[Sommaire]
2 – Résumé + Commentaires de l'auteur
Cette partie vous permettra de retracer l'histoire rapidement sans avoir à tout relire, mais aussi de mieux la comprendre et de découvrir les détails et références que vous avez manqués. Les citations entre guillemets sont directement tirées du forum, vous n’avez donc pas besoin de les relire si c’est déjà fait.
Partie 1 : Profondeurs InterditesLe chapitre 1 est une synthèse de ce que l'on sait sur les bas-fonds de Coruscant dans l'univers Canon (à l'époque où je l'écris), à laquelle j'ai ajouté des éléments du Legends (notamment les informations concernant les niveaux abandonnés), et quelques idées de mon propre cru (notamment le côté "ghetto" inspiré du monde réel, l'idée des légendes urbaines, et des réseaux criminels de gangs qui se partagent le contrôle de certains quartiers, idée venant entre autres des quatre familles qui contrôlent New Reno dans le jeu Fallout 2)
C'est vrai que ce premier chapitre fait plutôt office d'introduction et qu'il ne se passe rien de concret pour le moment. Il faut dire qu'il y avait tout un décor à présenter, un contexte, je voulais bien faire comprendre au lecteur dans quel environnement il se trouvait avant de lancer l'intrigue principale. J'ai pensé qu'il serait intéressant de présenter le Niveau 1313 du point de vue d'un personnage "random", un point de vue subjectif et incomplet donc, étant donné qu'il serait difficile de présenter un tableau complet et global des bas-fonds alors qu'on détient au final assez peu d'informations dessus.
Au début du projet il ne devait pas y avoir de "personnage principal" à proprement parler, seulement des personnages. Je voulais montrer la vie de gens plus "marginaux", ceux que l'on ne voit pas d'habitude dans les œuvres de fiction mettant en scène des héros exemplaires. Cela explique pourquoi l'histoire commence par la présentation d'un personnage secondaire à l'intrigue, pour montrer qu'il est présent mais qu'il n'aura pas forcément un rôle très important à jouer. Les personnages font leur vie, tout simplement, comme si personne ne les regardait. Avec le temps et les intrigues développées, certains personnages se sont naturellement imposés comme "principaux", mais cela devait rester flou au départ, pour que le lecteur ne s'attende pas trop à ce qui allait se passer.
Mes personnages sont comme vous et moi : ils ne sont que de passage en ce monde, et chacun a sa propre histoire, son chemin à suivre. J'ai essayé de tous les faire participer au maximum dans l'intrigue, mais le fait est que tout le monde n'a pas des chances égales ni les mêmes ambitions.
Le chapitre sur Willem Orvile a été écrit plus tard, mais a été déplacé en 3ème position car il arrivait trop tardivement pour justifier qu'il arrive aussi vite dans les bas-fonds. L'introduire dès le départ permet de garder le suspense plus longtemps, suggérant au lecteur que ce personnage pourra arriver n'importe quand dans l'action principale. Je remercie mon ami Axel pour cette idée-là.
Je voulais justement sortir des sentiers battus pour proposer quelque chose de neuf et d'engageant, mais avec une vraie profondeur derrière. J'ai tenté d'en faire pour tous les goûts, avec un univers plus encré dans le réel.
J'ai voulu montrer que comme le monde réel, l'univers de Star Wars possède plusieurs facettes. Et quand on y regarde bien, l'univers Star Wars n'est qu'un reflet de notre monde croisé avec notre imaginaire, qui possèdent l'un comme l'autre leur part d'ombre.
Je ne suis pas forcément fan de fantasy pure et dure, mais j'ai toujours aimé les univers qui savent mélanger SF, fantasy et horreur.
J'aime à penser que beaucoup d'auteurs puisent dans des inspirations communes sans forcément s'en rendre compte (telles que les peurs d'enfance, les vieilles histoires et légendes, toutes ces choses qui ont une part dans l’inconscient collectif)
(En parlant de Jinta dans la Partie 1) Héroïne, ce n'est pas exactement le terme que j'emploierais. Mais oui, il fallait bien un fil rouge, un point d'accroche au récit même si au début on ne sait pas encore vraiment où on va. Mais rien n'est dit, tout est permis... Attention à la marche.
Le flashback de Jinta devait représenter le passé douloureux du personnage, montrer ce qu'elle a dû traverser pour survivre et devenir celle qu'elle est aujourd'hui. C'était aussi un moyen de montrer de quoi elle est capable, sa rage de vaincre qui l'a guidée toute sa vie. Je voulais donner un exemple concret du danger que représente un tel environnement pour une orpheline sans repère et sans espoir, et comment la violence est devenue la condition sine-qua-non de sa survie. C’était aussi une façon de faire prendre conscience au lecteur de ce par quoi certaines femmes ont du passer dans leur vie, mais qu’on oublie trop souvent car c’est un sujet tabou.
C'est clair qu'on est dans du classique, et que j'ai essayé de "romancer" un peu la scène pour la rendre moins crue et plus supportable à lire (Je me suis inspiré de la scène du meurtre des parents de Bruce Wayne dans le Batman de Tim Burton, qui montre une scène très choquante de façon spectaculaire sans trop rentrer dans les détails).
Une tentative de viol sur mineure ce n'est pas quelque chose de facile à raconter (ni à lire, j'imagine), mais je pense que c'était nécessaire au développement du personnage, car c'est difficile de se mettre dans la peau d'un personnage aussi torturé quand on ne sait pas par où elle est passée. Le but ici était surtout de montrer dans quelles condition Jinta a grandi, à quel point sa situation est désespérée, et ce à quoi elle a dû se résoudre pour assurer sa propre survie.
Quand Jinta rencontre le seigneur du crime Borg Manthred, je voulais que le personnage et le lieu en lui-même dégagent une atmosphère particulière. Car Manthred n’est pas n’importe quel employeur, ni n’importe quel seigneur du crime. Sa présence devait être aussi imposante et oppressante que celle de Jabba le Hutt, si ce n’est plus. Il n’a certes pas un palais aussi colossal que Jabba et ne règne pas sur une planète entière, mais dans son antre il est le seul chef, et il vaut mieux être de son côté pour ne pas avoir de problème.
La première apparition de Drivian sert à illustrer ce qui est arrivé aux hommes que Manthred a envoyé, mais aussi que Jinta n’est pas la seule sur le coup.
Le chapitre suivant montre Jinta descendre les nombreux étages qui la séparent du Niveau 0, le plus profond de la ville-planète. Cette descende devait être oppressante, inquiétante, un peu comme l’image d’une descente aux enfers. L’environnement change radicalement, c’est comme passer d’un monde à l’autre. Si le Niveau 1313 est dangereux à cause du crime omniprésent, au Niveau 0 le danger vient des radiations, des créatures mutantes, et du fait de ne pas pouvoir regagner facilement la civilisation. Si vous mourrez là-bas, personne ne vous entendra crier.
Au Niveau 1313 on est déjà dans les bas-fonds, mais la différence est qu'il est encore largement habitable et habité malgré le crime et la pauvreté qui y règnent. Il n'est pas spécifié dans le Canon à quel niveau commencent les bas-fonds ni où commencent les niveaux abandonnés (ce qui doit probablement varier selon l'époque et la région planétaire), mais il faut bien différencier bas-fonds et niveaux abandonnés car ce n'est pas tout à fait la même chose.
Je me suis effectivement pas mal inspiré de l'ambiance d'Alien pour ce chapitre. (c'est d'ailleurs, et de loin, ma saga d'horreur préférée)
Et oui, je me souviens avoir vraiment pris le temps pour ne négliger aucun détail pour montrer tous les aspects effrayants de ce décor, pour le rendre tangible. Le Niveau 0 n'ayant jamais eu d'apparition visuelle digne de ce nom (que ce soit Canon ou Legends), je me devais d'en dresser le tableau le plus complet possible pour que le lecteur sache précisément dans quel genre d'endroit il a mis les pieds.
Je ne me cache pas m'être librement inspiré de l'ancien
UE, mais également d'univers bien cauchemardesques comme DOOM, Warhammer 40,000 ou Lovecraft qui poussent le décor et l'ambiance horrifiques assez loin.
L’origine des nargols, créatures inventées exprès pour cette histoire, est volontairement floue pour épaissir le mystère qui entoure les niveaux abandonnés. Ce sont des amphibiens mutants, chassant en meute, mais il n’est jamais précisé si ces créatures sont conscientes, semi-conscientes, ou sans âme. Pour les imaginer, je me suis inspiré du chupacabra et de certains poissons des abysses.
Le mot "nargol" vient de l'onomatopée "narg" (qui est aussi le nom d'un personnage jouable dans Fallout 2) et la syllabe "gol", qui me rappelle "Gollum" ou "Exegol". Le mot "nargole" devait sans doute traîner dans mon inconscient sachant que j'avais vu les films Harry Potter, mais cette ressemblance n'était pas volontaire.
Le danger des radiations est aussi mis en avant, chose que l’on voit rarement dans Star Wars, mais dont il est fait référence dans le Legends en parlant des niveaux inhabitables de Coruscant. Ici, les radiations servent à rajouter au sentiment de danger permanent de cet environnement peu hospitalier. Ça, et les créatures dangereuses qui y rôdent, expliquent pourquoi plus personne ne se rend dans ces niveaux (explication qui n'est pas présente dans le Canon, du moins pas encore ou pas à ma connaissance, mais on peut au moins théoriser que ce soit le cas, au moins dans certaines parties de la planète)
Le chapitre 7 marque la rencontre entre Jinta et Drivian, rencontre pas si anodine puisqu’on découvrira plus tard que Drivian est en train de manipuler Jinta pour l’attirer dans son piège. Ce chapitre sert aussi à montrer le tempérament cruel et impitoyable de Jinta, qui n’hésiterait pas à tuer quelqu’un même sans défense pour être sûre d’atteindre son but. Pour Jinta, écraser toute concurrence est une question de survie. Mais comprenant que le réacteur à fusion ne se trouve plus dans l’usine et a été dérobée par quelqu’un d’autre, elle décide de l’épargner et de faire temporairement équipe avec lui.
Je comptais dès le départ faire en sorte que Drivian et Jinta deviennent amis par la force des choses, et qu’à terme Drivian fasse comprendre à Jinta qu’il y a des choses plus importantes que l’appât du gain égoïste. C’était avant que je décide de faire de Drivian un manipulateur, prouvant que Jinta avait raison de se méfier de lui. Mais cette méfiance ne suffira pas à la sauver, bien au contraire, et elle comprendra à terme que son véritable ennemi, c’est elle-même.
Dans le même chapitre, l’inspecteur Orvile, ayant troqué son uniforme pour des vêtements civils, arrive au fast-food de Ribajo en quête d’informations. L’identité d’Orvile n’est volontairement pas dévoilée puisqu’on prend le point de vue de Ribajo, mais on le devine assez facilement à cause des chapitres précédents. D’abord méfiant, le Bothan décide finalement de lui donner le contact de Ghastas Bo’phat, un arpenteur qui pourra le guider dans les profondeurs.
Le chapitre 8 présente le quartier de Doomtown, lieu par lequel les personnage ne passeront pas dans l’histoire mais qui sert à renforcer la mythologie et le lore horrifique que j’ai voulu mettre en place dans les bas-fonds de Coruscant. Jinta s’y est déjà rendu, ce qui ne l’a pas laissé de marbre, car, étant sensible à la Force, elle peut sentir les lieux où le côté obscur est très puissant.
Pour cette ville fantôme je me suis un peu inspiré de la ville fictive de Raccoon City, de l'univers des jeux DOOM, du DLC "The Pitt" de Fallout 3, ainsi que des nombreuses représentations de l'Enfer dans la fiction et même de certains de mes propres cauchemars.
Entre Lotho Minor, Mustafar et Malachor ce ne sont pas les décors infernaux ou désolés qui manquent dans Star Wars, mais je voulais quelque chose de plus urbain, un genre de Detroit ou de Manhattan qui aurait sombré dans le néant.
Le Niveau 911 fait à la fois référence au numéro d'urgence américain, mais aussi et surtout aux événements dramatiques du 9/11 (l'écriture anglaise de 11/09).
L'univers Star Wars regorge de références à notre Histoire et de parallèles avec le monde réel, et je me suis dit que Coruscant aussi aurait pu avoir son 11 septembre, son Hiroshima ou sa peste noire. Et comme dans Star Wars tout est poussé à l'extrême et prend des proportions invraisemblables, ça a donné Doomtown.
Guidant Jinta jusqu’au métro abandonné, Drivian tente d’avertir Jinta qu’il s’agit d’un piège. Soit il s’agit là de psychologie inversée pour la pousser à y aller quand même, soit il tente malgré lui de l’avertir qu’il s’agit d’un piège. Il aurait certainement aidé Jinta à ne pas tomber dedans, mais le fait que Jinta s’obstine à ne pas lui faire confiance le pousse dans ses retranchements. En entrant dans le métro, Jinta sent que l’atmosphère a changé, une atmosphère qu’elle a déjà senti à Doomtown, car elle sent à ce moment-là, sans le savoir, qu’elle s’approche d’un lieu habité par le côté obscur (exactement comme la grotte de Dagobah, lieu où Luke Skywalker a des visions étranges qui le confrontent à sa part d’ombre).
