CHAPITRE 21 : Réminiscences
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Il voulait bouger. Il avait besoin de se lever, de sortir, de profiter de la nuit pour chasser tout ce qu’une séance d’Alchaka était capable de faire transpirer hors de lui. Il avait aussi besoin de dormir, comme il avait pu le faire dans l’après-midi. Mais ce n’était pas suffisant. Il sentait qu’il était loin d’avoir récupéré de ses dernières insomnies et que son épaule blessée le suppliait de débrancher son esprit. Il aurait aimé être un droïde, pouvoir simplement se recharger, au lieu de se trouver prisonnier d’un demi-sommeil, parfaitement conscient de son incapacité à trouver le repos.
Il ne pouvait même pas ouvrir les yeux, contraint, sous ses paupières closes, de voir défiler les éclats de lumière, les tirs, et surtout, les visages. Identiques et pourtant reconnaissables, par un tatouage, une teinture ou une coupe fantasque. Leur regard paniqué mais fier d’avoir accompli leur devoir, au moment de rendre leur dernier souffle. Le regard d’un individu qui cessait d’exister, pas une perte quantitative, un clone en moins parmi tant d’autres aux yeux d’un général zélé. C’était un camarade. Un ami.
Au loin, le bruit des explosions. Des ordres étouffés qu’on hurlait avec le désespoir du dernier élan. Les pas cliquetants des armées droïdes. Du sable rouge. Des dizaines et des dizaines de corps. D’autres visages, familiers, d’espèces et d’âges différents. Il était de retour sur Géonosis, à genoux auprès d’un padawan, touché en plein cœur, ses petites mains serrées sur un sabre éteint. Le cadavre de son maître ne devait pas être bien loin. Il les avait déjà croisés au temple mais ne parvenait se rappeler des traits de la silhouette qui suivait toujours l’enfant. Il devait les réunir, leur permettre de rejoindre ensemble la Force. Mais où était-il ? Il y avait tellement de corps.
Et son maître à lui ? Il était loin, loin derrière un rideau infranchissable de haine, rouge et vibrant. Il avait le souffle coupé et semblait presque surpris que la mort soit venue le chercher aussi tôt. Mais il l’avait acceptée, il s’était rendu à la volonté de la Force. Ses derniers mots n’avaient pas été pour lui, ni même pour Obi-Wan, mais pour un jeune esclave d’une planète insignifiante et désolée. Pour celui qui devait rétablir l’Équilibre. Pour celui qui serait le chemin d’Obi-Wan, parfois son fardeau, mais surtout sa raison de ne jamais s’abandonner à la colère, au désespoir. Anakin avait besoin de lui. Il avait besoin de son maître, de son frère d’armes, de son ami. Il avait besoin qu’on le ramène vers la lumière. Mais Anakin rampait sur un sol volcanique, et tendait vers lui un bras robotique, décharné, lui aussi dévoré par les flammes. Anakin le détestait. Anakin n’était plus lui-même mais un vaisseau consumé par la rage et la douleur. Il fallait qu’il abrège ses souffrances. Il fallait mener cette atroce mission à bien. Il le fallait. Il allait s’avancer et lever son sabre, il le jurait, mais pas tout de suite, laissez-moi juste lui dire au-revoir, laissez-moi m’excuser… mais ses yeux. Ce n’étaient pas ceux d’un monstre. C’étaient ceux d’un petit garçon terrorisé, abandonné par tous ceux qui avaient juré de le protéger. Moi y compris. Surtout moi. Et en un battement de cils, il était de retour dans son vaisseau. Il ne se souvenait pas avoir marché jusque-là. Il ne se souvenait que de ces yeux. Il se devait de croire qu’il avait fait le nécessaire.
Quelqu’un cria. Une voix féminine. On avait besoin de lui.
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Les Soleils devaient être couchés depuis longtemps, mais la lumière blafarde des Lunes suffit à l’aveugler. Il se retint de rentrer aussi sec à l’intérieur et de vérifier dans le miroir à quel point il avait une mine patibulaire, les yeux à ne pas en douter rougis pas les larmes et le manque de sommeil. Il portait toujours la même chemise sale, roussie autour de sa blessure. Il se réprimanda intérieurement de s’inquiéter de son apparence, dans une telle situation. De s’en soucier tout court, d’ailleurs ; le code Jedi laissait peu de place, sinon aucune, à la vanité.
