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La Fédération Impériale [T2]

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 15 Avr 2025 - 23:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chose promise, chose due : la suite !



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Chapitre 67

Leia sursauta en entendant les détonations, mais sa surprise n’était rien face à celle de Sedriss lorsqu’il fut touché au torse. Ses yeux s’écarquillèrent sous le choc et il partit en arrière, rejeté à cinq mètres de Celric qui restait au sol, inerte.
Elle se tourna aussitôt vers Poldrei qui avait examiné le combat avec autant d’intensité qu’elle. Quelques instants plus tôt, elle l’avait entendu murmurer.
— Maintenant, avait-il dit.
Elle avait songé qu’il s’agissait d’un commentaire, mais, à présent… ?
Comme pour confirmer ce qu’elle avait deviné, le Consul s’avança en direction des combattants hors course, sans un mot pour elle. Elle le suivit, comme leurs gardes du corps et les deux holodocumentaristes qui les accompagnaient depuis leur départ du camp de base.
En se rapprochant, Leia aperçut les troupes de Sedriss, de l’autre côté du bouclier. Elles semblaient figées, incapables d’intervenir, comme des droïdes privés de leur ordinateur central. Elle aurait aimé percevoir leurs intentions, mais elle se trouvait dans le périmètre d’action des ysalamiris et se trouvait privée de ses capacités habituelles.
Poldrei marchait d’un pas vif. Leia s’attendait à le voir d’abord se rapprocher de Celric Tavill, mais il s’en tint à bonne distance, allant jusqu’à le contourner pour se rapprocher de Sedriss.
Ce faisant, Leia put voir que son visage s’était durci. Et cela lui rappela avec force que malgré leurs échanges cordiaux, en dépit de sa courtoisie, de son respect pour les Jedi et de sa haine envers Palpatine, Poldrei restait avant tout un Impérial. C’était l’homme qui avait fait assassiner ses rivaux pour fonder la Fédération Impériale, et ce moment le rappelait mieux que tout autre. Pour la première fois, Leia vit sur le visage du Consul cette dureté implacable, ce zeste de cruauté même, que lui avait dépeint Siveline.
Derrière lui, l’air sembla se troubler un instant ; puis deux soldats impériaux en armure noire intégrale surgirent du néant. Des champs de dissimulation, comprit la Conseillère. Ils pouvaient être générés par les importants sacs à dos qu’ils portaient… Mais non, comprit-elle en les observant. Ils portaient avec eux des ysalamiris. De parfaits tueurs de Jedi, réalisa-t-elle avec un soupçon de crainte. Ils prirent position de part et d’autre du Polcaphréen, qui vint surplomber Sedriss.
Il s’arrêta au-dessus de l’Exécuteur. Le bras droit de Palpatine n’avait plus l’air que d’un jeune homme apeuré, à présent ; une bile mousseuse lui coulait du coin des lèvres tandis qu’il agonisait au sol. Il haletait sous l’effet de la douleur.
— Vous… vous… tenta-t-il de dire. Ce n’est pas… Comment…
Poldrei lui jeta un regard méprisant.
— Vous avez cru que la Force vous protégerait ? Que Palpatine vous viendrait en aide ?
Il s’accroupit et baissa la voix, Leia n’en entendit qu’un murmure :
— Le sentez-vous, à présent ? Pensez-vous qu’il pourra vous aider si votre mort survient en l’absence de la Force ?
Le regard de Sedriss avait perdu toute sa hargne pour laisser place à la peur, voire la panique. Il se mit à haleter encore plus fort.
Alors, Poldrei se releva calmement et porta sa main droite à son holster. Il en décrocha son blaster de poing aux reflets chromés, vérifia qu’il était activé et en ajusta la visée.
Et il tira en plein dans la tête de l’Exécuteur.
— Pour l’ambassadeur Stefside, lança-t-il avant de lancer deux autres salves. Pour le Diktat Gallamby et les autres Corelliens que vous avez tués… Et pour tous les hommes qui sont tombés en reprenant cette planète.
Le Jedi Obscur ne répondit pas. Toute vie l’avait déjà quitté.
Sous le choc, Leia se sentit incapable de réagir. Elle resta spectatrice, tandis que le Consul se tournait de façon à parler tant à ses hommes qu’à ceux qui défendaient encore le centre de Coronet.
— Ce n’était qu’un homme ! lança-t-il en haussant le ton pour être entendu de tous. Un homme mortel, comme tous. Ses pouvoirs ne lui auront pas permis d’échapper aux conséquences de ses crimes. Il n’en commettra plus aucun. Mais il n’était qu’un pion entre les mains du premier coupable, de l’être qui a déchaîné toutes ces guerres à travers la galaxie : Palpatine !
Il raccrocha son blaster et porta sa main au cœur.
— J’en fais le serment, ici, devant vous : Palpatine paiera pour les crimes dont il s’est rendu coupable. Comme son acolyte, il mourra – et pour de bon, cette fois. Nous trouverons le moyen, et nous le vaincrons.
Il se tourna alors vers les troupes de Sedriss, encore protégées par leur bouclier.
— Nous ne ferons preuve d’aucune pitié envers ses complices. Ils seront traqués, jugés, anéantis s’il le faut. Pour vous, soldats, qui combattez encore son nom, deux choix sont possibles : la reddition ou la mort. Plusieurs de vos officiers ont déjà compris quelle était la bonne solution et se sont joints à nous cette nuit. À présent, c’est à vous de voir. Choisissez… et vite.
Puis il se détourna. D’un signe de la main, il désigna Celric ; deux soldats sortirent des rangs pour prendre en charge le jeune Protecteur et l’emporter. Poldrei repartit en direction de la plateforme de combat Aratech, sans adresser un regard à Leia.
Celle-ci jeta un dernier coup d’œil aux troupes de Sedriss. Elles étaient toujours figées, incapables d’agir. Pendant qu’elle tentait de les compter, elle vit que la paroi énergétique bleutée qui les protégeait s’estompait. En quelques secondes, elle disparut.
Un premier stormtrooper jeta son arme au sol. Un autre l’imita.
Elle se détourna, comprenant que la bataille de Coronet était désormais terminée.
 
