Et voici le 3ème chapitre de cette aventure, du moins, une partie du chapitre. ^^
Elle concerne certainement mes personnages préférés.
Il s'agit également de la première péripétie jouée en jeu de rôle par mes amis.
Bonne lecture camarades.
L’humidité ambiante et cette odeur de renfermé envahissaient cette pièce totalement close, excepté un trou étroit dans le plafond par lequel passaient de fins filets d’air lourd. Au vu de la faible lueur bleutée apparente, la nuit enveloppait ce côté de Coruscant de son voile.
Au centre de cette pièce circulaire frétillait une flaque d’eau, constamment secouée par des gouttes d’eaux y formant de petites vaguelettes.
Des grognements et exclamations provenaient de l’autre côté d’une porte métallique rouillée. Martelée de coups de poings et de coups de griffes, la résonance qu’elle provoquait sifflait longtemps.
Ne pouvant plus sommeiller en paix à cause de ce raffut, un duros assez mince à la peau verte foncée ouvrit lentement ses yeux rouges. Embrouillé et désorienté, il ne parvenait pas à faire le point et les raisons de sa présence en ce lieu manifestement peu accueillant.
Qu’est-ce que j’ai encore fait ? se demanda-t-il en frottant son crâne lisse des deux mains.
Une autre ribambelle de coups sur la porte lui fit pivoter la tête. À sa grande surprise, il remarqua la présence d’un second individu, allongé sur le dos, dormant paisiblement.
Qu’est-ce qu’on a fait ? se corrigea-t-il.
Malgré l’obscurité, il parvint à voir les formes de ce corps sereinement posé, mais il ne sut pas identifier son espèce… Il n’en avait jamais vu auparavant. Un être assez grand, imposant, avec deux yeux au bout de deux excroissances horizontales placées des deux côtés de son crâne allongé gris avec des nuances de jaune. Il remarqua également un bracelet fixé à son poignet, comme incrusté dans sa peau.
De nombreuses voix s’approchaient, avec des grognements grandissant en intensité.
Le duros décida de se relever afin d’aller s’enquérir auprès des personnes situées de l’autre côté de ces murs.
Comme si de rien n’était, il frappa à la porte et demanda :
« Vous n’auriez pas un verre d’eau ? »
Avant même qu’il ne puisse rajouter autre chose, il fut verbalement agressé :
« Silence vermine ! grogna un être à la voix aigu.
- Oh ! On se calme ! Déjà dites-moi ce que je fais là avec un type louche dans un lieu louche !
- Ferme-là où je te coupe les mains ! Saleté de merde de bantha !
- Non mais je rêve ! Hé gamin ! Tu vas te montrer plus poli où je sors botter ton postérieur de puceau ! »
Excédé par ces paroles, le duros recula en grommelant et alla vers son compagnon de
cellule.
« Quel manque d’éducation ! lança-t-il. »
Examinant quand même cette espèce de grand… truc, il le secoua en espérant ne pas se faire dévorer. Voyant qu’il ne réagissait pas, il lui colla une légère claque en disant :
« Hey ! Debout Monsieur ! Ou Madame je n’en sais rien. C’est le moment de se réveiller ! »
Il vit alors deux yeux jaunes orangés le fixer intensément, et avant qu’il ne puisse se présenter ou dire quoi que ce soit, le duros reçut un coup de poing dans le visage, le faisant basculer en arrière et rouler sur le dos.
« Aouch ! Doucement camarade ! »
L’individu se dressa sur ses jambes, dévoilant sa taille imposante et son apparence inédite.
« Où est-ce que je suis ? demanda-t-il de sa voix grave.
- Où est-ce que nous sommes plutôt, répondit le duros. Je me suis posé la même question.
- Pourquoi sommes-nous là ?
- Visiblement il n’a pas les idées en place, se murmura le duros en se relevant. »
Une lointaine voix glaireuse ordonna d’ouvrir la porte.
