Merci pour ce soutien !
Ne vous inquiétez pas, je compte bien continuer cette fan-fic. J'ai corrigé le premier texte et je corrigerais sans doute bientôt le second. Je prends en compte vos remarques et j'essaie de faire moins de fautes de syntaxe.
Vu le nom de la fan-fic et l'inspiration des
KoTOR, Dark Sheep, tu remarqueras que par la suite, les héros vont être plus mêlés aux Forceux.
En tout cas, voici la troisième et dernière partie du prologue !
Course-poursuite dans la ville haute – Oh, misère !
Le droïde protocolaire Tétan accourut vers les deux hommes dès qu'il les vit, aussi rapidement que ses servomoteurs lui permettaient.
– Vous êtes blessés ! Ma maîtresse ! Comment vas-t-elle ?
Arneb, soutenant Jaylif sous son épaule, avançait rapidement et passa devant le robot.
– Elle va bien, lança-t-il. Les Sith ne l'ont pas atteint.
– Le Créateur soit loué ! Je me dépêche d'aller la retrouver ! Pour quitter la plate-forme sénatoriale, veuillez d'abord le signaler à l'officier d'appontage. Il devrait bientôt revenir.
Le droïde de protocole s'élança, toujours à sa vitesse maximale, vers les turbo-élévateurs de la Tour Koros. Arneb grimpa à la rampe du
Star Angel et entra. Il déposa son ami sur une banquette du salon aménagé.
– Ça ira ? demanda-t-il.
– Ce n'est pas un peu de fatigue, quelques coups de pieds et des éclairs qui vont m'envoyer à l'infirmerie.
Pour confirmer son bonne état, il fit son sourire le plus agaçant, auquel Arneb répondit :
– Je fonce alors !
Arneb pénétra rapidement dans le cockpit, accueilli par un bip de T5-M1, l'astromécano. Ignorant les dernières directives du droïde Tétan, il activa les moteurs du
Star Angel et quitta la plate-forme sénatoriale sans autorisation. Le vaisseau prit de la hauteur et fit le tour du bâtiment, jusqu'à repérer l'ouverture dans la mur, percée par les canons laser de l'appareil de police. Le
Star Angel se précipita enfin dans la direction prise par les Assassins Sith et leurs poursuivants.
Au centre du vaisseau, Jaylif restait allongé, reprenant son souffle. Ses pensées étaient confuses. Il essaya de se repasser la scène du combat, quand un bip sonore le tira de sa torpeur. T5-M1 avait quitté le cockpit et poussait de nombreux bips stridents à l'adresse de Jaylif. Le jeune homme avait toujours eu du mal à comprendre le langage robotique de leur compagnon droïde, contrairement à Arneb, mais en faisant quelques efforts, il parvenait à une traduction satisfaisante.
– Non, T5. Ne t'inquiète pas du coût de ma « réparation ». Je vais bien... physiquement...
– Woo-wiip ! Tiit !
– Sérieusement ? Ce n'est pas le moment de me torturer avec tes manies financières.
– Biiip-tii-wiooi. Titiibip-wiip toot.
– C'est ça, c'est ça...
Le droïde alla dans la salle des moteurs, laissant Jaylif avec ses pensées. Le mercenaire ré-essaya de se décrire l'affrontement. Leur rencontre avec les Jedi et les Tétans... l'attaque prévisible des Assassins... les paroles du bavard... l'explosion de la grenade... les morts... les duels... et le Côté Obscur. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas tant laisser aller sur ce chemin. Il avait eu peur de ne pas se maîtriser. Pas suffisamment exercé, il avait presque perdu le contrôle. Presque... C'était difficile de le reconnaître, mais sans l'entraînement qu'il avait reçu sur Malachor V, il aurait été détruit par son propre pouvoir. Un pouvoir qu'il n'aurait d'ailleurs jamais posséder sans ses Maîtres. Cependant, devait-il accepter aussi aisément cette colère, cette haine ? Il avait renoncé à tout cela, mais le Côté Obscur le rattrapait. Ces histoires de Jedi et de Sith... Arneb l'en avait sorti, mais voilà qu'il l'y replongeait à nouveau. Pourquoi ? Des problèmes de conscience ? Son passé était si sombre que Jaylif n'avait pas fait assez attention aux noirceurs de la vie d'Arneb. Son ami lui avait raconté son histoire, mais il remarquait tant le contraste avec la sienne, qu'il n'avait pas vu les nuances chez Coreth. Mais cela autorisait-il son camarade à lui renvoyer ses démons du passé ?
