Ma fan fiction est composée de quatre parties de cinq pages et d'un épilogue de deux pages.
L'histoire se veut respectueuse du canon officiel. Elle se déroule environ dix ans avant TFA, la datation est volontairement imprécise.
La fan fiction complète est disponible en PDF.
Je poste ici l'intro et la première partie, puis la suite au fur et à mesure.
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Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
SEVLOR TANN
La galaxie vie en paix. Après la chute de l'Empire, la Nouvelle République a rapidement étendu son influence dans les mondes du noyau.
Dans la bordure extérieure, les gangs connaissent un nouvel âge d'or. Le crime se répand. Sevlor, un jeune pilote, tente de survivre à l'écart.
Il se rend sur Jelucan pour accomplir une mission de transport, mais il est loin d'imaginer les épreuves qu'il va devoir affronter...
Jelucan était une planète isolée, située dans un système peu dynamique de la Bordure Extérieure. Son orbite
était si éloignée du soleil que ses contours restaient irrémédiablement flous. Ils ne se précisaient qu'au moment
de l'approche finale. L'activité autour de la planète était très faible. On croisait très peu de vaisseaux dans les
environs. Ce jour là, il n'y en avait aucun sur les scanners de proximité du Onyx Owl. Le jeune pilote Sevlor
stabilisa le cargo sur orbite, le temps de programmer la descente vers la surface. Ses doigts se promenaient avec
aisance sur le tableau de bord, passant d'un instrument à l'autre pour régler la propulsion et la trajectoire. Sa
destination finale était Valentia, la principale ville de Jelucan et la seule dotée d'un spatioport. Après avoir
vérifié les paramètres, il amorça la descente.
Le vaisseau pénétra dans l'atmosphère de la planète. Jelucan était un monde froid et brumeux. La couche
nuageuse était épaisse. Heureusement, les détecteurs du Onyx Owl permettaient au pilote de détecter les
obstacles éventuels, suffisamment tôt pour pouvoir réagir. Ce jour là, la descente se fit sans incident. Le Onyx
Owl passa sous les nuages et Sevlor vit apparaître, au delà du cockpit, le paysage sinistre de la surface : de
grandes montages pointues, uniformément grises à l'exception de la neige qui recouvrait les plus hauts
sommets. Au loin, à flanc de colline, se dessinaient les contours de Valentia. Le vieux cargo poursuivit sa
descente, passant entre deux pics vertigineux. Le spatioport de la ville datait de l'époque impériale, période au
cours de laquelle la planète avait fait l'objet d'une intense exploitation minière. Après la chute de l'Empire, la
planète fut délaissée et rendue à ses habitants appauvris. Le spatioport était aujourd'hui largement
surdimensionné par rapport aux besoins de la population. Le Onyx Owl ralentit et se posa doucement dans une
des baies d'amarrage.
Sevlor coupa les moteurs et se laissa tomber dans son siège. Le voyage avait duré de nombreuses heures, il
s'accorda quelques instants pour récupérer. Il était habitué à ce genre de trajet et son corps récupérait
généralement bien. Après tout, Sevlor était encore un jeune homme, même si son beau visage s'était
précocement encombré des rides du souci et des responsabilités. Aujourd'hui il arborait en plus des signes de
fatigue passagère. Il se passa les mains sur le visage et se frotta les yeux. Juste derrière son siège, son droïde
émit un petit sifflement d'inquiétude. Il roula jusqu'à lui pour le regarder. Il s'agissait d'une unité BB dont la
peinture bleue nuit se mariait bien avec le revêtement métallisé de l'intérieur du vaisseau. Sevlor posa la main
sur son dôme et lui sourit.
– Tout va bien BB3, occupe toi de vérifier les systèmes du vaisseau. Nous ne resterons pas longtemps sur
cette planète.
Le droïde émit une nouvelle salve de sifflements enjoués et se rapprocha d'un terminal.
Sevlor se leva et jeta un coup d’oeil par la verrière du cockpit. Il faisait nuit dehors. Il allait sans doute devoir
patienter avant que son contact ne vienne à sa rencontre. Du temps qu'il pourrait mettre à profit pour se reposer
en vue de son prochain voyage.