« Vois-tu, ajouta l’être au teint vert foncé, nous sommes vraisemblablement prisonniers. Pourquoi je l’ignore, mais nous y sommes. Alors le mieux serait de se donner mutuellement un coup de main non ? »
L’autre individu le dévisagea, inquiet.
« Mon expérience te conseille d’accepter, c’est mieux. »
Le personnage aux yeux à l’horizontale sembla chercher sur lui ses affaires. Il fut rassurer en voyant que l’objet à son poignet était encore intact.
« Qui est de l’autre côté ? demanda-t-il.
- Très bonne question. Je dirais une petite merde qui va se manger une baffe dès qu’on nous ouvrira. »
Un lourd son métallique les fit se tourner vers la porte.
« Justement. »
Dans un grincement strident, elle s’ouvrit, dévoilant une horde d’abyssins et de kyuzos pénétrant agressivement dans la pièce.
« Alors ? demanda le duros. Qui est la raclure à qui je dois décrocher la mâchoire ?
- C’est moi, répondit un chistori devant baisser la tête afin de ne pas toucher le plafond.
- Ah… Tu sais quoi, réfléchit le duros, oublie ce que j’ai dit. »
Il le tira par le col et le propulsa hors de la pièce. L’autre individu fut aussi emmené par les geôliers. Des barghests leur grognaient dessus, manquant de peu de leur arracher les membres à chaque pas. Ils furent traînés à travers des couloirs malodorants et étroits, bondés de plusieurs espèces soit en train de hurler, soit en transe sous l'effet de stupéfiants.
Rapidement, ils entrèrent dans une pièce circulaire, munie d’un bassin d’eau croupie en son centre. En guise de plafond étaient étendus d’épais filets, traversés par des lianes, de la mousse et de la moisissure verdâtre. Les rares vaisseaux passant au-dessus d’eux leur indiquaient qu’ils devaient se trouver au plus bas de Coruscant, presque à la surface de la planète. Des bâtiments délabrés étaient également visibles. Un vrai paradis…
Manquant de peu de chuter dans le bassin, les deux prisonniers furent balancés au pied d’un trône construit à partir de vieilles armes et de munitions, sur lequel était affalé un gros dowutin au teint pâle. Plusieurs prostituées et esclaves twi’leks et arkaniennes l’entouraient, mal en point, anorexiques ou balafrés. Aucune ne donnaient envie…
« Voilà enfin les deux déchets responsables des derniers tracas de mon organisation ! dit le dowutin en crachant des glaires juste devant eux. Vous avez osé vous en prendre à Ringold ! Chef des bas-fonds de Coruscant ! Êtes-vous prêts à en subir les conséquences ? »
Le duros et son camarade de cellule se redressèrent, sous la menace d’armes blanches et de blasters.
« Vous n’êtes que des voleurs, grogna Ringold.
- Permettez-moi de me présenter, lança le duros, je suis Panaore, meilleur pilote de la galaxie, je viens de loin afin de faire fortune. Et visiblement, ici, il n’y a rien à voler hormis moisissure et crachats. De ce fait, je ne vois pas pourquoi je… hum… nous serions venus vous voler. »
Le dowutin avança son énorme tête repoussante en menaçant du regard son interlocuteur.
« Et ma réserve de coaxium ?! Ça ne vous dit rien ?!
- En effet, je retire ce que je viens de dire, répondit Panaore, il y a surprenamment des choses à voler… Mais cela n’empêche que nous n’y sommes pour rien, enfin, moi en tout cas… Pour ce qui est de lui, je n’en sais rien. Je ne savais même pas que vous aviez du coaxium, et encore moins que vous existiez. »
Agacés par ces inepties, Ringold se mit sur ses jambes. Étant extrêmement lourd et gras, il trébucha et se rattrapa à deux prostituées debout là, la troisième, allongée au sol devant le trône, eut moins de chance, en voyant son bras broyé sous le poids du
chef des bas-fonds. Elle laissa échapper un hurlement strident avant d’être frapper puis étouffée par deux abyssins.
