par Titi77 » Dim 22 Avr 2007 - 22:53 Sujet:
Salut à tous, voici ma contribution au recueil. Celà s'intitule "Les amis perdus". J'espère que ça vous plaira même si me rends compte que je m'éloignes du sujet du topic dans le texte. Enfin, à vous de juger.
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Les amis perdus
"Alderaan, ils sont sur Alderaan."
Les mots étaient tombés tel un couperet. L'aveu avait été fait et la tension retombait peu à peu dans la pièce. L'homme au visage sec et aux cheveux gris qui menait l'interrogatoire fit un large sourire - de contentement - avant de déclarer :
- " Mais que croyez-vous gagner à me mentir ? Voyons, je sais bien évidemment depuis longtemps que cette fameuse "base secrète" était en fait sur Dantooine puisque je viens de la détruire…"
L'un des prisonniers s'écria alors :
- " Non ! Pas l'Académie Jedi ! Saul, comment avez-vous pu ?
- Oh voyons, Carth. Une guerre ne se gagne pas qu'avec des batailles. Il faut parfois frapper au cœur de l'ennemi pour détruire ses centres de commandement et c'est ce que j'ai fait : j'ai attaqué l'académie pour anéantir les derniers maîtres Jedi encore capables de s'opposer efficacement à l'Armada Sith du Seigneur Malak. Cela évitera bien des pertes supplémentaires des deux côtés, ne croyez vous pas ? Bien, avant de continuer l'interrogatoire, voici …"
DRIIIIIIIIIIIIIIIIIING
Non ! Il faut toujours que ce fichu répondeur sonne au moment où ça devient intéressant !
A contrecœur, Aaren se leva et se dirigea vers son terminal Holonet. "La Rédemption du Jedi Prodigue", l'holofilm qu'il était en train de regarder datait d'un peu avant la Guerre des Clones et était introuvable aujourd'hui. "Un nanar" l'avaient qualifié certains qui, curieusement, n'appréciaient guère les Jedi; mais Aaren ne s'en lassait pas.
Directeur d'une banque régionale relativement importante sur Kuat, il devait ce poste aussi bien à ses talents innés qu'à la renommé de l'école de commerce de Corulag. Qualités qui lui avaient valu d'être remarqué à sa sortie de l'établissement par le Zabrak qui dirigeait la société. Il fut donc placé à des fonctions managériales auxquelles il n'aurait pu prétendre directement. Quelques mois plus tard, la Guerre des Clones se terminait et le directeur disparut du jour au lendemain avec sa fille suite aux premiers soulèvements anti-non-humains. Quel gâchis pensa t-il, cette famille ne méritait pas ça. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé au conseil d'administration provisoire et fut nommé directeur quatre ans plus tard. Une ascension fulgurante; et, depuis lors, l'entreprise prospérait.
Le terminal Holonet contenait un message en provenance d'Alderaan. Certainement ce sacré Larus se dit-il. Il lança la lecture du message.
Un humain aux cheveux clairsemés apparut alors et commença :
- " Salut Aaren. Cela fait longtemps qu'on ne s'était pas vus. En fait, pas depuis que je me suis installé sur Alderaan avec ma petite entreprise d'import / export de mobilier naturel. C'est vraiment une planète magnifique, en tout cas bien plus que ta Kuat chérie. Tellement belle en fait que je me demandais si tu ne pourrais pas venir y passer quelques jours. J'ai déjà proposé à Goran mais il dit que son travail ne peut attendre - sans doute un autre étudiant "révolutionnaire" qui a piraté l'Holonet pour s'amuser. Voilà, j'espère que tu pourras venir. En tout cas, donnes-moi de tes nouvelles au plus vite. A bientôt."
Aaren ferma les yeux un instant. Effectivement, la perspective de quelques jours de vacances sur Alderaan n'était pas sans attraits. Après tout, malgré les soucis actuels avec les autorités financières Kuati, ses employés pourraient bien arriver à se passer de lui. Quand à Goran, leur ami d'enfance sur Corulag, il n'était pas étonnant qu'il ait décliné l'offre : il s'est toujours consacré à son travail. Il y a 19 ans c'était un simple agent des Renseignements Républicains. Maintenant, il est devenu commandant au sein de la direction contre-espionnage de l'Ubiqtorate. D'ailleurs, pourchasser les "éléments agitateurs et séditieux" ne doit pas être drôle tous les jours quand on y pense… Enfin bref, autant prendre des vacances.
Il allait répondre à Larus quand on sonna à la porte. Il alla donc ouvrir et quelle ne fut pas sa surprise quand il découvrit qui avait sonné. Sous son uniforme, arborant un sourire gêné, le commandant Goran de l'Ubiqtorate.
