Bonsoir à tous, comment allez-vous ?
Tout d'abord, je tiens à remercier
Jagen Eripsa, le créateur de la
Fédération Impériale, sans lequel ce chapitre n'aurait jamais pu voir le jour
!
Car ce chapitre va se dérouler sur Corellia
! Pour les corelliens, il est temps de décider s'il faut entrer en guerre ou non contre la République / Pius Dea et les Contispex
!! Auront-ils cette détermination ? Découvrez-le sans plus tarder dans ce chapitre massif
!!!
Domaine de l’Hégémonie Corellienne Corellia, siège du pouvoir du Roi de Corellia et des Grandes Familles BaronnialesL’ambassadeur Jholan e Ripsan, neveu de la matriarche Melila e Ripsan, s’appuya sur la banquette arrière de son airspeeder qui le conduisait au palais royal au coeur de Coronet, la fierté du peuple corellien.
Alors que le véhicule flottait dans un couloir de circulation aérienne, il se pencha pour apercevoir l’activité urbaine qui grouillait en bas. Le système corellien était certes majoritairement peuplé d’humains mais les dralls et les séloniens possédaient des enclaves qu’ils gardaient jalousement depuis ces dernières années.
En apparence, rien depuis sa position n’indiquait que Corellia était agitée par les conflits communautaires qui déchiraient la République et l’avaient fait tombée entre les mains de ce culte extrémiste Pius Dea.
La secte parvenait à faire sentir son influence jusque sur Coronet même, sous le nez du Roi Korol. Les agitateurs humanocentristes défiaient son autorité, le jugeant trop amical avec les communautés non humaines qui peuplaient pourtant ce système bien avant l’instauration de la République. Ils inondaient les avenues de Cornet, de leurs insultes et de leur haine xénophobe, clamant que les Contispex régneraient un jour sur ce système.
Une provocation pour bon nombre de citoyens corelliens attachés à leur indépendance vis-à-vis de l’opulente Coruscant, selon la clause Contemplanys Hermi.
- Passez-moi les jumelles, demanda-t-il en vieux corellien à son garde du corps assis à sa droite.
Celui-ci les lui offrit vivement, et il s’empressa d’aligner ses yeux contre les verres grossissants. Au milieu d’une des avenues marchandes de la capitale, une masse compacte sombre naissait. Un nouveau rassemblement hostile contre le Roi se préparait.
Encore un, soupira intérieurement Jholan.
Son chauffeur lui signala qu’ils étaient bien arrivés au palais. Il se redressa pour observer la grande nef conique renversée, qui trônait au centre de la ville, surmontée de neuf tours. Chacune de ces tours conservait les installations et les intérêts des Neuf Grandes Familles Baronniales de Corellia. Les Ripsan étaient l’une de ces prestigieuses familles.
L’airspeeder, nouveauté élégante des Chantiers Navals de Coronet, ralentit sa vitesse et s’engouffra dans le grand hangar. Tout au long de la procédure d’atterrissage, Jholan ne pouvait s’empêcher de penser que les neuf tours étaient une allusion aux Neufs Enfers, une allégorie des neuf péchés capitaux dans la culture corellienne.
Il chassa cette pensée de son esprit, il devait se concentrer sur la réunion du Conseil des Barons pendant lesquels plusieurs sujets devaient être abordés.
Il descendait à peine du véhicule qu’il fut abordé par une jeune agent de sécurité, travaillant pour sa famille. Elle le salua en claquant des talons, lui demandant s’il avait fait bon voyage.
- Très fatiguant, répondit-il brièvement dans leur dialecte natal.
- Ils ont commencé la session sans vous, Excellence.
- Quoi ? s’écria-t-il, outré. Depuis quand ?
- Quelques minutes, répondit-elle.
D’un geste de la main, elle l’invita à la suivre.
- Tout le monde est présent ?
- Pas le roi, répondit-elle.
- Qui le représente ?
- Valin Helder.
Jhola secoua la tête, satisfait. Ils empruntèrent un turbo ascenseur qui les amena au cœur de la nef, dans un grand corridor empli de nombreux gardes royaux aux uniformes représentant la Maison Royale des Korol.