« Comment ça vous ne savez rien ?!
- De quoi ?
- Vous dites que vous ne savez pas pour lui ! lança Ringold en pointant du doigt l’autre individu.
- Ah oui, juré craché. »
Ringold les examina avec une perversité sans égale.
« Pourtant on m’a informé qu’un duros et un individu aux yeux globuleux avaient volé dans ma réserve de coaxium ! Mon frère a déjà été tué sur Malastare récemment, alors c’est trop ! »
Mais avant que Panaore ne puisse parler, le dowutin se tourna vers l’autre, qu’il renifla avant de recracher des glaires au sol.
« Et toi ! Qui es-tu ? Je ne connais pas ton espèce. »
Ringold croisa alors le regard déterminé d’un être inconnu pour lui. Le voyant se relever, il fit signe à ses hommes de le remettre à genoux, mais lorsqu’ils tentèrent de l’y forcer, il serra le poing droit, ce qui activa le bracelet fixé à son poignet. Les kyuzos et abyssins approchant trop furent violemment repoussés.
« Qu’est-ce donc que cela ?! s’exclama Ringold en reculant. »
L’autre lui faisait face, il était un peu plus grand que lui et le fixait intensément.
« Je me nomme Tul’Soa, je suis un rakata. Appartenant à l’Empire infini. Et j’atteste moi aussi ne pas connaître cet individu. J’ignore tout de ce monde, j’ignore qui vous êtes et je n’y prête aucune importance. »
Le doigt pointé vers Panaore, impressionné et perplexe, il ajouta d’un ton grave :
« Que vous nous menaciez est une chose, mais encore faut-il qu’il y ait une raison à cela.
- Vous dites que vous n’y êtes pour rien ? s’énerva le dowutin.
- Ce que j’évoque, expliqua Tul’Soa, c’est que vous accusez sûrement des innocents sans avoir de preuves. »
Les hommes de Ringold se regardèrent avec des airs plus stupides les uns que les autres.
« Où nous avez-vous trouvé ? demanda le rakata.
- Côté sud, près des égouts menant au nord, répondit un rodien, isolé dans son coin.
- Tous les deux ? Au même endroit ? rajouta Tul’Soa. »
Ringold retourna s’asseoir, fatigué d’avoir autant marché.
« Non, gloussa un abyssin, vous, vous étiez dans les égouts, et votre ami au-dessus, dans
les rues tordues.
- Une fois de plus, et c’en est la preuve, nous ne nous connaissons pas. N’avez-vous pas pensé au hasard ? Que nous avions pu nous trouver au mauvais endroit au mauvais moment ?
- Quoi ? demanda l’abyssin d’un air abruti. »
Le rakata soupira et s’adressa de nouveau à Ringold.
« Vous, grand chef des bas-fonds, je puis vous assurer que nous ne nous connaissons pas, je n’ai jamais vu cet individu de ma longue vie.
- Mais qu’êtes-vous ? redemanda Ringold.
- Mon espèce est ancienne, disparue pour ainsi dire. J’ai dormi longtemps avant de ressurgir en cette galaxie. Je constate qu’elle a grandement… évolué, mais pas forcément tous ses occupants… J’ignore également tout sur cette planète, hormis qu’elle soit votre capitale vraisemblablement. »
Panaore le duros trouvait ce rakata intéressant, il se demanda de quelle manière il comptait les faire sortir.
« Lorsque vous nous avez fouillés, avez-vous trouvé votre coaxium ?
- Non, dit un kyuzo.
- Mais vous avez bien pu le cacher, ajouta le rodien en s’approchant en claquant ses talons au sol. »
Ce dernier semblait moins stupide que les autres, il se pavanait avec son armure lourde de mercenaire.