Le chapitre 9 met en évidence le dégoût de Willem Orvile envers les espèces non-humaines, mais aussi le fait qu’il soit désorienté dans un milieu aussi marginal, lui qui vient de la haute société. Entouré d’espèces étrangères, il devient lui-même un étranger au Niveau 1313. Mandragol, un Togruta étonnamment courtois, voit certainement clair dans son jeu. Il décide néanmoins de le guider jusqu’à Ghastas Bo’phat, ce qui au final le mènera à sa perte.
En écrivant ce chapitre, je ne sentais pas Ghastas du genre à traîner dans un endroit populaire et venir parler à quelqu'un comme Orvile. Ils n'ont rien en commun, alors il serait plutôt du genre à éviter naturellement ce genre de personne, si vous voyez ce que je veux dire.
Il ne fallait pas que Bo'phat ait l'air trop facile à trouver, à la portée du premier venu. Il fallait que ce soit un habitué du coin qui vienne vers lui, car les arpenteurs ont la réputation d'être insaisissables, comme des fantômes qui hantent les niveaux désaffectés.
Dans le chapitre suivant, Orvile rencontre Bo’phat, un Dévaronien peu amical. Ce dernier n’hésite pas à le mettre en garde sur les dangers qu’il encourt en s’aventurant aussi bas, mais Willem décide malgré tout de continuer sur cette voie.
Trahi par un cylindre codé qu’il a fait tomber de sa poche, l’identité d’Orvile est découverte par Ribajo, qui prévient immédiatement ses contacts. Fatalement, Ghastas l’apprend et attire Orvile dans un piège pour en finir avec lui.
Certains pourraient appeler ça une facilité scénaristique... Mais je voulais en effet montrer qu'Orvile est quelqu'un de trop sûr de lui, et que son orgueil l'a rendu négligent.
Je voulais aussi montrer que personne n'est à l'abri d'une erreur humaine... Et peut-être bien que le Niveau 1313 porte malheur à certains, porte bonheur à d'autres.
L'un des propos de ce récit, c'est que les pires choses arrivent souvent aux plus vilaines personnes.
Pendant ce temps, Jinta et Drivian continuent leur route dans le métro abandonné de Coruscant. C’est un lieu délaissé, hors du temps, un vestige du passé. C’est un lieu que j’ai beaucoup vu en rêve, ce vaste métro obscur qui semble ne jamais se terminer. Dans mon esprit, ce métro a un sens particulier : Il est possible d’y descendre, mais pas d’en remonter. C’est, quelque part, le chemin et le cercle vicieux de la perdition et de l’oubli. Cette hantise des métros abandonnés me vient sûrement en partie du jeu Fallout 3 et de ses métros glauques à l’ambiance particulière, hors-service depuis des siècles, mais aussi de mon regard d’enfant sur les tunnels étrangement sombres et sordides du métro parisien.
Dans le chapitre 11, Jinta approche de plus en plus de l’horrible vérité, et le lecteur découvre peu à peu que tout ne tourne pas rond ici. Une fois de plus, Drivian tente d’avertir Jinta de quelque chose. Comme s’il savait que les choses n’allaient pas bien tourner pour eux deux. Mais Jinta, têtue, ne l’écoute pas. Peut-être voulait-il simplement se dédouaner du fait d’avoir attiré Jinta jusqu’ici, tout en sachant qu’elle ne reculerait devant aucun danger pour obtenir ce qu’elle voulait.
Drivian finit par lui tourner le dos, la laissant seule face au danger. Fuyant pour sa vie, elle prend le chemin le plus court pour se tirer de là, se jetant tête la première dans une chute vertigineuse qui aurait pu signer son arrêt de mort. La chute dans ce trou est une référence directe à Alice au Pays des Merveilles, lorsqu’elle tombe au fond du terrier du lapin, et tout le sens philosophique que cela implique. En tombant dans ce trou, Jinta va découvrir une facette inimaginable de la réalité, en passant de la raison à la folie : Du monde ordinaire, au monde de l’Oracle.
Dans le chapitre 12, vient la rencontre fatidique avec l’Oracle. Le lecteur est aussi perdu que Jinta, face à cet être étrange et impensable. Au départ, je ne savais pas ce que l’Oracle pouvait réellement signifier. C’est un personnage qui m’est apparu en rêve, il y a des années, et qui a toujours été une énigme pour moi. Ce n’est qu’au fur et à mesure de l’écriture de cette histoire, que j’ai réussi à lui donner un sens. Tout d’abord, c’est un être sans but, qu’on a oublié. Cela se rapproche du sentiment que j’ai eu en la voyant dans le rêve. Peut-être était-ce une part de moi-même ou du monde que je n’avais pas envie de voir, mais qui existait malgré tout, et qui avait subsisté, là, dans l’ombre, suppliant qu’on vienne pour elle. Peut-être était-ce le mal qui sommeille au fond de l’être humain, ou tout simplement sa part irrationnelle, qui n’a jamais vraiment pu se manifester. Celle qu’on réduit au silence car sa voix n’est que discorde et confusion.
Quoi qu’il en soit, j’ai décidé, pour pimenter les choses, que l’Oracle soit en réalité Jinta elle-même, ou plutôt, une ancienne part d’elle-même. L’idée m’a immédiatement plu, et j’avais le sentiment qu’elle ouvrirait énormément de possibilités. Jinta découvre que Drivian lui mentait, que tout ceci n’était qu’une machination pour l’attirer ici. Elle refuse d’abord son sort, mais l’Oracle aspire son âme pour la récupérer dans son corps robotique. Jinta comprend alors qui elle est, et quel était son but. Elle avait encore l’espoir de s’en sortir, mais ce n’est plus le cas maintenant. Elle est devenue l’instrument de la mort, voué à orchestrer l’extermination des êtres vivants, pour lesquels elle voue une haine sans borne.
Ce brusque changement de paradigme était prévu dès le départ comme une apothéose, une révélation incroyable qui devait subjuguer tout ce que le récit avait mis en place. C'est pourquoi j'ai imaginé la fin à la fois la plus fourbe et la plus improbable possible, dans le but de prendre le lecteur à revers afin de mieux le surprendre
(autrement dit, si c'était pas la fin que vous attendiez, c'est volontaire).
Je voulais aussi présenter la Force (et notamment le côté obscur) sous l'angle de l'inconnu, du paranormal, vu par un personnage qui n'y croit pas et qui s'y retrouve confronté sans savoir de quoi il s'agit (ce qui, on peut imaginer, pourrait provoquer un traumatisme assez fort ou une perte de prise sur la réalité selon les personnes, et c'est justement ce côté traumatique que je voulais représenter).
D'ailleurs je ne cite jamais le mot "Force" ou "côté obscur" dans mon récit, et c'est une volonté de ma part car on sait que la Force n'a pas qu'un seul nom et que les utilisations qui en sont faites à travers la galaxie sont aussi diverses que variées (il pourrait aussi y avoir des sectes pratiquant une forme du côté obscur sans jamais le nommer ainsi, vous me suivez).
D'ailleurs cette capacité à se nourrir de l'âme de quelqu'un n'est pas si éloignée du pouvoir de la reine de Ktath'atn dans le comic La Citadelle Hurlante, qui pouvait directement aspirer la force vitale d'une personne. À vous d'interpréter le mot "âme" comme bon vous semble selon votre conception de la Force, mais je trouvais que ce n'était pas un concept inapproprié à introduire dans la mesure où on est face à un être unique avec des pouvoirs inédits (notamment celui de pouvoir transférer sa conscience d'un corps biologique à un corps mécanique par télékinésie).
Dans l’épilogue, Jinta se réveille dans une simulation et croit que tout n’était qu’un rêve. Au départ, j'avais eu l'idée que toute l'histoire n'était qu'un très mauvais cauchemar, un peu comme dans Le Magicien d'Oz, pour mieux subvertir les attentes du lecteur et qu'il soit aussi largué que Jinta, pour qu'il comprenne ce qu'elle pouvait ressentir à ce moment-là. Cette sensation que tout ce en quoi on a cru est faux, et qu'on s'est trompé sur toute la ligne. Justifiant ça par un bad trip aux bâtons de la mort, je m'étais dit que ça ferait une belle conclusion avec en sous-texte un avertissement sur les dangers de la drogue.
Au final, j'ai trouvé que cette fin discréditerait toute la gravité du récit en le réduisant à un simple mauvais rêve, alors j'ai eu l'idée de la simulation pour écrire cette fin quand même, mais avec un sous-texte plus cynique et insidieux laissant présager que le vrai problème est bien plus grave qu'un bad trip aux bâtons de la mort.
Pour la simulation et les faux souvenirs, l'inspiration doit effectivement venir de Matrix.
Quant à l'idée des machines qui veulent détruire toute vie, je n'étais pas parti dans une idée d'asservir ou de "remplacer" les êtres vivants par des machines, mais plutôt dans un anéantissement pur et simple. Si l'Oracle possède une âme c'est qu'elle n'a pas toujours eu un corps robotique, mais le fait qu'elle ait quitté son enveloppe biologique est davantage un abandon de sa propre vie qu'une "nouvelle vie" en tant que machine. Bref, on ne parle pas vraiment là "des machines" qui veulent détruire toute vie, mais plutôt d'une sorcière déshumanisée à la tête d'un groupuscule constitué principalement d'êtres vivants. L'Oracle est unique en son genre.
La parution de la première partie sur le forum fut répartie de décembre 2020 à février 2021, au rythme d'un chapitre par semaine. Et même si j'ai quelques facilités d'imagination, ce fut malgré tout un travail de longue haleine que je fus bien content de terminer.
2 ans pour l'écriture (essentiellement de longues pannes d'inspiration ponctuées par de rares fulgurances créatives), multiples relectures et affinage du texte jusqu'à saturation, puis enfin 2 mois et demi de publication hebdomadaire avec de constantes modifications et ajouts de dernière minute (notamment les illustrations que j'ai mis un point d'honneur à réaliser pour donner une identité visuelle à mon récit, et transmettre en un coup d'œil ce que des paragraphes de description auraient peiné à retranscrire).
Partie 2 : Les Âmes Perdues La première partie fut écrite de sorte à se suffire à elle-même, tout en laissant une possibilité de suite grâce à une fin ouverte. Je ne savais pas à l’époque si je serais capable d'écrire cette suite, mais j'ai fini par le faire.
En effet, la fin de la Partie 1 avait ouvert une flopée de possibilités, tout l'inverse du début du projet où je me sentais un peu à l’étroit dans ce décor peu familier qui peut sembler pauvre au premier abord, et où je ne savais pas toujours quoi mettre pour renouveler les environnements et les situations présentés. Ce fut un gros effort d'imagination pour moi pour parvenir à construire à partir de presque rien cet "univers dans l'univers" constitué principalement de lieux, de personnages et de factions que l'on n'a jamais vus au par avant, et ce en restant dans les limites de "ce qui a sa place dans Star Wars" et "ce qui colle avec l'univers officiel/officieux". (même si ces limites sont assez vagues et ne sont pas obligatoires pour une fan-fic j'en suis bien conscient, mais j'ai fait le parti pris de les respecter au maximum tout en apportant ma vision personnelle de ce que pourraient être – et sont probablement, du moins en partie – les bas-fonds de Coruscant)
Mais maintenant que la machine était lancée, je savais à peu près quoi faire et comment le faire, je prenais également un peu plus de libertés pour raconter ce que je voulais raconter, et le fait d'avoir toute l'intrigue de la Partie 1 derrière me donnait d'entrée de jeu tout un tas de suites logiques pour lesquelles je pouvais choisir d'opter ou non.
La Partie 2 est sortie plus tôt que prévu, puisqu'elle devait à l'origine être plus longue (dans les 20 chapitres minimum) et clore l'arc narratif à elle seule. Mais j'ai décidé de m'arrêter à 13, suivant la tradition de la Partie 1, afin de garder un format relativement court et digeste et de ne pas impatienter les lecteurs. Ayant pris l'habitude d'écrire, je n'ai mis qu'un an à rédiger cette seconde partie, contre deux pour la première.
Cette segmentation me permit également de prendre une petite pause dans l'écriture, le temps de relire et de méditer la Partie 2 pour mieux réfléchir et préparer ce que je voulais amener dans la 3ème et dernière partie.
Reprenant un thème commun avec la Partie 1, la couverture de la Partie 2 montre un crâne humain qui semble faire partie de la ville-planète. Certains lecteurs n’auront pas manqué de le remarquer.
Le crâne, c'est quelque part, notre vrai visage à tous. Ce goût pour la mise en valeur du crâne humain me vient sans doute en partie des catacombes de Paris, mais aussi et notamment de l'iconographie présente dans Warhammer 40K. Iconographie que l'on retrouve également sur l'armure et les tatouages des clones de la Bad Batch, ce qui montre aussi l'aspect universel et intemporel de ce symbole.
