TIE Fighter (TIE Fighter #01 à 05), par Jody Houser, Rogê Antonio et pleins de copains à eux
La 204ème escadrille de chasse Impériale porte un surnom tristement célèbre pour la Rébellion : l'escadre de l'Ombre. Sous les ordres de « Grand-Mère », les pilotes obéissent aux ordres, quels qu'ils soient, pour la gloire de l'Empire. Et lorsque les terroristes rebelles sont sur le point de mettre la main sur un Destroyer Stellaire dissident, l'escadre de l'Ombre a pour mission de ramener le navire au bercail. Une mission qui va s'avérer plus ardue que prévue. L'opération sera risquée, des traîtres peuvent sortir du bois, et certains pilotes ne reviendront pas...
Cette mini-série est une réussite. Il est toujours appréciable de voir l'envers du décor, de constater que non, tous les Impériaux ne sont pas des salopards avides de pouvoir, et que l'essentiel de la machine de guerre impériale est constituée pour l'essentiel d'individus qui veulent se rendre utile, qui croient en une galaxie unie ou qui, tout simplement, ont pour rêve de piloter. Ces cinq numéros se focalisent sur l'une des unités de l'escadre de l'Ombre, dont on apprendra plus tard qu'elle est constituée de plusieurs dizaines de chasseurs... et choisit pour cela un découpage original : chaque numéro de 20 pages narre l'intrigue principale dans les 15 premières, les 5 dernières étant un flash-back nous en apprenant davantage sur l'un des personnages principaux. Naturellement, ces cinq flash-backs sont illustrés par cinq dessinateurs différents. Et s'ils sont réussis, difficile de ne pas se dire à la lecture que ces passages sont là pour permettre au dessinateur principal, Rogê Antonio, de tenir les délais...
Mais l'arc souffre d'un défaut certain : il finit lorsque tout commence, en fait. La fin n'en est pas une et appelle fatalement une suite... qui est pour l'instant inédite, même en VO. La vraie suite, en fait, elle est dans le roman
L'escadron Alphabet, premier opus d'une nouvelle trilogie qui va voir un groupe de pilotes rebelles prendre les armes contre cette même escadre de l'Ombre. Dommage cependant de ne pas en avoir profiter pour développer davantage les liens entre les deux œuvres : le contexte est commun, des noms secondaires sont énoncés dans le comic ou le roman, mais on attend encore de voir des personnages de premier plan dans cette mini dans le roman. A moins qu'une nouvelle mini soit bientôt prévue ?
Aux dessins, Rogê Antonio s'en sort plutôt bien, dans un style qui n'est pas sans évoquer celui de Stuart Immonen ou de Pépé Larraz. On appréciera le dynamisme des planches, la colorisation très réussie et l'excellente trouvaille qui consiste à dessiner des casques transparents par-dessus les visages des pilotes, afin de savoir qui dit quoi et ne pas nous contenter de gros plans sur des casques noirs, chose qui aurait été tellement possible...
Néanmoins, avec cette mini-série, Marvel semble enfin sortir d'une certaine zone de confort. Aucun personnage n'est connu (ou plutôt un seul est connu du lecteur attentif, qui l'aura déjà rencontré dans une précédente mini-série, là encore en second rôle), le contexte est relativement inédit, et cette incertitude donne envie d'en savoir plus.
Et le lien avec le roman
L'escadron Alphabet, s'il aurait pu être encore plus développé, est là. On a le sentiment d'avoir une préquelle d'un côté, à suivre dans le roman mais de l'autre côté de l'échiquier. Et c'est plutôt bien fait !
Note : 80 %