Peut-être est-ce que doit faire un ami, pensa-t-il.
Jaylif se releva, réajusta son armure et rejoignit Arneb dans le cockpit.
– Tu les as repéré ? demanda-t-il en s'asseyant.
Le
Star Angel slalomait de nouveau entre les voies aériennes et les gratte-ciels.
– Oui ! Ils ont trois speeders de patrouille, en plus du speeder blindé où Maître Lorenas et les forces d'intervention les poursuivent.
Le jeune homme garda le silence un temps.
– Ne sois pas si enthousiaste, Arn. N'oublie pas ce que je t'ai dis à la Tour Koros. Je pense que le sabreur Sith est un disciple de mon ancien Maître.
– En es-tu vraiment certain, Jay ? S'il est ce que tu crois, comment expliques-tu qu'il n'ait toujours pas semé ses poursuivants ou au moins isoler la Jedi ?
– C'est simple. Pour le moment, il ne veut pas les semer et il ne veut pas isoler la Jedi.
– Ça ne ressemble pas aux Assassins Sith de se mettre à vue des flics. S'ils veulent tuer Maître Lorenas, tu m'as toi-même dit qu'il vaut mieux pour eux de se retrouver face à elle-seule.
Jaylif marqua un moment de réflexion, puis dit sombrement :
– C'est nous qu'ils veulent. Ou... moi. Quatre speeders de police, c'est facile à repérer pour des porte-flingues comme nous. Une Jedi seule, beaucoup moins. Ils veulent se retrouver face à nous.
– Je ne comprends pas. Pourquoi ne pas rester à la Tour Koros s'ils ont envie de nous affronter ?
– Tu viens de le dire toi-même : les Assassins Sith évitent les policiers. Nous étions en position de supériorité à la Tour Koros. Nous les aurions tué s'ils n'avaient pas fui. Maintenant, ils peuvent se débarrasser des flics, mais ne le feront qu'une fois que nous serons à leur portée. Arn, le mieux que nous ayons à faire, c'est d'abandonner cette poursuite. Tu le sais, n'est-ce pas ?
Le vaisseau, piloté d'une main de maître, dépassa un cargo moyen qui gagnait un quai d'accostage. Tout de suite après, les speeders de police et celui qu'ils poursuivaient furent en vue du
Star Angel.
– Ils sont ici ! indiqua le vétéran.
– Arn... Tu me le dis souvent : ne fais pas l'imbécile ! Nous devons laisser tomber ! C'est mieux pour tout le monde.
Le pilote accéléra en direction des policiers.
– Non, Jay ! La vie de Maître Lorenas et celles de tant d'autres Jedi sont toujours en danger, tant que ces Sith ne seront pas arrêtés !
– Tu es stupide ou quoi ?! Crois-tu pouvoir arrêter les Sith ? Tu te prends pour Revan ? Ce ne sont que quelques Assassins ! Il y a tant d'autres à Malachor et dans toute la Galaxie !
– Ceux de Trayus pourraient tous être éliminés, si...
– Arneb, tu m'avais fait une promesse !
La colère s'entendait dans la voix du jeune homme.
– À quoi bon, Jay ? (Arneb s'énervait lui-aussi, même s'il restait concentré sur la trajectoire du vaisseau.) Tu as toi-même révélé qui tu étais tout à l'heure, devant les Jedi et les Tétans !
– Une erreur à ne plus reproduire. Tu m'as ramené dans ce passé que j'ai tant fui, et maintenant que l'abandon est la voie la plus sage, tu comptes jouer les héros parce que tu as des remords ?! Cesse donc cette poursuite, Arn ! Laisse les Jedi et la République s'occuper des Sith ! Ils y sont toujours parvenus jusqu'ici ! Crois-tu vraiment qu'ils ont besoin de deux mercenaires, deux types acceptant des contrats que ces bonnes gens jugeraient complètement immoraux, pour sauver cette Galaxie ?!