Il quitta le cockpit et déambula dans les coursives pour se dégourdir un peu les jambes. Il déplaça le holster qui
contenait son blaster et qui lui entaillait la hanche droite faute d'avoir été déplacé plus tôt. Le Onyx Owl était un
vieux cargo de classe YT-2000. Ses dimensions étaient modestes mais l'intérieur était bien agencé. Ses cales
pouvaient emporter une grande quantité de marchandises. Sevlor arriva dans le compartiment central du
vaisseau, à la fois lieu de vie et de passage. Une écoutille donnait accès à un petit local aménagé en chambre et
équipé pour l'hygiène. Il se dirigea vers la sortie, abaissa la rampe extérieure du Onyx Owl et descendit dans le
hangar. L'endroit était faiblement éclairé et passablement encombré. Du matériel et des outils traînaient dans
tous les coins. Le gardien du spatioport, un Twi'lek aux lekkus vertes, vînt à sa rencontre. Il portait une salopette
orange en guise d'uniforme, sur laquelle était accroché un badge officiel. Il était accompagné d'un droïde
protocolaire cabossé.
– Bienvenue à Valentia, capitale de Jelucan, dit le Twi'lek. Je suis chargé d'accomplir les formalités avec
les voyageurs, aussi ai-je besoin de connaître vos nom, profession et immatriculation.
– Je m'appelle Sevlor Tann, pilote du cargo YT-2000 « Onyx Owl », répondit Sevlor. Je fais du transport
interstellaire de personnes et de petites marchandises.
– Quel genre de marchandises ? Interrogea le Twi'lek d'un air suspicieux.
– Toute sorte, pourvu qu'elle soit légale, rétorqua Sevlor. Je ne veux pas d'ennui.
– Vous n'en aurez aucun si vous vous acquittez des droits d'amarrage correspondants au gabarit de votre
vaisseau, lui dit le Twi'lek.
Sevlor savait pertinemment qu'aucun droit d'amarrage n'était prévu par le droit local, mais cette pratique était
courante, surtout sur les planètes isolées et pauvres. En acceptant de payer, Sevlor achetait la bienveillance du
gardien et s'évitait d'inutiles pertes de temps, telles que des vérifications techniques ou administratives, qui ne
manqueraient pas de retarder son départ de plusieurs jours.
– Combien ?
– 200 crédits.
Du vol, mais Sevlor n'avait pas le choix. Il devait récupérer sa marchandise et repartir aussitôt pour satisfaire sa
cliente. Il donna au Twi'lek ce qu'il demandait et rangea précieusement dans sa poche son laisser-passer, preuve
qu'il était en règle avec les autorités portuaires.
Les « formalités » étant faîtes, il pu accéder à la cité. Sevlor n'était jamais venu sur Jelucan. En découvrant
Valentia pour la première fois, il se dit que ce n'était pas une belle ville. Les bâtiments lui paraissaient
affreusement quelconques et semblables. Ils étaient souvent grisâtres. Sevlor ne voyait aucune construction qui
semblait avoir moins de vingt ans. Aucun bâtiment ne comportait plus de trois étages, à quelques exceptions
près, comme l'imposant spatioport.
Sevlor décida de rester dans le quartier des voyageurs, proche des hangars. Il se dirigea vers la cantina la plus
proche. A cette heure avancée, c'était le seul bâtiment de la rue dont sortait de la lumière. La lourde porte
coulissa pour le laisser entrer et Sevlor sentit la chaleur du lieu sur son visage. Elle contrastait avec la
température de l'extérieur. Il pu quitter son manteau et s'arrêta dans l'entrée, laissant son regard se balader de
table en table. Il supposa que cette cantina était la seule ouverte dans les environs car de nombreux clients
étaient présents. Les plus proches de Sevlor étaient deux Duros en combinaisons de pilote, qui conversaient
dans leur langue. A la table suivante, un Twi'lek discutait avec un mécanicien Gran, à côté de deux Rodiens qui
jouaient au pazaak. Sur l'estrade, une troupe de musiciens Bith nettoyaient leurs instruments. Dans un coin, à
côté du bar, un Wookie bruyant disputait une partie de Dejarik avec un droïde, tandis qu'un Quaren complotait
avec une femelle Zabrak. A côté d'eux se trouvait une foule de Lurmens, absorbés par un écran sur lequel était
rediffusé une course de podracers. Certains étaient lovés et semblaient dormir, à même le sol. Il y avait aussi un
vieux Kel Dor, un gros Besalisk, deux Jawas et beaucoup d'humains, visiblement des autochtones, avec un air
triste et des vêtements pauvres.
