Dark Rendezvous.
On va commencer par les (quelques) défauts/incohérences ; comme ça, on sera débarrassé. Tout d’abord deux toutes petites erreurs Ueesques minimes mais tout de même un peu dommage.
Je les mets en spoilers pour éviter de trop dévoiler de choses sur le déroulement du roman à ceux qui ne l’ont pas lu et/ou qui n’ont pas lu les comics en VO à partir de
SW Republic #69.
Dans la scène du roman où l’on « voit » pour la 1ère fois Obi-Wan et Anakin, Bibi utilise le terme de padawan en s’adressant à l’Elu. Et ce, alors que celui-ci est devenu Chevalier Jedi depuis Jedi Trial, qui se situe chronologiquement avant ce roman. Par la suite, plus sur la fin du roman, l’auteur rattrape certes le coup en précisant que, même si Anakin n’est plus techniquement l’élève de Bibi, l’Elu a du mal à perdre les réflexes issus de la relation Maître/padawan. En fait, ça me donne l’impression que Stewart a écrit le roman avec en tête le fait qu’Anakin n’était toujours que padawan. L’erreur a été relevée à un moment ou un autre mais elle n’a été corrigée que partiellement et le padawan malencontreux a été oublié.
A la fin de l’avant-dernier chapitre, Anakin dit que son (ex-)maître volé le vaisseau de Ventress sur Queyta. Obi-Wan ne le contredit pas alors qu’en fait, Bibi a volé le vaisseau d’Assajj sur Rattatak. En effet, il suffit de jeter un coup d’œil au TPB n° 2 des comics pour voir qu’Obi-Wan est revenu de Queyta avec son chasseur Jedi.
Après les deux ch’tites erreurs presque insignifiantes (surtout quand on voit à côté l’utilisation remarquable qui a été faite des infos disséminées dans les différents supports de la guerre des clones), il faut maintenant aborder le sujet qui fâche, ou plutôt qui gêne (car je n’arrive franchement pas à diminuer la valeur de ce roman). En fait, le problème ne vient même pas de Stewart à proprement parler mais plutôt (surtout ?) de Blackman, le scénariste d’Obsession, le dernier story-arc en comics de la guerre des clones centré sur Bibi et sur Anakin. Je m’explique…
DR se situe chronologiquement non seulement après les événements de Jedi Trial mais aussi après ceux dépeints dans les numéros 69 à 71 de
SW Republic (à savoir le story-arc Dreadnaughts of Rendili) ; en revanche, pour ce que j’en sais, DR se déroule avant Obsession. Or, au terme de Republic #71, Anakin est persuadé d’avoir débarrassé la galaxie d’Assajj Ventress et il en est toujours persuadé au début d’Obsession ; Bibi est persuadé du contraire et le Conseil Jedi ne sait pas trop quoi en penser. Le problème, c’est que deux padawans ont croisé le fer avec elle, qu’un acteur de seconde zone a été enlevé par elle (et a survécu pour en témoigner publiquement), et que Bibi et Anakin l’ont croisée (tout ça dans DR). Et là, j’ai beau aimé corriger les incohérences de l’
UE par un peu de gym « intellectuelle », j’avoue que je sèche pour celle-là, sauf à ce qu’Anakin rencontre une nouvelle fois Ventress entre DR et Obsession et qu’il croie une nouvelle fois l’avoir tuée.
Vous allez me dire que ça n’est pas si grave que ça, mais perso, je trouve dommage que Blackman (ou les gens de Lucasbooks) n’ait pas adapté le scénar d’Obsession en fonction des évènements de DR.
Sinon, à part ces trois défauts/incohérences, DR n’a été qu’un grand moment de bonheur UEesque pour moi. Ca faisait longtemps qu’un roman
SW ne m’avait pas autant accroché. J’avais déjà beaucoup aimé Point de rupture et Republic Commando : Hard Contact. Mais là, ça a été un pur régal. J’ai trouvé un Yoda superbe, à la fois égal à celui que l’on voit dans les Ep I & II et annonciateur de celui que l’on voit dans les Ep V et VI.
Dooku est lui aussi superbement dépeint, avec plus d’ambiguïté que dans les comics (et que dans l’Ep II ?) où l’on ne voit que ses actes et non ses pensées. D’une certaine manière, le Comte ressort encore grandi (car plus nuancé et humain), de ce roman. Et, en grand fan de Dooku que je suis, j’adore !
Ventress également ressort grandie de ce roman. Et là, moi qui n’aie jamais accroché plus que ça au personnage, j’en viens à regretter sa disparition prochaine. Impressionnant.
Les padawans ? Excellents, avec une mention toute particulière pour Scout. J’ai (enfin) vu ce que je souhaitais voir sur les apprentis Jedi. Ah là là, si Sean Stewart avait pu écrire sur l’apprentissage du jeune Bibi ou du jeune Ani…
Sidious ? Machiavélique à souhait, comme à son habitude et on en redemande. Au passage, je ne peux m’empêcher de me demander ce qui se serait passé si Sidious n’avait pas si bien exploité la « faiblesse » de Dooku pour le garder de son côté.
Palpatine ? Un vrai régal que son entretien avec Mace Windu !
Bibi & Anakin ? Le duo fonctionne à merveille, les répliques font mouche à chaque fois ! Miam !
Les droïdes sont eux aussi excellents : celui du réfectoire Jedi comme les joueurs de Dejarik, et bien entendu la fameuse (que dis-je, fabuleuse) unité R2 !
Et il y a aussi l’humour, la connaissance et la bonne utilisation de l’univers
SW, les combats, très bien décrits, la tension croissante du récit où l’on redoute de plus en plus la confrontation Yoda/Dooku (et ce, même si l’on connaît la situation au début de l’Ep III –chapeau M. Stewart).
Du grand
SW, vous dis-je ! ! ! Avec, à la clef, un autre point de vue pour appréhender certains événements de l’Ep III à venir.
Bon, je vous laisse, je dois expédier les #5 et 6 de Boba Fett avant d’attaquer Labyrinth of Evil…
PS : je sais, il y a beaucoup de paraphrase par rapport à ce qui a pu être écrit par d’autres, mais bon, vous l’aurez compris, j’avais envie de faire part de mon enthousiasme pour ce bouquin, quitte à faire répétition