- Ah, heu, vous êtes là, dit précipitamment Yaraa en fourrant quelque chose dans sa poche. Je… j’étais en train d’étudier un sort. Un sort qui pourrait renforcer la protection autour de votre maison, ajouta-elle d’une voix plus ferme.
Elle était en effet assise à même le sable, un énorme livre ouvert devant elle. Il réprima une grimace ; il se souvenait avoir sauvé l’ouvrage des décombres de son vaisseau, puis de l’avoir mis à l’abri dans sa malle avec le reste des affaires de la jeune femme. Elle lui en voulait sans doute encore de lui avoir menti, à en juger par l’éclat brûlant de ses pupilles.
Il soupira et s’assit à côté d’elle, par réflexe mais aussi car il craignait que ses jambes ne le portent pas plus longtemps. Il déplaça une bougie pour se frayer un chemin au sein du cercle tracé par la multitude de cierges plantés dans le sable, s’attirant un regard foudroyant de la part de Yaraa. Elle maugréa quelque chose ressemblant à est-ce que je viens vous dire comment faire vos pirouettes moi, hein, non, je ne crois pas, puis remit la bougie à sa place. Elle reprit place au sein des flammes et expliqua ;
- Le cercle sert à délimiter l’espace de réalisation du sort. Enfin, c’est que j’ai lu dans mon grimoire. A mon avis, c’est plus symbolique qu’autre chose, mais vu hum… les éléments que vous avez attirés à mon attention, je me suis dit qu’il valait mieux prendre toutes les précautions possibles. Et bien sûr, je n’allais rien faire avant que vous ne soyez là ! ajouta-t-elle en croisant les bras, visiblement sur la défensive.
Obi-Wan se demanda si elle avait conscience d’à quel point la contrariété réhaussait ses traits, ses joues rougies par une colère naissante, des éclairs fusant de ses yeux sombres. Elle partait au quart de tour, les sourcils froncés et le nez froissé, prête à lui asséner une répartie cinglante. Combien de fois avait-il dû se retenir de ne pas la provoquer d’avantage, rien que pour voir son visage s’animer de la sorte ? Il remarqua soudain qu’elle le fixait toujours, une drôle d’expression ayant remplacé l’exaspération. Nom d’un bantha, il fallait absolument qu’il dise quelque chose…
- Vous avez l’air fatiguée. Avez-vous trouvé le temps de dormir, entre tous ces préparatifs ?
Mais quel imbécile. Vraiment, c’était tout ce dont le brillant Obi-Wan Kenobi, parfois surnommé par ses ennemis le négociateur, connu pour son aisance verbale et sa facilité à diriger une conversation, était capable ?
Elle écarquilla les yeux et se mordit la lèvre, ne pouvant retenir bien longtemps un pouffement, qui se transforma vite en éclat de rire. Soulagé, il attendit qu’elle se reprenne et lui adressa un sourire confus, ne pouvant s’empêcher de noter que la colère n’était pas la seule émotion qu’elle portait à merveille.
- Ben, franchement… Vous vous êtes vu ? Vous avez une mine terrible.
- J’ai l’air de quelqu’un qui n’a pas fermé l’œil la nuit dernière, et les nuits d’avant également, et qui…
Il laissa sa phrase en suspens, à la recherche des mots justes, d’une explication acceptable. Il ne pouvait pas en parler comme ça. Il ne pouvait saisir, articuler et encore moins décrire les visions qui le maintenaient éveillé. Le bruit. Les odeurs. Il ne faisait que les traverser. Se relever le lendemain, ignorer la fatigue, pousser son corps dans ses retranchements, veiller sur Luke. C’était son quotidien depuis plus d’un an. Il n’avait pas besoin d’en parler. C’était simplement comme ça. Une épreuve nécessaire. La volonté de la Force.
- Ben ? Ben, écoutez… insista Yaraa, le tirant doucement de ses pensées. Je sais que je suis loin de comprendre tout ce qui se joue pour vous. Je ne peux pas prétendre savoir ce que vous vivez.
Oh. C’est vrai. Il lui avait vraiment dit ça. Ce passage-là, malheureusement, était bien réel.