Sevlor se dirigea vers le comptoir. A cette heure, le service était assuré par un droïde. Sevlor se contenta de
louer une chambre jusqu'à l'aube. Il aurait pu dormir à bord du Onyx Owl et faire au passage une substantielle
économie, mais il passait l'essentiel de sa vie à bord de ce vaisseau et appréciait de pouvoir parfois dormir
ailleurs. Il ne fut pas déçu en découvrant sa chambre. La couche était confortable. Il quitta ses vêtements et
s'endormit rapidement.
Des coups répétés contre la porte le réveillèrent en sursaut. La lumière de l'extérieur inondait la pièce par la
petite fenêtre située juste au-dessus du lit. Le soleil était haut dans le ciel. Il remit ses vêtements et alla ouvrir.
Un homme d'une cinquantaine d'années lui faisait face. Il était grand, barbu et vêtu d'une toge de voyage
sombre. Derrière lui, Sevlor distinguait deux droïdes, dont un portait un coffre en bois miteux, avec un anneau
de fer rouillé de chaque côté. L'autre droïde portait un blaster lourd. Sevlor déglutit avant d'engager la
conversation.
– Bonjour, je suis Sevlor.
– Je sais, je suis votre contact, répondit l'homme. Je viens vous remettre la marchandise, charge à vous de
veiller à ce qu'elle arrive intacte jusqu'à l'acheteuse.
– Vous pouvez me faire confiance pour cela, affirma Sevlor. Le transport est mon métier, je suis quelqu'un
de fiable. La cliente n'a pas fait appel à moi par hasard.
– J'ai déjà été payé, annonça l'homme. Une fois que je vous aurai remis le coffre, la suite m'indiffère.
Cependant j'aime les choses bien faîtes, nous allons donc vous escorter jusqu'à votre vaisseau, mes
droïdes et moi. Ainsi nous serons sûrs que vous pourrez quitter Jelucan sans encombre.
– Très aimable à vous, je vous suis.
Sevlor se laissa donc escorter jusqu'au hangar. C'est seulement une fois rendu au pied de la rampe d'accès du
Onyx Owl que l'homme lui remis le coffre. Il ne pesait pas très lourd et semblait contenir plusieurs objets qui
s'entrechoquaient au gré des mouvements du porteur. Quoi qu'il en soit, Sevlor avait des principes et l'un d'eux
était de ne jamais faire preuve de curiosité déplacée. Il allait convoyer ce coffre minable jusqu'à sa cliente sans
s'inquiéter de son contenu et il recevrait pour cela la récompense prévue. S'il était efficace, la cliente ferait à
nouveau appel à lui à l'avenir et le recommanderait à ses relations. C'est en fonctionnant ainsi que Sevlor
réussissait à avoir régulièrement du travail et donc à vivre décemment.
Il prit congé de son escorte et remonta à bord du Onyx Owl en verrouillant la rampe derrière lui. Il se dirigea
ensuite vers les soutes, situées à l'arrière du vaisseau. Il ouvrit une écoutille et entra dans la soute principale.
C'est là qu'il entreposait les marchandises qu'il transportait. La pièce était suffisamment grande pour entreposer
plusieurs dizaines de mètres cubes de marchandises. Pour ce contrat, il n'aurait pas besoin d'autant de place...
