Encore merci pour tes compliments

Utiliser des persos existants, c'est un plaisir, mais c'est aussi un défi, parce qu'il faut les respecter et pas en faire trop. A chaque fois je me demande "est-ce qu'il dirait ou ferait vraiment ça?" Et puis y a le souci de cohérence avec les films et l'
UE, ce qui fait que je suis constamment en train de vérifier des dates.
Hop chapitre IV! Je pense que ça sera le dernier chapitre posté tel quel sur le forum, parce qu'ils deviennent de plus en plus long, alors je les mettrai en pdf en fichiers joints sur mon 1er post.
IV
Promesses
Dans ses quartiers sur Coruscant, Dark Sidious perçut un trouble dans la Force. La victoire sur Naboo était compromise. Il avait eu vent du retour de la Reine, sans doute accompagné des Jedi, alors il avait décidé d’envoyer son apprenti pour les tuer. Aussi peu impérative que l’était la victoire, elle pourrait s’avérer utile. Un peu de chaos supplémentaire ne pouvait pas le desservir, même s’il avait atteint son but principal aujourd’hui. Il se décida à envoyer des renforts : des esclavagistes Trandoshans, sanglants et brutaux. Ces créatures reptiliennes feraient l’affaire, attirés par l’argent et l’asservissement des Gungans.
Une heure plus tard, le chef du groupe qu’ils étaient en chemin pour prendre possession du « paquet » nécessaire à la réussite de leur sur Naboo. Dark Maul détruirait les Jedi, les Trandoshans achèveraient les armées de Naboo et lui continuerait à gangréner le Sénat. Tout allait se passer comme prévu. La victoire finale et suprême, même si elle n’aurait pas lieu demain ou après-demain, sera éclatante.
Au bout du couloir menant à la salle du Conseil Jedi, Jorian attendait que ses amis reviennent. Même s’il avait revu Qui-Gon et Obi-Wan vivants, il était quand même inquiet. Le retour présumé des Sith, l’enfant apparu dans ses visions cauchemardesques, la tension entre Qui-Gon et Obi-Wan, les inquiétudes exprimées par Sifo-Dyas et Dooku… Pour se sortir de ces idées mornes, il se plongea dans un souvenir plus agréable : la dernière fois qu’il avait vu Aayla. C’était dans le hall d’entrée du Temple Jedi. Il était avec son Maître.
- Quelle surprise de vous voir ici, dit ce dernier.
Le clin d’œil échangé par les deux Maîtres prouva que cette rencontre n’était pas fortuite.
- On repart en mission, expliqua Quinlan.
Jorian voulut s’en empêcher, mais il s’exclama :
- Déjà ? Tu viens juste de revenir Aayla… Euh je veux dire vous…
Une fois de plus le jeune homme ne savait plus où se mettre en la présence d’Aayla et Quinlan, et en plus en présence de son propre Maître.
Quinlan lui ébouriffa les cheveux et dit :
- Ne t’en fais pas, on te préviendra dès qu’on rentrera. Aayla te donnera des nouvelles j’en suis sûr, et c’est pas comme si elle risquait de partir avec le premier beau gosse qu’elle croisera…
Autant les deux Maîtres semblaient s’amuser de ces allusions, les élèves étaient plus gênés qu’autre chose. Ils n’échangèrent pas un mot. Jorian réfléchissait déjà aux explications qu’il devrait fournir à son Maître. Ils n’échangèrent qu’un regard, mais ce fut suffisant pour raviver en Jorian la flamme qui lui faisait oublier tout le reste. La voix de Quinlan le ramena abruptement à la réalité :
- Profitez du temps qu’il vous reste au Temple, ce n’est jamais assez long. Que la Force soit avec vous.
- Que la Force soit avec vous.
Cette nouvelle évocation d’Aayla ne mit même pas du baume au cœur de Jorian. Au contraire, c’était comme si ce souvenir était terni par l’obscurité naissante et lui présentait une version différente des faits. D’un fait en particulier : le regard d’Aayla, qui maintenant lui semblait moins lumineux, moins perçant. Cela voudrait-il dire que ses sentiments pour lui avaient changé ? Cette simple pensée donna la nausée à Jorian. Heureusement une présence familière dans la Force attira son attention : son Maître était en bas de l’escalier.
