Allez c'est l'heure de publier la suite
!
Nous retrouvons donc dans cet extrait deux Jedi, une twi lek et une jeune padawan qui n'est autre qu'une connaissance d'un certain Bekan
!
Bonne lecture!
La padawan Zeri Baltwo allongea la foulée pour ne pas se retrouver distancée par la Maître Jedi twi lek qui la précédait à travers les quartiers de la Cité Galactique. Il leur fallait jouer des coudes en ce milieu d'après midi pour parvenir à se frayer un chemin jusqu'à la résidence de Pers'lya.
Lorsque la jeune femme s'était réveillée dans le dortoir du Temple, Ri'ila Terka était penchée au-dessus d'elle et ne lui avait proféré aucun reproche.
Elle s'était même excusée auprès de l'apprentie de maître Wadu de lui avoir fait courir de tels risques. Avant de l'inviter peu après à la suivre pour retrouver le Chancelier et lui demander des comptes à propos de ce qui s'était passé. Même si aucun mal n'avait été fait contre la jeune Jedi, l'Ordre ne tolérait pas que l'on s'en prenne à l'un des leurs.
Et il leur fallait aussi s'assurer que le dignitaire ne commettrait rien d'irrémédiable...
Sur leur chemin, ils s'attendaient à trouver les habituelles processions des adeptes du Pius Dea, visant à intimider les non humains ou à haranguer la foule par un prosélytisme actif et virulent. Mais ils brillaient cette fois par leur absence.
Pourtant, pas plus tard que ce matin, Zeri Baltwo les avait croisé sur son chemin lorsqu'elle était venue relever un de ses camarades Jedi devant la résidence même de Pers'lya.
- Maître Terka ? Appela-t-elle.
- Oui, padawan ?
- Il y a quelque chose d'étrange.
La sentant déconcertée, la twi lek se tourna finalement vers l'élève.
- Quoi donc ?
- Ils ne sont plus là, maître.
Ri'ila sut évidemment à qui elle faisait allusion.
- Peut-être sont-ils occupés ailleurs.
- Ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle.
Le front de la twi lek se rida subitement sur cette remarque de la padawan qui était pertinente. Certains citoyens eux-mêmes semblaient s'étonner de cette disparition des fanatiques. Terka projeta ses perceptions au-delà de la rue.
Elle ne vacilla pas devant le fourmillement de ces milliards d'êtres qui peuplaient la planète capitale. Des gens aux préoccupations banales, malgré l'ambiance rendue pesante par l'influence grandissante de la secte.
Elle tenta de se concentrer sur quelque chose qui jurait avec ce tableau d'insouciance. Elle détecta bientôt quelque part sur Coruscant, une source d'attente, de détermination et de colère enfouie. Pour le moment, elle ne parvenait pas à la localiser précisément.
- Allons trouver Pers'lya. Le temps nous est compté.
Ils parvinrent à se rendre sans encombre à la résidence du dignitaire bothan. Les gardes en faction se décalèrent pour les arrêter mais y renoncèrent lorsque la twi lek posa la main sur la crosse de son sabre laser.
Suivie par Zeri, elle entra jusque dans le hall d'accueil où des malles et diverses valises étaient entreposées, chargées à bloc. Un duro supervisait ce qui ressemblait à un déménagement, donnant de brèves instructions à d'autres gardes bothan qui les transportaient.
Ri'ila reconnut le duro, comme étant Soth, le secrétaire de Pers'lya.
- Vous partez quelque part ? Fit-elle pour attirer son attention.
Il sursauta tout comme certains félinoides qui dégrafèrent leur holster, pris au dépourvu.
- Ne tirez pas! Leur intima le duro.
Les deux Jedi restèrent immobiles pour ne pas les effrayer davantage. Finalement, les bothans se détendirent un peu tout en les observant avec méfiance.
- Que se passe-t-il ici ? S'enquit la lorrdienne à son tour.
- Son Excellence m'a donné congé, avoua le duro.
- Où est le Chancelier Suprême ? Reprit l'ancienne instructrice de Bekan Kalad. Nous devons nous entretenir avec lui.
Le duro crispa ses mains l'une dans l'autre, trahissant sa nervosité qui s'étalait sur sa figure sans relief.
- Il n'est plus ici et il ne m'a pas dit où il se rendait.
La twi lek le sonda dans la Force mais elle ne perçut aucun écho de duplicité. Le duro crut bon d'ajouter :
- Il m'a seulement demandé de quitter la capitale s'il ne revenait pas.