Le
Star Angel arrivait enfin au niveau des speeders de police. Ses moteurs faits pour voyager dans l'espace étaient plus puissants que ceux des airspeeders qui se déplaçaient aux répulseurs entre les flèches de durabéton de Coruscant. Arneb restait silencieux ; Jaylif ressentait son trouble. Abandonner était la meilleure chose à faire, c'était évident, et il fallait le faire vite, maintenant qu'il était là où les Assassins Sith espéraient qu'ils soient.
Le jeune homme porta sa conscience plus loin. Il sentit la concentration et l'excitation des policiers, poursuivant des Sith, des criminels de la pire espèce, au-dessus de la belle ville haute de Coruscant, comme dans les plus classiques des holofilms d'action. Il remarqua les sentiments du Maître Jedi Lorenas Holiuri : sa détermination à traquer et neutraliser les Assassins Sith, sa peine profonde due à la mort de son Padawan Irav Don'lya et sa colère envers ses meurtriers qui en découlait. Bien sûr, elle tentait d'éteindre cette colère, mais sans grand succès. Le Code Jedi et ses enseignements prétendaient que l'attachement était une mauvaise chose pour un Jedi, qu'il fallait se libérer de ses sentiments.
Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix. Il n'y a pas de passions, il y a la sérénité. La mort de son Maître, sa formation d'Assassin Sith et sa vie de mercenaire auprès d'Arneb avaient montré à Jaylif que tout cela était faux : les Jedi s'attachent aux autres, comme tout être sensible, et souffre quand on leur fait du mal, quand on les tue. Viens alors le chagrin, la colère, la haine.
La paix n'est qu'un mensonge, il n'y a que la passion. L'expérience lui avait appris que ce mantra Sith avait plus de vrai que ces lignes du Code Jedi. Bien que la paix existât, elle ne durait jamais. Les émotions, les sentiments définissaient les êtres sensibles. Les Jedi, se pensant prétentieusement comme les protecteurs des êtres sensibles à travers la Galaxie, niaient cette vérité aussi fondamentale. C'était dans la douleur que Maître Lorenas l'apprenait. Au delà du speeder blindé, Jaylif porta sa conscience jusqu'aux Assassins Sith. Comme il s'y attendait, il ressentit leurs passions : peur, colère, haine, souffrance,... et un sentiment de satisfaction. Inutile d'être un adepte de la Force pour comprendre qu'ils étaient heureux d'avoir tué un Jedi, d'en tuer bientôt un second et que les individus « intéressants » qu'ils avaient rencontré dans la Tour Koros étaient enfin là où ils le voulaient. Leur plan avait fonctionné. Les mercenaires les poursuivaient avec les policiers et la Jedi. Exactement comme ils l'avaient prévu... Face à toutes ces émotions, Jaylif frissonna. Elles alimentaient la Force, dont il se délectait inconsciemment. Enfin, le jeune homme coupa le contact avec les Sith et rétracta sa perception. Il se tourna vers Arneb, toujours hésitant.
Les pensées du vétéran se bousculaient dans sa tête. Arrêter la poursuite ? Abandonner maintenant ? C'était la meilleure chose à faire, il le savait. Jaylif avait raison sur ce point. Mais Arneb Coreth avait des remords, des doutes. Il avait pris la décision d'aider les Jedi en détresse. Le Padawan Bothan était déjà mort. Allait-il laisser le Maître Mirialan seule contre ses ennemis ? Logiquement, oui. Elle n'était pas seule. Des policiers, des êtres non-sensibles à la Force, l'accompagnaient : des êtres tout à fait capables de la protéger, qui n'alimenteraient pas les pouvoirs des Assassins, contrairement à Jaylif ou à lui-même dans une moindre mesure. En continuant sa poursuite, ils tomberaient dans le piège des Sith ; ils feraient ce qu'ils voulaient qu'ils fassent. Ce n'était pas rendre service à la Jedi que de l'accompagner dans sa poursuite. Mais abandonner ? Une nouvelle fois ? Il avait déjà abandonner par le passé. Aujourd'hui encore, il ignorait s'il avait fait le bon choix. Jaylif lui avait assuré que oui, mais ses doutes ne le laissaient pas en paix. Pourquoi avait-il fallu que Jay lui rappelle Revan ? Il se sentait toujours coupable de les avoir abandonner, lui et tous les autres. Mais s'ils les avaient suivi, il serait devenu comme eux !