- Alors, ils en sont où ? demanda Legorn dès qu’il l’eut rejoint.
- Le Conseil a délibéré et annonce le verdict à Qui-Gon et Obi-Wan. Maître, l’enfant c’est… celui de ma vision.
- Je m’en doutais, la coïncidence était trop troublante. Bref, nous en reparlerons plus tard.
Il désigna la porte qui venait de s’ouvrir : Qui-Gon, Obi-Wan et Anakin sortirent de la salle du Conseil. Vu leurs mines renfrognées, la décision n’avait pas dû être en la faveur du garçon. Legorn salua les Jedi et l’enfant. Qui-Gon s’empressa de résumer la situation :
- Pour le moment, le Conseil ne m’a pas accordé le droit de former Anakin, mais ils changeront d’avis.
Jorian s’attendait à une réaction vive de la part d’Obi-Wan, mais il n’en fit rien. Il semblait fixer un point au loin, avec un air maussade.
- Le Conseil nous a chargé d’escorter la Reine Amidala qui retourne sur Naboo. Le Sith – si Sith il y a- se manifestera sans doute.
La vision de l’ombre frappa de nouveau l’esprit de Jorian. Il agrippa le bras de Qui-Gon.
- Faites attention, Maître. J’ai un mauvais pressentiment.
- Tu devrais monter un club avec Obi-Wan, alors, dit Qui-Gon en souriant. Si j’avais dû gagner 10 dataries à chaque fois que j’ai entendu ça… Nous devons y aller, une invasion à régler. Que la Force soit avec vous.
Personne ne brisa le silence de ces adieux. Quelques instants plus tard, devant le tension palpable qui émanait de son élève, Legorn décida de lui changer les idées :
- Aller, on va manger un morceau chez Dex. On se retrouve à l’entrée du Temple dans 10 minutes.
Legorn était connu pour ses excursions nocturnes et il emmenait souvent Jorian avec lui, car il pensait que la nuit présentait une version alternative de la vie. Les lieux et les gens étaient différents et il voulait que son élève soit confronté à un maximum de situations. Bien des Maîtres avaient essayé de l’en dissuader, en vain.
Après avoir enfilé une tenue plus décontractée, le Maître et l’élève se rejoignirent à l’entrée du Temple, comme convenu. Jorian portait une tenue civile, avec un blouson en cuir renforcé et Legorn était affublé d’une tenue de contrebandier dans la plus pure tradition corrélienne. Ils quittèrent le Temple, non sans croiser quelques regards désapprobateurs. Ensuite un taxi les déposa au Dexter’s Diner. Jorian se sentait plus léger habillé ainsi, comme si le poids de ses responsabilités s’envolait. Et dans la restaurant, bondé à cette heure-ci, il avait l’impression d’être dans une autre galaxie, avec tous ces gens, d’horizons différents, pour la plupart n’ayant que peu en commun avec les Jedi. Le droïde serveur les plaça à une table du côté des fenêtres.
- Un Brandy de Correlia pour moi et un verre de lait bleu pour le gosse, commanda Legorn.
Le droïde compulsa la commande et roula à une autre table. Le Maître Jedi attendait avec impatience son Brandy. Il avait quelque chose à dire à Jorian, et ce ne serait pas facile. Mais c’était pour son bien, au-delà de ce qu’il pouvait imaginer pour l’instant.
- Bon, je ne vais pas y aller par 4 chemins, dit Legorn en s’accoudant à la table.
- Maître, vous n’y allez jamais par 4 chemins.
- Oui, tout à fait. Ne commence pas à faire le malin. Sur le sujet brûlant « Aayla Secura », tu ferais bien de mettre fin à cette amourette. Je pensais que tu serais assez clairvoyant pour le faire par toi-même, mais cela n’a pas l’air d’être le cas.
- Mais ce n’est pas qu’…
- Qu’une amourette ? Oui ça l’est. Désolé de te décevoir. Et il n’y a pas de place pour ce genre de divertissements dans ta vie.
