INFORMATION PRÉVENTIVE : ICI LES PERSONNAGES S'EXPRIMERONT DE MANIÈRE "CRUE", JEUNES LECTEURS INNOCENTS PASSEZ VOTRE CHEMIN.
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CHAPITRE HUIT
«où l’on mène l'enquête»
En sortant du hangar les trois jedi se retrouvèrent dans un couloir de service dans lequel circulaient quelques voyageurs. Un plan holographique de la zone était disponible près de la porte métallique du hangar, ce qui leur permit de localiser le centre névralgique de cette partie de la station ; ils se mirent donc en route afin de s’y rendre sans attendre, marchant jusqu’à l’arrêt le plus proche du réseau de train magnétique.
Ils n’eurent pas à marcher bien longtemps, et une fois à la station ils prirent le premier wagon qui se présenta. Un couple de zabraks était déjà à bord et les deux non-humains ne manquèrent pas de saluer les trois voyageurs.
«Bonjour... vous êtes danseur ?» demanda l’homme à Valias. Ce dernier mit son index sur la bouche comme s’il convenait de ne pas ébruiter ce sujet, avant de répondre.
«Oh, ne vous en faites pas, ici tout le monde est au courant pour le ‘‘underground tour’’. Ma femme et moi sommes à Zeimir pour ça d’ailleurs. Je m’appelle Noma, et voici mon épouse Zahi. Nous espérons parvenir à nous procurer des places pour la finale, mais j’ai bien peur qu’il soit un peu tard, c’est un tel événement...» dit alors le zabrak.
«Oui, c’est mythique.» ajouta son épouse.
«Oui... l’événement le plus important au niveau danse disco, et le plus prohibé... c’est fantastique...» lâcha Valias songeur, ce qui ne manqua de faire sourire Jloglok qui connaissait sa passion pour la danse disco. Le voyage se poursuivit ainsi tranquillement, les voyageurs faisant connaissance et échangeant quelques souvenirs disco de leur enfance. Après quelques minutes, le wagon arriva à la station centrale de la zone bis de Zeimir Shayala et les voyageurs se séparèrent ; le couple se dirigeant vers le point de ventes des billets, tandis que les jedi se rendaient dans la grande cantina afin de découvrir la piste aux étoiles et de mettre au point leur plan d’action autour d’un verre de jus de juma.
«C’est parfait.» dit Valias en buvant une gorgée de son breuvage.
«Comment ça, ‘’c’est parfait’’ ?» demanda Mia qui n’avait pourtant pas l’impression que leur affaire avance tant que ça.
«La piste, la salle, l’éclairage, le son... tout ! Tout est parfait. Je comprends que Zeimir Shayala soit une étape du ‘‘underground tour’’... même dans les boites les plus branchées de Graratek on n’avait pas de pistes comme celle là... c’est dingue !» lui répondit le jeune homme.
«Merde Valias, on s’en tape de la funky undertruc party ! T’as l’air d’oublier pourquoi on est là...» s’exclama la bothan.
«Pas du tout.» répondit Valias en se levant, «Allez, je vais m’inscrire.»
«T’inscrire ? Mais tu déconnes mon pote ?» s’étonna Jloglok en manquant de s’étouffer avec son jus sous le coup de la surprise.
«Du tout. On a eu accès à cette zone en prétendant que j’étais sur Shayala Secundus pour le concours de danse... tu crois pas que ça va lui sembler louche à Joulodi si je ne participe pas, et que je ne suis même pas inscrit ? À mon avis c’est un coup à griller notre couverture.» expliqua Valias.
«Ouais, t’as pas tort...» admit le chiss, qui termina son jus en se levant pour le suivre, bientôt imité par la bothan.
Les trois jedi marchèrent ainsi jusqu’aux places du jury, juste devant la piste de danse ; près d’une dizaine de personnes faisait la queue pour prendre place sur la piste, espérant convaincre les juges et décrocher une place dans la compétition.
Valias s’adressa au juge en charge des inscriptions, un gros twi’lek rouge.
«Bonjour, je souhaiterais m’inscrire au concours.» dit simplement le padawan, allant à l’essentiel.
