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L'Ascension de Sev'rance Tann

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Messagepar Dark Sheep » Jeu 08 Juil 2010 - 10:07   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

La bataille de Tehirahs se termine... toujours autant d'injustice dans la vie de Sev'rance...
Mais du coup toujours autant d'aventures, alors on ne va pas s'en plaindre :wink:

Les événements annoncés par Notsil vont certainement être intéressants, et j'attends de découvrir la rencontre entre Sev et Dark Tyranus... :)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 08 Juil 2010 - 11:38   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Je ne pensais pas être lu si vite en postant à des heures pareilles :lol: Merci à vous deux =)

Troisième page Image

et l'amour de sa vie en prison...


Nan, nan, c'est Safera l'amour de sa vie, et elle est déjà morte :P

D'ailleurs, c'est bien parce qu'elle pense qu'elle n'aime pas assez Vandalor pour qu'il la détourne de ses objectifs qu'elle veut bien d'une relation avec lui, si tu te rappelles du flash-back précédent^^

Ça sent le sauvetage assorti d'un bannissement :p


Plus ou moins :sournois:

(+ la mort dudit gars ^^).


Oui, enfin, saches quand même que ce n'est pas moi qui ai créé le personnage de Vandalor et sa relation avec Sev'rance, donc ce sera peut-être un peu plus compliqué que ça^^ Ou pas :P

et j'attends de découvrir la rencontre entre Sev et Dark Tyranus... :)


Oui, et peut-être plus encore^^ Vous ne vous êtes pas demandés pourquoi j'avais écrit dans le chapitre précédent:

Elle avait définitivement fait son choix à bord du Springhawk, le vaisseau de Thrawn, alors qu'elle tenait cette enfant dans les bras.


:sournois:
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Jeu 08 Juil 2010 - 11:50, modifié 1 fois.
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Messagepar Dark Sheep » Jeu 08 Juil 2010 - 11:47   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Je t'avouerais que ce passage :

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Elle avait définitivement fait son choix à bord du Springhawk, le vaisseau de Thrawn, alors qu'elle tenait cette enfant dans les bras.


m'a effectivement laissé une impression bizarre... comme si j'avais manqué un morceau de l'histoire ou que tu avais collé une phrase venue d'ailleurs.
Mais comme je ne connais pas du tout l'histoire des Chiss ni même de Thrawn, je me suis dit qu'on aurait la réponse plus tard, et que sinon je me repencherais sur les passages précédents.

Donc maintenant je me dis qu'on aura la réponse plus tard :wink:
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Messagepar Notsil » Jeu 08 Juil 2010 - 12:27   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Ah cool encore des réponses à des questions, avec des surprises en prime :)
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Messagepar Cosmokenobi » Jeu 08 Juil 2010 - 13:01   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Sympa ce petit flash-back!

Étant en train de lire Vol vers l'infini, ça fait tout drôle de retrouver Spinghawk ou Vaagari dans ta fic :transpire: !

On apprend donc comment Sev'rance s'est faite virée de l'armée! Par contre, j'ai pas trop compris son lien avec Vandalore (ok, ils sont amants mais ils se connaissent depuis longtemps? Pourquoi le sauver si ce n'est pas l'amour de sa vie?) :neutre:

Dans le prochain passage, va-t-on savoir comment Sev'rance tombe dans la marmite du côté obscur :love: ?
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 08 Juil 2010 - 13:46   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

(ok, ils sont amants mais ils se connaissent depuis longtemps?


Pour tout ce qui concerne les amours de Sev'rance et sa rencontre avec Vandalor, je te renvoie au Chapitre VIII :wink:

Pourquoi le sauver si ce n'est pas l'amour de sa vie?) :neutre:


Je vais sans doutes détailler un peu plus au passage suivant, mais en clair, parce que Vandalor a combattu avec elle, lui a fait confiance face à Zarden et a refusé de faire croire qu'il avait tué Zarden sur son ordre pour se protéger; par ailleurs, même si elle est incapable de le comprendre, il l'attire et l'intrigue à la fois.

Dans le prochain passage, va-t-on savoir comment Sev'rance tombe dans la marmite du côté obscur :love: ?


Pas encore, non, vu qu'elle n'a pas encore quitté les Régions Inconnues^^ M'enfin, avec le parcours que je lui ai donné, elle est déjà mal partie^^

Sympa ce petit flash-back!


Merci :)

Maintenant, voyons si Den aura le courage de se frotter à mes pavés :lol:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 20 Juil 2010 - 14:00   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Votre attention, s'il vous plait...

Je vous annonce que le passage suivant de L'Ascension de Sev'rance Tann arrivera malheureusement en retard; la raison en est l'écriture de la nouvelle sur Safera dont je vous parlais précédemment, qui peut se lire aussi bien comme une nouvelle séparée que comme un complément à L'Ascension de Sev'rance Tann.

Je suis en train de travailler dessus, et pour l'instant, j'aime assez ce que je fais; je la posterais quand elle sera complète, j'espère que vous la lirez et qu'elle vous plaira assez pour que vous me pardonniez ce retard :D Son titre actuel est Perle Rouge, mais il n'est pas exclu que je la poste finalement sous un autre titre, je ne sais pas encore.

Rassurez-vous, je ne vais pas me mettre à écrire quatre histoires à la fois comme Code 44^^

(Désolé, Code^^)

Den, t'as intérêt à profiter de ce répit pour rattraper ton retard :sournois:
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Messagepar Den » Mer 21 Juil 2010 - 13:17   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Den, t'as intérêt à profiter de ce répit pour rattraper ton retard :sournois:
:x
Voilà qui est fait! :lol:
J'ai eu droit à de beaux petits pavés de plaisir!^^
J'ai adoré le passage où les Wookiees se battent avec Sev'rance! Un vrai moment d'anthologie!
Les flash-back sont sympa aussi! On apprend beaucoup de choses!
J'aime bien la façon dont tu maîtrises ton histoire! :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 21 Juil 2010 - 13:51   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Merci beaucoup, Den :)

J'ai adoré le passage où les Wookiees se battent avec Sev'rance! Un vrai moment d'anthologie!


A ce point-là? Il faut dire que j'ai pris beaucoup de temps pour le retravailler celui-là, j'avais vraiment peur d'être trop plat alors j'ai pris mon temps pour l'embellir.

La première partie de Perle Rouge arrive dans quelques jours, une semaine au plus tard.
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Messagepar Den » Mer 21 Juil 2010 - 16:43   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

A ce point-là? Il faut dire que j'ai pris beaucoup de temps pour le retravailler celui-là, j'avais vraiment peur d'être trop plat alors j'ai pris mon temps pour l'embellir.
Ouaip! Je me disais bien que tu avais peaufiner ce passage avec amour :lol:

La première partie de Perle Rouge arrive dans quelques jours, une semaine au plus tard.
Ahah! Une bonne nouvelle donc! :) J'ai hâte de découvrir tout cela!
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 11 Aoû 2010 - 12:17   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Non, non, vous ne rêvez pas mes amis, le topic de L'Ascension remonte^^

Vous le savez, je fais un break avec cette fan-fiction le temps d'écrire Perle Rouge; cependant, je vous en avais déjà parlé une fois, j'avais aussi pour projet de trouver un peu de musique pour accompagner la fic. J'ai renoncé à l'idée de chercher un thème par personnage, trop compliqué, et j'ai préféré chercher une musique qui résume l'ensemble de la fan-fic, son thème principal, si vous voulez; je voulais quelque chose qui évoque à la fois la violence qui rythme l'histoire de Jor Drakkas et Sev'rance Tann et l'espoir que ces deux personnages conservent malgré tout.

Il y a quelques jours, je suis tombé sur un instrumental (ça vaut mieux, le chant est souvent assez dérangeant quand on est pas habitué) de mon groupe préféré dont j'ai pensé qu'il pourrait parfaitement convenir comme thème principal de ma fan-fic, donc je vous le laisse ici si ça intéresse quelqu'un (attention, faut pas être allergeek au métal industriel^^):

L'Ascension de Sev'rance Tann-Main Theme

(Soit dit en passant, Kein Engel n'existe pas contrairement à ce qui est affiché sur Youtube, cet instrumental était sur le single Sonne)
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Messagepar Den » Jeu 12 Aoû 2010 - 9:08   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Waho! Du Rammstein! Thrawn, t'es un bon!! :love:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 12 Aoû 2010 - 10:43   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Oui, merci, en écoutant cet instrumental, je me suis dit qu'il tombait à point :)
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Messagepar Den » Jeu 12 Aoû 2010 - 10:51   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

C'est vrai que ça colle parfaitement avec ton histoire, au fait! Emmené dans la spirale musicale de Rammstein, j'en ai oublié de te le dire!^^
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Messagepar azerius123 » Mar 07 Sep 2010 - 19:27   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Salut Mitth'raw :hello: ,

j'ai commencé à lire la préface de la Perle rouge et me suis donc dirigé vers cette Fan-Fiction. Je vais commencer à lire L'Ascension de Sev'rance Tann puis je lirai la Perle rouge.

@+ :wink:
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Messagepar Darth Piejs » Mar 07 Sep 2010 - 19:31   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Ah! Et bien ta tactique d'écrire Perle Rouge pour bénéficier de la vague actuelle des forums fan fic aura aussi réussi à te ramener un lecteur sur l'Ascension! Sacré Mitth' :lol:

Y a moyen que je finisse par le lire d'ici quelques années en plus :D
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 07 Sep 2010 - 19:40   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Salut Mitth'raw :hello: ,

j'ai commencé à lire la préface de la Perle rouge et me suis donc dirigé vers cette Fan-Fiction. Je vais commencer à lire L'Ascension de Sev'rance Tann puis je lirai la Perle rouge.

@+ :wink:


Très bien, pressé de voir ce que tu en penses :)

Ah! Et bien ta tactique d'écrire Perle Rouge pour bénéficier de la vague actuelle des forums fan fic aura aussi réussi à te ramener un lecteur sur l'Ascension!


Ce qui est fort, c'est que je n'ai finalement pas eu besoin de toutes ces stratégies marketing, je crois que Perle Rouge a su trouver son lectorat, et ça fait plaisir après tout ce temps à poster L'Ascension de Sev'rance Tann dans l'ombre :)

Sacré Mitth' :lol:


T'as vu ça? Je m'adore :love: :lol:

Je suis une grosse raclure, j'en suis fier et je réussis :diable:

PS:

Y a moyen que je finisse par le lire d'ici quelques années en plus :D


Comme quoi, il y a de l'espoir pour tous :D

Sérieusement, si jamais ça arrive, ne t'attends pas à ce que ça ressemble à Perle Rouge sur le fond, hein; l'une des raisons pour lesquelles j'ai écrit Perle Rouge est justement que je voulais m'éloigner un moment du côté froid et violent de L'Ascension de Sev'rance Tann.
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Messagepar Minos » Jeu 20 Jan 2011 - 18:00   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Minos, le 1er juillet 2010 a écrit:'Tain, c'est des pavés, tes chapitres ! :shock:

T'auras mon avis dessus demain, je décroche pour ce soir (rendu au chapitre 5)...

Un petit détour par une faille spatio-temporelle plus tard, voici mon avis...

Le tout est très agréable à lire, avec un style sympa bien qu'un peu ampoulé parfois. Tu vas te marrer quand tu voudras faire une version définitive, parce qu'il y a un bon paquet de coquilles. :diable:

Les persos sont attachants car bien développés psychologiquement parlant : leurs actions, leurs parcours, leurs doutes, etc. De plus, on est au-delà des clichés et des persos psycho-rigides : ici, tous ont une personnalité assez développée pour aller au-delà de la simple ligne de démarcation Bien-Mal.

Si je devais mettre un bémol pour la personnalité de l'un des persos, ce serait sur Sev'rance. Elle est Chiss, on le sait, mais s'il y a des passages pour le rappeler de temps à autre, elle pourrait aussi bien appartenir à n'importe quelle espèce (du moins dans ta narration qui se passe pendant la guerre des clones), au sens où le fait qu'elle soit Chiss ou non n'apporte rien de plus à l'histoire (son appartenance à son espèce n'influence ni ses pensées ni son comportement au quotidien, en d'autres termes... si tu vois ce que je veux dire).

Concernant les scènes, j'ai trouvé que certaines étaient plus faibles que d'autres :
- Si les négociations de Jor sont assez sympa à suivre, y'a quand même une phrase qui m'a fait tiquer, quand il dit aux gens qu'il essaie de convaincre de se rallier à la République "... ôtant tout pouvoir à la République, la redant lourde et incompétente" (chapitre 7). Dis comme ça, ça fait très "la République c'est pourri... mais rejoignez-nous !".
- Sev'rance et ses blocs de glace qu'elle fait avancer par télékinésie avec ses troupes dessus, j'ai trouvé ça moyen. J'ai du mal à y croire au niveau réalisme...
- Le coup de la mutinerie contre son colonel, quand elle est dans l'infanterie chiss, j'ai du mal aussi : arriver à convaincre absolument tous les combattants, à l'exception de son propre commandant, ça me fait tiquer.

Sinon, tout lire d'affilée, comme je viens de le faire, apporte un peu (je dis seulement "un peu" car comme c'est bien écrit, le tout passe quand même pas mal) de lassitude, au sens où beaucoup des scènes sont purement guerrières. Evidemment, les derniers passages que tu as écrit viennent contredire cette phrase : la scène où Sev'rance se bat contre les Wookiees est certes guerrière, mais elle a le mérite de présenter un type d'affrontement jamais encore lu dans cette fic ; et la scène du jugement, où les supérieurs de Sev'rance la rendent à la vie civile.

Hormis ces quelques remarques, j'ai trouvé que le reste était vraiment très chouette, sur le fond. Passons à la forme, maintenant... :sournois:

Typographie :
- On laisse toujours un espace avant comme après " : ", " ; ", " ! " et " ? ". Et on en laisse toujours un après le tiret qui ouvre une ligne de dialogue.
- Tu utilises régulièrement les trois petits points ; il faut savoir qu'on ne met pas forcément une majuscule après trois petits points : si ce qui les suit termine la phrase précédente, on n'en met pas.
- En français, contrairement à une idée reçue, les majuscules aussi s'accentuent : donc tes "A" de début de phrase devraient être des "À" (tout comme tu mets une cédille à tes "ç" majuscules).
Pièges divers :
- Haro sur les majuscules. Y'en a beaucoup trop, et utilisées de manière impropre. Je rappelle la règle de base : quand on utilise un nom propre (nom de peuple, de nationalité, voire de groupe organique), on met la majuscule. Quand on utilise l'adjectif tiré du nom, on n'en met pas (les Séparatistes, les forces séparatistes ; le Chiss, le capitaine chiss). Les majuscules aux grades me semblent également inutiles (et je ne pense pas, comme l'a fait remarquer Notsil, qu'on les féminise).
- De temps en temps, tu écris "vous dîtes" ; c'est "vous dites".
- On écrit "Geonosis", pas "Géonosis".
- On écrit "votre speeder" et "ce speeder, c'est le vôtre ?" : l'accent circonflexe ne se met que si "votre" n'est pas suivi d'un nom.
- Le participe passé de "devoir", à la troisième personne (masculine) du singulier, c'est "dû", pas "du".
- À la deuxième personne du singulier de l'impératif, il n'y a jamais de "s" à la fin des verbes du premier groupe.
- L'italique : il s'utilise pour les noms des vaisseaux, ainsi que pour les pensées directes. On dit "Ça va mal finir, pensa-t-il" ; et "Ça allait mal finir, pensa-t-il."

Et pour finir, les plus belle coquilles de l'histoires :
- Un superbe "il le promouvoit".
- Et un non moins magnifique "Tandis que Sev'rance s'assaillait"... sur une chaise. :diable:

Voilà, y'a plus qu'à attendre la suite (marre des auteurs qui mettent des siècles à finir leurs histoires :siffle: ).

:hello:
Modifié en dernier par Minos le Jeu 20 Jan 2011 - 19:53, modifié 1 fois.
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 20 Jan 2011 - 19:52   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Choquant, j'avais beau connaître ta réputation de retardataire fini, j'avoue que je te croyais mort, là :shock: :jap:

- Si les négociations de Jor sont assez sympa à suivre, y'a quand même une phrase qui m'a fait tiquer, quand il dit aux gens qu'il essaie de convaincre de se rallier à la République "... ôtant tout pouvoir à la République, la redant lourde et incompétente" (chapitre 7). Dis comme ça, ça fait très "la République c'est pourri... mais rejoignez-nous !".


Bien au contraire, Jor réussit en fait à attribuer les défauts de la Républiques aux membres actuels de la Confédération; il fait d'ailleurs preuve d'une certaine mesure de mauvaise foi, car s'il est bien certain qu'il est un peu gros de voir Nute Gunray soutenir une faction qui prétend vouloir tirer un trait sur la République et sa corruption, il faut bien reconnaître que la bureaucratie, n'en déplaise à feu Max Weber, est un système d'organisation particulièrement lourd, qui se bloque facilement.

- Le coup de la mutinerie contre son colonel, quand elle est dans l'infanterie chiss, j'ai du mal aussi : arriver à convaincre absolument tous les combattants, à l'exception de son propre commandant, ça me fait tiquer.


... C'est justement pour éviter la scène type film ricain et bien peu réaliste où le héros s'adresse à l'ensemble d'une armée et parvient à la convaincre dans son ensemble de faire quelque chose que j'ai tenu à ce que la mutinerie ne soit en fait montée que par les quelques officiers avec lesquels Sev'rance discute en sortant de chez Zarden; après cela, convaincre la masse des soldats et sous-officiers n'est pas compliqué, et d'une, il faut bien que quelqu'un commande, surtout au sein d'une armée Chiss, et de deux, les Kryshzlas sont quasiment vaincus, il n'y a pas de véritable intérêt à rester alors qu'une Capitaine estimée craint un bombardement ennemi. Pour Zarden, rester relève quasiment de la question de principe, il est un peu psychorigide, en fait^^

Si je devais mettre un bémol pour la personnalité de l'un des persos, ce serait sur Sev'rance. Elle est Chiss, on le sait, mais s'il y a des passages pour le rappeler de temps à autre, elle pourrait aussi bien appartenir à n'importe quelle espèce (du moins dans ta narration qui se passe pendant la guerre des clones), au sens où le fait qu'elle soit Chiss ou non n'apporte rien de plus à l'histoire (son appartenance à son espèce n'influence ni ses pensées ni son comportement au quotidien, en d'autres termes... si tu vois ce que je veux dire).


Oui et non... Je vois ce que tu veux dire, parce que c'est vrai que je ne met pas souvent explicitement en avant son appartenance aux Chiss, à l'exact inverse de ce que je fais sur Perle Rouge ; après, implicitement, même si elle s'est écartée de sa voie au sein de l'Ascendance, on peut quand même facilement faire des liens entre ses valeurs et l'étique Chiss, de la même façon qu'on peut en faire pour le Grand Amiral Thrawn à une époque où l'on était même pas censés avoir connaissance de l'existence des Chiss. Mais c'est vrai que je n'ai pas mis ce lien en valeur. Il faut dire qu'exilée, Sev'rance s'efforce de repenser aussi peu que possible à son passé au sein des Chiss, elle le fait bien plus pour des raisons purement tactiques; de même, Safera est peu mentionnée alors qu'elle en était très amoureuse, elle tente de tirer un trait sur tout cela.

Sinon, tout lire d'affilée, comme je viens de le faire, apporte un peu (je dis seulement "un peu" car comme c'est bien écrit, le tout passe quand même pas mal) de lassitude, au sens où beaucoup des scènes sont purement guerrières.


Je le conçois... Il faut dire que cela fait partie des risques quand on adapte un jeu vidéo...

- On laisse toujours un espace avant comme après " : ", " ; ", " ! " et " ? ". Et on en laisse toujours un après le tiret qui ouvre une ligne de dialogue.
- Tu utilises régulièrement les trois petits points ; il faut savoir qu'on ne met pas forcément une majuscule après trois petits points : si ce qui les suit termine la phrase précédente, on n'en met pas.


Oui... Là, c'est vraiment une question d'habitude.

- En français, contrairement à une idée reçue, les majuscules aussi s'accentuent : donc tes "A" de début de phrase devraient être des "À" (tout comme tu mets une cédille à tes "ç" majuscules).


On est censés aller chercher dans les caractères spéciaux à chaque fois, alors? :shock:

Quand on utilise l'adjectif tiré du nom, on n'en met pas (les Séparatistes, les forces séparatistes ; le Chiss, le capitaine chiss). Les majuscules aux grades me semblent également inutiles (et je ne pense pas, comme l'a fait remarquer Notsil, qu'on les féminise).


C'est ce qui se fait dans les bouquins de l'UE, non? Je parle des majuscules.

- De temps en temps, tu écris "vous dîtes" ; c'est "vous dites".
- On écrit "Geonosis", pas "Géonosis".
- On écrit "votre speeder" et "ce speeder, c'est le vôtre ?" : l'accent circonflexe ne se met que si "votre" n'est pas suivi d'un nom.
- Le participe passé de "devoir", à la troisième personne (masculine) du singulier, c'est "dû", pas "du".
- À la deuxième personne du singulier de l'impératif, il n'y a jamais de "s" à la fin des verbes du premier groupe.


J'y penserais :)

- L'italique : il s'utilise pour les noms des vaisseaux, ainsi que pour les pensées directes. On dit "Ça va mal finir, pensa-t-il" ; et "Ça allait mal finir, pensa-t-il."


Je sais, et d'ailleurs, ces trucs-là sont bien en italique dans le fichier Open Office, ils le sont aussi dans les chapitres publiés de Perle Rouge ; seulement, là, les morceaux sont un peu gros pour que je cherche où mettre en italique. Jusque-là, ça ne gênait pas grand monde?

Et pour finir, les plus belle coquilles de l'histoires :
- Un superbe "il le promouvoit".
- Et un non moins magnifique "Tandis que Sev'rance s'assaillait"... sur une chaise. :diable:


J'étais sûr qu'il devait y avoir des trucs comme ça qui traînaient quelque part :paf:

Le tout est très agréable à lire, avec un style sympa bien qu'un peu ampoulé parfois. Tu vas te marrer quand tu voudras faire une version définitive, parce qu'il y a un bon paquet de coquilles. :diable:

Les persos sont attachants car bien développés psychologiquement parlant : leurs actions, leurs parcours, leurs doutes, etc. De plus, on est au-delà des clichés et des persos psycho-rigides : ici, tous ont une personnalité assez développée pour aller au-delà de la simple ligne de démarcation Bien-Mal.


Voilà exactement ce que je voulais lire, merci :jap:
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Messagepar Minos » Jeu 20 Jan 2011 - 20:24   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Bien au contraire, Jor réussit en fait à attribuer les défauts de la Républiques aux membres actuels de la Confédération; il fait d'ailleurs preuve d'une certaine mesure de mauvaise foi, car s'il est bien certain qu'il est un peu gros de voir Nute Gunray soutenir une faction qui prétend vouloir tirer un trait sur la République et sa corruption, il faut bien reconnaître que la bureaucratie, n'en déplaise à feu Max Weber, est un système d'organisation particulièrement lourd, qui se bloque facilement.

Hum... je ne suis toujours pas convaincu par l'argument de vente, qui ressemble maintenant à "Nan, mais les gars, les Seps ne valent pas mieux que nous, de toute manière, donc rejoignez-nous". Ne devrait-il pas plutôt jouer sur le fait que la République se base sur des idéaux, qui finissent toujours par supplanter ses imperfections et sa corruption (au moins un certain temps, dans une sorte de cycle) ?
... C'est justement pour éviter la scène type film ricain et bien peu réaliste où le héros s'adresse à l'ensemble d'une armée et parvient à la convaincre dans son ensemble de faire quelque chose que j'ai tenu à ce que la mutinerie ne soit en fait montée que par les quelques officiers avec lesquels Sev'rance discute en sortant de chez Zarden; après cela, convaincre la masse des soldats et sous-officiers n'est pas compliqué, et d'une, il faut bien que quelqu'un commande, surtout au sein d'une armée Chiss, et de deux, les Kryshzlas sont quasiment vaincus, il n'y a pas de véritable intérêt à rester alors qu'une Capitaine estimée craint un bombardement ennemi. Pour Zarden, rester relève quasiment de la question de principe, il est un peu psychorigide, en fait^^

Bin, justement, y'a un chef qui a donné des ordres. Même si les militaires les trouvent pourris, il ne semble pas non plus les envoyer à la mort. Il pense qu'il n'y a plus de danger, elle pense que si... mais c'est quand même lui le plus haut gradé. Je trouve qu'il n'y a pas de raison évidente qui fait que tout le monde va être convaincu de se mutiner.

Oui et non... Je vois ce que tu veux dire, parce que c'est vrai que je ne met pas souvent explicitement en avant son appartenance aux Chiss, à l'exact inverse de ce que je fais sur Perle Rouge ; après, implicitement, même si elle s'est écartée de sa voie au sein de l'Ascendance, on peut quand même facilement faire des liens entre ses valeurs et l'étique Chiss, de la même façon qu'on peut en faire pour le Grand Amiral Thrawn à une époque où l'on était même pas censés avoir connaissance de l'existence des Chiss. Mais c'est vrai que je n'ai pas mis ce lien en valeur. Il faut dire qu'exilée, Sev'rance s'efforce de repenser aussi peu que possible à son passé au sein des Chiss, elle le fait bien plus pour des raisons purement tactiques;

Ton argumentaire est tout à fait valable, j'y avais pensé aussi, à vrai dire. Je soulignais ça juste pour être sûr que le peu de référence faite dans le "présent" de Sev'rance à son espèce d'origine était quelque chose de voulu et non pas d'oublié. :cute:
de même, Safera est peu mentionnée alors qu'elle en était très amoureuse, elle tente de tirer un trait sur tout cela.