*  *

*

 
Celric avait été emmené au centre de commandement avancé et pris en charge par les médics fédéraux dès la fin du combat. Ils lui avaient appliqué des patchs au bacta sur ses plaies, assurant qu’il ne garderait aucune séquelle de l’affrontement, tout au plus une fine cicatrice. Il était néanmoins maintenu inconscient pour ne pas souffrir
Leia l’observait avec inquiétude. Celric n’avait que quelques années de moins qu’elle, mais il semblait si jeune, si vulnérable, en cet instant, qu’elle ne put s’empêcher de penser à ses propres enfants.
Jacen… Jaina… Vous me manquez tellement, tous les deux. Je sais que vous êtes sur Kashyyyk pour votre sécurité, mais c’est tellement difficile, sans vous…
Un sifflement d’air accompagna l’ouverture de la porte. Carth Poldrei se tenait dans l’embrasure.
— Ah. Vous êtes là, lança-t-il.
Sa voix n’avait plus la dureté manifestée un peu plus tôt et semblait plutôt hésitante. Il semblait un peu gêné, mais Leia fit mine de ne pas y prêter attention.
Il s’approcha du blessé.
— Comment va-t-il ? demanda le Consul à voix basse.
— Les médics assurent qu’il s’en remettra, répondit Leia.
Elle vit le soulagement apparaître sur le visage du Polcaphréen.
— Bien. Il est vivant, c’est le principal… Lui et bien d’autres. Nous avons pris possession des dernières positions ennemies et capturé leur Diktat fantoche. Il n’y a eu que quelques fanatiques pour résister. C’est une belle victoire, avec davantage de survivants que ce que nous aurions pu craindre…
— Mais pas Sedriss, fit remarquer la jeune femme.
Poldrei se renfrogna un peu.
— En effet.
Il laissa quelques secondes de silence, puis reprit :
— Le sort de Sedriss était scellé depuis le début de cette affaire.
Comme elle ne répondait pas, il poursuivit :
— Savez-vous que les Mandaloriens ont autrefois tenté de capturer des Jedi ? Certains récits disent qu’ils voulaient les faire combattre dans des arènes, d’autres qu’ils prévoyaient de les torturer, d’autres encore qu’ils souhaitaient pratiquer des expériences sur eux pour comprendre l’origine de leurs pouvoirs… Ils ont conçu des vaisseaux spéciaux pour les transporter, élaboré des entraves en métal résistant à leurs sabres… Mais ils ont quand même fini par perdre. On ne peut pas capturer durablement un Jedi puissant. La Force leur offre toujours une opportunité pour s’échapper. L’Ordre 66, dans l’absolu, prévoyait une capture des Jedi, mais comment s’est-il traduit ? Par des exécutions en masse. Seuls les moins puissants ont été capturés. Sedriss ne pouvait pas être maîtrisé.
— Vous avez les ysalamiris.
— C’est vrai, admit Poldrei, et ils nous ont été bien utiles. Les recherches de Thrawn sur le sujet ont été un atout presque aussi important que ses dons pour la stratégie. Mais ils ne sont pas des garanties éternelles. Et, de toute façon…
Il soupira.
— Il fallait faire un exemple. Montrer que la Fédération Impériale – et le Pacte avec elle – ne transige pas. Ce n’était pas honorable, j’en conviens. Mais Sedriss n’avait rien d’un homme d’honneur. Il a assassiné mon ambassadeur. Je doute que Jan Stefside ait eu la moindre chance de se défendre face à un sabre laser… Alors je ne regrette pas de m’être parjuré.
— Les petites trahisons en amènent de plus grandes, remarqua Leia.
— Je le sais, répondit le Consul. C’est toujours une pente glissante. Mais je pense avoir trouvé la mesure. Si un Jedi avait agi ainsi, je me serais inquiété. Mais la Force ne me parle pas, et je n’ai aucune emprise sur elle. Le Côté Obscur – mon Côté Obscur – ne m’inquiète pas. Cela fait longtemps que je le côtoie, et je sais le tenir en respect. Ma conscience, toutefois…
