ceux qui prenaient sa défense.
- "Silence !" cria le conseiller impérial.
Instantanément, les têtes se raidirent et le chaos cessa.
- "Amiral, veuillez m'expliquer pourquoi cet officier aurait les compétences requises et pourquoi son choix semble si "problématique"... "
L'amiral pâlit, se sentant accusé implicitement et expliqua :
- "Le commodore Waldemar a, comme la plupart d'entre nous, commencé sa carrière lors de la Guerre des Clones en participant notamment au siège de Sluis Van.
- Les chantiers ?
- C'est cela même, Monsieur. Il a, comme nous tous juré fidélité à l'Ordre Nouveau. Mais, il y a quelques années, sa flottille n'a pu intervenir à temps lors d'une opération menée par le Seigneur Vador visant à éliminer un groupe de Jedi. La mission fut cependant un succès et le commodore put prouver que son retard était dû à des ennuis mécaniques ; raisons qui lui ont sauvé la vie. Mais, depuis, son comportement a changé : il se fait plus critique sur l'Empire et a écrit plusieurs lettres au haut commandement pour demander une annulation de l'état d'exception en vigueur dans plusieurs secteurs.
- Et pourquoi exerce t-il encore ?
- A cause de ses états de services. De plus, il a été retiré du service actif et transféré à l'école de guerre en tant qu'instructeur. Les aspirants issus de ses classes sont d'une loyauté à toute épreuve et... obtiennent de bien meilleurs résultats que les autres. Je me permettrais aussi d'ajouter qu'il a souvent travaillé en coordination avec des unités d'infanterie."
Le conseiller réfléchit quelques instants puis déclara :
- "Il fera l’affaire autant qu’un autre. Faites-le venir ici pour que nous l’informions de la situation et je trancherai à ce moment là. Combien de temps pour l'amener ici ?
- Vingt-quatre heures monsieur, il est actuellement sur Corellia en tant qu'attaché militaire de la mission diplomatique.
- Qu'il en soit ainsi alors. La réunion est ajournée jusqu'à son arrivée, conclut le conseiller en se levant."
* * *
Incident : T + 48 : 00 : 00 ; Centre Impérial, orbite haute
La navette de classe Lambda réintégra l'espace normal et se dirigea vers la planète. A son bord, assis dans le compartiment réservé aux passagers, le commodore Waldemar contemplait la sphère aux reflets métalliques illuminée par les griffes - ciel. Passé la fascination initiale provoquée par les reflets du soleil sur les bâtiments et l'ampleur de la circulation entre les canyons artificiels de ferrobéton, on ne pouvait que remarquer le contraste entre les bâtiments habités par les classes aisées et certains quartiers laissés à l'abandon où proliféraient les criminels de toutes sortes.
Pourtant la « planète qui ne se couche jamais » méritait amplement son surnom. Située au centre même de la galaxie, l’ancienne Coruscant exerce une attraction irrésistible sur l'esprit des gens. Depuis l'aube de l'Ancienne République il y a plusieurs millénaires, elle a toujours été la capitale du régime dominant. Elle a toujours été l'objectif ultime des adversaires de la République dont l'Empire Sith et dernièrement la Confédération des Systèmes Indépendants.
Ces réflexions ravivèrent des souvenirs dans l'esprit du commodore : la guerre des Clones, son baptême du feu, son premier commandement, le siège de Sluis Van, l'annonce de la victoire des troupes du général Kenobi sur les séparatistes à Utapau - espoir d'une paix à jamais disparue, la communication retransmise peu après à la flotte dans laquelle le chancelier suprême Palpatine annonçait que l'Ordre Jedi avait trahi la République et que par conséquent ses membres devaient être pourchassés à travers la galaxie.
Son bâtiment était en cale sèche à ce moment là et il n'avait donc pu - à son grand soulagement - participer à la purge, assistant impuissant au remplacement de cette République plusieurs fois millénaire par l'Empire. Il avait juré fidélité à l'Ordre Nouveau. Que pouvait-il faire d'autre ? Ceux qui avaient refusé disparurent mystérieusement ou furent exécutés pour haute trahison. Il était rentré dans le rang, s'était comporté en officier loyal jusqu'à cette opération dirigée par le Seigneur Vador...