Au contraire, je trouve qu'elle est pas mal mentionnée, surtout dans les passages de fin, mais bien comme il faut : ni trop, ni pas assez.
On est censés aller chercher dans les caractères spéciaux à chaque fois, alors? :shock:

:diable: ; Bon, pour le "À", il suffit de faire "alt gr" + "7" (du clavier principal).
Quand on utilise l'adjectif tiré du nom, on n'en met pas (les Séparatistes, les forces séparatistes ; le Chiss, le capitaine chiss). Les majuscules aux grades me semblent également inutiles (et je ne pense pas, comme l'a fait remarquer Notsil, qu'on les féminise).


C'est ce qui se fait dans les bouquins de l'UE, non? Je parle des majuscules.

Comme je dis ? Oui.^^

- L'italique : il s'utilise pour les noms des vaisseaux, ainsi que pour les pensées directes. On dit "Ça va mal finir, pensa-t-il" ; et "Ça allait mal finir, pensa-t-il."


Je sais, et d'ailleurs, ces trucs-là sont bien en italique dans le fichier Open Office, ils le sont aussi dans les chapitres publiés de Perle Rouge ; seulement, là, les morceaux sont un peu gros pour que je cherche où mettre en italique. Jusque-là, ça ne gênait pas grand monde?

Je me suis dit aussi que "l'oubli" pouvait être dû au fait que c'est pénible de remettre des italiques partout quand on poste sur forum, ça me fait pareil parfois. Ça n'est pas gênant, je fais juste mon psycopathe... non... chieur... euh... gars pointu.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Jeu 20 Jan 2011 - 21:41   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Hum... je ne suis toujours pas convaincu par l'argument de vente, qui ressemble maintenant à "Nan, mais les gars, les Seps ne valent pas mieux que nous, de toute manière, donc rejoignez-nous". Ne devrait-il pas plutôt jouer sur le fait que la République se base sur des idéaux, qui finissent toujours par supplanter ses imperfections et sa corruption (au moins un certain temps, dans une sorte de cycle) ?


Si ces mondes sont toujours neutres, c'est qu'ils ont manifestement des doutes sur la capacités des idéaux de la République à surmonter ses difficultés à les appliquer, ils peuvent même penser que ces idéaux ne sont qu'une façade; Jor pourrait essayer de leur démontrer le contraire, mais il est douteux qu'il y parvienne, rejeter la faute sur les Séparatistes apparait donc comme plus aisé, d'autant que c'est en bonne partie vrai.

Bin, justement, y'a un chef qui a donné des ordres. Même si les militaires les trouvent pourris, il ne semble pas non plus les envoyer à la mort. Il pense qu'il n'y a plus de danger, elle pense que si... mais c'est quand même lui le plus haut gradé. Je trouve qu'il n'y a pas de raison évidente qui fait que tout le monde va être convaincu de se mutiner.


Euh... Si, quand même: les Chiss ont appris l'emplacement des générateurs Kryshzlas, le Colonel Zarden lui-même reconnait que c'est beaucoup trop facile et qu'il s'agit probablement d'un piège, mais considère que si sa hiérarchie veut qu'il en finisse vite avec Tehirahs, alors il doit tenter le coup; après cela, la flotte Chiss au-dessus de Tehirahs est comme par hasard appelée ailleurs... Zarden espère que les renseignements ne se sont pas trompés, mais à ce stade, même lui se doute que ça sent le coup fourré; par ailleurs, à quoi bon rester pour traquer une poignée de survivants? C'est pourquoi Tann parvient à convaincre les officiers, il parait tellement idiot de rester pour ne quasiment rien faire alors qu'il y a de grandes chances pour qu'une flotte Kryshzla soit en route pour les tuer qu'ils acceptent de passer outre l'autorité de Zarden, d'autant qu'ils font confiance à une Capitaine qui s'est avérée très habile à prévoir les agissements des Kryshzlas. La discipline et la loyauté ont leurs limites, le risque est tout simplement insensé.
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Messagepar Minos » Jeu 20 Jan 2011 - 22:55   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Dis comme ça, dans les deux cas, ça me paraît nettement plus clair. Je peux donc arrêter de psychoter sur des détails. :D
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 14 Mai 2011 - 19:08   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Bon, les gens, et pour une fois, je suis parfaitement sérieux... Je suis dégoûté. Depuis plusieurs jours, j'ai entrepris de relire entièrement L'Ascension de Sev'rance Tann avant de m'y remettre, changeant la ponctuation, corrigeant des formulations bancales et enrichissant le texte là où je le jugeais nécessaire ; cet après-midi, j'étais sur le point d'arriver au bout de cette tâche, lorsque j'ai subi l'attaque d'un virus qui a manifestement perturbé Open Office... Je lance des scans antivirus en tous genres, je fais une Base Delta Zéro sur Open Office puis je le réinstalle, tout a l'air d'être revenu à peu près normal, à ceci près que... L'Ascension de Sev'rance Tann ne s'ouvre plus, je ne peux en ouvrir qu'une copie ou mon texte a disparu, remplacé par 180 pages de caractères identiques :shock: :cry:

Il me reste, rassurez-vous, une copie sur clé USB en plus de mes posts ici, tout simplement ; mais j'ai perdu la version modifiée... Je ne suis pas venu me lamenter, je lance un appel à l'aide : quelqu'un connait-il une façon de récupérer mon fichier? Parce que c'est un peu moins de 180 pages, je n'ai pas envie de tout re-relire pour refaire les modifs, quoi :shock:

J'ai peur qu'il n'y ait rien à faire... Quoi qu'il en soit, je posterais prochainement un résumé détaillé de tous les chapitres précédents pour que vous puissiez reprendre, avec l'espoir que vous soyez au rendez-vous :wink:
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Messagepar Code 44 » Dim 15 Mai 2011 - 17:30   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Woah, pas glop.
T'as essayé en bidouillant avec les points de restauration ? Ca marche une fois l'an mais de temps en temps, ça peut sauver quelques fichiers.

PS : Et c'est UN base delta zéro, s'pece d'ignorant illetré :P
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 15 Mai 2011 - 18:01   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Woah, pas glop.
T'as essayé en bidouillant avec les points de restauration ? Ca marche une fois l'an mais de temps en temps, ça peut sauver quelques fichiers.


Ouais, ben en fait, l'idée m'est venue juste après avoir demandé de l'aide sur plusieurs forums : "Ah, mais, il n'y a pas le machin de restauration, au fait?"... Et le pire, c'est que ça a marché, ma version modifiée est sauvée :lol: C'est tellement c** que je n'y avais pas pensé avant :paf:

PS : Et c'est UN base delta zéro, s'pece d'ignorant illetré :P


Oui, bon, ça va, hein :transpire:

Bon, je vous envoie le résumé bientôt :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 16 Mai 2011 - 12:04   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Chose promise, chose due :)

Chapitre 1 :
Spoiler: Afficher
Pour sa première mission en tant que Général, la Jedi Noire Sev'rance Tann est envoyée à la tête d'un détachement de droïdes rassembler les forces Séparatistes survivantes dans le Grand Canyon de Geonosis afin d'escorter le Comte Dooku ; elle y parvient brillamment, affrontant Jedi et soldats clones avec sang-froid et intelligence, ce qui lui vaut les félicitations du Comte Dooku. Parmi les Jedi qu'elle tue se trouve notamment Stam Reath, le Padawan de Maître Echuu Shen-Jon. Cependant, elle fait aussi preuve d'un attachement à l'honneur et d'un respect pour ses ennemis qui lui attirent le mépris de son Maître, d'autant qu'elle est non-humaine, mais celui-ci considère néanmoins qu'elle fait un pion très utile.


Chapitre 2 (flash-back) :
Spoiler: Afficher
Née parmi le peuple Chiss dans les Régions Inconnues, Sev'rance était la petite-fille du puissant administrateur d'une colonie du nom de Xelva, et son père s'était lancé dans une carrière semblable ; sans qu'elle sache expliquer comment, il lui arrivait de pressentir les choses avant qu'elles ne se produisent, et elle est en outre dotée d'une intelligence supérieure à la moyenne. Poussée par l'exemple de son oncle, Sev'orga'nuruodo, elle rêve de mettre ses talents au service de la flotte Chiss comme pilote de chasse ou officier, et elle travaille dur pour cela. Toutefois, cette existence paisible est interrompue l'année des douze ans de Sev'rance, lorsque l'oncle et le grand-père de Sev'rance sont arrêtés par la Direction de la Surveillance de la Flotte Chiss, dirigée par Hess'arga'nuruodo ; ce dernier semble vouer une haine féroce à la famille Sev toute entière, mais il ne parvient pas à rassembler suffisamment de preuves pour faire arrêter le père de Sev'rance. Cependant, la famille de Sev'rance Tann est en disgrâce, accusée d'avoir profité des agissements de Sev'orga'nuruodo, et elle doit partir pour une colonie de moindre importance du nom de Helrah ; elle a alors perdu l'essentiel de sa fortune. La jeune Sev'rance est bouleversée, tant par la déchéance subie par sa famille que par la découverte de l'écart entre les idéaux Chiss qu'elle estime depuis toujours et la réalité de la société dans laquelle elle vit ; sans qu'elle n'en ait entièrement conscience, c'est alors qu'elle commence à concevoir une soif de reconnaissance dévorante et une horreur de l'injustice qui ne l'abandonnera plus jamais.


Chapitre 3 :
Spoiler: Afficher
On retrouve Sev'rance adulte, à un conseil de guerre tenu par le Haut Commandement Séparatiste ; loin d'être à l'aise parmi les autres officiers choisis par le Comte Dooku, elle éprouve pour eux un mélange de mépris et de jalousie, particulièrement pour Assajj Ventress et le Général Grievous. Bien qu'elle admette sa collaboration avec de tels individus comme une nécessité, elle espère secrètement prendre le contrôle des forces Séparatistes pour les remplacer par des militaires compétents. Elle est envoyée sur la Plate-Forme Kaer dans l'objectif d'y remettre en marche des usines de droïdes ; cependant, le Conseil des Jedi a vent de sa présence et envoie le Chevalier Jedi Twi'lekk Jor Drakkas stopper la production. Connu pour sa grande maîtrise du sabre-laser et son sang-froid, Jor se montre toutefois très prudent, il a conscience que son ennemi est probablement en situation de supériorité numérique et comprend très vite qu'il s'agit d'un tacticien redoutable ; néanmoins, Sev'rance Tann comprend à qui elle a affaire, et elle parvient habilement à retourner la vigilance de son adversaire contre lui. Alors qu'elle a pris Jor Drakkas, son Padawan Merasz Atren et ses troupes au piège, elle demande une interruption du combat ; déconcerté, Jor accepte, et à sa grande surprise, Sev'rance respecte la trêve. Elle fait part à Jor de son respect pour le courage et l'intelligence avec lesquels il l'a combattue, et lui propose de les laisser s'échapper, lui et l'ensemble des Loyalistes encore vivants, s'ils ne tentent plus rien contre elle ; elle espère ainsi non seulement sauver bon nombre de ses droïdes mais aussi éviter de tuer un adversaire qu'elle estime. Cependant, Jor Drakkas, espérant encore causer des dégâts à l'armée Séparatiste, refuse ; dans la bataille qui s'ensuit, Sev'rance Tann est contrainte de fuir après un bref mais âpre combat au sabre-laser contre Jor et Merasz, mais la plupart des soldats clones sont tués et Merasz est grièvement blessé avant que Jor et ses troupes ne parviennent à s'échapper.


Chapitre 4 (flash-back) :
Spoiler: Afficher
Devenue une femme, Sev'rance Tann combat en tant que sergent d'infanterie Chiss sur la planète Tehirahs, sans grand espoir pour sa situation personnelle. Elle a passé les dix années précédentes à travailler avec plus d'acharnement que jamais pour servir les Chiss au mieux dans la flotte, mais elle n'y est pas acceptée, et se doutant qu'elle y serait pourtant parfaitement compétente, elle comprend que ce refus est lié d'une façon ou d'une autre au passé de sa famille ; Sev'rance est ulcérée de voir son rêve de toujours brisé par cette injustice, mais elle choisit de mettre sa rancœur de côté et de se lancer dans une carrière administrative, comme son père ; mais même là, si elle est acceptée, elle a le sentiment qu'elle n'est pas appréciée à sa juste valeur, et elle en conçoit plus de révolte que jamais. Cependant, elle refuse paradoxalement de renoncer à servir son peuple au mieux, car elle voit dans l'espoir de prouver sa valeur le moyen de sa revanche véritable sur tous ceux qui ne lui ont pas fait confiance ; c'est donc en désespoir de cause qu'elle a rejoint l'infanterie Chiss, laquelle est confrontée depuis peu à une espèce belliqueuse que les Chiss appellent « Kryshzlas ». Là, après avoir tant subi la méfiance, elle est agréablement surprise de voir que ses compagnons d'armes, eux, sont de tout cœur avec elle tant qu'elle sera des leurs ; elle s'attache à eux, d'autant plus qu'elle est consciente d'avoir de la chance d'être aidée par ses mystérieuses facultés, c'est pourquoi elle ne tarde pas à se sentir responsable de ceux qui combattent avec elle. Malgré son adoption par la Famille Tann, elle n'en tient pas compte dans la construction de son nom et se fait appeler « Sev'rance Tann » contrairement aux coutumes Chiss, décidée à mettre en valeur une famille sur laquelle on s'acharne à ses yeux.


Chapitre 5 :
Spoiler: Afficher
Sev'rance Tann se voit confier une nouvelle mission par le Comte Dooku : elle doit convaincre par tous les moyens le chef de gang Hutt Boorka Besadii de livrer à la Confédération des informations dont il se serait emparé sur une arme développée par les Loyalistes dans le plus grand secret ; pour ce faire, Sev'rance est envoyée sur Tatooine en compagnie d'un jeune mercenaire Mandalorien, le Colonel Gorlan Kadraa.
Cependant, le Conseil des Jedi a conscience de la menace qu'elle représente, et c'est Jor Drakkas qui est envoyé à nouveau la neutraliser ; bien que son Padawan soit mort de ses blessures, celui-ci entend toujours faire de son mieux pour aider la République à remporter la guerre. Néanmoins, Sev'rance Tann parvient à lancer les services de renseignements d'Armand Isard sur une fausse piste, et Jor est envoyé sans le savoir combattre en fait l'Amiral Pors Tonith, dans l'Hégémonie Ciutrique.
Sur Tatooine, Sev'rance réussit brillamment à contrer les attaques des bandits engagés par Boorka le Hutt avec l'aide de Gorlan Kadraa ; néanmoins, celui-ci voit en elle une fanatique dangereuse, et Sev'rance ne s'entend pas non plus avec lui car elle le soupçonne de ne s'intéresser qu'à l'argent. Reconnaissant la valeur de Sev'rance, donc la capacité de la Confédération à le protéger, Boorka accepte de lui livrer ses informations à condition que Sev'rance détruise un astroport installé à proximité par la République, qui représente pour lui une concurrence déloyale. Sev'rance accepte ; pour faire débarquer son armée en toute discrétion, elle envoie ses droïdes par pièces détachées et les fait remonter par des droïdes-ouvriers volés à des marchands Jawas, qui sont ensuite assassinés sur place pour ne laisser aucune trace de l'opération. Au cours de l'assaut, elle accepte de prendre le risque de renoncer temporairement à l'usage de l'artillerie lourde qu'elle emploie contre les clones pour sauver Gorlan, ce qui lui vaut un regain d'estime de sa part. Plus tard, alors que les Séparatistes sont en train de l'emporter, Sev'rance affronte seule trois jeunes Jedi ; elle en vient à bout, mais un quatrième, un Defel, profite de sa quasi-invisibilité pour la blesser grièvement. C'est Gorlan qui sauve Sev'rance à son tour, bien qu'il soit à ce moment-là engagé dans un combat contre un soldat clone ; une fois la victoire remportée et Sev'rance sauvée, Gorlan lui dit que bien qu'il vende ses services au plus offrant, la vie de ses compagnons d'armes compte bien plus que l'argent et sa propre survie pour lui. Boorka accepte de donner ses informations à la Confédération.
Pendant ce temps, Jor Drakkas arrive dans l'Hégémonie Ciutrique, où il est confronté à l'attaque lancée par un responsable Séparatiste local, le Commodore Barzii, contre le quartier général des forces Loyalistes de l'Hégémonie, Ciutric ; il parvient à déjouer l'offensive sans y laisser d'hommes grâce à un habile bluff. L'Amiral Tonith arrive ensuite pour prendre la tête des forces Séparatistes locales, et il ne tarde pas à se rendre antipathique aux yeux du Commodire Barzii par son attitude arrogante ; il propose un nouveau plan pour venir à bout de la résistance de la République dans ce secteur, que Jor Drakkas parvient une fois de plus à contrer. Cependant, il a pour cela dû abandonner une planète aux Séparatistes et agir dans le mensonge, ce qui l'amène à douter de ses propres méthodes.

Chapitre 6 (flash-back) :
Spoiler: Afficher
Combattant avec vaillance sur Tehirahs, Sev'rance parvient enfin à gagner la confiance de ses supérieurs ; alors qu'elle a atteint le grade de Lieutenante, le chef des forces terrestres Chiss sur Tehirahs, le Colonel Zarden, la nomme Capitaine et lui confie une mission vitale consistant à détruire un générateur de bouclier Kryshzla afin de permettre un bombardement massif au cours d'une bataille à venir. Cependant, Sev'rance est méfiante vis-à-vis de ce plan, et Zarden lui-même reconnaît qu'il lui a été presque imposé par le Haut Commandement ; mais voulant prouver sa loyauté, Sev'rance accepte néanmoins la mission.


Chapitre 7 :
Spoiler: Afficher
Dans l'Hégémonie Ciutrique, la planète Wazt-ahl, colonie Darjanne, organise avec les autres systèmes neutres du Secteur des négociations générales, car tous ont l'intention de choisir leur camp alors que l'issue du conflit dans l'Hégémonie approche ; Jor Drakkas doit alors faire face une nouvelle fois au Commodore Barzii, cette fois à la table des négociations. En dépit de ses efforts pour dénoncer les manœuvres de Jor sur Xankora et promettre plus de sécurité aux mondes qui le rejoindront, Barzii ne parvient pas à convaincre face à Drakkas, qui s'avère bien plus rompu à l'art de l'argumentation économique et politique qu'on ne l'attendait d'un Jedi. L'Amiral Tonith propose alors un nouveau plan à Barzii : recourir à des terroristes qu'il a engagé pour assassiner des représentants Séparatistes et en accuser les Loyalistes afin de bloquer Drakkas et les négociations sur Wazt-ahl ; pendant ce temps, la flotte de Tonith profitera de la situation pour frapper Karsti puis Ciutric. Barzii est horrifié par ce plan ignoble, et il hésite longtemps entre cette solution et la trahison, mais il finit par accepter sous l'effet de la peur ; cependant, pris de remords, il avertit ensuite Drakkas en lui demandant d'essayer de mettre sa femme à l'abri si les choses tournent mal pour lui. Combattant courageusement pour protéger les civils, même Séparatistes, de la menace des terroristes, Jor parvient à déjouer en partie leurs opérations, et il affronte les sept survivants, seul, au cours d'une dernière bataille. Son second, le Vice-Amiral Wyrd Ashen est prévenu des intentions de l'Amiral Tonith d'attaquer Karsti ; il se rend sur place avec une force d'intervention, mais il comprend que sa flotte ne fera pas le poids contre celle de l'Amiral Séparatiste, et il meurt en couvrant la retraite de ses hommes.
Pendant ce temps, Sev'rance Tann se rend sur Eredenn, une planète isolée de tout, où les services de renseignement de la République expérimentent une nouvelle arme appelée Decimator ; malgré une résistance extrêmement soutenue des soldats clones qui lui fait douter de sa victoire, Sev'rance parvient avec le concours de Gorlan à remporter la victoire grâce à ses stratégies audacieuses, elle s'empare du Decimator et détruit toutes les bases Loyalistes. Les survivants tentent de s'échapper, mais leur navette est abattue par la Frégate Munificent de Sev'rance, qui a besoin que les Loyalistes ne soient pas informés à temps du sort d'Eredenn. Toutefois, elle a besoin de codes qui lui permettront d'activer le Decimator.
On découvre néanmoins pendant qu'elle combat vaillamment sur Eredenn que le Comte Dooku et le Général Grievous, loin de lui être reconnaissant, sont de plus en plus méfiants envers elle, car chacun craint que la jeune femme ne tente d'usurper ses fonctions au vu de l'habileté dont elle fait preuve.


Chapitre 8 (flash-back) :
Spoiler: Afficher
Sev'rance Tann et son commando passent par des cavernes connues uniquement des Chiss pour s'infiltrer en territoire Kryshzla et aller détruire le générateur de bouclier, mais elle doute toujours des ordres du Haut Commandement ; un tireur d'élite que le Colonel Zarden a placé sous ses ordres, Vandalor, lui conseille de se défier des ordres et même des principes Chiss, voir des causes de toute sorte en général, qui selon lui ne valent pas la peine qu'on y sacrifie sa vie, ne servent qu'à faire couler davantage encore de sang. Sev'rance trouve la façon de penser de Vandalor choquante, mais il l'intrigue, elle est curieuse de discuter avec lui pour confronter ses propres points de vue et sa façon d'être ; elle refuse fermement la philosophie individualiste de Vandalor, mais elle comprend cependant en discutant avec lui qu'elle devrait accorder plus d'importance à ses propres choix, même des choix destinés à servir l'Ascendance Chiss, car cela ne servira l'Ascendance Chiss de rien que de contribuer à un désastre pour elle et ses compagnons d'armes.
On apprend à cette occasion qu'elle se détourne autant que possible du sentiment amoureux : elle a déjà entretenu une relation lorsqu'elle était étudiante avec l'un de ses camarades, mais qui a peu duré et à laquelle elle accorde apparemment peu d'importance, et surtout, elle est tombée amoureuse d'une autre femme lorsqu'elle servait sur Tehirahs, une pilote de chasse nommée Safera (voir Perle Rouge) ; Sev'rance se rappelle de cette relation homosexuelle comme d'un moment merveilleux de sa vie, mais elle se rappelle surtout que Safera est morte, victime de son propre courage et de sa générosité, et cela a plongé Sev'rance dans le pire des désespoirs, au point qu'elle ait décidé de renoncer totalement aux sentiments amoureux et à l'espoir d'une vie meilleure pour ne plus se consacrer qu'à ce qu'elle défend, de toutes ses forces. Sev'rance refuse donc toute relation qui ait un impact émotionnel sur elle, mais cela ne l'empêche pas de faire l'amour avec Vandalor la nuit qui précède l'offensive sur le générateur de bouclier, car elle sait qu'elle ne ressent pour lui qu'une attirance faible et éphémère.
Le lendemain, ressortis à l'air libre, les Chiss doivent faire face à des affrontements particulièrement âpres avec les Kryshzlas qui coûtent la vie à la plupart d'entre eux ; néanmoins, guidés par Sev'rance Tann et Vandalor, ils parviennent finalement à s'emparer du générateur de bouclier, laissant nombre de morts dans leur sillage au cours de la progression, mais Sev'rance épargne les Kryshzlas qui se rendent. Elle ordonne de neutraliser le générateur pour obéir à Zarden, mais elle veille également à ce qu'il puisse être remis en marche au cas où ses craintes sur un bombardement-surprise des Kryshzlas seraient fondés ; elle confie le générateur et les Kryshzlas désarmés à Dalkie, l'une des seules survivantes du commando, qui accepte de passer pour morte afin de remplir la mission que Tann lui a confié.
Lorsque Sev'rance et les autres survivants rejoignent le Colonel Zarden, celui-ci a déjà lancé l'assaut final pour s'emparer du dernier générateur de bouclier Kryshzla ; Chiss et Kryshzlas combattent par dizaines de milliers, et Zarden place Sev'rance à la tête d'un groupe de plusieurs milliers d'hommes à Sev'rance, non sans lui confier qu'elle est probablement son meilleur Capitaine. Sev'rance tente plusieurs fois de convaincre le Colonel de renoncer à ce plan qu'elle considère comme suicidaire, mais celui-ci ne l'écoute pas, considérant que ce n'est pas son rôle de chercher si ses ordres sont fondés ou non. Grâce à une stratégie innovante de Sev'rance et au commandement efficace de Zarden, les Chiss remportent la victoire, la bataille tourne au massacre pour les Kryshzlas.
Zarden se demande alors s'il ne devrait pas écouter Sev'rance, mais le directeur des services de renseignements Chiss, qui n'est autre que Hess'arga'nuruodo, l'appelle pour lui signaler qu'il a pris en compte ses doutes sur le plan, mais que les Kryshzlas ne cherchent pas à pouvoir bombarder Tehirahs comme le pense Sev'rance mais qu'il s'agit en fait d'une diversion pendant qu'ils attaquent Xelva ; une fois la bataille pratiquement finie, Zarden l'explique à Tann, pensant lui faire plaisir. Toutefois, celle-ci accueille la nouvelle avec froideur : elle considère que loin d'avoir éviter le piège, les renseignements Chiss se sont engouffrés dedans, car c'est la flotte au-dessus de Tehirahs qui est envoyée sur Xelva ! Le générateur de bouclier ayant été détruit, les Chiss sont sans défense face à un bombardement ; Sev'rance propose alors à Zarden d'évacuer le plus vite possible vers la zone couverte par le générateur confié à Dalkie, mais celui-ci refuse, non sans une certaine mauvaise foi. Considérant qu'elle n'a pas le choix si elle veut réellement servir les Chiss et pas simplement donner l'impression d'une personne loyale, Sev'rance décide alors avec d'autres officiers dont Vandalor de démettre Zarden de ses fonctions pour ordonner la retraite à sa place ; elle laisse Vandalor la convaincre et convaincre les autres qu'il vaut mieux avoir du sang sur les mains parce qu'on a essayé de faire quelque chose de juste que parce qu'on a laissé quelqu'un faire quelque chose d'injuste. Sev'rance accepte donc de se rebeller contre la hiérarchie Chiss malgré le risque qu'elle se trompe, et elle envoie Vandalor arrêter Zarden avant d'ordonner l'évacuation ; néanmoins, le Colonel, horrifié par la voie prise par Sev'rance, décide qu'il doit tout faire pour l'arrêter, et il prévient le Haut Commandement de la mutinerie. Vandalor le tue en voulant le réduire au silence, mais il n'a pas le temps de le dire à Sev'rance avant que l'évacuation ne commence.
Elle apprend que des vaisseaux Kryshzlas sont entrés dans le système, ce qui confirme qu'elle a eu raison d'agir ainsi.


