Et ben, il a peu de succès, ce
Lando... c'est pourtant un album très sympathique !
Lando, par Charles Soule et Alex Maleev
Une nouvelle fois, Lando doit de l'argent à un individu peu recommandable. Et même en usant de tous ses talents de charmeur, difficile de séduire Papa Toren ! Mais, magnanime, ce dernier décide d'éponger la dette de Calrissian en échange d'un dernier coup : dérober un vaisseau spatial en cale sèche à bord d'un chantier naval perdu. Cerise sur le gâteau : Lando pourra garder ce qu'il veut de la cargaison. Forcément, cela cache un piège, et pas des moindres : l'escroc n'a en effet aucune idée de l'identité du propriétaire du vaisseau, et celui-ci n'entend pas qu'on lui vole ses affaires !
Après la désastreuse mini-série
Princesse Leia, Marvel se décide à publier sur un personnage encore inutilisé depuis que l'éditeur a récupéré la licence : Lando Calrissian, flanqué de Lobot, le figurant muet de l
'Empire contre-attaque. Et si j'étais sceptique avant de débuter ma lecture sur l'association des deux personnages, j'ai été vite rassuré !
Mais d'abord, présentation des auteurs : Charles Soule est relativement nouveau dans l'industrie des comics et s'est fait repéré chez DC Comics avec des titres comme
Red Lanterns et
Superman/Wonder Woman, des séries qui, sans être exceptionnelles, se laissaient lire sans déplaisir. Mais c'est surtout la partie graphique qui risque fort de faire parler d'elle : Alex Maleev est un des grands noms du comic-book US, connu et reconnu notamment pour son long run sur
Daredevil avec Brian M. Bendis, au style peut-être un peu figé mais qui sait se montrer dynamique. Et là, très clairement, Maleev s'est éclaté sur Lando, cela se voit, cela se ressent, on oublie très vite la particularité du trait. S'il fallait reprocher quelque chose au dessinateur, ce serait peut-être le design des deux assassind, Aleksin et Pavol. Mais c'est bien tout, et ce n'est en soi qu'un détail !
Pour le reste, dès les premières pages, l'auteur nous met dans l'ambiance. On retrouve Lando en charmante compagnie, et au cas où on l'ignorerait encore, Soule nous fait une démonstration éclatante des talents d'orateur du personnage. Le premier épisode est une réussite à plus d'un titre, introduisant quasiment tous les personnages ainsi que les tenants et les aboutissants de la mini sans aucun défaut – et si on se dit que le vol du vaisseau est un peu « facile », on comprend très vite que le cœur de l'intrigue n'est pas le vol, mais bien les conséquences, et ce que Lando va faire dès qu'il va comprendre qu'il a entre les mains quelque chose de bien plus précieux qu'il ne le pensait !
Cerise sur le gâteau, l'interaction entre Lando et son « frère » Lobot. J'étais sceptique en feuilletant l'album et en voyant à quel point Lobot était présent, lui qui ne m'avait fait aucune impression particulière dans l'
Episode V. Mais là, j'ai été bluffé par le personnage, très intéressant, contre-poids parfait à Lando. Et petit à petit, Soule va faire basculer le personnage dans la tragédie, afin de faire évoluer Calrissian mais aussi d'avoir un Lobot plus fidèle à celui que l'on voit dans le film. Je ne l'avais pas vu venir, et c'est tant mieux.
Le développement de Lobot n'est d'ailleurs pas la seule surprise réservée par l'auteur. De l'identité du chasseur de primes lancée aux basques du petit groupe de voleurs – et à son lien avec l'un des membres du groupe (et pas forcément Lando!) – au vaisseau utilisé par ce même chasseur de primes (déjà aperçu dans la saga
Star Wars et qui éclaire sur son devenir !
) en passant par les dialogues très drôles et acerbes de O-66 et de Korin Pers, une Ugnaught au langage fleuri, Soule s'éclate et nous livre une galerie de personnages hauts en couleurs. Et tant pis si, finalement, la quantité astronomique de « trésors » à bord du vaisseau fait que l'on se demande un peu à quoi le propriétaire pensait en les stockant à bord...
Je reprendrais bien une deuxième mini par les mêmes auteurs ! En attendant, on retrouvera Charles Soule sur la prochaine mini-série
Obi-Wan & Anakin, et je suis déjà impatient de voir ce que le scénariste réserve pour ces deux personnages !
Note : 80%
Rien à signaler sur l'édition VF qui est, une nouvelle fois, d'excellente qualité. Mais s'il fallait chercher la petite bête, je trouve dommage de mentionner le nom de
Palpatine dans l'introduction. Le hasard fait (un peu trop) bien les choses...