- "Goran ! Entre donc mon vieux ! Que fais-tu sur Kuat ? Les Telbun se révoltent ?
- Et bien, … je suis venu te voir. De façon privée : je ne suis pas en mission.
- Toi ? Le bourreau de travail ? Prendre des vacances ? Viens t'asseoir, on va arroser ça !
- Merci, je …
Qu'est-ce que tu prendras ? J'ai du vin émeraude, divers cognacs, whiskies et bières de Corellia, du jus de Juri, les "tord-boyaux" Kuati, un peu de champagne de Contruum, du …
- Heu … je resterais dans le non-alcoolisé si tu n'y vois pas d'inconvénients.
- Pas de problèmes.
Aaren revint quelques instants plus tard avec les boissons. Il en tendit une à son ami et alla s'asseoir avec la sienne. Ce fut Goran qui attaqua la conversation :
- " Alors ? Comment vont les affaires ?
- Ca pourrait aller mieux si l'autorité financière Kuati ne s'obstinait pas à me chercher des noises sous prétexte que l'ancien directeur était un non-humain. Aucun soupçon fondé de malversation. Rien. Juste le fait que cette banque est l'un des plus importants établissements indépendant de la banque centrale de Kuat dans tout le secteur. Enfin bon, heureusement qu'il y a des choses plus heureuses dans la vie.
- Comme quoi ?
- Larus vient de me contacter. Apparemment, sa société marche bien et il m'a proposé de venir passer quelques jours chez-lui. Tu es aussi le bienvenu évidemment. Si tu trouves la force de t'absenter de ton travail."
Goran baissa les yeux un moment, l'ai gêné. Puis il prit son courage à deux mains et lança :
- " Justement, je voudrais que tu me laisses y aller seul.
- Pardon ?
- Et bien … Depuis maintenant trois mois, mon équipe est sur la piste d'une cellule "rebelle" coupable d'attentats contre des civils sur Pengalan. Nous avons pu remonter leur piste jusqu'à Alderaan.
- Quoi ?
- Oui. Je te rassure, ça ne serait qu'une planque et rien de plus. Le seul problème, c'est qu'en filant l'un d'entre eux il y a deux jours, il est entré dans un entrepôt et j'ai perdu sa trace.
- Mais quel est le rapport avec l'invitation de Larus ?
- L'entrepôt lui appartient".
Silence.
Il fallut quelques minutes à Aaren pour digérer l'information.
- "Non, mais attends ! Tu crois vraiment que Larus ferait dans la rébellion ? Et dans le massacre de civils en plus ? Je te rappelle qu'il a participé à la campagne de Saleucami et aux missions humanitaires sur ce qui restait de Caamas !
- Je sais, ça ne colle pas pour moi aussi. Il est possible que l'homme que je filais m'ait remarqué et m'a conduit là pour m'induire en erreur. Mais on ne sait jamais. Alors voilà ce que je te propose : tu dis à Larus que tu ne pourras pas venir avant deux jours. De mon côté, je débarque là-bas "à l'improviste" et je l'innocente. Si il n'y a pas de problèmes, je t'appelles pour que tu viennes plus tôt. Evidemment, aucun mot à Larus.
- Hm, je suppose que tu as le pouvoir de m'assigner à résidence si je refuse…
- Exact, et aussi celui d'arrêter l'enquête sur ton entreprise si tu acceptes."
Aaren fronça les sourcils.
- "C'est toi qui a lancé ces rumeurs ?
- Non, je le jure.
- C'est du chantage ce que tu me propose là.
- Non : un marché. Je t'aide en échange de ta coopération? Je suis désolé, mais j'ai une mission à accomplir.
- Oh, et quelle mission !" lança t-il ironiquement.
- " Aaren, ces gens ont tué des femmes et des enfants. Quelque soit la cause dont ils se proclament, ils doivent être traînés devant la justice. Et si ce n'est pas moi qui le fait, quelqu'un d'autre le fera. Et peut-être avec moins de tact. Je n'ai pas vraiment le choix. Je suis désolé.
- Moi aussi, mon ami.
Il se leva et lui décocha un coup de poing en pleine figure. Sous le choc, Goran renversa son verre qui alla s'écraser sur le sol.
- " J'acceptes ta proposition. Maintenant, sors de chez moi.
***
36 heures plus tard…
Toujours aucun message de Goran. Bien qu'il sache au fond de lui-même que Larus est innocent, Aaren ne pouvait s'empêcher d'être anxieux à l'idée de ce qui arriverait si…
Heureusement, les informations l'aidaient un peu à se calmer. Enfin, bon si on pouvait dire que l'annonce de la dissolution du Sénat Impérial pouvait calmer les esprits.
