Pour en savoir plus, vous pouvez lire mon dernier message sur le topic concerné (plus précisément l'Edit que je viens d'y ajouter)
En attendant, voici une petite histoire ( déjà publiée sur SWinventions) que je n'avais écrite (au début) que pour fixer le contexte et définir les rapports entre deux des protagonistes de mes histoires. J'y ai ajouté deux fiches, une pour une espèce, l'autre pour un personnage.
Elle conte une rencontre historique: celle de Marek et d'un p'tit gars qu'on n'appelait pas encore Venom. Une Jedi, Mara Jade, s'est invitée à ce "choc des Titans". Ceux et celles qui ont lu Venom, le destin d'un pirate ont appris qu'elle savait déjà beaucoup de choses sur cet étrange pirate. Et pour cause!
On rencontre quelques fois son destin sur la route qu’on a pris pour l’éviter.Personne à Jack Beauregard. « Mon nom est personne »
Marek et le Destin : une rencontre explosive (An 23 ap.BY) !
Suivi de : Les Berels
et de : Marek, biographie officielle (très incomplète)
Suivi de : Les Berels
et de : Marek, biographie officielle (très incomplète)
Orbite de Ukio, secteur Abrion.
Mara Jade Skywalker programma un saut pour Molavar. Son rendez-vous n'était que pour le surlendemain, mais elle ne pouvait ignorer le sentiment d'urgence qui s'était emparé d'elle. Luke lui avait appris à écouter les appels de la Force. Quelque chose allait arriver et Marek, son contact, y était mêlé. Kaarde lui avait demandé un petit service -une très discrète mission de renseignement dans les Vestiges de l'Empire- et elle avait besoin d' un vaisseau capable de passer inaperçu là-bas. Marek, en visite chez l'ex-contrebandier, avait affirmé savoir où trouver l'oiseau rare.
Une navette Svelte, rien que ça! Sur Molavar? Que faisait-elle si loin de l'empire? étrange...
Mais le contrebandier Berel tenait toujours ses promesses, c'était un voleur de vaisseaux expérimenté, et elle avait décidé de lui faire confiance. Sa mission n'avait rien d'urgent, après tout.
Mais quelque chose d'imprévu allait se passer et il FALLAIT qu'elle soit présente!
L'ordinateur clignota: trajectoire calculée. Elle tira la manette, les étoiles s'étirèrent et laissèrent la place à l'hyper-espace.
Molavar, le lendemain
- Vite, Suis-moi !
Malgré le ton inhabituellement autoritaire et cassant de son patron, Bolek se leva et quitta à sa suite la terrasse de la Cantina de Fergis, obéissant, pour une fois, sans discuter ou protester. Il faut avouer que le Berel de 2,3 mètres était inquiet. Pas pour son avenir, mais pour son Boss : dix minutes plus tôt, Marek, qui observait leur cible à l'aide de ses électro-binoculaires avait soudain semblé en état de choc, restant prostré un bon moment. Qu'avait-il donc vu pour se mettre dans cet état-là ??
Le Boss marchait rapidement dans les rues sordides qui entouraient l'astroport de Malcraan. Son visage était un masque de marbre, totalement inexpressif, mais ses yeux ! Comment les qualifier : égarés, hantés ? Bolek ne savait pas. Il n'osait poser la question qui le taraudait ; pris d'une subite inspiration, il se laissa légèrement distancer et appela Stove. Il ne risquait pas de perdre de vue son patron dont le crâne chauve culminait très haut au-dessus de la foule compacte :
- C'est Bolek ! Elle a quelque chose de spécial, cette navette ?
- Spécial ? C'est une navette Svelte qu'on ne trouve habituellement que chez les Imps des Vestiges. Et le secteur Abrion est très loin des Vestiges, j'te rappelle ! Pour le reste c'est exactement ce qu'on cherchait. Mais je me demande …
- Pas ce genre de spécial… J'veux dire...
Bolek s'interrompit, cherchant ses mots :
- Le pilote, parle-moi du pilote !
- On l'a vu filer quand on s'est approchés. Là, oui, c'est spécial : un petit humain… 12 à 15 ans, dans une de ces combis jetables… Et pieds nus ! Bizar….
- Où il est, vous l'avez paralysé ou quoi ?