- Par contre, reprit-elle en inspirant profondément, je sais ce que c’est, de craindre de s’endormir. Parce qu’on sait que l’on va tout revoir. Je ne me souviens pas de grand-chose, mais mon passé ne me laisse pas dormir sereinement pour autant. Il y a des rues, la lumière, la pluie sur ma peau. Le froid et la peur. Des pas qui résonnent. La conviction que… qu’ils vont me rattraper. La certitude, viscérale, de ce qu’ils vont me faire subir, des choses ignobles que je peux à peine imaginer. C’est pire que tout. De savoir sans savoir. Et surtout… ça a l’air si réel. Comme si j’étais de retour là-bas.
Elle ramena ses genoux contre elle et les serra dans ses bras, réprimant un tremblement.
- Ce que je veux dire… c’est que si vous avez envie d’en parler, je peux vous écouter. Je suis désolée que vous ayez vécu la guerre. Si même avec un esprit en miette je ne peux pas échapper à mes cauchemars, j’imagine à peine ce que ça doit être pour vous. Vous n’avez pas à avoir honte. Ce serait même inquiétant si les horreurs que vous avez vécues n’avaient eu aucun effet sur vous.
Obi-Wan resta silencieux un long moment. Il n’était pas prêt à en parler. Pas encore. Quand les visions venaient le submerger, évidemment que tout semblait réel. Mais une fois que la vie reprenait son cours, elles n’étaient plus qu’un goût amer sur sa langue, un frisson tenace sur sa peau. Il appréciait les efforts de Yaraa, mais non, elle ne comprenait pas. Comment le pourrait-elle ? Elle n’avait, à sa connaissance, pas des centaines de morts sur la conscience. Il pressa ses mains sur ses tempes, chassant la parade furieuse de remords et des voix amères de tous ceux qu’il n’avait pu sauver. Il fallait absolument qu’il retourne se coucher.
- Ben ? Je sais que vous m’avez demandé de ne pas vous parler avant demain mais… comme vous êtes venu j’ai cru que vous vouliez… Enfin je ne sais pas.
Elle s’était approchée, esquissant un geste dans sa direction. Une ombre traversa son visage ; elle laissa retomber son bras et se rassit en tailleur à l’autre extrémité du cercle.
- Je vous ai entendu crier, avant de sortir.
Il s’entendit prononcer ces mots, d’une voix plate et monotone. On aurait dit qu’ils sortaient de la bouche d’un autre. Il sera les poings dans le sable, cherchant au contact des grains encore chaud une attache quelconque avec la réalité. Il ne devait pas faire nuit depuis longtemps.
- Oh, ça ? Rien de grave. Je me suis juste brûlée en allumant une bougie. Regardez, répondit-elle en lui tendant la main, le pouce bien en évidence.
Une énorme cloque trônait en effet sur la pulpe de son pouce droit. Obi-Wan se pencha légèrement et prit sa main dans la sienne pour évaluer le sérieux de la brûlure. Ce n’était vraiment pas grand-chose, et il connaissait une plante locale qui correctement broyée et bouillie, pourrait accélérer la guérison.
- Ne me dites pas que vous avez une tisane pour soigner ça, reprit Yaraa en faisant la grimace.
- Et prions les Saintes Étoiles que la connexion établie la nuit dernière ne vous ait pas laissée avec la capacité de lire dans mes pensées, réfléchit-il à voix haute.
- Vous pensiez vraiment à ça ? J’aurais pu faire durer le suspense mais non, Obi-Wan, vous êtes juste extrêmement prévisible, conclut-elle en riant.
Il se joint à elle avant de s’arrêter net, réalisant quelque chose d’anodin, d’insignifiant de… primordial.
- C’est la première fois que vous m’appelez Obi-Wan.
- Heu… c’est possible. Enfin vous ne vous en souvenez sans doute pas mais vous avez eu un moment d’absence, après le combat. J’ai essayé ce que je pouvais pour vous… aider à revenir. Votre nom, enfin votre vrai nom, a semblé fonctionner. Même si vous ne saviez plus qui j’étais.
