DarkNeo a écrit:Certes (et c'est exactement ce que je dis dans mon post mais je me demande si je parle français des fois

) mais c'est pas eux qui font la narration, qui réalisent, qui mettent en scène, qui font les dialogues, qui font les castings bref qui crée le produit fini. Donc, c'est pas Disney le problème sur ce point là. A moins qu'ils se disent : "on va mettre que des mauvais, parce-qu'on veut faire un truc pourri", ce qui n'a aucun sens.
Mais je pense que la narration et le scénario de TBOBF sont tout pétés à cause de ce primat donné au fan-service et à la nostalgie. Pour moi, la structure de cette série s'articule uniquement autour de ça, avec, à chaque épisode, l'introduction de nouvelles figurines et un "climax" fan-service. Du coup, la "narration" et le "scénario" sont au service du fan-service et du dévoilement hebdomadaire de nouvelles figurines. C'est le coffre à jouets qui est privilégié ici. Pas l'histoire.
On est donc dans quelque chose qui est pensé et plus ou moins assumé. Des séries comme The Mandalorian et TBOBF sont volontairement régressives et structurées à la manière de nos jeux d'enfants avec nos figurines ou nos Légo Star Wars. Et quand tu joues gamin avec tes figurines, ce n'est pas la vraisemblance, le scénario ou la caractérisation des personnages qui t'obsède, juste le "fun" qui te guide.
Donc pour moi Favreau et Filoni s'intègrent totalement dans une ligne, voire un cahier des charges définis avec Disney. Parce qu'ils ont compris en plus que ça marchait auprès d'une bonne partie du public.
Je lisais l'autre jour sur Twitter, des gens s'extasier sur le fait que le dernier volet de la trilo Jurassic World réunissait à l'image le cast originel de Jurassic Park (Dern-Neil-Goldblum) indépendamment de toute autre préoccupation et regrettant que la postlo n'ait proposé aucune scène réunissant Hamill, Fisher et Ford. Donc il y a toute une partie du public pour qui seule la photo de famille, l'émotion nostalgique prévaut.
Et Disney capitalise là-dessus dans à peu près toutes ses franchises.
De même que ce n'est pas parce-que Disney met ses dessins animés en live action qu'ils ne sont pas intéressants. Autant le dernier Roi Lion ne m'intéresse pas (le concept n'a pas de sens), autant Aladin, j'ai trouvé ça très fun et bien foutu.
On peut toujours trouver ça divertissant, puisque c'est le but. Mais qu'est-ce que cette version apporte finalement de plus que la version animée des années 1990 ?
Je suis allé voir il y a quelques jours au ciné le "Mort sur le Nil" de Kenneth Branagh. Ce n'est pas le film du siècle, l'intro est même un peu chelou avec un traitement d'Hercule Poirot un peu calqué sur les films de super-héros, mais c'est un film très différent de la version de 1978 avec Peter Ustinov. On n'est pas du tout dans le remake ni le copier-coller, même si la trame globale du roman d'Agatha Christie est commune. Ce film introduit de nouveaux thèmes, de nouveaux personnages en mixant ou en hybridant certains personnages d'origine.
On n'est donc pas sur de la simple nostalgie mais sur une proposition différente dans l'adaptation d'un grand classique de la littérature policière. Ce qui fait d'ailleurs que beaucoup gueulent contre ce film jugé pas assez "fidèle" au roman... ni à la version de 1978

Au-delà de Disney en fait, le souci vient aussi de ce public-là en quête de conformité, d'attendu, et qui ne souhaite plus dévier ou sortir de sa zone de confort.
Il y a de la belle nostalgie bien foutu et de la nostalgie fainéante même si comme beaucoup le disent et je suis d'accord, la nostalgie, ça commence à faire vraiment trop.
C'est une catastrophe sur le plan créatif. Mais tant qu'une partie conséquente du public sera cliente et demandeuse de ça, ça continuera.
Parce qu'aujourd'hui, les gros moyens des studios sont monopolisés par ça. On est dans un système qui ne permettrait pas aujourd'hui l'émergence de films comme le Star Wars de 1977, Les Aventuriers de l'Arche Perdue ou Retour vers le Futur, films auxquels les gros studios ne croyaient pas initialement.