- Bien sûr que non ! Il a filé vers la Fosse dès qu'il a vu nos uniformes des Douanes! Et il allait vite, crois-moi ! D'ailleurs, ça aussi c'est biz…
- Appelle Dalek et Ergis et dis leur de nous rejoindre : on rejoint la Fosse par l'Avenue du Grand Jabba. On n'est plus très loin de la statue.
- D'ac, d'ac ! Diest et moi, on fait quoi ?
- comme prévu ! Vous gardez la navette jusqu'à ce qu'on arrive !
- Et si les vrais douaniers débarquent ?
- Pas de risque, le Boss les a payés ! Bolek, terminé.
Marek s'était arrêté brutalement et Bolek faillit lui rentrer dedans.
- Ah, t'es là, enfin ! Pourquoi tu traînais ?
Toujours ces manières brutales qui ne lui ressemblaient pas
- Je m'suis dit qu'on aurait besoin de renforts ! Une intuition.
Marek se radoucit :
- Ouais, t'as peut-être pas tort…
Bolek s'enhardit à demander :
- Ce s'rait plus facile si j'savais c'qu'on cherche ?
- On cherche un… Par là !
Des bruits sans équivoque en provenance d'une ruelle : des bruits de bagarre… C'était assez courant dans ce quartier réputé dangereux. Toutes les épaves, toute la lie de la galaxie y trouvait refuge : la planète Molavar était au carrefour des routes commerciales de Triellus (l'autoroute Hutte) et de Manda. Proche de l'espace hutt et bien placée sur l'une des grandes voies du trafic d'épices, elle était un lieu commercial, mais aussi un rendez-vous de pirates, de criminels et de contrebandiers. Pour des fugitifs, la Fosse était le meilleur endroit où se cacher. À condition de rester en vie !
Le duo déboucha sur le lieu du combat, découvrant une scène stupéfiante : le petit humain s'était fait coincer par une bande d'écumeurs, mais il était toujours debout en posture de combat alors que deux de ses cinq assaillants étaient à terre.
Le petit s'était cependant fait cerner par les trois autres, armés de vulgaires couteaux et matraques. S'ils ne l'avaient pas déjà frappé, c'est qu'ils le voulaient intact : ils devaient penser à ce qu'ils en tireraient chez un marchand d'esclaves. L'un d'eux lui saisit le bras, tentant de lui faire une clé. Bolek ne vit pas venir la suite.
D'un mouvement rapide et brutal, le jeune humain avait frappé de son bras libre. Un violent coup de coude dans le bas-ventre. Avant même que son agresseur ne soit tombé, il entama un mouvement de rotation pour se dégager, bondit, sa jambe tendue fendit l'air et son pied (nu!) vint frapper un deuxième agresseur. Il se retourna assez vite pour voir arriver la matraque du troisième ; il s'accroupit pour l'esquiver et jaillissant comme un ressort, il se redressa tandis que son poing frappait en remontant avec une force incroyable. Le sternum du malfrat sembla s'enfoncer sous le choc.
Celui qui avait tenté de le saisir se redressait péniblement. Un coup de pied à la gorge l'envoya au sol et Marek le vit tenter désespérément de trouver de l'air avant de s'effondrer.
Pas effrayé pour deux sous, le gamin lui faucha sa cape et lui fit les poches. Il tentait de récupérer un bidon, quand il sentit approcher les Berels.
- hé, petit ! N'aie pas…
Mais le gamin les dévisagea, dardant sur eux un regard fiévreux puis, toujours aussi rapide, se releva et fuit par la venelle. Il trébucha, manqua de s'étaler au sol, se redressa par miracle et reprit sa course
Marek se pencha sur les deux tombés en premier : KO et ils ne se relèveraient pas de sitôt. Il s’intéressa à celui que le gamin venait de dépouiller.
- Le weequay est mort, Boss ! Fit Bolek en désignant la troisième victime du jeune humain. Et l'autre ne vaut pas mieux : côtes enfoncées.
- Le mien est mort aussi : il a le visage tout bleu !! Larynx broyé ! Qu'est-ce qu'il y a dans ce bidon?
De l'eau ? Eh, mais au fait…
- Non mais c'est qui, ce gamin ?
- Un élu, murmura tout bas le grand Berel.
- Pardon, Boss ? J'ai pas entendu !