Il s’approcha du blessé, contemplant les bandages imbibés de bacta.
— Eh bien, je sais que si j’avais laissé Celric mourir, alors que j’étais en mesure de l’empêcher, je n’aurais pas été en paix.
Il regarda encore quelques instants le jeune homme, puis sortit sans un mot de plus.
Leia se rapprocha alors à son tour de Celric, en se demandant ce qui liait le Consul à ce jeune homme. Elle se promit de demander à Siveline si elle en savait davantage – bien qu’à la réflexion, Athalée soit sûrement la plus à même de répondre.
Elle ne pouvait se cacher qu’elle comprenait la réaction de Poldrei… Même si cela la dérangeait. Tuer un ennemi désarmé n’était pas dans ses principes. Elle se targuait de savoir où était la limite entre le bien et le mal ; mais était-ce si clair, finalement ? Poldrei avait raison : rien n’aurait pu justifier de laisser Sedriss tuer Celric sans réagir. L’Exécuteur lui-même avait promis un duel non létal. Il s’était parjuré le premier en tentant d’achever le Protecteur à terre. L’abattre était justifié.
Mais il n’était pas mort sur le coup, et c’était bien tout le problème ! Il avait été touché gravement, des blessures fatales sans soins, sans doute, mais ce que Poldrei avait fait… Cette mise en scène, autour de l’exécution… C’était là qu’il avait dépassé les limites de l’acceptable. La vengeance, dans cet acte, était un point dérangeant, mais il y avait aussi le message qu’il avait voulu faire passer. Une intimidation. Jouer sur la peur… N’était-ce pas le principe de la Doctrine Tarkin, ce comportement impérial qu’il prétendait réprouver ?
 — Dites, je cherche l’infirmière, fit alors une voix familière derrière elle. J’ai quelques égratignures qu’il faudrait soigner. Vous pourriez p’t’être vous en charger, nan ?
Elle se retourna, un sourire naissant sur son visage.
— Je te croyais toujours en orbite, dit-elle avant d’embrasser tendrement son mari sur les lèvres.
Quand ils se séparèrent, Han avait retrouvé sa moue un peu mutine et taquine, celle-là même qui l’avait faite craquer des années plus tôt.
— J’ai un second efficace qui ne demande qu’à commander, répondit-il. Et Bel Iblis a convoqué tous les officiers corelliens au sol. Mais je ne pouvais pas aller le rejoindre sans te serrer d’abord dans mes bras !
Et il joignit aussitôt le geste à la parole. Sa présence réconforta Leia. Han était comme un ancrage rassurant dans sa vie, une sécurité symbolique qu’elle n’avait pas connue dans sa vie depuis la destruction de sa planète natale.
Même sans pouvoirs de Jedi, il devait avoir quelques dons en empathie car il devina très vite que quelque chose n’allait pas.
— Chérie ? Tout va bien ?
— Ces derniers jours ont été très éprouvants, avoua-t-elle. Mais tu sais ce que c’est… Tu as vécu les mêmes.
— Mouais. Si tu veux savoir, depuis que tu es au sol, c’est très calme, là-haut. J’étais à deux doigts d’organiser un tournoi de sabacc au mess quand on m’a appelé ici.
— Sérieusement, Han ?
— Eh ! Ça a très bien marché contre Zsinj, les équipes étaient bien plus affûtées après ça…
— Tu es sûr que je veux entendre ce genre de choses ?
— Désolé, Princesse, répondit-il avec un air faussement peiné. J’oublie toujours que tu refuses d’admettre que tu as épousé un vaurien.
Le soupir ostensible que poussa Leia se transforma en un rire partagé.
 