Les Jedi échangèrent un regard inquiet et remercièrent le duro avant de quitter les lieux. À peine avaient-ils regagné la rue qu'une perturbation agita leurs sens.
Une déflagration basse se propagea tout à coup dans l'atmosphère, quelque part depuis un quartier lointain de la Cité Galactique et cette onde de choc fut suivie d'un panache de fumée sombre qui s'éleva dans les cieux de Coruscant.
Quelques badauds s'en aperçurent et poussèrent des cris de surprise et d'effroi.
- Maître ?
La twi lek étendit de nouveau sa conscience et elle perçut cette fois de la bestialité mêlée à de la haine et à de la terreur. Elle eut le pressentiment qu'elle trouverait Pers'lya là où venait de se déclencher l'explosion.
- Vite, padawan ! Nous devons réquisitionner un véhicule !
Ils mirent plus d'une heure standard à arriver à l'épicentre des récents évènements et ils furent frappés par la présence de centaines d'habitants qui s'étaient groupés devant l'entrée du Parc Zohen. Les Jedi garèrent le landspeeder qu'ils avaient emprunté, loin de cet amas compact et en descendirent prestement, aiguillés par l'urgence. Pendant tout le trajet, ils avaient senti la Force se distordre, s’assécher lorsque des présences se mettaient à disparaître.
Les deux sensitives fendirent la foule en usant de la Force pour suggérer aux gens de s'écarter d'eux sans protester. Leur hâte traduisait leur crainte que le pire ne soit arrivé.
Lorsqu'ils atteignirent les premiers rangs, ils découvrirent le macabre spectacle. Des dizaines de corps de bothan étaient alignés, certains recouverts partiellement d'un drap, d'autres non. Les agents des forces de Sécurité de Coruscant circulaient entre les corps et repoussaient ceux ou celles qui montraient une curiosité trop envahissante.
- Reculez, s'il vous plait ! Répétaient-ils régulièrement.
Les deux Jedi échangèrent un regard effaré et avisèrent une femme qui arborait le grade de sergent sur son épaulette.
- Excusez-moi, pouvez-nous dire ce qui s'est passé ? Intervint la twi lek.
- Un règlement de compte entre gangs, lui répondit l'humaine coruscantie avec une froideur distante.
Zeri ne masqua pas sa perplexité car elle avait reconnu l'uniforme des gardes de sécurité qui accompagnaient Pers'lya.
Tout comme son maître, elle mettait en doute la bonne foi de l'agent.
Ri'ila Terka s'accroupit auprès d'un des cadavres frais qui fixait les cieux de la Cité Galactique d'un regard vide. Malgré les protestations de la sergent qui tentait de l'en dissuader.
- Vous ne pouvez pas rester ici, nous avons des enquêteurs sur place.
- Tant mieux pour vous, rétorqua sèchement la twi lek quadragénaire. Je vous suggère de nous laisser tranquillement tirer nos propres conclusions de ce qui s'est passé ici.
Zeri fut satisfaite de constater que la sous officier préféra s'éloigner tout en se mordant la lèvre de dépit. Elle la vit décrocher un comlink pour avertir son supérieur ou peut-être même un personnage haut placé.
Aucune des Jedi ne s'en préoccupa pour le moment.
La padawan s'abaissa à hauteur de sa supérieure. Cette dernière examinait l'état du bothan qui portait des traces de lésion sanglantes ou noircies.
- Qu'en penses-tu, padawan ?
- Vu le nombre de ses blessures, il n'avait aucune chance d'en réchapper.
L'expression de maître Terka lui fit comprendre que ce n'était ce qu'elle souhaitait entendre.
- Mais encore ?
- Plutôt étrange cette histoire de racailles d'un gang portant le même uniforme que les hommes de Pers'lya.
- Donc la question est:
où est Pers'lya ?- Certainement dans le parc.
La twi lek se cala pour prolonger son regard droit vers l'allée principale, encombrée d'allées et venues d'agents et de médecins transportant d'autres corps de bothan pour les répertorier. Derrière elle, elle entendit une journaliste d'un média officiel – donc sous influence – déclamer d'un ton soporifique devant son micro et une holocam.
- D'après la première version confiée par les Forces de Sécurité, un règlement de compte aurait éclaté entre bande bothanes, certainement pour contrôler le trafic de glitterstim dont les saisies enregistrent une forte hausse depuis deux ans standard.