«Ah oui ? Et vous pensez faire le poids jeune homme ? C’est le ‘‘underground’’ ici, pas le club des ballerines du coin...» répondit le juge avec un sourire en coin.
«Ne vous en faites pas pour ça, contentez vous de m’inscrire, et lorsque j’aurai gagné ce ne sera pas la peine de me présenter des excuses pour cet affront... vous ne pouviez pas avoir idée de ma valeur rien qu’en vous basant sur mon apparence. Ainsi vous aurez appris cela aujourd’hui.» dit Valias calmement en guise de réponse. Ses camarades se regardèrent en souriant, Jloglok réussissant non sans mal à s’empêcher d’exploser de rire tant la tête déconfite du gros homme rouge révélait sa surprise à la découverte de l’assurance de son ami.
«Bien... vous semblez sûr de vous... à quel nom dois-je vous inscrire ?» demanda le twi’lek.
«Je suis Yann Saulo, capitaine du Millenium Condor.» lança Valias en prenant un ton plein d’orgueil qui lui semblait coller à un personnage s’autoproclamant ‘‘capitaine’’.
Le juge regarda sa liste et releva la tête avec un sourire.
«Ah, le capitaine Saulo... je me demandais quand vous arriveriez. Le chef Joulodi nous a contacté pour nous avertir qu’un voyageur souhaitait participer à cette étape du ‘‘underground tour’’, et il vous a pré-inscrit au cas où vous arriveriez à la dernière minute... le chef aime bien boire avec ses invités, il a dû avoir peur que vous ne vous réveilliez pas à temps. Il faut croire qu’il vous avait sous-estimé.» dit le gros juge.
Valias regarda alors ses amis, et il lut dans leur visage qu’ils regrettaient d’avoir émis des objections quant à l’intérêt sa participation au concours.
«C’est fort aimable à lui. Mais j’ai une requête à vous présenter.» reprit Valias Delmir.
«Faites.» soupira le twi’lek.
«J’aimerais, si c’est possible, participer au concours sous le nom de ‘‘Holta’’, H-O-L-T-A.» dit Valias, s’attirant des regards surpris de ses amis.
«‘‘Holta’’ ?» répéta le juge.
«Holta, oui. Djonne Trav Holta. C’est le nom de l’homme qui m’a jadis enseigné l’art du disco. Mon mentor pour ainsi dire» expliqua le jeune homme.
«Bien. C’est noté. Le chef Joulodi s’est porté garant pour vous, vous n’avez donc pas besoin de passer les qualifications. En revanche vous êtes prié de vous présenter au premier tour du concours. Il débutera dans une heure. Tous les participants sont déjà dans les vestiaires et prêts à entrer sur scène, à l’exception des huit derniers qui passent actuellement la qualification comme vous pouvez le voir.» dit le twi’lek en faisant un signe en direction de la piste de danse et des sept personnes qui restaient dans la file d’attente.
«Ne soyez pas en retard, sans quoi vous seriez... éliminé.» ajouta le juge sur un ton menaçant.
«Vous faites pas de bile, je suis ici pour gagner.» répondit simplement Valias en tournant les talons et se dirigeant vers la sortie de la cantina, suivi de ses camarades.
«T’as vu la manière dont il a dit ‘‘éliminé’’ ? Tu crois qu’il voulait dire que...» ne put s’empêcher de demander la bothan.
«Il avait pas l’air de plaisanter en tout cas...» lâcha le grand chiss.
«J’en sais rien les amis... mais on ne lui donnera pas l’occasion de nous le montrer» répondit Valias Delmir.
«En tout cas, je dois admettre que tu avais raison Valias, il était impératif de pointer au bureau des juges, Joulodi les avait prévenus de ton arrivée, on est peut-être surveillé.» dit Mia.
Les jeunes gens s’éloignèrent de la cantina, non sans mal à cause de la foule qui essayait d’y entrer.
«C’est incroyable le monde qui vient pour le concours...» dit Jloglok qui n’en revenait pas, «il n’y aura jamais assez de place pour tout ce peuple !» continua-t-il.
«Tant mieux Jlog, plus il y a de monde ici, et plus on a de marge de manoeuvre. Allez, on y va, on a une heure.» dit l’humain en se dirigeant vers une borne de renseignement.