Les soldats lui paraissaient plus alertes que d’habitude, signe de la tension qui rongeait la société corellienne, à cause des nombreux incidents récents provoqués par les partisans du culte. Ils lui donnaient l’impression qu’ils s’attendaient à une attaque contre le palais royal.
Cela expliquait sans doute l’absence du roi.
Jholan trouvait la menace exagérée. C’était faire le jeu de leurs ennemis que de leur accorder plus d’importance qu’ils n’en avaient. C’était la première leçon que sa tante Melila e Ripsan, leur matriarche, lui avait enseignée.
Grandis un ver de terre et il devient Panthère des Sables, lui répétait-elle.
- Quel est le premier sujet qu’ils ont l’intention d’aborder ?
- La colonisation du système de Mastaria, ambassadeur.
Jholan se détendit. Mastaria désignait un monde rude, situé dans la Bordure Médiane, non loin de la Route Commerciale Perlemienne, hors de l’espace républicain.
- Mastaria, ce monde qui ne contient que sable, jungle et poussière ?
- Le transfert des colons de Lysto One vers Mastaria ne se déroule pas comme prévu, d’après ce que j’ai pu saisir, expliqua-t-elle.
- Et les Rilranol n’ont pas trouvé mieux que de remettre le couvert.
- La colonisation coûte cher pour des gains dérisoires. Je suis curieuse de voir comment les Rilranol vont persuader les autres Maisons de les suivre dans cette farce.
- Je ne me ferais aucune illusion à leur place.
Ils arrivèrent devant la grande porte du Conseil, d’où leur parvenaient de grands éclats, preuve que les débats étaient très animés.
La corellienne s’écarta de l’ambassadeur, avec un sourire narquois.
- Eh bien, bonne réunion monsieur, lança-t-elle avec une pointe de sarcasme.
- Merci, Korila, fit-il en lui rendant son sourire. À tout à l’heure.
Jholan se résigna à avancer au milieu de la tempête verbale qui déchirait le Conseil des Barons. Une trentaine de convives étaient réunies autour de la grande table, au milieu desquelles se querellaient deux aristocrates.
À droite gesticulait Halcyr e Rilranol, un homme mince mais aux traits énergiques dont la barbe grisonnante semblait se hérisser à la vue de son antagoniste, Reiviem e Koldyr, une femme trapue au regard de braise que bon nombre ne pouvaient soutenir bien longtemps.
Au centre de la table, flottait l’hologramme d’une planète coloriée de vert et de jaune. Le nom en vieux corellien affichait celui de Mastaria, qui cristallisait les tensions ambiantes. Aucun des deux ne remarqua l’entrée de Jholan qui choisit la discrétion, au risque de se faire foudroyer par les deux nobles.
Il salua en vieux corellien, ceux et celles qui daignaient se tourner vers lui pour lui accorder leur considération. Au moment où il prit place à l’autre bout de la salle, Halcyr pointait de l’index la sphère transparente.
- Je vous assure que cette planète renferme des métaux précieux. Relisez donc le dernier rapport de l’expédition que je vous ai remis. Un métal dont les propriétés sont identiques, voire supérieures au cortosis…
La flamme dont il faisait preuve ne séduisait pas tout le monde, à commencer par Reiviem qui rétorqua d’un ton cassant.
- Et ce métal, en avez-vous rapporté ?
- Hum, malheureusement, nous avons perdu le contact avec l’expédition. Et si j’aborde ce sujet, c’est parce que j’ai l’intention d’en envoyer une nouvelle. Le soutien de ce Conseil est plus que bienvenu.
Jholan devina le peu d’enthousiasme des nobles corelliens réunis. Une réserve qu’ils manifestaient ouvertement dans un silence pesant.
- J’imagine que cela coûtera cher, intervint Galva e Qallian.
- L’enjeu en vaut la peine.
Galva de la Maison Qallian esquissa une grimace peu engageante.
- Je rejoins la position de la Maison Koldyr. Nous ne voyons pas l’intérêt de financer en pure perte une expédition qui n’apportera que d’autres chimères.
- Vous ne pouvez pas laisser passer une telle opportunité ! Vociféra Halcyr. Chaque Maison aura sa part du butin si nous dénichons ce filon ! Et nous gagnerons tous à terme une puissance qui nous permettra de défier la République d’égale à égale !
