Je me lance enfin dans la série !!
Obi-Wan Kenobi – Partie 1La guerre est finie. Les Jedi ont perdu.
Dix ans se sont écoulés depuis l’avènement de l’Empire. Dix ans qu’Obi-Wan Kenobi n’est plus que l’ombre de lui-même, ravagé par la perte de son Ordre, de son ancien Padawan, de la République. Dix ans qu’il accomplit les mêmes gestes, mécaniques. Dix ans qu’il veille discrètement à la sécurité du jeune Luke Skywalker, uniquement de loin au vu du refus d’Owen Lars de le laisser s’approcher de lui. Mais l’arrivée d’un Jedi en fuite sur Tatooine va attirer sur la planète les Inquisiteurs de l’Empire…
Mini-série événement !
Après
Mandalorian et
The Book of Boba Fett,
Obi-Wan Kenobi est la nouvelle mini-série lancée par le service Disney+… et elle n’a rien à voir avec les deux précédentes !
En effet, nettement plus ambitieuse, nettement plus importante en terme de « canonicité » (quand bien même tous les récits se valent), la mini démarre avec un montage des scènes importantes de la prélogie, permettant de remettre les pendules à l’heure des spectateurs lambdas qui ne sont pas forcément aussi accros que nous à la saga. Et lorsque la série démarre véritablement, c’est par un fantastique plan-séquence nous plongeant en plein Ordre 66 alors qu’un petit groupe de Padawans et leur instructrice sont attaqués par des soldats clones !

Dès les premières secondes, la série nous récompense donc, comme si Lucasfilm était ravi de nous retrouver, de célébrer cette prélogie qui en son temps a fait tellement parler d’elle…
Ce premier épisode n’est certes pas exempt de défauts – ils ne sont pas nombreux mais plus ou moins importants – mais ces défauts ne pèsent pas lourds face à l’accumulation de qualités visibles partout.
Au premier rang des satisfactions, bien sûr, c’est le casting. C’est avec un immense plaisir que l’on retrouve Ewan McGregor dans une représentation d’Obi-Wan Kenobi tout simplement parfaite. La réalisation nous montre habilement l’ancien Jedi pris dans une routine morne et austère, surprend le spectateur en ne faisant pas habiter Obi-Wan dans son humble demeure connue mais dans une grotte, vivant dans un seul but, celui d’avoir un jour l’autorisation de former le jeune Luke Skywalker. Omniprésent dans les pensées du Jedi, le jeune garçon est cependant un rappel permanent de l’échec sur son père. Car oui, Anakin Skywalker hante Obi-Wan, chaque nuit, les cauchemars sont réguliers, Obi-Wan appelant en vain Qui-Gon tel un enfant son père suite à une terreur nocturne. Le tout est sublimé par un nouveau thème composé par le maestro John Williams, un thème parfait, alliant la tristesse, la mélancolie, une grandeur passée, une envie de redémarrer, de redevenir ce qu’on était avant sans s’y autoriser. Une réussite totale.
D’un point de vue scénaristique ensuite, ce premier épisode fonctionne bien mieux que ce qu’on aurait pu craindre. La bande-annonce montrait des Inquisiteurs sur Tatooine chercher un Jedi ? Et bien ce n’est pas Obi-Wan. Là encore, tout en récompensant les fans avec la présence du Grand Inquisiteur et du Cinquième Frère, déjà vus dans
Rebels notamment, c’est la Troisième Sœur, Reva, qui retient l’attention. Elle voue une haine farouche à Obi-Wan, qu’elle traque depuis qu’elle a intégré les rangs de l’Inquisitorius. Pourquoi ? On ne le sait pas à ce stade, mais on voit que ses méthodes la mettent parfois hors de contrôle, même au sein des rangs de l’Empire. Et pour faire sortir Obi-Wan du rang, elle va mettre en place une stratégie risquée mais dont elle ignore à quel point elle va s’avérer payante : impliquer la jeune Leia Organa.
Car oui : si Obi-Wan quitte Tatooine, ce n’est pas pour sauver un Jedi quelconque, ce qu’il se refuse d’ailleurs de faire dans l’épisode. Il refuse catégoriquement, obsédé à l’idée d’abandonner Luke. Et c’est là que le scénario fait fort : nous sommes tellement dans l’idée qu’Obi-Wan a veillé sur Luke pendant 20 ans qu’on en est venu à oublier sa sœur. La seule raison qui aurait pu pousser l’ancien Jedi à se manifester était Luke ? Et bien non, ici, c’est Leia. C’est à la fois tellement évident et tellement bien trouvé !
Surtout que la jeune Leia est adorable, l’occasion rêvée de nous montrer la future Princesse avec quelques répliques bien senties, tout en nous faisant découvrir Alderaan, enfin ! Bail Organa est de retour, son épouse aussi, un nouveau petit droïde, une jeune femme rusée, maligne, pleine d’esprit. C’est génial ! Comme les scènes de terreur des Inquisiteurs, à la fois redoutables, habiles de leurs langues, adeptes de l’utilisation du sabre-laser, et autant sans pitié (et après, on dit que la licence se « disneyifie » ?