Chapitre 9 :
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Tandis que l'Amiral Tonith fait arrêter Barzii, soupçonnant sa trahison, les forces Loyalistes de l'Hégémonie Ciutrique se préparent à la confrontation contre lui ; avec l'assistance d'un officier de la flotte, le Capitaine Yla, Jor Drakkas parvient à infliger une défaite considérable à Tonith alors que celui-ci tente d'attaquer Ciutric. Il révèle par-là des qualités de stratège qu'il ne se soupçonnait pas. Décidé à profiter de la situation de faiblesse de Tonith pour en finir avec lui, il lance sa flotte à la poursuite de l'Amiral jusque dans le système où il a établi son quartier général, Corvis Major ; afin de limiter les pertes parmi ses troupes, Drakkas s'infiltre par une manœuvre audacieuse à travers la flotte Séparatiste pendant la bataille à la tête des chasseurs, et il entreprend de détruire les installations Loyalistes à la surface, espérant que Tonith choisira alors de battre en retraite plutôt que de défendre une planète perdue. Ce stratagème fonctionne, mais un Chevalier Jedi affecté aux ordres de Drakkas, le Général Barjam, est tué pendant l'attaque aérienne. Alors que les chasseurs clones qui l'ont accompagné regagnent la flotte Loyaliste, Jor se pose sur Corvis Major et part libérer le Commodore Barzii de la prison où l'a enfermé Tonith ; alors que els deux anciens adversaires partent tous deux, Jor déclare à Barzii que des soulèvements devraient chasser les forces de Tonith dans tout le secteur, marquant le triomphe de Jor.
Toujours sur Eredenn Prime après la bataille, où elle éprouve quelques remords en apprenant que les fuyards Loyalistes sont morts brûlés vifs mais considère toujours qu'elle n'avait pas réellement le choix, Sev'rance découvre dans les bâtiments Loyalistes abandonnés un droïde baptisé droïde RAM, chargé de préserver des informations ; elle le désactive pour l'empêcher de s'enfuir ou de s'autodétruire, consciente que c'est probablement lui qui détient les codes d'activations du Decimator. Toutefois, ses ingénieurs sont incapables de décrypter ces codes ; elle décide donc d'interroger les civils faits prisonniers sur Eredenn, et elle parvient grâce à des manipulations habiles à éviter de recourir à la torture. Elle apprend ainsi que les Decimator ont été élaborés sur Alaris Prime, une colonie Wookie, sur laquelle elle décide de tenter un raid pour y décrypter les informations du droïde RAM ; elle sait qu'elle ne peut pas envahir la planète, cela nécessiterait la levée d'une armée trop importante pour passer inaperçue. Elle parvient effectivement à se poser avec des transporteurs de troupes sur la planète forestière, et elle détruit une antenne de communication Wookie pour empêcher ses ennemis de réagir ; au terme d'une bataille féroce, elle et Gorlan parviennent à amener le droïde RAM aux installations qui ont produit le Decimator, et ils repartent avec les codes, non sans avoir détruit les installations au préalable. Les services de renseignement Loyalistes ne réagissent pas, pensant que la rupture des communications n'a pas de cause sérieuse et que les Séparatistes sont incapables de réussir une offensive ici, mais un scientifique et administrateur Wookie, Layrritcuk, comprend ce qui se passe et part à la tête de ses guerriers tenter de sauver ce qui peut l'être encore. En réalité, les Séparatistes sont déjà en train de fuir par bateaux sur le Fleuve avec le droïde RAM ; néanmoins, leurs navires ne sont pas armés, contrairement aux catamarans Wookies, Sev'rance elle-même a admis que le risque de rencontrer des navires armés était la faille de son plan.
Les Wookies commencent à mitrailler les vaisseaux Séparatistes, lorsqu'un événement imprévu aggrave encore la situation : le droïde-pilote du navire de Tann connait un dysfonctionnement et refuse de rejoindre l'île où attendent les transporteurs de troupes Séparatistes ; Tann décide alors d'entraîner les Wookies à sa suite, sans Gorlan, partant du principe qu'ils croiront qu'elle détient le droïde RAM avec elle, étant la Jedi Noire. Gorlan ne parvient pas à l'en dissuader. La ruse de Sev'rance fonctionne, les Wookies la suivent et laissent partir Gorlan ; mais elle se retrouve très vite à les combattre seule sur une plage, sachant très bien que même elle ne pourra tenir indéfiniment. Acceptant sa propre mort avec résignation, elle laisse pour une fois libre court à la haine désespérée qui brûle en elle depuis toujours pour emporter avec elle le plus de combattants ennemis possible, et elle tient tête étonnamment longtemps aux Wookies ; néanmoins, elle finit par subir de graves blessures à l'abdomen. Plutôt que de la tuer, Layrritcuk lui propose de tirer un trait sur tout ce qu'elle a fait et de se rendre, il lui dit qu'elle peut encore vivre et devenir quelqu'un d'autre ; malgré toutes ses certitudes, Sev'rance finit par hésiter, elle s'interroge sur le sens de tous ses sacrifices alors qu'elle est toujours en vie et peut toujours abandonner le chemin sanglant qu'elle a pris ; néanmoins, elle sent que Gorlan, ne pouvant se résoudre à voir mourir quelqu'un d'aussi courageux et désintéressé, revient la chercher, et sa loyauté pour celui avec qui elle combat l'emporte finalement. En dépit de ses blessures, elle reprend donc le combat de ses dernières forces ; à eux deux, elle et Gorlan parviennent à échapper aux Wookies, dont la plupart au moins sont tués.
Évanouie, Sev'rance est transportée d'urgence aux médecins de la Frégate Munificent lorsqu'elle et Gorlan la regagnent, ce qui vaut à Gorlan des critiques acerbes du Capitaine, Shray'lya, sur les risques pris par lui et Sev'rance pour cette opération ; cependant, on découvre que les Séparatistes ne sont finalement toujours pas tirés d'affaire, car alors qu'ils s'apprêtent à gagner l'hyperespace, trois Cuirassés Rendilis, probablement alertés par les Wookies, jaillissent pour barrer la route à la Frégate.


Début du Chapitre 10 (flash-back) :
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Reconnue comme Colonelle par les troupes de Tehirahs, Sev'rance ne parvient pas à les mener jusqu'à la zone protégée par le dernier générateur de bouclier avant le bombardement Kryshzla ; elle décide donc de partir s'abriter avec eux dans les cavernes qu'elle a emprunté au cours de l'opération commando pour neutraliser le générateur. Les forces Chiss décident d'y rester pour la nuit ; Vandalor n'a pas encore dit à Sev'rance qu'il a dû tuer Zarden, et il choisit de ne pas le faire avant le lendemain pour ne pas l'inquiéter en vain. Sev'rance entend toujours servir l'Ascendance Chiss de son mieux, quelles que puissent être les conséquences de sa trahison, puisque c'est même cela qui l'a poussée à trahir.
Le lendemain, elle est arrêtée pour trahison, ce qui la plonge dans la terreur de ses souvenirs d'enfance ; elle est jugée par une cour d'officiers, parmi lesquels elle retrouve Hess'arag'nuruodo, devenu directeur des services de renseignement Chiss. Elle reconnaît avoir été à l'initiative de la mutinerie contre Zarden et lui avoir volontairement désobéi en ne détruisant pas le premier générateur de bouclier ; en revanche, elle explique qu'elle n'avait pas ordonné l'assassinat du Colonel, Vandalor a agi à son insu, et elle met en avant le fait que si elle n'avait pas agi ainsi, elle et les autres fantassins Chiss de Tehirahs seraient morts. Ce dernier fait ne compte pas pour les officiers, qui condamnent son action sur le principe ; cela agace Sev'rance Tann. Néanmoins, les hauts officiers concluent qu'elle n'a effectivement pas voulu tuer Zarden et qu'elle a agi de bonne foi, aussi Sev'rance est-elle simplement exclue des forces armées Chiss sans subir d'autres condamnations. Sortie de l'audience, elle retrouve Dalkie, également renvoyée des forces Chiss pour sa complicité ; elle lui explique qu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle va faire à présent, elle va se rendre chez sa sœur en attendant de voir si elle est prête à reprendre une vie civile. Cependant, elle sait que Vandalor a été condamné à la prison à perpétuité, et elle pense qu'elle doit tenter quelque chose pour le libérer ; bien qu'elle n'éprouve pour lui qu'un amour fragile, elle se considère comme responsable de sa situation et elle refuse de l'abandonner.


Je vais poster la version retouchée des chapitres précédents, s'il y en a qui veulent relire -ou lire, qui sait?

A bientôt :)

PS : C'est fait, j'ai édité tous les chapitres précédents ; j'ai surtout changé la ponctuation et corrigé des phrases un peu mal foutues, mis de l'italique là où il en fallait, mais j'ai aussi ajouté un peu de contenu aux chapitres II et IV. On va reprendre bientôt. Soit dit en passant, je suis un peu déçu, maintenant que je me relis, de constater que ce que j'ai écrit jusque-ici était quand même très loin en-dessous de Perle Rouge :(
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Messagepar Code 44 » Lun 16 Mai 2011 - 13:46   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Mitth'raw Nuruodo a écrit: Soit dit en passant, je suis un peu déçu, maintenant que je me relis, de constater que ce que j'ai écrit jusque-ici était quand même très loin en-dessous de Perle Rouge :(


Pourtant, Perle Rouge ça se passe sous le niveau de la mer. Donc, l'Ascension qui décrit une montée par essence, devrait être au dessus.
:D
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Messagepar Dark Sheep » Mar 17 Mai 2011 - 10:07   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Mince :(
Une épine dans le pied de Sev'rance :pfff:

Je compatis...
Si je peux me permettre je te conseille la Dropbox, pour ma part j'essaie de faire une copie de mes textes dedans. Ça me permet d'une part d'y avoir accès un peu partout, et d'autre part ça me fait une pseudo sauvegarde au cas où.

Sur ce, en attendant des nouvelles de la chiss jedi obscure...
:jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 17 Mai 2011 - 10:08   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Mince :(
Une épine dans le pied de Sev'rance :pfff:

Je compatis...


C'est gentil, mais lis les messages au-dessus, c'est réglé :D
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Messagepar Dark Sheep » Mar 17 Mai 2011 - 11:41   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Yes ! J'avais vu que vous parliez de restauration mais pas que ça avait marché :lol:

Quoi qu'il en soit, un petit coup de dropbox ne fait pas de mal... :siffle:

Allez, du coup tu n'as plus d'excuses, on veut la suite :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 17 Mai 2011 - 12:10   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Une minute, je te rappelles que je bosse sur le recueil en même temps :transpire:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 01 Juin 2011 - 13:42   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Bon, après avoir été à nouveau porté disparu pour cause de... Déprime, manque d'inspiration, ce que vous voulez, enfin les prétextes qu'on invoque une fois les partiels finis, quoi, je tente un retour sans illusion, j'espère que ça intéresse encore quelqu'un :neutre: J'essaierais de me remettre au recueil et à lire, aussi. Voici donc un nouveau passage de l'histoire de Sev'rance Tann.

S'avançant simplement dans le hall d'un spatioport de Helrah, Sev'rance éprouvait une sensation paradoxale. Elle savait qu'elle aurait dû trouver la situation étrange : elle avait déjà pris cette navette dont elle descendait, elle était déjà passée par ce spatioport à plusieurs reprises pour rendre visite à sa sœur, mais à l'époque elle était le sergent, la Lieutenante, le Capitaine Tann, et c'était alors la compagnie des civils ordinaires dans cet endroit qui lui paraissait étrange car elle n'en était pas une et ne voulait pas l'être ; à présent, elle était elle-même une civile parmi les civils, elle n'était pas en permission mais renvoyée de l'infanterie Chiss... Pourtant, elle ne se sentait en rien différente, la situation ne lui semblait en rien étrange ; et finalement, c'était justement ce qui lui paraissait curieux...
Peut-être était-ce parce qu'elle n'avait pas encore tout à fait réalisé que ses juges avaient tiré un trait sur des années au dur service de la défense de son peuple ; ou peut-être était-ce parce que le fait qu'elle ne puisse plus combattre pour l'Ascendance légalement ne changeait pas grand chose, finalement, parce que quoi qu'on lui fasse, elle resterait toujours Sev'rance Tann...
Fendant la foule des passagers, Sev'rance s'efforça de chasser l'idée de son esprit ; elle n'était pas sur Tehirahs, elle n'était pas non plus face à son vieux cauchemar Hess'arga'nuruodo l'accusant du meurtre du Colonel Zarden, elle était sur Helrah, et elle se rendait chez sa sœur pour s'éloigner un peu des évènements tragiques qu'elle avait traversé... Ce n'était pas du tout le moment de décider de ce qu'elle allait faire ensuite, même si son cerveau était entraîné à chercher le plus vite possible comment résoudre les problèmes qui se posaient à elle.
« Sev'rance? l'interpella une voix féminine à sa droite.
C'était une femme légèrement plus jeune qu'elle ; elle était un peu plus petite, son visage présentait une jolie forme plus douce que celui de Sev'rance, elle arborait un sourire rayonnant que n'avait jamais eu sa sœur et qui attirait les regards des hommes bien plus vite que n'importe quel autre aspect de sa personne, mais Sev'ira'sabosen ressemblait du reste beaucoup à sa sœur.
Sev'rance abandonna soudain ses pensées inquiètes pour laisser un sourire sincère se dessiner sur son visage.
-Me voilà, petite sœur...
-Ça va ?
-J'imagine que ça pourrait être pire... Je suis hors-jeu, quoi. Ce ne serait pas si grave, si j'avais l'impression que c'était pour les bonnes raisons...
Virasa hocha la tête.
-Ne te fais pas de soucis... Je te connais assez bien pour savoir que tu n'as fait que ce que tu as crû juste.
-C'est bien pire que ça, rétorqua Sev'rance avec amertume. Si je n'avais pas agi ainsi, je serais morte... Bref. Je t'expliquerais plus tard.
-Pas de problème. Je sais à quel point c'était important pour toi, Sev'rance, et je sais que quelle que soit la raison pour laquelle tu es renvoyée, tu n'as pas eu le choix... Mais, tu sais que je n'ai jamais aimé l'idée de te savoir là-bas sans cesse à risquer ta vie... Il y a d'autres façons de se rendre utile ; maintenant que tu es « hors-jeu », comme tu dis, mais vivante, penses-y.
Sev'rance hocha gravement la tête.
-Oui, j'imagine que c'est une idée à laquelle je vais devoir m'habituer... »
Mais le pouvait-elle vraiment ?

Les deux sœurs quittèrent l'astroport et rejoignirent le speeder de Virasa, volant à peine au-dessus du sol ; Helrah était une planète très boisée, peuplée d'arbres anciens aux troncs épais et au dense feuillage vert sombre qui laissaient à peine entrevoir la lumière du soleil sur la route, un simple sentier indigène cerné par les arbres imposants... Soudain, elles auraient tout aussi bien pu se trouver des millénaires plus tôt, avant que les Chiss ou qui que ce soit d'autre n'apprenne à voyager dans l'espace... Parfois, les arbres paraissaient se pencher étrangement vers elles, trop pour qu'on puisse l'attribuer au vent mais trop peu pour qu'on en ait la certitude, comme s'ils percevaient leur présence... Sev'rance ne pouvait s'empêcher de frissonner à chaque fois, et elle était sûre que c'était le cas de sa sœur aussi, bien qu'elle vive ici.
« Les arbres te font toujours peur ? interrogea Virasa avec un sourire, bien qu'elle-même n'ait pas l'air très rassurée.
-Un peu, oui... Mais pas seulement... Je ne sais pas, j'ai l'impression que... Non, je ne sais vraiment pas, ça fait travailler mon imagination, c'est tout. Et ce n'est pas désagréable.
Virasa sembla un instant sur le point de dire quelque chose, mais elle parut se raviser ; Sev'rance était sûre qu'elle pensait à la même chose qu'elle, elle avait emmené Safera sur ce monde, une fois, Sev'rance se rappelait d'elle observant la forêt avec une crainte émerveillée, son regard s'arrêtant sur les rares clairières où filtrait la lumière dorée entre tous ces arbres millénaires, sursautant lorsqu'elle croyait avoir aperçu une créature... Elle était avec Sev'rance et Virasa, mais on voyait dans ses yeux que comme souvent, elle était aussi ailleurs...
Maintenant, elle n'était plus nulle part.
Virasa avait compris, elle n'avait rien dit, mais c'était trop tard, la plaie se rouvrait et Sev'rance sentait son cœur laisser échapper un flot de sang qui inondait tout le reste de son corps... Virasa dut remarquer quelque chose sur son visage.
-Ça va ? demanda-t-elle.
-C'est juste que... Safera adorait ce monde, je m'en rappelle.
-C'est bien ce qui me semblait... Je sais qu'on ne s'en remet pas, Sev'rance, et je suis désolée pour toi. Mais ne te fais pas trop de mal, hein ? Le passé ne rend jamais ce qu'il prend... Pas parce qu'on le lui demande, en tous cas.
Sev'rance inspira avec difficulté.
-Tu sais pourquoi je suis là... Tu sais aussi pourquoi je t'ai demandé de m'accueillir à chaque permission depuis... Depuis. La seule pensée de revenir à l'appartement que j'ai partagé avec elle sur Csilla... Ce n'était pas possible. Vraiment pas.
-Je sais bien...
La douleur était perceptible dans la voix de Virasa ; elle avait grandi avec Sev'rance, elle savait que celle-ci ne s'étendait sur ses sentiments que lorsqu'elle était déchirée.
-Je ne veux pas revivre ça.
-On ne choisit pas toujours, Sev'rance... soupira Virasa. On ne choisit même pas du tout.
Elle s'interrompit un peu, comme le temps de rassembler ses idées, puis reprit :
-Notre existence n'aurait pas de sens dans un univers vide, nous n'y aurions même pas d'identité ; nous avons besoin des autres pour savoir qui nous sommes, nous avons besoin des autres pour aimer. Alors nous nous attachons à ce que les autres nous révèlent de nous-mêmes, le réconfort que procure la présence d'êtres semblables à soi ou au contraire de miroirs auxquels se comparer ; mais ils meurent, et avec eux, c'est une part de nous-mêmes, de notre façon d'être, qui meurt. C'est pour cela que ça fait mal... Ce n'est pas parce que la mort des autres nous rappelle que nous sommes mortels, ce n'est pas parce que nous craignons pour nous-mêmes sans eux... L'existence est terriblement dure avec l'attachement ; elle est impossible sans lui. C'est normal que tu sois déchirée, Sev'rance, et je sais que ce devait être bien pire immédiatement après qu'elle soit morte ; ça prouve que vous vous aimiez exceptionnellement. Et tant que tu vivras, ça pourra se reproduire.
-Tu as l'air d'avoir beaucoup réfléchi à la question...
-C'est le cas. Quand on ne peut changer ni son univers ni sa propre nature, et aucun mortel ne le peut autant qu'il le voudrait, le plus sage est d'apprendre à l'aimer ; ce n'est pas céder face au cours des choses, c'est apprendre à dominer l'absurdité de ses propres désirs. On s'attache qu'on le veuille ou non, à quoi bon le refuser ?
-Je ne veux pas me couper de l'attachement. J'ai pensé que ce serait le plus facile, après... Après la mort de Safera, mais se couper de l'attachement, c'est aussi se couper des réalités, un monde entièrement objectif n'a aucun sens ; je me suis attaché à ceux qui combattaient avec moi, je t'aime, toi, et j'éprouve suffisamment d'attachement pour tout ce qui vit comme moi pour n'éprouver aucune fierté à l'idée de tuer.
« Mais Safera, je ne me suis pas attachée à elle, je lui ai offert mon cœur... Je ne voulais pas le donner, elle ne croyait pas pouvoir donner le sien, mais elle avait besoin du mien et moi du sien ; je me le suis arraché de la poitrine, je n'ai pas cessé un instant de saigner depuis, mais ce n'était pas grave tant que j'avais son cœur à elle. Maintenant, elle est morte, son cœur s'est consumé dans ma poitrine à l'instant où elle a cessé d'être, et le mien l'a accompagnée dans la mort sur Hautemer. Ce qui est mort est mort, je ne peux pas recommencer cela.
Virasa parut un instant se concentrer sur la conduite à travers l'interminable forêt, mais Safera savait qu'elle réfléchissait à la façon la plus diplomate de lui expliquer son désaccord ; elles volaient probablement bien plus lentement à travers la forêt que ne le permettaient les capacités du speeder, de toute façon, la maison de Virasa n'était pas si éloignée de l'astroport.
-C'est dommage, commenta-t-elle simplement avec tristesse. C'est dommage, parce que je ne t'ai jamais vu tenir autant à quelque chose que pendant ta relation avec Safera ; j'ai su que tu étais amoureuse avant même que tu me le dises. Quand tu as commencé à me parler d'elle puis que vous êtes venues ici ensemble, j'étais heureuse pour toi plus que jamais ; j'étais surprise de te voir avec une autre femme, toi aussi d'ailleurs, mais j'étais contente de voir que tu avais enfin trouvé ce qu'il te fallait. Tu ne le cherchais pas, mais tu l'avais trouvé quand même.
Les paroles de Virasa firent un instant planer une sorte de mirage devant les yeux de Sev'rance... Un mirage d'une vie où elle était une autre, d'une existence qui ne demandait que plus de temps encore à passer avec celle qu'elle aimait pour être parfaite à ses yeux, où les battements de son cœur faisaient disparaître les pensées noires créées de toutes pièces par son esprit... Virasa rappelait à Sev'rance tout ce qu'elle s'était efforcée d'oublier ces derniers temps... Mais la pensée qu'elle pouvait retrouver tout cela, aimer quelqu'un d'autre comme elle avait aimé Safera... Cela sonnait faux, épouvantablement faux. Sev'rance n'était pas fidèle a une morte, elle ne pouvait plus rien pour Safera et elle savait que la défunte ne lui aurait jamais reproché d'aimer si ça devait la rendre heureuse ; simplement, son idylle avec l'autre jeune femme avait été une phase déterminée de sa vie qui avait pris fin aujourd'hui. Comme le disait Virasa elle-même, le passé ne rendait jamais tout à fait ce qui tombait dans sa gueule vorace, et il n'avait pas seulement avalé Safera, il avait aussi avalé tout espoir pour Sev'rance de placer une personne au centre de son existence.
Enfin, elle se retourna vers sa sœur :
-Je l'avais trouvé, oui. Et je l'ai perdu, ça ne sert à rien de se voiler la face. Je n'étais plus la même quand j'avais Safera, et je ne suis plus la même non plus maintenant que je l'ai perdue. Ce ne serait pas pareil.
-Si tu le dis... Tu as peut-être raison de ne pas chercher à rattraper le passé, en tous cas ; peut-être qu'il faut justement le fuir pour qu'il nous tombe dessus... Bon, désolée, je n'avais pas l'intention de te parler de Safera, je me doute bien que ça doit faire mal...
-C'est moi qui en ai parlé la première, rappela Sev'rance. Et oui, j'ai mal. J'ai mal tous les jours depuis des mois, soit parce que je pense qu'elle n'est plus là soit parce que je dois me faire mal moi-même pour m'empêcher de le penser ; j'ai moins de difficulté à ne plus y penser à mesure que le temps passe, et peut-être qu'un jour viendra où je devrais aller chercher sa pensée plutôt qu'elle vienne m'assaillir d'elle-même. Cependant, chaque fois que son nom viendra à mon esprit jusqu'à la fin de mes jours, j'aurais mal, quoi qu'il arrive. Mais...
-Sev'rance, c'est moi qui ai mal quand je t'entend parler comme ça...
-Oui, parce que tu m'aimes, justement. Mais ce que je voulais dire, c'est que ça ne sert à rien de faire semblant de ne pas ressentir la douleur ; il faut l'affronter en face pour comprendre que ce qui est passé est passé. Ça ne sert à rien de s'enfuir en courant devant la douleur du passé si on a pas de refuge où s'abriter dans le futur. Il faut la regarder en face pour comprendre qu'on doit avancer.
Virasa sourit.
-En clair, il faut affronter ce qu'elle est pour aimer l'avenir que l'on veut à travers tout ce qu'elle n'est pas ?
-Euh, si tu veux !
-Puisque je te le dis... Lorsqu'on désire quelque chose, ne serait-ce que vivre, c'est forcément par amour de quelque chose... Même si ce sont des désirs de fuite ou de destruction... Bref. Mais arrêtons d'en parler, si tu le veux bien ; Safera n'appartient pas vraiment à mon passé, elle n'a pas représenté une phase de ma vie ou une partie de moi, et je n'ai donc pas vraiment d'avenir à désirer pour fuir sa mort, mais je l'ai quand même rencontrée... Je me rappelle d'elle pleine de gentillesse, s'émerveillant d'un rien, profondément amoureuse de toi. Et fragile, parce qu'elle était épouvantablement timide et naïve. J'aurais aimé la connaître davantage, mais ça n'arrivera pas ; peut-on fuir ce qui n'a pas existé ? Ce qui ne déchire pas mais qui manque ? Peut-on fuir un sentiment d'injustice comme on fuit la douleur ?
-Oui, en pensant à ce que l'on veut faire pour détruire cette injustice, répondit Sev'rance avant d'avoir pu s'en empêcher.
-C'est vrai que c'est ton crédo... Bref, tu as compris. Et même au-delà de Safera, tu peux me dire tant que tu voudras que ta douleur est nécessaire, je n'aime pas voir ma sœur souffrir...
-Naturellement, parlons d'autre chose. Et pas de ce qui s'est passé sur Tehirahs, s'il te plait... Disons que j'ai encore besoin de temps pour trouver dans quel projet me réfugier pour échapper à cette douleur-là...
Virasa parvint à rire, et son rire réjouit Sev'rance.
-On va devoir laisser retomber la conversation à des sujets plus ordinaires... Si on en trouve, mais ce n'est pas gagné, avec toi ! Bon... De quoi parlent deux sœurs normales quand elles se retrouvent... D'après ce que tu m'as dit tout à l'heure, je présume que tu n'as personne en vue pour le moment ?
-Je ne suis pas amoureuse, si c'est ce que tu voulais dire, et c'est tant mieux... Mais ce n'est peut-être pas tout, non ? Sur Tehirahs, j'avais commencé une relation avec un autre officier ; je ne l'aimerais sans doute jamais vraiment, mais... J'en avais envie.
-Tiens donc ? Tu reviens vers le sexe opposé, maintenant ? demanda Virasa avec un sourire.
Sev'rance haussa les épaules.
-Je ne m'en suis jamais vraiment éloigné... J'ai compris que je pouvais ressentir la même chose pour une femme, c'est tout.
-Je ne sais pas, je pensais que c'était peut-être devenu plus important pour toi. En tous cas, moi, je ne me verrais pas dans les bras d'une autre femme...
-Tu ne sais pas ce que tu rates, commenta Sev'rance avec un sourire espiègle.
-Je te crois sur parole !
-Bon, et si nous parlions un peu de toi ?
-Mais c'est que j'ai une petite vie très ennuyeuse !
-Je suis sûre que non...
-Non, pas tant que ça, c'est vrai ; tant qu'on aime vraiment, qu'il s'agisse de quelqu'un ou de quelque chose, rien n'est ordinaire.
-Mais tu vas arrêter de faire la philosophe de comptoir ! s'exclama Sev'rance, faussement agacée, mais sans parvenir à réprimer son rire.
-Tu devrais t'y mettre, ça aide à se prendre moins au sérieux... Alors, de quoi je peux bien te parler ? »
Comme prévu, la conversation s'éloigna de Sev'rance ; Virasa avait du mal à s'entendre avec un nouveau collègue dans son école, il faisait bien son travail, mais il ne semblait pas comprendre qu'il n'avait pas besoin de s'assurer personnellement que tout se passait bien. Elle allait bientôt se marier, comme prévu. Les parents de Sev'rance lui proposaient leur aide pour retrouver du travail ; Virasa confia à sa sœur que leur mère se demandait quelle faute avait pu commettre Sev'rance pour être renvoyée, mais leur père avait confiance en Sev'rance pour avoir pris la bonne décision, il regrettait seulement de la voir échouer à racheter la réputation de leur famille. Tout cela, Sev'rance l'écoutait avec intérêt, mais sans se sentir véritablement concernée ; elle aimait écouter sa sœur raconter comment les choses se passaient ici et lui donner son avis dessus, mais ce n'était pas son monde...

