par sparrow24 » Sam 02 Oct 2010 - 11:02 Sujet: Re: Le Règne des Ténèbres - Partie 1 : Exile
CHAPITRE 5
<< Le plan d’évacuation vient d’être dévoilé, tous les habitants doivent se regrouper au centre de leur ville pour être transporté en sûreté au tunnel de la ligne Maginot, les transports partent dans 15 minutes, faites vite et que Dieu vous protège.>>
La télévision n’émet plus que de la neige.
- Évacuer ? Pourquoi ?
La porte s’ouvre à la volée.
- Delphine ! Laura ! Nous devons partir !
- Mais que se passe t’il ?
- Je n’ai pas le temps de vous expliquer, nous devons fuir, je vais vous emmener jusqu’à vos transports.
- Et pour Paul et les autres ?
- Vivien va s’en charger. Allez venez.
- Mais…
- NON FOUTONS LE CAMP !!
Tandis que j’arrive à la discothèque, l’orage éclate et le vent se lève, un vent glacial, le ciel est noir verdâtre. Il n’y a plus de musique, plus d’électricité probablement.
Paul et les autres sont assis.
- Écoutez tout le monde, vous devez aller au centre-ville pour être évacué, faites vite !
Tout le monde sort en hâte.
- Allez les gars on y va !
Nous courrons dans la rue, la foudre tombe, plusieurs impacts en même temps, il se met à neiger.
- Putain mais c’est quoi ce bordel ?
- Discute pas et avance !
La foudre s’abat sur un immeuble délabré, des blocs de béton se détachent.
- Courez !!
Tout le monde court, sauf Paul qui semble pétrifié.
- Paul !!
- Continuez ! Ne vous arrêtez pas !
- On y arrivera jamais !
- Courage, on y est presque, courage !
- Plus vite on y est presque !
- on y arrivera jamais Darlène; et il fait si froid.
- Tenez bon !
Un grondement se fait entendre, ce n’est pas l’orage, ça vient du sol.
- Un tremblement de terre !
Une onde de choc éclate, les immeubles se couvrent de fissures et de lézardes.
- Tout va s’écrouler ! Courrez !!
Les immeubles s’effondrent les uns après les autres, les filles courent de toute leurs forces, leur respiration est gelée par la température extrême qui règne.
Brusquement sous elles, le sol s’effondre, Darlène s’accroche de justesse au rebord, Delphine et Laura sont accrochées à elle.
- Accrochez-vous !
- Tu n’y arrivera pas Darlène, il y a trop de poids.
- Si j’y arriverais.
- Non, je suis désolée.
- Laura que…
Elle lâche prise et tombe dans le vide.
- LAURA !!!
Elles remontent, Delphine fond en larmes.
- Les transports vont partir, il faut se dépêcher.
- Je reste ici.
- Non Delphine.
- Je veux rester.
Le vent siffle un chant de mort, Darlène regarde le ciel, les nuages semblent s’unir entre eux, ils forment une colonne tourbillonnante, une tornade.
- Allez Delphine !
- NON !
Un coup de vent les déséquilibre, quelque chose tombe lourdement à côté d’elle, c’est un grêlon de la taille de sa main. Il en tombe plein d’autres, la neige se métamorphose en glace. La scène dure 30 secondes.
Darlène se relève.
- Delphine ?
Elle gît par terre, inconsciente.
- Delphine !
Son crane a été heurté.
L’averse de grêle retombe de plus belle, Darlène court se réfugier sous un pont de pierre non loin, la tornade se divise en 2 puis en 4, Darlène semble bel et bien piégée et vouée à la mort.
Nous arrivons enfin en vue de l’aire d’évacuation où se trouvent une cinquantaine d’hélicoptères. La grêle s’est calmée.
- Allez montez !
- Tu ne viens pas ?
- Non je dois retrouver Darlène.
- Bonne chance.
- A vous aussi, on se retrouve au tunnel.
L’hélicoptère décolle, je vais vers un autre qui est vide pour dire au pilote :
- Je réquisitionne ce véhicule par ordre du gouvernement.
- A vos ordres.
- Emmenez-moi à l’est, vite.
Nous décollons et survolons les bâtiments effondrés puis un pont, je la vois.
- Elle est là ! Atterrissez !
Le pilote exécute l’ordre, une fois à terre, je cours rejoindre Darlène pour l’embrasser.
- Tu va bien ?
- Oui, il faut partir.
- Où sont les autres ?
- Elles n’ont pas réussies.
- Allons y vite !
Nous remontons à bord de l’hélicoptère qui redécolle aussitôt, une fois au-dessus de la ville, il dit :
- Bordel de Dieu ! Regardez ça !
Il ne neige plus, le vent est tombé, les tornades se sont évaporées, tout est redevenu calme. Et une vague de 30 mètres de haut arrive sur nous.
- Remontez ! Remontez !
- Et qu’est ce que j’essaye de faire d’après vous ?
L’engin monte dans les airs tandis que la vague s’abat de plein fouet sur la ville, les autres hélicoptères au sol sont balayés, les bâtiments explosent sous la pression, les gens courent mais…vers une mort certaine, car la lutte est vaine contre la furie des éléments.
En quelques minutes, les eaux engloutissent complètement la capitale de la France.
- Écoutez, dit le pilote, je vais vous conduire à la base militaire de Manchester.
- Il n’a jamais été question d’aller en Angleterre.
