MAGNIFIQUE!!
Une critique comme j'en ai rarement vue sur SWU! Si, si! Peut-être la plus belle et la plus détaillée même, tiens!
Tellement approfondie, qu'elle mérite que je réponde à de nombreux points soulevés.
Mais avant de commencer, un grand merci à toi Kamo, fidèle lecteur!
Bon, allons-y!
kamocato007 a écrit:Voilà, deux semaines de lecture plus loin, j’ai avalé ce Duel De Soldat, et je m’attendais à quelque chose de très bien, habitué des FF de DW (et j’invite les autres à le faire, en particulier Ombres Et Lumières, et la quadrilogie des Anges Noirs).
Ouah! Quadrilogie, dis comme ça, ça fait trop classe!
En tout cas, merci pour le coup de pub! En même temps, qui ne connait pas les Anges Noirs ici? Euh...ouais bon ok, baissez tous les mains les gars!
L’idée de départ est plaisante, un trip Highlander/Stalingrad dans l’univers de la Guerre Des Clones. Et DW avait prouvé dans les AN qu’il maîtrisait d’une part très bien l’univers apocalyptique de la guerre, et dans OeL qu’il parvenait à donner naissance à des personnages avec de la matière aussi brute que les soldats.
C'est vrai que l'idée était aussi de ne pas prendre les héros récurents, d'utiliser simplement deux soldats et de s'intéresser à leurs destins, que j'ai fait en sorte de rendre exceptionnels! Mais utiliser des personnages aussi "bateau" que des soldats est un vrai plaisir parce que tu peux faire ce que tu veux d'eux.
J’ai trouvé le départ un peu étrange, les premières pages étaient, je trouve, trop inégales, car le style hésitait entre des métaphores, un brin de poésie et de noirceur, très réussies, et un style descriptif. Les deux rassemblés, mélangés, donnaient une tournure un peu étrange au récit, en tout cas pas facile à lire. Entre belles tournures envolées et expressions sobres (même un peu trop), l’ambiance avait du mal à s’installer.
J'explique ça par une phase d'adaptation! Je ne dirai pas que je me suis "cherché" mais presque, d'abord parce que ça faisait quelques temps que j'avais pas écrite une FF (comme si je sortais d'un profond sommeil
) et ensuite parce qu'à chaque début de FF, on a toujours (enfin personnellement) des doutes sur son histoire. Bref, c'était pas le plus évident de débuter. Surtout que l'utilisation de la première personne prenait les formes d'un défi stylistique pour moi.
Quand est venu la première personne, ça c’est nettement amélioré, le style arrivant à s’imposer avec des tournures très naturels, tout est restant littéraires. Et l’écriture à la première personne a le confort d’excuser la maladresse, tout en restant difficile d’emploi car le risque de « trop se lâcher » est évident. Mais DW l’a bien maîtriser je trouve, même de plus en plus au fil des chapitres.
Voilà oui! Ca c'est amélioré au fil du temps, je l'ai moi même perçu! C'est comme tout, quand on prend l'habitude, tout va mieux. D'autant plus, une fois que je suis parvenu à régler les problèmes de conjuguaison des verbes à la première personne du singulier.
L’action vient très vite, un domaine dans lequel DW n’est pas un amateur
et il s’est très vite accommodé à la première personne : on retrouve la vitesse des Anges Noirs, avec un point de vue plus dépouillé, et plus immersif !
Merci! C'est vrai que l'action est un peu ma marque de fabrique maintenant!
En fait, et c'est peut-être un défaut, j'ai du mal à concevoir une intrigue sans action. Toutes mes FF ont une trame qui permettent des scènes d'action (que j'imagine toujours spectaculaire comme vous l'aurez remarqué!
). En fait, la construction de ma FF utilise toujours un peu les mêmes ingrédients de base: un ou deux chapitres pour poser l'histoire, des chapitres d'action entrecoupés de moments plus calmes pour faire avancer l'intrigue, une bataille finale et un épilogue. Faudrait que je fasse un truc romantique et sentimental une fois pour voir ce que ça fait!
Endrik Del est un bon perso, mais je trouve que le début dépeint sa personnalité trop brièvement, ce qui est déstabilisent pour le lecteur, d’autant plus qu’à la première personne, bien connaître le personnage est primordial. Mais le lecteur apprivoisera Endrik le long des autres chapitres (d‘ailleurs dès le chapitre 3, il se remémore son enfance et décrit l‘horreur de la guerre).