La voix du pilote à travers l'intercom l'arracha à ses réflexions :
- "Nous sommes presque arrivés commodore. Un enseigne de vaisseau vous attend sur l'aire d'atterrissage et vous mènera à la salle de guerre."
En effet, constata t-il, la navette s'approchait d'un des hangars de l'aile du Palais Impérial réservée au haut commandement de la marine. Une fois la navette posée et la rampe d'accès sortie, le commodore descendit et rendit son salut à l'enseigne qui attendait et le suivit.
Alors qu'ils traversaient un grand nombre de couloirs et de galeries d'observation, il songea que cet enchaînement démontrait autant le talent des architectes ayant conçu le bâtiment que le désir de l'Empereur de dérouter tout adversaire tentant d'envahir le palais. Au bout de plusieurs minutes, ils arrivèrent dans l'antichambre de la salle de guerre. L'enseigne salua et repartit. Le commodore salua l'unique occupant de la pièce.
- "Amiral.
- Commodore", répondit l'autre en lui rendant son salut. "Vous apprendrez bientôt la raison de votre venue ici, mais je voulais vous prévenir que la mention de votre nom n'a pas fait que des heureux. Faites bien attention", termina t-il.
- "Merci amiral", fut la seule réponse de Waldemar.
La porte s'ouvrit et ils entrèrent. L'amiral prit place à la droite du conseiller tandis que le commodore alla s'asseoir en face, là où un siège éloigné de tout vis à vis l'attendait. Le conseiller examina Waldemar pendant quelques instants.
Le commodore était un homme de taille moyenne et en bonne condition physique semblait-il. Ses cheveux grisonnants trahissaient ses trente années de service dans les marines républicaine et impériale, il arborait aussi une moustache méticuleusement taillée et son regard montrait la détermination et l'intelligence dont il avait souvent fait preuve à bord des vaisseaux qu'il commandait. Le conseiller sut qu'il avait affaire non seulement à un excellent officier mais aussi à un homme qui devait attacher une certaine importance aux idéaux tombés en désuétude de l'Ancienne République. "Un homme certainement redoutable si jamais on s'en fait un ennemi" ; pensa t-il.
Assis, Waldemar soutint l'examen visuel du conseiller. Enfin, ce dernier prit la parole.
- "Commodore, nul ici n'ignore vos états de service, mais comme vous le savez, certains éléments de votre dossier nous amènent à douter de votre ... engagement envers l'Empire. Toutefois, l'Empereur est prêt à faire table rase du passé si vous acceptez la mission que nous allons vous confier."
Waldemar baissa les yeux et plissa le front. "Il doit peser le pour et le contre, mais il sait forcément qu'il n'a guère le choix" se dit le conseiller.
Finalement, Waldemar releva la tête et tous purent constater qu'il arborait le regard d'un homme condamné. Il déclara alors :
- "Je comprends Excellence. Et je réussirai cette mission. Pour la gloire de l'Empire.
- Excellent commodore. Général Reese, vous pouvez commencer votre briefing."
Le général se leva tandis qu'un hologramme du système Ouranos apparaissait.
- "La mission a pour nom de code 'Mynock Magnifique'."
Sourires dans l'assistance.
- "Voici le système Ouranos dont la cinquième planète abrite une base militaire et une mission archéologique. Nous avons perdu tout contact avec eux depuis quarante-huit heures et tout porte à croire que ce n'est pas une panne d'émetteur. Vous prendrez la tête du groupe de combat constitué du destroyer Retaliator et des croiseurs légers Rancor et Hornet pour mener une opération de reconnaissance et de sauvetage. La partie terrestre sera assurée par le 537ème bataillon d'infanterie spatioportée et une compagnie mécanisée de soutien. Vous allez déployer vos forces, évaluer la situation et mettre un terme à toute forme de menace pouvant menacer la sécurité de l'Empire. Plus de détails vous seront fournis avec vos ordres de mission. Des questions ?
- Aucune général.
- Dans ce cas, vous pouvez disposer commodore."