- Je ne fait que suivre les ordres.
L’hélicoptère fuit à travers la brume épaisse, les minutes passent, beaucoup de minutes.
- C’est encore loin ?
- Dix minutes.
La foudre tombe à proximité de l’appareil.
- Oh oh, accrochez-vous, je crois que nous allons subir des turbulences.
L’appareil est secoué, la foudre continue de tomber.
- C’est dingue, on dirait qu’elle essaye de nous atteindre.
- Ca doit être ça.
Les instruments se mettent à biper.
- Le vent souffle n’importe comment, il est devenu dingue, si ça continue on ne va plus pouvoir voler.
La carlingue se met à trembler.
- Oh je n’y vois rien dans ce brouillard !
Des choses cognent contre l’hélicoptère.
- C’est quoi ça ?
- La grêle est revenue, accrochez-vous, on est presque arrivés.
Les instruments s’affolent.
- Bordel l’hélice est endommagée, je ne vais pas pouvoir…
Un éclair frappe l’hélicoptère de plein fouet, tous les instruments grillent, provoquant une pluie d’étincelles.
- NON !!!
L’engin fonce vers le sol neigeux, et s’écrase violemment en se traînant sur plusieurs mètres.
Je reprends lentement connaissance, une grande fumée noire s’échappe de l’appareil.
- Darlène ça va ? Tu n’a rien de cassé ?
- Ca va…ça va…et le pilote ?
- Il est mort, et nous allons mourir si nous ne trouvons pas un abri, où est cette fichue base ?
- Pourvu qu’on soit au bon endroit.
- Regarde !
Je vois 2 lumières circulaires venir vers nous, les phares d’une jeep ! Nous sommes sauvés !
- Maîtres Jedï, je suis le lieutenant Hicks, nous sommes contents de vous voir sain et saufs. Montez je vais vous conduire à la base. Dit l’homme à bord avec un fort accent anglais.
Nous montons dans la jeep qui démarre aussitôt.
- Comment avez-vous fait pour nous retrouver aussi vite ?
- La balise de l’hélicoptère.
- Ah oui, bien sûr !
Nous arrivons à la base, une installation souterraine sous les montagnes, à l’interieur, un ascenseur nous mène jusqu’au plus bas où nous attend un officier.
- Bienvenue à Coaster Mountain, je suis le Général Faure chargé de votre évacuation.
- Quelle évacuation ? Nous sommes en sécurité ici non ?
- Pas encore, suivez-moi je vous prie.
Nous le suivons jusqu’à une porte close qu’il ouvre avec son passe, la porte s’ouvre verticalement, révélant une immense baie d’amarrage contenant une navette de type américaine.
- Voici Atlantis.
- Bel engin, on capte Skyrock là-dessus ?
- Cette navette, construite en étroite liaison avec les gouvernements européens et américains, est capable de parcourir jusqu’à 880 milliards d’années lumières, cet exploit a été rendu possible grâce aux connaissances acquises de vos amis de l’autre Galaxie, bien entendu elle possède la fonction hyper spatiale.
- Alors là bravo. Mais pourquoi nous la montrer ?
- Vous partirez de la Terre avec elle.
- Partir ? Pourquoi partir ?
- Nos scientifiques ont décelé une rupture du noyau terrestre, dans peu de temps, la Terre va disparaître.
- C’est un peu précipité comme conclusion !
- Enfin voyez ce qu’il se passe dehors ! Nous allons tous mourir.
- Pourquoi devrions-nous partir ?
- Vous êtes les plus aptes à transmettre notre savoir, nos connaissances, vous méritez de survivre.
- Mais où irons-nous ?
- Peu importe où vous irez, vivez et perpétuez l’humanité, c’est à vous deux qu’incombe désormais la tâche de recréer notre monde et de le repeupler.
- Mais nous n’y arriverons jamais !
- Vous y arriverez, je le sais, nous le savons tous. Partez maintenant, allez, et que Dieu vous accompagne.
Nous nous tournons vers la navette et marchons vers elle, une fois entrés, la porte se referme, nous nous asseyons au cockpit, l’image du Général apparaît sur l’écran de contrôle.
- L’aire de décollage est dégagée, attention à l’allumage de la navette. 10,9,8,7,6,5,4,3, mise à feu, 2, 1, décollage.
La pression se fait écrasante, nous sommes collés sur nos sièges, je sens ces tonnes de métal s’élever lentement.
- Vous êtes partis Atlantis, adieu, et merci, terminé.
La navette s’élève dans le ciel, perçant le voile de nuages, nous ne tardons pas à quitter l’atmosphère terrestre pour rejoindre le vide sombre et étoilé de l’espace.
- Propulseur principal largué, rétrofusées activées. Notre vitesse est de 4500 km/h.
- Vivien ! Regarde la Terre !!
- Mon Dieu.
La planète devient noire, les nuages disparaissent, puis la sphère devient rouge orangée, les continents se disloquent, ils fondent.
- On dégage, accélération de poussée enclenchée !
Et tandis que la navette s’éloigne à toute vitesse, la planète cesse sa rotation, l’atmosphère orange vire au rouge écarlate et tout explose. Une supernova, un bang assourdissant et une averse d’astéroïdes. La lune est pulvérisée par les multiples météores. Et là où se tenait une planète et son satellite se trouve désormais un simple et unique champ d’astéroïdes.