- Oh, rien !
Marek prit son comlink :
- Stove? Est-ce que Pogo a commencé à inspecter la navette ?
- J'te le passe ! Pogo, Le boss veut savoir ce que t'as vu.
- Un droïde pilote sans tête et un nav-ordinateur trafiqué. La tête n'était pas loin, arrachée, on dirait ! L'un de vous autres Berels grands et costauds aurait pu faire ça, j'suppose, mais le gringalet qui était à bord ??? Y avait aussi un caisson de stase… vide, et il n'a pas servi. Un pilote droïde, un passager en stase. Sauf que le passager n'a pas rejoint son caisson.
- Elle vient de loin ?
- ça m'étonnerait : vu le bricolage de l'ordi, c'est un miracle qu'elle soit arrivée jusqu'ici ! Et puis, pas de provisions, pas d'eau… La réserve est vide. J'dirais même qu'elle l'a toujours été. Ah oui, il y a un curieux symbole sur la cloison arrière. Rien que de le voir, ça me fiche les jetons !
- Elle est opérationnelle ?
- Va falloir réparer l'ordinateur, je pense. J'peux le faire !
- Merci, Pogo, Vas-y ! La Cliente ne va plus tarder ! Bon, ils arrivent, ces renforts, Bolek ?
- Les voila, Boss ! Tu sais, ce serait plus facile si tu nous briefais un peu !
- De l'eau ! Il cherche de l'eau ! Il me semblait bien avoir reconnu les symptômes : déshydratation !
- de l'eau ? Sur cette planète, il est mal parti !
- Jusqu'à ce qu'il trouve un porteur d'eau et le démolisse !
- S'attaquer à un membre de la guilde ? C'est bien ce que je dis : il est très mal parti !
- Retrouvons le avant qu'il ne fasse d'autres victimes.
- Et ceux-là ?
- Bien fait pour eux ! On y va !
- J'te suis, mais dis-moi : tu veux en faire quoi de ce gamin?
- Je n'en sais encore rien… Je ne sais qu'une chose : il partira de cette planète avec nous.
Toujours ce regard égaré, cet air de bête traquée, constata son employé.
c’est pas notre Marek, ça !
- Mais c'est qui, au juste ?
- Un élu ! Des bobards, je croyais que c'était des bobards !
Ce fut comme si les vannes s'ouvraient en grand. Les larmes et les mots jaillirent en même temps :
- Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? 85 ans que j'ai fait le mur du séminaire et quitté Sozega, 85 ans que j'écume la galaxie sans en avoir rencontré un seul ! Pourquoi ?
Bolek savait que son patron aurait dû être prêtre. Contrairement à lui, il croyait aux vieux mythes même s'il était dépourvu de la Vision. Et c'est avec révérence qu'il s'adressa au boss :
- Un élu ! Tu as vu l'Étincelle ? Tu as vu la Flamme ?
Marek se reprit et sécha ses larmes d'un revers de manches rageur.
- Oui ! Suivons la piste tant qu'elle est fraîche.
- Ouais, ben moi, j'appelle du renfort : ça va mal finir c't'histoire !
Elle n'était pas trop difficile à remonter, cette piste : il suffisait de suivre les corps au sol. Quelques blessés, mais aussi des cadavres.
- Ben, dis donc ! C'est un mauvais jour pour les truands ! S'étonna Bolek.
Quand il retrouva le gamin, Marek dut convenir que Bolek avait raison : l'affaire tournait au cauchemar.
Un client – un humain- à terre et plus grave, le Porteur affalé contre un mur, l'air hébété. Le petit fauve buvait goulûment à une gourde cylindrique.
Celle du client ? Pourvu que ce soit celle du client ! Pria Bolek
- Eh, petit ! Ne touche pas à çaaaaa !
L’avertissement de Marek arriva trop tard : le gamin tenta de remplir sa gourde vide au bidon du Porteur. Un hululement strident retentit : l'appel de détresse du Porteur ! Tous ses collègues allaient rappliquer sous peu ! Et avec eux, des êtres de tous poils, plumes, écailles appâtés par la la perspective d'une récompense !
Dalek et Ergis étaient arrivés entre-temps, suivis de deux habitués de la cantina, appelés par Bolek. Des pirates.
- Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qu'on fait, boss ?