Jorian se retrouva décontenancé. Son Maître n’était pas du genre à suivre les règles à la lettre. Le jeune homme pensait d’ailleurs que tant que sa relation avec Aayla n’interférait pas avec ses devoirs de Jedi, Legorn ne dirait rien. C’était une sorte d’accord tacite. Jorian s’était trompé. Mais il aimait Aayla. En pensant à elle, il trouva une nouvelle Force en lui
- Désolé, Maître, mais vous pouvez me dénoncer au Conseil. Hors de question que je vous obéisse sur ce coup.
Legorn avait bien sûr redouté cette situation. Aussi obéissant et respectueux que l’était Jorian, quand les choses lui tenaient trop à cœur, il était capable de tout. Comme quand Legorn avait risqué le renvoi, il y a 2 ans de cela, Jorian avait préparé ses bagages aussi, car il lui était inconcevable de perdre son Maître. Tout comme il lui était inconcevable de perdre Aayla. Cependant, Jorian ne savait que sa bien-aimée était sur le point de mettre un terme à leur histoire. Quinlan avait prévenu Legorn : « Fais en sorte de protéger le nabot. Aayla va le quitter. Sa décision est irrévocable. Si tu ne veux pas qu’il tombe de trop haut, fais-lui prendre les devants. ». C’était ce que Legorn avait tenté de faire à l’instant. Il avait échoué.
- Je ne te dénoncerai pas, Padawan. Je vais te laisser face à ton choix. Si tu te crois assez fort pour te placer au-dessus de millénaires de préceptes Jedi, libre à toi.
Entre les 2 hommes, la tension semblait à son comble. Le droïde serveur leur apporta les boissons et ils les burent sans échanger un mot de plus. Legorn se sentait coupable de lui cacher ses vrais raisons, mais il ne pouvait faire autrement. Jorian ne le croirait pas ou au mieux il penserait qu’il s’agissait d’un stratagème pour lui faire renoncer à son amour. Jorian, quant à lui, ne se sentait pas bien parce qu’il redoutait depuis longtemps ce moment qui lui semblait inéluctable. Il s’y était préparé, mais cela n’avait servi à rien. Une fois de plus il s’était laissé dépasser par ses sentiments. Mais ses sentiments pour Aayla étaient tellement forts… Heureusement pour eux, ce fut Dex, le propriétaire des lieux, vint les voir à leur table pour commander en personne leur repas.
- Alors les amis, quoi de neuf ? Il paraît que c’est la fête sur Naboo ? Figurez-vous, d’après mes oreilles indiscrètes, un groupe de Trandoshans est en route pour participer aux festivités. Je me suis dit que ça pourrait vous intéresser.
Les 2 Jedi se regardèrent instantanément et se comprirent instantanément. Leur querelle venait d’être reléguée au second plan. On ne pouvait douter des oreilles de Dex, ce qui signifiait qu’un nouveau danger pesait sur Naboo.
- Tu peux savoir d’où ils sont partis ? demanda Legorn.
- De Coruscant, il n’y a pas très longtemps.
- Très bien, merci. Cette donnée et la Force suffiront, assura le Maître Jedi.
- Bon courage. Le timing va être serré mais je ne doute pas que vous arriviez à temps.
- Il le faut, pour Qui-Gon et Obi-Wan, dit Jorian.
- Et pour tout Naboo aussi, tempéra son Maître.
- Alors foncez. Je vous prépare un casse-croûte quand même ?
- Ce n’est pas de refus.
Quelques minutes plus tard, les 2 Jedi sortirent en trombe du restaurant et rentrèrent au Temple, repus des victuailles offertes par Dex qu’ils avaient dévoré dans leur taxi. L’intervention de Dex fut une bénédiction pour les 2 hommes : ils n’avaient plus à penser à leur discorde. Seule la mission comptait.
- Bon, il ne nous reste plus qu’à réquisitionner 2 chasseurs Jedi. Vu le temps dont on dispose, ça m’a l’air compliqué de le faire dans les règles.
- Il doit y avoir une séance d’entraînement, affirma Jorian, pensif. C’est un gros risque. Si on échange la session avec 2 Jedi qui s’entraînent, c’est jouable.
Le visage de Legorn s’illumina. Il tapa sur l’épaule de son élève :
- C’est bien trouvé. Soit on fait ça, soit tu trouves Maître Yoda ou Windu et tu te montres très convaincant.
- Donnez-moi 10 minutes.
