)Chapitre 1
Aube
L’air était encore lourd et humide de la dernière pluie. La géante gazeuse de Yavin s’élevait au-dessus de l’horizon, œil unique et brumeux régnant au-dessus des frondaisons épaisses de la forêt de la quatrième lune de Yavin.
Les vastes temples Massassi s’élevaient ça et là, gardiens de l’éternité, abri précaire de l’Alliance en l’an 4 et refuge des apprentis Jedi depuis que Luke Skywalker y avait fondé son Académie en l’an 11. Depuis les premiers initiés, Gantoris, Cilghal, Tionne, Streen, Kam Solusar , Kyp Durron, Dorsk 81, bien d’autres avaient rejoint les rangs des disciples de la Force.
Les premiers élèves étaient devenus maîtres à leur tour, sillonnant la galaxie, formant de nouveaux Jedi… Certains d’entre eux avaient déjà péri ou basculé de l’Autre Côté…
En ces jours, l’Académie comptait déjà un nombre important de jeunes gens, mais qui ne représentaient qu’une goutte d’eau face à l’océan…..
La lame étincelante déchira sa tunique. Quelques centimètres sur le côté et elle lui aurait perforé le poumon gauche. Elle serra ses lèvres blessées dans un rictus douloureux, se concentrant le plus possible sur son adversaire. Les lames pourpre et verte se croisaient dans des gerbes d’étincelles colorées, comme un ballet parfait de lumière. Un ballet mortel. Son adversaire ne cessait d’attaquer, chacun de ses coups destiné à tuer. Elle esquiva, tournoyant rapidement pour éviter chaque trait. Il attaquait rapidement, puissamment, portant sa lame en avant avec violence. Elle parait chacun de ses coups, à bout de bras, épuisée. Mais sa volonté tenait encore. Farouchement, elle contra ses attaques, renversant sa lame d’un geste souple du poignet, formant un véritable bouclier de lumière face à son adversaire. Mais il fit dévier sa lame, puis feintant, balaya par la gauche. Elle bloqua le coup brusquement, faisant vaciller son adversaire. Elle bondit, profitant de la déstabilisation qui l’avait saisi, et passant au-dessus de sa tête, fouetta l’air de sa lame.
Mais il réussit à esquiver et trancha net son mouvement, arrachant son sabre de sa main. Elle chuta lourdement dans la boue. Avec un rugissement de triomphe, il se jeta sur sa proie et leva sa lame sanglante pour l’abattre, un sourire narquois se formant sur ses lèvres….qui se mua en un hurlement. Attendant qu’il se découvre une fraction de seconde alors qu’il levait son arme, victorieux,…elle avait dégainé son poignard laser et avait porté un dernier coup. Il tomba à genoux en crispant ses mains sur son côté ouvert, et s’écroula en faisant gicler la vase, gargouillant un son inintelligible dans un dernier vomissement sanglant.
Elle se releva, vacillante, couverte de boue et de sang. Un sourire tordit ses lèvres tandis qu’elle jetait une froide oraison funèbre :
- Ne sous-estimez jamais votre adversaire.
Puis elle se mit à courir, tenaillée par une angoisse dévorante : qui survivait encore sur ce champ de mort ?
De toutes parts, des corps gisaient sur le sol, une puanteur effroyable se dégageant du charnier. Elle fut prise de nausée. Des gémissements montaient des corps entassés, qui se muèrent bientôt en cris , en hurlements, de plus en plus stridents. Elle couvrit ses oreilles de ses mains, mais le son traversait ce rempart dérisoire, vrillant son cerveau d’une intolérable douleur. Elle tomba à genoux, suppliante, ses yeux pleurant du sang….et ce fut le noir absolu.
Kâelia se réveilla en sursaut, le corps trempé de sueur, frissonnante. Un rêve, tout cela n’était qu’un rêve. Elle gémit, la tête encore douloureuse. Repoussant la couverture, elle se leva. Tout était encore plongé dans la pénombre et seul le silence régnait dans le vaste temple Massassi. Elle sortit de sa chambre, sentant autour d’elle les présences paisibles de ses amis endormis. Certains, éveillés, méditaient calmement. Elle gravit silencieusement les degrés et parvint au sommet du temple.
L’horizon tout entier s’enveloppait dans l’ombre au-dessus des cimes frémissantes des arbres, quelques créatures nocturnes croassant dans l’air frais de la nuit. Elle s’assit et inspira doucement, contemplant le ciel piqueté d’étoiles, respirant l’odeur caractéristique des feuilles humides.
Ce n’était pas la première fois qu’elle rêvait ainsi. Mais ses songes n’atteignaient cette intensité seulement depuis qu’elle était ici, au praxeum, sans qu’elle puisse vraiment s’en expliquer la cause.
Elle serra ses bras autour d’elle pour se réchauffer. Les pierres usées étaient encore humides et elle n’était vêtue que d’une mince tunique. Elle ferma les yeux, se détendant peu à peu. Tout était Un.
voilà , j'espère que ça vous a plu ..!!
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