Ses paroles n’eurent pas plus de portée. L’homme qui représentait le Roi de Corellia, le chambellan Valin e Helder, se leva finalement de sa place, se tenant face à Jholan à l’autre extrémité de la table.
- Je suis navré, Baron e Rilranol mais le Conseil ne vous soutiendra pas. Nous devons passer au point suivant.
Halcyr se rassit par dépit.
- Bande d’imbéciles ! Avez-vous idée de ce que vous négligez ?
- Nous avons surtout une idée de l’argent que nous venons d’économiser, lança avec ironie la Baronne Kaviya e Halkyon, une femme très âgée, tenant dans sa main une canne en bois précieux.
Sur cette pique assassine, Halcyr se mura dans un profond mutisme tandis que Valin e Helder reprit :
- Le point suivant concerne les résultats du dernier trimestre des Chantiers Navals.
Le chambellan du Roi Korol fit défiler toute une série d’hologrammes illustrant des graphiques, des courbes et des histogrammes, montrant l’évolution des ventes d’un mois sur l’autre ainsi que les bénéfices engrangés.
En résumé, ces schémas rapportaient que les tensions actuelles entre la République et les Hutt déstabilisaient le marché des vaisseaux civils au profit des vaisseaux de guerre.
- Il est évident que nous devrions donner la priorité à la vente de navires de combat, puisque le contexte actuel s’y prête bien.
Le Baron Qallian venait d’exprimer le sentiment de tous. La militarisation progressive des Chantiers Navals fut votée à l’unanimité, hormis le Baron Rilranol qui s’abstint. D’autres thèmes plus secondaires furent abordés comme la répartition des parts détenues par ces grandes familles dans les conglomérats du système. Ou bien le traitement des réfugiés politiques qui fuyaient la persécution du Pius Dea.
Ces deux sujets soulevèrent des différents entre les Maisons, arbitrés avec diplomatie par Valin e Helder. Le point le plus délicat restant cependant la question des exilés.
- Nous commettons une erreur en gardant nos frontières ouvertes ! Plaidait avec force Reiviem e Koldyr. Qui ne nous garantit pas que certains de ces réfugiés sont des agents dormants du culte ?
- Le Pius Dea recrutait déjà des adeptes dans notre système bien avant que Contispex n’arrive au pouvoir sur Coruscant, rappela Kaviya e Halcyon. C’était peut-être à ce moment-là que cette question aurait dû être posée.
- Nous ne savions pas que les Contispex prendraient le pouvoir à la fin de la Crise Alsakan, déclara le Baron Rilranol.
- Ils n’ont jamais caché leur ambition, pourtant. Nous avons commis une erreur en ne le prévoyant pas.
- Nous nous écartons du sujet, Vos Excellences, trancha Helder. Devons-nous fermer les frontières ou continuer d’accueillir les réfugiés républicains ?
- Puis-je prendre la parole ? Intervint Jholan, resté discret jusque-là.
- Je vous en prie, ambassadeur.
Le jeune dignitaire se leva, attirant l’attention des autres membres.
- La Contemplanys Hermi nous a permis de rester à l’écart depuis la Première Guerre Alsakan, de la République et des jeux de pouvoirs sur Coruscant. Cette clause que nous avons négocié quelques millénaires auparavant, nous a certes protégé de toute ingérence mais elle nous a aveuglé sur la montée en puissance du culte Pius Dea et son accession au pouvoir.
- Pardonnez-moi, seigneur Ripsan, intervint le Baron Aelthes e Velinis, mais suggérez-vous que nous aurions dû nous ingérer dans les affaires de la République pour empêcher l’ascension de ce culte ?
- Peut-être pas jusque-là, Baron Velinis. Mais nous nous sommes montrés naïfs en laissant ce culte s’implanter sur Corellia et continuer à se développer, après l’élection de Contispex comme Chancelier Suprême. Sans quoi, notre situation ne serait pas si critique.
- Quel rapport avec les réfugiés, ambassadeur ? S’impatienta Helder.
Jholan soutint chaque regard qui le fixait avec ardeur et frustration.
- Tous ces réfugiés ont en commun d’avoir contrarié le Pius Dea et d’être suspectés comme complices de la Conspiration des Cent. Ce qui signifie qu’ayant eu affaire aux adeptes ou à leurs sympathisants, ils en possèdent une connaissance plus ou moins essentielle. Des noms, des lieux de culte ou de rassemblement… en laissant les frontières ouvertes, nous leur accordons notre confiance qu’ils nous rendront en fournissant des informations à nos services de renseignements sur le fonctionnement de ce culte et de la République gouvernée par ses fanatiques.
- Ces réfugiés constituent donc des sources d’informations. Je vous aurai cru bien plus désintéressé, ambassadeur.
- Je sais me montrer pragmatique, Baron Velinis.
Pragmatique pour vous convaincre, pensa Jholan.
- Nous devrions soumettre la question à un vote à mains levées, proposa Kaviya e Halkyon.
- Ce n’est pas légal, s’opposa le Baron Rilranol. Le Roi Korol ne nous a pas donné son aval pour cette initiative, n’est-ce pas, chambellan Helder ?
- C’est exact, répondit le chambellan.
- Le Roi n’est pas présent à ce Conseil et il est temps d’accélérer les prises de décisions importantes, insista Reiviem. Chaque jour qui passe renforce le pouvoir et l’emprise des Contispex, que nous sentons jusqu’ici, sur Corellia. Nous ne pouvons pas nous laisser affaiblir une fois de trop par nos hésitations. La stabilité de l’Hégémonie Corellienne est en jeu, mes amis.
Chacun hocha la tête avec gravité et le vote à mains levées commença. Il fut bref, permettant cependant à Jholan de remarquer que la décision de continuer à accueillir les réfugiés, l’emporta de très peu.
Une décision avait été prise mais les nobles étaient divisés. Contispex pourrait tôt ou tard, essayer d’en tirer parti
- Il est temps de passer au dernier point, annonça Helder. Ambassadeur ?
Jholan se pencha sur la table, les traits crispés. La suite de la réunion promettait d’être difficile, après le précédent vote serré.
Il choisit ses mots avec soin, comme sa tante lui avait conseillé de le faire.
Les mots sont comme les mets raffinés et exotiques. Ils doivent être maniés avec délicatesse pour influencer et dissimuler au mieux nos intentions. Certains des nobles te traiteront en amis mais il te haïront si tu les froisses. Les autres te mépriseront mais tu gagneras leur respect et leur estime si tu affirmes tes positions, avait-elle insisté lourdement.
- Le sujet que je vais aborder est suffisamment sensible pour que je vous demande à tous d’activer vos brouilleurs. À partir de maintenant, tout ce qui sera dit, ne devra pas quitter cette pièce dans notre intérêt à tous.
Les nobles échangèrent des regards surpris avant d’obtempérer, y compris le chambellan Helder.
- Nous vous écoutons, ambassadeur.
Jholan inspira un grand coup. Même si sa tante était restée dans leur fief de Tralus, ses exigences envers lui semblaient le suivre jusque sur Corellia.
- Peu avant mon départ d’Alsakan, commença-t-il, j’ai été invité au palais du Premier Régent de Xenvaer par Tina Ap Token en personne. Une réunion tout à fait officieuse, cela va de soi. Je vous ai remis mon dernier rapport sur les tensions croissantes entre l’Archaiad et elle.
- Il semblerait que Tina Ap Token marche sur les traces de son père, commenta Reiviem.
- C’est ce que cette convocation m’a confirmé, reconnut-il. Elle semble bien décidée à défier ouvertement la République en envoyant une flotte au secours des Hutt et je n’ai aucun doute qu’elle ait fait libérer le sénateur Kalad et l’amirale Delinki pour les envoyer convaincre les bothans et les lanniks de s’impliquer contre Coruscant.
- L’Archaiad ne souhaite pas entrer en guerre ? S’enquit le Baron Qallian.
- C’est la raison de leur mécontentement actuel.
- Que vous a-t-elle proposé ? Insista Helder.
Jholan sut que le moment crucial était arrivé. Il ne pouvait plus se dérober.
- Le Premier Régent a demandé notre soutien militaire total en échange de la signature de contrats sur la fabrication de leurs vaisseaux de guerre par nos chantiers navals, qui auraient l’exclusivité de cette production.
Cette annonce fit l’effet d’une bombe parmi le Conseil. Jholan e Ripsan surprit l’échange de regards saccadés traduisant la terreur mais aussi l’ambition. Il était curieux de savoir qui l’emporterait… la terreur ou l’ambition ?
Il ne tarda pas à avoir quelques éléments de réponse.
- C’est de la folie d’avoir accepté son invitation ! Lui reprocha la Baronne Reiviem e Koldyr. Vous auriez dû deviner ses intentions, ambassadeur !
- Je me doutais qu’elle nous demanderait son soutien, concéda-t-il en tentant de rester calme.
- Imaginez que Contispex ait eu vent de votre réunion, nous nous retrouverons sous peu avec un blocus de la République à nos frontières !
- Pour l’instant, nous avons l’avantage que les Flottes de la République concentrent leurs forces vers les Hutt.
- Pour combien de temps ? Et même si nous n’avions rien à craindre de leur Marine de guerre, il reste toujours ces adeptes fanatiques sur Corellia. Ces fichus prêtres qui haranguent la foule et convertissent à tour de bras ! Les dernières émeutes et les rassemblements qu’ils orchestrent montrent bien la puissance qu’ils ont acquise ! Et nous savons parfaitement, à qui bénéficie ce pouvoir de nuisance, mes pairs !
Cette fois, Jholan marqua le silence. Il comprenait tout comme le reste de ce Conseil, les arguments de la Baronne Koldyr. Oui, leur situation était bien plus délicate plus qu’ils ne voulaient l’admettre. Même s’ils acceptaient cette alliance avec Alsakan au mépris de la Contemplanys Hermi qui assurait leur intégrité vis-à-vis de la République, Contispex aurait ici le bras suffisamment long pour exercer une forte pression.
- Nous devons refuser cette alliance avec Alsakan. La Contemplanys Hermi doit prévaloir !
Ses mots eurent un impact sur les autres membres. Plusieurs avaient acquiescé d’un hochement de tête et Jholan savait qu’il devait reprendre l’initiative.
- En d’autres circonstances, je serais d’accord avec la Baronne Koldyr. Mais je demande à ce Conseil de réaliser qui est notre véritable ennemi. Ce n’est pas la République mais ce culte extrémiste qui en a pris le contrôle pour répandre son idéologie nauséabonde. Les événements de la Lune Pourpre l’ont démontré. Ces fanatiques n’auront aucune pitié envers quiconque, leur but est de dominer cette galaxie sans partage. Ils se sont emparés de la République et nous serons bientôt les prochains !
Il soutint ensuite le regard de la Baronne.
- Certains invoquent la Contemplanys Hermi mais croyez-vous que le Pius Dea en ait cure ? Bien sûr que non ! Cette clause de neutralité ne peut s’appliquer qu’à une République avec laquelle nous pouvons négocier d’égal à égal. Pas à un Sénat de pantins bénis qui passe son temps à se courber devant ses tyrans !
Jholan sentit le vent tourner en sa faveur lorsque les mêmes qui avaient approuvé la prudence de la Baronne Koldyr, paraissaient cette fois apprécier mieux sa hardiesse.
- La Contemplanys Hermi est caduque, le péril qui nous menace est grand ! Si nous voulons la paix, nous devons nous préparer à la guerre !
- Non ! S’insurgea la Baronne. C’est de la folie, nous ne pouvons pas nous attaquer à la République !
Cette perspective la terrifiait, trahie par ses gestes vifs de la main.
- Nous n’avons plus le choix, asséna l’ambassadeur. En outre, pensez aux bénéfices que nous procurera la fabrication de vaisseaux de guerre alsakanis. Songez à l’influence durable dont nous bénéficierons et qui feront de notre peuple, le centre de la galaxie.
La partie était gagnée et les nobles se levèrent un à un, convergeant leur attention vers Jholan e Ripsan qui avait emporté leur adhésion.
- Je soutiens la proposition de l’ambassadeur Ripsan. Nous devons nous allier à Alsakan et secourir les Hutt.
Tous répétèrent la même approbation et Helder s’apprêtait à clore la session.
- Dans ce cas, je doute qu’un vote soit utile. Il ne me reste plus qu’à informer le Roi de la décision de ce Conseil et attendre sa promulgation…
Brusquement, de fortes détonations firent trembler les vitres du palais royal, suivis de grondements sourds et inquiétants. Le sol vacilla sous leurs pieds, ce qui les plongea dans une grande confusion. Ils murmurèrent lorsqu’ils surprirent avec effroi, de sinistres fumées noires s’élevant à l’horizon, depuis différents quartiers de Coronet.
Le palais fut secoué par de nouvelles explosions plus proches.
- Que se passe-t-il ? Glapit Reiviem.
- Nous sommes attaqués !
Les alarmes percèrent leurs tympans, leur faisant prendre conscience de la gravité de la situation dont ils ignoraient beaucoup.
Jholan fut le premier à réagir, saisissant son comlink pour contacter sa garde du corps.
- Korila ? Répondez !
- Votre Excellence, vous allez bien ?
- Je suis toujours dans la salle du Conseil. Que se passe-t-il, dehors ?
Il était certain de connaître la réponse avant qu’elle ne lui la donna.
- Les émeutiers ont érigé des barricades et ont incendié des bâtiments publics. Les Forces de Sécurité ont été déployées mais la situation est tendue.
Il serra les dents, tentant de l’écouter distinctement malgré les alarmes qui continuaient de hurler. D’autres explosions éclatèrent au pied du palais.
- Ne quittez pas, fit Korila.
Jholan patienta avec fébrilité.
- Ils attaquent le palais ! S’écria-t-elle dans son oreille.
- Qui ?
- Le Pius Dea ! Je vous rejoins pour vous évacuer, à tout de suite.
Peu après, des gardes royaux pénétrèrent dans la salle, augmentant encore la tension de plusieurs crans.
- Par ordre de sa majesté, le palais doit être évacué. Dépêchez-vous !
Les émeutiers avaient coupé le courant, ce qui avait causé la panne des turbo asenseurs, des néons dans les couloirs et des centres de communication.
Jholan étudia les expressions de ses pairs, malgré la pénombre dans laquelle ils progressaient en direction des sommets du palais. La peur déformait leurs traits livides et il devina que ces émeutes qui dégénéraient en chaos, n’étaient pas le fruit du hasard.
Les Contispex leur envoyaient un message.
Si vous nous défiez, nous vous le ferons payer cher. […
les Forces de Sécurité royales mirent plusieurs jours pour rétablir l’ordre sur Corellia. Prises au dépourvu, elles n’avaient pu empêcher le pire de se réaliser. Si le palais royal fut épargné par les destructions, ce ne fut pas le cas de plusieurs quartiers qui furent mis à sac, tout comme les enclaves dralls et séloniennes, ce qui provoqua l’exode massif des indigènes non humains vers leurs mondes originels dans le système corellien. Les émeutes, pilotées par les Contispex au moment où les corelliens semblaient déterminés à les défier, écornèrent gravement le crédit des Grandes Familles Baronniales ainsi que celui du Roi Korol. Au prix de la peur, la République dissuada les corelliens d’intervenir lors des Premières Croisades du Pius Dea contre les Hutt.
La dynastie Korol s’effondra finalement plusieurs décennies plus tard lorsque la secte déclencha une insurrection qui renversa le pouvoir en place au profit des adeptes du culte, forçant l’exil des Familles Nobles à l’exception des Koldyr qui jurèrent allégeance à Coruscant. Le système corellien sombra dans la guerre civile lorsque les Ripsan reprirent victorieusement leur fief de Tralus. Une guerre civile qui se prolongea pendant plus d’un millénaire, jusqu’à la chute de Contispex XIX…]
Extrait de Apogée et Chute des dynasties galactiques de Anthois Fyol, paru des années après la Chute de Dark Krayt.
Voilà, j'espère que ce gros chapitre vous aura plu ! N'hésitez pas à me faire part de vos retours
! J'y ai glissé quelques références notamment à un certain RP (
Mastaria et les Rilranols qui deviendront les Ranols mastariens !)
Allez, ciao a presto
!!