Bonjour à tous
!
Chose promise, chose due ! C'est l'heure des aventures de Gelfran, contrebandier ! Attention, vaurien en approcheeeee
!!
Jedi corellien : Gelfran Delen, Le Vaurien Partie 1 : Une cargaison spéciale Environ quarante ans avant la bataille de Yavin IV Espace Hutt, Nar Shaddaa, secteur corellienDeux humains parcouraient les rues sombres et mal famées de Nar Shaddaa, la Lune des Contrebandiers. La lumière du soleil avait disparu depuis longtemps, accentuant les ombres oppressantes dans ces corridors mal éclairés où la mort pouvait frapper à tout instant, ceux qui manquaient d’imprudence.
Pour le bon citoyen de la République, soucieux de respecter les lois et aspirant à une vie paisible et honnête, cet endroit ressemblait au pire des enfers. Mais pour ceux vivant à la marge et recherchant l’aventure, cela s’approchait du paradis.
Le Secteur Corellien était le moins sordide des quartiers de la lune, gravitant autour de Nal Hutta. Un établissement huppé était la destination des commenoriens Gelfran Delen et Mirol Shogun. Tous deux portaient une tenue débraillée, vestiges de leur service militaire sous la République, plus précisément dans la milice militariste du sénateur défunt Ranulph Tarkin, officiellement dissoute par le Sénat.
Lorsqu’ils parvinrent devant l’Ambre Rose, ils se détendirent un peu, écartant leur main de leur blaster accroché dans leur holster. Le risque qu’ils se fassent attaquer par un gang devenait moindre. Trois Houk gardaient l’entrée du cabaret dans lequel ils devaient retrouver leur employeur.
Les humains s’apprêtaient à les contourner d’un pas décidé lorsque les aliens grands et trapus se mirent sur leur passage.
- On passe pas, gronda celui du milieu.
Mirol Shogun pesta.
- E’shutta ! Jura-t-il. Irgo, c’est nous. Gelfran et Mirol.
- Connais pas. Vous êtes sur la liste des invités ?
- On vient pour le boulot, tenta à son tour Gelfran. Mrealu a du travail pour nous.
Le Houk haussa les épaules, cachant son amusement devant leur mine déconfite.
- Moi et les gars sommes pas au courant.
Mirol brûlait de dégainer son blaster pour lui coller le canon dans sa figure.
- D’accord, Irgo. Si tu veux perdre ton boulot… je vais appeler Mrealu, on va voir ce qu’il pense de ton zèle.
Cette fois, les Houk perdirent leur attitude goguenarde.
- On se détend les gars, on plaisantait. Faut bien rigoler un peu, non ?
- On peut pas se permettre d’arriver à un retard à ce genre de rendez-vous, expliqua Gelfran qui exprimait un certain soulagement.
- On comprend. Les affaires sont les affaires, laissez-les passer, les gars.
Les commenoriens entrèrent dans le cabaret. La musique qui les enveloppa de sa douce mélodie, accompagnait la prestation de trois danseuses en légère tenue exotique, qui ravissaient la noblesse locale de Nar Shaddaa, attablée et applaudissant à tout rompre.
Enfin, si le terme noblesse était adéquat pour désigner l’élite du milieu criminel qui sévissait sur la Lune des Contrebandiers. Sous leurs allures distinguées, se cachaient des gens calculateurs à sinistre réputation, très influents et qu’il ne fallait pas déranger impunément, sous peine de subir de très graves ennuis.
Les deux commenoriens qui évoluaient parmi ces parrains en tenue de parade, se sentaient à peine plus à l’aise dans les ruelles sordides à l’haleine nauséabonde. Le raffinement n’était qu’une apparence.
Leur compatriote Mrealu ne faisait pas exception. Son allure de pachyderme endormi, gonflant sous ses amples tuniques, était familière aux contrebandiers. Il se tenait à l’écart en compagnie de deux togrutas en tenue provocante – des filles de joie – avec lesquelles il partageait un narguilé. L’odeur du tabac les fit tousser lorsqu’ils se rangèrent à sa hauteur.
- Salut, Mrealu, fit Gelfran.
L’autre larron les remarqua et éleva les bras en les célébrant d’une voix tonitruante.
- Ah vous voilà, mes bons amis ! Installez-vous et venez profiter de ces beautés avec moi !
- Ouais, content de te revoir aussi, maugréa Mirol.
La mauvaise humeur n’échappa à Mrealu.
- Comment se portent vos affaires ?
- On a connu mieux mais on a connu pire, se contenta de répondre Gelfran. C’est quoi, le boulot pour lequel tu nous a fait venir ?
- Vous ne regretterez pas cette opportunité, gloussa l’autre en aspirant le tabac de son narguilé. Surtout que vous semblez avoir besoin de vous refaire. Mes chéries, ajouta-t-il aux deux togrutas, voulez-vous faire plaisir à mes amis ? Ils ont l’air si malheureux.
- Mais oui, trésor, acceptèrent les deux femmes.
Elles s’installèrent sur leurs cuisses, minaudant des mots doux à leurs oreilles, comme une promesse de monts et merveilles dans des paradis artificiels. Elles se serraient contre eux, leur prodiguant câlins et bisous.