Décidément, son passé le hantait toujours, dans les rues de la ville basse de Coruscant, comme au-dessus de la ville haute. Arneb esquiva une voie aérienne à la suite des policiers. Les Sith entamaient une descente contrôlée. S'ils continuaient, ils atteindraient les premiers canyons urbains. Les Assassins allaient les piéger dans ces défilés étroits. Arneb secoua la tête et prit une décision. Tant pis pour les doutes ! Il accepterait les conséquences. Il appuya sur un bouton du tableau de bord, sous le regard surpris de Jaylif, qui comprit une seconde plus tard. Quelques instants après, quand un voyant vert s'alluma, le jeune homme s'écria :
– Armes activées ! Canons laser, prêts !
Le
Star Angel esquiva la flèche d'un immeuble et se positionna entre un speeder de patrouille et le speeder blindé. Un bip signala aux deux mercenaires que les policiers essayaient d'entrer en contact avec eux. Ils ignorèrent l'unité de com'. Arneb orienta rapidement les canons laser avant dans la direction des poursuivis. Un autre bip confirma l'acquisition de la cible. Le pilote laissa son instinct choisir le bon moment. Une seconde. Deux seconde. Il pressa la gâchette de tir. Les canons laser crachèrent deux décharges de plasma. Le pilote du speeder visé ressentit à travers la Force la volonté d'Arneb de l'abattre. Malgré sa surprise, le Sith vira le speeder sur la gauche, mais le vétéran avait justement prévu cet écart au moment d'ouvrir le feu. Les deux décharges laser percutèrent l'arrière-train droit du speeder. L'explosion illumina un instant le véhicule, puis celui-ci perdit son équilibre et ses répulseurs leur puissance. Le speeder s'enfonça alors les canyons urbains, son pilote tentant de redresser l'appareil. Jaylif ressentit le désarroi de chacun face à cette attaque, des poursuivants comme des poursuivis.
– Maintenant, on décolle ! s'écria Arneb.
Le vaisseau spatiale remonta et prit l'accélération à la verticale. Un speeder de patrouille essaya de le rattraper, mais les propulseurs du
Star Angel le portèrent en très haute atmosphère en quelques secondes, forçant le airspeeder à abandonner. Le policier contacta immédiatement des vaisseaux patrouilleurs en orbite. Arn et Jay ne virent pas les Sith s'écraser.
Le speeder des Assassins perdait rapidement de l'altitude et s'engageait dans de dangereux tête-à-queues. Le pilote tentait de maintenir un semblant d'équilibre, pour éviter un crash trop violent. Derrière eux, les véhicules de police gardaient leurs distances avec le speeder fou, vrillant de plus en plus et crachant une épaisse fumée noire. Le speeder approchait du sol, les deux Assassins Sith toujours à son bord. Finalement, il s'écrasa dans la ville médiane, dans une rue peu fréquenté. Le crash ne provoqua pas d'explosion violente, mais le choc fit émerger la fumée noire de tous les pores du véhicule, avec une épaisseur et une quantité toxiques.
– Ils ont eu leur compte, dit une voix monocorde sur la fréquence de la police. Les types du vaisseau Tarisien ne les ont pas raté.
– Peut-être bien, acquiesça Maître Lorenas dans la communication, mais allons vérifier. Les Sith sont difficiles à tuer.
Le speeder blindé atterrit à une dizaine de mètres du crash. Les forces d'intervention de la police planétaire, menées par son commandant et la Mirialan, sortirent de l'appareil et encerclèrent le véhicule abattu en quelques secondes. Lorenas Holiuri activa son sabre-laser et s'approcha. D'un geste, elle dispersa la fumée. L'airspeeder était dans un très mauvais état. Le pilote était vraisemblablement mort. Son corps brisé reposait sur les manettes, le visage face au capot, les macrobinoculaires cassées. Le siège à son côté gauche était vide. La gorge nouée, la Jedi vit les fumées remplir à nouveau l'habitacle.