«Plan de la zone.» ordonna-t-il à la borne, et cette dernière lui afficha un schéma holographique de la zone bis de Zeimir Shayala.
«Marqueur localisation actuelle.» continua Valias, ce qui eut pour effet de faire apparaître un point lumineux sur la carte, leur montrant ainsi où ils se trouvaient en ce moment.
«Appel centre de contrôle sécurité réseau holo.» demanda le jeune homme à la borne.
«Mais t’es barge ?!? On veut passer inaperçu je te rappelle !» s’exclama Mia.
Mais déjà une voix retentissait à travers le communicateur de la borne tandis qu’un second marqueur lumineux s’activait sur la carte holographique.
«Service de sécurité de Zeimir Bis, que puis-je pour vous ?» demanda la voix masculine.
«Bonjour, mon vaisseau est posé plateforme trois, au hangar C, je cherche désespérément à joindre un membre de mon équipage qui m’a laissé pour rentrer cuver à bord et j’ai bien peur qu’il ne soit pas arrivé à destination... c’est un grand type poilu, pourriez-vous jeter un oeil à la caméra du hangar pour vérifier s’il se trouve dans le hangar, s’il vous plait ?» demanda Valias sur un ton innocent. Quelques secondes s’écoulèrent avant que l’homme de la sécurité ne reprenne la parole.
«Il n’y a personne dans votre hangar capitaine Saulo.» répondit la voix.
«Ah, merci... c’est fort ennuyeux... pourriez-vous envoyez des hommes à sa recherche dans la station ? Je redoute qu’il ne soit en plein coma éthylique quelque part...» reprit le padawan toujours aussi innocemment.
«Dites donc capitaine, vous être au service de sécurité ici, pas dans une agence de détectives privés ou d’assistance aux animaux égarés ! On n’a pas que ça a faire nous, de chercher votre ami !» répondit la voix légèrement excédée.
«Ah, je vois oui... c’est que... ce n’est pas mon ami... je l’ai récupéré dans un astroport où j’avais fait escale.» dit Valias.
«Mais j’en ai rien à faire moi de votre vie ! Libre à vous de prendre à bord autant de vaisseau-stoppeurs gays et poilus que vous le souhaitez si vous désirez faire de votre vaisseau un love ship et y faire revivre la croisière fol amour, mais ça nous regarde pas, et on va pas mobiliser des agents pour retrouver un mec sous prétexte que vous l’avez récupéré dans un astroport !» s’écria l’homme de la sécurité qui semblait arriver à bout de sa patience.
«Je vois oui... mais c’est que... durant le vol je l’ai surpris à fabriquer des bombes artisanales... c’est pour ça qu’il a saboté le générateur d’hyperpropulsion, histoire de nous forcer à nous poser et pouvoir s’éclipser... je le soupçonne d’être un genre de terroriste, ou un truc du style... mais bon, je comprends que vous ayez autre chose à faire.» continua le padawan.
«Quoi ?!? Vous déconnez j’espère !» dit la voix.
«Non, pourquoi mentirais-je sur un sujet aussi sensible que des bombes artisanales entre les mains d’un terroriste en liberté dans une station minière ?» répondit Valias sur son ton innocent.
«Écoutez, je vais déployer des agents de sécurités dans la station. Quant à vous, je vais vous demander de venir au poste de sécurité pour y faire une déposition, et établir un portrait robot du terroriste présumé.» conclut la voix.
«Bien, par où dois-je passer pour y arriver ?» demanda le jeune jedi.
«Je marque l’emplacement sur l’holocarte de votre borne, le poste de sécurité se trouve au niveau en dessous du centre de contrôle du réseau holocaméra j’y serai donc dans une minute, je vous y attendrai. Dépêchez vous capitaine. Empruntez la porte à votre droite, puis prenez le couloir bleu, enfin vous utiliserez l’ascenseur B jusqu’au niveau seize. Arrivé à ce niveau vous n’aurez plus qu’à suivre les panneaux lumineux.» expliqua l’homme.
«Bien... porte de droite, couloir bleu, ascenseur B, les panneaux. J’arrive au plus vite officier.» répondit simplement Valias en mettant fin à la conversation.