Le premier chapitre devait subjuguer le lecteur, remettre en question ses certitudes, tout en montrant les conséquences qui découlent de la fin de la Partie 1. En effet, on sait que l'Oracle vient de retrouver son âme, son vrai soi, et n'a pas l'intention de rester les bras croisés. Toutefois, il n'a jamais été question d'Impériaux travaillant pour l'Oracle, c'est pourquoi j'ai titillé l'imagination du lecteur en suggérant des possibilités inédites, comme pourquoi pas que l'Oracle puisse être associée à Palpatine, ce qui n'est cependant pas le cas comme l'explique la suite de l'histoire. Entretenir un mystère important autour de ces Impériaux, et en particulier de Grimask (dont le nom est encore gardé secret à ce moment-là) est un des points d'accroche dont je me suis servi pour lancer cette nouvelle intrigue.
Sur l’illustration, on peut voir Grimask utiliser la serpenteuse, une arme Sith exotique et très dangereuse qui a la capacité d’aspirer l’âme des gens.
Je voulais ici donner au côté obscur une forme visuelle forte, aussi concrète qu'hallucinante, mais également inédite par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir dans
SW.
Le deuxième chapitre montre à la fois une introspection dans l'esprit de Jinta, et dans celui de Grimask. L'une a oublié qui elle est, enfermée dans une simulation, et doit déverrouiller deux holocrons, Sith et Jedi, pour révéler la vérité qui lui est cachée. Les intentions de Drivian sont volontairement floue à ce moment-là. Cherche-t-il a l'aider, ou n'est-il là que pour la torturer avec de faux espoirs ? Quant à Grimask, cette partie permet d'expliquer les biais intellectuels et sociaux qui l'ont mené à être quelqu'un d'aussi cruel et impitoyable.
L'idée d'ouvrir un holocron Sith et un holocron Jedi en même temps pour accéder à un savoir supérieur vient de Star Wars: Rebels, où Maul et Ezra utilisent se procédé pour que la Force leur révèle à chacun ce qu'ils désirent le plus savoir. Je vois venir les puristes, qui pourraient ici crier à l'hérésie, et c'est compréhensible : Un holocron Jedi ne peut être ouvert que par un utilisateur du côté lumineux, et un holocron Sith par un utilisateur du côté obscur, et on ne peut pas être les deux à la fois. C'est une opinion que j'entends, et que je partage.
Cependant, gardez à l'esprit qu'il s'agit d'une simulation, il ne s'agit donc pas de "vrais" holocrons. Ici, ils servent à symboliser les deux parts opposées de Jinta, son côté bon et son côté obscur, qu'elle doit apprivoiser pour reprendre le contrôle de sa propre vie. Ouvrir l'holocron Sith ne signifie donc pas basculer du côté obscur, mais plutôt affronter ses peurs pour ouvrir les yeux sur les vérités les plus inavouables.
Dans le chapitre suivant, on voit arriver deux nouvelles têtes, inconnues au bataillon. Avec Iggvar et Kiro, le contrebandier téméraire et son amie la garde du corps, je voulais tenter une approche plus "pragmatique", et moins pessimiste des bas-fonds. Le danger reste pourtant bien présent, comme nos héros vont le découvrir, et la menace de l'Oracle bien plus grave que ce dont ils peuvent se douter à cet instant.
Je me suis quelque peu inspiré de Chirrut et Baze pour le côté intellectuel prétentieux/porte-flingue grognon protecteur. C'est un duo qui m'a beaucoup marqué dans Rogue One, et je me suis dit qu'il serait cool d'y faire un petit hommage plutôt que d'introduire un énième personnage solitaire.
Il y a sûrement aussi un peu de Han Solo et de Kazuda pour la personnalité d'Iggvar, quant à Kiro il y a sans doute un peu de Baze et de Chewbacca.
Coruscant est trop grande pour se cantonner au même quartier et aux mêmes habitants. Toujours se renouveler, ne jamais s'attarder, là est le secret.
Quand j'ai commencé à écrire cette histoire, je suis parti avec le principe qu'il n'y aurait pas nécessairement de personnages "principaux" à proprement parler. Autrement dit aucun personnage n'est indispensable à l'intrigue, mais chacun la fait évoluer à sa façon tout en suivant son propre chemin, sa propre destinée.
Certains personnages se sont naturellement imposés comme fils conducteurs du récit, mais comme vous avez pu le voir, ce rôle n'est pas gravé dans le marbre et tout peut basculer d'un moment à l'autre.
L'idée était surtout de visiter les bas-fonds de la capitale à travers des points de vue différents voire parfois totalement divergents, et avec tous ces fragments, ces points de vue subjectifs, que le lecteur puisse se faire sa propre idée de ce qu'il se passe en toile de fond (tout en sachant qu'il y aura toujours des choses qui échapperont à sa compréhension, car tout n'a pas vocation à être expliqué ou observé)
Dans le chapitre 4, on retrouve Grimask, qui cette fois retourne voir sa maîtresse, l’Oracle. Il donne également le tube d'âmes à un esclave recroquevillé dont le visage est caché par une capuche, à qui l'Oracle dit simplement "le Tourmenteuse", sans plus d'explication au lecteur pour susciter la curiosité et laisser l'imagination anticiper ce que ça pourrait être. L'esclave en question est en réalité Drivian, ce qui n'est pas précisé, pour garder l'effet de surprise sur ce qu'il est devenu, mais le lecteur attentif peut déjà se douter de quelque chose à ce moment-là.
Le tube transparent contenant des âmes est un élément récurrent dans les univers de fantasy, mais je pense que l'inspiration originale me vient du tube renfermant des esprits qu'utilise Raspoutine dans Anastasia, un film d'animation qui a marqué mon enfance.
Cette fois-ci, il ne fait aucun doute que l’Oracle n’a aucune envie de s’allier à l’Empire. Grimask doit alors faire un choix : Rejoindre l’Oracle et perdre sa place dans l’Empire, ou garder sa place dans l’Empire et perdre sa place auprès de l’Oracle. Ses hommes n’étant pas prêts à le suivre, il les tue de sang froid pour continuer de servir l’Oracle.
Pour la première fois, on voit Grimask enlever son masque, qui était quelque chose de sacré pour lui. C’est non seulement un signe de soumission face à l’Oracle, mais aussi le symbole qu’il abandonne son ancienne vie pour devenir une nouvelle personne.
Dans le chapitre 5, Iggvar retourne chez lui, dans l’Enclave de Karzgard, pour tenter de vendre l’appareil qu’il a trouvé. Il pense naïvement pouvoir abuser de sa position pour se faire de l'argent en revendant des produits douteux à son peuple dans le besoin, sous prétexte que son travail est difficile. Malheureusement, il s’y prend mal en négociations et le préfet, ne voulant pas être escroqué, lui prend l’appareil et refuse de payer tant qu’il n’aura pas vérifié qu’il fonctionne. Iggvar repart bredouille, avec son amie Kiro, dans l’optique d’aller fumer de l’épice pour oublier leurs problèmes.
Pendant ce temps, on retrouve Jinta, toujours dans la simulation. Elle a cette fois réussi à ouvrir l’holocron Sith, qui lui révèle un message secret. Son frère Sam, qui s’avère être Drivian Jexter, lui apprend qu’elle n’est pas vraiment elle-même mais seulement la bonne partie d’elle-même qui a survécu au transfert d’âme dans l’Oracle, et qu’elle est en réalité la fusion entre deux âmes dans un même corps, survenue il y a des millénaires de ça.
Drivian lui apprend qu’elle se trouve dans la Tourmenteuse, une prison virtuelle, mais lui explique aussi les raisons de cela et pourquoi il veut à présent l’aider. C’est la première fois depuis de drame qu’on apprend que Drivian s’est retourné contre l’Oracle, et cela va jouer un rôle très important dans la suite de l’histoire, car Jinta et Drivian auront besoin l’un de l’autre pour s’en sortir.
Jinta sera obligée de faire confiance à celui qui lui a menti et l'a trahi, car la confiance est la seule chose qui lui reste pour espérer sortir de cet Enfer. Elle n'aurait jamais fait confiance à qui que ce soit avant sa renaissance, mais être séparée de sa part maléfique a changé son regard sur le monde, ce qui lui permet d'être libre à nouveau. Cette nouvelle vie implique aussi qu'elle est à nouveau sensible et vulnérable, c'est pourquoi Drivian l'a gardée en sécurité dans la simulation jusqu'à ce qu'elle soit prête à affronter le monde extérieur sans se laisser corrompre ou détruire.
Le titre de ce chapitre, "Le prix de l'espoir", fait à la fois référence à l'espoir qu'Iggvar essaye de monnayer, mais aussi au prix que Jinta et Drivian payent en sacrifiant leur fierté et leur vie d'avant pour avoir de nouveau un espoir de sortir des ténèbres.
Il me semblait important de dire que tous les méchants ne sont pas dénués de bons sentiments, et donc pas irrécupérables (même Hitler aimait les Disney et peindre des paysages, ce qui n'enlève rien au monstre qu'il était mais montre qu'il y avait aussi un humain sous sa casquette de dictateur)
Les gros vilains c'est cool, mais une thématique centrale que j'aime aussi beaucoup dans
SW, c'est celle de la rédemption (magnifiquement illustrée par Dark Vador dans Le Retour du Jedi).
La seule manière pour Jinta de se libérer du mal était d'être séparée de son soi maléfique, qui est à présent incarné par l'Oracle.
Mais il y avait sûrement encore une petite fille innocente en elle, que sa haine et ses traumas n'avaient fait que refouler toute sa vie mais n'étaient pas parvenus à détruire.
La nature est faite d'opposés. Pas de lumière sans obscurité, pas de vie sans mort, pas de 1 sans 0.
Si le Bien et le Mal existent alors je dirais qu'il y en a en chacun de nous, et personne n'est totalement pur ni totalement corrompu.
Dans le chapitre 6, Iggvar et Kiro arrivent à la cantina du Niveau 616 et constatent le massacre perpétré par Grimask. Ils sont rapidement rejoints par l'arpenteur Ghastas Bo'phat (et son fidèle droïde KC-K8), qui explique enquêter sur des meurtres de ce type et en a conclu une origine occulte. Désireuse de sauver des vies, Kiro décide de le suivre dans son plan de trouver et d'arrêter les coupables. Elle finit également par convaincre Iggvar de venir avec eux, d'abord réticent à l'idée d'une expédition qui pourrait s'avérer une mission suicide, mais qui tient trop à elle pour la laisser y aller seule. C'est la première fois qu'Iggvar et Kiro sont directement confrontés aux conséquences dramatiques du règne de l'Oracle, et cet événement va bouleverser la suite des événements pour eux.
Ghastas, que l'on avait brièvement vu dans la Partie 1 comme le bourreau de l'inspecteur Impérial, devient ici un protagoniste à part entière. J'ai fait revenir ce personnage car je trouvais qu'il avait un bon potentiel, et je voulais davantage nuancer sa personnalité pour en faire un peu plus qu'un malfaiteur de bas étage. C'est le début d'un arc de rédemption où il cherchera à racheter ses crimes par de bonnes actions, même s'il n'est toujours pas débarrassé de ses vieux démons et inspire toujours la méfiance. Mais on découvre que derrière son caractère haineux et contestataire se cache en réalité un grand cœur, ce qui fait tout l'intérêt du personnage.
Je me suis dit que des personnages solidaires qui tiennent les uns aux autres face à un ennemi qui n'est que pure haine et destruction, ça avait quelque chose de poétique.
Oui c'est très manichéen, mais je pense que ça a toujours été dans l'essence même de Star Wars.
Le chapitre 7 montre la transformation de Grimask en cyborg, pour devenir Abandon. L'abandon de son ancien nom et de son visage symbolisent le sacrifice de son identité, à laquelle il renonce pour toujours afin de servir sa maîtresse. En devenant un cyborg, équipé d’une nouvelle tête et d’un nouveau bras, il devient un peu plus à l’image de l’Oracle, un symbole de l’oubli, de l’abandon et de la mort.
Avec cette scène, je voulais montrer jusqu’où pouvait mener le fanatisme, de quoi sont capables certaines personnes si cela peut leur assurer plus de pouvoir, ou tout simplement s’ils croient que c’est la meilleure chose à faire. Le décor ici ne serait pas sans rappeler la partie industrielle de la cité des nuages où travaillent des Ugnaughts, ou encore l'aciérie de The Pitt dans le jeu Fallout 3. L'utilisation d'un "cutter laser" renvoie bien sûr à l'arme iconique de Dead Space, outil détournée de son usage industriel pour découper des membres humains.
L'apparition fantomatique de l'Oracle dans les flammes et la fumée, sous forme d'hologramme, est une référence à l'apparition du magicien dans Le Magicien d'Oz, un film qui a marqué mon enfance.
Niveau inspiration, je dirais qu'il y a un peu de la transformation de Dark Vador, de celle des cybermen dans Doctor Who, et sans doute aussi du clip "Gatteka" de Ghostemane.
