Alors, où en étions nous:
Le Ladish veut lancer une chasse aux sorcières, pendant que son empire, le Dictat, résonne des tambours de la guerre un peu partout. Les Bourtistes se sont égaillés dans la nature sans qu'il ne puisse les arrêter sans déclencher la vindicte populaire. Du noyau profond jusqu'aux confins de l'univers connu en passant par le palais Dictatorial lui-même la résistance s'organise.
V
- Cinq, quatre, trois, deux, un… passage en subluminique ! annonça le capitaine Vretillia.
Sa voix neutre résonnait encore sur la passerelle du
Pourfendeur lorsque les étoiles reprirent une position fixe et qu’apparaissait le système de Belgaroth. Derrière le transparacier, les membres d’équipage purent apprécier le petit système à l’étoile chétive composé de cinq planètes dont deux géantes gazeuses aux lunes totalement inhospitalières. Ici se concentrait l’essentiel des activités de piraterie, de contre bande et servait de base arrière à de nombreuses entreprises de mercenaires en tous genres. Le Dictat luttait contre eux depuis que l’univers existait, surveillant leurs activités, jugulant les dégâts qu’ils causaient, trouvant parfois avantage à leurs exactions, comme aujourd’hui.
Leur point de sortie de l’hyperespace avait été calculé au plus juste et l’ordre du général Proéa Motillier claqua comme une sentence de mort :
- Déployez les chasseurs et les bombardiers !
Rompu à la manœuvre, l’équipage s’exécuta aussitôt, armant les tourelles laser ainsi que les missiles et torpilles par la même occasion. Le commandant Destillia laissa un sourire discret jouer sur ses lèvres en surprenant un éclair de fierté dans le regard imperturbable de son chef de guerre. Presque simultanément, surgis d’autres vecteurs dans le système, le destroyer Tranchant et les deux corvettes de classe C12f
Fuyez et
Capturez des Corps Expéditionnaires entamèrent la même tactique, occupant la quasi totalité des trajectoires d’échappées. Quelques bâtiments de taille modeste tentèrent de résister, pointèrent leurs armes et tirèrent sur les vaisseaux du Dictat. Les échanges de feu prirent fin lorsque les indigents remarquèrent la taille du détachement.
Motillier comprit que son plan se réaliserait comme prévu. Les mercenaires déclaraient forfait sans combattre, économisant le potentiel qu’ils seraient forcés de mettre à sa disposition. Les pourparlers débutaient sous les meilleurs auspices. Proéa donna ses ordres pour que sa flotte se rapproche doucement de Belgaroth, seule planète habitable du système. Des navires s’enfuirent mais il suffirait de quelques minutes pour boucler le système. Ses escadrons de chasseurs mirent bon ordre dans les immenses interstices ouverts entre les vaisseaux de grand tonnage. L’approche lui permit de se familiariser avec le système et d’analyser leur capacité de défense malgré tout honorable.
Les scanners montraient une activité débordante autour de Belgaroth ainsi que des lunes du système. Une analyse approfondie révéla des chantiers navals disposés sur les petits corps desséchés. Les mercenaires et autres pillards assuraient eux-mêmes l’entretien et la construction de leurs vaisseaux. D’un œil à la fois surpris et averti, le général jaugea l’organisation qui régnait ici. Une résistance active leur poserait assurément des difficultés mais les hors-la-loi les laissèrent approcher dans un statu quo précaire. Des armes suivaient leurs évolutions, pointées et menaçantes. Les défenses terrestres de bonne facture avaient été activées. Si les Bourtistes avaient possédé de telles défenses, il n’aurait pas pu investir Tython sans y perdre des plumes. Un frisson de honte remonta sa colonne vertébrale. Il se concentra sur sa nouvelle mission, celle-ci alourdirait sûrement sa sensation de contrition.
Proéa se tourna vers son officier comm pour ordonner :
- Ouvrez-moi une fréquence avec la surface !
Quelques secondes s’éternisèrent avant que son unité comm ne se mette à grésiller, l’écran devant lui resta noir.
- Ici le général Motillier, des corps expéditionnaires des armées du Dictat. Nous ne sommes pas venus pour vous détruire mais pour parlementer et vous proposer d’œuvrer pour nous. Tout refus de votre part nous amènerait à prendre des dispositions cœrcitives afin d’anéantir vos activités illégales dans le secteur.
Se redressant, il coupa sa transmission, attendant une réponse. La commandant Destillia 165 se pencha sur son épaule :
- Voilà une façon particulière de négocier. Le doute n’est pas permis, faites ce que nous vous demandons ou mourrez !