«T’es un grand malade... c’est malin, t’as mis la sécurité en alerte, comment on pouvoir passer inaperçu maintenant ?!?» s’exclama Mia.
«Mais non... à partir de maintenant la sécurité sera éparpillée, et les effectifs présents aux postes importants seront réduits. En plus on a l’emplacement du poste de surveillance vidéo, puisque le système nous a donné la localisation du correspondant. Donc pendant que j’irai faire le guignol en décrivant un terroriste poilus à notre ami, vous en profiterez pour vous introduire en douce dans le centre de surveillance pour vérifier tous les hangars. On n’aura pas beaucoup de temps, alors faites vite. On se retrouve à la cantina dès que possible.» expliqua Valias Delmir.
Les trois jedi se mirent donc en marche vers l’ascenseur et l’utilisèrent pour accéder au niveau seize, où Valias descendit pour se rendre au poste de sécurité tandis que ses camarades poursuivaient l’ascension jusqu’au niveau dix-sept...
Valias Delmir suivit les panneaux qui devaient le mener au poste de sécurité, et il y parvint sans mal. Lorsqu’il y fut, des hommes en uniforme portant des armes l’accueillirent.
«Capitaine Saulo, veuillez nous suivre je vous prie, nous allons vous conduire à l’officier en charge des opérations contre-terroristes.» dit l’un des membres du comité d’accueil.
«Bien, allons-y, je vous suis.» répondit simplement le jedi en emboitant le pas à l’homme qui avait parlé. Ils traversèrent un couloir et passèrent une porte vitrée donnant sur un bureau aux couleurs claires, muni d’une table en verre et de chaises métalliques blanches. Dans cette pièce attendait un homme en uniforme clair qui vint saluer le padawan.
«Bonjour capitaine Saulo, je suis le lieutenant Nak, nous nous sommes parlés sur l’intercom tout à l’heure. veuillez prendre place je vous prie.» commença l’homme en tirant une chaise pour que le jedi s’y asseye, ce que fit Valias sans broncher.
«Bien, si vous le voulez bien je vais utiliser un système de détecteur de mensonges lors de notre entretien... vous comprendrez que quelqu’un qui prétend avoir amené un terroriste au sein de notre station ne doive pas être pris à la légère.» dit alors l’officier en touchant l’écran du terminal qui se trouvait sur la table de verre. Ainsi Valias était soupçonné de complicité avec le terroriste ; mais cela ne le surprenait pas outre mesure, et il ne redoutait en rien le détecteur de mensonges, la Force lui permettrait de réguler son niveau d’excitation afin de ne pas trahir ses mensonges... en espérant que la machine ne comporte pas de détecteur du taux de midichloriens, ce qui trahirait sa sensibilité à la Force, rendant nul le test par la même occasion. Mais il était très peu probable que cette station minière possède un tel système de détecteur. D’ailleurs l’écran du terminal que le lieutenant venait de régler lui révéla la nature du test, basé sur le principe de Miliboune-Stolqueur, ce qui finit de le rassurer.
«Je comprends lieutenant. Je veux vous aider, et vous ne faites que votre travail. Vous pouvez donc compter sur mon entière collaboration. Allons, finissons-en au plus vite, j’ai un concours de danse à remporter, et il commence dans moins d’une heure.» dit Valias pour montrer sa bonne volonté.
«Parfait, dans ce cas je vais commencer par vous poser quelques questions de routines pour calibrer l’appareil. Pour que le calibrage soit optimal je dois vous demander de répondre par oui ou non. Vous êtes prêt ?» demanda l’officier.
«Allez y lieutenant.» répondit simplement le jedi.
«Vous devez répondre par oui ou non capitaine...» répliqua le lieutenant Nak.
«J’ai bien compris lieutenant, commençons.» répondit Valias.
«Vous le faites exprès ?» demanda l’officier.
«Je vous demande pardon ?» dit Valias qui ne comprenait pas vraiment la manière dont l’homme menait son interrogatoire.
«Je vous ai demandé de ne répondre que par oui ou par non, c’est pourtant simple...» s’énerva l’officier.
«Bien entendu, j’attends d’ailleurs que vous commenciez à me poser des questions...» répondit le padawan, un peu perdu.
L’officier soupira en se prenant la tête dans les mains, puis il sembla retrouver son calme, et s’adressa à son interlocuteur.