Il ne gardait aucun souvenir des heures précédant leur retour dans le désert, si ce n’est la certitude de s’être emporté contre elle avant de sombrer dans un sommeil opaque. Le vol en speeder était flou, et avant, entre la fin du combat et le voyage… Il n’y avait que le visage de Cody. Il savait que ce n’était pas Cody. Le clone allongé sur le sol de la cantina avait un tatouage de pin-up Twi’Lek dans le cou et aucune cicatrice autour de l’œil droit ; ce n’était pas lui. Et pourtant, l’image du corps sans vie du soldat s’imposa à lui, comme s’il était de retour dans la Cantina. De retour sur Utapau. Il devait fuir, fuir pour sa vie, avant même de comprendre la trahison de son bataillon, de son ami, de tout ce qu’elle impliquait. Il ferma les yeux mais le visage de Cody continuait de tourner devant lui, déformé par une résolution froide et nouvelle, armant un canon, le pointant dans sa direction…
- Obi-Wan, vous me faites mal, lâchez-moi !
Il ouvrit subitement les yeux, comprenant qu’il tenait toujours la main de la jeune femme et la serrait, de plus en plus fort. Elle planta ses yeux dans les siens, tentant de masquer son inquiétude ;
- Je suis là, Obi-Wan. C’est fini. Tout cela est derrière vous. Ce n’est pas de votre faute.
Il relâcha enfin la pression mais la jeune femme ne fit même pas mine de se dégager. Un liquide chaud suintait de sa main, qu’il approcha de la lumière d’une bougie ; il avait dû serrer tellement fort que la cloque avait éclaté.
- Je… je suis désolée, réussit-il à articuler.
- Ce n’est pas grave.
Le silence s’installa un instant, électrique et attentif. C’est elle qui se décida à le briser ;
- Par contre, j’ai vraiment cru que vous alliez me broyer les doigts.
- Enfin, Yaraa, jamais je ne ferai une chose pareille ! protesta-t-il.
- Ben… dit-elle avec douceur. Vous avez des absences. Le corps du stormtrooper a déclenché une sorte de crise, et cela vient presque de recommencer. C’est sans doute lié à votre passé et oui, je sais que je n’ai aucun droit de prétendre vous comprendre, mais on ne peut pas faire comme si de rien n’était. Je ne vous force à rien, mais je suis là si vous avez envie d’en parler.
Elle fit mine de se relever mais sans réfléchir, il continua de serrer ses mains. Il fit attention, cette fois-ci, traitant ses longs doigts, si pâles et élégants, comme la plus rare des porcelaines.
- Vous pouvez rester. L’air frais me fait du bien. Votre présence aussi, ajouta-t-il après une légère hésitation. Parlez-moi de ce sort.
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Elle lui décrivit avec enthousiasme le sortilège de protection qu’elle avait dégoté dans son grimoire et exhiba fièrement des cristaux taillés en pointe ainsi que des os de petits animaux, nettoyés et polis, apparemment essentiels dans le succès de l’incantation. Puis elle lui montra une page sur laquelle était gribouillé des symboles incompréhensibles, qu’il ne lui avoua pas avoir étudié alors qu’elle était encore dans le coma. Elle s’apprêtait à lui expliquer les étapes du rituel quand, remarquant qu’il ne semblait pas particulièrement intrigué, elle fit la moue et demanda ;
- Vous savez dans quelle langue est rédigée ce carnet, hein ?
Il soupira. Il était trop tard pour éviter la catastrophe, de toute façon :
- Pas exactement. Attendez, je vais vous répondre, je le promets, précisa-t-il précipitamment en voyant la bouche de la sorcière frémir. Ça ressemble fortement à du Dathomirien, bien que je n’aie jamais vu cette forme précise. Sans doute un dialecte.
Et potentiellement une bonne nouvelle, puisque les seuls écrits auxquels j’ai pu jeter un œil sur Dathomir étaient ceux des Sœurs de la Nuit. Espérons que vous ne fassiez pas partie de cette bande de fanatiques. J’aurais de terribles nouvelles à vous annoncer.
- C’est étrange, car votre carte d’indentification indique que vous venez de Coruscant. Il ne me semble pas que les Sorcières de Dathomir aient l’habitude de migrer, je crois même que c’est un tabou dans leur culture mais… Après tout, je ne connais vraiment qu’un seul clan, qui a d’ailleurs disparu. Donc… je suis désolé mais je n’ai rien de nouveau à vous apporter sur le sujet, enfin rien que vous ne sachiez déjà. Yaraa, tout va bien ?
Elle le fixait, les yeux écarquillés et les lèvres figées sur une question muette.