Virasa accéléra un peu l'allure lorsque la conversation commença à s'épuiser, et elles arrivèrent devant sa maison ; elles étaient seules, le fiancé de Virasa, Arew'yxa'inrokini, ne rentrait que ce soir. Comme les fois précédentes, elles passèrent un peu de temps à reconvertir la pièce polyvalente qui servait de chambre à Sev'rance lorsqu'elle venait, puis elles partirent rendre visite à leurs parents ; là, ils discutèrent un peu de ce qui s'était passé sur Tehirahs, mais Sev'rance veillait à rester vague. Elle en parlerait à sa sœur lorsqu'elle le voudrait, peut-être à son père seul, mais elle connaissait suffisamment bien sa mère pour savoir que Virasa lui avait dit vrai à son sujet ; et puis, ce n'était pas la question, l'avis de sa mère ne l'intéressait pas, tout était toujours de sa faute, si on l'écoutait, elle jugeait de tout non pas en essayant de comprendre mais suivant des règles abstraites et figées.
Si les souvenirs de Sev'rance étaient bons, c'était bien pire pour Virasa, leur mère avait toujours été trop sévère sur le manque de travail et le prétendu défaut d'ambition de la sœur de Sev'rance ; celle-ci était également douée d'une certaine intelligence, mais contrairement à elle, elle s'était reposée sur ses atouts pour moins travailler que ses camarades, tout simplement parce qu'elle n'aspirait à rien d'autre qu'à la place d'institutrice qu'elle avait finalement obtenue. La mère de Sev'rance n'avait jamais compris qu'elle ne méritait pas moins de reconnaissance que Sev'rance pour autant, qu'elle avait simplement choisi une voie différente ; Sev'rance avait souvent essayé de prendre sa défense, mais sa mère lui répondait systématiquement de se mêler de ses affaires. Leur père, Sev'ilar'csapla, c'était différent : lui aussi avait toujours placé beaucoup d'espoirs en ses filles et il avait approuvé toutes les décisions de Sev'rance, mais il ne semblait pas penser qu'elles lui devaient quoi que ce soit ; c'était pour elle-même qu'il avait encouragé Sev'rance à travailler, elle le savait, et il avait parfaitement accepté la modeste carrière de Virasa. D'ailleurs, la suite avait donné raison à Virasa : sur cette planète où les enseignants motivés et capables manquaient, elle s'était vite fait remarquer, et quelques mots glissés en sa faveur par son fiancé issu de la noble famille Inrokini avaient suffi à permettre son adoption par la famille Sabosen.
Il ne fut pas non plus question de Safera : Sev'rance n'avait jamais parlé d'elle à ses parents et Virasa avait respecté sa décision, elle avait voulu les tenir éloignés à la fois du fait qu'elle s'était découverte une attirance pour les femmes, de l'amour qu'elle avait éprouvé et du changement que Safera avait causé dans son existence. Elle ne savait pas exactement pourquoi... Elle savait simplement qu'elle ne voulait pas que sa mère s'en mêle, et qu'elle ne voulait même pas du regard compréhensif de son père ; sa vie amoureuse en général lui paraissait appartenir à un pan de son existence dont elle voulait tenir ses parents éloignés, comme si elle avait craint qu'ils ne puissent lui reprocher de se détourner par là de sa carrière, et c'était encore plus vrai pour l'idylle passionnée qu'elle avait vécu avec une autre femme, personne ne pouvait comprendre, de toute façon.
Personne d'un côté ou de l'autre n'y prenant grand plaisir, la conversation devint vite assez plate ; le père de Sev'rance lui proposa de reprendre une carrière administrative sur Helrah même, dans ses propres services, arguant que si elle faisait preuve de suffisamment de persévérance, elle finirait bien par arriver à quelque chose. Personne ne douterait qu'il ne chercherait pas à l'avantager en tant qu'administrateur-assistant de la planète, cela n'avait pas cours chez les Chiss, et il n'en aurait pas besoin. Elle pourrait notamment se révéler utile pour les relations avec les indigènes qui demandaient de l'investissement et parfois un certain sang-froid, avança sa mère, et Sev'rance devait admettre que ce n'était pas idiot. Toutefois, même si Sev'rance fit plus ou moins semblant d'être intéressée... Eh bien, elle ne voulait pas rester sur Helrah, voilà. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas ce monde, elle était même attirée par l'étrange forêt au nord de la planète, là où habitait Virasa ; elle ne cherchait pas à fuir ses parents, pas même sa mère, et elle aimait sa sœur. Seulement, Helrah était restée dans son esprit la planète à laquelle elle voulait échapper, celle où elle avait été contrainte de déménager, c'était surtout vrai pour la région plus colonisée où habitaient ses parents, là où elle avait grandi, loin du mystère des forêts près de chez Virasa...
Pour un peu, elle aurait préféré revenir sur Tehirahs.

Quelques heures plus tard, dans la salle à manger de Virasa, Sev'rance achevait le récit qu'elle n'avait cessé de tourner et retourner dans sa tête depuis des jours, cherchant inlassablement où elle avait commis une erreur sans jamais trouver.
« ... Et donc, Hess'arga'nuruodo a dit qu'ils admettaient que je n'y étais pour rien dans la mort de Zarden, mais que je n'aurais pas dû organiser la mutinerie contre lui. Voilà comment je me suis fait virer...
Virasa hocha la tête.
-Si tu ne m'avais rien expliqué, c'est exactement ce que j'aurais imaginé...
Son fiancé, Arew'yxa'inrokini intervint :
-Aussi regrettable que puisse être la mutinerie, ils ne peuvent pas dire que tu n'as pas laissé sa chance à Zarden... Je trouve cela un peu rapide de condamner quelqu'un en fonction d'une règle générale sans tenir compte de toutes les façons dont les choses peuvent se passer... Et c'est un scientifique qui parle.
Virasa approuva avec véhémence.
-Les règles de droit sont de belles choses, mais elles ne pensent pas, ne ressentent pas, ne comprennent pas ; il y a toujours une part de la réalité qui leur échappe, parce que ça aussi, c'est réel. Dans un monde sensé, ce serait des Hommes et pas seulement des lois qui dirigeraient une société.
-Eh oui, mais les Hommes ne sont pas impartiaux... rappela sombrement Wyxain.
-Il faut qu'il y ait les deux, affirma Sev'rance. Des lois et des Hommes pour décider si elles doivent s'appliquer ou non ; c'est ce qu'auraient dû faire mes juges, c'est leur rôle... Mais ils ont préféré me punir et punir ceux qui m'avaient suivi ; je pense que ce n'était pas en fonction de ce que nous avions fait ou non mais pour ne pas créer de précédent... Je n'aime pas cette vision du monde. C'est peut-être pragmatique et objectif en apparence, mais on arrive pas à destination si on ne surveille pas la route qu'on emprunte.
-Pourtant, nous ne sommes traditionnellement pas un peuple qui fait passer la fin avant les moyens... avança Wyxain. Regardez combien d'ennuis nous ont attiré notre vieux principe de ne jamais attaquer les premiers...
Sev'rance, qui connaissait bien l'Histoire Chiss, approuva.
-Oui, et c'est quelque chose que je respecte, que ce principe soit justifié ou non... Sauf que pour faire honorer les principes de justice, on peut parfois commettre des injustices à son tour, dit-elle en pensant à l'arrestation de son oncle Vorgan. Ou tout simplement confier l'exécution de ses lois à quelqu'un de moins juste que soit... Bref. Le système juste n'existe pas.
Virasa se retourna brusquement vers elle, surprise.
-Dis-donc, tu as l'air d'avoir drôlement mûri, toi... C'est fini, la croisade pour protéger la civilisation la plus pacifiste des Régions Inconnues ?
-Tu sais, quelque part, j'ai toujours su que nous ne vivions pas dans un système parfait... Mais celui des Chiss est quand même le meilleur que je connaisse jusqu'à présent, et c'est tout de même celui de mon peuple.
-Je sais, mais... Bon. Ça me passe un peu au-dessus de la tête, tout ça ; c'est intellectuel, ce n'est pas cela qui fait battre mon cœur, ce qui me fait espérer et désespérer... J'ai mes opinions, comme tout le monde, mais ça s'arrête là ; ma vie, je la consacre à ce que j'aime et ce pourquoi je suis la plus douée, c'est tout.
-Je sais. Et je ne t'ai jamais méprisée pour cela. Tu devrais faire attention, on dirait que maman arrive à te faire rentrer ses opinions dans le crâne, à la longue...
-C'est ce que je n'arrête pas de lui répéter, confirma Wyxain avec une expression désabusé.
-Je sais bien... Et qu'est-ce que tu vas faire pour ce Vandalor, donc ? J'ai bien compris que ce n'était pas vraiment l'amour de ta vie, mais...
-Eh bien, c'est là que ça devient assez compliqué... M'être fait renvoyer de l'infanterie, je trouve cela dur, mais... Je pourrais peut-être m'y faire. Mais Vandalor... Que nous combattions ou non les Kryshzlas, moi et les autres mutins sommes toujours compagnons d'armes, contre notre propre hiérarchie, cette fois ; Vandalor a été condamné et emprisonné en obéissant à mes ordres... C'est de ma faute. Comment pourrais-je le laisser là ?
-Et comment pourrais-tu faire quelque chose pour lui ? rétorqua Virasa, avec gentillesse mais sans appel. Sev'rance, je sais que tu es courageuse et que tu n'as pas peur de prendre des risques pour faire ce que tu crois juste, mais tu n'es pas toute-puissante... Personne ne peut te reprocher de ne pas avoir fait ce qui t'était impossible ; vas-tu attendre de prendre une décharge de charric dans la poitrine pour comprendre qu'il n'y a rien à faire ?
-Non, bien sûr...
-Alors n'y penses plus... De toute façon, même si tu réussissais, que se passerait-il, hein ? Tu devrais t'enfuir -je sais que ça ne te fait pas peur, mais penses bien à ceci : tu finiras tes jours sans pouvoir aider l'Ascendance Chiss et loin de ceux que tu aimes. Je sais que tu m'aimes, Sev'rance ; tu as tes idéaux, mais tu m'aimes, et tu aimes sûrement d'autres gens. Aimer, ce n'est pas une idée, c'est un sentiment tangible ; et même si tu te méfies des sentiments amoureux, tu as montré avec Safera jusqu'où tu pouvais éprouver de l'attachement. Alors ne pars pas chasser des fantômes... Tu vas mourir, et si tu ne meurs pas, la vie sera la seule chose que tu ne perdras pas.
-Écoutes-la, recommanda Wyxain. D'autres gens ont besoin de ton aide... Et eux, tu peux les aider.
Sev'rance eut un pâle sourire.
-Je sais. C'est pour ça que je suis ici...
Ce n'était pas tout à fait vrai ; elle était ici en attendant de prendre une décision, du moins était-ce pour cela qu'elle était venue... Mais il fallait reconnaître que ce que disaient Virasa et Wyxain était sensé. Et puis... Il n'y avait pas que elle, Vandalor et la justice Chiss ; Sev'rance ne voulait pas faire souffrir sa sœur...
-Bon... Et si nous passions à table avant que ça ne se congèle? suggéra Virasa, soudain très terre-à-terre.
-Bonne idée, approuva Sev'rance.
C'était Virasa qui avait cuisiné après avoir insisté, mais avec l'aide attentive de Wyxain ; ce n'était pas qu'elle ne savait pas s'y prendre, loin de là... En théorie, mais il pouvait lui arriver de se montrer épouvantablement maladroite. 
-Nous travaillons tous les deux demain, expliqua Virasa. Si tu veux te promener dans la forêt, sois prudente, et surtout reviens avant la tombée de la nuit, d'accord ? Enfin, je te le dis à chaque fois, mais je trouve qu'il y a assez de Chiss pour prendre les légendes autochtones là-dessus avec trop de désinvolture...
-D'accord. »
Sev'rance pouvait traiter sa sœur de philosophe de comptoir tant qu'elle le voudrait, mais il fallait lui reconnaître une chose : elle avait des gens qui tenaient à elle et elle tenait à eux, ce n'était pas des rêves, ce n'était pas davantage un soldat Chiss à moitié fou qui l'attirait et la révoltait à la fois ; bien sûr, la mort de Safera lui avait montré ce qui pouvait se passer lorsqu'elle faisait passer son attachement avant son désir de se rendre utile... Mais les deux devaient-ils toujours être en contradiction ? Ne pouvait-elle pas chercher une façon de servir ses idéaux où elle n'aurait pas à risquer sa vie et où elle aurait sa sœur auprès d'elle ?
Elle et Safera auraient dû se faire toutes les deux renvoyer de la défense Chiss et prendre une décision semblable avant qu'elle ne meure... Cette pensée séduisante et terrifiante ne la lâcha pas de la soirée, et lorsqu'elle eut prit congé de Virasa et Wyxain pour se retrouver seule avec elle-même allongée dans les ténèbres, après une longue heure sans pouvoir s'empêcher de tourner et retourner dans sa tête cette vision du jour qui ne viendrait jamais, elle songea qu'elle avait plus songé à Safera aujourd'hui que nul autre jour sur Tehirahs... Comment allait-elle faire pour ne pas devenir folle loin de la guerre ?

Le lendemain, Sev'rance ne se sentait pas vraiment mieux ; elle n'avait même pas ouvert les yeux qu'elle sentait son esprit emporté par un tourbillon de rêves et de cauchemars qui ne paraissait pas jaillir de ses propres pensées mais avoir patiemment attendu qu'elle se réveille, amas d'idées sans personne pour les porter murmurant près de son oreiller, pour se jeter sur elle et emporter son âme dans une folle danse qui ne la laisserait jamais redescendre sur terre...
Elle n'entendait rien, le jour perçait à travers les antiques volets, Virasa et Wyxain devaient être partis...
Elle n'avait jamais connu Safera, elle ne quitterait jamais Tehirahs parce qu'elle n'était pas capable de voir qu'elle poursuivait une fin qui n'existait pas, elle ne mourrait jamais parce que son don pour percevoir l'avenir était une malédiction qui prolongerait son sort indéfiniment, mais jamais elle ne comprendrait cela, obsédée qu'elle était par l'idée de servir au mieux...
L'univers n'existait pas réellement, il n'y avait jamais eu rien ni personne, c'était un songe, une épreuve dans laquelle devait Sev'rance devait prouver sa valeur ; jamais elle ne devait céder à ce qu'elle voulait pour elle-même... Elle devait retourner combattre... Mais à quoi bon réussir, puisqu'elle était seule, ce fantôme qu'elle connaissait sous le nom de Virasa avait raison...
Safera n'était pas réellement morte, elle s'était faite passer pour telle et elle vivait sur Hautemer en attendant que Sev'rance vienne la rejoindre, elle espérait qu'elle comprendrait... Mais si elle la rejoignait, comment serait-ce d'être en harmonie avec l'univers, de ne rien être de plus qu'un individu parmi trop d'autres pour pouvoir les compter, comment serait-ce de ne plus se battre, au propre ou au figuré? C'est qu'elle avait trop perdu goût à l'importance qu'elle pouvait avoir dans le cœur d'une seule personne, à présent... Safera représentait un passé qui l'obsédait et qu'elle ne rattraperait pourtant jamais, parce qu'elle ne le voulait pas vraiment... Ce qu'elle voulait vraiment, c'était redevenir la femme naïve qu'elle avait été avec elle, et ce n'était plus possible... Elle devait la fuir... La tuer ? Non, elle devait
se tuer, parce que l'existence était ainsi faite qu'elle ne pouvait pas être heureuse et faire son devoir en même temps, alors elle n'en voulait plus...
Le tir de blaster d'un policier de son propre peuple éblouissait ses yeux, faisait exploser sa tête, ça y est, elle mourrait, pour rien, mais elle mourrait, c'était de leur faute à tous, ils ne pourraient plus le nier, à présent... Son corps, s'étendait, mais elle n'avait plus de tête et c'était bien ainsi... Elle continuait à souffrir par-delà la mort, son destin était une tragédie d'un bout à l'autre... Elle n'avait pas voulu le comprendre, mais maintenant qu'elle comprenait, elle préférait... Le bonheur, le repos, ce n'était pas suffisamment original...

Sev'rance se força à s'extirper des sables mouvants de ses atroces fantasmes... Qu'est-ce qui lui arrivait ? Elle ne pouvait pas rester comme cela, à fixer les pires choses qui pourraient lui arriver ! C'était idiot, et... Morbide. Qu'est-ce qu'elle cherchait à se prouver, que son existence n'avait pas de sens, que quoi qu'elle veuille et quoi qu'elle obtienne, ce serait toujours pire ?
Et pourtant, il était une chose qui ressortait clairement de toutes ces immondes caricatures de sa vie... Est-ce qu'elle voulait être heureuse ? Est-ce qu'elle voulait ne plus rien demander, cesser de se rebeller contre l'univers ? Est-ce qu'elle voulait seulement remporter ses combats ? Que ferait-elle si cela arrivait ?
Savoir si elle accepterait de tomber amoureuse à nouveau n'était qu'un aspect de la question, c'était cela que ne comprenait pas Virasa...
Non, décidément, elle délirait, ce matin... Ah non, elle ne voulait pas être heureuse ? Ah non, elle ne voulait pas triompher ? Et que voulait-elle, alors ? Échouer, souffrir et s'accabler elle-même pour son incapacité à s'en sortir ? Comme maintenant ?
Depuis quand se posait-elle ce genre de questions, pour commencer ? Où était passé son naturel pragmatique ? C'était idiot, elle se détachait du monde réel et de ses nécessités à présent qu'elle ne savait plus quoi faire...
Elle devait retrouver son chemin.
Sev'rance se décida enfin à se lever et à aller ouvrir ses volets ; la maison était isolée au milieu de cette étrange forêt, Sev'rance ne se sentirait pas rassurée si elle vivait là comme Virasa... Elle estima que la matinée devait être déjà bien avancée. Elle descendit déjeuner, ne cessant de réfléchir à ce qu'il convenait de faire pour chasser ces doutes absurdes... Sa vie sur Tehirahs avait été une vie simple où elle et ses compagnons faisaient de leur mieux pour survivre et accomplir leur devoir ; elle se demandait aussi souvent ce qu'elle voulait pour cette galaxie, pourquoi elle combattait, mais jamais elle ne s'était réellement posée de questions sur ce qu'elle voulait pour sa propre personne... Même lorsqu'elle était tombée amoureuse de Safera, cela avait été un retournement aussi brutal qu'efficace ; elle s'était plusieurs fois demandée si elle ne faisait pas une erreur, mais elle avait aussi su qu'elle ne pouvait de toute façon pas résister à l'attraction que l'autre jeune femme exerçait sur elle.
Mais là... Elle n'était plus sûre de rien ; des rêves enténébrés de fins sans gloire exerçaient un étrange attrait sur elle comme pour rompre définitivement avec celle qu'elle avait été jusqu'alors, un suicide émotionnel en réponse à son renvoi de l'armée, d'autres rêves, de vengeance sanguinaire l'invitaient, pour tous ses compagnons tombés sur Tehirahs, Zarden compris, pour toutes les victimes des Kryshzlas, pour Safera, pour tous les oppressés de la Galaxie...
C'était idiot... Toutes ces idées malsaines n'avaient rien à faire dans sa tête, elle n'était plus une combattante de l'Ascendance Chiss, il fallait qu'elle convainque l'ensemble de sa personnalité de ce qu'une partie d'elle niait encore : elle était une personne ordinaire, à présent, tout ce dont elle rêvait enfant lui avait une fois de plus échappé et elle avait gâché des années à combattre sur Tehirahs... Non, pas tout à fait, elle avait tout de même sauvé l'armée Chiss, mais il fallait admettre une fois pour toutes qu'elle ne pouvait pas être une personne exceptionnelle, en bien ou en mal.
En tous cas, elle ne pouvait pas l'être au sein de l'Ascendance Chiss. Mais c'était ici qu'elle voulait être, et malgré ses défauts, son peuple était son peuple, et c'était encore la cause la plus juste qu'elle puisse servir ; elle devait trouver une autre façon de la servir, voilà tout, une façon ordinaire. Était-ce si difficile ? Ne serait-il pas temps de se demander si elle servait une cause parce qu'elle le croyait nécessaire ou par orgueil ?
Elle devait arrêter de vivre en croyant pouvoir donner de la consistance à un monde imaginaire comme elle le faisait depuis trop longtemps pour s'en souvenir... C'était une forme d'idéalisme, et ça ne la mènerait nulle part. Qu'y-avait-il de cohérent dans le fait de servir l'Ascendance Chiss contre les lois qui la régissaient ? C'était ainsi qu'avait agi son oncle Vorgan... Elle voulait défendre les principes des Chiss, alors qu'elle respecte leurs lois, et pas seulement celles qui l'arrangeaient.
La jeune femme regarda par la verrière de la salle à manger... Elle en avait passé, du temps, à se promener dans cette forêt avec Safera, terrifiée à chaque fois que les arbres s'agitaient étrangement vers elles ; Safera avait peur aussi, mais elle s'en délectait, et elle avait passé encore plus de temps toute seule dans la forêt qu'avec Sev'rance et occasionnellement Virasa... Sev'rance savait que son amante en avait besoin, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur pour elle à chaque fois...
Sev'rance éprouva soudain le besoin d'être... Ailleurs. Et de faire quelque chose de parfaitement inutile. L'ancienne fantassin Chiss s'empara des premières feuilles vierges qu'elle trouva, cela ne manquait pas dans la maison d'un scientifique et d'une institutrice ; contrairement aux autres civilisations spatiales, les Chiss utilisaient toujours les écrits papiers, plus sûrs que les technologies informatiques sur une planète balayée par des tempêtes de neige comme Csilla. Réalisant qu'elle allait un peu vite, elle prit le temps de s'habiller et de se préparer un repas froid.
L'ancienne fantassin Chiss quitta la maison ainsi, sans savoir où elle voulait aller exactement, à la recherche d'elle-même.