Elle désigna les marques de brûlure sur le sol, vestiges d'une explosion récente.
- Comme vous pouvez le constater, les combats ont été d'une extrême violence. Tout ceci pose évidemment la question de la grande tolérance des autorités à l'égard de certaines communautés non humaines attirées par l'appât du gain et la sauvagerie..
Le rôle de cette journaliste de pacotille était bien évidemment d'endormir le paisible citoyen sous des informations banales de faits divers sans intérêt teintées de remarques douteuses xénophobes. Mais les deux Jedi n'étaient pas dupes, la liberté de la presse était devenue depuis trop longtemps une illusion au service des influents, comme ceux des des Guildes Marchandes.
- Entrons dans le parc.
Les deux femmes s'engagèrent à l'intérieur du périmètre de sécurité déployé par les agents des forces de sécurité qui protestèrent en tentant de les arrêter. Ils avaient visiblement reçu des instructions très claires.
Aucun d'eux cependant ne se risqua à les freiner, par peur d'être privés d'une partie de leur anatomie. Ri'ila et la padawan dans son sillage croisèrent des cortèges macabres de cadavres transportés à bout de bras comme des conteneurs moisis.
Ils ignorèrent les regards surpris des policiers avant d'affronter l'hostilité muette de plusieurs hommes et femmes au crâne chauve, recouverts d'une toge pourpre ample, qui s'étaient rassemblés sous une grande arche.
Leurs murmures avaient cessé lorsqu'elles étaient apparues dans leur champ de vision. L'un d'eux se décala pour leur barrer le passage.
- Ce sanctuaire de la Déesse est interdit aux impurs !
Lentement, plusieurs adeptes du Pius Dea se déplacèrent pour envelopper les utilisatrices de la Force et les encercler.
- Nous sommes là pour enquêter avec l'autorisation des Forces de Sécurité. Veuillez vous écarter, demanda doucement mais fermement la twi lek.
La sensation de danger crut subitement dans la Force et Zeri devint nerveuse en observant que les adeptes avaient enfoui leur avant bras dans leurs manches larges. Certainement prêts à dégainer des vibrolames ou des blasters.
Le croyant auquel faisait face la maître Jedi saisit un comlink pour demander confirmation aux Forces de Sécurité postées à l'entrée du parc. Zeri sentit la tension électriser ses entrailles lorsqu'elle devina que le mensonge de maître Terka volerait en éclat avec ou sans suggestions mentales. L'adepte ne serait pas trompé durablement.
Les traits méfiants de celui-ci se convulsèrent subitement avant qu'il ne rangea vivement son appareil.
- Ces impures ont menti ! S'écria-t-il d'une voix rocailleuse. Elles sont ici pour profaner le sanctuaire de la Déesse !
Il les désignait d'un index accusateur puis les vibrolames virent le jour, avant que les partisans de Contispex ne resserrèrent leur étau.
Instantanément les Jedi activèrent immédiatement leur sabre laser et se raidirent en position de défense.
- Maître ? Fit Zeri.
- Dos à dos avec moi, padawan ! Vite !
La jeune femme obéit et elle tenta de maîtriser sa peur devant les postures des adeptes fanatiques qui n'attendaient qu'une occasion de libérer la violence contenue en eux. Elle commençait à deviner ce qui avait pu advenir des bothan retrouvés morts dans le parc.
Ri'ila projeta des ondes de sérénité vers elle, parvenant à l'apaiser pour qu'elle puisse se concentrer sur le combat à venir.
Un adepte leva le bras pour porter un coup à Zeri lorsqu'une voix tonna au-dessus de leurs têtes:
- Arrêtez !
Une membre de la secte à la peau mate et aux traits insondables fendit les rangs de ses condisciples qui se mirent à protester:
- Ce sont des impures, Soeur Hyem ! Nous devons les...
- Silence ! Coupa-t-elle sèchement. Le Sage Suprême a donné des ordres très clairs concernant les Jedi. Y compris pour ceux qui ne sont pas humains.
Soeur Hyem paraissait bénéficier d'une influence non négligeable sur ses pairs qui se murèrent dans un mutisme respectueux.
- Que voulez-vous ? Demanda-t-elle ensuite abruptement aux Jedi qui avaient baissé leur épée incandescente.
- Nous cherchons le Chancelier Suprême.
Elle n'arborait aucune surprise devant la question.