L'information était tombée sur l'Holonet peu après le départ de Goran et maintenant, les journaux Kuati diffusaient une retransmission de l'événement.
L'Empereur, debout sur la nacelle du président de séance faisait son discours sur la nécessité pour l'Empire - la galaxie de suivre une voie unique, l'inutilité des commissions sénatoriales où des points aussi futiles que la taxation des routes commerciales faisait l'objet de querelles sans fin. Et enfin, l'annonce - brutale.
Puis la réaction des sénateurs: indignés comme la sénatrice de Chandrila et le remplaçant de la sénatrice aldéraanienne disparue il y a quelques jours.
Résignés comme certaines mondes de la bordure intérieure.
Heureux comme le sénateur Kuati.
Narquois comme les observateurs du Diktat Corellien et ceux de l'autorité du Secteur Corporatif.
Il y avait du courage, de la tristesse, de la lâcheté et de l'hypocrisie, comme ce Bothan qui, par-dessus le tumulte, osa crier "Vive l'Empereur !"
Comme beaucoup de monde, Aaren n'avait jamais vraiment aimé le Sénat. Et pourtant, la perte n'en était que plus dure. Surtout que les gouverneurs régionaux - les Moffs - avaient maintenant toute autorité sur leurs territoires. Mais, en fin de compte, tout ce qu'Aaren désirait c'était que Goran le sorte de ses démêlés avec les autorités financières.
Une sonnerie l'arracha à ses pensées. On venait lui livrer un colis. En signant le reçu, il constata qu'il était envoyé depuis Alderaan. Il remercia le livreur et alla ouvrir le paquet. Il y trouva un holodisque. Intrigué, il alla le placer dans son lecteur. Après quelques instants, le visage de Larus apparut.
- " Bonjour Aaren, je suis vraiment désolé que tu n'aies pu te libérer mais, finalement, la visite inattendue de Goran rattrape un peu le coup : il sait encore faire la fête même après 19 ans de service dans le contre-espionnage."
L'image marqua une pause, regarda autour d'elle, comme pour vérifier qu'elle était bien seule et continua en baissant la voix :
- " Tu devrais normalement recevoir ce colis d'ici 24 heures. Une chance que les livraisons soient assez rapides. Alors, voilà : tu as sans doute du apprendre la dissolution du Sénat. J'espère que cela et tes "difficultés" administratives vont enfin t'ouvrir les yeux : l'Empire Galactique est un état totalitaire où l'Empereur et ses sbires font ce qu'ils veulent. Comme ils n'ont que faire de leurs citoyens, les organisations criminelles comme le Soleil Noir ont refait surface et opèrent presque au grand jour."
Nouvelle pause, Aaren avait déjà entendu ça et se demandait où Larus voulait en venir.
- " Je croyais avoir tout vu en pilotant des navettes médicales pendant la campagne de Saleucami. Et puis, mon unité a été envoyée secourir ce qui pouvait l'être sur Caamas après les … évènements. J'en ai encore des cauchemars aujourd'hui. Pendant les recherches, je suis tombé par hasard sur une bombe non explosée. Avant que les hommes du génie ne viennent l'emporter, j'ai pu constater une chose : c'était un modèle impérial avec un numéro de série impérial. C'est pour cela que j'ai démissionné et aussi pour cela qu'il y a cinq ans j'ai décidé de mener la guerre contre l'Empire à ma façon."
Aaren blêmit. Non, il n'avait pas fait ça….
- " J'ai créé un groupe clandestin destiné à …"
Oh non … et Goran est là-bas…
- " … donner connaissance aux gens de la vraie nature de l'Empire en distribuant des tracts, des journaux clandestins, … Pas de violence, aucune action armée ou directe contre l'autorité." Petit rire. " La philosophie non-violente des Aldéraaniens m'a touché et je pense qu'il aurait été plus que criminel de cacher un groupe armé sur cette planète. Pourquoi te raconter cela ? Je veux que tu te joignes à nous. Tu as vu à ta manière ce que peut faire l'Empire et tu pourrais nous permettre d'étendre le mouvement sur Kuat. Si tu acceptes, les informations nécessaires sont sur le disque. A bientôt Aaren. Oh et pas un mot à Goran cela va de soi."
L'image sourit avant de disparaître.
L'imbécile… songea Aaren, si jamais Goran découvre le pot aux roses, il ne va pas être compréhensif. Surtout que les vrais criminels ont tenté de faire porter le chapeau à Larus. Il réfléchit à tout vitesse et se dirigea vers son terminal Holonet. Il fallait qu'il prévienne Larus avant qu'il ne soit trop tard car Goran ne manquait ni de ténacité ni de compétences.