Ce ne fut que très tardivement que Virasa la retrouva ; elle avait pressenti ce qui se passait en trouvant la maison vide à son retour, et elle était aussitôt partie à la recherche de sa sœur dans la forêt. Elle était rassurée de voir que Sev'rance était partie, cela signifiait qu'elle cherchait finalement à se détacher de Tehirahs et de la guerre, mais elle était aussi inquiète, car il commençait à se faire vraiment tard, le soleil n'était pas si loin de passer derrière les montagnes environnantes... De jour, la forêt était mystérieuse ; de nuit, Virasa la soupçonnait d'être extrêmement dangereuse... Même Sev'rance la prenait à la légère, Virasa le savait.
Lorsqu'elle retrouva sa sœur, celle-ci avait en fait déjà traversé toute la forêt, elle se tenait assise sur un rocher au bord d'un lac, devant la forêt, avec une tranquillité qui ne lui ressemblait pas... Elle écrivait fébrilement sur des feuilles que Virasa devinait emportées de chez elles, s'arrêtant par moments pour scruter le lac dans l'éclat orangé du crépuscule... C'était beau, et touchant.
Réalisant qu'elle était observée, Sev'rance se tourna soudain vers elle :
« Ça va, petite sœur ? Viens...
Sans savoir quoi lui dire exactement, des sentiments contradictoires se mélangeant en elle, Virasa obéit, elle sortit de la forêt pour aller rejoindre Sev'rance, assise sur le rocher au contact rafraîchissant. Elle effleura l'eau de la main ; elle était fraîche, mais la sensation était pourtant agréable.
-Ça fait longtemps que tu es là ? demanda prudemment Virasa, consciente du caractère extraordinaire du moment pour Sev'rance.
-J'imagine, oui, je suis arrivée avant midi, je dirais.
Virasa supposa que c'était Safera qui avait parlé à Sev'rance de cet endroit, cela lui ressemblait, aussi préféra-t-elle ne pas lui demander comment elle avait trouvé ce lac.
-Et tu as passé l'après-midi à écrire ?
-Pas tout à fait, j'ai aussi passé beaucoup de temps à... À penser, à rêvasser.
-D'accord... Eh bien, si ça te plait, tant mieux, mais il est tard, là... Tu reprendras demain. En plus, tu dois être en train de te détruire les yeux, là...
Sev'rance sourit.
-C'est trop tard, Virasa, trop tard pour rentrer... (Elle rit) Tu sais, la prochaine fois, au lieu de foncer à ma recherche, tu peux m'appeler, tout simplement, je n'étais pas en transe au point de ne plus entendre mon comlink !
-Oui, mais bon, je n'aimais pas te savoir dans la forêt... Enfin bon, tu as raison, c'est un peu tard pour retraverser la forêt en sens inverse...
Sev'rance cessa tout à fait d'écrire alors que les dernières lueurs du soleil agonisaient derrière les montagnes.
-Eh oui... Tu devrais prévenir Wyxain que tu passes la nuit avec moi.
-Je m'en occupe, oui ; la prochaine fois, tu pourrais penser à me prévenir avant de partir à l'aventure...
-J'y ai pensé, mais... Je ne sais pas, j'avais vraiment besoin de partir.
La conversation s'interrompit le temps que Virasa rassure Wyxain, puis elle reprit :
-Sev'rance... Tu es sûre que ça va ? Quand je t'ai posé la question hier à l'astroport, tu avais l'air d'aller plutôt bien, mais...
Virasa ne voyait presque plus rien, l'obscurité gagnait tout, mais elle eut la très nette impression que Sev'rance haussait les épaules.
-Je ne sais pas trop... Là, à ce moment précis, je ne saurais pas te dire. J'ai écrit toutes sortes de choses, et ce n'est qu'une partie de tout ce que j'ai rêvé aujourd'hui ; ça me fait du bien de m'appliquer sur mon écriture, d'essayer de coucher les choses sur le papier... Je n'y prend pas forcément plaisir, mais ça me vide. Et ça, ça fait du bien. Hier soir et ce matin, par contre... Je ne sais pas... Safera, Tehirahs, mon renvoi, Vandalor emprisonné, tout cela m'est revenu dans la figure d'un coup, je me suis aperçu que je ne savais plus ni ce que j'allais faire ni même ce que je voulais... L'impression que rien n'avait plus de sens... Que ma vie n'était qu'une sinistre comédie, que je n'étais qu'un pantin qui essaie sans cesse de se hisser à la hauteur des marionnettistes... Toutes sortes de choses dont je préfère ne pas parler. Bref, je suis venue ici, et, ça va un peu mieux... Pour l'instant, en tous cas.
-Et tu y vois un peu plus clair, maintenant ?
L'obscurité était totale, à présent ; Virasa s'efforça de s'allonger sur le rocher, lequel n'était pas vraiment conçu pour servir de lit à une femme Chiss.
-Vaguement, répondit Sev'rance. Je ne vais pas me faire tuer en essayant de sauver Vandalor, pour commencer, ça n'arrangera ni mes affaires ni les siennes, d'ailleurs c'est probablement ce que lui-même me dirait ; d'une façon ou d'une autre, je ne peux rien pour lui... Si je trouve une façon de l'aider, je le ferais, mais là, ce ne serait pas courageux de tenter quoi que ce soit, ce serait idiot.
-C'est la meilleure chose à faire. Et dis-toi bien une chose, c'est qu'il savait très bien ce qu'il faisait en acceptant d'aller arrêter Zarden ; tu n'es pas responsable de lui, Sev'rance, or tu voulais agir non par attachement mais par devoir... Faire tout son possible pour un camarade quel qu’il soit, c'est normal dans la guerre ; faire l'impossible pour quelqu'un qu'on aime quitte à se faire tuer, c'est compréhensible ; mais dans ton cas...
-J'imagine, mais... Bon. Enfin, il n'est pas mort, c'est déjà ça.
-Je comprend... Tu vas essayer de te trouver un emploi civil, alors, hein ? Tu as réfléchi aux propositions de papa et maman ?
-Euh, oui, mais c'est non ; j'imagine que je pourrais me rendre utile, mais je pense que je vais vraiment m'ennuyer avant d'avoir vraiment des responsabilités qui me plaisent... Non, j'ai une meilleure idée : quand j'étais petite, tu te rappelles, j'avais pensé à devenir pilote de chasse ? Évidemment, c'est plus impossible que jamais à présent que je me suis fait renvoyer de l'infanterie, en revanche j'ai pensé à quelque chose qui me plairait peut-être encore plus ; piloter l'une de ces navettes qui secourent les vaisseaux pendant une bataille ou après, ça, ce serait utile, risqué, et je n'aurais pas à tuer qui que ce soit... Et je découvrirais enfin l'espace moi-même. Vraiment, je crois que c'est la meilleure solution ; bon, du coup, on ne va pas se voir beaucoup plus, mais...
Virasa chercha à tâtons sa sœur dans le froid ; lorsqu'elle la sentit sous sa main, elle vint se serrer contre elle.
-Je le regrette, mais je préfère te savoir faisant ce que tu aimes ailleurs que malheureuse avec moi... Tu as raison, c'est une bonne idée. Mais... Je vais être franche, tu vas vraiment t'en contenter ?
-Je me le suis demandé... Ça ne sert à rien de le nier, je suis ambitieuse, et c'est une forme d'orgueil ; je n'éprouve pas seulement le besoin de me rendre utile, mais aussi celui d'être reconnue... Je me suis demandé si je n'allais pas devenir dingue si je renonçais à prendre de l'importance. Mais maintenant que j'ai commencé à écrire, eh bien... Ça va mieux. Je construis quelque chose en-dehors de moi-même. J'ai essayé d'écrire beaucoup de choses aujourd'hui, les inventions n'ont cessé de se bousculer dans ma tête ; le récit de ma propre vie, ma vision de l'univers, des histoires imaginaires et d'autres mondes... Que je puisse consacrer mon temps et mon énergie à créer tout cela, à essayer d'en faire quelque chose de beau, ça m'aide à me convaincre qu'en fin de compte, je... Je ne suis pas mauvaise.
Et soudain, sans que Virasa n'ait rien vu venir, elle entendit sa sœur laisser échapper un sanglot qui fit vaciller un instant son cœur dans les ténèbres.
-Eh, Sev'rance... Tu vois bien que tu n'es pas orgueilleuse. C'est vrai que les choses n'ont pas été faciles pour nous après l'arrestation d'oncle Vorgan, et surtout pas pour toi, tu étais plus âgée que moi et tu avais tes rêves ; moi, j'imagine que quelque part, sans m'en rendre compte, j'ai dû décider que ça ne m'apporterait rien de bon de m'occuper de guerre et de politique... Toi, tu n'as cessé de te heurter au mépris et à la méfiance. Mais tu ne dois pas écouter les gens qui t'ont traité ainsi, hein ? Bien sûr que non, que tu n'es pas mauvaise... Tu le vois bien, non ? Quoi qu'aient pu dire tes juges, demandes-toi ceci : est-ce qu'à un moment ou à un autre, tu as voulu nuire à autrui ? Est-ce que tu n'as pas tout fait pour éviter d'en arriver là ?
-Oui, mais j'ai quand même trahi, j'ai quand même choisi de placer mon propre jugement au-dessus des lois ! Ça fait des années que je me répète que j'ai été injustement traitée, et pour une fois qu'on me fait confiance, la première chose que je trouve à faire, c'est d'organiser une mutinerie ! Simplement parce que j'en pensais que j'avais raison, sans en avoir la preuve... Je me suis crû au-dessus des lois ; ce n'est pas de l'orgueil, ça ?
-C'est de l'orgueil de considérer qu'on a le droit de vivre ? C'est de l'orgueil de considérer que l'on doit quelque chose à ses compagnons d'armes ? Si tu n'avais pas fait ce que tu as fait, tu serais morte, Sev'rance, tu l'as dit toi-même. Ce n'est pas rien ! La vie d'un être pensant a de la valeur, plus de valeur que toutes les lois que nous pouvons inventer, parce qu'elles sont inventées pour protéger cette même vie ; tu tiens à des gens, des gens tiennent à toi et j'en suis, et ça vaut aussi pour tous ceux que tu as sauvé, nous faisons tous partie d'un même ensemble que les lois sont censées protéger...
« Ce n'est pas quelque chose que l'on sacrifie aisément. Franchement, si tu étais restée sans rien faire à suivre les ordres de Zarden, des ordres auxquels lui-même ne croyait qu'à moitié, en sachant ce qu'il allait se produire... Et imagines qu'après, tu aies survécu, tous tes camarades morts. Bien sûr, tu aurais pu te présenter la tête haute en cour martiale ; mais tu crois que tu te sentirais mieux ? Admettons un instant que tu te sois trompée, Zarden serait mort pour rien : tu aurais dû avoir du remords pour être à l'origine de cela, mais être fière de l'avoir tenté ! Évidemment, les gens comme Zarden dorment mieux le soir ; que ceux qui dépendent d'eux vivent ou meurent, ils n'en sont pas responsables. Mais ils ont tort : les lois doivent guider l'Homme en quête d'un jugement neutre sur ce qu'il doit faire pour l'organisation de la société, elles ne sont pas un refuge pour le lâche... Tu as choisi de considérer que les vies Chiss qui dépendaient de ta décision comptaient et que tu devais tenter quelque chose, tu as accepté l'idée que si tu te trompais, ce serait de ta faute, pour agir ; alors maintenant, dis-moi, de celui qui croit avoir des principes si capitaux qu'il se place au-dessus de ceux envers lesquels il a un devoir et probablement de l'attachement, et de celle qui est incapable de laisser mourir ses semblables, ses égaux, et elle-même par la même occasion, dis-moi qui a fait preuve d'orgueil ?
-Ce que tu dis se tient... C'est plus ou moins la version altruiste de ce que m'a dit Vandalor, d'ailleurs... Mais j'ai vraiment trop peur d'avoir fait ça pour me prouver que j'étais une héroïne, tu comprend ? Ce n'est pas conscient, bien sûr, mais...
-Rentres-toi ça dans la tête, Sev'rance : tu n'as rien à prouver. Nous avons grandies ensemble, et je t'aime ; sur Tehirahs, tu as trouvé des milliers de fantassins pour t'être reconnaissants ; et surtout, Safera, tu penses qu'elle serait tombée amoureuse d'une fanatique ? Je ne sais pas exactement ce qu'elle a fait, tu ne m'as pas dit comment elle est morte, mais je suis sûre que...
-Elle est morte en refusant d'abandonner à leur sort des gens qui ne le méritaient pas, lâcha Sev'rance. Elle y a parfaitement réussi, et sans tuer qui que ce soit ; et c'est après cela...
La voix de Sev'rance se brisa.
-C'est après cela qu'elle a été assassinée. Elle n'est pas morte pendant une bataille à proprement parler, elle a été assassinée par quelqu'un qu'elle venait de sauver ; elle n'est pas morte foudroyée par une décharge blaster, elle est morte le ventre ouvert après plusieurs minutes de souffrance. Je ne sais pas si elle aurait pu aimer quelqu'un de mauvais, mais je peux te dire qu'elle aurait essayé de le sauver. Et puisque tu m'en parles, je peux aussi te dire qu'elle était la personne la plus généreuse, la plus pacifique et la plus courageuse que j'ai rencontré ; même ses ennemis n'avaient rien à craindre d'elle. Elle était l'incarnation de l'espoir et de la bonté, et on l'a assassinée.
« C'est aussi cela qui me fait peur, Virasa : quand elle est morte, toute vie a cessé d'animer mon cœur pendant des mois, j'ai plongé dans la pire des douleurs et j'ai crû que je n'en ressortirais jamais ; et à présent que j'ai retrouvé la force de vivre, j'ai peur de ne plus jamais être la même. Des injustices, j'en avais vu et j'en avais entendu, mais il y a dans ce qui est arrivé à Safera quelque chose qui dépasse mon entendement, qui m'horrifie et me révolte, qui me force à m'élever toute entière contre l'univers au sein duquel c'est arrivé ; le mal dont nous sommes capables m'a frappée de plein fouet, plus encore que jamais auparavant, et le désespoir s'est incrusté dans mon cœur, le désespoir de voir qu'aussi bon que l'on soit, rien ne change. J'ai peur... J'ai peur que ce ne soit pas seulement la possibilité que je me consacre pleinement à l'amour de quelqu'un plutôt qu'à mon devoir qui m'ait quittée, mais aussi tout sentiment chaleureux pour mes semblables, parce que je sais de quoi ils sont capables. Certes, je t'aime, toi... Mais je ne peux pas nier ce que je ressens, et c'est pourquoi j'ai plus que jamais besoin de me prouver que je peux faire le bien, à présent, j'ai besoin de faire quelque chose dont je sois fière. Et si je ne peux plus me consacrer corps et âme à l'Ascendance, si je ne peux plus me montrer exceptionnelle à cet égard... Alors écrire est un moyen comme un autre de ne pas perdre la tête.
Virasa ne savait pas quoi répondre à cela, elle était déjà subjuguée de voir Sev'rance s'étendre ainsi sur elle-même, mais elle essaya tout de même :
-Tu te reproches des crimes imaginaires, Sev'rance. Tu n'as rien fait ; et ce que tu ressens est parfaitement normal... Si tu n'étais pas capable d'éprouver de la colère et du désespoir après ce qui est arrivé à ton amante, tu ne serais pas capable d'aimer, tu ne serais même pas consciente de ce que peuvent ressentir ceux qui t'entourent... C'est parce que tu es quelqu'un de bien que tu ne peux pas supporter l'idée que quelqu'un que tu aimes soit mort injustement. Si tu étais capable d'accepter cette idée, tu serais toi-même capable du pire... Et ça, ça me ferait vraiment peur. Aussi longtemps que tu pourras ressentir de la colère contre ceux qui ont tué Safera, tu pourras ressentir de la colère contre toi-même si tu fais quelque chose de mal.
-Mais parfois, on ne s'en rend compte qu'après, et il est trop tard...
-Tu es en train de te poser la question, non ? Alors non seulement tu n'es pas un monstre, mais tu n'es même pas ivre de vengeance... Tu ne vas pas te reprocher d'accorder une valeur à la vie, non?
-Non, bien sûr.
-Alors sors-toi définitivement de la tête cette idée que tu dois prouver que tu es quelqu'un de bien...
-Ce n'est pas si simple.
-Je sais. Mais je te souhaite d'y arriver...
-Je comprend et je t'en remercie, mais je ne sais pas si je me souhaite d'y arriver, moi... Est-ce que je ne suis pas mieux ainsi ?
-Non, parce que tu ne seras jamais suffisamment bonne à tes propres yeux... Aussi fort que puisse être ton engagement pour l'Ascendance Chiss, je ne crois pas que tu sois fière que tant de soldats Kryshzlas soient morts de ta main sur Tehirahs.
-Non, bien sûr. Je sais que je ne serais jamais celle que je voudrais être, je me suis faite à cette idée.
-C'est une bonne chose, parce qu'aussi contradictoire que cela puisse paraître, si tu laisses le remords te dévorer plutôt que de simplement l'accepter, là, tu vas devenir vraiment dangereuse, ne serait-ce qu'en croyant te racheter... Si tu acceptes l'idée que tu n'es pas peut-être pas quelqu'un de bien plutôt que de chercher à tout prix à prouver le contraire, ça ne t'empêchera pas forcément d'agir de façon injuste, mais au moins tu ne te couperas pas du monde qui t'entoure et tu sauras ce que tu fais.
-C'est vrai, céda finalement Sev'rance. Tu sais, je crois que je vais vraiment finir par arrêter de te traiter de philosophe de comptoir !
Virasa rit.
-Dommage, j'aimais bien cette représentation de moi-même...
-Euh, Virasa ?
-Oui ?
-Tu... Tu es celle que tu voudrais être, toi ? Je voudrais juste savoir... Est-ce que c'est possible ?
Elles n'y voyaient rien dans la nuit, mais Virasa eut tout de même le réflexe de sourire pour dissimuler son mensonge.
-J'imagine que oui... Je crois qu'on ne peut pas avoir tout ce que l'on veut, mais on peut au moins être à peu près celui que l'on voudrait. Non, je ne demande pas grand chose de plus qu'enseigner, aimer ceux qui m'entourent et raconter des bêtises en essayant d'analyser les passions Chiss ; ça, c'est ce qui nous concerne tous, quelles que soient nos opinions et notre histoire... Tu es un cas assez intéressant, d'ailleurs. Du reste, non, vraiment, j'en demande peu... Je vais bientôt me marier avec Wyxain, ça faisait longtemps que je l'espérais ; j'aimerais avoir un enfant, aussi, mais ça risque d'être compliqué...
Virasa était stérile ; c'était vraiment un problème qui se posait à elle, mais elle avait cependant bien pris soin de contourner ce qui lui faisait le plus de mal dans son existence, et elle savait que Sev'rance n'était pas dupe.
-Pourquoi tu me demandes cela ? questionna-t-elle ensuite pour détourner la conversation.
-Parce que... Parce que je me suis souvent demandé à quoi ressemblerait ma vie aujourd'hui si j'avais quitté l'armée avec Safera pour essayer d'avoir une vie paisible à ses côtés... Quelque chose comme celle que tu essayes d'obtenir. Ironiquement, en fin de compte, si ça c'était produit, je n'aurais pas eu moins de mal que toi à fonder une famille...
-Oui ! Mais comme tu le dis toi-même, ça ne sert à rien d'y penser, Safera n'est plus là et tu ne veux même plus entendre parler d'histoires d'amour...
-Non, en effet. J'étais curieuse de savoir ce que tu m'en dirais, mais ça n'arrivera pas, ni rien d'approchant... Je vais juste me décider à laisser les manuels d'Histoire tranquilles. Petite sœur ?
-Oui ?
-Merci d'être venue me chercher, au fait.
-Mais de rien... Allez, il fait nuit noire, il est hors de question de rentrer maintenant ; j'espère que nous n'aurons pas trop froid... Bonne nuit.»
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Ven 29 Juil 2011 - 11:53, modifié 13 fois.
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Messagepar Dark Sheep » Mer 01 Juin 2011 - 17:16   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Hop !
Ça y est, c'est lecturé :wink:

C'est sympa de retrouver Sev'rance après tant d'aventures avec Safera, et puis ça donne une autre dimension à cette histoire. :)
Dans ce passage tu réussis à faire de ton héroïne quelqu'un auquel on peut s'attacher facilement je trouve, on la plaint pour les malheurs qui s'abattent sur elle, le sort qui s'acharne. Tu t'es concentré sur le développement des sentiments de celle qui va devenir une jedi noire, ça change aussi des larges scènes de batailles que tu nous as aussi livrées par moment... la variété c'est bien :D

Bon par contre je m'attendais à ce que la nuit forestière lui offre l'occasion de faire un pas dans la Force, et son côté obscur :sournois:
M'enfin bon... la nuit ne semble pas terminée non plus !

Allez, j'attends la suite des aventures de la chiss jedi obscure au coeur brisé.
:jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 01 Juin 2011 - 17:56   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

C'est sympa de retrouver Sev'rance après tant d'aventures avec Safera, et puis ça donne une autre dimension à cette histoire. :)
Dans ce passage tu réussis à faire de ton héroïne quelqu'un auquel on peut s'attacher facilement je trouve, on la plaint pour les malheurs qui s'abattent sur elle, le sort qui s'acharne. Tu t'es concentré sur le développement des sentiments de celle qui va devenir une jedi noire, ça change aussi des larges scènes de batailles que tu nous as aussi livrées par moment... la variété c'est bien :D


Merci, c'est l'objectif ; à vrai dire, en relisant L'Ascension dans sa globalité, je me suis aperçu que j'en avais par-dessus la tête, des batailles, mais il était prévu depuis bien longtemps que ce passage soit plus calme et plus psychologeek, c'est sans doute celui où il est le plus clair que Sev'rance aurait pu être une autre.

Bon par contre je m'attendais à ce que la nuit forestière lui offre l'occasion de faire un pas dans la Force, et son côté obscur :sournois:


Eh oui, et finalement, c'est l'inverse qui se produit ; plutôt que de perdre la tête une fois pour toutes, elle se découvre une nouvelle façon d'être en écrivant... Pour un peu, on pourrait croire qu'elle va vraiment finir pilote de navettes :D

Merci de ta lecture rapide!
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Messagepar Dark Sheep » Sam 04 Juin 2011 - 16:11   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Mais... au plaisir !
J'ai l'impression que le forum est moyennement actif ces derniers temps... ça doit être la période sans doute.

Tu es sur la suite déjà je suppose :siffle:
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Messagepar Notsil » Mer 08 Juin 2011 - 15:45   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Tiens, étrangement je pensais que cette FF était terminée depuis longtemps :)

Merci pour les petits résumés, ça aide à se remettre l'histoire en tête après "l'aparté" Perle Rouge ^^

Une petite coquille à ce propos :

là, ils discutèrent un peu de ce qui s'était passé sur Tehirahs, mais Safera veillait à rester vague.

-> Je pense qu'il s'agit là de Sev'rance.

Un bon petit passage très sympathique de réflexions, on sent que Sev est à un tournant de sa vie, complètement déboussolée, qu'elle cherche quoi faire de son existence.

Ca change agréablement des massacres au sabrelaser ^^

Bon courage pour la suite ;)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 08 Juin 2011 - 19:55   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Tiens, étrangement je pensais que cette FF était terminée depuis longtemps :)


:lol:
Relis les résumés : dans le passé, Sev'rance sortait de son procès et elle ne savait plus trop quoi faire ; dans le présent, elle était à moitié morte et sa Frégate était bloquée par des Cuirassés Loyalistes... Tu crois que je vous aurais abandonné là-dessus? :D Je sais bien que je suis une grosse raclure, mais enfin quand même :transpire:

Une petite coquille à ce propos :

là, ils discutèrent un peu de ce qui s'était passé sur Tehirahs, mais Safera veillait à rester vague.

-> Je pense qu'il s'agit là de Sev'rance.


Décidément, je vais y arriver :paf:

Un bon petit passage très sympathique de réflexions, on sent que Sev est à un tournant de sa vie, complètement déboussolée, qu'elle cherche quoi faire de son existence.