- Je ne suis pas là pour discuter trop longtemps. Je leur offre de plus la possibilité de gagner une certaine immunité auprès du Dictat.
Son unité comm crépita. Après avoir laissé voguer un sourire sur son visage, Motillier reprit son contrôle, affichant un regard déterminé et une allure martiale. Il laissa s’écouler de nombreuses secondes sur la passerelle silencieuse avant de prendre la transmission. Prouvant le haut niveau technologique de la planète, l’écran devant lui s’alluma. Un énorme Besalisk le regarda d’un air à la fois offensé et menaçant, le visage sillonné de rides profondes et de cicatrices. L’animal en grande tenue, si un être de cette race pouvait en porter, se vautrait sur un trône rutilant.
Soumis à la doctrine sans concession du Dictat, le général eut un moment de recul devant l’être inhumain qui gouvernait ici. En bon chef de guerre, il ne montra rien de ses sentiments, prêt à en découdre si nécessaire.
- Je suis le seigneur Koutreck. Votre invasion me semble déplacée. Vous seriez venus pour nous anéantir que vous n’agiriez pas autrement. J’ignore encore quel genre de négociation vous désirez mener ici mais l’étalage de votre force me conduit à penser qu’aucun choix ne nous est laissé.
Ce seigneur d’opérette surprenait Proéa par sa culture et son sens de l’observation. Le général du Dictat ne s’attendait pas à trouver un être aussi retors à la tête d’une confrérie de tels malotrus qui écumait le Dictat et les colonies causant bien des dégâts sur les routes commerciales.
- Il ne dépend que de vous de légaliser vos activités. Je vous offre de travailler pour votre Dictat qui est notre maître à tous. Mais nous discuterons de tout cela entre les murs de votre fief. Pour cela il vous faudra m’autoriser à débarquer à la surface de Belgaroth. Au cas où vous n’accepteriez pas mes conditions ou que vous me menaciez, les turbolaser de mes vaisseaux et l’ensemble de mes chasseurs réduiront vos défenses à néant avant d’exterminer vos fidèles.
Les yeux du Besalisk brillèrent d’un éclat mauvais, son bec aux écailles parfaitement lustrées se gonfla en descendant sur ses lèvres grasses.
- Très bien, fit-il d’une voix grave et menaçante. Venez donc avec votre escorte et voyons ce que vous proposez. Mais ne jouez pas un jeu trop dangereux ! Sous-estimer mes hommes et leurs capacités de résistance représenteraient une lourde erreur et vous causeraient bien des soucis.
Koutreck coupa sèchement la communication. Heureux de son effet, Motillier sourit à la passerelle qu’il dominait. Confiant en sa puissance de feu, il savait que la moindre escarmouche mènerait à un combat long et difficile. Il avait une mission à accomplir et il négocierait finement afin de trouver au sein de ces hors-la-loi une troupe discrète pour mener les plans de son maître.
- Commandant Destillia 165, faites préparer la navette de représentation, activez l’équipe Delta, rassemblez les chasseurs pour ma sortie et que le groupe d’action m’attende dans le hangar.
- Tout cela est bientôt prêt mon général, il ne vous reste plus qu’à rejoindre l’aire de lancement. Je m’occupe des derniers préparatifs. Je vous souhaite un agréable séjour à la surface.
La Khommite bomba le torse, fière de servir un homme qui lui en avait tant appris. Elle communiqua avec quelques-uns de ses officiers pour activer la phase suivante des manœuvres longuement briefées et préparées pendant le voyage hyperspatial qui les avait mené ici. Une fois cela fini, elle se tourna vers le général Motillier qui se levait pour vérifier sa tenue d’apparat au buste couvert de médailles et décorations. Une pointe de stress tordit ses tripes, les protubérances de son crâne bosselé tirèrent sur l’orange.
- Commandant, je vous confie le Pourfendeur ainsi que toute notre force dans le système. Faites en bon usage, ne déclenchez pas les hostilités mais soyez prête à répondre le cas échéant, s’ils ouvrent le feu. Ma fréquence comm est calée sur celle de la passerelle et mon traceur vous permettra de me suivre si le besoin de m’extraire se fait sentir.
- Partez sans crainte mon général, nos systèmes sont pleinement opérationnels et nous écoutons leurs communications. Nous serons parés à répondre à tous moments.
Elle effectua un salut parfait avant de se placer au sommet de la passerelle. Le général lui rendit son salut avant de tourner les talons en un demi-tour exécuté dans les règles de l’art. Marquant ça confiance en sa subalterne, il se dirigea vers la sortie sans se retourner. La Khommite s’assit dans le siège du pacha avec une légère appréhension, la mission pouvait être lourde de conséquences. Elle vérifia tous ses systèmes, retrouvant son calme en accomplissant sa tâche. Ses protubérances retrouvèrent leur teinte jaune et douce.