- Je lui parle. S'il ne m'écoute pas, on le cerne et on l'attrape avant qu'il ne se fasse lyncher, fit Marek d'un ton résigné.
Il donna le signal du déploiement.
- Faites attention, il est dangereux ! Sacrément dangereux ! Souffla-t-il aux autres avant de s'adresser au voleur :
- hé, petit ! Moi, c'est Marek ! Et toi ?
Il n'eut droit qu'à un regard méfiant.
- D'accord, d'accord : tu sais ici, voler de l'eau est puni de mort. Viens avec nous, tu seras en sécurité. J'ai un vaisseau…
Le gamin se mit en position de combat.
- tu entends cette clameur ? Ces hululements ? Ils sont des dizaines à te chercher ! Ils vont t'écharper et je ne pourrai rien faire.
Les Berels étaient réputés pour leur sens de l'honneur et la plupart des gens leur faisaient confiance. Mais le garçon savait-il qui ils étaient ?
Ses yeux bleus croisèrent le regard du géant, il hésita, puis parla pour la première fois :
- Alors, ne prenez pas de risque, foutez le camp! J'peux me débrouiller tout seul !
Il tendait l'oreille, conscient de la foule qui accourait de toutes parts. Il y en avait même sur les toits.
Marek les entendait aussi :
- Non, tu ne peux pas ! Si tu veux vivre, écarte-toi du Porteur ! Tant pis : je vais choisir pour toi !
Le berel se tourna vers les deux pirates qui avaient sorti un sac-camisole :
- Tu sais bien qu'on est toujours à l’affût d'une occasion, répondit le Weequay en le lui tendant.
Il n'était pas stupide au point d'utiliser un paralyseur, au risque de toucher le Porteur. En cas de bavure, la foule se retournerait contre eux !
Les quatre Berels étaient des forces de la nature et portaient des combinaisons renforcées, quasiment des armures. Sur le papier, la manœuvre était simple : déployer le sac (Un outil d'esclavagistes), le lancer sur la cible, et le piège se refermait de lui-même.
Sur le papier ! Cet humain était bien trop rapide et fort pour être standard. Était-il humain, d'abord ?
Un métamorphe ? Bolek en connaissait un à peine plus âgé et sacrément costaud.
- Notre seul avantage, marmonna-il, c'est qu'il est épuisé. Regarde, il tremble.
- Et surtout trop déshydraté, suggéra Dalek. On va le cueillir comme une fleur.
Il s'avança, un peu trop sûr de lui, comme il le reconnut plus tard en sortant de sa cuve Bacta. Trauma crânien, lui dit le médic à son réveil.
Marek s'en tira mieux, avec juste un œil au beurre noir. Le voleur avait épuisé ses dernières forces sur Dalek. Bolek massa sa jambe endolorie en contemplant le petit monstre enfin inconscient (était-ce bien sûr?), bien emballé dans la camisole. Ils avaient eu de la chance, beaucoup de chance. Il se demandait d'ailleurs si leur prisonnier n'avait pas décide in extremis de se laisser capturer.
Un calcul habile dans ce cas : la foule qui accourrait était prête à le lyncher et les Berels étaient sa seule chance.
- … non c'est impossible, pas à son age, marmonna-t-il avant d'élever la voix :
- On devrait se tirer au plus… trop tard !
Une foule compacte avait envahi la ruelle. Une foule déçue, mais qui attendait la suite des réjouissances avec une anticipation malsaine. On n'était pas tendre avec les voleurs d'eau dans le coin et on croyait à l'exemplarité de la peine.
- Bravos, Berels ! Belle prise ! Vous serez récompensé !
Un porteur s'était avancé. Pas très grand, visage orange parcheminé, deux trous à la place des narines. Et, bien sur, le bidon sur le dos. D'autres le rejoignirent.
- Votre frère d'eau n'a rien, annonça Bolek, qui venait de vérifier, il est juste un peu étourdi.
Marek, qui s'occupait de Dalek avec Engis s'était relevé.
Le porteur annonça :
- nous prenons le criminel en charge : son eau étanchera la soif de nos clients!
Dommage, Il est presque midi, le soleil est au zénith: il séchera vite, trop vite.
