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Les Origines de Jedi corellien 3 : Chu'unthor

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Messagepar mat-vador » Sam 11 Mai 2024 - 22:25   Sujet: Re: Les Origines de Jedi corellien 3 : Chu'unthor

Bonsoir à tous, comment ça va ?

Voici le chapitre 58 ! Comme on pouvait le craindre après le Désastre de Sernpidal, le Chu'unthor est rappelé à Coruscant. Fin de l'épopée, une occasion rêvée pour les Sith de porter un coup terrible à leurs ennemis :diable: !


Chapitre 58

Le Chu’unthor et la flotte d’orbite avaient regagné l’orbite de Sernpidal depuis deux jours. Ils avaient terminé de rendre hommage à leurs morts tandis que les sernpidaliens choqués par l’ampleur de la riposte républicaine achevaient leur deuil. La rupture était désormais irréversible, le sang versé ne permettrait pas une intégration de Sernpidal au sein du Sénat.
D’autres conséquences suivraient, sur le plan politique. Un rapport classé prioritaire avait été envoyé au Conseil Jedi quelques heures après la fin de la bataille. Maître Yoda avait accusé réception et confirmé qu’il le transmettrait au bureau du Chancelier Praji pour consultation. Bientôt la nouvelle de la catastrophe serait connue de la galaxie toute entière. Lorsque Yanila revint sur la passerelle principale, elle ne fut pas surprise de l’ambiance pesante qui y régnait. En apparence, la vie suivait son cours.
Mais les traits tirés et les mines graves des Jedi ne la trompaient pas, même sans l’usage de la Force. Comme s’ils se préparaient à la fin d’une ère à laquelle ils avaient consacré toute leur vie. Elle repéra Alan qui échangeait avec Keiran en vieux corellien, de sorte qu’elle ne pouvait pas en comprendre la teneur.
Elle se fit discrète, patientant avant de pouvoir rejoindre son amant. Le mentor de celui-ci s’écarta finalement, les poings serrés pour maîtriser son agacement. Lorsqu’elle fit face à Alan, elle pouvait ressentir la tension qui émanait de sa personne.
Elle secréta des phéromones pour l’apaiser.
- Tout va bien ?
- Mon Maître et moi avons conclu un accord, lâcha-t-il. J’espère qu’il le respectera mais rien n’est moins sûr.
- Comment vois-tu la suite ?
- Je l’ignore, avoua-t-il avec fatalisme. J’espère que le Chancelier et le Sénat permettront au Chu’unthor de poursuivre son voyage mais je n’y crois pas vraiment. Je sens au plus profond de moi que c’est la fin. Je l’avais toujours appréhendé dans mes cauchemars, mais je ne pensais pas que cela se terminerait ainsi.
- Peut-être que c’est mieux ainsi, après ce qui s’est passé sur Sernpidal.
Le Jedi corellien secoua la tête en lui prenant la main.
- Je me sens bien auprès de toi, Zeviya. J’espère que cela ne changera pas et que nous pourrons continuer de nous voir. Mais les Sith rôdent toujours dans l’ombre, je n’aurai de repos que lorsque j’aurai trouvé le Bâton Obscur. Je ne connaîtrai la paix que lorsque tu seras en sécurité. Personne ne te fera de mal tant que nous serons ensemble.
- Alan, je te remercie.
Ils s’embrassèrent sur les lèvres, se moquant du regard des autres Jedi qui préféraient se concentrer sur les problèmes immédiats. Nerelas Timpel était en liaison avec l’infirmerie du Chu’unthor, recevant par hologramme le rapport du médecin en chef.
- Vous dites que vous avez renvoyé Surkol et les autres officiers sur leurs frégates alors qu’ils ne sont pas guéris ? S’étonna le Jedi originaire de Toprawa.
- Après les derniers évènements, nous sommes submergés par les nombreux blessés à soigner et nous devons prioriser en fonction de nos moyens disponibles. L’état de santé des capitaines de vaisseaux ne s’étant pas aggravé, nous avons jugé avec mes collègues qu’ils n’étaient pas prioritaires.
- N’est-ce tout de même pas une décision hasardeuse ?
- Ce n’est pas satisfaisant, je le reconnais Maître Timpel. Mais cela reste la meilleure décision que nous puissions prendre.
- Comment se portent les autres blessés ?
- Nous avons stabilisé les blessés les plus graves et la plupart commencent à se rétablir. J’ai bon espoir que tous pourront quitter le centre médical dans les prochains jours ou les prochaines semaines.
- Merci, docteur.
Bien que affichant son soulagement à ses pairs, Nerelas Timpel demeurait épris de l’ombre d’une appréhension sur le sort de Surkol et de ses homologues. Faisant confiance à son instinct, ce n’était pas leur renvoi qui le souciait… non, il s’agissait de bien d’autre chose qu’il n’arrivait pas à déterminer précisément.