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Une dizaine de ses meilleurs gardes du corps s’activaient autour de la lourde navette de représentation. Le long cigare de couleur crème portait haut les couleurs du Dictat, un triangle inversé noir entouré d’étoiles bleu clair, trois canons laser assuraient l’auto protection du
Detrumb R4c ce qui serait insuffisant pour traverser seul un champ de bataille. Le
Detrumb R4d du Ladish possédait les dernières technologies en matière d’écran de protection, de boucliers et de laser ce qui le rendait bien moins vulnérable. Un groupe important de chasseurs assurerait sa défense de proximité. Ses hommes se mirent au garde à vous alors qu’il entrait dans le vaisseau. Il passa saluer les deux pilotes pendant que les hommes en arme s’installaient à l’arrière. Deux hommes de valeur se trouvaient aux commandes déroulant les check-lists préparatoires à leur sortie, il les avait formés lui-même. Proéa alla se sangler à l’arrière, s’immergeant dans sa mission.
Les souvenirs des Bourtistes qu’il avait croisé sur Coruscant ou au cours de rencontres sur des planètes éloignées affluèrent à la surface. Quel que soit leur grade ou leur espèce, il avait apprécié et reconnu leurs valeurs, leur discipline et l’amour de la vie qui caractérisait l’ensemble de la congrégation. Depuis son attaque de Tython et le massacre qu’il y avait orchestré, Proéa ne cessait de réfléchir aux raisons qui poussaient le Ladish à leur donner la chasse. Il suffisait de quelques rapports et d’études sur leurs possibles capacités non-développées pour que son maître lance une grande offensive. Ils n’étaient pas tous morts, certains se cachaient partout dans le Dictat, traqués comme des bêtes. En tant que général des corps expéditionnaires son rôle se résumait à obéir et il portait l’étendard du Ladish jusqu’aux coins les plus reculés de l’univers pour exécuter des sentences. Mais le poids de ses actes le poussait à réfléchir et à analyser les motivations profondes qui le conduisaient sur les chemins de la guerre. Sacrifier des pacifistes salissait les hôtels de sa gloire.
Les moteurs puissants du
Detrumb rugirent et sans même y réfléchir, perdu dans ses pensées, il se prépara à la brusque accélération. Collé à son siége confortable, il fit une pause dans son introspection. Le vol se stabilisa et une gêne l’envahit. Sa salive prit l’amertume de la bile. Les Bourtistes ne méritaient pas ce procès d’intention. Son cœur palpita dans sa poitrine alors que le général se rendait compte qu’il ne se reconnaissait plus dans le Dictat. Son âme traîtresse et solitaire affichait son soutien aux hommes de valeur sur les pas desquels il s’apprêtait à lâcher les pires limiers qui soient : des chasseurs de primes sans foi ni loi.
Le vol fut de courte durée. Motillier réfléchissait aux motivations du Dictat qu’il aurait à présenter au Besalisk Koutreck. Il ressentit l’ouverture des ailes delta du Detrumb pour entamer le vol atmosphérique qui les chahuta légèrement. De longues minutes furent encore nécessaires avant qu’ils ne se posent sur l’astroport. Dés que l’appareil s’immobilisa Proéa se détacha et se prépara à sortir. Sa garde, aux armes menaçantes placées en évidence, l’entoura sur la rampe d’accès qui s’ouvrait enfin.
Un vent frais, chargé d’effluents mécaniques s’engouffra dans son vaisseau, démontrant une activité intense. Ils posèrent les pieds sur le tarmac. Le petit soleil très blanc brillait dans un ciel laiteux qui ne réchauffait pas le vent froid balayant l’astroport. Entourant un Yevetha de presque trois mètres à la peau verdâtre et dont le squelette marquait les vêtements, une troupe hétéroclite de gardes d’espèces variées attendaient leur arrivée. Les commandos Dictatoriaux se déployèrent avec un parfait synchronisme pour couvrir la sortie de leur général. Au-dessus de leurs têtes les chasseurs Alliance X7 vrombissaient pour sécuriser les abords.