- Yaraa ? Vous avez encore mal à la main ? Je sais que mes onguents vous répugnent mais je dois avoir de quoi soulager la douleur et peut-être même des huiles pour en atténuer l’odeur.
- Je viens de Coruscant ? le coupa-t-elle d’une voix blanche.
- Oui, évidemment, vous avez bien dû le voir sur votre carte d’indentifi…
- Quelle carte ?
- Enfin celle qui était dans votre sac, sur le dessus. J’ai dû y jeter un œil, j’espère que vous comprenez. Je sais que j’aurais au moins dû vous révéler votre nom, mais si je le faisais cela devenait difficile de ne pas vous parler du reste et donc compromettre ma mission et…
- Quelle carte, Ben ? répéta-t-elle.
- Vous… vous ne l’avez pas trouvée ?
Elle n’eut pas besoin de répondre ; un vent froid balaya soudainement le plateau, soufflant les bougies d’un seul coup. Obi-Wan sentit un picotement d’alerte lui parcourir l’échine ; Oh non. Le vent fit voler les cheveux de Yaraa et emporta un à un les cierges, qui se mirent à tourner autour d’elle, de plus en plus vite. A mesure que le vent gagnait en puissance, la jeune femme s’élevait dans les airs, surplombant rapidement le Jedi.
Obi-Wan se leva d'une traite et puisa au plus profond de lui-même pour trouver la force de contenir son pouvoir, de l’envelopper dans une bulle imperméable. Il ne fallait pas qu’ils les retrouvent, pas ici, pas maintenant. Il se concentra sur Luke, sur ce petit bout d’humain face auquel la fatigue était sans importance. Il n’avait pas d’autre choix que de réussir, ce qu’il fit, en vidant des réserves qu’il s’ignorait encore posséder. Un cristal pointu vint lui ouvrir la joue et lui faire réaliser qu’emprisonner la tempête ne suffirait pas ; elle pouvait encore les tuer tous les deux. Alors Obi-Wan puisa encore plus profondément, suppliant la Force de l’aider encore un peu ; il projeta son esprit vers Yaraa, perça la fureur et le bruit assourdissant qui l’entourait. Il rencontra sa conscience au-delà de la rage aveugle, et l’enroba de sa lumière ; ils se rencontrèrent là où la sorcière avait perdu le contrôle, là où la douleur l’étreignait de sa terrible incertitude. Est-ce qu’un jour, ça ne me fera plus mal ? Obi-Wan n’en savait rien. Mais il l’espérait de tout son cœur.
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Ils retombèrent lourdement sur le sable, lui, à quatre pattes, scié par l’effort, et elle, dans une position grotesque, amortissant sa chute comme elle le pouvait. La Force crépitait autour d’eux, toujours prisonnière du plateau venteux, comme furieuse d’être retenue et limitée. Elle rua comme un animal fou, fusa dans tous les sens, faisant voler en éclat l’étau posé par Obi-Wan et les percutant de plein fouet, Yaraa et lui.
L’espace d’un instant, le désert s’effaça.
Il était au temple, dans une salle de méditation privée, face à Qui-Gon. Son maître lui sourit et lui fit un signe de la tête. Obi-Wan lui répondit, surpris de ne pas sentir se tresse de padawan lui chatouiller la nuque. Il remarqua honteusement qu’il se tenait toujours à quatre pattes et tenta de s’asseoir en tailleur, sur le coussin disposé à cet effet. Il se caressa le menton avec embarras et fût étonné d’y trouver sa barbe, un peu rêche… Il avait décidément besoin d’une douche. En effet, Obi-Wan. Ce n’est pas de la vanité que d’assurer un minimum d’hygiène corporelle. Il leva les yeux vers son ancien maître, incapable d’articuler le moindre mot. Qui-Gon était là. Il lui parlait. Ce n’était pas un souvenir, c’était… autre chose. Cette jeune fille a raison, Obi-Wan. Ce n’est pas de ta faute, ajouta son maître avec un sourire indéchiffrable, faisant un geste en direction de Yaraa, qui les dévisageait tous les deux.
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Hello hello ❤️
Promis ce n'était absolument pas calculé que Gui-Gon fasse son retour cette semaine, un heureux hasard on va dire
j'espère que ce chapitre vous plaira, hâte d'avoir vos retours