Quelque chose brouillait ses sens et cela ne le rassurait guère. Ivixa et Fin détectèrent son trouble sans peine.
- Quel est le problème, Nerelas ?
- Je l’ignore, Fin. C’est tout de même étrange que les médecins et nos guérisseurs n’aient pas pu soigner Surkol et les autres malades.
- Nous les prendrons en charge nous-mêmes dans le Temple Jedi si nous sommes rappelés. Un mal pour un bien, tempéra Ivixa.
L’ingénieure en chef duro avertit tout à coup :
- Nous recevons un appel de Coruscant, Maître Timpel.
La connexion avec le Conseil Jedi au complet fut établie et Alan put remarquer sur les hologrammes, la mine distante des Maîtres les plus prestigieux et les plus respectés, enfoncés dans leur siège. L’aura de Yoda lui-même semblait vacillante.
La togruta Maître Vulatan, prit la parole.
- Nous avons suivi les délibérations du Sénat via l’hologramme, qui viennent de se terminer tout à l’heure. Le résultat du vote vient de tomber.
- Et il est sans appel, lâcha l’Iktotchi Gra’aton avec fatalisme.
- Rappelés sur Coruscant vous êtes, résuma Yoda. Mis en accusation devant le Sénat les protagonistes de Sernpidal sont.
- Une mise en accusation ? Protesta Fin. Qui a déposé cette motion ?
Les Conseillers échangèrent des regards gênés avant que Vulatan ne répondit.
- Setcha Damask.
- Pourquoi ? Demanda Ivixa. Le Clan Bancaire a soutenu notre projet et a financé son lancement. Cela n’a aucun sens.
- Les muuns ont décidé d’arrêter les frais avant que le vent ne tourne contre nous. Ils craignent d’être associés au désastre de Sernpidal et que cela nuise à leur image, expliqua Keiran avec dédain. C’est prévisible.
- Nous sommes désolés d’en être arrivés à cette situation, plaida la togruta.
- Qu’adviendra-t-il du Chu’unthor et de la flotte d’escorte ? Interrogea Alan avec anxiété.
- Ils seront confinés aux Chantiers Navals de Kuat jusqu’à nouvel ordre, répondit Gra’aton. Les Rangers Antariens seront renvoyés sur Toprawa. Si les vaisseaux ne reprennent pas leur route, ils seront démantelés.
- Mis en pièces ? Après tous les efforts qui y ont été consacrés ? S’insurgea Alan avec rudesse. C’est injuste !
- Plus un mot ! Le tança son ancien mentor.
Les deux corelliens se mesurèrent du regard avant que Nerelas Timpel ne reprit :
- J’imagine que le Chancelier Praji n’a pas eu son mot à dire dans cette histoire.
Tandis que Keiran et Alan poursuivaient leur duel silencieux, Yoda conclut cet échange tendu.
- La vérité cela est, Maître Timpel.
- Nous mettons le cap sur Coruscant par la route la plus rapide. Nous nous verrons au Temple pour décider de la suite.
- Qu’avec vous la Force soit.
Lorsque les hologrammes disparurent, un sentiment d’abattement se diffusa sur le pont principal. Personne ne prit la parole avant que Alan ne rompit la glace en rejoignant Yanila.
- Tu ne peux rien faire, Zeviya ?
La zeltronne secoua la tête d’un air désolé.
- J’ai bien peur que non, Alan. Je ne suis qu’une ambassadrice, je n’ai pas le pouvoir de m’opposer à la volonté du Sénat.
- Mais il y a forcément quelque chose à faire ! On ne peut pas abandonner !
Son éclat attira de nouveau l’attention de son compatriote qui le rejoignit pour lui faire face.
- Tu en assez fait, Alan.
- Je ne renoncerai jamais à la traque des Sith et vous y êtes tenu de m’aider selon les termes de notre accord, Maître.
- Assez !
La voix de Keiran Halcyon avait tonné d’un bout à l’autre du pont principal à l’aide de la Force, plongeant tout l’équipage présent dans un silence de cathédrale. Yanila elle-même vacilla sous l’effet de la puissante aura que dégageait maintenant le vieux maître. Il serait un adversaire bien plus dangereux qu’elle ne le pense en cas de confrontation.
- Lorsque le Chu’unthor sera amarré aux Chantiers de Kuat avec le reste de la flotte, tu reviendras avec moi sur Corellia. Tu renoueras avec tes racines et tu ne poursuivras plus de vaines chimères.
- Cessez de me parler comme un padawan !
- Tu m’obéiras tout de même !
Keiran s’assura que son ancien élève ne répliquerait pas avant de quitter les lieux d’un pas vif. La zeltronne prit la main de son amant agité par la fraîche querelle qui avait mis en valeur les dissensions avec son ancien instructeur.
- Alan ?
- J’ai besoin d’être seul, avoua-t-il.
Elle ne put l’empêcher de quitter à son tour, la passerelle sous les yeux de ses pairs.