- Vous pouvez fouiller le parc à la recherche de cet impur, assura-t-il. Mais je peux vous certifier qu'il n'est pas ici.
Les deux utilisatrices de la Force échangèrent un regard dubitatif car elles ne détectaient aucune duplicité de sa part.
Ri'ila hocha finalement la tête.
- Je vous crois, concéda-t-elle finalement.
- Alors je vous prierais de quitter cet endroit sacré au plus vite.
Le ton était courtois mais non équivoque. Les indésirables ne souhaitaient pas mettre sa patience à l'épreuve, voilà pourquoi elles éteignirent et rangèrent leur arme. Hyem aboya de nouveau:
- Laissez-les passer !
Tous s'écartèrent devant elles sans cesser de les darder de regards haineux, pareil à des tirs de blaster. Les deux Jedi s’efforcèrent de les ignorer avec dignité, Zeri s'apercevant néanmoins que son maître concentrait l'intégralité de leur hostilité à cause de ses origines twi lek.
Elle respira beaucoup mieux après s'être extirpés de cette nasse étouffante et demanda peu après :
- Que faisait le Pius Dea, ici ?
- C'est leur sanctuaire, padawan. Ils ont tout à fait le droit d'être chez eux, en quelque sorte.
- Certes mais j'ai l'impression qu'ils étaient ici pour empêcher les témoins d'approcher plus des cavernes. Pas vous ?
La twi lek échangea finalement un sourire entendu avec elle.
- Je partage ton opinion, padawan. Toujours est-il que je suis certaine que Pers'lya n'est pas ici, ou du moins n'est plus ici.
- Comment en êtes-vous certaine ?
- La Force, Zeri.
La lorrdienne ne put retenir un soupir alors qu'elles sortaient du parc.
- Ah bien sûr.
- Ne sois pas sarcastique, padawan.
- Pardon, maître.
Elles longeaient l'enceinte lorsqu'elles furent interpellées par une voix aiguë, celle d'une journaliste nautolan qui joua des coudes pour bousculer tous les spectateurs qui protestèrent en lui criant de faire attention.
- Attendez !
Les Jedi la laissèrent s'approcher puis l'holocam de la journaliste vint se placer au-dessus de sa tête, se tenant prêt à enregistrer.
- Bonjour, Helem Siki du Quotidien Galactique. Puis-je vous poser quelques questions?
À en juger par son initiative, elle n'appartenait pas aux grands médias officiels et paraissait travailler en toute indépendance. Une denrée rare en cette période troublée.
- Le temps nous est précieux, alors faites vite, l'autorisa maître Terka.
- Merci. Tout d'abord, êtes-vous venues ici pour enquêter ?
- Nous n'avons pas été mandatées pour le faire, lui répondit sincèrement la twi lek. Nous avons seulement entendu une explosion depuis un autre quartier et nous avons accouru aussi vite que nous pouvions, pour offrir notre aide à ceux qui en auraient besoin.
- Avez-vous pu entrer dans le parc ?
- Nous n'y avons rien découvert rien d'intéressant, avoua-t-elle.
- Avez-vous néanmoins une idée de ce qui a pu se passer ?
- La version officielle qui attend confirmation, soutient la thèse d'un règlement de compte entre gang bothans.
La nautolan insista.
- Soutenez-vous cette version ?
- Nous n'avons pas assez d'éléments concrets en notre possession pour en juger.
La journaliste semblait ne pas vouloir lâcher prise aussi facilement. D'un certain point de vue, Zeri appréciait sa ténacité.
- Les Jedi ont la réputation de posséder un sixième sens, fit remarquer la reporter.
La twi lek décida d'abréger l'interview.
- Nous ne ferons pas d'autres commentaires, merci de votre venue.
Ri'ila Terka s'écarta de la nautolan qui lui lança dans le dos :
- Les gens s'interrogent sur le silence des Jedi concernant les récents évènements tragiques. Doivent-ils en déduire que vous soutenez le Pius Dea ?
La question était provocante et Zeri céda de façon prévisible, outrée.
- Comment osez-vous...
- Silence, padawan.
La jeune femme se mura sur le ton autoritaire de son aînée qui lui fit signe de se ranger à sa hauteur, avant de répondre.
- Quelque soient les évènements et les conclusions à en tirer, l'Ordre Jedi restera assujetti aux décisions du Haut Conseil.
- Et quelle est donc la position du Haut Conseil Jedi ? Interrogea la nautolan.