Quant à sa forme finale, ça doit ressembler à quelque chose à mi-chemin entre les streetcleaners et les swordsmachines du jeu Ultrakill.
Dans le chapitre 8, nos protagonistes descendent au Niveau 23 (nombre considéré par certains comme ayant des propriétés surnaturelles), pour rencontrer Monok, un esclave Ugnaught qui s’est enfui de la Crpyte. (On apprendra plus tard que c’est Drivian qui l’a libéré et qui l’a envoyé chercher de l’aide). Monok leur apprend qui est l’Oracle, de quoi elle est capable, et qu’il est terrorisé par ce qu’elle pourrait lui faire quand elle le retrouvera. En effet, il a peu d’espoir de vaincre l’Oracle, mais il est venu surtout pour les avertir du danger qu’ils encourent.
Il apprend à Iggvar que Grimask, devenu Abandon, a reçu l’ordre de massacrer l’enclave de Karzgard. Apprenant cela, Iggvar souhaite partir immédiatement à leur secours, mais ses amis redoutent qu'il soit déjà trop tard. Au final, un véhicule de police les a repérés, les obligeant à quitter les lieux en catastrophe.
On peut dire que les choses s'accélèrent dans cette partie du récit, puisque les événements s'enchaînent très vite avec des bouleversements à presque chaque chapitre.
Le récit gagne en complexité à mesure que l'on avance, et il fallait malgré tout que j'arrive à conclure cette histoire en casant toutes les bonnes idées qui me passent par la tête.
Il est aussi vrai que ce tome 2 est davantage centré sur l'action et moins sur la contemplation comme l'était le premier. Dans le tome 1 il s'agissait de poser un décor, une ambiance, et faire durer le suspense jusqu'au dénouement, car j'avais beaucoup moins de choses à raconter. Ici, on n'a plus 1 ou 2 nœuds à démêler mais plutôt un sac de nœuds qui s'entrelacent vers des possibilités beaucoup plus vastes de par ce qu'ils impliquent.
Je pensais boucler l'histoire en 13 chapitres, mais je me suis rendu compte que même en condensant au maximum, il allait falloir un 3ème tome.
C'était là tout le défi pour moi, montrer une Jinta débarrassée de ses vices et ses travers, mais en gardant toutefois un brin de personnalité.
Il ne fallait pas qu'elle ait l'air trop "amnésique", car on risquerait alors de ne pas du tout la reconnaître. Elle est certes devenue innocente comme un nouveau-né, mais elle reste humaine et garde la confiance en soi, la ruse et la méfiance qui font d'elle qui elle est (elle est en revanche débarrassé de l'arrogance, de la fourberie et de la haine qui la caractérisaient avant, et dont l'Oracle a hérité)
Et plus important encore, elle se souvient maintenant de sa vie passée. Pas de façon parfaite ou infaillible, mais elle en a bien conscience, ce qui amène forcément des remises en question d'ordre moral.
Dans le chapitre 9, Jinta sort enfin de la simulation pour revenir dans le monde réel. Son corps contenu dans la carbonite fait référence à la congélation de Han Solo dans L'Empire Contre-attaque, mais cela symbolise également la renaissance de Jinta : Ce sont ses premiers pas dans ce monde avec sa nouvelle identité. On peut aussi trouver un parallèle avec Neo qui sort de la Matrice, car Jinta n'est plus abusée par ses illusions et est prête à affronter la dure réalité. Elle découvre alors le vrai visage de Drivian, qui ne cache plus sa véritable apparence. Il n'essaye plus d'avoir l'air "normal", il n'essaye plus de tromper Jinta, il assume pour la première fois qui il est vraiment, car il n'a plus foi dans le mensonge. Voyant qu'il est sincère, Jinta accepte de l'aider à vaincre l'Oracle et part chercher des renforts. Drivian lui apprend également qu'il était un Jedi, mais qu'il a basculé du côté obscur et fait d'horribles choses, ce qui signifie qu'il n'est plus digne d'être appelé "Jedi".
Je trouvais que c'était une idée assez cool de faire de Drivian un être à l'apparence plus rustre, plus modeste, pour contraster avec son intelligence et sa personnalité raffinée. Et sachant qu'il pouvait masquer sa vraie apparence dès le début, j'ai opté pour quelque chose de surprenant et un peu glauque, et qui casse l'image du "type normal" qu'on avait de lui. Ça montre aussi que par peur sociale, par insécurité, Drivian se servait du côté obscur pour prétendre être quelqu'un qu'il n'était pas. Mais maintenant qu'il a vu la lumière et a tourné le dos aux mensonges et subterfuges, il assume pleinement qui il est sans peur d'être jugé.
Quant au choix de l'espèce des Symeong, celle-ci m'avait assez intriguée quand j'ai vu SW9, notamment pour son côté bizarre et mystérieux. Sachant qu'il s'agit là aussi d'un serviteur d'une secte du côté obscur je trouvais que ça ferait une référence sympa à
TROS, tout en montrant cette espèce sous un jour différent en faisant de lui un Jedi déchu.
Le chapitre 10 nous présente le directeur Kedevos Arminar, un Impérial tyrannique et corrompu, avide de pouvoir et addict à la drogue, qui s'amuse à torturer une Togruta par pure haine des non-humains. Ce chapitre met en évidence les pires côtés de l'Empire et de l'être humain, afin de montrer où peut mener un trop grand pouvoir quand il est mis entre de mauvaises mains. Des choses similaires se sont produites dans notre Histoire et se produisent encore aujourd'hui, en particulier dans les milieux haut-placés qui se croient intouchables, et c'est ce que j'ai voulu dénoncer ici, car on ferme trop souvent les yeux sur ces choses-là. Chacun en tirera les conclusions qu'il voudra.
L'apparition des bâtons de la mort n'est pas anodine, car elle rappelle directement la scène où un dealer des bas-fonds en propose à Obi-Wan dans L'Attaque des Clones. Cette scène m'avait intriguée quand j'étais plus jeune, car je me demandais ce que pouvaient bien être ces "bâtons de la mort", dont je trouvais le nom aussi con que ridicule. Quand j'ai appris qu'il s'agissait de la drogue la plus puissante de l'univers, je me suis alors demandé quels pourraient bien en être les effets. Mais on se rappellera tous de ce que dit Obi-Wan à ce sujet : « Tu ne vends pas de bâtons de la mort. Tu vas rentrer chez toi et réfléchir à ton avenir. »
Des mots lourds de sens, quand on sait à quel point les drogues dures peuvent détruire la vie de quelqu'un. À la manière du film Trainspotting, ce passage illustre à la fois les meilleurs et les pires côtés de la drogue.
La violence de cette scène peut sembler gratuite car elle met en scène un sadique et un sociopathe. Mais mon but était surtout de montrer quel genre de pourriture abrite l'Empire, et de quoi sont capables certains lorsqu'ils se croient intouchables.
Mais si vous avez bien suivi la Partie I, les pourris payent tôt ou tard leurs abus.
Dans le Chapitre 11, Iggvar assiste pour la deuxième fois aux conséquences d'une tuerie de masse perpétrée par Abandon (ou le Portemort), mais il s'agit cette fois de son propre peuple. Cet événement laissera une trace indélébile dans son cœur, car tout l'héritage de sa famille vient de disparaître, ainsi que les lieux et les personnes qui ont accompagné toute son enfance et qu'il n'imaginait pas voir disparaître un jour. Les seuls survivants sont Karüzel et sa bande, des gamins qui ont mal tourné et qui se moquent bien de respecter leur famille ou leur héritage. Ils représentent ce qu'Iggvar aurait pu devenir, s'il s'était complètement laissé allé (Ce qu'il n'a pas fait, c'est pourquoi les gens comme Karüzel le dégoûtent). L'idée de ce gang me vient directement de certaines personnes peu recommandables que j'ai pu rencontrer dans la rue, junkies et délinquants aux valeurs douteuses qui ne respectent rien et se croient tout permis.
Voyant le préfet mourir à ses pieds, Iggvar regrette d'avoir failli aux siens et se promet de venger leur mémoire pour se racheter.
Le surnom d’Abandon, "le Portemort", est inspiré du Porte-Guerre, le véhicule conduit par Furiosa dans Mad-Max, mais aussi de "Deathbringer", un surnom récurrent dans la fiction et qui signifie littéralement "le porteur de mort" (ou "celui qui apporte la mort").
Alors en route pour trouver la tribu des mutants, Jinta vit une crise existentielle, et sa conscience l'accuse : À quel point est-elle responsable de tous les morts et de la souffrance causés par l'Oracle ? Peut-elle vraiment s'en dédouaner ? Ces doutes s'accompagnent d'une vision morbide et terrifiante, causant un accident qui aurait pu lui être fatal.
La suite du chapitre s'étend sur la relation entre l'Oracle et Abandon. Celui-ci pense encore avoir le contrôle, il pense encore pouvoir tourner le dos à l'Oracle quand il le jugera nécessaire. Mais en réalité il est pris dans sa toile, car c'est elle qui mène la danse. On le voit bien dans la manière qu'elle a de le traiter, le traînant dans la poussière comme un vulgaire insecte. Abandon ne se décourage pas pour autant, convaincu qu'il gagnera en puissance et en estime s'il lui reste fidèle. Cette scène montre également une facette plus "colérique" et "vulnérable" de l'Oracle que l'on n'avait pas vue auparavant, laissant deviner pour la première fois qu'elle est faillible et que certaines choses échappent à son contrôle. En effet, son état se dégrade : Sa vie ne tient qu'à un fil, et elle doit retrouver un corps physique si elle veut retrouver toute sa puissance. Son corps mécanique, qui lui a permis de survivre jusqu’à présent, est devenu une prison.
Le Chapitre 13 nous présente le peuple des Karabbatchi, des mutants que Ghastas connaît bien. D'abord pris pour des monstres, des "rôdeurs", ces mutants s'avèrent des alliés précieux. (On peut y voir un parallèle avec les Ewoks dans SW6, mais aussi avec les Tuskens présentés dans The Book of Boba Fett, même si cette histoire a été écrite avant la série en question.)
Les Karabbatchi représentent une singularité, un équilibre rare : Ils n'appartiennent pas à la société telle qu'on l'entend, qu'ils ont totalement rejetée, ce qui fait d'eux des marginaux. Mais ils n'ont pas non plus renoncé à leur conscience pour régresser dans la sauvagerie, comme ont pu le faire certains de leurs semblables. Évoluant dans un environnement hostile et malsain, ils sont une oasis de bon-sens, d'amour et d'humanité au milieu d'un monde de ténèbres et de désespoir. Face à la froideur glaciale d'une ville fantôme où se côtoient individualisme et oppression, c'est le retour à un mode de vie et à des valeurs plus anciens, tels que l'amour, la camaraderie et le partage. À l'instar des Rebelles qui incarnent un "nouvel espoir" pour la galaxie, les Karabbatchi et leurs alliés incarnent un nouvel espoir pour les bas-fonds, car ils sont les seuls à se dresser contre la tyrannie que trop de gens préfèrent ignorer.
Baff'ud, le chef des mutants, révèle aux protagonistes la présence de Jinta, encore dans le coma. Cette révélation marque le point d'encrage où se rejoignent les deux intrigues principales : Celle de Jinta, et celle d'Iggvar et ses amis.
L'inspiration pour créer les "rôdeurs" vient des C'thons de l'
UE Legends. Je n'exclue pas l'existence des C'thons en tant que tels, mais il n'existe à ma connaissance rien de semblable dans le Canon, c'est pourquoi j'ai préféré créer ma propre espèce de mutants des bas-fonds. Je me suis dit qu'il pourrait très bien exister des dizaines d'espèces semblables, plus ou moins humaines, plus ou moins mutantes et plus ou moins anciennes selon l'endroit de la planète.
Je dirais que les rôdeurs sont plutôt un peuple primitif qu'une espèce, un peu comme les Tuskens, mais ils ne sont pas vraiment ouverts au mélange culturel (ce qui n'est pas si étonnant vu qu'on les traites comme des monstres)
La fin de la Partie 2 n'est pas une "fin" à proprement parler, mais plutôt un cliffhanger, car je voulais segmenter le récit en plusieurs arcs narratifs histoire de souffler un peu. (Selon moi cette fan-fic se rapproche plus d'une série TV qu'un film de cinéma, et c'est un format qui me convient assez bien et m’a permis de faire ce que je n'aurais peut-être pas eu le courage de faire avec un roman long (à vrai dire, je n'ai jamais réussi à écrire un roman complet avant ça))
Comme pour la Partie 1, la publication de cette deuxième partie s’est faite au rythme d’un chapitre par semaine, répartie entre 19 Mai 2021 et le 28 Août 2021.