*  *

*

 
Dans le genre « vaurien », Han faisait sans doute partie des gentils. Hélas, on ne pouvait pas en dire autant de son cousin Thrackan.
Le Diktat déchu portait des cheveux bruns grisonnants et fins, coiffés en une raie au milieu retombant jusqu’au niveau de ses tempes. Il portait également une fine barbe de la même couleur. Ces détails mis à part, c’était le sosie parfait de Han, jusqu’à la stature, même s’il semblait un peu rétréci par les deux colosses des forces de sécurité de la Nouvelle République qui l’encadraient fermement tandis qu’ils quittaient le quartier général.
— J’imagine que nous sommes de la même famille, à présent ? lança-t-il à Leia lorsqu’on l’amena à sa hauteur.
Bon sang, ils ont aussi la même voix. Elle se préparait à une réponse mesurée quand Han, un peu en retrait, s’avança et la devança.
— Je préférerais adopter comme cousin un mynock décérébré que de t’admettre comme un de mes proches !
— Ah, Han, quel sens de la mesure !
— Inutile de fanfaronner, Sal-Solo, intervint Leia. Vous avez trahi votre planète pour servir l’Empire de Palpatine. Vos liens du sang avec Han ne vous serviront à rien.
Le visage de Thrackan se durcit à ces mots.
— Vous croyez que je suis le traître ? Contrairement à Han, je suis resté fidèle à Corellia. J’ai tout mis en œuvre pour protéger ce monde, en le plaçant avant tout le reste. Mais vous ne pouvez pas comprendre, Princesse. Vous avez été incapable de faire de même pour Aldérande, n’est-ce pas ?
À ces mots, les deux gardes raffermirent leur emprise sur Sal-Solo, de façon à pouvoir l’emporter dès que Leia en donnerait l’ordre ; mais l’arrogance et la méchanceté de l’usurpateur déchu l’avaient laissée dans l’incapacité de répondre pour une poignée de secondes. Han, lui, réagit aussitôt. Il fit un pas en avant et précipita dans le nez de Thrackan un poing ferme qui provoqua un grand bruit de craquement au contact. Le prisonnier partit en arrière et serait sans doute tombé sans ses geôliers.
Han se massa la main, sans doute endolorie par le choc.
— J’espère que je t’ai cassé le nez, lança-t-il d’un ton acerbe. Avec un peu de chance, on arrêtera de me dire que tu me ressembles. Emmenez-le ! ajouta-t-il à destination des gardes.
Voyant qu’ils hésitaient en regardant Leia, il en remit une couche :
— Eh, je suis amiral, donc vous obéissez et fissa !
Tandis que les deux hommes et leur prisonnier s’éloignaient en direction des pistes d’envol, Han prit sa femme dans une étreinte réconfortante.
— Je suis désolé, chérie, lui murmura-t-il à l’oreille. Mais Thrackan a toujours été comme ça… Il aime se donner le beau rôle, et tant pis si ça le fait mentir comme un Hutt au régime. Je suis sûr qu’il se fiche de Corellia. Tout ce qui l’a toujours intéressé, c’est sa méprisable petite personne…
— Je sais, Han, lui répondit-elle sans pouvoir s’empêcher de sourire.
— Tu n’as pas à te sentir coupable…
— Je ne me sens plus coupable, affirma-t-elle.
C’était faux, bien sûr ; au fond d’elle, une petite voix lui chuchotait toujours que c’était son engagement envers la Rébellion qui avait abouti à la destruction de sa planète d’origine. Mais cette part d’elle-même restait la plupart du temps enfouie derrière celle, plus rationnelle, qui comprenait que Tarkin avait prévu, quoi qu’il arrive, de faire un exemple.
— Désolée. La fatigue, affirma-t-elle laconiquement.
— Ouais, bien sûr…
Elle lui jeta un regard : il avait ce petit sourire montrant qu’il n’était pas dupe, mais qui indiquait aussi qu’il n’allait pas revenir à la charge en public. Et il attendit en effet une bonne heure, lorsqu’ils se trouvèrent enfin isolés dans la chambre de fortune qu’avait occupée Leia la nuit précédente, pour revenir à la charge.
— Tu ne veux vraiment pas me dire ce qui te perturbe ?
Bien que pressée de se rafraîchir un peu avant les engagements qui l’attendaient encore ce soir-là, elle arrêta aussitôt de masser son visage avec la solution tonifiante qu’elle venait d’y déposer. Elle réfléchissait à une réponse pertinente quand Han ajouta :
— C’est en rapport avec Sedriss et Poldrei, n’est-ce pas ?
Encore son fichu instinct corellien… C’est à se demander parfois si ce n’est pas lui, le Jedi, de nous deux.