Coruscant, siège du Clan Bancaire

Dark Mungol reçut finalement dans son bureau l’appel qu’elle attendait. Elle repoussa son ysalamiri vers le coin de sa table avant d’accuser réception. L’hologramme d’une zeltronne encapuchonnée se matérialisa devant elle.
- C’est fait, Maître, lui confirma Dark Yanila. Le Conseil Jedi a ordonné au Chu’unthor de rentrer dans le Noyau avant que les Jedi ne comparaissent devant le Sénat pour répondre des accusations portées contre eux.
- Comme nous l’avions prévu. Maintenant, nous allons pouvoir en finir, glissa la muun avec une cruauté satisfaite. L’heure est venue de porter le coup de grâce au Chu’unthor, à la République et aux Jedi. Tu sais ce qui te reste à faire.
- Les Derriphan et les agents de Mecrosa sont prêts à agir. Je peux vous assurer que le Chu’unthor ne rentrera jamais à bon port.
- Es-tu prête à les détruire tous, Yanila ? Y compris Alan Tissan ?
La jeune femme demeurait impassible.
- Oui, tous.
Son ton tranchant rassura Mungol qui coupa la transmission. La Dame Noire des Sith laissa un grand sourire flotter sur ses lèvres ternes, étirer son visage sans relief. Ce qui s’était passé sur Sernpidal avait provoqué d’intenses remous au sein de la République et du Sénat. Elle n’avait pas laissé passer l’occasion de saboter la crédibilité du Chu’unthor. Au nom du Clan Bancaire, elle avait pris de court tous les dignitaires en proposant le rappel du grand vaisseau d’exploration dont elle avait dénoncé le surcoût démesuré pour les faibles profits que cette épopée avait engrangés. Elle avait déposé sa motion en encourageant tous les investisseurs à la suivre. Le Chancelier Praji ne put s’y opposer.
Lors du vote, le Clan Bancaire avait bénéficié de l’approbation écrasante des investisseurs, à l’exception de Alderaan et de la Maison Pelagia. Vassili Gunray et la toute jeune Fédération du Commerce avait suivi leurs homologues du Clan Bancaire. La mort dans l’âme, le Chancelier Suprême avait fait part du résultat du vote à l’Ordre Jedi. Il était temps de refermer l’étau du broyeur à ordures dans lequel était tombé le Chu’unthor.
La fierté de l’Ordre Jedi disparaîtrait dans le néant.
Elle faisait confiance à Yanila pour mener à bien sa mission mais saurait-elle échapper aux Derriphan ? Ce n’était pas sûr. Mungol détestait fonder l’avenir de l’Ordre Sith sur de telles incertitudes, c’est pourquoi elle devait parer à l’éventualité d’un échec de sa protégée.
Un assistant fit entrer un jeune garçon humain, aux cheveux bruns en tenue d’écolier, originaire d’un des orphelinats de la Cité Galactique. Elle ordonna à son congénère de ramener l’ysalamiri à la serre, ce qui lui permit de renouer avec la Force. Elle savoura le retour de ses sens aiguisés avant de tourner toute son attention vers l’enfant qui attendait sagement.
Elle ressentait clairement sa présence dans ses perceptions, comme une détonateur thermique prête à exploser. La Force était puissante en lui, il représentait une alternative idéale. Au point qu’elle s’étonnait que les Jedi n’aient pas perçu son potentiel avant qu’elle ne le trouve, guidée par son instinct.
- Tu es prêt pour tes exercices, Gervan ?
- Oui, madame Damask !
Il avait répondu, enjoué et enthousiaste. Bien, il serait un excellent élève.
- Assis-toi à côté de moi et montre-moi les devoirs que tu as à faire.
Il ne se fit pas prier deux fois. Depuis qu’elle lui avait parlé deux ans auparavant alors qu’il se blottissait, solitaire et perdu dans cette aire de jeux de l’orphelinat, méprisé et rejeté par beaucoup de ses camarades et de tuteurs.