Partie 3 : NémésisCette 3ème et dernière Partie est la plus longue des trois, mais également la plus dense en événements. Le titre fait bien sûr référence à l'Oracle, l'ennemie jurée de Jinta. C'est aussi une référence à Nemesis, mon méchant préféré de la saga Resident Evil. (et de manière générale, je trouve le mot "némésis" extrêmement stylé, vous pourrez pas dire le contraire)
J'ai opté pour une parution plus lente pour cette partie (1 chapitre toutes les 2 semaines au lieu d’1 par semaine), afin de laisser le temps à tout le monde de lire à son rythme, mais aussi de faire durer un peu plus le suspense et d'avoir davantage de temps pour perfectionner chaque chapitre avant de le mettre en ligne. (il y a aussi le fait que les chapitres sont un peu plus longs en moyenne que ceux des deux premières parties, même si ça ne concerne pas tous les chapitres)
La publication de cette 3ème partie fut répartie entre le 11 Décembre 2021 et le 11 Juin 2022 (avec le premier chapitre le jour de Noël et le dernier la veille de mon anniversaire. Coïncidence ?
).
S'il y a un truc qui a changé dans la façon dont je travaille mes chapitres, c'est que maintenant j'écris pas forcément les scènes dans l'ordre chronologique mais plutôt dans l'ordre où elles me viennent, et je prends soin de n'écrire que quand j'ai des choses intéressantes à dire. (d'ailleurs, il m'arrive souvent de rajouter des phrases, des répliques ou des paragraphes à des chapitres déjà écrits pour les enrichir, mais je ne vais jamais rajouter du texte juste pour faire du remplissage)
Le découpage des chapitres s'est fait au fur et à mesure, certains étaient plus longs ou plus courts que prévu et j'ai dû aviser en conséquence.
Globalement, j'écris beaucoup plus vite et j'ai beaucoup plus d'inspiration qu'au début du projet, mais je pense que c'est la pratique qui a fait que je me suis autant amélioré (avec l'inspiration et la motivation que j'avais pour la Partie 1, je n'aurais jamais pu écrire quelque chose d'aussi élaboré et fluide du premier coup, puis le fait de développer une intrigue pendant 2 ans ça permet de vraiment prendre du recul pour voir ce qui fonctionnera le mieux et ainsi "diriger" son inspiration)
Il y a sûrement aussi le fait que je me laisse un peu plus aller à mon imagination sans trop me soucier de tout respecter à la lettre ou que le texte sonne bien comme il faut, j'essaye d'être plus "naturel" dans ma façon d'écrire (sans pour autant négliger le choix des mots et des tournures de phrases, que je retourne dans ma tête jusqu'à être satisfait du résultat, mais il y a un équilibre à trouver entre "trop se prendre la tête" et "pas assez se prendre la tête")
Le chapitre 1 reprend là où la Partie 2 s'était arrêtée. Nos héros découvrent Jinta dans le coma, que Baff'ud dit être la seule capable de vaincre l'Oracle. Et pour cause : L'arme qui permet d'annihiler l'âme d'une personne, la lame de Kor-Kazek, ne peut être utilisée à cet effet que par un être puissant dans la Force. Malgré tout, l'aide de nos héros sera indispensable à Jinta, car Baff'ud a eu la vision qu'il ne pouvait en être autrement. (Cela se confirmera par la suite, puisque ce sera Ghastas et les autres qui détruiront le Bermogroggin, permettant à leurs alliés d'entrer dans la Crypte et de mener bataille, ce qui mènera Jinta à confronter sa némésis.)
Mais leur répit sera de courte durée, puisqu'Abandon les a trouvés et réclame de récupérer Monok, l'esclave en fuite, les menaçant de mort s'ils ne s'exécutent pas. Cela montre à quel point l'Oracle et ses fidèles sont extrémistes, et jusqu'où ils sont prêts à aller pour éliminer ceux qui leur tournent le dos. Cette scène montre également toute la puissance phénoménale d'Abandon, qui tient tête à toute une tribu à lui seul, et semble invincible.
Malgré les mises en garde, Iggvar décide de prendre l'épée pour terrasser le cyborg et accomplir sa promesse de vengeance. Ce qui pourrait sembler un acte de folie fonctionne étonnamment, l'arme lui conférant des capacités surhumaines l'espace d'un instant, mais cela ne suffit pas à annihiler son ennemi, dont l'âme corrompue s'échappe de son corps.
Iggvar ne meurt pas, mais tombe dans le coma, vidé de ses forces.
J'ai fait exprès de donner à cette épée un aspect déroutant, peu engageant et peu ergonomique, pour montrer que ce n'est pas un objet anodin et qu'il faut un talent exceptionnel ou une connexion particulière avec la Force pour la manier correctement
(En parlant du spectre d'Abandon) Je voulais revisiter le concept de la Force sous un aspect plus sombre, plus palpable, mais en respectant au maximum le matériau de base (je me suis par exemple inspiré de l'arc Mortis de
TCW ou du voyage mystique de Yoda, qui montrent des manifestations plus concrètes de la Force)
L'idée d'une arme liée à la Force est (presque) originale, sachant qu'on trouve des sabres laser liés au pouvoir de son utilisateur dans Star Wars Visions (même si je n'avais pas vu Star Wars Visions à l'époque), et, il me semble, dans la série Lego Freemakers.
Quant au spectre d'Abandon qui jaillit de son corps, on peut trouver une ressemblance avec le spectre de Dark Bane (même si globalement, j'ai pris pas mal de libertés pour faire ça "à ma sauce", partant du principe qu'il reste beaucoup de choses à découvrir sur la Force qui comporte plusieurs facette selon le "point de vue" qu'on prend)
Le chapitre 2 introduit les deux derniers protagonistes principaux, le chasseur de primes Pol Untolio Kalzegg'r et son fidèle ami Gurwick. Pol est chargé d'amener une victime à Oracious Klumb, un tortionnaire louche et répugnant qui semble collecter les victimes à de sombres dessins. Cela met la puce à l'oreille de Pol, qui va chercher à en savoir plus et commence à questionner les conséquences morales de son métier.
Pendant ce temps, Iggvar se réveille et fait face aux conséquences de son acte. Baff'ud lui explique que son geste était aussi brave qu'imprudent, et qu'il ne doit pas risquer de tout perdre sur un coup de tête. En effet, il a failli mourir et perdre une arme précieuse au profit de l'ennemi. Il a certes vaincu son adversaire, mais par manque de préparation il n'a pas réussi à l'éliminer pour de bon. Baff'ud lui explique également la différence entre le côté lumineux et le côté obscur, et que Iggvar a penché du côté obscur en cherchant la vengeance. Mais il ajoute que si son destin voulait que les choses se passent ainsi, alors personne n'aurait pu l'empêcher.
J'avais dès le départ pensé les "profondeurs interdites" comme étant une allégorie du côté obscur, et vu l'affinité de Baff'ud avec la Force ça me semblait une bonne occasion pour caser cette explication.
Il y a également un lien avec le titre de ce tome caché dans la Partie 2.
De façon générale, les titres de chaque partie sont sensés avoir une signification plus globale dans l'histoire (et plus d'une signification, à vrai dire).
Ayant suivi Oracious, Pol découvre le pot-aux-roses et se rend compte que les gens pour qui il a travaillé sont des esclavagistes et des cannibales. Dégoûté, il décide de faire une croix sur le métier de chasseur de primes, mais il est surpris par deux individus assez singuliers : Un gamin nommé Magott et un troll nommé Mott. Tous deux sont des Proscrits, mais ont préparé un plan pour renverser l'Oracle. Curieux d'en savoir plus sur cette secte et voulant aider les opprimés, Pol décide de leur prêter main forte. Cette scène est sensée symboliser à la fois la prise de conscience de Pol, sa rédemption, et le retour de l'espoir à travers des Proscrits qui n'ont plus peur de se rebeller, car ils n'ont plus peur de la mort.
Dans la Crypte, l'Oracle est rejointe par l'âme errante d'Abandon, qui lui explique qu'il est mort car leurs ennemis possèdent une arme dont il ignorait l'existence. Ce à quoi elle rétorque qu'il aurait dû se montrer plus prudent, et qu'elle était déjà au courant pour cette arme, mais avait délibérément choisi de ne pas l'en informer car ne jugeant pas cela nécessaire. Et quand il demande s'il retrouvera un corps physique, elle répond "en temps voulu"... Autant dire jamais, car en réalité l'Oracle s'est servi de lui comme d'une marionnette, et n'a aucun scrupule à se débarrasser de lui dès que son aide ne lui est plus utile. À l'aide du sang de ses victimes elle réveille le Gorgoth, une créature ancestrale ayant jadis régné sur Coruscant, et lui jette l'âme d'Abandon en pâture pour lui rendre sa force d'antan. Le colosse, renommé le Bermogroggin, est à présent le nouveau "jouet" de l'Oracle, qu'elle va envoyer pour annihiler ses ennemis.
J'ai imaginé le Gorgoth comme appartenant à une espèce préhistorique de "golems" géants non-organiques mus par la Force elle-même.
Ils existaient bien avant l'arrivée des humains sur Coruscant, et les êtres de cette époque les considéraient comme des divinités. Mais comme le dit l'Oracle (qui en sait décidément plus que tout le monde), les premiers colons humains de Coruscant l'ont traqué et chassé, l'obligeant à se terrer dans les profondeurs de la planète, ce qui lui vaut son appellation de "roi déchu".
On peut aussi apparenter sa nature à celle du Bendu : Il prend la forme de son environnement.
À une époque, il était en symbiose avec la nature... Mais aujourd'hui, il est plutôt en symbiose avec le duracier et le permabéton.
L'interlude montre une vision spirituelle de Jinta durant son coma. Elle est alors confrontée à l'Oracle, qui lui montre à quel point elles sont proches et liées l'une à l'autre, car elles représentent deux faces opposés de la même personne. C'est le paradoxe auquel Jinta est confrontée : Elle est à la fois une partie de l'Oracle, et son opposée. Mais c'est en réalité un piège, car l'Oracle cherche à la provoquer pour la corrompre. Cédant à la colère, Jinta échoue une fois de plus. Plongée dans la honte et le désespoir, elle tombe dans les limbes de son inconscient dans une chute infernale. Elle entend différentes voix, des échos dans la Force, qui viennent de deux côtés opposés : Un côté lui dit qu'elle est perdue, qu'elle devrait abandonner. Mais l'autre côté lui dit qu'elle peut apprendre de ses échecs pour mieux se relever. Au loin, elle voit la lumière : Elle voit l'espoir. C'est seulement en cherchant cette lumière de toutes ses forces, en sortant des ténèbres, qu'elle pourra sortir de son coma.
Cette scène est un rappel de sa chute dans la Partie 1, qui est une expérience de mort imminente et une allégorie de sa descente aux enfers.
Cet interlude a été écrit après les autres chapitres, c'est pourquoi il ne rentre pas dans un chapitre traditionnel. Je ne voulais pas épaissir les chapitres déjà existants, d'autant que ce paragraphe est assez déconnecté du reste de l'intrigue, mais il était trop court pour en faire un chapitre complet, d'où l'idée d'un interlude.
Cet enfant n'apprendra donc jamais rien...
C'est un écho à la réplique de Yoda dans SW5 :
"Je ne peux rien lui apprendre. Cet enfant n'a aucune patience."
Les ténèbres de son âme dépassent mes pires craintes.
Celle-ci fait écho à celle de Luke dans SW8 :
"J'ai vu son côté obscur. Je l'ai senti grandir en lui. Il m'était apparu par instant pendant sa formation. Mais j'en ai mesuré la profondeur. Et ça dépassait tout ce que j'avais imaginé."
Tout ceci est déjà arrivé... et arrivera encore.
Celle-ci est une réplique récurrente dans la série Battlestar Galactica, je la trouvais assez cool pour son côté "meta" (surtout quand on voit que la saga Star Wars est un éternel recommencement de l'affrontement entre le Bien et le Mal, qu'on en revient toujours à la même chose, ce qui a un côté poétique)
Trouve la lumière
Celle-ci vient des films Dinotopia, une des séries de film qui ont bercé mon enfance (le côté "téléfilm" lui donne un charme particulier de série B des années 2000 qui n'est pas sans rappeler une certaine prélogie, et je trouve qu'elle a pas mal de similitudes avec Star Wars dans son côté "aventure" et "voyage spirituel")
Abandonne, lâche prise !
Celle-là fait bien sûr référence à celle de Kylo Ren dans SW8 :
"Non, c'est toi qui résistes encore, tu t'accroches, lâche prise !"
De l'échec naît l'apprentissage.
Celle-ci vient d'un de mes meilleurs amis, quelqu'un qui m'a toujours soutenu (et parfois supporté) psychologiquement, et que je considère comme un exemple de sagesse, d'altruisme et d'humilité. S'il passe par ici, il se reconnaîtra.
C'est également une référence à la réplique de Yoda dans SW8 :
"Le meilleur des maîtres, c'est l'échec."
Pour les autres (à part celles tirées de la prélogie), soit ce sont des phrases sorties de mon chapeau, soit je les ai déjà entendues quelque part mais je ne saurais dire où.
