ATTENTION SPOILERS : NE LISEZ PAS SI VOUS N'AVEZ PAS VU LE FILM
Ce film dont je n'attendais absolument rien (je pensais même que ça allait être une bouse immonde) a été une très bonne surprise. Il y aurait pas mal de choses à dire sur les qualités et les défauts de ce film, mais ce topic a un autre objet, celui de recenser les inspirations avouées ou inavouées, référentielles à l'univers Star Wars, ou pas, même si je pense plus m'orienter dans un premier temps vers les références non-starwarsiennes, les autres peuvent se trouver facilement sur Internet.
Lorsqu'on visionne le film une deuxième fois voire davantage, c'est toujours sympathique d'avoir une grille de lecture plus large afin de mieux comprendre et peut-être mieux apprécier le film.
Le contenu de ce post sera alimenté au fil du temps, un peu à l'image de mon topic sur les similitudes entre TFA et ANH que j'avais créé il y a un an.
N'hésitez pas à y proposer vos trouvailles
Merci à WinduC'estLeMeilleur, DarkNeo et HanSolo pour leurs suggestions jusqu'à présent.
Scène d'ouverture : L'arrivée du Directeur Krennic et six death troopers pour ré-enrôler Galen Erso dans les rangs de l'Empire. Cette scène fait penser à une scène des Sept Samourais de Kurosawa, cinéaste dont Lucas était ouvertement admirateur. Sans doute un hommage indirect de Gareth Edwards envers le père de la Saga.
Orson Krennic : Ingénieur en chef de l'Etoile Noire, il est dépeint comme particulièrement carriériste, souhaitant par dessus voir le résultat de ses efforts reconnus par l'Empereur en personne. Son nom vient du cinéaste Orson Welles.
Galen Erso : C'est un scientifique qui a contribué à l'élaboration du super laser de l'Etoile Noire, mais qui par prise de conscience de ce que cela signifiait, a déserté l'Empire avec sa famille loin de Coruscant. Le nom de Galen est probablement une référence à Galen Marek dans le jeu vidéo The Force Unleashed. Quant au personnage en lui-même, on pourrait y voir la figure de Robert Oppenheimer, le père de la bombe atomique qui milita par la suite contre son invention.
Death Troopers : Les death troopers apparaissent dans le film aux côtés du Directeur Krennic. En plus d'être tout en noir, contrairement au blanc standard des stormtroopers, leur façon de communiquer est assez incompréhensible. Elle me fait penser aux ennemis d'un jeu vidéo, les ADVENT dans XCOM 2, qui parlent de la même façon. D'ailleurs, ce jeu de stratégie dont le joueur dirige une escouade de soldats à travers des missions de sabotage, d'infiltrations et autres joyeusetés, est très similaire à Rogue One, et inversement. Notamment dans l'archétype des personnages et leur caractère "expendable".
Poupée de stormtrooper : Peut-être un écho de la poupée décrite dans la Planète des Singes, le roman de Pierre Boulle.
Ring of Kafrene : C'est la planète sur laquelle Cassian apprend via un indic l'existence de l'Etoile Noire. Le décor urbain claustrophobique, à l'éclairage hopperien, fait évidemment référence à Blade Runner de Ridley Scott.
Bodhi Rook : Galen Erso a confié à ce transporteur de livrer un message sur une faille de l'Etoile Noire à Saw Gerrera. Son prénom, Bodhi, signifie "éveil" en Sanskri. C'est certainement une référence au bouddhisme où le Bodhi est l'étape qui précède le Nirvana.
Wobani : Ce lieu est un camp de travail de l'Empire. Cela fait évidemment penser aux camps de la 2nde Guerre Mondiale, dont le film ne cache pas ses inspirations, ou aux goulags de la Russie soviétique. C'est de plus l'anagramme de Obi-Wan. Coïncidence ?
K-2SO : K-2SO est un droïde impérial reprogrammé par les Rebelles jouant une fonction de comic relief assez réussie. La ressemblance entre le robot du film d'animation Le Géant de Fer de Brad Bird est assez frappante. Sans doute une source d'inspiration.
