Et voilà, fin de la saison 2 pour moi !
The Mandalorian – Chapitre 16 – Le SauvetageL’heure est venue de libérer Grogu des mains du redoutable Moff Gideon ! Et pour mener à bien la plus dangereuse des missions qu’il ait jamais réalisées, le Mandalorien va une nouvelle fois pouvoir compter sur l’aide de Cara Dune, Boba Fett et Fennec Shand mais aussi de Bo-Katan Kryze, qui a toutes les raisons du monde d’en vouloir à l’Impérial. Car ce dernier est toujours en possession du Sabre Noir, l’arme légendaire donnant à son détenteur le pouvoir symbolique de gouverner le peuple Mandalorien. Mais le Moff est protégé par une garnison entière de darktroopers, de redoutables droïdes quasi-indestructibles…
Et… c’est la fin pour cette deuxième salve d’épisode de
The Mandalorian ! Et quelle fin, mes amis, quelle fin !
Déjà, rendons hommage aux scénaristes : Mando aura passé du temps dans des cantinas, à obtenir un renseignement ou échanger un service contre un autre et, si l’on n’y échappe pas une fois de plus ici – avec la traditionnelle bagarre de rencontre avant l’inévitable alliance – c’est pour mieux enchaîner les scènes d’anthologie. Il y en a tellement ! Le fanatisme d’un simple pilote de navette ! Le lancement des TIE ! Le crash de la navette à bord du croiseur léger ! Et tout cela se produit pendant, quoi, les dix premières minutes de l’épisode ?
Mais tout démarre véritablement une fois que l’assaut à bord du croiseur léger débute. Pendant qu’une équipe 100 % féminine et 100 % mortelle progresse, abattant tous les stormtroopers qu’elle croise – y compris ceux qui se rendent et lèvent clairement les bras ce qui, je l’avoue me chagrine un peu – Mando, lui, progresse dans l’autre sens, à la recherche de Grogu, sur les bons conseils du Docteur Pershing, dont on se demande bien pourquoi il s’est révélé aussi conciliant quelques minutes plus tôt sans même que l’on ne le menace trop ! D’ailleurs, le bon Docteur l’a prévenu : il faut qu’il fasse vite s’il veut prendre de vitesse la mise en service des darktroopers, qui ont besoin de quelques minutes pour chauffer eu égard à l’immense quantité d’énergie qu’ils consomment… et fatalement, lorsque vous verrez Mando donner l’impression de prendre son temps dans sa progression, vous aurez envie, comme moi, de lui hurler : « mais bouge-toi ! Il t’a dit qu’il fallait faire vite ! »… et fatalement, ils vont devenir pleinement actifs pile au moment où il passe devant !
Ce qui donne un combat d’une rare longueur et violence. Mando réussit à isoler les autres darktroopers et même à les expédier via un sas dans l’espace (et là, on se doute de comment tout cela va tourner dans quelques minutes…) et fait face à un seul de ses adversaires, mais il est redoutable, inarrêtable, implacable, on dirait un Terminator avec ses yeux rouges ! Et une fois ce premier morceau de gloire passé, alors que notre quatuor féminin prend le contrôle de la passerelle arrive un deuxième passage dense et épique : la confrontation entre Mando et Gideon, qui menace de son arme Grogu ! Et vient alors une belle tirade Giancarlo Esposito, méchant absolument parfait digne d’un Star Wars, au discours à base de rétablir l’ordre, de promesse, d’échange de ceci ou de cela, un antagoniste suave, mauvais, mesquin, fourbe, retors, la liste est longue. Et comme Mando, on se dit que, non, ce n’est pas possible, Gideon n’est pas honnête…
Évidemment qu’il ne l’est pas ! S’ensuit alors un deuxième combat où le Sabre Noir de l’un s’oppose à la lance en beskar de l’autre, avec la lance qui chauffe lorsque Gideon porte ses coups, des coups francs, massifs, des coups de bourrin : Gideon n’est pas un épéiste chevronné, ce n’est pas un duelliste, il ne cherche pas à être élégant, il frappe pour tuer. Et ça dure. Et ça se repousse. Sans que jamais il n’y ait une longueur, sans que jamais on ne se dise que l’un ou l’autre est en dedans, jusqu’à ce que Mando remporte la mise, sauve Grogu et se retrouve digne propriétaire du Sabre Noir. Et Gideon demeure Gideon : dès lors, sa survie l’autorise à faire des commentaires cyniques, à se réjouir d’une situation qui confinerait à l’absurde : Bo-Katan ne peut accepter le Sabre Noir que Mando lui cède volontiers, elle doit le battre pour en être digne ! Problème, non ? Pas pour Gideon !