Bon courage pour la suite ;)


Merci =)

Ca change agréablement des massacres au sabrelaser ^^


Ben j'avoue que moi-même, j'en ai un peu marre... Ça doit être ça d'avoir dix-huit ans :cry:
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Messagepar Notsil » Mer 08 Juin 2011 - 20:10   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Bah j'ai rien contre un bon petit massacre de temps en temps, mais (faut que j'arrête de caler des "mais" dans chacune de mes phrases...) comme en général le héros est un Jedi (parfois gris ou obscur, ou noir, ou qui manie les 2 côtés de la Force tout en restant gentil, c'est un héros quand même ^^), donc par nature méga-super fort au sabrelaser (dont il maitrise toutes les formes les plus complexes, et en plus il a épaté ses maitres au cours de son apprentissage, car il ne faut pas oublier qu'il n'a que 16 ans)... j'en étais où ? Ah oui, donc 1 Jedi à peine sorti du padawanage, ça trucide gaiement quelques milliers de soldats à la seconde, et le brushing reste bien entendu impeccable :)
Par contre il ramasse quand même une vilaine cicatrice sur la joue qui le rend super sexy auprès des filles. Qui croirait survivre à un tel affrontement indemne, hein, sinon ? ^^
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 18 Juin 2011 - 15:42   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Allez, me revoilà pour le passage suivant, je crois que ça va vous plaire :) Merci aux deux derniers lecteurs qui s'accrochent à cette fan-fic, j'espère qu'on reverra au moins Den, à l'occasion^^

PS : Passage légèrement trop long pour être posté, mais qu'à cela ne tienne, je vous l'envoie en deux morceaux :wink:

Les deux sœurs se réveillèrent le lendemain après une nuit chaotique, leur sommeil à toutes les deux avait été régulièrement interrompu par le froid et d'étranges grincements en provenance de la forêt, Sev'rance était sûre que le vent n'y était pour rien, et Virasa lui avait murmuré qu'elle avait renoncé à chercher à comprendre il y a bien longtemps. Néanmoins, rien ne sortit des bois pour faire du mal aux deux jeunes femmes endormies, et lorsque le jour fut revenu, elles purent se mettre en marche pour revenir à la maison.
Après cette étrange aventure, Sev'rance resta quatre jours de plus chez Virasa. Elle s'était mise à écrire avec passion, consacrant temps et énergie à forger quelque chose... Quelque chose qui n'était pas nécessairement beau, qui était encore moins nécessairement vrai, mais quelque chose qui lui parlait. C'est ainsi que Sev'rance commença peu à peu à se détacher de l'horreur qu'elle avait traversé sur Tehirahs et du deuil qui l'accablait ; elle recommençait pour la première fois depuis longtemps à se voir elle-même sous les émotions qui la noyaient, et elle apprit peu à peu à se comprendre et à s'aimer. Elle ne s'était jamais soucié de l'apprendre jusque-là, n'avait même jamais pensé qu'elle pourrait en avoir besoin ; Virasa et Wyxain étaient conscients qu'elle allait mieux, et ils faisaient de leur mieux pour l'accompagner. Sev'rance se demandait parfois si elle n'était pas insidieusement en train de rentrer dans le rang, d'abandonner ses idéaux, mais elle savait que son existence telle qu'elle était aujourd'hui n'aurait plus aucun sens si elle s'obstinait à poursuivre ses rêves de gloire absurde... Il fallait qu'elle apprenne à vivre pour elle-même, sans quoi la folie la guetterait.
Enfin, lorsqu'il lui sembla que ses pensées avaient retrouvé une certaine stabilité, que sa raison ne risquerait plus de sombrer dans le gouffre sans fond du doute et de la dépression, elle se décida à revenir sur Csilla chercher du travail ; elle savait qu'elle ne pourrait pas avoir peur de cet appartement vide toute sa vie... Virasa proposa de s'absenter quelques jours pour l'accompagner, mais Sev'rance refusa ; elle devait se prouver à elle-même qu'elle était capable de tenir le coup. Elle avait combattu avec un courage et une endurance morale rares sur Tehirahs, ce serait un comble qu'elle se laisse à ce point intimider par ses propres émotions... Elle et Safera étaient semblables, décidément, le combat était une échappatoire, pour elles ; et lorsqu'elles s'étaient rencontrées, elles étaient devenues le plus beau des refuges l'une pour l'autre... Mais à présent, il n'y avait plus de refuge ; le combat n'existait plus pour Sev'rance, et Safera... Safera n'existait simplement plus. Alors Sev'rance n'avait pas d'autre choix que d'apprendre enfin à faire face à ce qu'elle ressentait.
C'est ainsi qu'un matin, Sev'rance revint à l'astroport de Helrah en compagnie de sa sœur, et cette fois, elle éprouvait effectivement une impression étrange, car elle sentait à quel point ses repères avaient été bouleversés durant ces cinq jours ; on ne devenait pas une autre en si peu de temps, Sev'rance le savait, mais elle sentait aussi dans son cœur que le changement était bien amorcé.
« Fais bon voyage, Sev'rance, lui souhaita Virasa. Et surtout, si tu as besoin de quoi que ce soit... Je suis là. Où que tu sois en train de poursuivre tes rêves, tu as une sœur qui ne demande qu'à t'aider.
Avant de lui répondre, Sev'rance s'attarda sur le joli visage de Virasa ; elles avaient été aussi proches que puissent l'être deux femmes aux caractères si différents, la paisible Virasa avait toujours voulu lui apporter du réconfort dans le combat qu'était son existence, et Virasa avait toujours incarné pour Sev'rance celle qu'elle voulait protéger des malheurs qu'elle-même affrontait... Cependant, ces derniers jours, elle avait été plus heureuse que jamais de l'avoir à ses côtés, tant son existence s'était effondrée...
Finalement, Sev'rance répondit d'un air désabusé :
-Tu y as déjà réussi au-delà de tes espérances... Si je ne suis pas encore devenue folle depuis toutes ces années, et surtout ces derniers jours, c'est en bonne partie grâce à toi, ma philosophe de comptoir...
Virasa sourit, amusée.
-Non, je suis sérieuse... insista Sev'rance. J'avais vraiment besoin de te voir... Tu es mon miroir. J'avais besoin de t'entendre pour mieux me comprendre, tu seras toujours la plus sage de nous deux...
Virasa prit soudain une expression grave qui ne lui ressemblait pas ; toute trace de son sourire si plein de vie avait disparu, ce qui la faisait ressembler plus encore à sa sœur.
-Tu ne devrais pas dire cela, grande sœur. Il n'y a pas la moindre sagesse chez moi, et tu es bien meilleure que moi...
-Comment cela ? demanda Sev'rance, déconcertée.
-Je... Laisses tomber. Aucune importance.
Sev'rance s'apprêtait à insister, mais elle réalisa au ton et à l'expression de Virasa qu'elle allait vraiment lui faire mal si elle lui en demandait plus... Elle n'en avait pas le courage.
-Comme tu voudras... Au revoir, alors. Je t'appellerais en arrivant... Prends soin de toi. »
Sev'rance prit un instant sa sœur dans ses bras, un geste d'affection bien peu commun chez elle, puis la laissa et partit traverser l'astroport pour rejoindre la navette. Ce n'était pas la première fois qu'elle avait l'impression que tout n'allait pas aussi bien pour Virasa qu'il n'y paraissait au premier abord ; Virasa était très douée pour enfouir ses sentiments négatifs si profondément qu'on aurait juré qu'ils n'avaient jamais existé et c'était une rhétoricienne redoutable, mais Sev'rance savait instinctivement reconnaître quand on ne lui disait pas toute la vérité, surtout lorsqu'il s'agissait de celle avec qui elle avait grandie... Elle ne lui parlait pas de ce qui la faisait vraiment souffrir, Sev'rance en était sûre ; peut-être était-ce parce qu'elle considérait toujours que son rôle était d'aider sa grande sœur émotionnellement quand celle-ci en avait besoin, alors elle ne voulait pas s'ouvrir à elle de ses propres sentiments... Même la nuit qu'elles avaient passées au bord du lac, alors que Sev'rance s'était confiée comme elle ne l'avait plus fait depuis bien longtemps, Virasa n'avait pas dit grand chose sur elle-même. Sev'rance savait que sa sœur était perturbée depuis longtemps par sa stérilité, par l'idée qu'elle était incapable de donner la vie elle-même, c'était instinctif ; mais ce n'était pas un tel problème, même si les instincts de femelle de Virasa n'étaient pas d'accord, elle se faisait à cette idée et elle aimerait sûrement un enfant qui ne serait pas de son sang. Cela ne devait avoir qu'une influence mineure sur elle, Sev'rance elle-même n'éprouvait même aucun réel besoin de se reproduire ou simplement d'avoir des enfants d'une façon ou d'une autre. Alors, de quoi Virasa ne parlait-elle pas et qui l'empêchait d'être aussi satisfaite d'elle-même qu'elle aimait à le faire paraître ? Persistait-elle à se voir elle-même avec le regard intransigeant de leur mère ?
Quoi qu'il en soit, Sev'rance n'aimait pas l'idée de ne rien pouvoir pour sa sœur... Elles ne se comprenaient pas toujours très bien et même rarement, elles étaient trop différentes ; mais elles s'aimaient, clairement, Virasa était la sœur dont Sev'rance avait besoin, et elle était sûre que l'inverse était vrai aussi. Sev'rance aurait besoin de Virasa dans cette nouvelle vie où elle avait été contrainte de renoncer à ses rêves et où Safera n'était plus, elle avait encore besoin de sa sœur pour la guider dans une nouvelle façon d'être...
Allons, ses relations avec Virasa n'étaient pas une bataille, elle aurait tout son temps pour discuter avec elle... Là, elle allait revenir sur Csilla, tout simplement, elle n'avait pas à réfléchir plus que cela ; elle avait toujours aimé la planète en elle-même et la magnificence de ses glaciers, les étrangers ne comprenaient pas pourquoi les Chiss s'obstinaient à vivre sur la planète glacée, mais pour les Chiss, la question ne se posait même pas, le climat invivable ne faisait que renforcer leur détermination à vivre sur ce monde... Mais évidemment, Csilla, c'était aussi la défunte Safera... Mais c'était aussi pour cela qu'elle devait y retourner, pour accepter une fois pour toutes l'idée que ce qui était passé était passé.
Elle embarqua dans la navette aux parois ocres et gagna son compartiment, une passagère parmi d'autres. Et pourtant, même en cet instant, elle sentait au fond d'elle-même qu'elle serait toujours loin d'être ordinaire, qu'elle le veuille ou non.

La navette décolla puis quitta les cieux d'Helrah pour gagner l'hyperespace, Sev'rance à son bord ; elle avait alors cessé de retourner dans sa tête des pensées sur Tehirahs ou même sur sa sœur, et elle se sentait étrangement vide, vide d'appréhensions comme d'espoirs, comme si ce qu'elle allait faire une fois qu'elle serait sur Csilla concernait une autre. Elle était toute seule dans le compartiment, c'était l'avantage de voyager sur une ligne peu fréquentée. Pour s'occuper, elle commença à se relire, mais elle jugea vite l'exercice agaçant ; il y avait quelques passages de ses textes dont elle était plutôt fière, mais l'ensemble ne se tenait pas aussi bien que prévu, il faudrait qu'elle le retravaille. Ou peut-être pas ? Retrouverait-elle le cheminement des pensées qui l'agitaient lors de l'écriture, si elle essayait ?
Incapable de se satisfaire de ses créations, la jeune femme finit par abandonner et sombrer dans le sommeil.

Elle ne sut pas exactement ce qui la fit remonter à la surface, mais elle était sûre qu'il ne s'était pas écoulé plus de quatre ou cinq heures... Il ne semblait pas se passer quoi que ce soit de particulier, elle était simplement allongée dans le noir, et pourtant son cœur frappait durement contre sa poitrine comme s'il voulait la fuir... Sev'rance ne savait pas l'expliquer, mais elle savait que ce n'était pas bon signe.
Elle était fatiguée, son corps voulait fermer les yeux sur cette inexplicable sensation de danger... Que pouvait-il se passer, de toute façon ? Sur un vaisseau rempli de Chiss, de civils Chiss qui plus est, il serait bien étonnant que qui que ce soit s'en prenne à elle ; peut-être était-ce la navette qui allait rencontrer un problème, alors ? Mais ça, elle n'y pouvait rien... Elle ne s'y connaissait pas encore assez en pilotage pour changer quoi que ce soit aux évènements... Autant qu'elle se rendorme, elle verrait bien.
L'esprit confus, elle se repositionna sur le ventre, laissa retomber ses paupières et veilla à bien s'envelopper dans sa couverture pour s'endormir... Elle n'agissait pas ainsi par crainte du froid, mais le contact la rassurait. Paradoxalement, elle se sentait fatiguée, à moitié endormie, mais elle ne parvenait pas à laisser le sommeil la saisir à nouveau...
Sev'rance cessa soudain de le chercher, tous ses sens aux aguets ; il y avait du bruit, dehors, du bruit qui ne lui plaisait pas... Un bruit de course... Des voix... Une voix d'homme filtrée, calme mais menaçante ; une autre plus claire, inquiète, interrogatrice... Une troisième voix, plus calme, celle d'une femme...
Ce n'était peut-être rien, mais Sev'rance était incapable de s'en convaincre... Autant abandonner toute idée de sommeil pour le moment. Elle s'efforça de tendre l'oreille. Il lui semblait qu'il y avait d'autres voix, plus étouffées. Quelqu'un posait une question, ou plutôt la répétait, au vu de la nuance d'agacement que Sev'rance percevait dans le ton ; on répondait calmement, mais Sev'rance sentait percer la peur à travers l'échange, elle ne savait pas si c'était dans le ton des réponses qu'elle percevait ou autre chose...
C'est moi qu'ils veulent.
La pensée absurde, à demi-formulée, s'implanta dans l'esprit de Sev'rance sans qu'elle sache pourquoi, mais elle fut néanmoins convaincue que c'était bien ce qui se passait... Des portes s'ouvraient, pas loin. La cherchait-on ?
La voix menaçante martelait quelque chose, et Sev'rance, sachant désormais ce qu'elle cherchait, crut reconnaître son nom... Elle n'en était pas sûre, mais en tous cas, l'homme à la voix filtrée parlait bien en Cheunh avec un accent qui donnait une agressivité incongrue à la langue natale de Sev'rance... Enfin, il lui sembla comprendre quelques mots :
« … Vous répète que nous... Qu'elle est là. Ne prenez pas de risques inutiles.
Une autre voix, celle d'une femme, posa une question d'un ton buté, mais Sev'rance ne la comprit pas.
-... Ne vous regarde pas, Chiss.
L'évidence s'imposa soudain à Sev'rance, cette évidence qu'elle ne voulait pas nommer depuis qu'elle s'était réveillée... Kryshzlas. Mais pourquoi ? Que faisaient-ils là, pourquoi la voulaient-ils, si c'était de cela qu'il s'agissait ? Et plus grave, comment l'avaient-ils retrouvé ?
-... Mettez en danger ce vaisseau... N'agissez pas de manière inconsidérée... Croyais qu'on vous apprenait à être responsables les uns envers les autres, vous, les Chiss ?
Sev'rance sentit les battements craintifs de son cœur se muer en un tonnerre sourd et martial de peur et de colère... Des Kryshzlas prenaient en otage la navette, et elle avait l'impression que c'était pour elle... Tous ces gens à côté d'elle qu'elle ne connaissait pas, sans défense... Elle ne voulait pas penser à ce qui leur arriverait si... Si... Oh non, elle savait bien que les Kryshzlas agissaient ainsi, mais c'était une toute autre chose que de le vivre ; sur Tehirahs, elle n'avait jamais eu à faire face elle-même à une menace sur la vie de civils, les choses se passaient entre soldats, entre des gens qui connaissaient les risques et pouvaient se défendre... En principe, du moins.
Ce qu'elle percevait du dialogue ne tarda pas à confirmer ses pires craintes :
-Vous ne pouvez... Vous mettre en travers de notre chemin, Chiss. Nous la trouverons. Assurez-vous seulement que...
Sev'rance n'avait pas le choix... Tout le monde sur ce vaisseau comptait sur elle. Si elle pouvait faire quelque chose, alors elle devait le faire. De toute façon, comme venait de le souligner le Kryshzla, il n'y avait aucune échappatoire possible ; elle pouvait seulement avoir la lâcheté d'attendre qu'ils tuent quelqu'un avant de se rendre...
Lentement, en tremblant légèrement sous l'assaut du désespoir, elle retira la couverture et descendit de sa couchette ; sans allumer la lumière comme si elle espérait encore retarder l'inéluctable, elle tendit la main à tâtons vers la poignée... À sa grande surprise, elle s'aperçut qu'elle avait les larmes aux yeux ; elle comprit pourquoi avec une sorte de décalage, elle était passée si près d'échapper à tout cela, elle aurait pu arriver sur Csilla, appeler Virasa, et tout ce serait bien passé... Virasa... La pauvre, saurait-elle jamais ce qui lui était arrivé ? Sev'rance prit le temps de s'essuyer le visage de la main pour ne pas que l'on voit les quelques larmes qu'elle avait laissé échapper ; elle n'avait pas honte de pleurer face à l'absurdité de son destin et pour ceux qu'elle allait abandonner, mais elle craignait que l'on pense que c'était par peur de mourir...
Il était trop tard pour reculer, à présent, mais Sev'rance aurait tant aimé avoir une arme sous la main... Une part d'elle-même se demandait encore si elle n'avait pas compris toute la conversation de travers ou même si elle ne commençait pas à manifester des troubles psychiatriques, mais elle savait bien que non... Elle ouvrit la porte.
Trois soldats Kryshzlas dans leurs armures blanchâtres se tenaient là, encadrant deux officiers de l'équipage Chiss, un homme et une femme légèrement plus âgée ; tous la regardèrent d'un air stupéfait, légèrement inquiet même, y compris les deux Chiss. Sev'rance était plutôt solide physiquement après des années dans l'infanterie Chiss et elle était grande pour une femme, mais comment pouvait-on avoir peur d'elle, à peine réveillée, désarmée, vêtue comme n'importe quelle civile ? Mais peut-être étaient-ils simplement troublés par la résignation mêlée de colère qui se peignait sur son visage.
« C'est moi que vous cherchez ? demanda Sev'rance, la voix extraordinairement maîtrisée.
Sev'rance n'était pas sûre de savoir si elle espérait qu'on lui répondrait « oui » ou « non »... La femme officier lui répondit, hésitante :
-Ils cherchent une ancienne Capitaine d'infanterie nommée Sev'rance Tann... C'est vous ?
-C'est moi, oui. (Elle se tourna vers l'un des Kryshzlas) Vous n'avez pas besoin de tuer qui que ce soit pour moi... Je suis là, et je n'ai pas d'armes. Tuez-moi si vous le voulez, emmenez-moi si vous le voulez ; mais laissez ce vaisseau tranquille, si vous avez un tant soit peu d'honneur.
-Allons, nous savions que vous viendriez, Sev'rance Tann... Vous êtes aussi courageuse qu'on nous l'avait décrit. Mais mourir n'est pas pour tout de suite, vous venez avec nous... Prenez vos affaires. 
Sev'rance hocha simplement la tête et alluma la lumière de son compartiment pour rassembler ses affaires. Elle ne comprenait pas ce qu'on lui voulait, elle n'était personne, en dépit de ses agissements sur Tehirahs... Elle ne comprenait pas non plus comment les Kryshzlas avaient pu la retrouver, les Chiss avaient la réputation d'être impossibles à infiltrer... Mais elle supposait qu'elle apprendrait tout cela lorsque les Kryshzlas le jugeraient utile... Si cela arrivait, du moins.
-Je suis prête, annonça-t-elle après quelques minutes.
-Je suis désolée, lui dit la Capitaine, ils nous sont tombés dessus en sortant de l'hyperespace...
-Vous n'avez pas à vous en vouloir, Capitaine ; vous ne pouviez rien faire, de toute façon... Et je ne veux pas que qui ce soit perde la vie à cause de moi.
L'un des Kryshzlas s'assura qu'elle n'emportait aucune arme, puis lui fit un signe de la main l'enjoignant à le suivre.
-Venez, et ne tentez rien d'idiot, d'accord ? Nous ne vous voulons aucun mal, je vous assure.
-Mais je n'en doute pas ; la prochaine fois, pensez juste à utiliser l'holonet, si vous voulez me voir...
-J'espère que nous ne vous disons pas adieu, Mademoiselle, remarqua anxieusement la Capitaine alors que Sev'rance s'engageait dans la coursive entre les trois soldats ennemis.
-Merci, mais ne vous en faites pas trop pour moi, Capitaine... Ce qu'ils pourraient me faire de pire, ce serait de vous faire du mal, à vous et à tous les innocents qui sont à bord de ce vaisseau. »
Sev'rance se retourna et suivit les Kryshzlas... Elle ne savait pas où elle allait, mais elle était au moins rassurée de voir que malgré la promesse du Kryshzla de ne pas lui faire de mal, ni la Capitaine ni l'autre officier ne semblaient voir en elle une traitresse potentielle...
Sev'rance et son escorte traversèrent probablement une bonne partie de la navette de transport aux parois ocres avant de rejoindre une demi-douzaine d'autres soldats Kryshzlas, qui les attendaient manifestement ; le Kryshzla qui parlait Cheunh s'entretint un instant avec l'un de ses compagnons d'armes, puis se retourna vers elle :
« Suivez-nous dans le tunnel de transfert, on passe dans notre vaisseau.
-Très bien. »
Sev'rance s'engagea effectivement dans le tunnel, entourée maintenant d'une dizaine de soldats Kryshzlas ; elle n'avait aucune chance de s'échapper, elle n'aurait rien pu faire quand bien même elle aurait été armée. Il serait sans doute aussi dangereux pour la navette Chiss qu'inutile pour elle-même de tenter quoi que ce soit pour l'instant, de toute façon... Une fois qu'ils seraient loin de la navette, ça se discutait, en revanche ; une mort rapide pourrait être souhaitable, car quoi qu'en disent les Kryshzlas, Sev'rance n'était absolument pas sûre que la torture n'était pas au programme... Elle savait aussi que les Kryshzlas ne s'interdisaient pas de violer les femelles étrangères...
Pourtant, elle avait envie de vivre encore suffisamment pour comprendre ce qui lui arrivait, par pure curiosité...
Ils débouchèrent dans le vaisseau des Kryshzlas ; avec ses couloirs bien plus bas et plus étroits que ceux de la navette Chiss, il s'agissait clairement d'un appareil militaire. Cela combiné à la faible luminosité donnait à Sev'rance une impression d'oppression encore plus criante... Les Kryshzlas menèrent Sev'rance jusqu'à une pièce tout en longueur, bordée de chaque côté de rangées de sièges probablement peu confortables ; deux d'entre eux la quittèrent pour gagner ce que Sev'rance présuma être le cockpit, les autres s'installèrent et invitèrent Sev'rance à en faire autant.
Quelques minutes passèrent, Sev'rance supposa que les pilotes rétractaient le tunnel de transfert et mettaient les moteurs en marche ; le vaisseau Chiss était probablement sauvé, au moins... Ou alors... Elle imagina le vaisseau Kryshzla se détachant paisiblement de celui des Chiss, elle imagina la Capitaine soupirer de soulagement tout en se demandant ce que la prisonnière allait devenir, et soudain, alors que le vaisseau Kryshzla semblait gagner l'espace, les canons qui s'armaient, se tournaient vers la navette Chiss et tiraient sans discontinuer, la faisant éclater en un nuage de shrapnels avec tous ses passagers...
Mais si les Kryshzlas étaient fourbes à ce point, elle n'y pouvait rien.
Cependant, rien ne sembla indiquer une quelconque action offensive du vaisseau Kryshzla sur qui que ce soit, et Sev'rance partit donc du principe que la navette était effectivement sauvée... Restait à savoir ce qu'il adviendrait d'elle, à présent... Elle était impuissante, entièrement aux mains des Kryshzlas ; elle ne pouvait strictement rien faire pour se libérer, pas face à dix soldats ennemis dans un vaisseau qu'elle devinait petit et étroit, et elle pourrait encore moins compter sur une aide extérieure s'ils l'emmenaient dans les mystérieux territoires encore contrôlés par les Kryshzlas, là où les Chiss les avaient repoussés après leurs récentes défaites...
Sev'rance pouvait supporter l'idée qu'elle allait cesser d'être, elle le pouvait vraiment, Safera n'était déjà plus, de toute façon ; mais l'idée qu'elle ne pouvait rien faire, rien tenter, qu'elle était toute entière à la merci d'autrui était autrement plus dérangeante... Une soif de liberté qui datait du jour où des agents de la DSFC avaient tout pris à sa famille...
« Détendez-vous, lui recommanda le même soldat Kryshzla que précédemment.
En dépit de son accent qui le faisait buter sur les consonnes, il semblait parler le Cheunh sans lacunes. Sev'rance sentit le vaisseau trembler légèrement au moment du passage en hyperespace qui lui confirmait qu'elle ne pouvait plus espérer aucune aide...
-Désolée, mais vous pouvez me promettre tout ce que vous voulez, nous sommes toujours des ennemis et je suis toujours sans défense...
-Nous n'allons rien vous faire, Tann. C'est bien ainsi que vous vous présentez, n'est-ce pas ? Sev'rance Tann ?
-Oui.
-Je suis le Lieutenant Bregar ; si nous vous avons enlevée, c'est parce que notre Amiral veut vous parler, et il veut que vous arriviez dans le meilleur état possible, physiquement et moralement. Alors ne faites pas de bêtise, et tout ira bien, d'accord ?
Sev'rance lui adressa son sourire le plus glacial -et elle avait un certain talent pour se montrer glaciale.
-Vous remercierez votre Amiral pour moi, j'ai crû comprendre que veiller à la santé de ses prisonniers n'était pas exactement une tradition Kryshzla d'ordinaire...
-Les soldats sont plus que les règles auxquelles les plient le droit de leur peuple, vous savez ? Ce n'est pas parce qu'un soldat Kryshzla peut agir de certaines façons qu'il le fait ; et ce n'est pas non plus parce que les Chiss ne sont pas censés faire certaines choses qu'ils ne les font pas...
Sev'rance le regarda d'un air dubitatif ; certes, elle était parmi ses congénères l'une des plus attachées aux principes d'honneur et de pacifisme des Chiss, mais elle doutait sérieusement qu'il y ait beaucoup de gens au sein de son peuple pour agir différemment. Certainement pas au point de se transformer en Kryshzlas, en tous cas.
-Pas souvent, c'est vrai, il faut vous reconnaître ça, admit Bregar. Mais certains de vos congénères n'ont pas attendu Farza pour nous attaquer, il y a une cinquantaine d'années... Des gens de votre famille, d'ailleurs.
Sev'rance frissonna ; elle savait que Bregar disait sûrement vrai, le pilote Chiss qui lui avait rapporté la mort de Safera avait également eu vent de cette histoire. Cela n'avait fait qu'entériner en Sev'rance le sentiment que les accusations du directeur Hess'arga'nuruodo à l'égard de sa famille étaient bien plus justifiées que ses parents n'avaient jamais voulu l'admettre. Pourtant, la décision qui avait frappé la famille Sev n'avait jamais cessé de la choquer, parce qu'elle savait qu'ils ne l'avaient pas tous mérités : son père, même s'il avait couvert les agissements de son oncle, était un administrateur sérieux, et elle le savait ; sa mère avait beaucoup de défauts, elle était autoritaire et exigeante, elle ne s'était probablement jamais rendu compte du mal qu'elle avait fait à Virasa, mais il fallait reconnaître que c'était la femme la plus honnête de la Galaxie. Et même si Sev'rance se trompait, qui s'était soucié des conséquences pour les enfants, pour elle et Virasa ?
-S'ils ont fait cela, c'est qu'ils n'étaient pas Chiss, rétorqua fermement Sev'rance, une réplique préparée depuis longtemps et qu'elle avait déjà eu l'occasion d'utiliser. Le sang est ce qui nous rassemble, mais encore faut-il vouloir être des nôtres, il faut montrer plus que du sang Chiss pour cela ; et si des étrangers veulent être des nôtres et qu'ils en ont les capacités, nous les acceptons.
-Mais oui... Vous méprisez les peuples étrangers. Qu'il s'agisse de nous ou de ceux que vous prétendez défendre contre nous... Peut-être pas vous personnellement, certes, mais c'est ainsi que les gens de votre peuple nous regardent.
-Nous méprisons ceux qui méprisent la vie. Les autres, quelque difficulté que nous puissions avoir à les comprendre, n'ont rien à craindre de nous.
-C'est vous qui le dites.
-C'est précisément parce que je garde à l'esprit que mon point de vue n'est pas nécessairement objectif que j'adhère aux principes pacifistes...
-Oui, je connais le baratin de l'Ascendance... Et je n'ai rien de personnel contre, d'ailleurs, ce n'est pas forcément pire que n'importe quoi d'autre dans cette Galaxie. Mais je suis et je reste un Kryshzla.
-Curieux, j'avais eu l'impression de m'adresser au Lieutenant Bregar, servant les forces Kryshzlas... Bon, et au lieu de refaire la Galaxie, je peux savoir où vous m'emmenez ? demanda Sev'rance, consciente que son ravisseur essayait probablement d'amener une conversation civilisée pour faire naître une sympathie inconsciente en elle.
-Pourquoi pas ? Nous vous emmenons au vaisseau-amiral de notre flotte, le Fléau ; c'est là que vous attend l'Amiral Vorgan. »
Sev'rance en fut estomaquée au point qu'elle ne chercha même pas à contrôler son expression ; l'Amiral Vorgan ? Était-ce un nom courant chez les Kryshzlas, ou... Non...
Ce n'était pas possible...

