... Remontez, on vous demande !
Je viens en effet d'achever la lecture de
Naufrage, le troisième roman de la Nouvelle Ordonnance des Jedi, mais le deuxième de Stackpole. Un deuxième opus qui se situe dans la lignée du précédent. Tant au niveau de l'histoire (on s'en doutait), que du style. Le rythme est à peu près bien ficelé, en restant tout aussi classique que celui de
Assaut, c'est vrai. Il ne s’emballera que passée la moitié du livre.
En vrac :
La rapide apparition de Han Solo, toujours perdu, brisé, pourfendu, juste ce qu'il faut pour nous donner envie de le retrouver ... L'humour de Corran, Mirax et des autres, est appréciable, le retour de Pellaeon est génial est savamment dosé ! Et il y la première apparition de Jag Fel ! que j'ai trouvé ici bien plus percutant que dans certains passages de FOTJ ! Plus carré que lui, y'a pas ! En faire le neveu de Wedge donne encore davantage de profondeur à ce dernier. C'est un petit truc tout simple, presque une anecdote qui pourrait passer inaperçue, mais qui fonctionne. J'ai aimé.
L'infiltration de Garqi reste un chapitre classique d'aventure, qui traîne un peu en longueur mais on ne va pas s'arrêter à cela. Tout comme pour Luke, Mara et Anakin lancés à la poursuite de l'Oeil de palpatine, deuxième du nom.
L'idée que quelqu'un, s'érigeant en défenseur galactique, veuille remettre la main sur les hypothétiques armes de l'empereur restantes est intéressante. D'ailleurs, il y a fort à parier que si les auteurs n'avaient pas soulevé le problème, les lecteurs l'auraient fait. L'équipe du
NOJ a donc pris les devants, pourtant, son traitement est trop sommaire. Il y avait peut-être là matière à un roman entier, tant pis.
Sommairement traité aussi le personnage de Chalco.
Il sert à quoi ce type ? comme dit la critique du SWU !
On pourrait presque penser que Stackpole, lié par contrat à ne pas utiliser le contrebandier Solo, en a imaginer un autre, avant de se faire rattraper par la trame de son bouquin, et de devoir évacuer Chalco sur Coruscant par l'intermédiaire de Mirax. On retiendra tout de même le coup foireux de l'écharpe en peau d'Ysalamiri, excellent autant qu’inutile.
En y repensant, je me dis toutefois que le départ de Chalco, au moment de l'évacuation d'Ithor, apporte un petit quelque chose. Parce qu'on a là un personnage qui sait que jouer les héros n'est plus pour lui. Il ne prend pas la tête d'un escadron, il ne fera rien de bien héroïque. Il a reconnu ses limites, il s'en va après un dernier salut à Anakin. C'est tout bête, mais cela ajoute encore un petit quelque chose d'humain. C'est du moins ainsi que je l'ai ressenti.
SW n'est pas fait que de grandes figures.
… Bien évidemment, tout cela n'est (presque) rien, car ce que l'on retiendra tous de ce roman, c'est son final !
Je m'attendais à ce que Corran en plein la tronche. J'imaginais, je ne sais pas, que durant la bataille sur Ithor, Horn imite Ackbar dans je ne sais plus quel roman de Kevin J. Anderson, où l'amiral devenu soudainement manchot (sic) fracasse son zinc contre la cathédrale locale, six fois centenaire … Hé bien non. Et heureusement !
Stackpole fait mieux, et bien mieux !
Et le massacre d'Ithor, retors, en deux pages seulement, vous prend à la gorge, sincèrement.
Stackpole nous faire bien comprendre que les Yuuzhan Vong, question méchanceté vilaine, vilenie méchante et fourberie sans limite, ils se poseront un peu là. La mort d'Elegos, en messager squelettique, est une preuve de plus.
Au rayon des morts brutales, Jaina pleurant Anni, sa coéquipière, donne une scène tout aussi poignante qui humanise une fois de plus nos héros, et la franchise
SW de manière plus générale.
C'est une chose qui a manqué, parfois. Et en cela le
NOJ innove encore.
Un dernier mot sur la couverture de Harris :
Sublime !
On sent l'espace profond, et cette station planétaire toute de rouge contaminée, qui semble sur le point de ... mourir.
… et on voudrait que j'applaudisse sans retenue les couvertures de FOTJ ? Hem ...
Sérieusement, le
NOJ est une belle pièce starwarsique !

J'imagine le lecteur de l'époque, découvrant chaque roman sans savoir ce qui viendrait ensuite, et voyant ses héros sombrer l'un après l'autre, et n'ayant presque plus aucune garantie sur qui allait survivre ou pas ...
Impressionnant, très impressionnant ...