«Vous vous appelez Yann Saulo ?» demanda-t-il en guise de première question test.
«C’est la première question de calibrage, n’est-ce-pas ?» demanda Valias.
«Oui !» répondit l’officier hors de lui, «Alors je vous demande de vous concentrer et de répondre simplement par ‘‘oui’’ !» s’écria-t-il.
«Vous voulez que je réponde ‘‘oui’’ à toutes vos questions ?» demanda le padawan.
«Non !» s’exclama le lieutenant, «Ma parole c’est pas croyable, vous êtes con comme un ewok !» s’emporta-t-il.
«Du calme lieutenant, je vous trouve assez désobligeant. Tout d’abord les ewoks ne sont pas cons. Ensuite je trouve que vous menez votre interrogatoire de manière décousue, mais passons. Je vous propose que vous commenciez à me poser des questions auxquelles je répondrai par oui ou non, tout simplement, ainsi nous n’aurons aucun problème pour le calibrage de l’appareil.» dit Valias le plus sérieusement du monde. L’officier ne savait plus vraiment quoi penser de ce ‘‘capitaine Saulo’’, l’air abattu il s’appuya contre le dossier de sa chaise et reprit le cours de l’interrogatoire.
«Vous vous appelez Yann Saulo ?» demanda-t-il sans vraiment y croire.
«Oui.» répondit Valias.
«Vous êtes le capitaine du Millénium Condor ?» continua le lieutenant qui commençait à retrouver des couleurs.
«Oui.» répondit simplement le jedi.
«Vous êtes marié à une rodienne centenaire ?» poursuivit l’officier.
«Non.» dit Valias en riant légèrement.
«Bien maintenant je vais vous demander de mentir sciemment. Vous avez compris» déclara le lieutenant Nak.
«Oui, j’ai compris, mais je dois mentir par oui ou non, ou je peux mentir en phrases classiques, sujet, verbe et complément ?» demanda Valias en guise de réponse.
L’officier posa alors les coudes sur la table et posa son menton dans ses mains.
«On continue sur oui ou non... c’est clair ?» répondit le lieutenant.
«On ne peut plus clair lieutenant.» déclara Valias en faisant mine de se concentrer.
«Vous le faites exprès là ?» répliqua l’officier.
«Posez moi une autre question, vous n’êtes pas clair. Allons-y, je répondrai comme il se doit.» dit le jedi.
«Savez-vous piloter ?» demanda le lieutenant Nak.
«Non.» répondit Valias en adressant un clin d’oeil entendu à l’officier.
«Bien. Est-ce que vous êtes une femme ?» questionna le lieutenant.
«Oui.» répondit le padawan.
Pendant ce temps, Mia et Jloglok marchaient prudemment dans les couloirs du niveau dix-sept, ils avaient rencontré peu de monde jusque là et même en approchant du centre d’holocontrôle les couloirs restaient quasiment vides. Seuls quelques hommes armés en uniformes clairs se dirigeaient au pas de course vers les ascenseurs, mais aucun ne leur demanda ce qu’ils faisaient ici.
Après avoir marché un moment à cet étage, les jedi parvinrent à la zone qui les intéressait. Mia utilisa la Force pour changer légèrement l’angle de la caméra tandis qu’ils franchissaient une porte arborant la mention ‘‘accès limité au personnel de la sécurité’’ que Jloglok venait d’ouvrir sans mal, lui aussi grâce à la Force. Une fois qu’ils furent entrés, la bothan remit la caméra en place pour éviter d’attirer l’attention.
Ils n’avaient même pas fait une dizaine de mètres que déjà un homme armé les mettait en joue.
«Halte. Qu’est-ce que vous faites ici ? Et ... et d’abord comment êtes vous entrés ?» demanda l’homme, visiblement troublé. Pour éviter qu’il ne donne l’alarme, Mia utilisa la Force pour influencer l’esprit du garde et le plier à sa volonté.
«Nous sommes des officiers en mission très importante. Vous n’avez pas à nous demander nos accréditations. Nous sommes libres d’effectuer nos recherches dans cette section de la base.» dit la bothan d’une voix calme.