Jorian partit en courant, Legorn n’eut même pas le temps de lui dire qu’il plaisantait au sujet de la solution ‘diplomatique’. Le jeune Jedi était déjà loin. Il savait que Maître Yoda donnait un cours à un groupe d’enfants. Le vieux sage venait de congédier ses étudiants quand Jorian le trouva.
- Maître, je dois vous parler !
- Bien pressé, tu as l’air.
Le jeune homme reprit sa respiration et choisit ses mots avec attention.
- Je sais de source sûre que des renforts ennemis viennent de décoller pour Naboo. Nous devons les intercepter.
- Si sûr de toi tu es ? Mmmm. Rien à perdre nous n’avons à vous envoyer vous entraîner. Si correcte ta piste est, agir avec prudence tu devras. Si elle ne l’est pas, de voler un peu cela te permettra. Organiser cela je vais.
- Merci Maître, merci ! Merci merci !
Et Jorian fila retrouver son Maître. Yoda n’avait pas hésité à accéder à la requête du Padawan. Le grand Maître Jedi avait choisi de faire confiance en l’instinct du jeune homme. D’un côté, il espérait que sa piste soit bonne, car cela donnerait à Jorian un peu de confiance en ses aptitudes. D’un autre côté, il pourrait se retrouver en danger. Mais la Force et son Maître seraient avec lui. Cette pensée soulagea Yoda, qui prit le chemin de la salle de méditation.
Dans une autre tour du Temple, Legorn et Jorian venaient de prendre place dans les chasseurs mis à leur disposition.
- Bien joué, Jorian. Tu es sûr de toi ?
- Oui, Maître.
- Alors après toi, je t’en prie.
Ils décollèrent après les vérifications usuelles et rejoignirent les anneaux hyperspatiaux en orbite autour de Coruscant.
- Maître, R4 vous envoie les coordonnées du point d’intersection.
- Reçu. Espérons que ton instinct ne te trompe pas.
- Ce serait dommage, pour une fois que je m’y fie.
- Au pire, on dira que c’est la faute de la Force.
Les vaisseaux entrèrent en hyperspace et en sortirent quelques minutes plus tard. Apparemment, l’ennemi avait dû faire une pause pendant le trajet.
- On se place en position d’interception. Il ne faut pas qu’ils passent en hyperespace, ordonna Legorn.
R4 trilla.
- Un message reçu ? Ca peut être intéressant. Je coupe la transmission le temps de l’écouter, Maître, il n’y en aura pas pour longtemps.
- Ne te laisse pas distraire, Jorian. Ce n’est pas le moment.
- Ne vous ne faites pas. J’ai largement le temps. –Il coupa la liaison avec Legorn- R4, montre-moi le message.
Un petit hologramme jaillit du récepteur.
- Aayla ? reconnut Jorian.
- Jorian, c’est un message enregistré. J’ai fait en sorte qu’il te soit transmis le plus rapidement possible. Ca va te paraître brutal, mais j’ai longuement réfléchi à ce que tu m’as dit, à tout ce qui s’est passé entre nous. C’est trop compliqué. On ne peut pas. Il m’a fallu faire un choix. Alors restons amis.
L’univers de Jorian sembla s’écrouler autour de lui et le vide intersidéral sembla l’aspirer dans une chute sans fin. D’abord l’incrédulité, puis la colère le submergèrent. « Non ! Pas ça ! ». Il fut assez lucide pour réactiver les communications avec l’extérieur.
- Jorian, on se rapproche.
Pas de réponse. Legorn avait senti un trouble en Jorian, mais avait mis cela sur le compte de l’approche du combat.
- Jorian, ça va ?
Dans son cockpit, le Padawan essayait de se reconcentrer sur sa mission de Jedi. Il répondit quand il reprit ses esprits. Cependant une colère matinée de désespoir continuait à bouillir au plus profond de lui. Il savait qu’il ne pourrait pas la contenir très longtemps.
- Euh oui Maître, on y va. Lancez la sommation.
- Qu’est-ce qui se passe, Jorian ?
- Plus tard, Maître, dit le jeune homme avec une froideur qui ne rassura pas son Maître.