(En fait, je n’ai pas souvenir que cela posait autant de problèmes dans
Rebels lorsque, dans mon souvenir, Sabine remettait cette même arme à cette même Bo-Katan. A moins que ma mémoire ne me joue des tours?

)
D’autant plus que le camarade Gideon a encore une carte à jouer : ses darktroopers. Ils avaient tous été balancés dans le vide par Mando ? Ils sont désormais de retour, et vont former une masse indestructible. Ils se positionnent, progressent dans le croiseur, et une bonne dizaine prend d’assaut la passerelle, verrouillée depuis l’intérieur, mais qu’à cela ne tienne : ils vont, petit à petit, défoncer le sas. Et nous sommes plongés avec l’inquiétude grandissante, l’effroi, qui grandit à mesure que nos héros voient l’inéluctabilité de leur sort les gagner. Ils sont prêts à un ultime baroud d’honneur, et Gideon, lui, est triomphant à leurs pieds, il sait que l’Enfant et lui vivront…
… à moins qu’un nouvel espoir ne s’offre à eux ?
Alors oui : la séquence qui suit est un
deus ex machina, littéralement : un dieu surgit du ciel et sauve la situation, les protagonistes n’étant plus que des spectateurs, à l’image de nous, devant notre écran. Luke Skywalker a entendu l’appel émis par Grogu sur Tython et vient à sa rescousse. Luke. Skywalker ! Incarné par Mark Hamill ! Dans une scène qui n’est évidemment pas sans évoquer
Rogue One, Luke se permettant même de refaire des mouvements dignes de son père ! C’est une scène d’ores et déjà mythique, qui restera comme l’un des hauts faits d’armes du personnage dans l’ensemble de la licence. Mais bon sang, Luke Skywalker !
Alors oui, Luke passe une bonne partie de son temps d’apparition à l’écran via, justement, des écrans de surveillance et protégé par sa capuche, pour une bonne et hélas évidente raison : si le
deepfake permet de reconstruire le visage plus jeune de Mark Hamill, cette technologie a évidemment ses limites… et elles se voient dès le premier gros plan. Le visage « transpire » les effets spéciaux, et sans doute que l’équipe aux commandes de la série a du s’en rendre compte, car le personnage s’exprime finalement assez peu et fait l’objet de peu de gros plans, justement. On appréciera la présence de R2-D2, néanmoins, dont la première interaction avec Grogu est déjà géniale, en plus de rappeler celles de ce même R2 avec Yoda dans
L’Empire contre-attaque.
Vient alors un moment finalement déchirant, celui des adieux (provisoires, n’en doutons pas) entre Grogu et Mando. Et l’évolution de Mando se termine ici, lorsque le personnage retire son casque sans se soucier que toutes les autres personnes présentes dans la pièce voient son visage ou non. Non, il le fait pour Grogu, aboutissement d’un cheminement intérieur qui pourrait, à terme, le pousser à oublier un peu son code et à nous montrer davantage sa moustache ?
En revanche, on pourra s’étonner de la rapidité à laquelle tout ce petit monde accepte de confier Grogu à Luke… alors oui, il vient de faire une belle démonstration de ses capacités et oui, nous, spectateurs, savons qui est Luke Skywalker… mais je suis étonné que pas un des personnages ne se pose la question et/ou ne le reconnaisse ! Gideon, typiquement, doit savoir qui est Luke, mais les autres n’ont-ils jamais entendu parler de lui ? Qu’ils ne le connaissent pas, c’est une chose, évidemment, mais là, c’est un peu rapide. Maigre écueil, je vous l’accorde.
Mon épisode préféré de la série jusqu’à maintenant ? Oui, sans trop de doutes à ce sujet !
Note : 100 %
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette seconde saison aura été d’une bien meilleure tenue que la précédente ! En fait,
The Mandalorian, pour moi, c’est vraiment l’application parfaite du « non mais tu verras, en saison 2, ça démarre vraiment ! »
D’ailleurs, dans mon souvenir, seuls 2 ou 3 épisodes tiraient leur épingle du jeu en saison 1… ici, c’est l’inverse, seuls 2 ou 3 épisodes sont un cran en-dessous !