Bolek grimaça : ici, la tradition voulait que l'eau d'un cadavre soit intégralement récupérée dans un dessiccateur au cours des funérailles. Moitié serre, moitié loupe, il concentrait la lumière solaire. On n'attendait pas qu' un voleur d'eau meure pour le fourrer dedans. Une mort atroce !
La voix puissante de Marek tonna :
- Non !
- Non ? Ne put que répéter un Porteur incrédule, tandis que la foule murmurait.
- Euh, boss… On n'est pas en position de refuser, là… Et Dalek ne va pas bien, faut lui trouver un médic très vite, objecta Ergis.
- Je paye les dégâts, je paye pour les soins au client et à votre frère s'il en a besoin, je paye une amende s'il le faut ! Mais ce garçon part avec moi.
La foule gronda, mais se calma à la vue des armes que levèrent les Berels. Ces blasters à tubes multiples pouvaient faire un massacre… Mais les Porteurs louaient des gardes eux aussi.
Les plus prudents décidèrent d'une retraite stratégique. D'autres, incorrigibles curieux ou peu attachés à leur misérable vie, ne semblaient pas près de bouger.
La situation était bloquée.
Au coin de la rue, Mara Jade Skywalker observait la confrontation, hésitant sur la conduite à tenir. Elle avait suivi la traque de loin, intriguée par le départ précipité des deux géants. Elle étendit tous ses sens de Jedi pour tâcher de comprendre ce qui se passait ; Marek n'était pas du genre à chercher la bagarre, en général. Elle le sentait résolu, mais troublé.
Elle avait eu raison de suivre l'appel de la Force qui l'avait amenée en avance au rendez-vous. Elle posa la main sur son sabre laser, puis relâcha lentement la poignée. Si nécessaire, elle interviendrait. Seulement si nécessaire. Quelqu'un arrivait, elle sentait sa présence irradier dans la Force.
Ça commençait à sentir le roussi ! Marek n'avait aucune envie de griller dans un dessiccateur et regrettait d'avoir entraîné ses gars dans ce merdier.
La foule se fendit avec respect et une petite et frêle silhouette en robe miteuse, coiffée d'un longue écharpe qui lui cachait la moitié du visage, apparut au premier rang. L'être s'appuyait sur une canne, mais était accompagné de trois costauds en semi-armure.
- allons, allons, allons… Ce sont ces grands Berels qui excitent votre curiosité, gentils êtres ?
- Ces Berels refusent de nous remettre un dangereux voleur d'eau, vénéré ancêtre !
L'être s'avança en clopinant et lorgna sur le sac et son contenu:
- Vraiment ! Voleur peut-être, mais il n'a pas l'air si dangereux, n'est-ce pas, Marek ?
Celui-ci n'essaya pas de mentir :
- Il est dangereux, Trazz! Il a laissé quelques cadavres sur son chemin. Mais je DOIS le protéger.
Le regard en coin du petit être sembla le transpercer.
- Vraiment, vraiment… Tu DOIS ! Aurais-tu une dette envers lui, Marek ?
Celui-ci hésita :
- d'une certaine façon, oui !
- Une vieille, très vieille dette… Ne serait-ce pas plutôt envers ton peuple ? Envers ces croyances que tu croyais fausses, Marek ?
Celui-ci tressailli, troublé par la perspicacité du vieux sage. Il aurait aimé expliquer, mais ne put que répondre :
- Ou...oui
Expliquer ? Inutile : Trazz avait tout compris.
- Accepterez vous mon arbitrage, Porteurs ? Acceptes-tu mon arbitrage, Marek ?
Celui-ci se contenta d'acquiescer, comme les Frères de l'Eau présents. Le petit être garda un instant la tête basse, comme s'il pesait sa décision.
- De l'eau a été volée. La dette de l'eau doit être payée… Peux-tu payer l'eau de ton protégé, Marek ?
- Bien sur, je paierai.
Il avait parlé trop vite. Au regard malicieux de Trazz, il comprit qu'il ne s'en tirerait pas à si bon compte
- Hmmm… Il n'est pas bien grand… Et plutôt sec. Hmmmm ! Et l'offense est grave : c'est l'équivalent de ton eau que tu devras payer, Marek ! L'échange vous convient-il, Porteurs ?
- Tu parles, l'eau d'un grand et large Berel en échange de celle d'un gringalet, sûr que ça leur convient, marmonna Bolek.