Gelfran commençait à se laisser enivrer par le charme de sa partenaire, lorsque Mirol excédé, écarta subitement la sienne.
- On est là pour affaires, pas pour le plaisir.
Des deux commenoriens, Mirol détestait le plus ce bantha engraissé qui profitait de la vie, bien mieux qu’eux.
- Il serait temps que tu apprennes à t’amuser, Mirol. Cela me ferait très plaisir, ainsi qu’à ces dames. Tu ne voudrais pas contrarier qui que ce soit, n’est-ce pas ?
Les mots pâteux de Mrealu résonnaient comme une menace. Gelfran devint nerveux, lorsque des gardes du corps trandoshans apparurent dans leur champ de vision. Le sourire sinistre des reptiloides féroces n’était guère avenant.
En tant que bras droit de Aruk le Hutt, du kadijic Besadii, Mrealu appartenait aux criminels les plus craints de l’Espace Hutt malgré ses traits de poupon. Un type sérieux qu’il ne fallait pas froisser. Sur Nal Shaddaa, la racaille endurcie tuait pour moins que ça.
Mirol finit par le comprendre, d’autant plus que Gelfran appuyait un regard impérieux dans sa direction, jugeant bon d’intervenir pour apaiser la tension.
- Désolé Mrealu, mais tu dois comprendre que la concurrence est rude pour des entrepreneurs comme nous. Même dans cet endroit, les murs ont des oreilles et nous ne voulons pas prendre le moindre risque.
Le lieutenant du kadijic le fixa intensément, fumant son narguilé de longs instants. Puis il hocha la tête avec complaisance.
- Je comprends, Gelfran. Soit, passons aux affaires.
Il écarta le narguilé vivement et empoigna quelques crédits pour leur offrir deux togrutas.
- Tenez mes belles, allez prendre un verre au bar.
- Merci, chou, firent-elles en l’embrassant tour à tour.
Il savoura leurs effusions avec un grand sourire nonchalant avant de recouvrir son sérieux lorsqu’elle furent hors de portée de voix. Il se pencha vers ses deux compatriotes.
- Votre vaisseau est ravitaillé ?
- La Perle du Corsaire est prête au départ, confirma Mirol.
Le bras droit de Aruk leur tendit une datapuce.
- Voici les coordonnées du statioport de Nal Hutta sur lequel vous devez réceptionner la marchandise sur le quai numéro quatorze.
Il claqua subitement des mains et deux gardes trandoshans vinrent aussitôt, traînant derrière eux une jeune twi’lek au teint vert, en haillons et couverte de chaînes.
Gelfran fronça les sourcils.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Un bonus spécial qui fait partie de la cargaison. Mes gardes l’escorteront avec vous jusqu’à votre vaisseau, par précaution. Le destinataire et le lieu d’arrivée sont indiquées sur la datapuce.
- On prend le boulot, accepta Mirol en prenant la datapuce sans hésiter.
Gelfran s’apprêtait à protester mais se ravisa finalement, restant muet.
- Bon voyage, alors, leur souhaita Mrealu.
Les deux contrebandiers se levèrent de table, sans dire un mot de plus. Accompagnés de deux gardes et de la jeune twi’lek enchaînée, ils croisèrent les deux togrutas insouciantes qui gloussaient entre elles, revenant vers leur client.
Ainsi se côtoyaient étroitement les gagnants et les perdants. Nar Shaddaa traitait durement les perdants.
Peu après leur escale sur Nal Hutta, Mirol programma le trajet vers les Mondes du Noyau, à la sortie de l’Espace Hutt. Il se détendit dans le siège de pilote lorsque les étoiles s’allongèrent à l’infini, pour plonger la Perle du Corsaire dans l’hyperespace.
De l’Ootmian Pabol, ils accéderaient ensuite à Belasco puis à Cyrillia, pour atteindre la Passe Corellienne. Un détour sécurisé qui leur éviterait les problèmes indésirables comme les mauvaises rencontres.
Juste derrière lui, Gelfran vérifiait les paramètres du cargo corellien et les systèmes d’armements. Ce vaisseau de fret ne payait pas de mine lorsqu’ils l’avaient acquis dans une décharge mais il s’était révélé être un investissement juteux. Une grande capacité de stockage, un blindage et des boucliers solides, un armement lourd et une vitesse correcte.
Une bonne affaire, en fin de compte.
Cette pensée n’apaisa pas Gelfran qui conservait une mine sombre. Ce qui fit lâcher à son collègue :
- Allez, crache le morceau.
Gelfran ne s’en priva pas.
- Tu m’as pas demandé mon avis quand tu as accepté l’offre. On est censé être une équipe.
Mirol se tourna à moitié pour l’affronter dans les yeux.
- J’ai vu comment tu observais la twi’lek. Je sentais à quel point tu avais envie d’envoyer au diable, Mrealu. On a besoin de ce boulot, Gelfran. Nos dernières affaires n’ont pas été si rentables, ces derniers temps.
- De meilleures opportunités se seraient présentées, se défendit son camarade. Bien plus propres.