Alerté par comlink, l'Amiral Sev'orga'nuruodo prit le temps de remettre son casque avant de sortir de sa cabine ; peu de Lanshruls, même sur ce vaisseau, étaient informés que leur flotte était commandée par un Chiss, et il aurait facilement pu oublier cette précaution élémentaire dans l'excitation du moment. Il était impatient de la rencontrer, il ne voyait plus assez ses compatriotes, et encore moins sa propre famille... Il n'avait rien contre les Lanshruls, les règles à respecter pour les commander au combat avaient le mérite d'être simples, mais il se sentait parfois seul...
Il veilla à rester dans son rôle d'Amiral Lanshrul lorsqu'enfin il sortit de sa cabine ; il allait rencontrer quelqu'un qui pourrait être utile à leurs campagnes, c'est tout ce que l'équipage du Fléau devait savoir. Le port presque permanent de l'armure chez les militaires Lanshruls intervenait à point pour lui permettre de conserver l'anonymat... Seuls les plus hauts gradés savaient que sa peau était bleue et non grise clair, ses yeux rouges plutôt que blancs. Un autre avantage que la chance conférait à Vorgan, c'était qu'il était grand et plutôt élancé, pour un Chiss, ce qui correspondait plutôt bien aux silhouettes décharnées des Lanshruls ; il était étrange de voir que ce hasard de la nature contribuait encore à l'allure cadavérique des soldats Lanshruls.
Vorgan traversa le pont de commandement d'un pas calme mais sans perdre son temps non plus ; le travail d'Amiral était parfois presque autant un travail d'acteur que de stratège... C'était encore plus vrai parmi les Lanshruls, chez lesquels la figure du chef était si importante.
Dans une attitude typique des officiers supérieurs, le Chiss commença à scruter l'espace par la verrière... Ils étaient au beau milieu de nulle part, un point de rencontre dans l'espace vide d'un système stellaire inhabité... Le moins que l'on puisse dire, c'était qu'il y avait de la place, dans cet univers ; les systèmes solaires étaient principalement constitués d'espace vide, et les atomes aussi, à leur échelle... Il ne fallait pas se fier aux étoiles et aux planètes, aux protons et aux neutrons : tout était vide, Vorgan l'avait appris bien longtemps auparavant... Une triste rêverie qui lui venait souvent, qu'il le veuille ou non...
L'esprit bouillonnant de pensées et d'émotions contradictoires, Vorgan se força à se concentrer ; le vaisseau qu'ils attendaient était bien là, une petite navette d'assaut cuivrée tout en longueur, d'une forme vaguement oblongue, pas très impressionnante mais rapide et très bien armée, le type même de vaisseaux que les Lanshruls aimaient à employer pour aborder les navires civils ennemis, souvent pour les prendre en otage... Le plus souvent, pour décourager toute tentative de sauvetage, les équipes d'assaut avaient pour consigne de massacrer les civils en priorité en cas d'attaque ennemie ; le temps qu'on puisse faire quoi que ce soit pour les en empêcher, les vaisseaux étaient souvent transformés en cimetières spatiaux, et cela faisait suffisamment peur pour intimider des ennemis un peu trop soucieux de limiter les pertes en vies prétendument innocentes... Il fallait reconnaître que l'escadron Main Bleue avait été une sacrée épine dans le pied de la vieille stratégie Lanshrul sur ce plan, mais il en aurait fallu dix comme celui-là à l'Ascendance pour empêcher les Lanshruls de commettre de tels crimes.
« L'opération s'est bien passée, Capitaine ? demanda Vorgan au commandant du Fléau.
-Tout à fait, Amiral, à en croire les premières informations transmises par Bregar ; l'équipage a plus ou moins essayé de s'opposer à eux, évidemment, mais Tann s'est rendue d'elle-même.
-Elle est en bon état, alors ? demanda Vorgan, prenant soin de dissimuler une certaine anxiété dont il avait un peu honte.
-Oui. Elle n'a même opposé aucune résistance, et aucun participant à l'opération ne lui a fait de mal.
Cela ne surprenait pas Vorgan outre mesure, Bregar était un type qui connaissait son boulot, suffisamment intelligent pour être fiable tout en étant loyal ; Vorgan avait craint de ne trouver personne parmi les Lanshruls de suffisamment compétent pour lui confier sa nièce.
-Parfait... Autant qu'elle soit réceptive. Si elle n'a pas opposé de résistance, c'est qu'elle est suffisamment curieuse pour écouter ce que nous aurons à lui dire, un autre bon point pour nous... Bon, faites-la scanner intégralement avant de me l'envoyer ; je me doute que Bregar a déjà vérifié qu'elle n'était pas armée, mais il faut être sûr qu'elle n'ait pas non plus quelque chose de plus discret, un appareil d'écoute, par exemple... Histoire qu'on soit sûr que ce ne soit pas un coup tordu de Hess'arga'nuruodo.
-À vos ordres, Amiral. »
Vorgan donnait peut-être l'impression d'être paranoïaque, mais l'expérience lui avait appris que si on pouvait faire quelque chose pour se prémunir contre le directeur des services de renseignements Chiss, on le faisait... Il donna l'ordre de passer en hyperespace dès que la navette d'assaut les aurait rejoint puis regagna ses quartiers, impatient de voir ce que sa nièce était devenue ces douze dernières années.
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Mar 19 Juil 2011 - 15:49, modifié 3 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 18 Juin 2011 - 15:43   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Sev'rance savait que c'était la dernière chose à faire lorsqu'on était prisonnier, mais elle devait admettre qu'elle commençait sérieusement à perdre son calme...
Le vaisseau-amiral Kryshzla était là, une gigantesque masse métallique attendant voracement dans la noirceur de l'espace ; losange bossu de couleur beige et ocre ou gris acier par endroits, il était coupé en deux sur environ deux tiers de sa longueur par une ouverture béante, qui prenait fin avant le relief où était probablement situé le pont de commandement, entre autres ; cette ouverture devait trahir des hangars aux capacités colossales... Sev'rance n'y connaissait pas grand chose en construction spatiale, mais elle supposait que le vaisseau se reposait avant tout sur la force de ses escadrons de chasse et des vaisseaux de plus petite taille qu'il abritait, un engin idéal pour les raids comme en pratiquaient les Kryshzlas.
La navette s'engagea dans la gigantesque gueule du Fléau, et les hangars des deux côtés devinrent visibles... Comme le pensait Sev'rance, les hangars démesurés indiquaient qu'il s'agissait du vaisseau-mère d'une force de frappe conséquente.
Elle restait là, debout dans le cockpit des Kryshzlas, sous l'étroite surveillance de Bregar, et sa respiration s'alourdissait alors que le désespoir s'abattait sur elle... Comment allait-elle se sortir de là ? Si seulement elle avait une arme, une arme même à une contre cent, pour avoir une minuscule chance avant de mourir...
Mais ce n'était pas le moment de penser à sortir de là, ni même à mourir ; elle devait savoir si c'était son oncle qui commandait la flotte Kryshzla, elle devait savoir si ses compagnons d'armes tombés sur Tehirahs et sur tous les autres fronts avaient été tués par une armée dirigée par un Chiss...

Après un passage au scanner en descendant de la navette, Sev'rance fut emmenée sous bonne garde vers ce qu'elle présuma être le bureau de l'Amiral Vorgan, quelque part à l'autre bout du vaisseau ; mais en réalité, il n'était nul besoin de soldats pour l'y mener, Sev'rance y allait même avec hâte. Elle devait savoir... Elle devait savoir pourquoi elle avait passé plus de deux années à combattre sur Tehirahs, elle devait savoir si tant de Chiss étaient tombés à cause de la traîtrise d'un des leurs...
Et si c'était le cas... Elle ne voulait même pas y penser.
Lorsqu'ils parvinrent devant la porte du bureau de l'Amiral, les gardes se placèrent de chaque côté de la porte et ordonnèrent à Sev'rance d'entrer ; elle s'exécuta et se retrouva dans une petite pièce presque vide. Les parois étaient d'un jaune tirant doucement sur le doré qui donnaient à la pièce une certaine noblesse malgré sa sobriété ; une baie vitrée donnant sur l'hyperespace renforçait cette impression, et c'était devant elle que se trouvait un bureau derrière lequel l'attendait un homme en armure Kryshzla.
Ils étaient seuls, et Sev'rance entendit la porte se refermer doucement derrière elle ; personne d'autre n'assisterait à leur rencontre, et Sev'rance craignait de comprendre ce que le secret dont s'entourait l'Amiral pouvait signifier... Bien sûr, il pouvait y avoir toutes sortes d'autres raisons, peut-être tout simplement que personne d'autre à bord de ce vaisseau n'était suffisamment gradé pour entendre la conversation, mais Sev'rance avait de plus en plus de doutes...
« Bonjour, Capitaine Tann, la salua l'Amiral. Asseyez-vous, je vous en prie, je pense que nous allons avoir beaucoup de choses à nous dire... Peut-être plus encore que vous ne le croyez, d'ailleurs.
Lorsque l'Amiral eut fini sa phrase, manifestement persuadé que le sens de ses propos lui échapperait, Sev'rance comprit à qui elle avait à faire, et elle sentit quelque chose se déchirer en elle... Elle allait complètement perdre le contrôle de cette conversation si elle ne se maîtrisait pas maintenant ; le choc était terrible, mais elle ne pouvait pas succomber devant Vorgan... Avec une terrible violence émotionnelle, elle glaça son cœur pour ne pas exploser, se contraignit à se détourner de ses émotions jusqu'à ne plus ressentir à la place qu'une sorte de douleur sourde...
-Mais je n'en doute pas, oncle Vorgan, rétorqua-t-elle aussitôt d'un ton cassant pour ne pas se laisser submerger par la colère et l'incompréhension. Tu ne m'en veux pas si je n'attend pas la fameuse scène mélodramatique où tu retires ton casque pour que je découvre avec stupeur qui tu es ?
Vorgan se figea, et un long instant passa au cours duquel la pensée sournoise qu'elle se trompait peut-être pointa à l'esprit de Sev'rance... Mais finalement, Vorgan laissa échapper un petit rire nerveux.
-Très perspicace, ma nièce... J'avoue que je ne m'attendais pas à ce que tu comprennes si vite...
-C'est que vous aimez trop jouer avec votre proie, mon oncle, répliqua Sev'rance, refusant de tutoyer plus longtemps l'homme assis en face d'elle, une multitude de questions haineuses se pressant à ses lèvres.
-Ce n'est pas faux... Ça ne devrait pas me surprendre, de toute façon, tu es de mon sang, après tout...
Sev'rance se força à ne pas laisser s'échapper la tempête qui faisait rage en elle, cela n'avait rien de facile malgré son expérience en la matière, et lui adressa un autre de ses sourires glacials.
-C'est tout ce que nous avons en commun, Amiral, soyez-en assuré.
Vorgan retira finalement son casque, découvrant les traits d'un Chiss au visage étroit qui devait approcher de la cinquantaine d'années ; douze ans avaient passés depuis la dernière fois que Sev'rance l'avait vu et il avait bien changé, son expression s'était faite plus dure et son regard plus pensif, mais Sev'rance reconnaissait parfaitement cet air buté qu'il avait toujours eu à sa connaissance, et bien qu'elle ait déjoué sa mise en scène, cela lui fit un choc... Elle avait relégué Vorgan au plus profond de sa mémoire lorsque ses parents lui avaient expliqué qu'elle ne le reverrait plus, il était devenu pour elle une sorte de mythe, un symbole au même titre que Hess'arga'nuruodo de la fin d'une époque de sa vie... Il lui apparaissait moins comme son oncle, ou même comme un traître, que comme un mort-vivant.
-Inutile d'être aussi cassante, Sev'rance, pas avec quelqu'un qui te connait suffisamment bien pour lire en toi... Tu n'as jamais aimé laisser paraître ce que tu ressentais, contrairement à ton idiote de sœur qui serait capable de l'afficher au néon dans toutes les avenues de Ac'siel (Sev'rance sentit son sang bouillir de colère en entendant la façon dont Vorgan parlait de Virasa, mettant ses nerfs à rude épreuve), tu ne veux dévoiler ton jeu que quand tu l'as décidé ; tu ne ressembles peut-être plus beaucoup à l'adolescente de douze ans que j'ai quittée, tu es une femme maintenant, et tu as été une grande Capitaine, mais cela au moins n'a pas changé chez toi...
Sev'rance se contenta d'un sourire sarcastique, décidée à ne pas rentrer dans le jeu de Vorgan ; ce n'était pas d'elle qu'elle voulait parler...
-J'aime peut-être garder le contrôle d'une conversation, mais ce n'est pas moi qui voulait absolument une mise en scène digne d'un holofilm pour révéler mon identité... Bon, autant laisser tomber, et allons droit au but : qu'est-ce que je fais là ? Et plus grave : qu'est-ce que tu fais là, à la tête de cette flotte criminelle, à la tête de nos ennemis ? Je te croyais emprisonné à vie ?
-C'est une très longue histoire, Sev'rance... L'histoire d'un peuple appelé les Lanshruls et d'une influente famille Chiss... Les Sev. Je ne suis pas devenu Amiral Lanshrul par hasard, mais à la suite d'une longue histoire de relations entre notre famille et le Seigneur Heckara. Que sais-tu de ceux que les Chiss nomment les Kryshzlas, Sev'rance ?
Sa curiosité lui donnant maintenant davantage à penser que sa fureur, Sev'rance haussa les épaules.
-Je sais que l'Ascendance Chiss était plus ou moins informée de leurs agissements des années avant l'incident de Farza qui a marqué le début de la guerre... Un peuple au bellicisme exacerbé qui a entrepris une expansion violente il y a assez longtemps, je crois ; ce ne sont pas des guerriers nomades comme les Vagaaris, ils pratiquent le pillage et l'esclavagisme, du moins est-ce le cas à notre époque.
-Tout à fait. Leur expansion coloniale a en fait démarré il y a environ une soixantaine d'années, l'Ascendance Chiss en a eu vent sous forme de vagues rumeurs qui se mêlaient aux légendes des populations de cet espace maudit, mais elle n'a pas cherché à en savoir plus ; seulement, ce ne fut pas le cas de tout le monde au sein de l'Ascendance... Ton arrière-grand-père était un homme habile, Sev'rance, issu d'une lignée modeste, il était parvenu à s'élever dans la hiérarchie de l'administration coloniale, je crois qu'il fut le premier homme de notre famille à embrasser cette carrière dont il semble avoir donné le goût à notre famille ; il avait une intelligence analytique et un charisme qui le servaient, c'est certain, mais il avait aussi su exploiter chaque opportunité pour se créer d'importants réseaux de relations, il rendait service à des gens qui pour une raison ou pour une autre avaient besoin de contourner le droit rigide de l'Ascendance Chiss... Certains pourraient sans doute parler de corruption et de clientélisme, bien que lui-même ne l'aurait jamais formulé en ces termes... En tous cas, il a su recouper les informations sur les Lanshruls alors que ses supérieurs s'y refusaient, et il a compris qu'il y avait là une occasion d'obtenir quantité de richesses, et de s'en servir pour asseoir définitivement son influence ; il ne voulait pas seulement richesse et pouvoir pour lui-même, il voulait surtout assurer une place de choix à sa famille après sa mort.
« Ce qui intéressait mon grand-père au sujet de ce peuple guerrier qui sévissait loin de l'Ascendance, c'était surtout deux choses : les Lanshruls n'étaient pas des nomades comme d'autres peuples menaçants des Régions Inconnues, ce qui signifiait que l'on pouvait les trouver et leur voler leurs richesses ; et surtout, le fait qu'il s'agisse d'un peuple manifestement violent lui donnait une opportunité de se constituer secrètement une armée pour les frapper, car il savait que bien des officiers désapprouvaient la politique pacifiste de l'Ascendance... Notre peuple est un peuple discipliné et empli de principes, Sev'rance, il avait déjà été difficile à ton arrière-grand-père de trouver des gens avec qui bâtir son réseau ; mais trouver des officiers de la flotte prêts à se livrer au pillage pur et simple sur son ordre, c'était tout simplement impossible... En revanche, si le peuple visé représentait une menace, il y avait peut-être une chance. Il y a un peu plus de cinquante ans, il s'est ainsi trouvé en mesure de rassembler une flotte clandestine, ayant pris contact avec d'autres gens intéressés par son projet ; il était même parvenu à débaucher un officier de la famille Nuruodo... Il l'a placé à la tête de la flotte, et son fils aîné, mon oncle Sev'unt'alani, un jeune officier dont les vues idéalistes ne cadraient pas vraiment avec les principes Chiss, a été lui-même envoyé comme commandant en second. Ton arrière-grand-père avait confiance en le succès de l'opération...
« Il avait tort, hélas ; les participants sont effectivement parvenus à trouver les Lanshruls, qui opéraient alors bien loin d'ici, mais ils ont eu affaire à plus forte partie que prévu... Surtout, ils avaient sous-estimé la fourberie de leurs ennemis, particulièrement celle de l'officier qui commandait alors le Corps Expéditionnaire Lanshrul ; celui-ci n'hésita pas à interposer des civils entre ses forces et les Chiss, et plusieurs officiers, notamment Sev'unt'alani, ne surent comment réagir... L'ennemi exploita à merveille leur indécision pour leur infliger une défaite implacable et sanglante ; l'officier de la famille Nuruodo s'est suicidé lorsqu'il a réalisé à quelle folie il avait pris part, mais plusieurs combattants Chiss, dont Sev'unt'alani, ont été capturés.
Sev'rance écoutait avec horreur son oncle narrer l'ascension corrompue de son arrière-grand-père, les origines de la puissance de sa famille, et plus Vorgan en disait plus elle sentait gronder en son cœur la révolte contre cet homme dont elle était issue et qui n'avait jamais fait que trahir les Chiss... Elle ne doutait pas un instant que ce fut la vérité, cette histoire était trop énorme, trop impensable pour un Chiss, Vorgan n'aurait pu l'inventer aisément ; pire, elle se rendait compte que la narration de Vorgan rejoignait peu à peu le récit de Brast'eli'nuruodo sur la mort de Safera, il avait clairement parlé d'une rencontre sur Hautemer avec un ancien officier Chiss nommé Sev'unt'alani... Elle devait admettre qu'elle était incapable de dissimuler son choc en cet instant ; indifférent, Sev'orga'nuruodo poursuivait :
-Ce fut, tu t'en doutes, un coup dur pour ton arrière-grand-père, lui et ses alliés avaient énormément investi dans l'opération, et c'était d'autant pire que le chef du Corps Expéditionnaire Lanshrul, n'hésitant pas à torturer atrocement ses prisonniers, en apprit vite beaucoup sur les Chiss et notamment sur l'illégalité de l'opération... Mais plutôt que de monnayer la vie des prisonniers ou d'informer l'Ascendance Chiss des actions de la famille Sev, il prit secrètement contact avec ton arrière-grand-père en lui renvoyant l'un des prisonniers qui s'en étaient le mieux tirés ; il ne lui demanda rien de moins qu'un soutien pour ses conquêtes en échange de son silence et d'une part du butin ! Néanmoins, mon grand-père comprit qu'il avait les mains liées et qu'il pouvait encore faire profiter sa famille du marché s'il s'y prenait bien, alors il accepta ; il renseigna parfaitement le chef du Corps Expéditionnaire Lanshrul sur les Chiss pour éviter une confrontation à laquelle les Lanshruls n'étaient pas préparés, il lui envoya de l'aide technologique et même des officiers pour former les combattants Kryshzlas... Les officiers en question ignoraient à qui ils avaient affaire, naturellement. L'officier Lanshrul tint parole et lui aussi bien que ton arrière-grand-père y gagnèrent, finalement ; ce chef du Corps Expéditionnaire ne tarda pas à devenir suffisamment puissant pour renverser son gouvernement par un coup d'État militaire, et il est devenu celui que nous connaissons sous le nom de Seigneur-Protecteur Heckara... Au sein de son propre peuple, il a mis en place un endoctrinement aussi sournois que total, achetant la confiance des siens avec ses conquêtes ; c'est là que les Lanshruls, déjà un peuple avide de conquêtes et de richesses, ont commencé à se transformer en une sorte d'immense machine de guerre...
« Chez les Chiss, l'affaire de l'attaque clandestine de la famille Sev fut rendue publique, car le nouveau maître des Lanshruls espérait encore monnayer la vie de ses prisonniers ; mais il tint parole et ne révéla pas le nom de ton arrière-grand-père, il ne parla pas non plus de son peuple, il se fit simplement présenter comme un seigneur des Régions Inconnues qui avait été victime d'une attaque Chiss... Mais ce fut peine perdue, l'Ascendance ne chercha jamais à négocier pour sauver Sev'unt'alani et les autres prisonniers, et ceux-ci, qui en savaient à présent beaucoup trop, furent envoyés dans une base introuvable cachée au plus profond des mers d'une planète que les Chiss appellent Hautemer... Je sais que cela a l'air incroyable, mais cette base est vraiment située sous l'océan, les Lanshruls l'ont établie à peu près à cette époque comme une solution de dernier recours face à leurs ennemis. Les années ont passées, et l'épouvantable système mis en place par Heckara et la famille Sev est resté, détruisant la vie de dizaines de milliers de gens au fur et à mesure de la progression des Lanshruls, faisant gagner toujours plus de pouvoir à la famille Sev... Ton arrière-grand-père est mort, plus puissant qu'il ne l'avait jamais été, et son fils cadet, ton grand-père Sev'ara'csapla, a pris le relais auprès du Seigneur Heckara ; il a abandonné sa carrière militaire après ce qui est arrivé à Sev'unt'alani pour devenir administrateur comme l'était son père et comme l'est devenu le tien, reprenant à son compte les solidarités clandestines pour assurer l'hégémonie de notre famille.
-Quel âge a Heckara ? l'interrompit Sev'rance, intriguée par ce qui lui paraissait être une incohérence dans l'effroyable récit. C'est toujours lui qui vous commande, non ? Mais s'il était déjà le commandant du Corps Expéditionnaire Lanshrul il y a soixante ans... Il doit avoir dans les quatre-vingt-dix ans, au moins, il a même probablement dépassé le siècle...
-C'est... Une très bonne question. Je n'en sais absolument rien... Ce qui est sûr, c'est qu'il y a depuis cinquante ans un Seigneur Heckara au visage masqué par l'armure Impériale qui dirige les Lanshruls, et qu'il semble toujours suffisamment jeune pour mener à bien cette tâche ; mais est-ce toujours le même homme depuis le début ? Je l'ignore. Si supercherie il y a eu, en tous cas, elle signifie qu'il y a un autre homme tout aussi implacable et charismatique que le premier Heckara, car personne n'a remarqué de différence ; c'est ce qui paraît le plus probable car les Lanshruls ne sont pas pourvus d'une vie particulièrement longue, elle est même légèrement plus courte que la nôtre. Et pourtant, il semble bien, aux dires de tous, que ce soit le même homme qui commande les Lanshruls depuis tout ce temps... Son peuple le dit immortel, ou qu'il ne trouvera le repos qu'une fois qu'il aura accompli jusqu'au bout sa tâche de mener son peuple à la gloire... Sommes-nous sûrs qu'il est lui-même Lanshrul, pour commencer ? Rien n'est moins sûr, il semble qu'il ait fait tuer tous ceux qui en savaient trop sur lui...
Sev'rance se tut, à la fois fascinée et terrifiée par ce monde bâti sur le secret et le sang que décrivait son oncle, tant chez les Chiss que chez les Kryshzlas... Vorgan reprit :
-Bref... C'est ainsi que ce pacte infernal a permis la sanglante montée des Lanshrul avec la complicité de notre famille. J'ai grandi dans tout cela, Sev'rance ; mon père n'était pas comme le tien un administrateur sérieux, marié à une femme bien rangée, qui se contentait de couvrir les activités de sa famille et de profiter des largesses de son père. Non, ton grand-père reprenait l’œuvre de son propre père là où il l'avait laissée avec une énergie identique ; ton père et moi... Nous ne pouvions pas ne pas savoir comment l'univers fonctionnait, nous voyions toute cette corruption qui contredisait les valeurs Chiss qu'on nous inculquait, et nous n'aimions pas cela ; lui, je te l'ai dit, il a un peu laissé cela de côté... Moi... J'ai voulu ne plus y penser, ne plus le voir, mais je savais que la corruption serait toujours présente, où que j'aille ; comme tu le sais, j'ai commencé à travailler pour la flotte... Avec un certain talent, d'ailleurs, puisque j'ai été adopté par la famille Nuruodo. Ça me plaisait. Mais l'ombre de ton grand-père et de ses machinations était toujours là pour me proposer d'aller plus vite... Je voyais toute l'hypocrisie de ce commandement Chiss qui refusait de voir la corruption qui s'étendait sous ses yeux... Je ne voulais pas me laisser faire, devenir un pion anonyme comme tant d'autres pendant que des gens comme mon père ne cessaient de gagner en influence, d'autant plus que je ne voulais pas m'expliquer avec lui ; j'ai accepté de prendre part à ses affaires...
« Avec un fils officier de la flotte, Sev'ara'csapla a sans remords décidé d'intensifier encore sa collaboration avec Heckara... À présent, il ne lui demandait plus seulement du financement et bien sûr le silence sur ses activités, il voulait également des informations sur tous les autres ennemis potentiels des Chiss... Il les livrait moyennant argent et services à des officiers de la flotte désireux de prendre quelques libertés avec les principes pacifistes, des officiers comme il y en a toujours eu, ceux-là mêmes que la DSFC traque avec acharnement ; des officiers comme moi, je servais de courroie de transmission entre eux et mon père... J'ai décidé de ne pas prêter attention à l'origine des renseignements que j'utilisais et transmettais : je combattais des forces qui pouvaient représenter des menaces réelles, après tout, pas nécessairement pour les Chiss, mais pour bien d'autres peuples moins forts... Heckara y trouvait son compte, évidemment, nous faisions le ménage pour lui...
-Et le directeur Hess'arga'nuruodo a fini par te démasquer ? demanda calmement Sev'rance, qui commençait à se sentir comme anesthésiée par trop de révélations effroyables, d'autant que le manque de sommeil commençait sérieusement à la rattraper. Mais pourquoi n'est-ce pas arrivé plus tôt, si vos activités avaient pris une telle ampleur ?
Vorgan rit.
-C'est bien ça le plus drôle... Tout ce que nous avons fait à l'époque de mon père, nous l'avons fait avec la bénédiction de ce cher directeur Sargan ! C'est lui qui a tout embrouillé à la DSFC pour que personne ne s'aperçoive de rien ! Jusqu'au jour où, évidemment...
Sev'rance en restait bouche bée... C'était trop, trop de révélations pour un seul jour, elle se sentait comme coupée de la réalité alors que Vorgan lui dévoilait l'envers du décor, chaque phrase qui sortait de sa bouche plus ahurissante que la précédente... C'était son univers qui s'effondrait, elle était brutalement en train de perdre toutes ses certitudes ; ce terrible moment où elle avait vu Vorgan arrêté par la DSFC, cette scène qu'elle n'avait cessé de rejouer dans sa tête depuis douze ans, tout cela prenait à présent un sens complètement différent, comme si l'on retournait brusquement un poignard que l'on aurait planté dans son ventre il y a bien longtemps... Elle n'aurait jamais dû commencer à écouter Vorgan, elle aurait voulu ne jamais connaître l'effroyable vérité, elle aurait encore préféré se suicider avec l'arme de n'importe quel soldat Kryshzla plutôt que d'entendre toutes ces horreurs sur sa famille et sur le véritable visage de la guerre...
-Sargan a mouillé dans les affaires pour lesquels il t'a arrêté ? demanda-t-elle comme si elle n'avait pas compris. Il est lié aux Kryshzlas ?
-Lui ?
Encore une fois, Vorgan rit nerveusement.
-Il est là-dedans jusqu'au cou, et ça fait un moment !
-Mais... Mais c'est le patron de tous les services de renseignement Chiss, maintenant ! protesta Sev'rance, scandalisée. C'est l'un des hommes les plus influents de... De...
-Je sais bien ! Sev'rance, tu avais douze ans, tu ne comprenais pas ce qu'il se passait à ce moment-là... Sargan savait depuis le début d'où provenait notre pouvoir, tout ce dont tu as toi-même profité enfant, Sev'rance ; nous buvions le sang des victimes des Kryshzlas, voilà ce que nous faisions ! Toi et Virasa aussi, vous en buviez, même si vous n'en saviez rien ! Et Sargan nous y aidait ! Et nous l'avons aidé aussi, nous avons largement favorisé sa carrière...
-Mais... Alors... Alors pourquoi ? Pourquoi est-il venu tout détruire?
-Parce que Hess'arga'nuruodo a le cœur aussi noir que celui de ton grand-père et ton arrière-grand-père, peut-être aussi noir que celui du Seigneur Heckara lui-même, peut-être aussi noir que ce que le mien est devenu depuis toutes ces années loin de mon peuple ; et il est beaucoup plus dangereux que nous ne le pensions... Il a tout simplement voulu prendre la place de Sev'ara'csapla comme le secret allié Chiss de Heckara, prendre la tête du réseau ; alors, à notre insu, il a pris contact avec Heckara pour s'assurer qu'il avait son accord, et tous les deux, ils ont décidé de nous évincer... C'est pourquoi Sargan a enfin rassemblé toutes les preuves nécessaires contre la famille Sev, contre les criminels que moi et mon père étions, contre ceux qui le savaient très bien mais qui en avaient profité sans mot dire comme ton père, et il a mis en scène mon arrestation... Inutile de te dire que les Familles Régnantes n'attendaient que cela, se doutant depuis toujours que notre richesse n'avait rien de régulière, d'où une certaine rancune, depuis, à l'encontre de la famille Sev...
-Et que s'est-il passé ensuite ?
Sev'rance n'était pas sûre de vouloir le savoir, mais cela n'avait plus d'importance... Elle en avait déjà trop entendu.
-Des choses étranges... Ce qui est sûr, c'est que sorti de prison, Sev'ara'csapla a totalement laissé tomber la machination diabolique de son père ; c'est un honnête homme, aujourd'hui. Ni lui ni moi n'avons dénoncé qui que ce soit ; en échange, lui a été simplement condamné pour avoir couvert mes activités, Sargan n'a pas révélé qu'il était le véritable chef du système depuis la mort de son père, et moi, Sargan m'a discrètement fait évader voilà neuf ans. Pendant une décennie entière, les affaires meurtrières ont continué comme si de rien n'était, Sargan avait simplement remplacé notre famille. Mais il s'est passé quelque chose de curieux : les Kryshzlas ont contre toute attente fini par rencontrer des Chiss, sur Farza... Était-ce un hasard ? Une erreur ? Ou Sargan a-t-il délibérément fourni de fausses informations à Heckara afin de se débarrasser de lui, une fois devenu le tout-puissant patron des renseignements Chiss ? Nous ne l'avons jamais vraiment su... Toujours est-il que le Seigneur Heckara, craignant ou peut-être espérant le pire, a décidé après cela de totalement couper les ponts avec Hess'arga'nuruodo ; il ne s'est rien passé entre eux, ils ont simplement, du jour au lendemain, cessé de s'échanger la moindre information que ce soit, de s'apporter toute forme d'aide, comme s'ils ne s'étaient jamais connus... Plus étrange encore, Heckara n'a pas semblé prendre conscience du danger qui menaçait son empire ; plutôt que d'abandonner ses positions pour disparaître loin du regard des Chiss, il a entamé une vaste contre-attaque sur l'Ascendance... Peut-être des décennies de victoires permanentes l'avaient-elles convaincu qu'il était invincible... Ou peut-être poursuit-il un objectif secret connu de lui seul, qui sait ? Quoi qu'il en soit, il a vite compris que ses forces n'étaient pas de taille : il s'est bâti une armée puissante, sérieusement, et il a durement frappé les Chiss, des milliers d'entre nous ont péris dans des offensives délibérément brutales, le type même d'assauts qui brisaient très vite la résistance des peuples rencontrés jusque-là par les Lanshruls ; mais voilà, les nôtres se sont accrochés, ils ont tenus bons face à la terreur semée par les troupes Lanshruls, et l'Ascendance Chiss a commencé à déployer autant d'hommes que nécessaire pour rendre coup sur coup aux Lanshruls, quel qu'en soit le prix...
« Je suis persuadé que Heckara a compris qu'il ne pouvait pas l'emporter ; mais plutôt que d'abandonner, il a probablement choisi de laisser son propre peuple et les Chiss s'entretuer dans l'attente qu'il trouve une solution qui lui permette de s'en tirer tout en retirant avantage de la guerre. Ou peut-être n'était-il motivé que par l'orgueil ? Toujours est-il qu'il s'est souvenu de moi, moi, Sev'rance, exilé loin de l'Ascendance pour ne pas être repris, abandonné par les miens, condamné par un homme bien pire que moi... Alors Heckara est venu me proposer de devenir le grand architecte de sa guerre, il voulait que je plonge l'Ascendance Chiss dans une guerre d'usure ; et je l'ai fait, Sev'rance, je me suis appliqué du mieux que je l'ai pu à épuiser les forces Chiss... Je savais quel défi ce serait, et pour le relever, j'ai fait miennes les tactiques les plus sanglantes des Kryshzlas, je leur ai apporté les tactiques les plus subtiles des Chiss ; j'ai exploité tout ce que je savais pour mener la guerre contre mon propre peuple... Voilà comment ton oncle est arrivé là, Sev'rance ; voilà pourquoi. Maintenant, je suis un traître et des centaines de milliers de Chiss ont été tués par ma faute, par celle d'Heckara, par celle de Sargan, par celle de tous ceux qui ont crû pouvoir retirer leur bénéfice personnel de ce jeu diabolique ; maintenant, nous sommes tous prisonniers de la machine infernale inventée par notre aïeul et le Seigneur Heckara, comprends-tu ? Toi comprise, ma nièce.
-Deux peuples entiers se livrent depuis des années une guerre sans merci parce qu'il y a plus d'un demi-siècle, deux hommes ont décidé de s'associer pour obtenir ce qu'ils voulaient, nous ne sommes plus que des pions voués à nous entretuer sans fin... énonça lentement Sev'rance. C'est pour cela que se sont produites toutes ces tragédies depuis cinquante ans... C'est pour cela que tant d'existences ont été brisées... Je ne peux pas croire ce que j'entends. Si ce que tu me dis est vrai... Vous êtes des monstres, tous autant que vous êtes. De véritables monstres.
-Je t'assure que non, Sev'rance, répondit Vorgan, et Sev'rance sentit une légère touche de mélancolie dans sa voix. Nous sommes des Hommes qu'un destin cynique a plongé au plus profond de leurs propres ténèbres... Et tu n'es pas différente, tu verras.
-Attends : qu'est-ce que je viens faire dans tout cela, moi? Désolée, mais je...
Vorgan sembla un instant vouloir lui répondre, mais il se ravisa et lui demanda plutôt :
-Tu ne préfères pas attendre demain pour entendre la suite de l'histoire ? Parce que j'ai l'impression que tu en as besoin...
-Oui... C'est vrai... J'ai une nuit à terminer, confirma Sev'rance en riant nerveusement.
-Nous allons sortir de l'hyperespace d'ici deux heures. Ne tentes rien, d'accord ? Je te fais confiance, tu resteras avec nous entendre tout ce que j'ai à te dire ?
-Oui. J'en ai déjà trop entendu, de toute façon. Mais je vois où tu me mènes... Et je peux te dire tout de suite que je n'accepterais pas de prendre quelque part que ce soit à vos monstrueuses machinations.
-Tu ne devrais pas parler trop vite... Mais tu devrais surtout aller dormir avant de t'effondrer sur place, nous allons t'emmener à ta cabine. Une dernière chose...
-Oui ?
Vorgan leva les yeux vers elle et les plongea dans les siens ; elle crût voir son expression se tordre malgré lui en une sorte de chagrin, de... De pitié ? Pour elle, pour lui-même?
-Peu importe ce que tu peux penser de moi en cet instant, dit-il d'une voix peinée, peu importe dans quel camp nous avons respectivement combattus ; je sais ce que tu as fait sur Tehirahs, je sais qui tu es devenue, et je suis fier de toi, si j'avais eu une fille, je voudrais qu'elle te ressemble. »
Sev'rance eut la très nette impression qu'il était parfaitement sincère, mais elle ne sut que répondre.