Le chapitre 4 marque le retour de Jinta dans l'action principale, puisqu'elle sort enfin du coma et rencontre le reste de l'équipe. Mais un dilemme de taille s'impose à elle : Pour tuer l'Oracle, elle devra consentir à sacrificier sa propre vie. Entre ça et les remarques désobligeantes de Ghastas ivre qui ne se met pas à sa place, Jinta est troublée et part s'isoler pour pleurer. Jamais on ne l'a vue aussi vulnérable, et l'Oracle profite de cette ouverture pour s'insinuer dans son esprit. Se faisant passer pour l'inconscient de Jinta, elle lui apparaît sous la forme d'un reflet dans l'eau et la persuade qu'elle pourra vaincre l'Oracle sans mourir et atteindre une puissance inégalée, aboutissement de tous ses fantasmes. S'il est vrai qu'elle ne mourra pas, il s'agit pourtant d'un piège qui la mènera à sa perte si elle tombe dedans, car si elle poursuit le pouvoir et ses désirs égoïstes, elle basculera du côté obscur.
Poussée par cette nouvelle ambition, elle retrouve un certain orgueil et impose ses conditions : Elle veut bien que ses alliés viennent avec elle, mais seulement s'ils lui obéissent au doigt et à l'œil. On peut justifier ça par sa volonté de ne rien laisser au hasard pour être certaine de ne pas rater cette occasion, mais ça n'en est pas moins un reflet de son désir naissant de domination. Cette idée est immédiatement contestée par Ghastas, qui n'a aucune confiance ni respect envers elle, et qui ne se gêne pas pour la rabaisser. Cela ne plaît pas du tout à Jinta qui pense être dans son bon droit, et punit sévèrement le Dévaronien en lui jetant des éclairs de Force. Ce geste n'a rien d'anodin car il laisse entrevoir une part plus sombre de la nouvelle Jinta, ce qui implique qu'elle n'est jamais à l'abri de basculer du côté obscur. D'abord la peur, puis la colère... Vous connaissez la suite. C'est ce que va lui expliquer Ondramada en privé, qui n'apprécie pas du tout son geste et l'avertit qu'elle est sur une pente glissante. Jinta reste sceptique à ce sujet, mais le doyen lui fait comprendre qu'elle a le choix, et que ses futurs choix seront déterminants pour l'avenir.
Dans le chapitre 5, le commandement militaire des mutants est confié à Jinta. On peut expliquer ça par le fait qu'elle soit plus âgée qu'Ondramada, qu'elle ait une affinité bien plus grande avec la Force, ou simplement parce que Baff'ud savait que telle était la volonté de la Force. Ghastas n'est toujours pas d'accord avec cette décision, mais il devra faire avec car c'est sa seule chance de mettre fin au règne de l'Oracle.
Jinta est à présent Ma'ra'tatchi, commandante de l'armée des Karabbatchi. C'est un rôle très dur à porter pour elle, car elle porte le poids de tout un peuple sur ses épaules et craint d'échouer à nouveau. Ils la considèrent comme une sorte de messie, mais sa part d'ombre la hante toujours, menaçant de resurgir à tout moment. Ce sera pour elle un combat tant sur le plan physique que spirituel.
Les implications de ce nouveau rôle sont volontairement ambiguës, et l'Oracle s'immisce une fois de plus dans la tête de Jinta pour chuchoter à l'oreille de son inconscient : Maintenant qu'elle a le pouvoir sur la vie de tous ces gens, qu'est-ce qu'elle en fera ? Saura-t-elle assumer une telle position sans que le pouvoir ne lui monte à la tête ? Où se situe la limite entre loyauté et fanatisme ? Entre dirigeant et dictateur ? Entre guide spirituel et gourou manipulateur ?
Le passage avec la mère mutante malade et son fils sert à humaniser un peu plus les Karabbatchi, en illustrant la réalité sociale derrière l'aspect purement militaire de ce conflit. Les Karabbatchi sont un peuple de guerriers, mais ce sont aussi des fils, des maris et des pères pour leurs familles.
La décision des Karabbatchi de se battre n'est pas partagée par tous les mutants, car Pollutch, le chef d'une tribu voisine, vient réprimander Ondramada de les avoir embarqués dans une aussi folle entreprise. Mais ce dernier répond que la folie est de se soumettre et de craindre l'Oracle, et que cela les mènera à leur perte.
Les Karabbatchi se préparent enfin à partir, dans une scène introduisant la cavalerie sismique, un escadron de speeders surmontés de puissantes enceintes et de batteurs de tambour. Ces véhicules font directement référence au Doof Wagon de Mad Max Fury Road, véhicule post-apocalyptique équipé d'une façon similaire pour motiver les troupes au combat. Cet élément est également inspiré du mouvement des rave party où la musique tekno jouée sur d’énormes enceintes est considéré comme une culture à part entière, héritée d’une pratique tribale de la musique remontant à l’aube de l’humanité, où elle constitue autant une passion qu'un moyen d'unification et de transe spirituelle. De la même façon, la musique permet aux Karabbatchi d'accéder à un plan d’existence supérieur, comme un pont entre le monde visible et l'invisible, et réveille la ville fantôme et les esprits qu'elle renferme. L'impression qu'Iggvar ressent à ce moment-là est proche d'un rêve, comme si la musique brouillait la frontière entre rêve est réalité.
Dans le chapitre suivant, nos héros arrivent devant une porte imposante et très ancienne marquant l'entrée de la Crypte. Cette porte et sa taille titanesque sont directement inspirés de l'architecture cyclopéenne mentionnée dans l'œuvre de Lovecraft, où de vastes passages et portes souterraines mènent à des ruines de taille démesurée, vestiges de civilisations antérieures à l'humanité et qui défient la logique humaine.
Les Karabbatchi utilisent la musique comme une arme pour détruire la porte et ouvrir le passage. L'utilisation du son comme arme de destruction est apparue dans bien des œuvres culturelles, et on pourrait en citer plus d'un exemple, mais le plus connu est sans doute la prise de Jéricho, dont les murailles se sont effondrées après que des prêtres en aient fait le tour en sonnant des trompettes pendant 7 jours d'affilée, ce qui a été et continue d'être interprété comme une manifestation surnaturelle. Aujourd'hui, on sait que certaines fréquences d'ultrason produisent des vibrations qui agitent les molécules, ce qui a pour effet de fracturer ou de faire fondre la matière. Ce principe est notamment utilisé dans la technologie de soudure à ultrasons.
Sachant que la technologie dans Star Wars est bien plus avancée que la nôtre, j'ai pensé qu'une telle technologie serait intéressante à montrer sachant que cela n'a jamais été fait dans
SW, mais en gardant aussi un aspect surnaturel par le lien avec la Force, ce qui peut aussi expliquer pourquoi la musique influence la réalité d'une façon qui échappe aux personnages.
La destruction de la porte ne sera pas sans conséquence, puisque le Bermogroggin, géant de métal qui semble indestructible, surgit des ténèbres pour attaquer les véhicules. Le seul moyen de l'éloigner des mutants sera de faire diversion en l'attirant grâce à la musique, jouée par un détachement de speeders commandé par Ghastas et ses amis. Le passage libéré, Jinta, Ondramada et les mutants peuvent enfin pénétrer dans la Crypte.
La porte a une symbolique forte ici, puisqu'elle symbolise un point de non-retour, un passage vers l'au-delà, vers l'inconnu et l'inconscient. On notera l'inscription suivante : "Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir"
Je ne sais pas, à vrai dire, où j'ai vu cette phrase pour la première fois. Mais c'est une phrase que je trouve vraiment impactante pour ce qu'elle implique (L'espoir est au cœur des motivations des héros de Star Wars, et la mort de l'espoir est au cœur des motivations de l'Oracle et de ses sbires, qui ne laissent personne échapper à son sort une fois entre leurs griffes)
En faisant quelques recherches, j'ai vu que c'était l'inscription au-dessus de la porte des Enfers dans la Divine Comédie, donc je me suis dit que c'était une inscription assez adéquate pour orner l'entrée de la Crypte.
Dans le chapitre 7, Mott et Magott expliquent leur plan de mutinerie à Pol, qui est le seul à pouvoir libérer les prisonniers car ne portant pas la marque des Proscrits. La marque des Proscrits est inspirée de la marque de la Bête dans l'Apocalypse.
Pendant ce temps, Ghastas, Kiro et Iggs sont toujours pourchassés par le Bermogroggin. Comme ils ne peuvent pas le semer, ils sont obligés de le détruire. Ghastas décide d'utiliser la bombe à protons stockée dans son speeder pour faire une attaque kamikaze, mais au dernier moment c'est KC-K8 qui prend sa place pour se sacrifier et lui sauver la vie.
Le monstre explose, les héros ont gagné, mais cette détonation causera un séisme qui provoquera un accident mortel pour Eleonante Kraziskova, une duchesse qui abusait de ses pouvoirs pour s'enrichir au dépens de son propre peuple. Cette scène a à la fois un aspect tragique et satirique, car elle montre que même les gens haut-placés ne sont pas à l'abri de payer pour leurs méfaits.
Dans le chapitre 8, Jinta et les mutants commencent leur lente descente dans les profondeurs de la Crypte, bien en-dessous du Niveau 0. Leurs véhicules cloués au sol par un puissant rayon tracteur leur enlève une bonne partie de leur puissance de feu, mais les empêche également de repartir, ce qui renforce le sentiment qu'ils se sont précipités dans un piège. Alors que Jinta se remémore certains souvenirs perdus, elle craint que certaines choses lui échappent encore sur son propre compte, et que l'Oracle ait un coup d'avance sur elle. Cela se révélera vrai par la suite, mais Baff'ud lui explique que ce n'est pas par ses connaissances qu'elle vaincra l'Oracle, mais par son cœur (autrement dit, ses sentiments les plus profonds) puisque l'Oracle sera prête à lui faire croire n'importe quoi pour l'anéantir.
On assiste ici à la première confrontation directe entre les mutants et la secte des Proscrits. Jinta fait face à des zombies, à moitié vivants. Ces derniers sont volontairement dépeints comme des démons, puisqu'ils ont perdu toute forme d'humanité en vendant leur âme à l'Oracle. Les pouvoirs de Jinta n'ont pas d'effet sur eux, alors elle est obligée de les affronter physiquement. Les choses se corsent quand les ennemis battus reviennent à la vie, réanimés par ce qui ressemble à la magie des Sœurs de la Nuits, ce qui coïncide avec les origines dathomiriennes de l'Oracle. (Notez aussi que les éclairs de Force lancés par Jinta sont verts, ce qui montre une origine commune à ses pouvoirs)
Le combat est violent, impitoyable, et pousse Jinta dans ses retranchements. Elle redevient alors une tueuse sans pitié, presque cruelle, car la pitié n'a pas sa place face à des ennemis aussi dangereux et pernicieux. Mais cette violence et cette cruauté exacerbées prouvent aussi à quel point ce lieu est corrompu par le côté obscur, ce qui affecte toutes les personnes présentes, et on se demande à juste titre si Jinta ne serait pas sur le point de basculer. Elle parvient malgré tout à garder la tête haute, et sort victorieuse de ce premier combat. Les mutants sont loin de s'en sortir aussi bien, mais le cours de la bataille bascule en leur faveur quand il reçoivent l'aide inespérée des Affiskoten, la tribu qui avait d'abord refusé d'en prendre le risque. Alors qu'ils pensaient être seuls dans ce combat, Jinta et les Karabbatchi en ont motivé d'autres à se battre en montrant l'exemple. Seuls, ils étaient vulnérables et auraient certainement perdu cette bataille, mais ensemble, leurs forces se multiplient.
Les motos d'attaque des Affiskoten sont à la fois inspirées des motos d'assaut de Warhammer 40K et des S-trike du jeu Galaxy Life. Quant aux micromissiles, c'est une arme tirée des jeux DOOM et DOOM Eternal. On peut les comparer aux oiseaux siffleurs vus dans The Mandalorian, à ceci près qu'ils ne sont ni en beskar ni à tête chercheuse.
La personnalité de Pollutch est un peu inspirée de celle de Gimli dans le Seigneur des Anneaux, pour son côté colérique et son franc-parler. D'ailleurs, la scène où les motos arrivent fait écho à la scène de l'arrivée des renforts sur le champ de bataille dans Le Retour du Roi.
L'Oracle n'est certes pas présente physiquement, mais on entend parler d'elle de plus en plus, ce qui n'a rien d'anodin.
Je voulais justement créer une sorte d'aura de mystère autour de l'Oracle, en montrant l'influence qu'elle a sur les événements et les personnages, mais qu'on ne sache jamais vraiment quelle est sa stratégie ou son emplacement exact.
Sans avoir besoin d'être là physiquement, elle hante les bas-fonds et l'inconscient collectif, et c'est bien là le problème.
