A ce stade, je regrette pour ma part que son traitement de chancelière passive, à la tête d'une Nouvelle République aux actions parfois absconses voire ineptes, sape un peu sa construction héroïque amorcée dans la série Andor. En résumé : tout ça pour ça ?
J'en profite pour répondre ici au dernier post de Dark Dindoule.
DarkDindoule a écrit:Dans Andor on voit à quel point c’est difficile pour elle de s’engager dans la rébellion, mais ses positions idéologiques ne lui laissent pas le choix : si elle ne veut pas trahir son sens moral elle doit se rebeller. On la retrouve en tant que cheffe de guerre ensuite, mais elle n’est pas avide de combat. Dans rebels toute l’opposition entre mon mothma et Saw Gerrera vient de là. Dans Rogue One pareil, elle respecte les décisions démocratiques de la rébellion, même si ça va à l’encontre de ce qu’elle aurait fait. Elle place ses idéaux avant la finalité de ses actions, c’est comme ça qu’est défini le personnage.
Dans la série on voit bien qu’elle aimerait apporter son aide à Hera, mais elle se rend vite compte qu’elle n’aurait pas l’unanimité auprès des sénateurs qui l’accompagnent. Une fois de plus, elle fait passer la démocratie avant ce qu’elle pense être une bonne décision, le personnage est parfaitement cohérent.
Si la NR passe pour des débiles, c’est à cause des protestations infondées des autres sénateurs.
Je pense pour ma part qu'un dirigeant dans une démocratie n'est pas nécessairement condamné à être une "girouette". Un président, un premier ministre, un président du conseil ou comme ici une chancelière peut imprimer un leadership, convaincre, influer, avoir de l'autorité (ce qui ne veut pas nécessairement dire autoritaire).
Ici Mon Mothma paraît bien timorée ou résignée et même se faire marcher dessus par les membres de son conseil. Alors qu'elle est l'arbitre et la cheffe de l'exécutif. Alors qu'elle a pour elle une légitimité en béton armé.
Filoni charge quand même bien la mule, ici, sur la Nouvelle République, dont les décisions oscillent entre lâcheté, arrogance, absurdité, incompétence, etc. Mon Mothma apparaît ainsi comme une chancelière faible, mal entourée. Je ne pense pas que ce soit dans les intentions de Filoni, mais on a l'impression que la Nouvelle République est un régime faible et inefficace, parce que démocratique. Là où Lucas préférait insister sur la fragilité de la République (et donc de la démocratie), ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
On sent que Filoni veut expliquer pourquoi la Nouvelle République s'est fait balayer comme un fétu de paille dans Le Réveil de la Force. Mais je trouve qu'il place quand même le curseur très loin et ridiculise un peu tous ceux qui se sont battus pour rétablir la démocratie dans la galaxie. Qu'on ait une Nouvelle République imparfaite, aucun souci. Qu'il y ait des dissensions, de la corruption, des contradictions, pourquoi pas. Qu'on oppose les idéaux et la realpolitik, encore oui.
Mais là on a vraiment l'impression d'un régime décérébré, hors-sol. Au point qu'on se demande comment il a pu durer 30 ans.
Non seulement, je trouve que cela affaiblit le personnage de Mon Mothma, mais ça affaiblit aussi l'émotion liée à la destruction d'Hosnian Prime dans le Réveil de la Force.
Filoni semble oublier que la Nouvelle République n'est pas tombée d'elle-même, comme la précédente, mais qu'elle a été victime d'un coup d'état militaire du Premier Ordre qui a coûté des millions de vies.
Ces gens seraient donc tous morts avec ou pour cette Nouvelle République clownesque que le tandem Filoni/Favreau nous dépeint depuis la 3e saison du Mandalorien ?