«Pas besoin de me montrer vos accréditations, vous avez plus urgent à faire dans la base. Passez, vos recherches sont très importantes.» dit l’homme en s’écartant pour les laisser passer, tout en leur adressant un salut militaire.
Ainsi les jedi purent passer sans encombres, mais ils avaient désormais la certitude qu’ils risquaient de croiser d’autres officiers, et que leur présence ne passerait pas inaperçue.
«Regarde, la troisième porte au fond à droite, elle est légèrement différente des autres.» dit tout bas Jloglok à la petite bothan.
«C’est vrai... et la pièce sur laquelle elle donne semble avoir des murs plus épais, tu crois que...» souffla Mia.
«Oui, à tous les coups c’est la salle de contrôle du réseau de caméras holographiques.» conclut le chiss.
«On ne peut pas défoncer la porte avec la Force, ça serait trop flag... alors comment on y entre ?» demanda la bothan à court d’idées. Quelques secondes passèrent ainsi, puis le visage du chiss s’éclaira d’un sourire laissant supposer qu’il venait d’avoir une idée.
«Voilà ce qu’on va faire...» chuchota-t-il en commençant à exposer son idée.
Après quelques minutes d’explications, le plan était opérationnel...
«Mais ça va pas la tête ?!? Jamais de la vie je ferai ça ! Et puis d’abord pourquoi...» s’écria Mia excédée, mais le chiss plaça sa main sur la bouche la bothan pour l’empêcher de terminer.
«Chut ! T’es malade de crier comme ça, tu vas nous faire repérer !» dit Jloglok à voix basse, avant de libérer sa camarade.
«Je suis pas d’accord pour faire ça Mayol, point barre !» répondit Mia Ethiob plus calmement.
«Ah non ? Et elle a une meilleure idée la boule de poils ?» demanda le chiss. Mais la bothan ne trouvait aucune solution à leur problème, et ce fut dans un soupir qu’elle répondit.
«Non... j’ai pas d’idée...» lâcha-t-elle simplement.
«Et tu sais comme moi que le temps presse.» ajouta Jloglok.
Quelques minutes plus tard, la bothan s’allongea sur le sol à quelques mètres de la porte sécurisée, et lorsque ce fut fait, le chiss tapa à la porte, assez fort pour attirer l’attention des officiers en poste à l’intérieur. Après une dizaine de secondes durant laquelle Jloglok supposa que les hommes avaient utilisé la caméra située au dessus de la porte pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un piège, la porte s’ouvrit et deux humains en uniforme clair sortirent l’arme à la main. Le chiss utilisa la Force pour focaliser l’attention des gardes sur la bothan tandis que lui entrait dans la salle de surveillance juste avant que la porte automatique ne se referme.
«C’est quoi cette folie Stévène ?» demanda l’un des deux hommes en prenant le pouls de la jeune femme qui jouait les mortes.
«J’en sais rien Pétère ! Et puis d’abord qu’est-ce que tu fais, là ?» s’exclama son collègue.
«Ben je prends son pouls pour savoir si elle est en vie...» répondit le premier.
«Ah parce que toi tu connais la fréquence cardiaque normale des bothans ?» dit le deuxième incrédule.
«Ben non, mais si je sens un pouls c’est qu’elle est pas morte, c’est tout !» s’écria le dénommé Pétère.
«Ouais, c’est pas bête... et donc ?» demanda Stévène.
«Ben j’ai l’impression qu’elle est vivante...» répondit Pétère.
«Ok. Mais j’y pense, comment ça se fait qu’elle est à moitié à poils ?» s’exclama Stévène.
«Ha ha... sacré jeu de mots... tu fais vraiment des blagues minable, tu le sais ça ?» lança Pétère.
«C’était pas un jeu de mots tu te demandes pas comment ça se fait qu’elle est allongée en sous-vêtements ?» demanda Stévène.
«Peut-être bien... mais je me demande surtout comment elle a fait pour arriver là...» répondit l’autre.