– Commandant, nous allons devoir mener des recherches, dit-elle. Il semble que le plus dangereux d'entre eux ait survécu.
– Oui, Maître Jedi. Je vais donner mes ordres.
En moins d'une minute, le speeder blindé et les véhicules de patrouille s'élevèrent à nouveau pour quadriller le secteur par les airs, tandis que des renforts étaient en route. Les forces d'intervention menaient les recherches au sol. La description de la cible faite par la Jedi était précise : un Assassin Sith, dans une tenue légèrement différente que celle du mort, un masque chromé sur le visage et maniant deux sabres-laser à lame rouge. Bien sûr, il était tout à fait probable que l'Assassin ait toujours son générateur de champ de camouflage en état de marche, requérant une vigilance accrue de la part des poursuivants.
Maître Lorenas étendait son champ de perception à son maximum, tentant de repérer la moindre perturbation dans la Force qui aurait trahi la présence du Sith. Au bout de trois ruelles parcourues à pieds et au moins le triple grâce à ses pouvoirs de Jedi, elle comprit que, comme dans la Tour Koros – mais pas durant la poursuite en speeder –, elle était incapable de repérer son ennemi. Pour les yeux d'un être non-initié à la Force, le générateur de champ de camouflage était suffisant pour disparaître, mais ce type de technologie ne pouvait pas tromper les capacités des Jedi. Ces Assassins Sith se servaient sans doute là de techniques nouvelles, de techniques liées à la Force permettant de disparaître complètement de l'énergie universelle à volonté. C'était impressionnant... et effrayant à la fois. Il y avait quelque chose de malsain dans cette utilisation de la Force, une sorte de négativité de la vie même. La Mirialan n'avait jamais connu une chose pareil, même pendant la guerre contre Revan et Malak. D'où les Sith pouvaient-ils avoir appris... Là ! Une perturbation ! L'événement était très caractéristique. Maître Lorenas l'avait ressenti de nombreuses fois dans sa vie, quelques dizaines de minutes plus tôt même. La mort d'un individu sensible. Une autre, exactement du même type ! Lorenas Holiuri se précipita dans la direction de ces décès, se laissant guider par la Force.
– Oh, non...
Elle venait de tourner à un embranchement. Devant elle, deux corps étaient étendus sur le sol. Elle s'approcha et reconnût instantanément les blessures : des coups de taille de sabre-laser. L'Assassin avait tué deux policiers d'élite des forces d'intervention. Lorenas entendit un bruit derrière son dos. Elle se tendit, l'arme levée. En portant son esprit, elle reconnût un simple rat. Son incapacité a repéré l'ennemi la rendait paranoïaque.
Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix. Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix. La Maître Jedi se répéta cette simple ligne du Code Jedi, y cherchant le calme pour mieux affronter son ennemi. La peur était son ennemi ; l'allié des Sith. Soudain, elle perçut à nouveau la mort. Elle reprit sa course, atteignant très rapidement une nouvelle scène macabre. Deux policiers gisaient à ses pieds. Elle ne laisserait pas le Sith faire de nouvelles victimes ! Elle tendit son esprit vers les officiers les plus proches. Lorenas se rendit alors compte que les plus proches policiers en vie étaient plutôt éloignés de sa position, hors de portée de voix d'après ses impressions. Normalement, selon les ordres du commandant, les forces d'intervention auraient dû rester à faible distance, capable de communiquer entre eux sans comlink. Enfin elle comprit. La Jedi vérifia son propre comlink. Brouillé. Elle lâcha d'un ton las :
– Vous m'avez isolé. C'était votre plan depuis le début, depuis que vous vous êtes crashés.
– Exact.