« Nous avons trouvé ceci sur vous, fit-il en exposant deux cartes. Vos identités que vous nous avez confirmées. Ceci est un bon point.
- Mais ? relança Panaore.
- Mais ce qui m’inquiète, déclara le rodien en s’approchant d’un pas presque dansant, c’est que celui-ci est marqué du sceau impérial. D’un sceau authentique. »
Stupéfait par cette révélation, le duros tourna la tête vers Tul’Soa le rakata, qu'il imagina être une expérience ratée.
« Les impériaux ne sont pas les bienvenus ici ! lança Ringold en raclant sa gorge. »
Le rakata semblait cependant serein, cherchant les bons mots pour s’expliquer.
« Vous êtes de mèche avec ce monstre ?! cria le dowutin à Panaore.
- Pas du tout ! Il y a erreur ! répondit l’intéressé. J’ignore de qui il s’agit, comme vous, je découvre cela en ce moment même. »
Visiblement effrayé et subitement paniqué, Ringold saisit un fusil blaster fixé sur le côté de son trône, puis les visa en insistant :
« N’essayez pas de me mentir ! Répondez ! Ou sinon ! »
Il dévia le bout de son arme et tira en plein cœur d’un humain squelettique se trouvant là, le tuant sur le coup. Le tir calma l’agitation qui commençait à être bruyante.
« Sinon vous tuez un de vos hommes ? ironisa le duros en faisant mine de ne pas avoir compris.
- Non ! Sinon je vous tue !
- Soyez plus précis dans vos menaces, cela vous décrédibilise beaucoup. »
Laissant échapper un râle de colère, le dowutin s’avança pour être encore plus près du duros, mais glissa sur un de ses nombreux crachats, pressant la queue de détente et tirant une seconde munition en l’air. Fumant, le laser traversa le filet de camouflage au-dessus d’eux.
« Amateur, ricana Panaore avec un air supérieur. »
Le corps sans vie d’un abyssin tomba du ciel et traversa le filet pour finir dans le bassin d’eau croupie. Tout le monde fut surpris par cette arrivée aussi inattendue que spectaculaire.
« Vous montrez beaucoup de haine envers vos sbires, lança Panaore avec légèreté. »
Ringold, excédé, colla presque son arme sur son large front, mais fut interrompu par une phrase beaucoup plus inquiétante.
« Ne perdez pas votre temps avec lui, dit Tul’Soa, car il n’est en rien une menace vis-à-vis de ce qui approche. »
Laissant échapper un grognement interrogatif plutôt amusant, Ringold se tourna vers le rakata.
« Comment ça ? Vous pensez pouvoir me menacer ici, chez moi ?!
- Disons que pour répondre aux questions de votre ami ci-présent, déclara-t-il en pointant de la main le rodien, j’ai bel et bien été en contact avec l’Empire, peu de temps, mais assez pour me lier d’amitié avec Alen Corsch. »
Autour de lui, l’ensemble des êtres présents l’écoutaient comme des enfants qui se feraient bercer par un récit avant de dormir.
« Si ce nom ne vous dit rien, dites-vous uniquement qu’il s’agit d’un personnage très influent sur Lucazec et parmi l’Empire. Il est reconnu comme droit, incorruptible et très malin.
- En quoi cela nous concerne ? demanda le rodien, lassé.
- Vous voyez cet objet ? fit-il en montrant explicitement le gadget à son poignet. Il s’agit d’un bouclier, si vous tentez quoi que ce soit contre moi, je vous pulvérise. De plus, il possède un émetteur, avec lequel les impériaux peuvent me retrouver n’importe où dans la galaxie et ses abords. »
Une certaine agitation recommença à monter, créant un sentiment de panique chez les sbires du dowutin.