Zeri admirait le calme de sa supérieure.
- Le Haut Conseil désavoue la doctrine du Pius Dea, contraire aux principes démocratiques sur lesquels ont été fondées les institutions de la République. Mais il est bien plus préoccupé par la crise politique avec Alsakan.
- Pourquoi les Jedi semblent aussi fébriles sur cette question? Selon les témoignages de plusieurs habitants et malgré l'inaction des forces de sécurité et des autorités politiques, il est pourtant avéré que la secte a une responsabilité directe sur les troubles récents, notamment sur la récente tentative d'assassinat du Chancelier Pers'lya devant le siège du Sénat. Vous ne pensez pas qu'ils sont une menace ?
- Nous ne ferons pas d'autre commentaires. Bonne journée, lui souhaita Ri'ila qui emmena Zeri par l'épaule loin du Parc.
La nautolan voulut leur emboîter le pas, bien décidée à obtenir une réponse moins équivoque. La lorrdienne se retourna et leva alors la paume dans sa direction. Un mur invisible flanqua tout à coup la journaliste au sol, ce qui permit aux Jedi de s'engager dans une ruelle discrète. Elles ralentirent ensuite, certaines de ne pas être suivies.
- Où allons-nous, maître ? Demanda l'apprentie.
Sans répondre, la twi lek ouvrit de nouveau sa conscience autour d'elle. Elle ignora les milliards d'étincelles de vie qui resplendissaient dans la Force, les flux d'émotions qui tourbillonnaient en un maelstrom incontrôlable, les miasmes glacés et froids des automates, des machines et des vaisseaux qui emplissaient le ciel de la capitale et ses couloirs de circulation.
Elle ignora tout cela pour se concentrer sur la signature de Pers'lya quand elle avait appris à discerner au plus fort de l'amitié lorsqu'il avait débarqué de Bothawui pour s'investir dans la plus grande arène politique galactique.
Elle s'immergea plus profondément dans la Force, pour saisir ce fil invisible et ténu. Ténu, comme s'il était sur le point de s'effacer. Avec son esprit, elle s'en empara fermement pour ne pas le laisser glisser entre les mailles du filet.
Et la Force lui montra ce qui arrivait à quelques pâtés de maison de leur position.
Deux individus encapuchonnés arborant un sinistre masque mortuaire traînaient par les aisselles un bothan vêtu d'un manteau large, qui n'était plus capable de se tenir sur ses appuis. Le félinoide semblait somnoler, réagissant à peine à la façon dont il était traité. Sans ménagement, ses bourreaux le placèrent au milieu de la chaussée, devant des dizaines de piétons et de conducteurs de landspeeder qui assistaient à la scène, choqués.
Tous virent le bothan jeté à même le permabéton, demeurant étendu sans pouvoir se relever. Les deux individus masqués s'éloignèrent en marchant vite, bénéficiant d'une impunité certaine. Ils ne craignaient pas que quelqu'un puisse s'en prendre à eux.
Zeri qui ne cessait de guetter les traits de son aînée, vit subitement son teint se décolorer sous le coup de l'émotion.
- Maître ?
Ri'ila accrocha son regard.
- Suis-moi, vite !
Ils se mirent à courir, empruntant d'abord la première rue sur leur droite puis celle à leur gauche. En quelques minutes, ils arpentèrent le quartier de long en large, jusqu'à trouver ce qu'ils cherchaient. Ce qui les frappa fut le cordon de sécurité déployé par des agents locaux. Ceux-ci tentaient de chasser les résidents humains et non humains qui voulaient s'approcher, poussés par la curiosité.
- Allons, ne restez pas là ! Circulez !
Les deux Jedi distinguaient le corps inerte d'un bothan derrière leurs silhouettes. Ri'ila perçut le souffle de vie qui en émanait encore.
Sans hésiter, la twi lek se dirigea vers le champ de force déployé par les policiers dont l'un d'eux tenta de s'interposer.
- Madame, veuillez reculer !
- Je suis une Jedi et cette affaire me concerne, répondit-elle.
Le jeune humain athlétique blond voulut la repousser doucement mais elle agita les doigts et l'air se comprima autour de lui, le projetant loin en arrière à quelques mètres d'elle. Immédiatement, ses coéquipiers portèrent la main à leur holster, prêts à dégainer.