Elle se retourna et, à quelques mètres en face d'elle, l'ultime Assassin Sith désactivait son générateur de champ de camouflage. Ce dernier était mal en point. Les tissus et les cuirs de sa robe-armure étaient déchirés en de multiples endroits, révélant des blessures, beaucoup superficielles, certaines graves. Son masque avait quelques morceaux détruits : le vocabulateur n'était plus que quelques fragments de métal accrochés au masque et le quart supérieur gauche de celui-ci avait été arraché lors de l'impact, brisant la visière en deux. Le Sith avait la peau blanche, légèrement mâte, quoiqu'il était difficile de distinguer quelque chose derrière la suie et les contusions. Mais son œil gauche avait une lueur perçante, inquiétante ; il était injecté de sang, l'iris d'un orange vif, tel la flamme d'un brasier, marquant son allégeance au Côté Obscur. En voyant son état, la première impression de la Mirialan fut cette interrogation : comment cet homme avait-il pu survivre au crash ? Il avait visiblement subi des blessures sévères, presque aussi apparentes que celles de l'Assassin mort dans son speeder. Même alors qu'il se tenait devant elle, la Jedi ne percevait pas son ennemi dans la Force et seuls ses yeux lui indiquaient sa présence. Enfin, elle remarqua ses sabres-laser, un dans chaque main... les armes qui avaient servi à tuer son Padawan.
– Allez-vous m'offrir un combat honorable, sabre contre sabre, comme pour Irav, ou me tuer traîtreusement ?
– Lorenas Holiuri, vous êtes un Maître Jedi et je suis très affaibli. Vous comprendrez donc que je ne puis me permettre d'agir avec vous comme avec un faible Padawan.
– Je ne vais pas vous faciliter la tâche.
– Je n'espérais pas moins de vous.
Sans avertissement, des détonateurs soniques, cachés sous les vestes des policiers à ses pieds, explosèrent. Le Sith avait utilisé la Force et non un quelconque détonateur à distance pour activer les charges. Même dans son état, il était capable d'une grande finesse dans le contrôle du flux universel. La Maître Jedi dressa instantanément une barrière entre elle et les détonations. Elle s'en sortit désorientée, alors que les cadavres avaient été disloqués. Sans un bruit, sans un mouvement perceptible dans l'air, l'Assassin était sur elle. Les sabres-laser sifflant, il frappa. Lorenas dévia les lames et se concentra pour une contre-attaque. Maladroitement exécutée, elle amena la Jedi dans une situation périlleuse, exposant son flanc droit à la fureur du Sith. Ce dernier n'hésita pas à profiter de son erreur et frappa d'une lame sur la droite, désactivant son autre sabre. Difficilement, Lorenas para, mais elle fut prise de cours par une attaque d'estoc quand son adversaire réactiva soudainement sa seconde arme. Encore une fois, elle dévia la lame. Se sachant en danger, elle lança une vague de Force en direction de son ennemi. Il encaissa le choc, effectuant une roulade arrière pour se retrouver sur ces appuis et ensuite contre-attaquer en un instant. De toute sa rage, il frappa de ses deux sabres-laser, conscient que les effets de ses détonateurs soniques s'estompaient déjà. L'impact des deux lames fit vaciller Lorenas Holiuri, mais elle tint bon. L'Assassin recula d'un pas, fit le tour de son adversaire, plus silencieux qu'un soupir. Réactivant son générateur de champ de camouflage, il disparut soudainement. Le Maître Jedi se remit en position, prête à intercepter toute attaque. Mais elle ne pouvait voir son agresseur et tous deux le savaient. Le seul moment où il devait obligatoirement réapparaître était lorsqu'il frappait. Mais Lorenas serait-elle assez rapide pour le voir, seulement grâce ses perceptions physiques, avant qu'il ne la tue ? Elle entendit soudain un ricanement, cependant l'écho l'empêchait de déterminer son origine.
– La peur. La peur te mets à ma merci. Mais je suis un Sith et je n'accorde aucune miséricorde !
– Venez ! s'écria-t-elle, car elle savait que ces mots n'étaient prononcés que pour la déstabiliser. Je vous attends !
Soudain, tous les objets de la ruelle, déchets métalliques, fragments de durabéton et autres cellules d'énergie usagées s'agitèrent et déferlèrent autour d'elle comme une tempête. Certains la percutèrent, d'autres furent détruits au sabre-laser avant de l'atteindre. Elle était au centre d'un cyclone, d'un chaos qui ne lui laissait aucun repos. Maître Lorenas tournait dans tous les sens. Elle ne vit les lames rouges s'allumer qu'au dernier moment, un peu trop tard.