Elle avait connecté son esprit au sien, et son visage s’était immédiatement éclairé, la voyant comme le parent qu’il n’avait jamais eu. Mungol se souvenait d’avoir eu l’impression qu’il lui ressemblait lorsqu’elle s’était échouée sur le monde glacé de Hoth, perdue et désespérée avant que Dark Sakar ne la recueille et ne forge son destin.
Elle le laissa s’installer maladroitement à sa table, le regardant vider son cartable de datapads et de cahiers de flimsi. Puis elle l’aida à revoir ses cours de basic et de calcul élémentaire, pour lui permettre de faire ses exercices. Rompue à cette pratique, la muun testait sa curiosité et sa vivacité d’esprit avant de finir par le meilleur.
L’un des moments préférés de Gervan. Le garçon quitta alors sa place et tendit les bras devant lui. Bientôt son cartable, ses autres affaires lévitèrent en apesanteur, suivie de la chaise et de la table de travail. Mungol applaudit modestement de ses grandes mains effilées.
- C’est bien, Gervan. Tu as progressé, je suis fière de toi.
Les yeux du garçon étincelaient de joie et d’orgueil.
- Un jour, je pourrais soulever un cargo spatial !
Elle n’en doutait pas un seul instant.
- Oui, Gervan. Tu as la volonté qu’il faut et tu comprendras bientôt qu’un horizon infini de possibilités s’offre à toi. Tu acquerras de plus en plus de pouvoir et de maîtrise, jusqu’à ce que tu puisses contrôler l’existence même de ceux qui nous entourent et qui sont destinés à servir. Ne bride jamais ton ambition.
Elle le vit froncer les sourcils.
- Ah, il faut que je reste ambitieux… mais euh, si jamais c’est mal ?
Elle hocha la tête, comprenant ses doutes. Bien sûr, elle avait oublié qu’il n’avait que huit ans, il était encore si jeune, si innocent.
- Tu découvriras que le mal et le bien sont des concepts ineptes inventés par des idiots qui ne veulent pas voir la galaxie telle qu’elle a été façonnée depuis la nuit des temps. Tu as un immense pouvoir qui sommeille en toi et qui n’attend que d’être utilisé à bon escient. Cela ne fera jamais de toi une personne maléfique.
Ragaillardi par sa réponse, il lui sourit de nouveau.
- Madame Damask, j’ai encore une question.
- Oui, mon petit ?
- Vous m’avez dit à notre première rencontre que vous n’étiez pas une Jedi. Vous êtes quoi, au juste ?
La muun lui sourit en retour.
- Approche, Gervan.
Elle se leva puis contourna la table pour lui ouvrir ses longs bras. Le garçon y trouva le réconfort dont il avait besoin. Elle s’approchait de ce qui lui semblait être une famille. Puis elle s’accroupit à sa hauteur.
- Je suis bien plus qu’une Jedi. Toi aussi, tu les surpasseras un jour.
Elle venait d’éveiller en lui la braise de la supériorité qu’il éprouverait à l’égard des Jedi.
- Il est temps de rentrer à l’internat. Prends soin de toi, Gervan.
- Vous aussi, madame Damask.
Il quitta la pièce avant qu’elle ne recouvre un masque de marbre froid. Mungol attendait d’avoir des nouvelles de Yanila avant de se résoudre à le mettre à l’épreuve. Pour le sensibiliser au Côté Obscur, comme Dark Sakar l’avait fait pour elle sur Hoth en lui faisant subir des privations insupportables.
Si les Derriphan supprimaient la zeltronne, il prendrait sa place. Dans le cas contraire, elle aurait compris qu’elle avait été trahie et chercherait à la renverser. Gervan deviendrait alors l’apprenti de celle qui survivrait à la lutte de pouvoir pour le contrôle de l’Ordre Sith. Telle était la Règle des Deux.
Tout avait été prévu pour que l’Ordre survive.