« Je ne suis pas impressionné, rigola tout de même le chef des bas-fonds. Vu que vous nous menacez ouvertement, nous allons vous tuer et vous faire disparaître, ainsi, l’Empire n’en saura rien ! »
Panaore suivait cet échange avec attention.
« Ce serait une erreur de votre part, si vous me le permettez, ajouta Tul’Soa. Car l’Empire peut tracer tout mon itinéraire depuis mon départ de Lucazec, ce qui les mènerait ici, droit dans votre antre. »
Les kyuzos et abyssins perdaient patience, certains quittaient les lieux par les égouts.
« Et sachez qu’avec les services que j’ai rendu aux impériaux et à Alen Corsch, soyez certains qu’ils viendront avec l’artillerie lourde. Si vous me tuer, cela vous condamne. Si vous me laissez partir, je pourrais éventuellement oublier cet incident et ne rien ébruiter à quiconque. À vous de choisir. »
Ce marché laissa Ringold sans voix, l’air crétin. Le rodien n’était plus aussi serein, son assurance s’évapora au profit d’un piétinement nerveux.
« Et mon coaxium ?! hurla Ringold.
- Je n’en que faire de votre coaxium ! s’exclama le rakata d’un ton grave. Ma quête n’a rien à voir avec cela, je ne cherche pas la puissance ni la richesse ! Je ne soutiens pas l’Empire, mais je profite de lui, je lui ai rendu service, il me le rend en retour. Si j’avais voulu du coaxium, cela fait longtemps que j’aurais pu en acquérir une caisse entière ! »
Silencieux, Panaore écoutait, cherchant à démêler le vrai du faux.
« Évitez de perdre du temps, car il est compté. Cela doit faire plus d’une journée que je suis dans ces abysses, ils ne tarderont donc pas à me retrouver. »
C’était la stupéfaction la plus totale. Plus personne n’osait bouger ni même respirer. Le dowutin savait que cela pouvait être un mensonge, mais si cela s’avérait vrai, il était en grand danger. Arracher ce gadget fixé à son poignet était risqué. Mais il pensa :
« Votre bouclier n’a pas fonctionné lorsque nous vous avons attrapé !
- Je n’en ai aucun souvenir, mais vous êtes sûrement venus par surprise, évidemment que je n’ai rien pu contrer. Maintenant je suis attentif, et j’ai d’autres surprises en réserve… »
Voyant que cela ne menait nulle part, Ringold laissa échapper un hurlement de colère.
« Alors quittez ce lieu ! Vous êtes un poison pour la galaxie ! Vous… vous… je... Rhaaaaa !
- Je ne fais que profiter de ses bienfaits.
- Votre ami reste ici par contre. Je n’en ai pas encore terminé avec lui !
- Faites ce que vous voulez, ce n’est pas mon ami, conclue Tul’Soa. »
Le duros, mécontent de cette réaction primaire, s’adressa à l’ensemble de la bande :
« Peut-être ment-il sur sa condition.
- N’essayez pas de jouer à cela avec moi, dit le dowutin, je vois clair dans votre jeu, vous voulez aussi nous faire faux bond ! »
Voyant le rodien s’approcher du rakata pour lui indiquer la sortie, Panaore accéléra :
« Vous dites l’avoir trouvé dans les égouts et moi au-dessus, alors bon, j’ignore ce qu’il faisait dans les égouts, mais moi, est-ce que je faisais des choses bizarres ?... Car ça m’arrive parfois, quand je suis fatigué ou… peu importe.
- Vous titubiez, dit le rodien, une capsule de sauvetage s’était crachée non loin, proche de notre réserve. Vous avez alerté les autorités, mais ils ne s’aventurent pas aussi bas sur Coruscant.
- Mais je ne faisais rien de bizarre ? Car j’avoue ne pas me souvenir… »
« Journal de bord de la capsule de sauvetage YT2103 en date de l’an… Je ne me souviens plus.