Jorian Starkiller espérait de tout son être que les Trandoshans allaient tirer les premiers. Ainsi, il pourrait faire un carton et utiliser toute cette colère tapie en lui. R4 afficha la situation tactique sur l’écran de contrôle : un croiseur et 6 chasseurs d’escorte. Le croiseur, de taille imposante, devait transporter quelques chasseurs de plus, mais surtout des transports de troupe. Cela paraissait logique, ils étaient censés porter le coup de grâce. Jorian avait déjà reçu un coup de grâce aujourd’hui. A son tour d’en donner un.
Legorn ouvrit un canal de communication vers les autres vaisseaux :
- Croiseur et chasseurs non identifiés, ici le Maître Jedi Legorn Mercuryo et son Padawan. Veuillez nous laisser vous escorter jusqu’à votre destination.
- Et pourquoi on ferait ça, Jedi. Vous n’avez aucune autorité sur nous. Nous ne faisons rien de mal, répondit une voix reptilienne.
Jorian serrait le manche de plus en plus fort. L’ennemi était à portée et lui avait le doigt sur la gâchette, prêt à faire feu. Prêt à tuer. Il tentait de contenir sa rage, mais l’image d’Aayla ne quittait pas son esprit et le torturait de plus en plus. Il se sentait sur le point de craquer.
- Vous avez raison. Pourtant ce que vous comptez faire sur Naboo est fortement déconseillé. Des vies sont en jeu, j’ai toute autorité quand il s’agit de les préserver. Alors retournez gentiment avec nous sur Coruscant et personne ne sera blessé.
Un sifflement moqueur se fit entendre.
- Vous êtes 2. C’est vous qui allez être blessés.
- Ne nous obligez pas à…
Jorian venait de le dépasser et d’engager le combat. Il avait bel et bien craqué. Mais s’effondrer en larmes dans un cockpit de chasseur stellaire ne servirait à rien. Au lieu de céder à son désespoir, il céda à sa colère. La colère qu’il avait contre elle, de l’avoir blessé si durement, et la colère qu’il avait contre lui, de croire que ça durerait pour toujours et de se croire au-dessus des principes Jedi.
Le jeune Jedi évita sans encombre les tirs ennemis, avec des manœuvres que seule la Force permettait. Il la laissait couler en lui et guider ses gestes, mais là tout était décuplé par sa colère et sa souffrance. Pour la première fois de sa vie, ses sentiments n’étaient plus canalisés. Les chasseurs ennemis tombant comme des mouches, Legorn s’était attaqué au croiseur. Dans son appétit de destruction, Jorian n’avait pas remarqué que le vaisseau de son Maître avait subi d’importants dégâts sous le feu nourri des turbolasers. Mais il avait quand même pu endommager sérieusement les boucliers.
- Jorian, je dois décrocher.
La voix de son Maître sortit le jeune homme de sa transe guerrière.
- Bien reçu, Maître. Je vais me dépêcher de finir le vaisseau.
Jorian arma les torpilles à proton et verrouilla les générateurs de bouclier. Tous les projectiles firent mouche, car la Force lui indiquait quand tirer pour éviter qu’un tir ennemi ne les détruise. Avec la panique que cela créa à bord du croiseur, Jorian ne fit qu’une bouchée de pain des moteurs et des autres systèmes vitaux du vaisseau, qu’il neutralisa avec ses canons à ions. Il allait s’attaquer au pont pour en finir définitivement, il se ravisa. Le croiseur ne pouvait plus bouger. Au pire certains Tradoshans pourraient prendre la fuite mais ils ne seraient pas une menace pour Naboo. Condamner cet équipage ne rimait à rien. Les annihiler parce que son petit cœur venait d’être brisé était autant injuste qu’injustifiable. Ensuite il appela les secours et quelques renforts pour s’occuper des rescapés. Puis il s’occupa de son Maître.
- Ca tiendra jusqu’à Coruscant, Maître ?
- Ca devrait tenir, si on est pas attaqué. Mais tu es tellement en forme aujourd’hui, je ne risque rien !
Les Jedi mirent le cap sur Coruscant, sans ajouter un mot. Le trajet du retour se fit sans encombre. Dans le hangar, Legorn s’occupa de la demande de réparation pour son chasseur, tandis que celui de Jorian n’aurait droit qu’à une simple révision. Le Padawan ne put s’empêcher d’envier ces machines, qu’on pouvait réparer si facilement.