Motillier s’immobilisa pour jauger l’équipe d’accueil bien trop compact, établissant ainsi les limites de leurs compétences. Ils auraient du former un demi-cercle irrégulier pour être efficace. Proéa rassembla ses souvenirs pour se rappeler les connaissances du Dictat sur ce Yevetha dont il voyait un représentant pour la première fois. Espèce guerrière, l’individu portait dans son maintien une longue habitude du combat. Pour ce qu’il en savait, ils ne quittaient pas l’amas de Koornacht et leur planète N’zoth. Ils véhiculaient la réputation de ne pas supporter la présence de races étrangères. La méfiance serait de rigueur pour traiter avec cet individu en marge de sa société. Pendant qu’il s’approchait d’une longue foulée assurée, Proéa put discerner les petits yeux noirs cachés derrière des pupilles en amandes. Un frisson lui parcourut l’échine. Surmontant les mains de l’être inhumain, deux grandes griffes brillaient dans le soleil froid.
Une voix grinçante au basic a peine compréhensible sortie de la bouche entourée d’épines rouges et menaçantes :
- Notre seigneur vous attend ! Nous allons vous conduire, vous et votre escorte, jusqu’au palais.
Sans attendre de réponse, le Yevetha se retourna brutalement en faisant un signe à ses hommes qui se déployèrent sans logique autour d’eux, juste assez nombreux mais pas suffisamment organisés pour être efficaces. Proéa surprit quelques sourires sur le visage de ses hommes. Promptement, ils traversèrent un bâtiment avant de s’engouffrer dans des véhicules. Sans pouvoir entrer dans le détail d’une inspection, le général du Dictat se fit la réflexion que les infrastructures paraissaient soignées. Les véhicules de facture récente, sûrement dérobés après l’attaque d’un convoi commercial, tournaient comme des horloges. Motillier ne montra pas son étonnement de trouver en ce lieu un tel souci de qualité, pas de beuveries improvisées à chaque coin de rue, pas de groupes de pouilleux sur les trottoirs. Sans qu’on lui fasse une visite d’agrément, il devina que les multiples détours servaient à ne lui montrer que ce qu’il devait voir.
Après un long moment, très instructif, le convoi stoppa devant un grand édifice. Sans atteindre la hauteur des gratte-ciels de Coruscant, l’assemblage au design étonnant de courbes et de flèches se dressait tel un géant de transparacier, duracier et plastacier. Les différents matériaux, ingénieusement agencés, permettaient toutes les fioritures imaginables, bombées, plates ou pointes les facettes du palais brillaient de milles étincelles comme si des étoiles déferlaient du ciel jusqu’à leurs pieds. C’était époustouflant. Proéa ne s’en laissa pas compter. Suivant son guide difforme vers l’intérieur en rappelant d’un mouvement discret sa garde qui reforma ses rangs autour de lui.
Omniprésents, des hommes en armes surveillaient leur progression dans les couloirs et les salles richement décorés. L’ameublement rassemblait les styles d’un nombre impressionnant de mondes éloignés provenant de tout le noyau profond et des colonies. Ils s’arrêtèrent enfin devant de lourdes portes en plastacier. Leur guide Yevetha disparut par un passage dérobé. Ils patientèrent de longues minutes, encadrés par les gardes à la nervosité croissante face aux troupes surentraînées des corps expéditionnaires à l’allure impressionnante. La salle du trône s’ouvrit enfin.
Aveuglés par une lumière puissante, les Dictats s’avancèrent entre deux lignes parfaites d’hommes en grande tenue armés jusqu’aux dents avec les technologies des plus récentes. Tout au bout, vautré sur son trône incrusté de pierres précieuses, l’énorme seigneur des lieux régnait. Koutreck attendait, un sourire béat jouant sur ses lèvres grasses, le regard brillant de malice. Lorsqu’ils ne furent plus qu’à quelques mètres, il les apostropha :
- Que me vaut la visite des émissaires de choc de notre « aimé Ladish », le ton railleur fit se hérisser les nouveaux venus.
- Vous ne vous embarrassez pas de formules de politesse ! répondit Proéa.
- Les courbettes ont déjà été distribuées, il me semble. Vous vous en êtes occupés en annexant mon système d’une manière peu diplomatique mais efficace. Vous débarquez en mandant, et pratiquez des méthodes d’envahisseur.
- En réponse aux vôtres, Koutreck. Un messager nous serait revenu démembré dans le meilleur des cas.
Des fusils cliquetèrent sur leurs flancs, ses hommes se mirent en garde. Un rire grave et sardonique raisonna dans l’immense salle, ses échos ramenant la menace d’un affrontement à une simple veille attentive dans les deux camps.
- Venons-en aux faits ! enchaîna Koutreck. Vous quémandez nos services, j’espère que vous offrirez des compensations autres que des salves de turbolaser.