Voilà, j'espère que cela vous a plu ! N'hésitez pas à me faire part de vos retours :wink: !

Allez, à la prochaine :hello: !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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mat-vador
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Messagepar mat-vador » Sam 18 Mai 2024 - 22:06   Sujet: Re: Les Origines de Jedi corellien 3 : Chu'unthor

Bonsoir à tous, comment allez-vous ?

Derniers préparatifs avant la destruction imminente du grand vaisseaux d'exploration Jedi, le Chu'unthor ! Les Sith vont bientôt passer à l'action :diable: !


Chapitre 59

Bordure Extérieure, deux jours avant le naufrage du Chu’unthor sur Dathomir

Alan poursuivait fiévreusement ses recherches dans les Archives du Chu’unthor. Le Bâton Obscur l’obsédait au-delà du raisonnable, car il savait qu’il n’aurait plus le loisir de consulter les banques de données. Ses visions de destruction devenaient de plus en plus oppressantes et le poussaient à fouiller, à lire depuis des dizaines d’heures jusqu’à en perdre le sommeil. Jusqu’à en dédaigner toute sensation de soif et de faim.
Il eut l’impression de s’approcher du but, il ne devait pas abandonner. Ce n’était pas le moment ! Il regrettait que Zeviya ne soit pas à ses côtés pour l’aider. Il comprenait qu’elle devait faire face à ses responsabilités d’ambassadrice mais il ne pouvait retenir cette pointe de déception qui blessait son orgueil. Il avait compté un peu trop sur son dévouement… accentuant davantage son sentiment de solitude tout en réalisant qu’il devait réussir, pour que ses mérites soient un jour reconnus par tous.
Il étudiait maintenant la période des Nouvelles Guerres Sith qui avaient précédé les Réformes de Ruusan et sanctionné définitivement la victoire des Jedi sur leurs ennemis jurés voués aux ténèbres. Il se figea en relisant la biographie de Dark Rivan qui possédait une forteresse personnelle sur la planète Almas dans le Système Cularin, perdue dans la Région d’Expansion. Son excitation grandit lorsque Rivan se vanta dans ses mémoires personnelles, avoir crée l’artefact parfait pour défier les lois de l’espace et du temps.
Le Bâton Obscur.
Alan Tissan retint à grand-peine une joie féroce. Il avait raison depuis le début ! Fébrilement, il rentra le nom de Almas et de Rivan dans l’ordinateur de recherche et décela un résultat positif avec le nom de la section et le numéro de l’étagère où était rangé le datapad contenant les informations.
Il le ramena peu après et le connecta à son ordinateur. Il y découvrit le récit d’un Jedi ayant participé à la défaite de la Confrérie des Ténèbres sur Ruusan, un certain Valenthyne Farfalla. Celui-ci raconta alors que les forces républicaines avaient investi le camp de base du Seigneur Kaan et fait main basse sur ses affaires personnelles.
Dans des circonstances inconnues, les Sith de Kaan auraient acquis le Bâton Obscur sur le champ de bataille, sans avoir idée de sa nature. Ayant néanmoins perçu sa puissance ou sa potentielle dangerosité, le chef de la Confrérie des Ténèbres avait ordonné de le transférer à l’académie Sith de Dathomir afin qu’il soit étudié. Mais les Sith furent détruits peu après et aucune trace de l’artefact n’était mentionnée après cela.
Le Jedi corellien s’acharna pendant une heure avant de se rendre à l’évidence. C’était le seul indice dont il disposait mais c’était une piste sérieuse qu’il souhaitait exploiter. Il éteignit son ordinateur puis mûrit sa décision qui ne fut pas longue à prendre.
Il devait se rendre sur Dathomir le plus rapidement possible pour s’emparer du Bâton Obscur. Mais comment convaincre ses pairs de détourner le Chu’unthor du chemin de retour ? Comment défier les ordres du Conseil sans éveiller leurs soupçons et ceux de Keiran Halcyon ?