Loin au dessus de la ville médiane, le Star Angel atteignit l'espace orbital de Coruscant.
– Arn, nous avons trois patrouilleurs aux fesses !
– Ils ont été rapides !
Les chasseurs à grande vitesse des forces de l'ordre accéléraient dans la direction du vaisseau Tarisien. Le pilote du plus proche vaisseau ouvrit une transmission avec les deux mercenaires.
– Vaisseau
Star Angel, ici le Lieutenant Roogh du poste de contrôle Omega-5. Au nom de la police orbitale de Coruscant, nous vous prions de stopper votre appareil, ou nous serons forcés d'ouvrir le feu.
Arneb l'ignora et sélectionna les coordonnées hyperspatiales Nar Shaddaa dans l'ordinateur de navigation. Les patrouilleurs activèrent leurs canons à ions. Quelques tirs frappèrent l'arrière du vaisseau. Les boucliers perdirent de la puissance, mais tinrent bons. Un bip confirma que l'hyperdrive était prêt.
– Accroche-toi ! lança Arneb.
Le
Star Angel perdit légèrement de la vitesse, avant de s'élancer en hyperespace, plaquant les passagers à leurs dossiers. Arneb Coreth souffla. Il admira un temps le bleu lumineux et profond de l'hyperespace, avant de se tourner vers Jaylif.
– On en est sorti...
Le vétéran s'interrompit quand il vit le visage blême de son ami.
– Jaylif ?! demanda-t-il précipitamment.
– Juste avant le saut, j'ai ressenti un vide, répondit-t-il d'une voix monocorde.
Il tourna la tête et fixa son ami, son regard rivé sur le sien.
– Maître Lorenas Holiuri est morte.
Arneb n'eut d'abord aucune réaction, puis s'affaissa dans son siège. Après quelques minutes de silence, il dit :
– Je pensais avoir fait le bon choix. Je pensais l'avoir sauvé en éliminant ces tueurs.
– Tu n'as pas à t'en vouloir. Tu as fait tout ce que tu as pu ; tu as pris la bonne décision. Ces Sith étaient juste... trop puissants.
– Peut-être as-tu raison. Je... Je vais me reposer.
Le vétéran se leva, paraissant plus vieux que jamais, et marcha lentement jusqu'à ses quartiers. Jaylif le suivit d'abord du regard, puis se retourna vers la verrière, plongeant dans ses pensées, en contemplant l'hyperespace. Un instant passa, puis il murmura :
– Ainsi, Maître, vous avez encore gagné...
Plus tard, loin dans la Bordure Extérieure, une navette quitta l'hyperespace. Son pilote ralentit l'allure, atteignant une vitesse de croisière. Il regarda la terrifiante et fascinante planète vers laquelle il se dirigeait. L'arme la plus destructrice du Revanchiste avait défiguré l'astre à jamais : une masse de roche noire, balayée de tempêtes et d'éclairs aux sinistres lueurs verdâtres. En approchant de Malachor V, le pilote ralentit encore, puis activa les propulseurs auxiliaires et redirigea l'énergie sur les stabilisateurs. La force gravitationnelle de la planète donnait son allure à la navette. Le plus difficile pour qui voyageait vers celle-ci était de garder sa trajectoire et maîtriser les moteurs, donnant ainsi une poussée inverse bien dosée à l'appareil pour éviter le crash. Pénétrant plus profondément dans l'orbite de l'astre, la navette s'approcha du croiseur de bataille classe-Centurion du Seigneur de la Faim. Il allait bientôt quitter le système Malachor. La navette entra ensuite dans l'atmosphère. Les para-tonnerres du vaisseau n'étaient pas trop de deux pour empêcher ses occupants de finir foudroyés. Les capteurs guidèrent l'appareil jusqu'à une grotte taillée dans une basse montagne. La navette atterrit en douceur, autant que possible, sur la piste, caché des éventuels vaisseaux espions dans l'espace orbitale. Le pilote descendit la rampe d'atterrissage, laissant son passager quitter le vaisseau.