Au bout que quelques secondes qui lui parurent interminables, on répondit à son appel.
Mais pas Larus.
Goran.
- " Goran, je … je dois parler à Larus.
- Trop tard Aaren. Je l'ai surpris alors qu'il enregistrait le message qui t'était destiné et je viens de l'arrêter. Je sais que ce n'est pas lui que je recherche mais je n'ai pas le choix.
- Non ! Tu ne peux pas faire ça ! Penses à notre amitié ! Et puis ce n'est pas un tel crime que de distribuer des pamphlets sous le manteau non ?"
Goran détourna son regard.
- " Mon devoir passe avant mes amis Aaren… Quand à Larus, une loi condamnant ce type d'activité a été décrétée il y a peu de temps. Je l'aurais laissé filer si mes supérieurs n'avaient pas ordre d'arrêter tous leurs hommes dont la loyauté était douteuse.
- Non ! Tu n'es qu'un …
- Je … Je sais. Mais je peux te promettre qu'il aura droit à un procès équitable. Quant à toi, détruis le disque au plus vite avant que la police locale ne le trouve et … Que ?"
La communication fut coupée et quand Aaren essaya de rappeler, il n'obtint que le message suivant : " Les communications avec Alderaan sont momentanément interrompues; Celchu Holonet Services vous prie de l'excuser pour ce désagrément."
Non … Larus arrêté, Goran transformé en un monstre par ses années de service. L'univers d'Aaren s'écroulait autour de lui… Et puis ses yeux rougis rencontrèrent le disque contenant le message de Larus. Il sut alors ce qu'il avait à faire…
***
Une semaine plus tard…
La rupture des communications avec Alderaan continuait et des rumeurs circulaient : la planète aurait été détruite sur ordre de l'Empereur car elle était le symbole de l'opposition au pouvoir en place.
Aaren ne connaissait pas les raisons de Palpatine mais il savait : il avait affrété un vaisseau il y a six jours et s'était rendu dans le système d'Alderaan. A la place de la sphère bleutée qu'il aurait voulu trouver, il n'y avait qu'un champ de débris.
Il avait alors compris que ses amis étaient restés là-bas et qu'ils ne reviendraient plus. Deux noms de plus à ajouter à ceux de tous les habitants de la planète. Il avait alors pris des photos, fait des mesures…
A son retour, il les avait inclues dans le journal clandestin qu'il avait créé et distribuait seul par l'intermédiaire de l'Holonet. L'arrestation de Larus l'avait décidé. De plus, le disque contenait un certain nombre de textes qui l'avaient aidé dans sa rédaction.
Il mit le point final à son article en exhortant les lecteurs à ne pas répondre à la violence par la violence mais par la Justice. Un concept finalement bien abstrait puisque Goran la recherchait aussi… Il savait aussi que ce serait son dernier article : les autorités financières Kuati avaient lancé une procédure judiciaire pour contre lui fraude fiscale. Il avait alors décidé de faire en sorte que le contre-espionnage impérial soit informé de ses activités souterraines. Au moins, il ne partirait pas comme un simple criminel. Il ne voulait pas aller en prison et ne voulait pas non plus vivre sans cette banque qui était devenue sa vie.
Ni sans ses amis.
Quelques soient leurs défauts ou leurs idées, ils restaient ses amis et il sut qu'il les rejoindrait bientôt. Il voulait aussi rendre hommage à Goran qui avait certainement cru à sa propre cause jusqu'au bout et avait été trahi par le pouvoir qu'il défendait.
Heureusement, Aaren avait pu s'assurer que ses employés ne payeraient pas les pots cassés.
Il expédia le journal et, calmement, éteignit son ordinateur. Puis, il alla à la fenêtre. Dehors, il pleuvait à torrents. Quelques minutes plus tard, il sut qu'il avait gagné quand un landspeeder militaire déversa une section de Stormtroopers qui entrepris, sans plus attendre, d'enfoncer sa porte.
Souriant, il retourna à son bureau, s'assit et ouvrit un tiroir. En contemplant le blaster qui s'y trouvait, il eu la satisfaction de savoir qu'ils ne l'auraient pas vivant et qu'ils ne pourraient pas "maquiller" en un procès - truqué- les aveux qu'ils auraient obtenu de lui sous la torture. La porte céda et les soldats se déversèrent dans la maison. Il empoigna le blaster ...
"And gradually their bittersweet laughter floated from the wooden table [...], up, ever up into stars too numerous to count [...], vectoring out across space and time, as if destined to be heard in galaxies far, far away..."
The Unifying Force