Moins d’un jour avant le naufrage du Chu’unthor sur Dathomir

Alan avait longtemps mûri son plan avant de se décider à le mettre en exécution. Il savait ce qu’il risquait s’il était surpris en flagrant délit. Une exclusion définitive de l’Ordre Jedi n’était pas à écarter en guise de punition pour son insubordination. Mais il était prêt à tout risquer pour sauver la République, l’Ordre Jedi, sa dynastie… et Zeviya.
Alors qu’il s’apprêtait à entrer sur le pont du Chu’unthor, ses pensées étaient tournées vers la jeune zeltronne. Il inspira un grand coup avant de franchir définitivement le Rubicon. Comme il l’avait pressenti dans les flux de la Force, le seul Jedi présent sur la passerelle n’était autre que Nerelas Timpel comme il s’y attendait. L’humain à la peau sombre discutait avec l’ingénieure en chef duro, alors que la flotte et le Chu’unthor venaient de réintégrer l’espace normal, préparant un nouveau saut hyperspatial.
Le corellien avait dissimulé sa présence dans les courants de la Force, comme le lui avait appris jadis Keiran Halcyon, lorsqu’il était son apprenti sur Corellia. Personne ne lui prêta la moindre attention alors qu’il avançait droit sur un autre ingénieur ho’din qui se tenait devant les consoles de navigation.
Il posa la main sur l’épaule du non humain et usa légèrement de la Force pour appuyer une suggestion mentale.
- Veuillez rentrer ces nouvelles coordonnées.
Il lui tendait une datacarte. Le ho’din secoua sa chevelue serpentine avant de répéter :
- Je vais rentrer ces nouvelles coordonnées.
Alan conserva son sang froid pendant le non humain s’exécutait. Il attendit que cela soit terminé avant qu’il ne s’éclipsa tout aussi discrètement. Dans son dos, il entendit la duro confirmer à Nerelas Timpel que le Chu’unthor était paré pour le saut en hyperespace puis les battants du turboascenseur se refermèrent derrière lui.
Puis il fut pris par le doute… ses visions lui avaient bien montré la chute du Chu’unthor en flammes dans l’atmosphère de Dathomir, un monde peuplé de femmes féroces dotées de la maîtrise de la Force. N’allait-il pas précipiter son naufrage après tenté de l’éviter à tout prix pour le salut de la République ?
Finalement, il l’écarta de son esprit. Il ne séjournerait pas plus de temps que nécessaire sur Dathomir. Il fuirait ce monde isolé après avoir trouvé le Bâton Obscur ou du moins les indices qui lui permettraient de s’en emparer. Lorsque l’artefact serait entre ses mains… bah, il aurait tout le temps d’y repenser plus tard. À cet instant, il n’éprouvait plus qu’une seule envie : retrouver Zeviya. Après l’avoir tant négligée, elle lui manquait terriblement.
Il se plaça devant sa chambre, appréhendant son accueil. Il fut immédiatement soulagé, lorsqu’elle le reçut en peignoir, le sourire aux lèvres.
- Tu m’as manqué, il ne faut pas me laisser seule.
Il frissonna de gêne, la laissant l’enlacer et l’embrasser avec tendresse.
- Je suis désolé, j’avais tant à faire.
Il avait honte de ses plates tentatives d’excuse mais elle ne lui en tint pas rigueur. Elle agrippa sa tunique de Jedi pour l’attirer à l’intérieur.
- Dis-moi donc ce qui était plus important que moi.
Bien que Tikkie, son ysalamiri qui trottait à leurs pieds, les privait de leur connexion à la Force, ses phéromones émis lui retransmettaient les émotions du corellien. Elle ressentait en lui une résolution inébranlable, une confiance plus grande que ce qu’il avait montré jusque-là.
- J’ai trouvé une piste sérieuse, Zeviya. Je vais réussir à trouver le Bâton Obscur.
Ses yeux mauves le dardaient avec intensité.
- Vraiment, où ça ?
- Dathomir. Laisse-moi te montrer.
