La méfiance pour credo (War of the Bounty Hunters – Jabba le Hutt #01), de Justina Ireland, Luca Pizzari, Ibraim Roberson
Ce numéro spécial (one-shot) consacré à Jabba le Hutt est le premier d’une série de quatre destinés à nous présenter quelques événements ou personnages secondaires, dans l’ombre de la mini-série principale. Difficile en revanche de savoir si ces numéros spéciaux ont été prévus de longue date et planifiés à l’avance dans la trame du crossover ou bien s’il s’agit d’ajouts de dernière minute, les précommandes ayant pu donner une indication sur la pertinence d’une telle publication (ça me rappelle les numéros spéciaux consacrés aux vilains du corps de Sinestro chez DC Comics, il y a de cela, ouf… 15 ans ?)
On commence logiquement avec Jabba le Hutt, le plus connu des gangsters de la galaxie Star Wars !
Sauf qu’en fait, le numéro n’est pas tant que cela sur Jabba le Hutt. Il est présent, il est à l’origine des événements, mais il faut être honnête : le numéro est centré sur Deva Lompop, nouvelle venue dans la galaxie Star Wars. Bon évidemment, il est plus vendeur d’avoir « Jabba le Hutt » sur la couverture que « Deva Lompop », mais bon, ça fait un peu grimacer à la lecture.
Heureusement, le scénario de Justina Ireland est plutôt bien conçu. On n’échappe certes pas à la narration sur deux époques, mais comme le numéro fait 30 pages, cela donne deux histoires suffisamment denses, l’une qui présente le personnage et ses liens avec Jabba le Hutt et Boba Fett, et l’autre qui se déroule parallèlement aux événements de
War of the Bounty Hunters – Alpha. Je ne suis pas certain que tout s’emboîte parfaitement dans la chronologie du crossover (notamment la scène avec Doc Ragon, je n’imaginais pas le personnage faire cela pendant que Boba se trouvait dans l’arène), certains choix sont curieux (Deva qui reçoit l’ordre de ne pas s’en prendre à Fett alors que, dans la même discussion, trente secondes plus tard, Jabba ordonne de mettre sa tête à prix, et là, elle n’en profite pas…) mais l’implication dans l’affaire de l’Aube Écarlate est intrigante.
Et si Deva Lompop vous a plus, vous n’aurez pas longtemps à attendre : on la retrouvera dans un autre one-shot du crossover et dans un roman, de la même autrice, mais dans une époque très différente…
Aux dessins, il est fort dommage qu’une nouvelle fois, un récit sur deux époques soit l’occasion de nous placer deux dessinateurs différents, qui plus est des dessinateurs qui ont des styles certes agréables à regarder mais qui n’ont pas grand-chose à voir l’un avec l’autre ! Le trait de Luca Pizzari a d’ailleurs de faux airs de Brian Ching (allez consulter votre EPIC COLLECTION
Chevaliers de l’Ancienne République pour voir!), celui de Roberson est nettement plus passe-partout (et on ne peut pas dire que son Fett soit le plus réussi qu’il m’ait été donné de voir). Le design de Deva est cependant très bon !
Un premier one-shot satisfaisant donc, même s’il est loin d’être parfait. Il a cependant le mérite d’introduire une redoutable nouvelle chasseuse de primes !
Note : 80 %
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Zuckuss doit mourir ! (War of the Bounty Hunters – 4-LOM & Zuckuss #01), de Daniel José Older et Kei Zama
Deuxième one-shot dérivé de la saga, ce numéro spécial consacré au duo Zuckuss et 4-LOM se déroule après les événements de
War of the Bounty Hunters et le retour de Zuckuss dans
Bounty Hunters #15. Vous vous demandez comment faire un récit sur le duo alors même que 4-LOM a été détruit par Boba Fett sur Nar Shaddaa, le Mandalorien ayant même abandonné sa tête sur Tatooine ?
Daniel José Older reprend un découpage similaire à celui du premier one-shot sur Jabba le Hutt : une partie dans le présent, et une partie flash-back narrant la rencontre entre les deux chasseurs de prime. La bonne idée, c’est de faire en sorte que les deux parties soient liées, l’antagoniste étant le même dans les deux cas… mais pas tout à fait. Mais un peu quand même. Bref, je reste volontairement flou, mais c’est plutôt bien fait, avec un Zuckuss pathétique, brisé, à la limite de la dépression. En revanche, côté 4-LOM, c’est relativement décevant sur le plan du développement, le numéro ne nous permettra pas d’apprendre grand-chose de plus le concernant.
En revanche, je m’interroge sur le ton qu’a voulu donner le scénariste à ce récit. A plusieurs reprises, on sent que le numéro est très sérieux, Zuckuss y est véritablement dépressif, ses retrouvailles qui n’en sont pas vraiment avec 4-LOM sont réussies, l’antagoniste est plutôt redoutable… mais c’est considérablement amoindri par des personnages secondaires certes amusants mais un peu trop présents et qui donnent l’impression que, parce que le personnage principal est triste, tout le reste doit amuser. Entre les deux, le cœur de Daniel José Older semble avoir balancé. En résulte une ambiance un peu mitigée, donnant l’impression que le ton de ce one-shot ne sait pas vers quoi pencher (si j’étais mauvaise langue, je dirai qu’on se croirait dans un film Marvel, tiens!
).
Aux dessins, c’est Kei Zama qui signe l’ensemble du récit, Marvel ayant ce coup-ci fait le choix de ne pas diviser le numéro en deux dessinateurs, une idée bienvenue étant donnée que les flash-backs et le récit principal sont liés ! Au-delà de cette satisfacation, les dessins de Kei Zama sont très réussis, le dessinateur livrant un découpage dynamique (comme les bulles de narration lors des flash-backs), et certaines pleines pages sont très réussies ! Les designs des personnages, quasiment tous inédits (après tout, Zuckuss et 4-LOM sont apparus, quoi, maximum dix secondes dans
L’Empire contre-attaque ?), sont bien fichus, et l’ensemble est soutenu par une belle colorisation. De quoi espérer revoir le dessinateur très bientôt sur un titre régulier ?
Sans être indispensable, ce numéro spécial consacré à Zuckuss et 4-LOM est une réussite. Si le ton oscille entre deux ambiances, les dessins réhaussent le niveau et l’ensemble permet une jolie caractérisation de Zuckuss. Laissez-vous tenter !
Note : 80 %