Bon, j'ai du retard à rattraper, moi ! On commence donc avec...
Le Bourbier de Bestine (Bounty Hunters #29 à 31), par Ethan Sacks et Paolo Villanelli
Scénario : Changement de statu quo ?Cette fois, nous y voilà. Après presque un an loin de ses camarades chasseurs de primes, Beilert Valance, désormais au service de l’Empire, va se retrouver face à eux. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner, vraiment ?
Une nouvelle fois, Ethan Sacks nous propose un court arc de trois épisodes, et une nouvelle fois ces épisodes sont d’une densité folle. D’autres scénaristes auraient sans problème utilisé cinq ou six épisodes pour faire la même chose, en développant peut-être un peu plus, mais pas Ethan Sacks : non, on ne pourra pas l’accuser de temporiser, de prendre son temps, d’avoir un rythme narratif lent. Bien au contraire ! On aurait pu imaginer que Valance mettrait un certain nombre de pages à être confronté à T’onga, ce n’est pas le cas, il apprend ce que nous, lecteur, savons depuis maintenant plusieurs épisodes, et sa réaction, sa réaction… elle est magnifiquement mise en scène et occasionne un changement d’allégeance immédiat du personnage, qui n’a désormais plus aucune raison de demeurer au service de l’Empire. Sauf que… il a noué des liens avec une femme, et celle-ci va tenter de le « ramener à la raison », ou du moins, à sa raison. Et si elle échoue, ce sera Dark Vador qui s’en chargera !
Car oui, Dark Vador est présent dans cet arc. Je vous voie déjà lever les yeux au ciel : « encore un affrontement sans conséquences ? ». Alors oui. Et non. Ce qui intéresse le scénariste, c’est le développement psychologique de ses personnages, les liens qu’ils créent, les trahisons, l’humour, un peu, aussi, et les cliffhangers. Sacks maîtrise à la perfection l’art du cliffhanger, ce twist, cette révélation de dernière page qui donne envie d’être déjà au prochain numéro, et c’est vérifié pour chacun des trois numéros. Vador, finalement, n’est là que sur une poignée de pages, et c’est la relation entre Valance et la lieutenante impériale Haydenn qui va cristalliser l’évolution du cyborg dans les dernières pages. Et peut-être par la suite ?
Qui dit suite dit quelques pages qui nous sortent de l’arc, d’ailleurs, pour nous annoncer des développement extérieurs sur Vukorah. Bon, j’aurai préféré un one-shot de transition plutôt que cette coupure de rythme, mais le scénariste pose ses pions pour la suite, donc on tolère.
(Bon, j’ai aimé, ça s’est vu, non ? :-D)
Dessins : Villanelliiiiiiiiiiiiiiii !J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais de Paolo Villanelli, le dessinateur, l’artiste, le maître d’œuvre de la série
Bounty Hunters, dont les pages sont sublimées par le coloriste Arif Prianto. Au risque de me répéter, je trouve que dans ces trois épisodes, Villanelli s’est encore surpassé, améliorant de plus en plus son style qui a désormais acquis une maturité totale sur le titre. Plans larges ou rapprochés, dialogues ou scènes d’action, personnages, aliens ou droïdes, vaisseaux, sur terre ferme, dans l’eau, sous la pluie, tout est réussi, tout est prenant, chaque case est un ravissement pour les yeux. C’est dynamique, c’est explosif, c’est prenant. C’est beau, tout simplement.
ConclusionUne série constante dans l’excellence, et un nouvel arc court de 3 épisodes qui remplit parfaitement le job de la série, le tout sublimé par les dessins de Villanelli. Il n’y a rien à jeter !
Note : 100 %Et on enchaîne avec...
Les traqueurs égarés (Bounty Hunters #32), par Ethan Sacks et Alessandro Miracolo
Scénario : Au tour de Zuckuss ! Régulièrement, le scénariste Ethan Sacks met l’intrigue générale de la série sur pause et nous propose un numéro focalisé sur l’un des personnages de la série, l’occasion d’en apprendre plus sur son passé et ses motivations. Après l’épisode #11, centré sur Bossk, le #23 sur Dengar et, en un sens, les #27-28 sur Tasu Leech, voilà donc que cette trente-deuxième livraison de la série
Bounty Hunters est centré sur Zuckuss, le traqueur gand du groupe.
Alors, fondamentalement, l’épisode ne fait pas avancer le fil rouge de la série. La preuve ? Le cliffhanger est quasiment le même qu’à l’épisode précédent, et on maintient le relationnel Valance-Bossk avec des remarques méprisantes sur fond de menace à peine voilée de l’un envers l’autre et réciproquement. C’est donc Zuckuss qui profite de ce coup de projecteur bienvenu avec un passé certes pas dramatique mais qui suscite une certaine forme de sympathie pour le personnage qui, autrefois, n’a pas satisfait au rite de passage de son clan… tout en réussissant un exploit que son clan aurait pu saluer. Mine de rien, entre ce numéro et le one-shot le concernant lors de la
War of the Bounty Hunters, on commence à en savoir pas mal sur lui !
Par contre, la page impliquant la mystérieuse vague d’énergie est pour le coup bien mystérieuse… et elle a beau renvoyé à
Hidden Empire, on ne la voit pas telle quelle dans la mini-série !
Dessins : Un intérimaire qui assure plutôt bien l’intérimAux dessins, Paolo Villanelli fait une pause et laisse son compatriote Alessandro Miracolo aux crayons. Et ça fonctionne pas mal en fait, particulièrement lors des scènes de flash-back. Dans le présent, le dessinateur n’a pas les mêmes talents que le tenant du titre, et cela se voit sur les visages des personnages, cependant sa prestation n’a rien de déshonorante, surtout lorsque les couleurs sont toujours d’Arif Prianto, ce qui assure une continuité bienvenue. Au final, vous remarquerez que ce n’est pas Villanelli, peut-être, mais le temps que vous le remarquiez, vous aurez déjà lu plusieurs pages, c’est donc que le remplaçant a été bien choisi !
ConclusionUn numéro centré sur le développement de Zuckuss, l’un des membres du groupe depuis un an de publication de la série. Conçu comme une pause entre deux arcs principaux de la série, cette nouvelle fournée de la série maintient son haut niveau de réussite !
Note : 90 %