Pendant que les deux hommes s’occupaient de la bothan, Jloglok parcourait le réseau de caméras de sécurité afin de trouver une piste concernant l’enlèvement de la sénatrice. Il ne lui fallut pas plus d’une minute pour se rendre compte que toutes les holocams de l’un des hangars privés de Zeimir Bis avaient été piratées, donnant une image fixe sur laquelle la zone ne contenait qu’un chasseur de petite taille aux commandes duquel se trouvait un pilote... ce pilote avait l’air de s’y plaire car il ne semblait pas décidé à descendre de son vaisseau, et la porte du hangar était ouverte ! Or demander un hangar privé et en laisser la porte ouverte n’allaient pas vraiment de paire... de plus, lorsque le chiss demanda un mouvement de la caméra, l’image ne changea pas. À ses yeux, aucun doute ne subsistait, il avait localisé le hangar qui les intéressait ! Prenant soin de mémoriser le numéro et la localisation de ce dernier, le chiss entreprit de sortir de la salle de surveillance ; pour cela il utilisa le système de caméra du couloir pour s’assurer qu’il n’était pas attendu par un groupe d’hommes armés, mais à sa grande stupéfaction, il ne semblait y avoir personne à l’extérieur de la salle ! Jloglok ouvrit donc la porte et se précipita à l’extérieur, pour trouver le couloir vide, comme il le redoutait...
«Oh merde...» soupira-t-il, «Boule de poils t’es où ?» dit-il à voix basse, mais aucune réponse ne lui parvint.
«Mia ! Mia t’es où ?» dit alors le chiss à pleine voix, sans se soucier du risque qu’il encourait de se faire repérer. Là encore son appel resta sans réponse, et il commença à regretter d’avoir fait courir des risques à la bothan, ce qui lui permit de se rendre compte que malgré leurs différents, il aimait bien cette jeune femme au fort tempérament...
Il se ressaisit, il ne pouvait pas abandonner ; se servant de la Force pour sonder les environs, il parvint à localiser l’aura de la bothan dans une pièce non loin de là, en compagnie des deux hommes. Sans réfléchir, Jloglok s’élança dans sa direction, et lorsqu’il arriva devant la porte, il posa les habits de sa camarade devant la porte et vérifia qu’il pourrait se saisir de son sabre laser rapidement... puis il utilisa la Force pour déclencher le système d’ouverture de la porte, et se jeta à l’intérieur en activant son sabre laser dont la lame rouge et menaçante fendit l’air dans un bourdonnement effrayant.
Mais il désactiva son arme sans tarder lorsque, à sa grande surprise, il constata que Mia était en train de se livrer à une partie de cartes avec les deux hommes, désormais presque nus.
«Mais qu’est-ce que tu fous ?!?» s’écria-t-il.
«Du calme, je te présente Pétère et Stévène, on se faisait une petite partie de strip pazaak, tu veux nous rejoindre ? La mise de départ est à douze crédits...» répondit la bothan.
«Mais c’est pas croyable ! Non je veux pas vous rejoindre, on a du boulot je te signale, alors arrête tes conneries !» dit le chiss qui n’en revenait pas.
«Les gars, voici Mayol... un rabat-joie de première. Bon allez, la partie est finie pour moi... mais continuez, amusez-vous bien.» dit Mia en utilisant son pouvoir de persuasion.
«À bientôt beauté, nous on va continuer la partie.» répondit Stévène.
«Vous venez de faire une partie de strip pazaak tous les deux au lieu de faire votre travail, il vaudrait mieux que ça ne s’ébruite pas. Vous devriez peut-être effacer les enregistrements de sécurité des dernières minutes.» ajouta le chiss en utilisant lui aussi la persuasion jedi avant de tourner les talons, suivit de Mia.
Quelques minutes plus tard, les deux jedi étaient en dehors de la zone à accès restreint, habillés de la tête aux pieds.
«C’était pas malin de te mettre dans une salle avec ces deux là ! J’ai cru qu’il t’était arrivé je ne sais quoi !» s’exclama Jloglok.
«Oh, comme c’est mignon... Mayol se faisait du souci ?» répondit la bothan en souriant.
«Oui ! Enfin, non... merde, c’est pas drôle boule de poils, on bosse en équipe et j’ai promis à Valias de veiller sur toi !» expliqua le chiss.
«Ouais... de veiller sur moi... mais bien sûr. Est-ce que je dois te rappeler que je suis une jedi, autant que toi ?» répliqua Mia, «Et puis c’est pas toi qui t’es baladé en petite tenue avec ces deux gus ! Alors je trouve que j’avais bien le droit de m’amuser un peu... et de te faire flipper !» conclut-elle.