Le sifflement redoutable d'une lame de pure énergie déployée par Zeri les en dissuada. La jeune lorrdienne les défiait d'un air farouche, pour leur faire comprendre qu'ils n'avaient aucun intérêt à gêner deux Jedi, quelque soit leur allégeance.
Ils échangèrent des regards hésitants après qu'elle leur ait asséné :
- Restez tranquilles et il n'y aura pas d'amputation.
Certaine que la padawan de Maître Wadu avait la situation bien en main, la membre du Haut Conseil s'approcha et se pencha au-dessus du bothan dont la poitrine continuait de se soulever à un rythme de moins en moins saccadé.
Le félinoide n'en avait plus pour longtemps. Celui-ci ouvrit les yeux et accorda un pâle sourire à sa vieille confidente dont il avait été distant ces derniers temps.
- Ah, Ri'ila.
Sa voix douce presque mélodieuse pour un condamné qui ne tarderait pas à sombrer dans les bras de la mort, arracha une larme de tristesse à la twi lek.
- J'aurais préféré que notre entrevue se déroule autrement, Pers'lya.
- Moi aussi, tendre amie.
Elle lui serra la main et frissonna lorsqu'elle sentit la mollesse de son étreinte. Elle invoqua la Force pour établir un diagnostic de son état. Elle avait remarqué sa blessure ensanglantée au poignet mais savait que ce n'était pas ce qui était en train de le tuer.
- Vous avez été empoisonné, finit-elle par déduire.
Il hocha imperceptiblement la tête.
- Qui vous a fait ça ?
Il parvint à lui souffler dans un râle d'agonie.
- Vous... connaissez... la réponse.
Sa respiration devenait sifflante et elle l'observa en train de rassembler ses dernières forces.
- J'ai commis... trop d'erreurs...
- Vous êtes pardonné, Chancelier.
Le rire qui l'agita lui redonna un gain d'énergie.
- Ah vous êtes bien la seule à pouvoir me pardonner, Ri'ila. Tout est... de ma faute.
Elle posa la main sur sa poitrine et transmit les flux de la Force pour soutenir son rythme cardiaque. Un effort qu'elle savait insuffisant.
- Allez en paix, lui confia-t-elle.
Les doigts griffus du bothan s’enfoncèrent dans le poignet de la twi lek qui croisa son regard. Là où brillait l'intensité de quelqu'un déterminé à voir un voeu exaucé.
- Sauvez... la République... des démons.
Sa main retomba sur le sol et la vitalité de la vie s'éteignit dans ses prunelles. Les yeux de Ri'ila se levèrent vers les cieux insouciants de Coruscant. Cherchait-elle un signe favorable ?
- Nous le ferons quand la Force jugera le moment venu.
Elle savait pourtant qu'il ne pouvait plus l'entendre. Elle avait tout de même émis cette réponse comme procurer la paix à sa propre conscience.
Sa jeune compagne se rapprocha d'elle.
- Maître Terka, que faisons-nous ?
La twi lek continuait de fixer les traits rigides du bothan qui avait présidé la destinée de la République et l'avait mené au bord du précipice politique. Un être enferrée dans la politique et qui n'avait réalisé que trop tard le démon qu'il avait engendré.
Elle se remit sur ses appuis et étudia sa padawan.
- Nous allons ramener son corps à l'ambassade de Bothawui, ordonna-t-elle, pour qu'il soit rendu à son clan. C'est la moindre des choses qu'on puisse faire pour lui.
L'officier qui commandait la section des forces de sécurité s'aventura de quelque pas lorsqu'il la surprit soulevant le corps de sa télékinésie.
- Madame, nous ne pouvons pas vous le laisser l'emporter.
Les deux Jedi le considérèrent avec une dureté effrayante.
- Nous savons très bien qui vous servez réellement, capitaine, et ce n'est ni la République ni les citoyens. Je vous recommande vivement de ne pas mettre notre patience à l'épreuve. Ou il vous en coutera bien plus qu'une amputation de votre anatomie.
Ri'ila Terka s'était assuré que ses mots avaient porté jusqu'à la foule spectatrice. Personne ne se mit en travers de leur chemin lorsqu'elles soulevèrent le corps du bothan pour l'escorter hors du quartier.
Voilà j'espère que cela vous a plu! le rideau tombe sur notre pauvre bothan
! Tenez je vous offre des kleenex pour l'occasion
!
à la prochaine pour la suite
!
PS: Je voulais publier hier soir mais l'ordi de ma mère a crashé
! Non ne me punissez pas, c'est pas ma faute
!