Voilà, cet FFSW se passe avant l'Episode IV, et longtemps après l'Episode III.
Palpatine s'est maintenant procclamé Empereur, et a désormais la main mise sur la galaxie entière. Les Jedis ont été réduis au silence, et les Sith poursuivent leur domination.
Mais un espoir s'est éveillé : le rumeur court qu'une Alliance Rebelle se serait mutiné contre l'Empire lui-même, et serait mené par Léia Organa et quelques traîtres à Palpatine...
Chapitre I SONGES
Le Capitaine Piett, posté sur le long pont de commandement d’un Destroyer Stellaire Impérial, observait depuis un certain déjà le chantier orbital de l’arme secrète de l’Empereur Palpatine, l’Etoile Noire. D’insignifiants points, pas plus chatoyants que l’espace basané, voletait tout autour, apportant les matériaux et les substances aux droïdes bâtisseurs sur place, et aucun ne pouvait pas s’en aller sans qu’un autre vienne le remplacer à sa tâche malaisée.
Le Capitaine débarrassa un bouton de son col serré, et essuya une hématie de sueur qui suintait tout le long de son front, raviné malgré son vif âge. Un hologramme bleuté venait de se présenter à lui dans un jeu de lumières troublées, représentant un homme blanc comme la mort, portant l’uniforme grotesque des dignitaires Impériaux ralliés à Palpatine, et coiffé d’une chapka sombre. Ses paroles hautaines traversaient le cervelet de Piett, sans que celui-ci n’y comprenne quelque chose, répondant de vagues mots peu explicites.
Palpatine avait, peu de temps avant, leurré la quasi-totalité des dirigeants politiques de la galaxie, et s’était proclamé Empereur, avec une conviction incroyable - certainement dû à son contrôle de la Force, le fluide qui amenait les Jedis, déchus, et les Sith à influencer les actions autour d’eux - lors d’une déclaration dans la Chambre du Sénat.
le Sénat Impérial était tout ce qui restait de l’ancien de la République, mais ses pouvoirs, déjà restreints lors du couronnement de Palpatine, se voyaient diminués, un peu plus chaque jour. Actuellement, il n'était en pratique qu'une chambre de représentation des mondes de l'Empire, chaque sénateur représentant une planète ou un système habité, mais la plupart des décisions étant prises sans que cette instance soit consultée. La plupart des sénateurs étaient, soit des rescapés de l'ancien Sénat, des ambitieux, ou des hommes de paille, mais c'était encore le seul endroit de la galaxie ou l'on pouvait s'opposer publiquement à la volonté de l'Empereur sans se retrouver systématiquement devant un peloton d'exécution, à condition de savoir choisir ses mots. Parmi les sénateurs les plus virulents à l'encontre de l'Empire, on trouvait Bail Organa, d'Alderaan. Auparavant, la digne Mon Mothma de Chandrila était considérée comme la voix des peuples mais, accusée de haute trahison, elle avait dû prendre la fuite. Elle fut remplacée par sa jeune collègue, Canna Omonda, qui avait tenté de reprendre le flambeau, mais qui fut rapidement arrêtée et exécutée, alors que des Destroyers Stellaires Impériaux établissaient un blocus autour de la planète Chandrila. Certains pensaient que le Sénat ne tarderait pas à être dissout, ou à faire l'objet d'une vaste purge.
Subordonnés aux Moffs, les Gouverneurs avaient en charge l'administration d'un monde, presque d'un système. Les plus loyaux à l'Empire avaient pu conserver leur gouvernement d'origine et le Gouverneur Impérial était bien souvent là pour collecter les impôts, et veiller à ce que les autorités locales suivent la voie tracée par l'Empereur. A l'opposée, les mondes les plus hostiles qui avaient dû être soumis par la force, ou la menace, avaient vu leur état démantelé, leurs dirigeants emprisonnés , ou exécutés, et le Gouverneur Impérial est devenu la seule autorité légale à laquelle ils puissent s'adresser mais surtout à laquelle ils doivent obéissance.