Ils s’installèrent sur le lit, puis il lui montra la carte holographique émise depuis son disque. Bien que recluse dans sa chambre, la jeune femme n’était pas ignorante du trajet suivi par le Chu’unthor depuis Sernpidal. Leur dernière étape était aux dernière nouvelles, Ord Cestus. La prochaine était Botajef qui lui permettait de rallier la Voie Hydienne, l’une des principales routes commerciales hyperspatiales. Du moins, c’était ce qui était prévu.
Dathomir à l’échelle de la galaxie, n’était pas si éloignée du trajet. Mais cela représentait tout de même plusieurs parsecs de détour, ce qui finirait par être remarqué immanquablement, lorsque le convoi reviendrait à nouveau dans l’espace normal. Le corellien expliqua comment il s’y était pris, suscitant des interrogations de la part de sa maîtresse.
- Tu es certain que personne ne t’a remarqué ? Insista-t-elle.
- Absolument. Je sais ce que je fais, Zeviya.
C’est justement ce qui l’inquiétait de la part de Alan. Elle comprit qu’il était temps d’en finir avec cette comédie, leur liaison avait duré bien trop longtemps.
- Nous y arriverons dans quelques heures, assura-t-il.
- Tu suggères que nous devrions nous efforcer de passer le temps, avant notre nouvelle destination ? Minauda-t-elle avec malice.
- Si tu es d’accord, bien sûr.
Elle laissa seulement tomber son peignoir, pour offrir de nouveau son corps rose sucré. Il accepta l’invitation et ils roulèrent peu après dans le lit. Serrés l’un contre l’autre, ils laissaient couler à flots le torrent de passion qui les animait frénétiquement. Yanila redoubla d’efforts pour que cela reste un moment inoubliable.
Elle abreuva son amant en sursis, de caresses, de baiser, le mordant et le griffant pour le satisfaire. Elle tirait de temps en temps sur les poils de sa barbe et de ses cheveux blonds grisés avec ses dents, une nouvelle initiative qui surprit le corellien.
- Zeviya ?
Elle le fit taire en plaquant sa bouche sur ses lèvres, enroulant sa langue autour de la sienne. Elle l’enfourcha pour fusionner avec lui, leurs grognements et halètements résonnant dans la chambre. Ce fut la séquence la plus longue et la plus intense dans laquelle Alan s’était laissé entraîner. Après en avoir terminé, ils restèrent affalés l’un sur l’autre, reprenant leur respiration. Puis elle se leva, le laissant se redresser.
Le Jedi corellien la considéra un long moment alors qu’elle remettait son peignoir.
- Ce qui vient de se passer, était étrange.
Yanila se retourna vers lui.
- Étrange ?
- Eh bien, tu l’as fait comme si nous n’allions plus nous revoir, lui fit-il remarquer avec suspicion.
Elle ne laissa pas démonter.
- Ce que tu comptes faire sur Dathomir, pourrait être dangereux.
- Tu as peur pour moi ?
- Cela t’étonne, après tout ce que nous avons vécu ? Tout ce que nous ressentons l’un pour l’autre ?
Le regard du corellien était pensif.
- Non, c’était juste inattendu.
- Pour être franche, Alan, je voulais être certaine que je n’aurai aucun regrets. Même si tu réussis sur Dathomir, le Chu’unthor ne pourra plus jamais voyager.
- Aucun regret ?
Elle daigna lui sourire, lorsqu’elle exhiba fièrement d’un tiroir de la table, une bouteille d’apéritif avec deux verres.
- C’est pour ça que j’aimerais que nous trinquions.
- En quel honneur ?
- À nous, tout simplement, répondit-elle.
Elle ouvrit la bouteille de brandy corellien et remplit les deux verres. À l’insu du Jedi, elle glissa dans l’un des récipients une gélule qui se dissolvait instantanément. Elle lui apporta son gobelet qu’elle fit tinter contre le sien.
Elle s’assit à côté de lui, pour observer les effets de la drogue qu’il avala cul sec. Quelques instants après, pendant qu’il lui caressait les cheveux bleus dénoués autour de sa nuque, il gémit subitement, clignant vivement des paupières.
- Zeviya… me sens pas bien…
Sa tête reposa sur l’oreiller, tandis qu’il sombrait dans l’inconscience. Ses sens brouillés saisirent les dernières paroles de la zeltronne :