- Quatre-vingt-dix litres d'eau de première qualité, accepta Marek. Elle vous sera délivrée à mon vaisseau, le Main Froide, baie 109k.
Tout le monde savait que la parole du contrebandier avait valeur de contrat et la foule se dispersa, déçue d'être privée d'une exécution dans les règles.
Mara Jade laissa le flot l'emporter puis bifurqua vers l'astroport : elle voulait inspecter la navette avant que Marek n'y arrive. Une navette qui empestait le Côté obscur.
Trois heures plus tard, Marek ne fut pas si surpris en voyant l'ancienne contrebandière en grande discussion avec Pogo, Diest et Stove.
- Salut, Marek, ça faisait longtemps !
- Depuis que t'as changé de métier et que tu es devenue respectable ! Une Jedi, rien que ça !
- Comment va Dalek ?
- Déjà sorti de sa cuve Bacta ! Il jure qu'on ne l'y reprendra plus !
- Des soins médicaux, cent litres d'eau, ta petite aventure va te coûter cher !
- L'eau ? J'ai dix mètres cubes en réserve sur le Main Froide et un purificateur pour la recycler ! Mais j'ai eu très peur pour Dalek, avoua-t-il.
- Et tout ça pour un petit voleur ? Un voleur très doué, il faut dire : j'ai examiné son bricolage sur l'ordinateur de navigation. Il a shunté la programmation initiale et les sécurités pour accéder aux cartes. Mais il a dû faire les calculs lui-même. Et piloter en manuel. Certains Jedi y parviennent, mais…
Marek frotta son menton. Les élus du passé avait-ils été capables de tels exploits ?
- impressionnant ! Encore plus que je ne croyais : il est incroyablement fort et rapide. Et il résiste aux tranquillisants ! Un vrai petit fauve ! Je ne sais qu'en faire !
- Tu ne veux pas le garder avec toi ?
- Pour qu'il esquinte un autre de mes gars ? Un p'tit monstre je te dis ! Je sais que je devrais, mais…
Mara vit le regard hanté du grand contrebandier et n'insista pas. Il devrait prendre ses décisions tout seul.
Bolek émit une suggestion :
- tu connais quelqu'un qui a déjà élevé un petit fauve. Tu crois pas qu'il pourrait…
La lumière revint dans les yeux du Boss et son visage se fendit d'un sourire…
- Bonne idée ! Très bonne idée !
Il se reprit pour demander :
- Alors, la navette te convient, Mara ?
- Une fois réparée, oui ! Mais j'aimerais savoir d'où elle vient.
- Il paraît qu'il y a un sceau inquiétant sur la cloison du fond.
- J'ai vu ! Je ferai une recherche dans les archives de Talon.
Marek ignorant qu'elle avait servi Palpatine, Mara se garda bien de lui dire qu'elle avait reconnu le sceau d'un inquisiteur. Et pas n'importe lequel… Un dénommé Magnus. L'un des pires. Elle le croyait mort, mais cette navette était récente.
- Tu lui rappelleras que ma dette est payée maintenant, hein ?
- Tu peux considérer qu'elle est réglée ! Dis, je peux jeter un coup d’œil à ton… Protégé ?
- Pourquoi ? Fit-il, surpris par cette requête.
- Une intuition…
- si tu me dis ce que tu veux faire de ce tas de ferraille, tenta-t-il vainement.
- Top secret, Marek, top secret ! Jedi en mission ! Alors je peux voir ton petit génie ?
Sitôt l'affaire conclue, le Main Froide décolla en direction d'un monde appelé Arvea. Toujours tourmenté, Marek finit par admettre que si quelqu'un pouvait apprivoiser le petit fauve, c'était bien ce vieux pirate de Kendall Horbin. Il élevait déjà un Garoug (1)!
Il espérait sans trop y croire qu'il pourrait alors reprendre sa petite vie tranquille et égoïste de voleur et de contrebandier, sans plus se préoccuper des Élus et du Destin de l'Univers.
- On peut toujours rêver ! Soupira-t-il.
Quelque part dans un coin de la galaxie ou partout dans l'univers, un Destin facétieux lui réservait quelques surprises supplémentaires...
Note:
1 Le dénommé Markrrr ( voir Venom, le destin d'un pirate)
Les Berels
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Marek
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