La descente dans la Crypte se poursuit dans le chapitre suivant, dans une ambiance proche des mines de la Moria et une descente d'escaliers obscurs qui n'est pas sans rappeler SCP-087 (Faut-il sans doute préciser que les escaliers sans fond sont un élément qui a toujours hanté mes rêves, et qui m'a toujours intrigué pour cette raison. Encore aujourd'hui, je me demande à quoi ils peuvent bien mener, même si ça ne doit certainement rien être de bon). Les mutants arrivent enfin au Niveau -66, le cœur de la Crypte. Le nombre des mutants, 300, fait référence aux 300 spartiates ayant combattu les Perses durant la bataille des Thermopyles. Pensant d'abord que le lieu est désert, ils se rendent vite compte de la supercherie car ils sont en train de marcher sur les corps de milliers de Proscrits qui se sont fondus dans le sol pour se camoufler. L'enfer recommence, les mutants sont dépassés, et ils n'ont cette fois pas leurs motos qu'ils ont dû laisser derrière eux pour descendre les escaliers.
Voyant la fin arriver, Jinta entend finalement la voix de la raison et lâche prise, ce qui lui permet de se reconnecter avec son soi intérieur et d'établir une connexion profonde avec la Force. Elle revoit sa vie défiler devant ses yeux, et sent pour la première fois le véritable pouvoir de la Force, celle qui circule et émane de toutes les choses vivantes. Cette scène rappelle les moments où les Jedi se connectent avec la Force, mais elle va plus loin puisqu'elle peut aussi bien évoquer un rêve, un voyage astral, un trip psychédélique ou le concept de communion spirituelle, indiquant un lien probable entre toutes ces choses, pour ce qu'elles sont intimement liées au subconscient.
La lame noire qui devient blanche, alimentée par la Force elle-même, est un symbole de la lumière qui revient briller dans l'obscurité, une lumière qui est insupportable pour les sbires des ténèbres. Ayant trouvé le vrai pouvoir de la Force, Jinta peut enfin exploiter son plein potentiel. D'un seul geste, elle soulève ses ennemis et les projette à terre, redonnant à ses alliés l'espoir tant attendu. D'un seul coup, les mutants amoindris regagnent leur moral, et considèrent à présent véritablement Jinta comme leur sauveuse, ce qui ne plaît pas du tout aux Proscrits. La joie des mutants sera toutefois de courte durée, puisque des renforts arrivent en face et que les morts reviennent une nouvelle fois à la vie. Mais c'est à cet instant que Pol et ses complices libèrent les prisonniers de l'Oracle, profitant que les Proscrits soient partis se battre pour voler leur arsenal, ce qui donne un coup de pouce non négligeable aux mutants. Pol et ses complices sont un écho de la Résistance française durant la seconde Guerre Mondiale, dans la mesure où ils ont rendu la victoire possible en restant relativement cachés et anonymes, sans en recevoir la gloire à titre personnel, mais ont malgré tout risqué leur vie pour renverser la tyrannie.
Avec ces nouveaux renforts, les mutants se rendent compte qu'ils étaient loin d'être les seuls à vouloir arrêter l'Oracle, et que leur attaque a permis à d'autres de venir joindre leurs forces au conflit, ce qu'ils n'auraient pas pu faire autrement.
Le geôlier en chef torse nu et son fouet électrique sont inspirés du personnage d'Anton Vanko alias Whiplash dans Iron-Man 2 (qui est sans l'ombre d'un doute mon méchant préféré de tout le MCU, pour son côté impulsif, sans filtre et sans retenue, qui ne l'empêche pas d'avoir cette honnêteté puérile qui le rend aussi sympathique et attachant (Thanos peut aller se rhabiller)). Ce personnage est également inspiré de Malakili, le dresseur du rancor dans SW6, pour son physique et son style vestimentaire.
Profitant de cette diversion, Jinta part de son côté confronter l'Oracle, et demande à Baff'ud de retrouver Drivian avant qu'il ne soit trop tard. En effet, l'Oracle a eu vent de ses actions et l'a fait torturer par ses disciples. Libéré de ses chaînes, il avoue à Baff'ud qu'il était jadis un Jedi, mais qu'il a succombé au côté obscur en travaillant pour l'Oracle, et qu'il mériterait de mourir pour cela. Mais Baff'ud fait preuve de miséricorde, et lui enseigne qu'il a droit à une seconde chance puisqu'il a tourné le dos aux ténèbres.
Ils entreprennent alors de saboter la Tourmenteuse, machine infernale où des milliers d'âmes sont encore enfermées, mais sont arrêtés par Monok, qui a succombé à la peur et s'est rangé du côté de l'Oracle par crainte de représailles. Drivian est obligé de l'attaquer avant qu'il ne déchaîne sur eux la serpenteuse, faisant exploser l'arme Sith et les deux mains qui la tenaient. Monok tombe inconscient mais n'est pas mort, ils l'emmènent donc avec eux avant que la Tourmenteuse n'explose et ne détruise toute la salle.
Dans le chapitre 10, c'est la confrontation tant attendue entre Jinta et l'Oracle. Jinta trouve l'Oracle assise sur un trône tout en haut d'une montagne de crânes. (Ce trône macabre, et le sang qui l'entoure, sont une référence au trône de crânes de Khorne, le dieu du sang dans Warhammer.) L'Oracle se considère donc comme une déesse sanguinaire, invaincue et dominant sur toute chose.
Jinta est plus déterminée que jamais à l'arrêter, mais l'Oracle aura plus d'un tour dans son sac pour la détruire psychologiquement. Elle l'attaque sur son identité, sur ses motivations réelles, sur ses connaissances. Elle affirme qu'aucune vie n'est digne d'être sauvée, que tous finiront par la trahir, que pouvoir et manipulation sont les seules choses qui permettent de s'émanciper. Mais avec ce qu'elle a vécu, et sa nouvelle vision des choses, Jinta est à présent convaincue du contraire. Ce passage est révélateur de la vision des choses de l'Oracle, qui a décidé de ne plus faire confiance à personne pour ne plus être blessée. Mais Jinta apporte un point de vue différent, en décidant de voir ce qu'il y a de bon chez les autres plutôt que de les condamner.
Voyant qu'elle ne peut l'attaquer sur ses convictions, l'Oracle tente de la prendre par les sentiments en se montrant à visage découvert dans une vision de Force, mettant en avant leur lien de parenté, leur identité commune. Voyant que ça ne prend pas, et que Jinta s'entête à vouloir la détruire, l'Oracle lui montre le Treysitos, une arme psychique constituée d'obscursouche, le nom donné aux midichloriens corrompus. Elle lui rappelle alors les souffrances qu'elle a dû infliger à tant de personnes pour obtenir la dite obscursouche, mais que c'est le seul moyen d'acquérir un pouvoir absolu grâce au côté obscur. Jinta est mise en porte-à-faux, puisque même si elle ne désire plus ce pouvoir, elle a elle-même participé à ces atrocités pour l'obtenir. Non seulement l'Oracle rend Jinta coupable de la situation, mais elle présente le pouvoir tant convoité comme la seule porte de sortie à ses souffrances.
C'est une tentative de manipulation similaire à celle de Palpatine sur Anakin, où le côté obscur qui est la source du problème est présenté comme l'antidote à ce problème. L'Oracle lui dit de suivre ses désirs, mais Jinta refuse de céder à l'égoïsme, et s'il y a bel et bien une part d'égoïsme en elle, elle veut y mettre fin pour de bon. Quand l'Oracle explique que le pouvoir absolu peut se passer de la vie elle-même, Jinta refuse d'accepter une telle chose, puisque cela reviendrait à renoncer à toute humanité (et donc au sens même de son existence).
Face à son refus, l'Oracle la menace et la met alors face à un dilemme : Accepter une mort rapide, ou résister et ce sera pire. Le Treysitos, qui contient la peur, la colère et la haine (les principaux sentiments qui mènent au côté obscur), est prêt à transpercer Jinta de part en part, ce qui la condamnera à une souffrance inimaginable.
Mais Jinta comprend alors que ce n'est pas à elle d'avoir peur, et que cette arme peut être retournée contre l'Oracle. En effet, si le Treysitos est attiré par les sentiments négatifs (peur, haine et colère), ce sont des sentiments qui sont autant présents chez l'Oracle que chez Jinta, si ce n'est davantage. Sachant cela, Jinta cesse d'avoir peur, calme sa colère et laisse la haine derrière elle, ce qui conduit à la seule issue possible : L'Oracle tombe dans son propre piège.
Vaincue, l'Oracle tente sa dernière chance en proposant à Jinta de lui donner tout son pouvoir si elle ne la tue pas. Mais ça ne prend pas, car Jinta voir clair dans son jeu, et ne veut plus rien avoir à faire avec elle, pas plus qu'elle ne veut avoir affaire au côté obscur qui n'est que mensonge et destruction. Elle lui rappelle que c'est l'Oracle qui l'a rejetée pour ce qu'elle était, et non l'inverse.
Jinta découvre alors ce que l'Oracle manigançait : Tous ces sacrifices n'avaient qu'un seul but : se créer un corps biologique capable d'accueillir son âme corrompue, afin de retrouver toute sa puissance et d'être véritablement immortelle. Consternée par cela, Jinta s'apprête à tuer sa part maléfique et en finir pour toujours. Cette dernière, n'ayant plus rien à perdre, tente de la convaincre qu'elle regrettera son geste, qu'elle deviendra comme elle si elle fait ça. Mais Jinta n'est pas dupe, et sa sentence est irrévocable. Si elle doit mourir avec elle pour mettre fin à ses abominations, elle le fera. Dans une dernière tentative désespérée, l'Oracle tente de la prendre par la pitié, mais ce n'est qu'une ruse de plus, et Jinta la fait taire une bonne fois pour toutes.
L'Oracle meurt horriblement, chargée de haine et de sombres promesses, mais ça y est : C'est terminé. Dans un dernier geste, Jinta réussit là où d'autres ont échoué : Se séparer de sa part d'ombre sans la haïr, et sans se haïr elle-même pour cela, pour ne pas succomber à son tour à la haine. Ainsi, le côté obscur n'a plus aucune emprise sur elle.
Difficile de dire si toute trace du côté obscur a quitté Jinta pour toujours, mais elle a pris la bonne décision, la seule bonne décision : Se séparer de l'Oracle pour toujours, et abandonner tout désir illusoire pour faire ce qui était juste.
J'aurais certes pu aller plus loin dans les détails sordides, mais je me suis dit que c'était déjà assez comme ça (Puis je ne voulais pas détourner le lecteur du propos principal, qui n'est pas de choquer pour choquer).
Je craignais aussi que ce chapitre ne soit pas à la hauteur des attentes. En effet, c'est un moment on ne peut plus important pour l'histoire, puisque qu'il marque le paroxysme de l'affrontement entre Jinta et sa némésis, l'Oracle.
Il y aurait sans doute eu d'autres fins possibles, mais c'était celle que je voulais raconter. Un affrontement ardu, une épreuve psychologique difficile (depuis le début, en fait), mais en définitive une victoire juste et méritée sur le côté obscur.
Le chapitre 11 montre la victoire de la lumière sur le côté obscur. La mort de l'Oracle se répercute directement sur la bataille, l'ambiance change du tout au tout, les morts retournent à la poussière, c'est le calme après la tempête. Jinta arrive à la vue de tous, jetant par terre la tête décapitée de l'Oracle (dans une scène qui n'est pas sans rappeler la décapitation de Thulsa Doom dans le film Conan), et tous réalisent ce qui vient de se passer : L'Oracle est morte, et tous ses pouvoirs avec elle. Sans elle, les Proscrits n'ont plus de raison d'être, ils n'ont plus la volonté de se battre, puisqu'elle était la seule à qui ils étaient fidèles. La secte est vaincue.
Après ça, ce sont les retrouvailles entre tous nos héros. Des retrouvailles méritées, avant que leurs chemins se séparent. Tous ont fait leur part, mais cette victoire n'est pas sans amertume à cause des pertes qu'elle a coûtées. Ghastas, Iggvar et Kiro retrouvent Ondramada, fiers de leur victoire face au monstre, mais ils doivent déplorer la perte de KC-K8, un droïde auquel Ghastas était très attaché. Certains prisonniers libérés n'ont pas compris que la bataille étaient finie, et continuent à s'en prendre à des enfants qui servaient l'Oracle. Iggvar et Kiro n'arrivent pas à les convaincre de les laisser tranquille, alors Drivian intervient avec une ruse Jedi pour les faire partir. Cette scène est la première et la seule rencontre entre Drivian et ces deux personnage, et je voulais qu'ils se rencontrent au moins une fois, puisqu'on a suivi leurs aventures en parallèle depuis le début sans jamais qu'ils se croisent. Iggvar tente de consoler Ghastas qui se morfond, mais ce dernier refuse toute forme d'aide. Tout ce qu'il veut, c'est retourner à une vie plus calme, laisser ses problèmes derrière lui. Et ça se comprend, vu tout ce qu'il a dû faire et endurer dans sa vie.