- J’ai un plan à exécuter, Alan. Je ne veux pas que tu interfères.
Une dernière fois, il voulut remuer la main mais celle-ci retomba mollement sur sa poitrine. Yanila palpa sa carotide pour s’assurer qu’il vivait encore. Elle soupira car une partie d’elle l’avait sincèrement aimé, s’était attachée à lui. Mais elle était Sith, il lui restait une mission à accomplir. Les Jedi seraient toujours ses ennemis. Cependant, rien ne l’obligeait à faire preuve de cruauté.
Elle prit le temps de revêtir ses habits d’adepte du Côté Obscur, de vérifier l’état du sabre-laser que lui avait apporté 2-B-1.
La drogue qu’elle lui avait fait inoculer, ne l’avait pas tué. Elle l’avait seulement plongé dans un profond sommeil, de sorte qu’avec un peu de chance, il ne sentirait rien lorsque le Chu’unthor s’écraserait à la surface de Dathomir. S’il se réveillait peu de temps avant, il n’aurait pas le temps de sauver quoi que ce soit. La drogue était puissante, c’est pour cela qu’elle ne croyait guère à cette éventualité. Elle décida pour y parer, d’enregistrer un dernier message holo dans lequel elle lui révélerait ce qu’elle lui avait caché pendant toutes ces années.
Car s’il se réveillait, il méritait de connaître la vérité.
- Êtes-vous certaine de vouloir lui laisser un message, maîtresse ? Interrogea son droïde.
- Fais ce que je te dis, fit-elle en rabattant le sombre capuchon sur sa tête.
L’enregistrement démarra et lorsque ce fut terminé, elle laissa un disque sur le milieu de la table, bien en évidence. Elle reporta ensuite son attention, sur son ysalamiri qui somnolait juste à côté sans se soucier de ce qui se passait.
Elle le prit dans ses bras pour le cajoler, sans le réveiller. Elle le reposa au bord puis s’écarta de quelques pas avant de dégainer son sabre-laser. La lame sanglante chanta dans un crépitement sanglant tandis que quelques larmes coulaient sur ses joues.
- Je suis désolée, Tikkie.
Proprement et sans fioritures, elle agita son épée de gauche à droite pour découper l’ysalamiri en deux. Elle éteignit et rangea son arme, essuyant ses larmes d’un revers de main. Il lui avait été utile bien qu’étant qu’une petite chose fragile. Avec le temps, elle s’y était aussi attachée. Elle avait oublié à quel point ce genre de sacrifice était douloureux.
- 2-B-1, attends-moi au hangar.
- Je suppose que les choses sérieuses vont commencer.
La Force avait déferlé en elle avec la disparition de l’ysalamiri, ce qui lui permit de retrouver au bon moment la pleine possession de ses moyens. Un sentiment de toute-puissance la grisait, à la perspective de réaliser ce pour quoi elle s’était engagée.
Elle saisit son comlink pour contacter les agents de l’Ordre de Mecrosa, infiltrés à bord.
- Ici, Dark Yanila. Lorsque le Chu’unthor émergera près de l’orbite de Dathomir dans l’espace normal, vous surchargerez les moteurs.
L’un des agents répondit :
- Longue vie aux Sith.
Elle inspira, se préparant ensuite à connecter son esprit avec les entités maléfiques installées dans les frégates Hammerhead. Elle vacilla lorsque des vagues de noirceur immonde surchargèrent ses perceptions, les Derriphan ressentant aussi sa présence.
Ils étaient animés d’une voracité terrifiante, qui ne demandait qu’à être rassasiée. Elle espérait qu’ils ne lui poseraient pas de problèmes. Elle leur intima par télépathie, l’ordre de détruire les frégates par le même moyen que pour le Chu’unthor.
Leurs voix multiples éthérées traversèrent ses pensées. Destruction… oui, nous ferons souffrir les Jedi.


Voilà, j'espère que cela vous a plu ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :wink: !

Allez, à la prochaine :hello: !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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