- Parce que tu crois qu’on vit dans une galaxie propre ? Railla Mirol. Réveille-toi et oublie tes idéaux, ce sont pas eux qui te rendront riche.
- Je n’ai pas signé pour ça. Transporter illégalement des épices, des bijoux, du recel, ca me convient très bien. Mais pas ce genre de chose. Je refuse de m’y abaisser.
- Gelfran, ce n’est pas demain que l’esclavage sera aboli. Tu n’y changeras rien, comme personne d’ailleurs.
- Alors, il serait peut-être temps de s’y mettre. Mets-toi à sa place, ne serait-ce qu’un instant et on verra si tu apprécies les chaînes.
Mirol fixa le vortex spatio temporel en soupirant.
- C’est pas différent des autres boulots.
- C’est une marchandise pour toi, j’ai très bien compris.
Gelfran serra les dents, tentant de trouver d’autres arguments.
- Je ne te pensais comme ça, Mirol. Tu as changé.
- Troiken a changé beaucoup de choses, reconnut l’autre.
- Tu te souviens quand on s’est engagés dans l’Armée de la République ? Je pensais que nous allions aider les gens qui en avaient besoin, que nous pourrions rendre la galaxie meilleure en mettant fin à… ça.
Mirol posa ses talons sur le tableau de bord, avec négligence.
- Moi aussi, je le croyais. Mais Ranulph Tarkin et le Sénat ont montré leur vrai visage, tu le sais aussi bien que moi. C’est pour ça qu’on a démissionné et qu’on est allés voir ailleurs. Je ne regrette pas cette décision.
- Alors, au lieu de démêler le chaos, tu préfères en profiter. Très belle façon de penser, Mirol.
- Je ne t’ai pas forcé à me suivre.
Gelfran se leva de son siège, à bout de patience.
- Si on doit continuer à faire ce genre de contrebande, je préfère arrêter.
- Fais comme tu veux, trancha Mirol.
Gelfran fusilla du regard son camarade qui lui tournait le dos délibérément. Puis il secoua la tête de dépit et quitta le poste de pilotage pour regagner sa chambre, là où attendait la jeune twi’lek. Cette dernière qui s’était assoupie sur le lit, se redressa subitement sur les coudes, remuant les chaînes qui entravaient son cou, ses poignets et ses chevilles.
Pour la première fois, Gelfran fut étonné de l’étincelle de défi qui brillait dans ses prunelles. Elle arrangea la tunique déchirée et terne qui la recouvrait, d’un air provocateur.
- Alors, humain. Tu vas me demander d’écarter les cuisses ?
Le commenorien arqua les sourcils, pris de court par son aplomb.
- Non, je ne suis pas là pour ça, parvint-il à répondre.
- Quelle grandeur d’âme, se moqua-t-elle. Qu’est-ce qui me vaut un tel respect ? D’habitude, les hommes – humains ou non – n’attendent pas une fraction de seconde et s’empressent de me frapper, de s’aplatir sur moi et de satisfaire un besoin pressant.
- Je ne suis pas ce genre-là.
Il détourna le regard, mal à l’aise. Il s’attendait à une victime soumise, effacée, courbée comme un chien Akk battu. Elle possédait en elle une fermeté de caractère et une certaine noblesse.
- Tu ne manques pas d’assurance pour une esclave.
- Peut-être parce que je ne l’ai toujours pas été, répliqua-t-elle. Même si je suis née sur Ryloth.
Gelfran comprit ce dont elle parlait. Sur Ryloth, le monde natal des twi’lek, l’esclavage était si profondément dans leur culture que même les clans aristocrates n’hésitaient pas à vendre leurs filles sur le marché. La plupart finissaient dans les systèmes de l’Espace Hutt, dans le harem des chefs Hutt des kadijics qui les appréciaient en tant que danseuses et esclaves sexuelles.
Certaines atterrissaient dans le Noyau dans les tentacules d’un syndicat du crime à peine plus fréquentable, le Soleil Noir. C’est d’ailleurs à l’un des vigos qu’ils devaient livrer la… cargaison.
La jeune alien surprit la gêne sur ses traits.
- Tu es déjà allé là-bas ?
- Oui, nous y avons fait escale une fois ou deux, répondit-il prudemment.
- Tu approuves l’esclavage ?
Il éluda cette question délicate.
- Mon équipier doit se poser des questions. Je voulais m’assurer que tu allais bien. Je vais t’apporter à manger, à boire et une couverture thermique contre le froid.
- Si je n’avais pas ces chaînes, on pourrait croire que ce n’est pas moi, l’esclave, s’amusa-t-elle.
Gelfran garda la mâchoire crispée et se dirigea vers la porte. Elle l’arrêta net sur le seuil pour lui demander :
- Eh, comment t’appelles-tu ?
- Gelfran.
- Moi, c’est Misra. Tu fais vraiment un très mauvais esclavagiste, lança-t-elle en guise de pique.
Il hocha seulement la tête puis referma la porte, pour aller quérir ce qu’il lui avait promis.
Voilà, j''espère que cela vous a plu ! N'hésitez pas à me faire part de vos retours
!
Allez, à la prochaine
!