même si on aurait pu aller plus loin, je l’accorde) que faisant preuve de retenue, ne cherchant pas forcément à se mettre tous les civils à dos. Ça aussi, ça m’a plu.
Mais pas tout à fait. Comme je le disais plus tôt, quelques défauts ternissent un peu l’ensemble. Dans le rang des peu gênants, il y a le design des Inquisiteurs, qui aurait pu être plus réussi, ou bien ce plan sur le sabre-laser d’Obi-Wan qui se dévoile alors même que les Inquisiteurs ont entendu dire qu’un Jedi se trouvait sur Tatooine (même si la scène est classe du point de vue du spectateur). Un peu plus problématique, cette attitude d’Obi-Wan qui n’est pas sans rappeler celle de Luke dans
Les Derniers Jedi (à moins que ce ne soit celle de Luke dans
Les Derniers Jedi qui rappelle celle d’Obi-Wan ? Allez savoir, tiens!

).
Mais le plus gênant, c’est tout de même cette scène fondamentale dans l’épisode qu’est le kidnapping de la jeune Leia. La scène réussit à nous montrer une jeune Princesse habile, qui ne se laisse pas faire, et c’était sans doute l’objectif. Mais là, les trois pirates chargés de s’en saisir passent pour des bras-cassés, à tomber d’eux-mêmes, à courir comme des nullos, se laissant distancer par une gamine de 10 ans ! Quel dommage de se prendre les pieds dans le tapis à ce point ! Alors même qu’il suffisait de la montrer être encerclée, donner un coup de pied dans le tibia d’un des kidnappeurs, tenter de prendre la fuite, bref montrer qu’elle ne se laisse pas faire tout en ayant légitimement affaire à plus fort, plus grand et plus nombreux qu’elle. C’est LE point faible de l’épisode pour moi. Ce n’est certes pas très grave, mais c’était évitable, et il est même curieux que personne ne se soit fait la remarque en haut lieu !
Réussite quasi-totale donc que ce premier épisode d’
Obi-Wan Kenobi, qui ne se contente pas de surfer sur la nostalgie évidente de la prélogie ou le plaisir de retrouver Ewan McGregor dans le rôle-titre, mais qui propose au contraire une caractérisation bienvenue, une belle surprise avec la présence de Leia et des antagonistes qui tiennent la route.
Vivement la suite !
Note : 90 %
(Et je ne peux que féliciter Disney+ pour sa bande-annonce de la série qui se permet de nous induire en erreur sur certains dialogues tout en dévoilant des images en grande partie issues de ce premier épisode sans jamais évoquer la jeune Leia… ce qui fait que le reste de la mini-série est quasiment inédit!

)