- Je vous informerais personnellement de certains points de passage de caravanes que je choisirais, des moins défendues évidemment - Le regard du pirate sonda Motillier comme pour lire dans son âme -. En échange, je vous confierais une mission. Cela devrait mobiliser une grande part de vos ressources. Le Ladish vous accordera bien des largesses si vous la conduisez à son terme – Les yeux porcins brillèrent de convoitise, devinant la portée de telles promesses -. Je suis de plus certain qu’avec le développement de nos sphères d’influence soutenues par la maîtrise grandissante des bonds hyperspatiaux notre souverain pourrait vous confier d’autres missions. L’élargissement des colonies, l’ouverture de nouvelles routes commerciales, la découverte de riches planètes sauvages permettront de soigner les intérêts de nos deux parties trop souvent en compétition.
Le silence s’abattit. Avec un sourire en coin, Proéa laissa la réflexion s’accomplir au fond de l’esprit du Besalisk. Le temps s’égrena. Les quatre mains du non humain allant et venant sur les accoudoirs d’or massif de son trône.
- Vous m’appâtez, général… Motillier. Quelle est donc cette mission que l’armée toute puissante du Dictat ne peut pas mener ? Bien que j’imagine fort bien quelles épines lacèrent vos pieds. Ouvrez donc votre sac et montrez-moi la mauvaise face du crédit que vous faites miroiter devant moi.
- Nous vous demandons juste de faire un peu de ménage. Le Dictat s’est un peu trop vite mis en besogne contre la congrégation Bourtiste ce qui a mit le feu aux colonies et maintenant jusqu’au noyau profond. Beaucoup de leurs émissaires et de leurs Maîtres se trouvaient en mission un peu partout. Nous avons des rapports nous informant que leurs membres s’égaillent et se cachent dans le Dictat, voir circulent dans notre espace. Nous ne pouvons pas en faire plus sans dévoiler une politique très agressive ce qui trouble l’ordre public. Le Ladish estime donc que, contre compensation, cette tâche pourrait vous être confiée discrètement ce qui permettrait de soulager notre pression sur la congrégation.
- Hummm, je vois. Il voudrait se faire passer pour le sauveur du monde maintenant que sa bombe lui a explosé à la figure. Cela va dans le sens de mes intérêts, les Bourtistes ont souvent organisé la défense passive contre les attaques des pirates, stabilisé la politique et les conflits de certaines zones qui nous rapportaient beaucoup. J’accepte donc votre proposition mais je souhaite conserver mon indépendance et traiter mes cibles comme il me chante. Je rapporterais un tableau de chasse à votre Ladish et je compte bien en tirer un large bénéfice, sans quoi notre entente s’annulera d’elle-même.
Une tornade intérieure emporta Proéa. La mission s’accomplissait avec une facilité déconcertante et l’espace grouillerait bientôt de chasseurs contre la bête noire de son chef suprême. Les Bourtistes allaient vivre des moments difficiles par sa faute et cela le minait déjà.
- Je vous laisse sans voix, général ? reprit le Besalisk. Notre entretien est donc terminé de mon avis et je vous somme de quitter au plus vite mon système. Je ferais contacter vos unités pour vous apporter les preuves de mes actions.
- Très bien, Koutreck ! Ravi que nous ayons pu nous entendre aussi facilement.
- Disparaissez, vos tactiques militaristes m’indisposent.
Motillier l’honora d’un salut avant de faire un demi-tour aussitôt imité par l’ensemble de son détachement. Le Yevetha réapparut, menaçant, leur faisant signe de les suivre vers la sortie. En silence et bien encadré, le corps expéditionnaire ressortit en empruntant le même chemin. Une pluie battante les accueillit à la sortie ce qui ne les empêcha pas d’entendre les chasseurs Alliance patrouiller au-dessus de leurs têtes. L’âme en berne, Motillier préparait son rapport au Ladish en proie à bien des questionnements. Cette mission aggravait encore son trouble et c’est presque avec pitié qu’il pensait aux membres de la congrégation éparpillés aux quatre coins de l’univers connu, pourchassés, accusés de terrorisme, emprisonnés, abattus comme des bêtes.
Et voilà, en espérant que vous ayez fait une bonne lecture. Il doit rester un bon paquet de coquilles, y a un peu la fatigue qui me terrasse, j'ai enfin emménagé dans ma maison... J'en avais des choses à dire dans cette scène, la prochaine aussi qui est en cours de rédaction promet d'être un peu longue. Avec le retour en force...

euhhh excusez moi en fluide... de notre personnage principal....
A bientôt pour vos critiques qui seront les bienvenues.
En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC