Bonsoir à tous, c'est l'heure de la suite !
Et on retrouve nos conjurés à l'ambassade d'Alsakan
! Que sont-ils en train de manigancer contre les Contispex
?
Découvrez ça maintenant ! Ça va être tendu !
Quartier diplomatique, ambassade d’Alsakan
Tali Organa et Enler Mansur montèrent deux étages avant que leur guide alsakanie ne les amena dans un couloir désert gardé par deux soldats de l’ambassade. Ils barraient le passage à mi chemin et elle s’adressa à eux en Haut Alphabet Galactique, leur dialecte le plus couramment parlé parmi leur peuple.
- Ce sont des pèlerins, ne laissez passer personne d’autre.
Ils s’écartèrent à leur intention et l’alsakanie les mena vers le fonds du couloir. Elle s’arrêta devant le mur, tapissé de peintures anciennes et effleura la surface de son index. Les deux sénateurs virent à travers leur masque d’oiseau, qu’elle dessinait une complexe figure géométrique imaginaire, une sorte de tétraèdre.
Les peintures reculèrent devant elle avant de se scinder en deux immenses battants.
- Par ici, les encouragea-t-elle.
Ils furent engloutis dans un corridor sombre qu’elle éclaira avec un bâton lumineux. Les deux dignitaires furent frappés par le silence qui y régnait, ils ne percevaient plus les agitations provenant de la Salle des Fêtes.
Pourtant, ils ne doutaient pas que la Danse du Vautour Multak devait battre son plein, les invités s’en donnant à cœur joie au milieu des pistes de danse.
Ils arpentèrent soixante mètres, montant un nouvelle étage avant que l’alsakanie ne freina devant une porte en bois, qu’elle écarta sur le côté.
Une centaine de personnes costumées en Vautour Multak étaient déjà présentes dans un grand salon faiblement éclairé, réunies autour d’une grande table ronde, certaines assises, d’autres debout. Les conversations à voix basse cessèrent aussitôt lorsqu’ils dévisagèrent les deux nouveaux venus qui étaient apparues dans leur champ de vision.
Immédiatement, leur guide alsakani se précipita vers l’un d’eux pour le prévenir. Le Haut Alphabet Galactique dans lequel ils échangeaient, leur échappait complètement.
- Merci Sikala, attendez devant la porte.
L’alsakanie repassa devant les deux sénateurs pour les autoriser d’un simple regard appuyé à se fondre dans le groupe.
Le compatriote avec lequel elle s’était entretenue, réclama l’attention de tous d’une torsion du bras.
- Nous sommes maintenant au complet, annonça la voix du sénateur Kalad sous son déguisement. Nous pouvons tomber les masques.
Tous le firent avec un grand soulagement, heureux de pouvoir respirer librement. Tali et Enler en profitèrent pour étudier la centaine de visages d’humains et de non humains, qui venaient de se découvrir.
Ils reconnurent certains de leurs collègues de l’Honorable Fraternité, comme le Sénateur Qinut de Metellos ou la sénatrice Yalmel de Sarapin. De même, ils ne furent pas étonnés de la présence des représentants de Bothawui et de Lannik, Naite’fya – nièce du prédécesseur de Contispex, Pers’lya – et Iyulk.
Celle du dignitaire de l’Espace Herglic ne fut pas plus incongrue, les aliens à l’apparence de cétacés pouvant aisément se sentir menacés par les pressions politiques et commerciales des Guildes Marchandes à la solde du Maître de la République.
Les représentants des mouvements de résistance des ghettos étaient également au rendez-vous, au nombre d’une douzaine. Dont Helem Siki et Thrag Hiskayor que les autres leaders semblaient avoir choisis comme porte-paroles.
Bien plus surprenants, en revanche, étaient la présence de hauts gradés de la Marine Républicaine, tels que le duro Lyram Skyrim et la corellienne Ekia Helder. Ceux-ci avaient été décorés pour leur défense héroïque de la capitale, lors de la Bataille de la Flotte du Noyau, pendant la Crise Alsakan. La Suprême Amirale Helder en portait d’ailleurs les cicatrices sur sa figure, que le kolto n’avaient pas totalement effacées.
Mais le clou de la soirée fut l’apparition de cinq Jedi, menés par un humain à l’allure farouche et distante, un certain Kotil Marek.
Le sénateur Kalad demanda à chacun des convives, de se présenter brièvement, afin que tous apprennent à mieux se connaître.
Lorsque cela fut achevé, il ponctua :
- Bien, nous pouvons commencer.
- Ah, vous allez enfin pouvoir nous dire à quoi rime cette mascarade, persifla Qinut, le sénateur de Metellos.
L’alsakani décocha un sourire malicieux à l’autre humain à la barbe broussailleuse et à la mine peu accueillante.
- Vous comprendrez vite, sénateur Qinut, qu’il s’agit de tout, sauf d’une mascarade. Si nous sommes réunis dans cette pièce dont très peu connaissent l’existence, c’est que nous allons traiter d’une question grave qui ne peut pas être abordée n’importe où. Même avec des brouilleurs activés, ajouta-t-il.
Kalad appuya ses paumes sur la table et promena son regard perçant sur la petite assemblée convoquée par ses soins.
- Nous venons d’horizons différents. Certains d’entre nous appartiennent au Sénat même, où nous tentons de défendre le moindre centimètre carré de démocratie qui nous reste. D’autres sont des Jedi qui ont décidé de ne plus se voiler la face devant les abus et la terreur quotidienne des partisans voués à Contispex.
Il salua alors Kotil Marek, accompagnés de quatre autres condisciples, encapuchonnés et adossés au mur, dissimulés dans la pénombre.
- Ce sont des dissidents qui ont décidé de ne plus rester soumis à l’attentisme du Haut Conseil Jedi. C’est pourquoi j’apprécie d’autant plus leur présence.
- Je me demande si nous pouvons leur faire confiance, trancha Yalmel. Comment être certains qu’ils ne sont pas des espions à la solde du Haut Conseil, voire de Contispex ?
Le silence pesant indiqua que beaucoup guettaient la réaction du Jedi.
- Je pourrais vous retourner la question, sénatrice, répondit Marek avec insolence.
- Comment osez-vous ?
- Assez, coupa Kalad.
L’alsakani soupira.
- Mes amis, je sais mieux que personne à quel point il nous est difficile d’accorder notre confiance les uns envers les autres. Mais nous devons nous efforcer d’aller au-delà de cette défiance malsaine car il en va du salut de la République. De notre salut à tous.
Il se redressa.
- Voilà plus de vingt ans que la République s’est choisie un tyran pour la diriger. Sans réagir, nous avons vu nos libertés et nos espoirs se déliter progressivement, abattues les unes après les autres. Nous avons laissé les non humains être parqués comme des animaux sauvages dans des ghettos insalubres d’où ils n’ont aucune chance de s’extirper. Les résistants du ghetto numéro trois sont parvenus à mettre la main sur des informations sensibles, concernant le sort funeste réservé aux communautés opprimées et à tous les opposants. Ces informations seront dévoilées publiquement en temps voulu.
À cet instant, Helem Siki exhiba un datapad contenant les fameuses données qui promettaient le pire à beaucoup d’innocents
- Enfin nous avons abandonné des systèmes périphériques entiers, livrés à eux-mêmes ou à la cupidité des Guildes Marchandes.
Sur ces mots, il avait adressé un regard entendu envers Naite’fya et Iyulk.
- Nous les sénateurs, sommes les premiers responsables de cette situation. Nous avons laissé Contispex jouer de nos divisions pour acquérir plus de pouvoir.
- Toute cette réunion ne rime donc qu’à proposer de déposer une nouvelle motion de censure pour le destituer ? Se moqua Qinut. Parce que si c’est votre idée, vous vous donnez beaucoup de mal pour rien. Un simple appel comlink aurait suffi.
- J’ai songé à cette option maintes fois, cher collègue. Mais Contispex n’est pas un homme à se laisser déposséder de son poste sans réagir. Si nous parvenions à le faire, la rotonde du Sénat deviendrait un abattoir.
- Mais de quoi parlez-vous ? l’interrogea Yalmel.
Tali Organa intervint.
- Des Disciples de Hapos qui occupent tous les jours la Place du Pardon.
- En cas de destitution, ils interviendraient, appuya l’alsakani.
Des murmures s’élevèrent dans l’assistance. La nièce de Pers’lya, Naite’fya, l’interpella.
- Que proposez-vous, Kalad ?
- Puisque nous ne pouvons déposer le Chancelier Suprême par la voie la plus noble possible, nous devons réfléchir à d’autres moyens plus radicaux.
Tous échangèrent un regard perplexe.
- Vous voulez commettre un attentat ? S’étrangla le sénateur de Metellos.
- Si cet attentat réussit, fit observer Iyulk, en voilà un que nous ne regretterons pas.
À en juger par leur expression, il devint évident que certains invités n’étaient pas réticents à cette idée. Cependant, d’autres redoutaient les conséquences politiques d’un tel acte.
- Nous passerions pour des terroristes, même si l’attentat réussit. Il y aurait beaucoup trop à perdre, déclara Yalmel.
- Même si Contispex meurt de cette façon, nous ne serions pas certains de pouvoir assurer une transition stable vers la démocratie. Il a beaucoup de partisans sur Coruscant et ailleurs, qui n’hésiteront pas à le venger et à semer le chaos, fit l’alderaanienne.
Hassan Kalad demeura silencieux puis hocha la tête, approuvant ces arguments.
- Ce n’est pas à un attentat auquel je pensais, même si cela m’a traversé l’esprit. Je suis d’accord avec les arguments présentés par les délégués de Sarapin et d’Alderaan. Étant donné la protection dont dispose le Chancelier, ce projet aussi isolé aurait peu de chances d’aboutir. En revanche, si nous mobilisons plus de ressources et de factions pour amener à une déposition pacifique de Contispex, nous bénéficierons de plus de légitimité.
- Qu’entendez-vous par déposition pacifique ? Demanda Mansur.
Kotil Marek s’anima à cette question.
- Vous voulez renverser Contispex par un coup d’État, devina le Jedi.
L’affirmation provoqua de nouveaux murmures, cette fois plus éloquents.
- Vous avez perdu la tête, sénateur Kalad ! S’exclama Qinut. Vous voulez déclencher une guerre civile ?
- La République est sur le point d’entrer en campagne contre les Hutt, si nous restons passifs. Qui sait si les conséquences ne seront pas plus graves encore.
L’alsakani joignit ses mains devant son buste.
- Le Jedi Marek a employé le bon terme, quoiqu’il en soit. J’ai bien réfléchi à cette question et je crains qu’il n’y ait pas d’autres moyens.
- Néanmoins, je rebondis sur la remarque du sénateur Qinut, réagit Organa. La République pourrait sombrer dans la guerre civile.
- Sauf si nous mettons les partisans de Contispex hors d’état de nuire, sans exception. Et si nous nous assurons que ni Contispex ni un de ses proches, ne puisse appeler quiconque à l’aide, ajouta l’alsakani.
- Comment comptez-vous vous y prendre, sénateur ? Insista Yalmel.
Kalad accorda un sourire à la représentante de Sarapin.
- Je vais laisser la Suprême Amirale Ekia Helder répondre à cette question, sénatrice. Suprême Amirale ?
La corellienne, vétéran éprouvée de la Crise Alsakan, contourna la grande table ronde pour prendre la place de Hassan Kalad. Elle exhiba de sous son déguisement, un disque holographique qu’elle activa devant tout le monde.
Plusieurs images tridimensionnelles flottèrent immobiles, représentant des édifices bien connus comme le Sénat Galactique ou le Temple de la Grande Déesse.
- Coruscant est le cœur de la République, commença la corellienne. Qui tient Coruscant, tient la République entre ses mains. C’est donc là que se jouera l’essentiel de la partie.
Tandis qu’elle faisait défiler les images, elle attarda son regard perçant sur chacun des invités, pour s’assurer qu’elle bénéficiait de leur attention.
- Tous au sein de la République ne partagent pas les idées du culte fanatique Pius Dea. Que ce soit dans la société ou dans l’Armée. Mais beaucoup trop restent à attendre que quelque chose se passe. Notre projet sera l’électrochoc qui éveillera les consciences.
Le duro Lyram Skyrim, commandant et bras droit de la Suprême Amirale se rangea ensuite à la hauteur de la corellienne qu’il avait secondée à la Bataille de la Flotte du Noyau.
- Ce projet vise à mobiliser toutes les couches de la société, ce que nous tous, représentons ici, ce soir. Car ce n’est qu’ensemble que nous réussirons.
Ekia Helder manipula le disque et des représentations en trois dimensions de vaisseaux de guerre républicains apparurent.
- Comme vous le savez, les Quatrième et Cinquième flottes ont été mobilisées par le Chancelier Suprême pour faire pression sur les Hutt et les amener à la table des négociations, afin de les persuader de mettre fin aux trafics, déstabilisant les systèmes frontaliers. Bien évidemment, nous nous doutons que ce n’est qu’un prétexte pour annexer leurs territoires et les soumettre à l’autorité de la République.
- Et à acquérir plus de popularité et de pouvoir qu’il n’en possède déjà, fit remarquer le duro.
- Toujours est-il que le déploiement de ces deux Flottes à la frontière de l’Espace Hutt, prive Contispex du soutien immédiat de ses deux amiraux dévoués, Hisku et Amukos, qui partagent ses idées humanocentristes.
- Et que cela nous offre la possibilité de regrouper nos forces là où nous le souhaitons.
Le sénateur commenorien se pencha.
- De quelles forces parlez-vous ?
- Nous ne pourrons pas compter sur le soutien de la Deuxième Flotte qui a été envoyée dans le système d’Alsakan, pour faire pression sur un des vieux amis de Contispex, le Premier Régent Orin Melok.
- Et qui est commandée par une de nos vieilles connaissances, l’amiral Jehun, l’âme damnée la plus fidèle à Contispex, précisa le duro.
- De même, la Troisième Flotte est en maintenance dans les chantiers navals de Kuat où elle doit se faire livrer des Cuirassés Gilagimar nouvelle génération. Elle ne sera pas opérationnelle avant des semaines, peut-être même des mois.
- Il reste la Flotte du Noyau.
Il fut montré par sa supérieure d’un geste du bras.
- Commandée par mon adjoint, ici présent.
Certains approuvèrent sans réserve tandis que d’autres parmi les sénateurs laissèrent le doute rider leurs traits.
- Une seule flotte pour appuyer le coup d’État ? Ce n’est pas un peu juste ? Ponctua Qinut.
- Nous pouvons adjoindre quelques vaisseaux supplémentaires provenant de la Flotte de Hisku, déployée à la lisière de l’Espace Bothan. Menés par un autre commandant fiable.
- Quel commandant ?
- Son identité restera secrète, pour le moment, accorda seulement la corellienne.
- Vous manquez de confiance, pesta Yalmel.
Ekia Helder soutint son regard.
- C’est un commandant pour lequel j’ai suffisamment d’estime pour ne pas l’exposer inutilement au danger. Il n’est pour sa part, pas encore informé du rôle qu’il aura à jouer.
- Merveilleux, grinça le sénateur de Metellos. Nous pouvons supposer qu’il acceptera de jouer au bantha aveugle pour le salut de la République.
- Ce bantha aveugle a montré son courage lors de la Bataille de la Flotte du Noyau et j’ai foi en lui. Je vous engage à faire de même, sénateur Qinut, martela-t-elle avec raideur. En ce qui le concerne, je lui rendrais visite moi-même à bord de son vaisseau.
- Formidable. L’amiral Hisku aura raison de se demander ce qui lui vaudrait un tel honneur, persifla Yalmel.
- En tant que Suprême Amirale, mener une tournée d’inspection au sein des différentes flottes opérationnelles appartient à mes prérogatives. Les amiraux Hisku et Amukos sont d’ores et déjà au courant de ma visite.
- Et visiter les vaisseaux des Quatrième et Cinquième Flotte vous permettra de jauger définitivement la loyauté des capitaines qui appuieraient la Flotte du Noyau, fit remarquer Tali Organa
- C’est l’idée, acquiesça le commandant Skyrim.
Le silence permit à tous d’absorber ces informations. Hassan Kalad qui se tenait en retrait derrière l’amirale Helder, le savoura.
- Quel est donc le plan ? Interrogea Mansur.
Le commenorien avait posé la question qui brûlait les lèvres de tous.
- Nous devons commencer par isoler Coruscant du reste de la galaxie et de la République, expliqua Helder. Nous couperons Contispex de ses partisans de d’autres systèmes de la République, où ils sont actifs.
- Ce sera le rôle de la Flotte de la Noyau stationnée actuellement à Foerost. Elle sera déployée aux frontières du système de Coruscant et interdirons l’accès à la capitale par les principales voies d’accès, la Route Commerciale Perlemienne et la Passe Corellienne.
- Comment justifierez-vous ce blocus ? S’enquit Kotil Marek.
- Tout simplement par des manœuvres officiellement autorisées par l’état-major et proposées par la Suprême Amirale Helder, qui permettraient d’entraîner les équipages et de les aguerrir.
- Nous avons proposé à l’état-major des manœuvres, s’inspirant de celles menées par l’Amiral Ap Token contre la Flotte du Noyau, il y a vingt ans.
- Ce qui ne manque pas de piquant, lança Kalad avec un fin sourire.
L’alderaanienne demanda la parole.
- Vous avez donc obtenu l’autorisation d’opérer au large de la capitale.
- Et de proclamer le système de Coruscant comme zone militaire, le temps de la durée des exercices, compléta le duro.
- Ce sont les élément détachés de la Quatrième Flotte qui accompliront les objectifs essentiels, précisa Helder.
Avec dextérité, elle manipula le disque et l’image d’une installation en forme de demi-anneau se dessina devant tous les yeux.
- Voici la Station Ellipse, déclara-t-elle. Cette base a été conçue peu après la Crise Alsakan pour protéger les approches de Coruscant et ses radars sont parmi les plus performants de la galaxie. En outre, elle abrite les commandes d’une partie des générateurs de boucliers planétaires. C’est donc un site hautement stratégique. Et dont l’emplacement est classé secret défense.
- Mais grâce à votre position de Suprême Amirale, ce n’est plus évidemment un secret, fit remarquer l’alderaanienne.
La corellienne laissa un sourire fourbe étirer ses traits.
- Exact, sénatrice Organa.
- Des troupes d’infanterie de marine s’empareront de cette station, nous prévoyons une résistance minimale, étant donné que cette base n’a pas besoin d’un personnel nombreux pour assurer son fonctionnement, appuya son acolyte duro.
- Ensuite, les vaisseaux commandés par notre commandant anonyme investiront l’orbite de Coruscant pour y faire atterrir des navettes d’assaut près des sites stratégiques de la capitale.
- Les statioports importants, le Quartier Général de l’Armée et de la Marine, le quartier diplomatique, les générateurs de boucliers, le siège des Forces de Sécurité. Sans oublier le Sénat et la Place du Pardon.
Mansur leva la main pour attirer leur attention.
- Lorsque la flotte de notre commandant mystérieux apparaîtront en orbite, nos ennemis auront le temps de s’y retrancher. Il faudra s’attendre à de durs combats urbains, qui mettront en péril les civils.
- Sauf si des forces préalablement établies sur place sont parvenus à s’emparer des objectifs d’ici l’arrivée des troupes régulières, sénateur.
- Des forces préalablement établies ?
Son interrogation demeura suspendue en l’air, avant que Kalad n’y mette fin.
- Des réseaux clandestins ont vu le jour sur plusieurs systèmes de la République dont la population est principalement composée d’humains. Particulièrement sur Commenor, Alderaan, Metellos et Sarapin, entre autres.
- Quel sera notre rôle ? S’enquit le commenorien qui savait de quoi l’alsakani parlait.
- Vous devrez les contacter et leur proposer d’envoyer leurs meilleurs militants sur Coruscant par petits groupes. Des armes et des refuges leur seront fournis jusqu’à ce qu’ils reçoivent l’ordre d’agir sur les objectifs qui leur seront assignés.
- Et nous précisons que les meilleurs militants soient de préférence des vétérans, martela le duro. Nous ne voulons pas coopérer avec des amateurs.
- C’est noté, commandant Skrim, approuva Organa.
- Vous devrez dans le même temps, reprit Kalad, assurer vos arrières. Contispex cherche à étendre son influence partout, il est probable qu’il cherchera à monter vos adversaires politiques locaux contre vous. Vous devrez les museler par n’importe quel moyen.
- Cela fait, poursuivit Helder, vous devrez rentrer sur Coruscant où votre présence sera nécessaire au Sénat pour démarrer la transition et prononcer la destitution du Chancelier Suprême.
- Comment cela se déroulera-t-il ? Demanda la dignitaire de Sarapin.
- Vous attirerez le Chancelier Suprême au Sénat. Lorsqu’il sera entré, les miliciens prendront position pour le prendre au piège et s’assurer qu’il ne s’en échappe pas. Ils accueilleront ensuite les sénateurs de l’Honorable Fraternité qui prononceront sa destitution et le mettront aux arrêts, jusqu’à ce que Coruscant soit sécurisée.
- Et notre rôle, intervint Marek, sera de protéger l’enceinte du Sénat contre toute riposte des partisans de Contispex, s’ils tentent de le délivrer.
Les autres Jedi derrière lui inclinèrent le buste en signe d’approbation.
- Et qu’en est-il de la résistance ? Intervint le cathar Thrag Hiskayor. Servira-t-on de chair à canon pour la réussite de votre noble cause ?
L’intensité de son regard défiant fit frémir la majorité de l’assistance mais pas le dignitaire alsakani qui demeura inflexible.
- Nous vous avons assigné deux objectifs. Le Temple de la Grande Déesse et la résidence des Contispex.
- Vous devrez donc capturer et garder comme otages la famille de Contispex, fit Helder, et libérer les prisonniers du sanctuaire de la secte.
- Dans le même temps, vous organiserez depuis les ghettos une manifestation pacifique qui se groupera sur l’Allée de la Foi et se dirigera vers la Place du Pardon, pour célébrer la fin des Zones de Sécurité Prioritaire, la fraternité entre humains et non humains et le rétablissement de la démocratie, expliqua le duro.
Les oreilles équines du félinoide se couchèrent vers l’arrière, signe d’un ressentiment qui montait en lui.
- Non, lâcha Thrag sèchement.
- Vous voulez la même chose que nous tous, lui répondit Kalad. Chacun doit contribuer à cette noble cause.
- Vous parlez de cette noble cause comme si vous étiez certain que votre plan génial réussirait. Qu’adviendra-t-il des prisonniers du Temple de la Grande Déesse et de ceux qui participeront à ces manifestations, si nous échouons ? Ce sera un massacre.
- Nous avons besoin d’assurer la survie de ceux pour lesquels nous luttons, appuya sa compagne nautolane Helem Siki. Nous avons besoin de garanties.
L’alsakani demeura d’une assurance sans failles, ne laissant transpirer le moindre doute. Au moment où la nautolane déposait les exigences au nom de la résistance des ghettos, la jeune alsakanie Sikala – qui gardait l’entrée de la pièce – avait discrètement saisi son comlink.
Elle prononça quelques mots en Haut Alphabet Galactique puis appela un autre compatriote qui se tenait derrière le sénateur Kalad.
- La sécurité vient de signaler un problème à l’entrée de l’ambassade, lui confia-t-elle. Je reviens tout de suite.
L’alsakani glissa ensuite la nouvelle aux oreilles du sénateur, qui ne trahit aucune réaction devant tous ses amis. Kalad continua de se comporter comme si de rien n’était.
- Je ne peux vous en offrir aucune, avoua-t-il avec franchise. Tout ce que je peux vous assurer, c’est que nous ne pouvons plus attendre. Nous sommes tous en danger et nous ne pouvons pas attendre qu’il soit trop tard.
Le cathar recula d’un pas et ses traits félins farouches n’exprimaient aucun changement de posture.
- Non, martela-t-il de nouveau.
- Thrag, fit tout à coup la nautolane, nous devrions…
- La discussion est terminée, coupa le félinoide. Débrouillez-vous sans nous, nous ne vous servirons pas de pions à jeter dans une attaque suicidaire. Nous allons nous préparer à sauver autant des nôtres que possible avant que vous ne commenciez cette folie.
Le sénateur Qinut bloqua le cathar alors que celui-ci s’apprêtait à le contourner.
- Si vous faites ça, Contispex en aura vent et notre projet tombera à l’eau.
- Votre projet, sénateur. Maintenant, écartez-vous de mon chemin.
De sa puissante poigne, le cathar voulut écarter le dignitaire de Metellos mais celui-ci décida de tenir bon.
- C’est votre folie qui provoquera notre perte à tous ! S’écria l’humain.
- Et c’est votre inefficacité au Sénat qui a provoqué notre déchéance dans ces ghettos !
- Vous croyez être le seul à redouter cette secte, stupide cathar ?
Sous le coup de la colère suscitée par l’insulte, le félinoide saisit son antagoniste au cou et le souleva, les traits félins tordus par la fureur. La nautolane vit qu’il s’apprêtait à déchiqueter sa gorge avec ses griffes.
- Thrag, non !
Helem Siki se jeta pour le forcer à abaisser ses bras tandis que Kotil Marek s’interposa pour les séparer.
- Peut-être que Contispex avait raison de vous enfermer dans ces ghettos ! S’exclama Qinut qui se massait la gorge.
- Comment osez-vous ! S’indigna la nautolane.
- Ça suffit ! Tonna Kalad.
L’alsakani les foudroyait du regard, ne s’attendant pas à ce que cette réunion dégénère en foire d’empoigne alors que le destin de la République était en balance.
- Nous ne pouvons pas nous permettre de nous quereller comme si nous étions au Sénat. Nous devons nous unir, pesta-t-il en direction de Qinut. Thrag, je comprends votre sentiment d’abandon. Vous avez sans doute raison de nous haïr, mais nous devons dépasser cela ! Nous avons besoin de la résistance.
Le cathar reprit sa place… et son calme.
- Vous avez raison, sénateur Kalad. L’ennemi terrible auquel nous faisons face, justifie que nous joignions nos forces aux vôtres. Nous continuerons à vous fournir autant d’informations possibles mais nous ne ferons rien de plus tant que nous ne sommes pas certains que les populations des ghettos seront épargnées.
Hassan Kalad demeura pensif un bref instant.
- Je ne pourrais pas vous aider mais je connais quelqu’un qui pourra le faire.
Il salua d’un geste du bras, un mystérieux individu encapuchonné sur sa gauche qui venait d’apparaître entre deux invités et découvrit son visage. Celui d’un klatooinien, une espèce humanoïde à l’apparence d’un canidé, originaire de l’Espace Hutt.
Tout le monde fut surpris de son apparition, car il était entré discrètement à l’insu de tous, sauf du sénateur alsakani.
- Présentez-vous, le pria ce dernier. Vous êtes le seul à ne pas nous avoir fait cet honneur.
- Je m’appelle Y’selk Barus.
La voix rocailleuse évoquait des bruits de cailloux que l’on entrechoquait avec virulence. Tali Organa et Enler Mansur n’avaient jamais vu de klatooinien avant celui-ci mais il avait entendu dire que beaucoup d’espèces asservies par les Hutt au cours des siècles précédents, étaient employées à des tâches plus ou moins dégradantes.
Certains comme esclaves au sens le plus basique du terme, comme contremaîtres, secrétaires pour des missions administratives ou encore comme mercenaires.
Les deux sénateurs se demandaient à quelle catégorie appartenait cet alien à tête de chien.
- Je représente les intérêts des kadijics de Nal Hutta et je suis le porte parole de l’Ambassadeur Gaarba.
Certains convives échangèrent des regards perplexes et quelques-uns masquèrent à peine leur hostilité, comme la sénatrice Yalmel. Après tout, les clans de Nal Hutta n’avaient rien fait pour améliorer leur réputation sulfureuse.
- Les Hutt, maintenant ? Nous voilà bien ! Fit-elle avec éclats. Serions-nous désespérés à ce point-là ?
Cela suscita quelques rires, auxquels Kalad mit fin d’un simple regard appuyé.
- Écoutez ce qu’il a à proposer.
- Les illustres maîtres que je représente peuvent aider à résoudre les problèmes soulevés par Thrag Hiskayor. Les hum réseaux d’entraide qu’ils emploient avec générosité seront en mesure de cacher une grande partie de la population des ghettos puis de les évacuer hors de la capitale si besoin est. Nous armerons ceux qui voudront se battre.
- Que voulez-vous en échange ? Demanda sèchement Qinut.
- Les kadijics souhaitent le retrait des Quatrième et Cinquième Flotte aussitôt que le Sénat aura désigné un Chancelier plus compréhensif. Le blocus sera levé et le libre commerce reprendra comme il était avant.
- Vous voulez dire que vous continuerez comme avant vos ignobles trafics de marchandise illégale et d’êtres humains comme non humains. Pourquoi vous ferait-on confiance ? Lâcha avec mépris, le sénateur de Metellos.
- Car nous sommes tous menacés par le même ennemi, plaida le klatooinien.
- Et si la République entre en campagne contre vous, vous ne pourrez pas opposer la moindre résistance, indiqua Helder.
- Je vous assure que les kadijics sauront y faire face.
- Votre apogée est révolue depuis longtemps et vos maîtres le savent mieux que personne, insista la corellienne. C’est pour cela qu’ils vous ont envoyé vers nous.
Qinut secoua la tête, agacé.
- Les Hutt n’ont jamais appartenu à la République et ils se moquent bien dans quel état elle peut être. Ils se sont toujours préoccupés de leurs propres intérêts.
- Les gangs affiliés aux Hutt dans les ghettos y sont plus populaires que vous, les sénateurs, l’informa Thrag.
- Vous avez tort de leur faire confiance.
Le cathar grogna et laissa échapper un soupir baryton.
- Ils ne sont pas dignes de confiance mais ils nous ont bien plus aidés que ne l’a fait le Sénat, en ravitaillant les populations même à des prix exorbitants. Pensez d’eux ce que vous voulez, mais les actes parlent plus clairement que des discours moralisateurs.
- Nous avons besoin des Hutt, renchérit Helder. Barus ? Ajouta-t-elle vers le klatooinien.
L’émissaire retroussa ses babines en guise de sourire.
- Merci, Suprême Amirale. Outre cette aide apportée aux ghettos, les kadijcs apporteront un soutien bien plus conséquent en occupant les Quatrième et Cinquième Flottes. Nous lancerons des raids sur leurs positions les plus éloignées.
- Mais s’ils ripostent, ils vous balaieront ! Protesta Mansur.
- Mes maîtres acceptent de payer ce prix, s’ils sont certains que vous aurez toute latitude pour renverser le tyran.
Les mots surprirent les invités les plus perplexes. Yalmel ne put s’empêcher d’arquer ses sourcils vers le haut. Si les Hutt qui n’aimaient pas prendre de risques sans y avoir réfléchi longuement, semblaient prêts à aller jusqu’à ces extrémités, cela en disait long sur leur peur et la dangerosité de leur ennemi.
Voilà qui aurait dû suffire à convaincre tout le monde de la bonne volonté des Hutt, mais ce ne fut pas le cas de Qinut.
- Les Hutt ne sont pas dignes de confiance. Ils sont prêts à se trahir entre eux et ils n’hésiteront pas à nous vendre à Contispex, si cela pouvait leur offrir un sursis ! Persista-t-il.
Il tendit un index accusateur vers Kalad.
- Vous avez commis une folie en les faisant adhérer à ce projet. Je refuse d’en entendre plus, ce soir.
Il rajusta son déguisement.
- Il faudra vous passer de mon soutien, je refuse de m’associer à pareille vermine ! Proclama-t-il.
Le représentant de Metellos contourna la grande table circulaire pour se diriger vers la sortie. Il écarta tous ceux qui trainaient sur son chemin, avant que Kalad ne lui fit face.
- Cette réunion n’est pas terminée, sénateur Qinut, lâcha l’alsakani avec un calme déterminé.
L’autre le fixa avec incompréhension.
- Laissez-moi passer, espèce de fou !
- En acceptant mon invitation, vous vous êtes compromis au même titre que nous tous. Vous en savez autant que nous tous. Tôt ou tard, Contispex finira par se douter que quelque chose d’important en marge de la Danse du Vautour Multak, a eu lieu. Même si vous n’y participiez pas, croyez-vous qu’il vous épargnera le sort du sénateur Vemus ?
Qinut hésita et recula d’un pas. Tout à coup, la grande porte en bois s’écarta bruyamment, les faisant tous sursauter, hormis les cinq Jedi. Ils virent entrer trois femmes, deux soutenant la troisième entre elles par les épaules.
Kalad se précipita aux nouvelles lorsqu’il reconnut son assistante Sikala et la résistante encapuchonnée, Senya Torred. La troisième femme qu’elles soutenaient, ressemblait à une humanoïde à la peau bleue et aux cheveux couleur lin.
Elle portait une tenue de combat ensanglantée, ce qui provoqua des cris horrifiés chez les autres hôtes qui se demandait qui elle pouvait être et ce qui lui était arrivée. Kalad s’empressa de prononcer leurs interrogations.
- Que s’est-il passé ? Demanda-t-il en Haut Alphabet Galactique à Sikala.
- Elle a dit s’appeler Maathra, elle était chargée de la protection de la sénatrice B’lsak, lui répondit sa compatriote.
La guerrière echani laissa échapper un gémissement entre ses dents lorsque les deux femmes l’appuyèrent contre le mur.
Kalad se pencha face à elle :
- Vous m’entendez ? Demanda-t-il en basic. Vous pouvez parler ?
Elle toussa et du sang s’écoula d’entre ses lèvres. La résistante Senya Torred appliqua du kolto sur ses plaies et les comprima avec du tissu épais, un bandage basique pour l’empêcher de perdre davantage de sang.
- Oui… lâcha faiblement Maathra.
- Qu’est-il arrivé à la sénatrice B’lsak ? A-t-elle pu s’échapper ?
L’echani secoua la tête de gauche à droite et la fatalité tordit l’expression de l’alsakani.
- Qui d’autre a survécu ?
Elle cracha du sang, encore. Senya épongea sa bouche avec un chiffon.
- Personne…
Elle ferma les paupières et sa tête gîta sur la gauche.
- Emmenez-la au troisième étage, à l’infirmerie. Et appelez un médecin, dans le secret le plus absolu, ordonna-t-il à Sikala dans leur dialecte.
L’échani fut évacuée avant que Kalad ne se tourna vers ses invités, murés dans un silence pesant. Silence rompu par Qinut.
- Qui est cette femme ? Qu’est-ce que ça signifie ?
Le regard de l’alsakani devint plus dur et plus acéré à son encontre.
- Cela signifie qu’à partir de maintenant, nous n’avons plus le choix, sénateur Qinut. J’ai le regret de vous annoncer la mort de la sénatrice B’lsak.
Cette nouvelle les pétrifia d’effroi.
- Alors nous sommes perdus, souffla Yalmel.
- Nous le serons si nous faisons encore preuve d’égoïsme les uns envers les autres. Nous ne pouvons plus tergiverser, nos destins sont liés. Si un seul d’entre nous faillit, nous en subirons tous les conséquences, asséna Kalad. Ce qui est arrivé à B’lsak, prouve que Contispex ne reculera devant rien pour nous éliminer tous.
Personne ne trouva à rien à redire à cela. Helder choisit ce moment pour conclure :
- Si nous faisons ce qu’il faut sans hésiter, dans six jours, le tyran chutera de son trône. Que la Force soit avec nous.
Les images holographiques s’éteignirent lorsqu’elle reprit le disque. Aucun autre mot ne fut prononcé. Leurs destins étaient liés à partir de cette nuit. Ou ils réussiraient ensemble, ou ils chuteraient ensemble.
Ainsi naquit la Conspiration des Cent.
Voilà, j'espère que cela vous a plu ! J'espère que vous trouvez cette histoire passionnante pour le moment ! A partir de maintenant, le compte à rebours est lancé
! Il ne reste plus que six jours !!!
Allez à la prochaine
!