— En partie, éluda-t-elle en reprenant l’application soigneuse de la lotion. Comment as-tu deviné ?
— Eh, c’est moi !
Face au regard blasé qu’elle lui lança après cette saillie – déjà entendue de la bouche de Han au moins un millier de fois –, il reprit :
— Tu sais, la flotte ne parle que de ça. La scène n’avait rien de banale, à ce qu’il paraît. Et je te connais, je sais comment tu réagis. C’est pour ça que je suis venu tout de suite.
— Je croyais qu’on t’avait donné des ordres, releva-t-elle. Les instructions du général Bel Iblis…
— J’étais en plein atterrissage quand j’ai eu le message, admit-il un peu gêné.
Elle soupira. Il est incorrigible…
Mais n’était-ce pas pour cela qu’elle l’aimait ? Et, comme pour le lui rappeler, il s’approcha pour venir lui masser les épaules, fixant son regard dans le miroir d’appoint qu’elle avait installé sur le mur face à elle.
— Je te connais autant que tu me connais, rappela-t-il alors. Je me doutais que tu réagirais ainsi.
— Parce que je suis faible ? demanda Leia d’une voix douloureuse.
— Tu es la femme la plus forte que je connaisse, affirma-t-il avec conviction. Je n’aime que les femmes avec du caractère, tu n’as pas remarqué ? D’abord Bria, et maintenant toi…
— Je vais te tenir éloigné de Siveline Jaderan, alors, plaisanta-t-elle avec un sourire forcé.
— La Force m’en préserve ! J’ai déjà assez donné avec Dark Vador comme beau-père, je ne voudrais pas de Poldrei pour le second round !
Elle ne put s’empêcher de lâcher un petit rire qui résonnait encore quand Han poursuivit :
— Tu es forte, Leia, et tu as un grand sens moral. C’est ce qui a fait de toi un repère pour la Rébellion puis la Nouvelle République. Tu as perdu beaucoup plus que la plupart des gens. Tu as été torturée, puis tu as vu ta planète détruite sous tes yeux…
— Comme me l’a gentiment rappelé ton cousin.
— Laissons ce tas de poodoo en-dehors de notre conversation, d’accord ? Ce que je veux dire, c’est que l’Empire t’a fait souffrir plus que n’importe qui, et malgré cela tu es celle qui a négocié cet accord avec Poldrei. Les gens s’attendent à ce que tu fasses ce qui est bien, ce qui est juste. Mais, parfois, on ne peut tout simplement pas.
Elle fronça les sourcils.
— Tu veux dire que tu es d’accord avec Poldrei ?
— Ça ne me réjouit pas, mais oui, avoua-t-il. De ce que j’ai compris, ce Sedriss en avait après Luke, et aussi un peu après toi, pas vrai ? Dans ce cas, s’il s’était échappé sans avoir pu te capturer, c’est à nos enfants qu’il s’en serait pris. Et tu le sais. Ce que Poldrei a ordonné, cette exécution… Ce n’était pas honorable, sans doute. Ce n’était pas moral. Mais, parfois, la vie ne te laisse pas le choix. C’est tuer ou être tué, tuer ou laisser des proches mourir, parfois même tuer ou laisser des gars qui n’ont rien demandé se faire trucider parce que tu as été incapable d’appuyer sur la gâchette. Alors, faut accepter de se salir les mains, de temps en temps. Tu mets la morale de côté, tu tires le premier avant que l’autre ne puisse te descendre, et tu traites le reste plus tard, étape par étape.
Leia dut admettre que c’était une approche plutôt pragmatique, à défaut d’être complètement morale. En somme, elle se prêtait plutôt bien à Han et à des hommes comme Poldrei, qui se montraient plus flexibles qu’elle en la matière.
Elle songea à ce qu’avait dit le Consul un peu plus tôt : « Mon Côté Obscur ne m’inquiète pas ». Hélas, elle ne pouvait pas prétendre la même chose. Elle sentait plus que jamais la séduction insidieuse de la facilité. Pourtant, elle savait que c’était une voie plus ardue qui l’attendait, où elle allait devoir rester une boussole morale pour une Nouvelle République blessée, tout en assumant sa filiation avec Vador, dont de plus en plus de personnes étaient désormais informées. Il faudrait qu’elle discute avec Luke de ce qu’ils pouvaient rendre public…
Elle soupira. Décidément, l’héritage Skywalker pouvait se révéler bien lourd à porter…
“Gagne la guerre. Protège la paix. Ne recule devant aucun sacrifice.” - Devise de la Garde des Ombres.
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