Le coffre était léger, petit, facile à transporter et à dissimuler. A toute fin utile, Sevlor décida de le cacher dans
un compartiment discret derrière une des cloisons de la soute. Il ôta la plaque amovible du mur et posa
soigneusement le coffre à l'intérieur. Alors qu'il allait refermer la cachette, il entendit un bruit anormal derrière
lui. Il se stoppa subitement et tendit l'oreille. A la longue, il avait appris à reconnaître les bruits de son vaisseau
et de son droïde. Ce n'était pas un de ces bruits qu'il venait d'entendre. C'était un bruit organique, de surcroît très
proche de lui. Tout à coup, un objet tomba d'une grosse caisse située de l'autre côté de la soute. Sevlor réagit
instinctivement : il lâcha la plaque qu'il tenait, dégaina son blaster et tira. Un cri bref s'éleva et un corps tomba
au sol, inerte. Très prudemment, Sevlor s'approcha. Il ne percevait plus d'autre bruit suspect mais gardait son
blaster pointé vers le corps de l'intrus. Il s'agissait d'un Gungan, une créature amphibie originaire de la planète
Naboo. Il ne bougeait plus du tout. Ses yeux restaient fermés, cependant sa respiration était décelable. Par
défaut, Sevlor gardait son blaster réglé sur le mode « paralysant ». Il n'avait encore jamais eu à s'en servir en
mode « létal ». Alerté par le bruit, BB3 arriva dans la soute en sifflant à tout-va.
– Ouvre la cage, lui ordonna Sevlor.
Au fond de la soute principale se trouvait une cage de bonne taille. Sevlor s'en servait pour transporter des
animaux, lorsqu'on le payait pour ça. BB3 roula jusqu'à la cage et manipula la serrure magnétique grâce à ses
instruments. La porte s'ouvrit en grand. Sevlor avait saisit le Gungan par les aisselles et le traînait difficilement.
Il parvînt à le jeter dans la cellule et à verrouiller la porte, avant qu'il ne revienne à lui.
– Que fais-tu à bord de mon vaisseau ? Gronda Sevlor.
Le Gungan gémissait. Il s'était mis à quatre pattes et secouait la tête, comme pour retrouver ses esprits. Il mit un
certain temps avant de répondre. Il s'exprimait d'une voix grave et profonde.
– Missa pas dangereux, voussa pas faire de mal à missa, missa veut seulement se cacher.
– Se cacher de quoi ? Comment es-tu monté à bord ?
– Missa en danger maintenant, missa veut seulement s'enfuir, se cacher.
Le Onyx Owl était resté amarré toute une nuit avec seulement BB3 à bord, qui était occupé à vérifier les
systèmes en vue du prochain décollage. Le Gungan n'avait sans doute pas eu de mal à s'introduire discrètement
à bord... Sevlor gagnait sa vie honnêtement. Il n'avait pas d'ennemi. Son vaisseau n'était donc pas équipé d'un
système de protection sophistiqué comme ceux utilisés par les contrebandiers et les chasseurs de primes.
– Je ne prends qu'une commande à la fois, tu vas devoir trouver un autre taxi si tu veux quitter Jelucan.
– Missa rester ici, missa prêt à me battre pour rester ici caché, si missa retourne dehors, eussa vont tuer
missa, alors missa prêt à me battre, menaça le Gungan.
Sevlor n'avait aucune intention de se battre contre le Gungan maintenant et encore moins de le traîner à travers
tout le vaisseau pour le jeter dehors. Qu'à cela ne tienne, il allait rester enfermé pour le moment. Sevlor ne
pouvait pas se permettre de retarder davantage son départ s'il voulait satisfaire sa cliente.
– Je n'ai pas de temps à perdre avec toi maintenant, alors tu vas rester dans cette cage et je me
débarrasserai de toi plus tard, dit Sevlor.
Le Gungan ne dit rien d'autre. Il se recroquevilla dans la cage et enfonça sa tête dans ses bras. Ses longues
oreilles pendaient sur ses épaules. Sevlor referma la cachette murale dans laquelle il avait mis la marchandise et se dirigea vers le cockpit avec BB3.
– Le vaisseau est prêt à décoller ? Demanda t-il au droïde.