Jedha : C'est une ville Sainte qui abritait un temple affilié à l'ordre des Jedi, voué au culte de la Force. Il s'agit d'une ville fortifiée dans une région aride, au sommet d'une mesa. A l'intérieur de cette ville fortifiée, les ruelles sont étroites avec des étalages sous tente qui rappellent immanquablement la culture moyen-orientale. Plus qu'une évocation de la Mecque, c'est bien sûr à la Vielle Ville au sein de Jérusalem que cela fait penser. Cela a en plus l'avantage de ne froisser aucune des religions monothéistes, puisque Jérusalem est Sainte dans ces trois religions. Le nom de Jedha fait sans doute référence à Jedda, 2ème ville d'Arabie Saoudite et rappelle l'emprunt de Tatooine à la ville tunisienne de Tataouine.
Destruction de Jedha : Scène malheureusement magnifique d'un tsunami de terre et de pierres causé par le rayon de l'Etoile Noire, prise dans son contexte moyen-oriental contemporain, d'aucuns pourraient faire le lien avec la situation en Irak et en Syrie, en particulier la destruction du patrimoine archéologique à Palmyre, symbolisé par ces statues géantes de Jedi.
Chirrut Imwe : C'est un moine-soldat aveugle qui était en charge de garder le temple de Jedha avant l'avènement de l'Empire. Depuis, il se retrouve à traîner dans les rues de la cité à jouer les mystiques ou à prêcher la Force, toujours accompagné de son accolyte, Baze Malbus. Le nom Chirrut peut avoir comme étymologie d'une part "énergie" (chi) et d'autre part "temps difficiles" (rut). Chirrut récite fréquemment un mantra, "I am one with the Force and the Force is with me", qui fait principalement référence aux pratiques des religions bouddhistes ou hindouistes. L'arme de prédilection de Chirrut est le bâton de combat dont les chorégraphies renvoient à l'âge d'or des films d'arts martiaux hongkongais, l'acteur, Donnie Yen, étant lui-même hongkongais. On notera que le duo qu'il forme avec Baze Malbus fait sans doute référence aux deux protagonistes de la Forteresse Cachée de Kurosawa, dont l'intrigue a servi de base à Un Nouvel Espoir.
Saw Gerrera : Il est désigné comme un extrémiste y comprit au sein des Rebelles. Son background manque de consistance à l'écran, mais son nom fait immanquablement penser au Che Guevara, révolutionnaire marxiste, devenu une icône bien au delà du monde politique. Dans sa caractérisation en marge des "gentils" où on devine qu'il a peu à peu sombré dans la noirceur, dans le voyage que mène l'héroïne pour le rencontrer, il est possible d'y voir du Colonel Kurtz du film Apocalypse Now de Francis Ford Copola, proche de Lucas à ses débuts. L'assistance respiratoire par intermittence de son masque à oxygène renvoie fatalement à Dark Vador ce qui renforce le symbole du personnage entre deux-eaux.
Eadu : Sur cette planète se trouve une raffinerie de critaux kyber dans laquelle travaille Galen Erso. Ses formations rocheuses, sa brume persistante sont directement inspirées de la planète LV-426 dans Alien de Ridley Scott.
Citadel Tower de Scarif : Ce bâtiment renferme, entre autre, les plans de l'Etoile Noire. Ces plans se trouvent sous la forme d'une sorte de boitier rangé parmi d'autres dans une immense colonne. Des poignées actionnant le dispositif d'extraction du boitier ressemble beaucoup à celles qui apparaissent au début du film THX 1138, réalisé par George Lucas.
Bataille de Scarif : Cette bataille au sol et dans l'espace qui tient lieu de final au film justifie à elle seule le visionnage de Rogue One. Au sol, pendant que Jyn, Cassian et K-2SO sont chargés d'aller récupérer les plans de l'Etoile Noire dans la Citadelle Tower, les autres Rebelles ont pour tâche de créer une diversion sous la forme d'un bordel monstre (passez moi l'expression) sur les plages autour de la base impériale. Au milieu de palmiers, du sable blanc et de l'eau turquoise, on est obligé de penser aux batailles du Pacifique, c'est le même décor. Sur la bataille au sol en elle même, la liste des films de guerre qui ont pu servir d'inspiration est trop longue. Mais pour la réalisation, avec la caméra à la main, on peut penser à la Ligne Rouge de Malik ou au Soldat Ryan de Spielberg. L'explosion finale causée par l'Etoile Noire fait évidemment penser à la bombe atomique de Nagasaki et Hiroshima. Mais dans le contexte du Pacifique, cela m'a plus fait penser à l'essai nucléaire dans l'atoll de Bikini.
La porte du champ de force entourant Scarif peut faire penser à Spaceballs de Mel Brooks. Est-ce volontaire ?
A suivre...