Jinta retrouve à son tour le doyen mutant, qui la félicite pour sa victoire. Mais Jinta sent qu'elle ne mérite pas de gloire ni d'éloges pour celle-ci, car c'était la seule chose à faire pour elle. C'est une preuve d'humilité de sa part, humilité qu'elle a acquis notamment grâce à Drivian et aux Karabbatchi depuis sa séparation d'avec l'Oracle. Mais elle s'interroge : Ondramada lui avait dit qu'elle mourrait si elle tuait l'Oracle, pourtant elle est saine et sauve. Celui-ci explique qu'il ne lui a pas tout dit, mais qu'il lui a fait comprendre ce qu'elle avait le plus besoin de savoir : Si elle s'attachait à sa propre vie, si elle espérait gagner une quelconque gratification dans l'acte de tuer, cela aurait été la porte ouverte au côté obscur et l'Oracle l'aurait entraînée dans sa chute. Cette idée n'est pas sans rappeler le vieux Ben Kenobi qui omet volontairement de dire à Luke que Vador est son père, afin que ses affects et son attachement ne l'empêche pas de prendre la bonne décision. Plus encore, Jinta a compris une chose essentielle pour vaincre l'Oracle : En s'attachant à ce qui est bon, et en rejetant tout ce qu'il y avait de mauvais au plus profond d'elle-même, plus rien ne peut plus la retenir en arrière ou la tirer vers le bas.
Cela dit, le doute subsiste : A-t-elle vaincu le côté obscur de façon totale et définitive ? Peut-il y avoir encore des résidus en elle de sa vie passée ? C'est une sage question, qui appelle à la vigilance : En réalité, son combat ne sera jamais réellement terminé. Car aussi longtemps que le côté obscur existera quelque part, elle devra veiller à garder la lumière comme un trésor. Elle qui autrefois chassait les trésors pour survivre, elle a trouvé le plus précieux d'entre tous, et qui donne pour la première fois un réel sens à sa vie : L'amour de soi et des autres, un amour inconditionnel, un amour plus fort que la mort.
S'ensuit les retrouvailles tant attendues avec Drivian, qui a été séparé d'elle durant toute cette Partie 3. Après avoir surmonté toutes ces épreuves, il ne leur reste plus qu'une chose à faire : tirer des leçons de leur passé, comprendre qui ils sont devenus, et tourner le regard vers l'avenir. Drivian lui fait alors une confession : En réalité, c'est elle qui l'a inspiré à se détourner du côté obscur et de l'Oracle. Trop longtemps éloigné de la lumière et des enseignements Jedi, être confronté à la part la plus pure et innocente de Jinta lui a ouvert les yeux : S'il restait du bon en elle à sauver, alors il pouvait lui aussi se se séparer de sa part d'ombre. On retrouve une référence à une phrase forte venant de SW8 : "Nous sommes l'étincelle qui allumera la flamme qui deviendra un brasier" (la traduction peut varier selon les versions, mais vous comprenez l'idée) Cette étincelle, cette flamme et ce brasier, c'est l'espoir qui se lève face à la tyrannie pour repousser les ténèbres et l'oppression. On pourrait également ajouter la réplique phare de Rogue One : "L'espoir est à la base de toute rébellion".
Maintenant que le nécessaire a été fait, Drivian et Jinta décident de laisser leur passé douloureux derrière eux et de s'associer pour faire le bien autour d'eux. Le fin du chapitre s'attarde sur le devenir des personnages durant les années suivantes, un peu comme à la fin d'un docufiction, pour montrer que leur histoire ne s'arrête pas là et leur donner une dimension un peu plus réelle, comme s'ils avaient vraiment existé. De plus, je voulais clore une bonne fois pour toutes l'histoire de Jinta et Drivian, car je pense avoir raconté tout ce que j'avais à raconter à leur sujet, et je ne pense pas revenir dessus à l'avenir. Je voulais aussi donner un sentiment d'accomplissement au lecteur, en lui laissant comprendre qu'il sait maintenant tout ce qu'il y avait à savoir. Toutefois, l'idée d'une suite n'est pas exclue, car si on sait comment se passera l'avenir proche et les dernières années de Jinta, on ne peut qu'imaginer par où ils devront encore passer pour en arriver là.
Le titre du chapitre 12, "Retour à l'envoyeur", porte 3 sens différents. Il fait d'abord référence à la justice rendue par Iggvar et Kiro sur leurs ennemis, qui ne récoltent au final que ce qu'ils ont semé. C'est aussi une allégorie de Ghastas qui se prend à la figure le retour de bâton de son meurtre sur l'inspecteur Orvile, des années plus tard, quand il tombe par hasard sur son fils. Mais "Retour à l'envoyeur" fait aussi sens dans la mesure où retrouve Ribajo, le tout premier personnage introduit dans cette histoire, et qui a lancé tout le reste de l'intrigue. Bien qu'absent de l'action la plupart du temps, il était là depuis le début, c'est donc un juste retour des choses de le revoir ici, pour lui donner la fin qu'il mérite. Revoir Ribajo, c'est comme revoir un oncle ou un ami qu'on apprécie beaucoup. Quand il est là, on sait que les choses vont bien se passer.
Iggvar et Kiro retrouvent donc la bande à Karüzel, qu'ils ont démasqués comme ayant collaboré à faire entrer le Portemort à Karzgard, se rendant donc responsables du massacre de leur propre clan. Détruits par la drogue et un mode de vie malsain, ils ne font pas le poids face aux deux amis qui ont traversé l'Enfer et en sont revenus. Ils tentent d'appeler à la pitié, mais la sentence est irrévocable : Ils ont fait beaucoup trop de mal et ont saboté toutes leurs chances de revenir en arrière, si bien qu'ils ne sont même plus capables de reconnaître leurs fautes sincèrement. Certains pourront trouver cette justice un peu trop dure, mais certains vous diront qu'il faut bien faire justice soi-même d'une façon ou d'une autre quand personne ne la respecte (Je ne suis pas fan de ce genre de méthode, mais je peux comprendre ce qui pousse une personne à y recourir, quand toutes les options raisonnables ont été épuisées). Ribajo se révèle alors à eux, leur apprenant qu'il a survécu au massacre à la cantina. Toutefois, il n'accepte de leur expliquer comment il a fait que s'ils lui racontent pas d'abord leur propre histoire.
Des années plus tard, on retrouve un Ghastas âgé dans une cantina qui discute avec un pilote de la Nouvelle République ayant servi dans l'Alliance Rebelle durant la chute de l'Empire. Ghastas revient également sur son propre passé, et on apprend qu'il était milicien séparatiste durant la Guerre des Clones. Il en profite pour nuancer la vision qu'on a généralement de la République dans le rôle des "gentils", et des Séparatistes dans le rôle des "méchants". En effet, sachant que les deux camps avaient été manipulés par Palpatine pour provoquer cette guerre, chacun des deux camps pensait combattre pour des idéaux plus justes. En dehors des dirigeants séparatistes clairement corrompus et des droïdes de combats qui étaient programmés pour servir aveuglément leurs intérêts, il faut dire que les sympathisants séparatistes pensaient eux-mêmes défendre la liberté et combattre la tyrannie d'un gouvernement galactique qui avait la manie de vouloir étendre son pouvoir pout tout contrôler. Cela rejoint ce qui est clairement dit dans le texte d'ouverture de SW3 : "Il y a des héros dans les deux camps, le mal est partout". C'est en partie aussi cette diabolisation des Séparatistes qui a saboté toute possibilité de négociation, laissant la guerre s'éterniser et faire toujours plus de morts.
Avec l'arrivée de l'Empire, traumatisé par la guerre, Ghastas a laissé le métier des armes derrière lui pour mener sa propre vie, en marge de la société. Ayant grandi dans les bas-fonds de Coruscant, c'est là-bas qu'il est retourné. Il en profite également pour dire à quel point la vie était dangereuse là-bas, et que ceux qui n'y ont jamais vécu ne peuvent pas imaginer ce que c'est. Le pilote n'a jamais mis les pieds là-bas, mais lui apprend que son père était inspecteur Impérial à Coruscant. Les différends idéologiques qu'ils avaient l'ont poussé à partir sans se retourner pour faire sa propre route au sein de la Rébellion. Le jour où l'inspecteur a été porté disparu, son fils n'a jamais pu se réconcilier avec lui, et s'est donc enfermé dans l'idée que c'était bien fait pour lui.
Ghastas, qui n'a jamais connu son père, lui explique l'importance d'aimer son père malgré ses défauts, car il aurait aimé connaître le sien même si c'était la pire des crapules, et que la haine ne soulagerait jamais la douleur de sa perte. Plus encore, il lui dit qu'il ne devrait pas en vouloir à son père d'être mort, mais plutôt de retrouver et faire payer à celui qui l'a tué.
Ghastas donne ici un bon conseil, qui est de ne pas haïr son père, mais aussi un mauvais conseil, qui est de se venger. L'ironie du sort prend tout son sens quand le pilote lui révèle l'identité de son père : Willem Orvile, l'inspecteur même que Ghastas a tué. À cet instant, on ne peut qu'imaginer à quel point le Dévaronien prend conscience de son erreur. Lui qui a jugé hâtivement quelqu'un sans le connaître, il se retrouve à se juger lui-même, et a prononcé sa propre sentence. Son propre désir de vengeance s'est retourné contre lui.
Le 13ème et dernier chapitre montre la déchéance brutale du directeur Kedevos Arminar, que l'on n'avait pas revu depuis le tome précédent. Il fait face à son tour à ses propres abus : La drogue l'a ravagé, alors qu'il pensait avoir le contrôle. Il faillit à lui-même, ne fait plus la différence claire entre les hallucinations et la réalité, et se retrouve face à la honte de ne plus pouvoir se prendre en main. Sa déchéance devient évidente quand il voit que ses piqûre se sont infectées, et que des insectes dégoûtants ont commencé à coloniser son corps.
C'est là que Mandragol lui apparaît pour lui parler. On apprend que c'est le frère de Crogdi, la Togruta que le directeur a torturée et tuée. Il lui apprend ainsi qu'il l'a identifié et espionné en piratant ses droïdes, et qu'il a trafiqué ses bâtons de la mort pour y mettre des schysalides, des parasites qui se développent en dévorant son corps de l'intérieur. Non seulement il n'y a aucun remède, mais Arminar est condamné à une mort lente et douloureuse, qui dépasse les pires souffrances imaginables. À l'article de la mort, Arminar comprend qu'il est fini. Il se rend aussi compte que Mandragol n'est pas réellement présent, car ce n'est qu'un hologramme, mais celui-ci en profite pour semer le doute et se faire passer pour un esprit ou pour sa propre conscience. Profitant de ce moment de faiblesse, il le met face à ses responsabilités, et à sa culpabilité :
Pour la première fois depuis longtemps, Arminar prend conscience de tout le mal qu'il a fait, et que tous ces sacrifices n'ont servi à rien. Il se rend compte à quel point il a gâché sa vie, en devenant un individu détestable et en reniant tous ses principes. Sa vie a perdu toute substance, tout espoir de revenir à la normale, et il ne pourra pas supporter de vivre plus longtemps dans ces conditions. La mort se présente alors comme la seule issue acceptable, et il décide de se suicider, se donnant lui-même la peine de mort pour ses crimes.
Ayant ainsi vengé sa sœur et rétabli la justice à sa manière, Mandragol peut enfin se reposer et savourer sa victoire. On voit alors l'appartement miteux dans lequel il vit, probablement un squat, témoignant de sa précarité et de son absence d'emploi. Le fait que son holoécran, seul accès au divertissement et aux informations, soit volé, suggère qu'il n'aurait sûrement pas eu les moyens d'en acheter un par ses propres moyens, mais qu'il s'est malgré tout débrouillé pour avoir une vie à peu près confortable.
La chaîne pirate qu'il allume est celle de son frère aîné, une chaîne qui diffuse gratuitement du contenu illégal ou censuré, afin de combattre la répression et la censure de l'Empire. Cette chaîne pirate, et le fait qu'ils soient obligés de constamment fuir les autorités tout en poursuivant leurs activités, fait à la fois référence aux radios pirates ayant réellement existé (comme dans l'excellent film Good Morning England), mais aussi aux sound systems clandestins qui réalisent sans relâche l'effort incroyable de déplacer et d'installer illégalement leur matériel dans le seul but de diffuser de la musique lors de fêtes libres et non règlementées, le tout dans une démarche de reprendre une liberté dont on les a privé. Je n'ai pas vraiment d'opinion fixe à ce sujet, je ne me ferai donc ni le promoteur ni le détracteur de ce genre de pratique, chacun se fera son propre avis. Mais je voulais simplement montrer ce qui se passe quand des gens décident contre vents et marrée de faire valoir leurs idéaux, contre un système très punitif envers leur mode de vie ou de pensée. Je soutiens bien sûr la liberté d'expression, tant qu'elle n'entrave pas la liberté des autres, car chacun est maître de sa propre vie.
Dans cette émission pirate, on apprend que l'histoire de Jinta a fait son petit bout de chemin jusqu'aux oreilles d'un réalisateur, puisqu'elle a été adaptée en holosérie et est maintenant diffusée sur les ondes. Le nom de la série est "Capitale Fatale", exactement comme le titre de cette histoire, ce qui est une mise en abyme du récit qui finit par se raconter lui-même. Ainsi, la boucle est bouclée : La fiction rattrape la réalité, et la réalité rattrape la fiction.