En posant les pieds sur Malachor V, il sentit la gravité caractéristique de cette planète. Enfin chez soi ! Il s'éloigna de la navette et entra dans la structure. D'un pas rapide, il s'enfonça dans les profondeurs du réseau souterrain. Il passa devant des salles d'entraînement, où d'autres Acolytes apprenaient les arts du Côté Obscur auprès de quelques Maîtres. Il sourit en se remémorant ses propres années en tant qu'Acolyte. À l'époque, il trouva l'entraînement dur et sévère. Aujourd'hui, il savait que cette période avait été la plus aisée pour lui de tous les instants passés à l'Académie de Trayus. Il pressa le pas et atteint en quelques minutes les quartiers de son Maître, au cœur de l'Académie, près de son Noyau. Il signala sa présence à l'interrupteur et entra une fois qu'on l'y autorisa. L'espace était grand, large et au fond de l'obscure pièce, un homme – ou plutôt ce qu'il en restait – méditait, faisant face au mur opposé à l'entrée. L'Assassin s'approcha, puis s'inclina devant l'homme, les mains levés, portant en offrandes une arme Jedi.
– J'ai accompli ma mission, Maître.
– Bien. Je ne doutais pas de vous, mon apprenti.
Le Maître se leva et se retourna vers son disciple. Le haut de son corps était nu, son crâne chauve. Sa peau grise, craquelée en des milliers d'endroits, et son visage à moitié déformé n'aurait pas dû existé chez un être vivant. Son regard, son œil rouge se posa sur l'Assassin. L'homme prit le sabre-laser qu'il présentait et inspecta tour à tour l'arme, puis l'état du masque et de la tenue du tueur.
– Maître Lorenas Holiuri était une puissante Jedi, mais son apprenti était faible. Leur mort est un pas de plus dans l'extermination complète des Jedi. Cependant, j'avais envoyé une unité entière d'Assassins et de soldats. Maître Lorenas et son Padawan étaient-ils si puissants qu'ils aient tué tant de mes hommes et vous aient infligé de telles blessures ?
– Ce ne sont pas tant les Jedi qui se sont montrés forts, Seigneur Sion, mais deux mercenaires venus jouer les héros, dont un Assassin de notre Ordre, un déserteur du nom de Jaylif Zenovin.
Le Seigneur de la Souffrance resta silencieux quelques secondes. Puis, il demanda :
– Êtes-vous certain de son nom ?
– Il me l'a dit lui-même, Mon Seigneur.
Darth Sion prit une grande inspiration.
– Relevez-vous.
Le disciple obéit, puis retira ce qui restait de son masque. Il révéla ainsi son visage. L'humain avait sans doute été beau par le passé, mais le pouvoir du Côté Obscur et les multiples affrontements de sa vie avaient déjà exigé et pris leur lourd tribut.
– Maître, puis-je savoir qui est exactement ce Jaylif Zenovin et comment a-t-il pu échapper au contrôle de Trayus ?
Le Triumvir prit son temps avant de répondre.
– Comme vous l'avez vous même dit, un ancien Assassin de l'Académie,... capturé en tant que Padawan par les chasseurs de Jedi du Seigneur Revan, soumis au pouvoir du Noyau. C'était mon meilleur disciple,... meilleur que vous. Je le croyais mort...
Darth Sion sentit la jalousie de l'Assassin. Il reprit :
– Si Zenovin est en vie et qu'il commence à aider les Jedi, il faudra l'éliminer. Je vous entraînerais pour cette exécution, Gisrid. Et si, malgré tout, il vous tue, alors je m'en chargerais moi-même.
– Vous n'aurez pas à sortir votre sabre pour cette tâche, Maître. Je tuerais Jaylif Zenovin et jamais plus il ne se mettra entre nous et l’éradication totale des Jedi.
– Je m'en souviendrais. Maintenant, mon apprenti, nous devons rejoindre le Seigneur de la Trahison. Nous allons bientôt porter un coup décisif à l'Ordre Jedi sur Katarr et l'Ordre des Sith étendra son emprise sur toute la Galaxie, sans que personne ne puisse nous arrêter !