«Me faire flipper ?!? Ah parce que tu crois que j’ai flippé pour toi ?» reprit Jloglok, «Eh merde, faut toujours qu’elles aient le dernier mot... allez, on a à faire !» lâcha-t-il en s’éloignant. Savourant sa victoire, Mia le suivit en souriant jusqu’à l’ascenseur. Une fois à l’intérieur, alors que le chiss regardait la porte, l’air mécontent, elle lui donna un léger coup de coude complice en souriant.
«Allez Jlog, j’te faisais marcher... pour une fois.» dit-elle gentiment.
«Mouais.» répondit le grand padawan, un peu bougon.
«Ça me touche que tu te sois inquiété pour moi...» reprit-elle, mais le chiss ne dit rien, comme s’il n’avait pas entendu, si bien que la bothan soupira légèrement en allant s’appuyer contre la cloison opposée. Quelques instants plus tard, l’ascenseur arriva au niveau de la cantina.
«Allez, c’est là qu’on descend.» dit simplement Jloglok alors que les portes s’ouvraient, après quoi il sortit de la nacelle et se dirigea vers la cantina, suivit de Mia.
Il y avait un monde pas possible aux entrées de l’établissement, et les videurs gamorréens n’avaient pas le temps de s’ennuyer. De l’extérieur étaient déjà perceptibles quelques sonorités discos qui mettaient la foule en délire, le concours semblait avoir déjà commencé.
«Mais où peut bien se trouver Valias?!?» s’exaspéra le chiss.
«Allons voir à l’intérieur.» proposa Mia en guise de réponse, puis elle se dirigea vers le videur le plus proche d’elle et utilisa la persuasion jedi sur lui pour qu’il les laisse entrer sans histoires.
Un fois à l’intérieur, ils cherchèrent leur ami du regard mais il y avait une telle foule dans la cantina que c’était comme chercher un grain de riz coréllien dans une mer de sable de Tatooine. Mais heureusement, les deux jeunes gens étaient des jedi, le chiss utilisa donc la Force pour sonder la grande salle, ce qui lui permit de localiser Valias rapidement. Ce dernier se trouvait dans la file d’attente des concurrents attendant pour passer l’épreuve du premier tour du concour. Les deux padawans se frayèrent donc un chemin jusqu’à lui écartant les fervents supporters qui dansaient sur des airs funky endiablés...
«J’ai eu du mal à te trouver avec ta perruque !» dit le chiss en arrivant à côté de son ami.
«Ah ! Vous voilà ! Alors, on a une piste ?» s’enquit le jeune homme.
«Ouais, je crois bien avoir localisé le hangar qui nous intéresse.» confia Jloglok en essayant de couvrir le bruit de la musique et des cris des fans en liesse.
«Cool ! Je passe le premier tour d’ici peu, ensuite on ira espionner un peu du côté de ce fameux hangar... une fois la reconnaissance effectuée on mettra au point notre offensive finale.» répondit l’humain.
«Et de ton coté, ça s’est passé comment ton interrogatoire ? Ils t’ont fait le coup du gentil et du méchant débile ?» s’enquit la bothan.
«Oh, la routine... j’ai commencé par lui faire un peu péter un câble, histoire qu’il ait pas envie de me garder trop longtemps, et ensuite j’ai gentiment répondu à ses questions avec validation de mes réponses par le détecteur de mensonge, ce qui m’a permis de m’en aller après lui avoir fait la description d’un wookie qui porterait un genre de ceinture de bombes artisanales en bandoulière...» expliqua Valias, ce qui ne manqua de faire rire ses amis. À ce moment, sur le panneau lumineux d’appel des concurrents apparut le surnom que Valias avait choisi.
«Allez, les p’tits cocos, c’est mon tour... je vais enflammer le dancefloor !» dit-il en s’échauffant le cou.
«N’en fais pas trop dès le premier tour ‘‘Djonne’’, histoire de garder un peu l’effet de surprise...» lui dit le chiss.
«J’y penserai !» répondit l’humain en grimpant sur la piste...
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...
"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."