BB3 confirma que oui en sifflant joyeusement. Il alla se brancher sur un terminal du cockpit pour participer aux
manoeuvres de décollage. Sevlor s'assit dans son siège de pilote et démarra les moteurs. Les vieux systèmes du cargo mettaient plus de
temps à s'allumer aujourd'hui que dix ans auparavant mais ils étaient de conception robuste et les pannes étaient
rares tant que l'entretien était fait. Le vaisseau tout entier se mit à trembler de plus en plus fort au fur et à
mesure que les moteurs chauffaient. Quand ils furent à température de fonctionnement, Sevlor tira sur le
manche et le Onyx Owl se souleva. Il monta à la verticale pour sortir du hangar et s'élever au-dessus de
Valentia. Contrairement à la veille, plusieurs vaisseaux apparaissaient sur le scanner de proximité. La lumière
du soleil éclairait la vallée malgré la brume très épaisse et Sevlor les distinguait au loin, comme un petit essaim
qui se rapprochait inexorablement de la ville.
Sevlor actionna plusieurs commandes et le Onyx Owl commença à s'éloigner doucement de Valentia tout en
gagnant lentement de l'altitude. Il devait d'abord quitter l'atmosphère avant de pouvoir calculer la trajectoire en
hyperespace. La courbe suivie par le Onyx Owl était conforme aux calculs, mais un détail attira l'attention de
Sevlor : les vaisseaux qui approchaient de Valentia n'avaient pas réduit leur vitesse en arrivant au-dessus de la
ville. En fait, ils l'avaient même dépassée maintenant. Ils se dirigeaient droit sur le Onyx Owl. D'après le
scanner, il y avait au moins quatre vaisseaux en approche rapide et d'autres encore qui arrivaient au loin. Leur
manoeuvre était tout à fait inhabituelle. BB3 aussi suivait la situation de près et émettait des sifflements
inquiets...
Le Onyx Owl fut secoué une première fois.
– Une turbulence ? Demanda Sevlor.
BB3 se mit à siffler de manière pressante et affolée. Deux autres secousses vinrent chasser les doutes de Sevlor.
Le vaisseau était attaqué ! C'était une situation inédite pour lui. BB3 avait activé les boucliers du Onyx Owl
après le première impact, mais ils n'avaient pas servis depuis des années. Leur résistance allait être mise à rude
épreuve : le vaisseau était à présent la cible d'un feu nourri. Les quatre poursuivants mitraillent le vieux cargo
sans retenue.
– Accroche toi BB3, je vais revenir vers le sol !
Le Onyx Owl n'avait pas encore quitté l'atmosphère, mais Sevlor inversa la courbe du vaisseau pour qu'il
replonge dans la brume. Ainsi dissimulé, il pouvait espérer être mieux protégé, mais cela rendait aussi le
pilotage plus périlleux... Il devait maintenant slalomer entre les pics montagneux de Jelucan en se fiant
aveuglément à ses détecteurs, car la visibilité était nulle. Il évita un premier pic de justesse et en frôla un
second, de tellement prêt que de la neige vola sur la verrière du cockpit. Le scanner de proximité affichait
toujours quatre poursuivants, plus d'autres en approche. Il ne parvenait pas à les semer. Le vaisseau était
régulièrement secoué par l'impact des tirs. Le bouclier n'allait pas tenir longtemps. Tout à coup, une idée vînt à
Sevlor : riposter. Tout ceci n'avait rien de naturel pour lui. Il savait opérer les canons laser principaux du Onyx
Owl, mas pour cela il fallait que la cible soit devant lui et non derrière... Le vaisseau était équipé d'un tube
lance-missiles, mais Sevlor ne se souvenait pas avoir déjà vu des munitions en stock. Il ne restait qu'une seule
solution : la tourelle manuelle, située sur le dos du vaisseau. Hélas, Sevlor ne pouvait à la fois piloter et opérer
cette tourelle. Une secousse plus importante que les autres secoua le Onyx Owl. Des avaries n'allaient pas tarder
à se déclencher s'il ne faisait pas cesser ces attaques maintenant. Six vaisseaux leur donnaient la chasse à
présent et d'autres approchaient encore. Sevlor évita un nouveau pic rocheux et entreprit une manoeuvre délicate
en faisant passer le vaisseau sous une formation rocheuse en forme d'arche, arrachant au passage plusieurs
stalactites. Puis l'évidence s'imposa à lui.