« Quelle journée calamiteuse… Je pensais réussir, mais quelle débâcle. Ce sont tous des moins que rien qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, sans ambition. Dans le fond, que faire avec des gens comme ça ?… Mais bon, ça ne sert à rien de ressasser tout ça, je suis dans la merde là, je ne sais pas où je suis, ni où je vais. Je vous laisse mes mémoires, au cas où je n’y survivrais pas…
« Je suis né à Jyvus, une station spatiale en orbite autour de ma planète, Duro. Je suis issu d’une famille tout à fait normale et banale. Et comme tout bon duros qui se respecte, j’ai voulu devenir commerçant à la fin de mes études. Mais bon, quand vous êtes insouciant, jeune, cupide et fainéant, trouver du travail n’est pas chose aisée. J’ai alors fréquenté pas mal de petites frappes sur Jyvus. Je faisais des petits boulots pour des personnes peu recommandables. Parmi ces besognes, l’une d’elle marqua mon existence à tout jamais, je savais qu’après ça, je voulais devenir contrebandier. Argent facile, comme disait l’autre…
« J’ai servi de guide pour une bande de pirates désireux de mettre la main sur des objets précieux dans la vallée de Ranadaast, directement à la surface de Duro. Ce n’est pas facile de rester longtemps vivant sur cette planète, encore moins quand vous ne la connaissez pas. En dépit des scarabées géants fefze, il y a aussi cette atmosphère puante, répugnante et corrosive qui, même avec les meilleures combinaisons, ne vous laisse que deux à trois heures d’autonomie sur la planète avant d’être attaquée par ses vapeurs toxiques. Concernant ces scarabées, cela serait plus facile s’ils avaient la taille d’un insecte. Mais pas ceux-là… Eux font la taille d’un speeder et dévorent tout ce qui est organique. Ils me font froid dans le dos.
« Bref, quand j’ai entendu que ces pirates cherchaient un guide pour leur safari en terre durosienne, j’ai dit : « Je suis le meilleur guide sur Duro, personne ne connaît aussi bien la vallée de Ranadaast que moi ». En plus de cela, voler à la surface de la planète, au travers de ces brouillards corrosifs, n’est pas facile si vous n’en connaissez pas les pièges. Et vous savez quoi, heureusement qu’ils sont tombés sur moi ces pirates. « Je pilote comme personne, les yeux bandés je vous guide n’importe où » que je leur ai dit.
« Le jour du départ pour Duro, on s’est donné rendez vous à la cantina Esmeralda, sur la station spatiale Jyvus. J’étais accoudé au bar, en train de siroter un délicieux Duros Cola, je me suis retourné et j’ai aperçu la milice locale. Apparemment ils n’avaient toujours pas digéré la fois où je leur ai piqué un landspeeder pour rêvasser avec Tahaa, une petite twi’lek venue avec ses parents sur Jyvus pour affaire. Rhalala, qu’elle était bien foutue cette princesse, en plus on avait la même couleur de peau. Quel gâchis, je n’ai même pas pu finir mon Duros Cola que j’avais ces cons à mes trousses. Je suis sorti en courant du bar, les gardes à mes basques. Et là, qui je croise en sortant ? Les pirates pour notre rendez-vous. Je leur ai fait un signe de la main en affichant un grand sourire. En courant, je leur ai dit : « Prenez un verre, j’arrive ! » Je me suis faufilé à travers les étales de la petite voie commerçante, renversant des caisses sur mon passage pour ralentir mes poursuivants. Quelle bande de gros nigauds, ils se cassent la figure trop facilement, ce n’est même plus marrant. J’ai grimpé ensuite contre la paroi d’un bâtiment, j’ai trouvé l’accès à un balcon, et en prenant de la vitesse, je sautais de balcon en balcon. Puis j’ai fini par chuter dans l’aquarium du poissonnier du coin, le vieux Tableron, un zabrak unijambiste. Et bin je peux vous dire que ça pince fort les homards cuirassés de Kamino. Le principal, c’est que je m’en sois sorti, encore et toujours. Je suis rentré dans le bar, trempé, pour ne pas trop faire attendre mes employeurs. J’ai été accueilli par quelques applaudissements venant d’eux avec un : « Bravo pour cette course folle. Effectivement tu n’es pas maladroit du tout. Viens avec nous à l’astroport avant que les gardes ne reviennent avec des renforts. Nous verrons pour te trouver une place ». On est sorti du bar en courant et je leur ai dit : « On ne va pas y aller à pied quand même. » J’ai sauté alors dans le speeder des gardes. Le pirate m’a demandé s’il m’appartenait, je leur ai répondu qu’on se prêtait souvent nos véhicules. Puis nous sommes partis.