Celle-ci possédait des pilotes de chasse qui comptaient parmi les plus bonifiés dans la galaxie, et qui étaient aux commandes des redoutables chasseurs TIE, les engins les plus maniables qui furent construis à ce jour. Ses artilleurs, ses techniciens, ses soldats embarqués et ses officiers de pont étaient également conscients de l'honneur qu'ils avaient à servir dans la Marine, ce qui permettait à l'Empereur de tendre la main partout dans les vastes domaines de son Empire Galactique.
Piett repensa avec nostalgie au parcours de son existence. Il avait vu le jour sur la planète Axxilia, un petit monde, se situant dans la bordure extérieure à l’Empire, et apparaissait comme un modèle de l’irréprochable soldat de l’Ordre Nouveau. Son dossier, dans lequel se trouvait de nombreuses arrestations et d’importantes éliminations, avait fini par attirer l’attention des Impériaux, et notamment celle de l’Empereur lui-même, par l’issu de son apprenti Sith, Darth Vador, qui recrutait des hommes expérimentés pour former l’Escadron de la Mort, dont la fonction première serait de traquer sans relâche l’Alliance Rebelle, menée par la princesse Léia Organa. Piett était, depuis peu de temps, parmi ses hommes là, et servait sur le Destroyer Stellaire Accusator, sous les ordres de l’Amiral Griff, un stratège éprouvé et redoutable, suivant à la baguette les ordres de l’Empereur.
D'après une rumeur, durant les six premiers mois de son règne, Palpatine aurait plus dépensé sur le plan militaire que la République durant toute son histoire et le résultat était particulièrement visible lorsque l'on regarde la Marine Impériale, un corps d'élite empreint de nombreuses traditions plurimillénaires. Si la plupart des citoyens de l'Empire, qui voyagent dans l'espace, avaient le plus souvent affaire aux navires des Douanes Impériales, il n'était pas rare de rencontrer les corvettes, croiseurs et cuirassés lourds de la Marine, et ses célèbres Destroyers Stellaires.
Par tradition, les troupes terrestres n'avaient jamais été vraiment considérées durant la République. Mais l'Empire avait vu un incontestable renouveau des unités d'infanterie, d'artillerie et de blindés. De nombreux mondes avaient dû être soumis par la Force, et dans beaucoup de cas, les bombardements orbitaux de la Marine auraient été trop destructeurs malgré leur précision. Les fantassins, les artilleurs, les tankistes et les pilotes de quadripodes savent que sans leurs efforts l'Empire serait bien moins grand qu'il ne l'est aujourd'hui. Certaines unités de l'armée, placées sous l'autorité directe des Gouverneurs, formaient les Forces de Police de nombreux mondes.
Les divers services de renseignements de la République avaient été refondés, en une organisation unique, qui étendait ses tentacules, et envoyait ses agents partout dans la galaxie. Il était de notoriété publique que les Renseignements et le BSI n'avaient que peu de bons rapports.
Les agents de terrain des Renseignements avaient fait la preuve de leur terrifiante efficacité, que ce soit au niveau du contre-espionnage, de la déstabilisation politique, ou de missions nettement plus sinistres. Ysanne Isard, surnommée "Coeur de Glace", était la femme la plus puissante de l'Empire, en tant que Directrice des Renseignements, poste dont elle avait "hérité" en se débarrassant de son propre père, qui en était le précédent titulaire, et qui s'apprêtait à trahir l'Empereur.
Un subalterne Impérial vint le tirer de sa chimère, en se présentant face à lui, derrière le projecteur holographique de la passerelle, cachant le spectacle grandiose qu’offrait en ce moment même la baie vitrée, blindée.
« Mon Capitaine, dit-il avec respect. Le Moff Tarkin vous convoque dans la salle du Conseil Impérial, dans dix minutes.
Piett eut un sentiment agacé.
Les Moffs étaient les fonctionnaires territoriaux de l'Empire. Chacun d'eux avait la charge d'un Secteur, parmi la multitude qui formait l'Empire. Alors que l'Ancienne République donnait une certaine marge de contrôle aux gouvernements locaux, les Moffs étaient, virtuellement, à la tête de l'Administration civile et militaire dans le Secteur dont ils avaient la charge. Ils n’avaient, donc, de comptes à rendre qu'à l'Empereur et à ses Conseillers personnel - des membres du gouvernement impérial, qui devaient leur réussite politique à l'Empereur, la plupart d'entre eux vivant dans le luxe, et l'affichant d'une manière si flagrante que les sénateurs corrompus de la République avaient l'air presque modeste en comparaison. Des rangs du Corps des Moffs avaient été tirés une poignée de Grands Moffs, chargés en plus de leurs taches sectorielles de superviser certains problèmes à une échelle plus vaste. Ils étaient en fait, un peu les "Administrateurs spéciaux", que l'Empereur déléguait pour faire face à certains problèmes. L’un des plus célèbres, était Wilhuff Tarkin, qui dirigeait le Secteur d'Eriadu, mais qui avait aussi en charge de coordonner la lutte contre les groupes rebelles sur l'ensemble des Territoires de la Bordure Extérieure.
Sans doute le Moff Tarkin voulait-il leur faire part des nouvelles concernant les Rebelles, ainsi que l’évolution de la station de combat en orbite autour de la planète Yavin IV. Mais il savait très bien que, avec toutes ses meilleures intentions, l’Alliance était très bien cachée, et pouvait l’être partout dans la galaxie, et que l’Etoile Noire ne serait pas prête avant le mois prochain. Mais provoquer le doute sur ses intentions, dans l’esprit du Moff, n’était en aucun cas recommandable, aussi préféra t-il accepter.
« - Bien, dites lui que j’y serais. »
A bien des égards, l’Alliance Rebelle avait bien failli ne jamais voir le jour…
Ainsi spéculait la princesse Léia Organa, assise sur un confortable et luxueux divan de cuir si noir et si fragile, qu’il apparaissait comme artificiel. Passagère à bord d’un imposant croiseur diplomatique, le Tantive, appartenant à son père, le sénateur Bail Organa, elle lisait un long rapport sur les capacités de l’Alliance à résister à l’Empire, mais elle semblait perdue, comme si son esprit se trouvait ailleurs. Isolée et seule dans ce vaisseau, sa planète Alderann lui manquait, tout comme nombre de ses amis, et plusieurs questions lui trottaient derrière la tête, sans qu’elle parvienne à trouver la moindre réponse. Son père la voulait loin de lui, prétextant qu’elle courait un risque permanent, étant donné son conflit public avec l’Empereur Palpatine en personne. Lui, était à Coruscant, pour tenir un conseil au Sénat, accompagné de Mon Mothma.
Durant les dernières années de la République, Mon Mothma, qui venait juste d'entamer sa carrière de Sénatrice de Chandrila, s’était faite rapidement connaître comme un brandon de discorde face au pouvoir sans cesse croissant de Palpatine. Elle était parmi les premiers politiciens du Sénat à sérieusement envisager une désobéissance civile générale contre le Chancelier Suprême, et, rapidement, elle s’était même mise à employer le mot "révolution", en petit comité.
Bail Organa, Sénateur d'Alderaan, qui fut son plus fidèle allié par la suite, était parmi ses opposants à cette époque, car il savait tout des intentions de la représentante de Chandrila. Durant leurs nombreuses rencontres privées à Cantham House - la résidence de Bail sur Coruscant-, ils tombèrent d'accord sur de nombreuses choses mais Organa refusa toujours de soutenir un point de vue révolutionnaire. Il craignait que Mon Mothma ne fasse le jeu de ceux qui utiliseraient l'inquiétude causée par une tentative de révolution ou de révolte pour renforcer encore le pouvoir de Palpatine et de ses alliés. Bien qu'Organa ait été inquiet du développement de l'Armée Clone, il n'était pas encore prêt à se dresser contre ce qu'il percevait encore comme le gouvernement légitime, alors que la galaxie s'enfonçait dans la guerre contre les Séparatistes reclus.
D'après Mon Mothma, trois évènements firent d'un coup basculer Bail dans le camp des opposants les plus résolus à Palpatine. Le premier de ces évènements était peu connu des historiens, mais n'était pas dépourvu de conséquences. Les habitants de la planète Ghorman dans le Secteur Sern des Colonies décidèrent de s'opposer à ce qu'ils percevaient comme des taxes abusives. Des prélèvements obligatoires, prétendument justifiés par l'effort de guerre imposé par le conflit contre la Confédération des Systèmes Indépendants. Ils décidèrent alors d'organiser une intervention pacifique sur la piste du spatioport où le vaisseau de la minuscule marine républicaine rattachée au Sénat devait atterrir pour collecter les taxes. Le capitaine du vaisseau en question décida de se poser malgré tout et incinéra avec ses propulseurs plusieurs douzaines de citoyens de Ghorman. Non seulement, cet officier ne fut pas sanctionné mais le Chancelier Suprême obtint même qu'il ait une promotion parce qu'il avait, soi disant, "servi la République contre les traîtres et les lâches". Ce capitaine fit encore parler de lui par la suite, dans des circonstances bien plus célèbres, et il était maintenant un des plus hauts fonctionnaires de l’Empire. Il s'appelait, Wilhuff Tarkin.
Le second évènement qui affecta Bail Organa était d'une portée beaucoup plus considérable. Ce fut la proclamation de l'Empire Galactique et le transfert définitif des pleins pouvoirs à Palpatine, privant ainsi le Sénat d'une bonne partie de ses prérogatives, et surtout de son rôle effectif d'organe de gouvernement. Liée à cette proclamation, il fallait également compter avec l'attaque du Temple Jedi sur Coruscant, dont le sénateur d'Alderaan fut témoin, et que Mon Mothma considérait comme le troisième, et ultime, facteur qui poussa Organa à rallier totalement le camp de l'opposition. Il eut en secret de longs entretiens avec les derniers survivants de l'Ordre Jedi, le Maître Yoda et le Maître Obi-Wan Kenobi. Mais la disparition prématurée et brutale de Padmé Amidala, qui aurait pu être une figure de proue pour les opposants au nouveau régime, contribua à renforcer le désarroi du représentant d'Alderaan. Reconnaissant qu'il s'était peut-être trop longtemps opposé diplomatiquement à une force considérablement plus puissante que lui sur le plan politique, il décida de reprendre contact avec Mon Mothma. Bien qu'il se soit toujours opposé à Palpatine, Bail Organa n'avait jamais affronté de face les partisans du Chancelier Suprême, contrairement à sa jeune collègue. Il avait donc des relations jusque dans les rangs de ses ennemis, et cela lui fut plus utile qu'il ne l'aurait jamais soupçonné. Ainsi, lorsqu'il apprit que le tout nouveau Bureau de la Sécurité Impériale comptait arrêter la sénatrice de Chandrila, il parvint à la prévenir et elle s'échappa d'extrême justesse.
Livrée à elle-même, Mon Mothma su mettre à profit les entretiens de Cantham House et les nouvelles idées de Bail Organa pour lancer un mouvement visant à unifier les opposants au nouveau régime. Cependant, c'est l'ancien Sénateur Corellien Garm Bel Iblis qui fut le véritable instigateur de l'Alliance, alors que tout le monde le pensait mort, tué quelques années auparavant par les agents de l'Empereur. Bel Iblis prit contact avec Organa et Mothma, et fut à l'initiative d'une série d'entretiens sur Corellia avec les deux autres leaders rebelles. Chacun d'eux fédérant derrière lui la majeure partie des opposants de leurs mondes respectifs, ces entretiens purent déboucher sur un traité qui unissait dans un mouvement unique les trois principales factions rebelles du Noyau.
Quand une jeune servante lui parla soudainement, Léia sursauta, et quitta ses songes complexes et confus.
« Mademoiselle, dit-elle d’une voix sereine, le Général Dodonna souhaite vous rencontrer. Il vous convie dans son bureau, dans quelques minutes.
Le Général Dodonna était un des hommes les plus fidèles à l’Alliance Rebelle, et un fin stratège. Si son charisme et son idéalisme lui apportèrent renommée et bienveillance sous l'Ancienne République, il en fut tout autrement lorsque fut proclamé l'Empire. Jugé trop dangereux et bien trop attaché aux principes de l'ancien régime, il fut placé sur la liste noire des personnalités à abattre, et un commando impérial fut envoyé chez lui pour l'éliminer rapidement et discrètement. Fort heureusement pour lui, Dodonna avait déjà plusieurs contacts dans l'Alliance Rebelle, et une opération d'exfiltration fut promptement menée pour le soustraire aux assassins impériaux. Mais il fut contraint de sombrer dans la clandestinité pour échapper aux sbires de Palpatine. Et alors que tout le monde le croyait mort comme certains de ses amis, il décida de refaire surface, et de mettre son expérience au profit de la résistance contre l'Empire, en devenant Général de l'Alliance.
Léia eu un sourire entendu :
- Bien sûr. J’y serais. »
Vu de la terrasse de l’Amiral Ackbar, le lac à l’eau turquoise, qui trônait sous d’imposantes et impressionnantes falaises blanches, semblait extrêmement paisible, comme habité par une paix inconcevable, étant donné qu’il était habité par le féroce Krakan, sanglante créature aux multiples tentacules mortels.
Ackbar était en ce moment dans sa villa, sur Mon Calamari, sa planète natale. Il dégustait une excellente tranche de viande de Reek chaude et fumante, ainsi qu’un des meilleurs brandies Corelliens qu’il n’ait jamais goûté. Il porta une nouvelle fois sa fourchette d’argent à sa bouche, et quelques secondes plus tard, une autre vague de délice l’envahit. Le parfum enivrant de la chair de l’animal à trois cornes s’alliait parfaitement avec le soupçon d’acidité de la boisson, claire et pleine de petites bulles éphémères. Il laissa son regard errait dans ce magnifique paysage naturel qui s’offrait à lui, et se perdit dans ses pensées.
Ackbar fut fait prisonnier quand l'Empire s'empara de la planète recouverte d'océans. Le Mon Calamarien fut rattaché au service direct du Grand Moff Tarkin, ce qui lui permit de se familiariser avec les tactiques de combat de l'Empire. Le Grand Moff, en effet, loin de se douter de la personnalité de son serviteur, prenait grand plaisir à lui prouver la puissance impériale, et n'estimait pas nécessaire d'être discret.
Au cours d'un déplacement, le vaisseau de Tarkin tomba dans une embuscade tendue par un groupe de chasseurs rebelles. Craignant pour sa vie, le Grand Moff ne pensa pas un instant que la mission des rebelles était de libérer Ackbar, ce qu'ils réussirent à faire sans trop de problèmes.
Une fois libéré, Ackbar se rendit sur sa planète, où il réussit à convaincre les dirigeants Mon Calamariens de rallier l'Alliance, et de mettre leur impressionnante flotte de croiseurs au service de la flotte rebelle. Les pacifiques vaisseaux de plaisance furent reconvertis et transformés en redoutables machines de guerre, formant désormais le cœur de la flotte.
Il ne regrettait nullement son geste, mais l’amertume que lui procurait la pensée de ne jamais revoir la patrie qui avait veillé sur lui depuis son enfance le rendait vulnérable. Alors qu’il y pensait justement, il préféra se lever, et de passer le temps à se balader dans l’immensité de la planète.
Des temps sombres s’annoncent…
Wedge Antilles se trouvait dans le salon de sa demeure Corellienne, quand Syal, sa sœur aînée, se présenta à la porte. Le portier droïde l’annonça, et quelques minutes plus tard, ils étaient assis sur un divan, tenant deux coupes de champagne limpide, dans des verres à la tonalité cristalline.
« Alors ? demanda Wedge, en buvant une gorgée. Qu’est-ce que tu deviens ?
- Et bien, répondit Syal, je pense que tu sais tout.
Wedge la dévisagea, en fronçant ses épais sourcils noirs.
- Tout ?
- Oui ! Je fais du théâtre sur Coruscant maintenant.
Wedge eu une moue ébahi, mais elle comprit que ce n’était que de l’ironie.
- Oh ! s’exclama t-il. C’est vrai que je devrai être fier de ma sœur qui, à vingt ans, à quitter son petit frère de sept, pour devenir un monstre de foire sur une planète corrompue !
Syal ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais rien n’en sortit. Wedge voyait déjà les larmes d’impuissance arriver à grands pas, mais il ne s’en soucia pas. Il se leva, et fit les cents pas dans la grande pièce éclairée.
- Tu n’as pas songé un instant à ce que j’allais vivre, tout seul, confiné sur cette planète, n’est-ce pas ? demanda t-il.
- Non, répondit doucement Syal, d’une voix enrouée.
- Tu n’as pensée qu’à ta carrière stupide !
- Est-ce vrai que tu t’es engagé dans l’Alliance Rebelle ? demanda t-elle soudain, dans une voix à mi-chemin entre la colère, et le désarroi.
Wedge s’arrêta aussitôt. Il pivota, et fixa sa sœur droit dans des yeux baignés de larmes transparentes.
- Comment es-tu au courant ?
- J’ai mes sources.
Wedge haussa les épaules, et se resservit un verre de brandy.
- C’est vrai. Je leur fournis des armes.
Syal se leva soudainement, une expression dégoûtée sur son visage.
- Tu es écoeurant !
- Oh ! dit Wedge en levant les mains d’un air innocent. J’ai oublié que ça allait salit la réputation de ma sœur ! Elle ne voudrait pas se faire pourchasser par l’Empire, je suppose ?
- Imagine ce que papa et maman penserait ! rugit Syal, rouge écrevisse.
Un long silence s’installa, et Wedge se laissa tomber dans un fauteuil coûteux, les bras ballant, renversant le contenu de son verre un peu partout sur le carrelage.
Dans sa jeunesse, les parents de Wedge, Jagged et Zena, contrôlaient un dépôt de remplissage à l'extérieur de Gus Treta, un spatioport dans le Système Corellien. Wedge allait à l'école quand il entendit la triste nouvelle : ses parents avaient été tués dans une explosion provoquée par des pirates se jouant des autorités locales. Wedge fut profondément marqué, et fut abandonné de tous, sauf de son amie Mirax Terrik. Il reçut beaucoup d'argent de la part des assurances et lors de la capture des pirates fautifs. Malgré ces compensations, il était maintenant seul dans cette galaxie. Wedge, avec l'argent qu'il reçut, acheta un cargo léger de type corellien tout à fait banal et essaya de débuter ses propres affaires d'expédition de façon légale. La pratique de la contrebande dans le Système Corellien étant chose courante, Wedge faisait de son mieux pour éviter de tremper dans ce milieu. Mais si Wedge était forcé de faire de la contrebande, autant le faire pour de bonnes causes. Alors il décida de fournir des armes à l'Alliance. Voyant que le jeune homme n'avait pas l'air d'un espion Impérial, l'Alliance le fit entrer dans la rébellion. S'étant renseigné sur la mécanique et en observant les ouvriers à la station de remplissage de son père, Wedge était un technicien des vaisseaux spatiaux hors pair.
- Sors d’ici.
Syal ne bougea pas.
- Sors d’ici ! gronda t-il, en jetant son verre contre le mur.
Elle sursauta, et poussa un petit cri en même temps. Puis, elle se leva doucement, et marcha d’un pas fier, vers la porte.