– BB3, va sortir ce Gungan de la cage et amène le ici !
Le petit droïde roula à toute vitesse dans les coursives en direction de la soute principale, tandis que Sevlor
pilotait toujours le Onyx Owl à l'aveugle dans la brume, ne suivant que son instinct et l'aide limitée de ses
détecteurs. Il manoeuvrait le cargo avec adresse entre les pics ardus de Jelucan.
BB3 regagna vite son poste dans le cockpit, le Gungan sur ses talons.
– Qui attaque noussa ? Demanda t-il.
– Tu es sûr que tu n'en sais rien ? Demanda furieusement Sevlor. On n'a pas le temps pour ça, fonce à la
tourelle et défend le vaisseau si tu veux survivre !
– D'ac ok !
Le Gungan disparu dans les coursives. Sevlor se demandait s'il faisait bien de lui faire confiance mais il n'avait
pas le choix. Moins d'une minute plus tard, la tourelle dorsale du Onyx Owl se mit enfin à tirer. Pris par
surprise, un premier vaisseau ennemi fut abattu et alla s'écraser contre une montagne. Le tir de la tourelle
désorganisa momentanément les poursuivants, réduisant les dégâts infligés au bouclier du vaisseau. Sevlor en
profita pour augmenter la vitesse et tenter une nouvelle fois de les semer dans la brume. Il contourna une
montagne et modifia l'altitude en plongeant, mais leurs adversaires étaient manifestement très bien équipés car
ils réussirent à les pister. Ils dominaient à présent le Onyx Owl et le bombardaient par le haut. Le Gungan
continuait de riposter. Il parvînt à endommager un second appareil qui dû abandonner la poursuite, réduisant à
quatre le nombre de leurs poursuivants. Sevlor vira brusquement de bord et regagna un peu d'altitude. Grâce à
ce mouvement, il pu apercevoir deux appareils ennemis entre deux nuages de brume. Des biplaces à cockpit
sphérique, équipés d'un double rayon et d'une tourelle rotative. Il n'en avait jamais vu de semblables
auparavant. Sevlor réduisit la vitesse pour permettre aux chasseurs ennemis de se rapprocher. D'après son
détecteur, il se dirigeait droit vers une énorme montagne. Il se rapprocha et attendit le dernier moment pour
virer de bord. Il prit au dépourvu un des pilotes ennemis qui s'écrasa avec fracas. Le Gungan continuait de
pilonner les chasseurs et parvînt à en abattre un autre.
Il restait à présent deux vaisseaux ennemis à leurs trousses et les renforts éventuels n'étaient plus visibles sur le
scanner. Comme ils étaient plus loin, sans doute avaient-ils perdus leur trace dans la brume. La situation
s'améliorait. Juste au moment où Sevlor commençait à se réjouir, une alarme sur le tableau de bord le ramena à
la réalité. Le bouclier allait lâcher dans un instant et ils allaient être exposés aux tirs ennemis. Il fallait en finir
maintenant.
– De quoi est-ce que tu parles ? S'exclama Sevlor.
BB3 avait trouvé une solution. Le Onyx Owl était aussi équipé d'un système de paillettes anti-missiles,
destinées à détourner les missiles en cas de verrouillage. Utilisées avec astuce et précision, ces paillettes
pouvaient perturber les commandes de vol des petits vaisseaux.
– Lâche tout, BB3 !
Le droïde cliqueta furieusement et libéra tout le stock de paillettes du Onyx Owl. Elles se déversèrent par
l'arrière du vaisseau, formant un nuage que les deux chasseurs ennemis ne purent éviter. Pris au piège, ils
entrèrent en collision et explosèrent à l'unisson.
– Bien joué, BB3, tu es le meilleur ! Cria Sevlor.
Il fit prendre de l'altitude au Onyx Owl et gagna rapidement l'orbite. Sans un regard pour Jelucan, il calcula la
trajectoire d'hyperespace. Les étoiles s'étirèrent, le vaisseau accéléra puis disparu.