« Et voilà comment je me suis retrouvé à bord du Fortuna Major, le vaisseau spatial d’une bande de pirates. Mon rencard a certainement parlé de moi à leur capitaine, car il est venu en personne me parler et aussi me féliciter pour ma poursuite et mon audace. Il s’appelle Xythos. Il faut se méfier de lui, car un homme cruel sans foi ni loi se cache sous son air tranquille. Ne lui tournez jamais le dos, surtout si vous n’êtes pas en odeur de sainteté avec lui.
« Et c’était parti pour Duro. Je ne vous cache pas qu’en fait ma connaissance des lieux était un peu limitée, mais j’aurais fait n’importe quoi pour quitter la station de Jyvus. Je pense que je ne m’en suis pas trop mal tiré. Et puis j’avais ce facteur chance qui me suivait partout, donc voilà. Je les ai guidés à travers les pièges mortels de Duro.
« Au fin fond de la vallée, je n’ai pas pu entrer avec eux dans les ruines. Je ne sais pas ce qu’ils cherchaient, mais cela devait être très ancien. Ça devait valoir un sacré paquet de crédits à voir leurs têtes réjouies. Une fois sur le Fortuna Major, Xythos s’est adressé à moi et m’a demandé où je voulais être déposé. Devant ma mine peu enjouée, il me proposa alors de m’enrôler au vu de mes compétences de pilote et de mon audace. Qu’est-ce que j’étais enthousiaste. C’est comme ça que je suis devenu un pirate, sur le Fortuna Major, un des nombreux vaisseaux de la confrérie des Maraudeurs. Ça ne me disait toujours pas ce qu’ils étaient venus chercher sur Duro. Mais ils l’ont vendu à un collectionneur. Je ne me souviens plus du nom, mais je devrais pouvoir trouver ça dans les archives de Xythos.
« Après de nombreuses années passées auprès d’eux, je trouvais que Xythos était de plus en plus vicieux, et surtout de plus en plus stupide et gâteux. Je me suis dit qu’il était temps pour moi de prendre sa place. Mais ma tentative de mutinerie n’a pas du tout eu le résultat escompté. J’avais une grande influence sur l’équipage, je me disais que ça allait être facile. Au contraire… Ils ont tellement peur de lui qu’ils m’ont fait faux bond. Je n’ai pas eu d’autre choix que de fuir à bord de cette misérable capsule de sauvetage après avoir saboté leurs commandes de direction et de tir.
« Maintenant, de ce que je sais, c’est que je suis aux abords de Coruscant… Pfffff, je les entends encore : « Traître ! On te retrouvera ! On va mettre ta tête à prix chez tous les hors-la-loi du système et blablabla… »
« J’espère que ma chance m’a suivi et n’est pas restée sur leur épave. J’aperçois enfin l’atmosphère d’une planète. Serait-ce Coruscant ? Mais oui ! Heureusement que je suis le meilleur pilote de toute la galaxie. Je vais me refaire, c’est sûr. J’ai quelques crédits en poche… Une partie de sabbacc, une twi’lek bien roulée, un Duros Cola et c’est reparti !