C'était la fin, elle ne pouvait survivre à un tel raz-de-marée, toute la noirceur de l'univers bondissait vers elle, déchirant brutalement le voile d'illusions qu'elle avait patiemment tissé...
Et à présent, elle était plus seule que jamais...
Sev'rance avait été conduite à une simple petite cabine où elle pourrait dormir ; elle en mourrait d'envie, son corps avait besoin de repos, mais elle mit en fait plusieurs heures à succomber aux ténèbres, son œil intérieur refusant de cesser de fixer les effroyables révélations de Vorgan...
Je suis l'arrière-petite-fille, la petite-fille et la nièce de traîtres et d'assassins.
Il fallait admettre qu'elle avait toujours soupçonné quelque chose depuis ses douze ans... Elle avait soupçonné ses parents de lui cacher des choses sur la façon dont sa famille s'était enrichie, certes, mais tout de même, elle n'aurait jamais crû que c'était à ce point-là... Les Sev, cette famille dont elle s'obstinait à revendiquer le nom au détriment de sa famille d'adoption Tann, incarnaient tout ce qu'elle haïssait ; ils étaient la preuve irréfutable que la corruption existait même au sein des Chiss, et ils avaient égoïstement appuyé la sanglante épopée du Seigneur Heckara... Combien de gens à travers les Régions Inconnues avaient-ils été victimes des Lanshruls à cause de la famille Sev ? Si Heckara n'avait pas reçu d'aide, aurait-il pu faire tant de mal ?
C'était leur faute, indéniablement leur faute, peut-être même plus encore que celle d'Heckara et de n'importe quel combattant Lanshrul, les Sev savaient très bien ce qu'ils faisaient en soutenant Heckara, ils vivaient au sein d'une société pacifiste dont ils avaient choisi de se détourner...
Même le père de Sev'rance était coupable... Sev'ilar'csapla savait ce que son frère et son père faisaient, et il n'en avait rien dit, il n'avait rien fait... Dire que Sev'rance l'avait aimé, elle avait été si heureuse de l'avoir avec elle pour contrebalancer l'éducation rigide de leur mère... Et aujourd'hui, elle découvrait qu'elle ne le connaissait pas... Et son grand-père, si elle avait su, enfant, qu'il avait tant de sang sur les mains... Mais non, elle avait grandi persuadée que l'Ascendance Chiss dans son ensemble était bonne et que quoi qu'ait pu faire sa famille, ça ne pouvait pas être si grave...
Elle n'avait même pas eu la force d'éteindre la lumière avant de s'effondrer sur sa couchette... Elle regarda ses mains bleues, fixa ses veines où coulait le sang d'une vieille famille de traîtres... Elle devrait les ouvrir, ces veines, laisser le liquide rouge qui la rendait pareille à eux s'écouler loin d'elle pour la laisser mourir... C'était eux qui lui avaient donné la vie, c'était eux qui l'avaient élevé, c'était eux qu'elle avait aimé ; elle était des leurs, qu'elle le veuille ou non, et elle devrait mourir pour cela... Comment pourrait-elle prétendre être bonne sachant d'où elle venait...
Comment s'étonner après cela qu'elle ait trahi Zarden et causé sa mort, comment s'étonner qu'elle soit devenue une traîtresse à son tour... Son destin était de devenir pareille à Vorgan et les autres, c'était cela qu'elle s'efforçait de ne pas voir en se cachant derrière toutes sortes de principes et d'idéaux depuis tout ce temps...
Toute la guerre contre les Kryshzlas n'a jamais eu aucun sens pour personne, nous avons tous été des pantins aux mains de Heckara et de Sargan ; il n'y avait rien d'idéaliste là-dedans, même d'un idéal mauvais, seulement deux hommes qui se sont demandés comment ils pouvaient usurper encore un peu plus de pouvoir.
C'était pour cela qu'elle avait combattu des années sur Tehirahs, pour cela qu'elle était devenue une traîtresse en refusant les ordres de Zarden ; c'était pour cela qu'elle avait causé sa mort, c'était pour cela que tant de loyaux compagnons d'armes étaient tombés, pour cela que tant de gens à travers les Régions Inconnues pleuraient un proche... Ils avaient affronté le sang, les flammes et les larmes parce que deux hommes s'étaient donnés le droit de faire d'eux leurs marionnettes.
Safera, oh, ma Safera...
Ce fut cela qui lui fit le plus mal, la longue lance de la vérité nouvelle se plantait dans son cœur, répandant son contact glacial et métallique dans toute son âme... C'était pour cela que Safera avait été tuée sur Hautemer, elle qui voulait toujours garder espoir qu'il y avait quelque chose à sauver en tout être dans cet univers, elle qui ne demandait qu'à aider et aimer, elle avait fini éventrée à cause des machinations de la famille de Sev'rance Tann et de Hess'arga'nuruodo... Elle l'avait aimé, elle, sans savoir que la chair dont elle était formée était issue des monstres qui causaient toutes ces souffrances qu'elle combattait dans les Régions Inconnues, celle de ceux à cause de qui elle était finalement morte !
Sev'rance n'était pas stupide, elle savait bien qu'elle n'avait rien voulu de tout cela, bien au contraire, elle s'était tout autant dévouée que Safera à y mettre un terme... Mais elle savait d'où elle venait, à présent, elle connaissait sa propre nature... Elle était liée à ce qu'elle haïssait, qu'elle le veuille ou non...
Et maintenant, maintenant que je sais, que me reste-t-il en quoi je puisse croire ?

Elle ne le savait pas... Comme elle était loin de la rhétorique altruiste de cette pauvre Virasa qui ne se doutait de rien, à présent, comme elle était loin de Safera, loin surtout des idéaux qui l'avaient elle-même animée il n'y avait pas si longtemps... Elle savait à cet instant tout le mal que des êtres pensants pouvaient déployer, elle savait que certains n'hésitaient pas à les traiter comme des pantins dans leurs jeux absurdes et sanglants ; et c'était une véritable tempête de feu qui montait en elle à la pensée de ce que Heckara, Hess'arga'nuruodo et sa propre famille avaient fait, elle devait balayer leurs effroyables machinations... Et soudain, l'idée de causer elle-même beaucoup de mal pour rétablir la justice ne lui faisait plus si peur, elle savait qu'il n'y avait pas d'autres solutions qui fut acceptable... Si seulement l'Ascendance Chiss avait, juste cette fois-là, mit de côté ses principes pacifistes pour détruire les Kryshzlas...
Non... Ces pensées étaient celles d'une fanatique, elle le savait, ce n'était pas ce qu'elle voulait être ! Elle devait se rappeler tout ce que Virasa lui avait dit... Que penserait Safera si elle savait quelle haine s'enracinait maintenant dans le cœur de celle qui avait été son amante ?
C'était horrible... Elle savait que c'était mal, que c'était tout sauf ce qu'elle voulait devenir, l'exact opposé de l'idéal Chiss... Quelque chose qui la rendait soudainement bien semblable à son grand-père et à son oncle... Elle voulait tenir ces pensées à distance...
Et pourtant, c'était les seules qui lui apportaient du réconfort en cet instant ; elle ne parvint pas à s'en détacher jusqu'à ce que le sommeil ait suffisamment pitié d'elle pour l'emporter.
En cet instant, si elle avait pu choisir de ne plus jamais se réveiller, elle l'aurait fait.
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Mar 19 Juil 2011 - 16:35, modifié 10 fois.
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Messagepar Den » Sam 18 Juin 2011 - 16:10   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

j'espère qu'on reverra au moins Den, à l'occasion^^
Petit à petit, je rattrape mon retard! :lol:
Je pense que je pourrai me pencher bientôt sur les chapitres qu'il me manque! :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 18 Juin 2011 - 16:11   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Ah, bah c'est bon à savoir, ça :)
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Messagepar Den » Sam 18 Juin 2011 - 19:39   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Lecture de la partie du 01 Juin 2011

C'est marrant. Je vois Sev'rance sous un autre jour, depuis que j'ai eu la chance de lire Perle Rouge. J'ai l'impression de mieux la comprendre. Je me sens plus proche d'elle. Il faut dire que tu approfondis un peu plus la personnalité de notre chère Chiss.

Tu nous offres un passage très calme, centré sur la réflexion qui approfondit notre héroïne. Cela m'a fait un bien fou. Même si j'aime les scènes d'actions, j'apprécie également des moments plus calme, plus introspectifs.

Ce fut donc un plaisir de se replonger (grâce également à un lecture préalable des résumés des chapitres précédents) dans l'univers de Sev'rance Tann.

niveau style, je trouve que c'est toujours aussi bien écrit. On sent que tu te plonges à corps perdu dans ton histoire pour n'en ressortir qu'après un dur labeur très gratifiant (autant pour toi que pour le lecteur que je suis). Car, oui, ton texte est travaillé tant sur le fond que sur la forme.

Et c'est avec plaisir que je lirai la suite de ton histoire!
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 18 Juin 2011 - 20:00   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Ah, merci, objectifs atteints pour toi aussi, donc :) Le fait que tu comprennes mieux Sev'rance maintenant n'est pas seulement dû à ta lecture de Perle Rouge, je pense : d'abord, avec mes résumés, tu as eu tout ce que j'ai écrit sur elle jusque-là sous les yeux d'un coup ; ensuite, le passage est bien différent de ce que j'écrivais jusque-là, Sev'rance est pour une fois loin du front, elle est avec sa petite sœur (personnage que j'aime beaucoup, d'ailleurs, remarquez le talent et le naturel avec lesquels elle défend ce que Maître Yoda appellerait le Côté Obscur), en pleine crise existentielle.
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Messagepar Den » Dim 19 Juin 2011 - 9:25   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

La soeurette est un personnage que j'apprécie également. Elle semble innocente, mais ne l'est pas vraiment. :)
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Messagepar Dark Sheep » Mar 21 Juin 2011 - 10:40   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Alors là...
Ce dernier chapitre que tu nous as livré est riche en révélations !
J'ai vraiment bien aimé voir l'envers du décors, tout ce qui se cache derrière les évènements que tu avais décrits au début et qui ont marqué l'enfance de ton héroïne.
Hâte de savoir ce que va lui révéler son oncle le lendemain :D (d'ailleurs, la suite demain donc si j'ai bien compris :wink: )

On sent que Sev'rance marche vers le côté obscur... même si pour l'instant on ne voit pas encore d'adepte de la Force pour lui enseigner à "faire des passes avè les mains"...

Le mystérieux Heckara attire également beaucoup mon attention, en savoir plus sur son compte ne serait pas de refus !

Tu nous livres aussi un petit bonus par l'oncle, puisqu'il nous apprend que les Lanshruls ont la peau grise (si je me souviens bien ce que tu as écrit), c'est pas énorme mais c'est déjà ça... jusque là on savait simplement qu'ils étaient bipèdes en gros :transpire:

***** petit détail que j'ai relevé :
<< Vandalor retira finalement son casque >>
-> Vorgan


Bon, ben c'est bien tout ça mais... ça appelle une suite :siffle:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 21 Juin 2011 - 12:46   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Alors là...
Ce dernier chapitre que tu nous as livré est riche en révélations !
J'ai vraiment bien aimé voir l'envers du décors, tout ce qui se cache derrière les évènements que tu avais décrits au début et qui ont marqué l'enfance de ton héroïne.


Merci! C'était un plaisir à écrire aussi, j'avais envisagé deux ou trois pistes à explorer en écrivant le chapitre 2 sur l'enfance de Sev'rance, j'en avais créé une autre avec Sev'unt'alani dans Perle Rouge, mais c'était vraiment jouissif de développer ainsi les manipulations de la famille Sev, et naturellement la colère ressentie par Sev'rance... Il faut dire que le ton d'appel à la révolte de ce chapitre n'est pas tout à fait dû au hasard, je suivais l'inspiration du moment naturellement, mais je suis assez choqué par les évènements récents dans les pays Arabes, particulièrement en Syrie :roll:

Hâte de savoir ce que va lui révéler son oncle le lendemain :D


Le lendemain, il va surtout lui parler des raisons pour lesquelles il voulait la voir :wink:

(d'ailleurs, la suite demain donc si j'ai bien compris :wink: )


Euh, j'ai dit ça, moi? :transpire:

On sent que Sev'rance marche vers le côté obscur...


Eh oui, hélas, et le pire, c'est qu'elle s'en rend compte elle-même, c'est pourquoi elle éprouve des envies de suicide... Triste... Hem, désolé^^

même si pour l'instant on ne voit pas encore d'adepte de la Force pour lui enseigner à "faire des passes avè les mains"...


Chaque chose en son temps^^

Le mystérieux Heckara attire également beaucoup mon attention, en savoir plus sur son compte ne serait pas de refus !


Hhhmm. J'y penserais, mais il n'est pas exclu que je me le garde dans mon fusil pour une fan-fic ultérieure, celui-là... Un récit avec Thrawn dans les Régions Inconnues, ça plairait à quelqu'un? :siffle:

Tu nous livres aussi un petit bonus par l'oncle, puisqu'il nous apprend que les Lanshruls ont la peau grise (si je me souviens bien ce que tu as écrit), c'est pas énorme mais c'est déjà ça...


Grise claire, oui, Sev'rance m'a aussi dit qu'ils avaient les yeux blancs et qu'ils étaient plutôt élancés, quand j'ai écrit ce chapitre :wink: Dans Perle Rouge, je ne voulais pas décrire les Kryshzlas au-delà de leurs armures à des fins symboliques, mais là, je crois que vous avez bien mérité un ou deux détails :idea:

***** petit détail que j'ai relevé :
<< Vandalor retira finalement son casque >>
-> Vorgan


'tain, décidément, je n'arrête pas de m'embrouiller dans les noms, moi :paf: Merci de l'avoir relevé, c'est corrigé.

Bon, ben c'est bien tout ça mais... ça appelle une suite :siffle:


Ton impatience est le meilleur témoignage de ton appréciation, merci :jap:
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Messagepar Den » Mar 21 Juin 2011 - 18:25   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Voilà, je suis à jour sur ce topic!

Eh bien les deux derniers passages que tu as proposés sont incroyables! :shock: Que de jolies révélations!

Sev'rance s'approche doucement du Côté Obscur. Tu arrives à donner une grande logique à l'évolution de ton héroïne ce qui rend le tout très agréable.

Je ne puis nier la qualité de ces deux parties. Plus l'histoire avance, plus elle devient intéressante.

Ah! vivement la suite! :)

Un récit avec Thrawn dans les Régions Inconnues, ça plairait à quelqu'un?
Moiiiii! :paf:

bonne continuation! :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 21 Juin 2011 - 19:06   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Merci, je vois que ce chapitre vous plait autant qu'à moi, et ça fait plaisir :)
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Messagepar Darth Piejs » Mar 21 Juin 2011 - 19:14   Sujet: Re: L'Ascension de Sev'rance Tann

Quoi!? :shock:
Elle est pas encore achevée cette fic?
Ca se passe principalement dans la Galaxie connue ou des les régions inconnues?
Qui sont les guest?
Ca se déroule sur quel laps de temps chronologiquement?
Ca fait combien de pages word par curiosité? Tes nouvelles faisant 100 pages tes romans doivent bien en faire 1000 non? :paf:
Peut-être que je la lirais un de ces jours... Enfin faudra déjà que je me mette à jour sur toutes les fics que j'ai prévu de finir et de lire, dont Perle Rouge, plus que je bosse sur ma propre fic et mes attributions de staffeur, donc t'enflamme pas. :D
Ceci dit si je finis par m'y pencher, ça veut dire que tu auras réussi ton coup avec Perle Rouge avec ses reférences à Sev'rance. :wink:
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