« Oups, de crois que les commandes ne fonctionnent pas dans ce morceau de métal… Le sol se rapproche très vite…
« Fin de transmission, c’était Panaore le duros, en approche rapide, très rapide… »
Face aux hommes de Ringold, tous le dévisageant, Panaore sourit :
« Ah oui, je me souviens ! »
Un abyssin tenait dans ses mains un morceau du tableau de bord de la capsule, ils l’avaient récupéré car ce genre d’objet valait beaucoup de crédits dans les parages. Il coupa l’enregistrement, replongeant la pièce dans un silence gênant.
« Je cherchais un endroit où boire un coup, je me souviens, lança Panaore en regardant Tul’Soa, dont l’expression de pitié résumait bien son appréhension vis-à-vis du duros. »
Le rakata s’impatientait, il relança :
« L’heure tourne Messieurs…
- Silence ! cria le rodien en le visant de son fusil blaster, terriblement agacé. »
Souriant car il avait désormais lui aussi les cartes en main, Panaore dit :
« Vu votre réaction à cet enregistrement, les Maraudeurs ne doivent rien vous dire.
- Je ne traite pas avec les pirates ! rétorqua Ringold.
- Certainement, et vous faites bien, car il est impossible d’anticiper le moment où ils feront quelque chose de stupide.
- Je n’ai de contact avec aucune organisation extérieure, hormis les Fils de la Médiane, qui restent les meilleurs acheteurs de coaxium bon marché.
- De vrais raclures d’ailleurs, déclara le duros, mais sachez que les Maraudeurs me cherchent, vivant, sinon leur prime n’aurait plus aucun intérêt.
- Dans ce cas, ricana le rodien, nous allons te livrer, cela compensera le départ de ton ami rataka.
- Rakata, le corrigea Tul’Soa avant d’être de nouveau menacé par le fusil.
- Ce qui serait idiot de votre part, ajouta Panaore, car vous avez devant vous, le meilleur pilote de la galaxie, ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’enregistrement. Alors pourquoi vous priver de moi, pour quelques crédits ? Et encore faut-il que les pirates vous payent, car de mon vivant et après plusieurs années passées avec eux, jamais nous n’avons offert de prime, au contraire, nous en profitions pour tuer ou piller ceux qui nous rendaient service. »
Le rodien comprit qu’ils étaient tous les deux malins et avaient dû tout préparer à l’avance.
Quant au rakata, il trouva soudainement un certain intérêt pour le duros.
« Tuez-moi et l’espérance de la prime s’envole, insista le duros. Gardez-moi en vie et je divulguerai à mes anciens camarades que vous possédez un gros stock de coaxium… Et là, je ne répondrai d’aucun de leurs actes. »
Comme avec le rakata quelques minutes auparavant, Ringold fut face à l’impossibilité d’abîmer ce duros.
« Et si je vous tue et que je vous donne à manger à mes bêtes ? sourit-il. Personne ne se souviendra de vous et personne ne vous cherchera ici. »
Autour d’eux, les sbires du dowutin ne savaient plus quoi penser, car des impériaux et pirates pourraient être bientôt là.
« Ma capsule a atterri non loin de votre repère, sinon je ne serai sûrement pas ici, ne croyez-vous pas qu’ils vont vouloir me pister ? Leurs animaux dressés pour cela finiront pas les mener ici, et comme pour les impériaux, il n’y aura plus nulle part où cracher… »
Terriblement contrarié, au bord d’une rage bestiale, Ringold tenta de garder son calme, afin de ne pas perturber davantage ses hommes.
Il toussa avec insistance avant de prononcer :
« Rien n’indique que vous vouliez voler mon coaxium en effet.
- Merci… Votre Excellence, se pencha Panaore. »
Néanmoins, le dowutin afficha un petit sourire en coin… Il venait sûrement d’avoir une idée.
À suivre....