En fait, comme je l'ai dit dans un autre post, je préférai le perso d'Endrik, peut-être parce qu'il est plus complexe que celui d'Epsilon. Mais en même temps je ne voulais pas en dévoiler trop de lui dès le début car l'histoire de ses parents et sa relation conflictuelle avec Zelekyn sont les deux points cruciaux de la fin de la FF.
En fait, le seul grand défaut du roman est que le style entre les deux personnages ne change pas : j’aurai vu le langage du clone plus direct, plus sobre, plus dépouillé, alors qu’il s’exprime comme Endrik, avec presque autant d’état d’âme (par exemple sa lassitude de la guerre, alors qu’un clone est quand même fait pour ça).
Je suis d'accord, je m'en suis également rendu compte. Je savais qu'on pouvait me reprocher de trop humaniser Epsilon. Je l'avais déjà fait pour des clones dans Ombre et Lumière, et c'était plus ou moins bien passé. Quoi que dans Ombre et Lumière, y a une oppostion entre deux clones totalement différents, même si à la fin, le moins humain au départ le devient! Enfin bref...tout ça pour dire que j'ai choisi volontairement d'humaniser progressivement Epsilon, surtout après la perte de Getro. Je persiste à croire que quand on est fait de chair et de sang, que l'on a une âme, on a beau être modifié génétiquement, on doit tout de même ressentir de puissantes émotions. Et le fait de vivre une guerre doit les accentuer! Du moins c'est ce que je crois...En clair, je ne suis pas partisan du clone froid et détaché souvent présenté dans l'
UE.
Pour ce qui est des dialogues, je les trouve très réaliste, ce qui était déjà le cas dans les AN, en tout cas le langage militaire est très naturel : rien de mieux pour l’immersion.
Merci! Dès fois je me dis que j'en fais trop dans les envolées lyriques de certains dialogues, avec des phrases un brin apocalyptique qu'on sortirait jamais en temps normal.
Mais bon, ça donne du piquant à l'histoire et si ça plait, tant mieux!
La FF est parcourue de bonnes idées, dans une trame finalement assez courte, et qui surtout, très bonne chose, se concentre sur l’essentiel et ne s’égare pas au-delà d’Endrik et Epsilon. L’histoire est courte mais s’étale dans le bon sens du terme, car elle apprécie le duel comme fil rouge, aidé par l’entrelacement des personnages.
C'est aussi une de mes satisfactions, avoir fait une FF intimiste, dans le sens ou quand j'ai écrit le Dramatis Personae, je me suis dit "oh là, mais y a personne dans cette FF!".
Et en même temps, je me suis dit que c'était bien, que ça changeait des Anges Noirs et de leur Dramatis Personae a rallonge. Parce que le but de cette FF, c'était ça aussi, faire volontairement quelque chose de différent des Anges Noirs.
Par contre, je sais pas, mais mettre des passages à la troisième personne c’est dommage je trouve, ça casse un peu l’immersion (je pense aux pages sur le padawan), sauf certains passages un peu « philosophique » ou disons « Desperate Housewives » lol en début de chapitre, un peu prologue.
Là encore, c'était une sorte d'essai! Voir ce que cela pouvait donner. En fait, j'aimais bien l'idée parce que ça faisait une sorte d'introduction de luxe au "mini-thème" développé dans chaque chapitre.
Ce sont des passages très bien écrit qui épousent la tension continue du récit, qui ne connaît pas de temps morts à partir de la bataille de la Centrale, qui est un passage très bon de la fiction : le décor est dépeint rapidement mais de façon très efficace. J’aurai voulu peut-être un poil plus de violence, le style fait un peu trop documentaire parfois, mais globalement ça m’a laissé une très bonne impression. Le chapitre sur le duel est par contre mon préféré de la saga, avec une patte Stalingrad, dans cet univers sale et post-apocalyptique, c’est vraiment un bon passage. On ressent très bien la solitude des soldats, avec des paragraphes fournis, des phrases courtes et saccadés, comme la respiration. Le dialogue est très bon du côté d’Endrik, un peu moins de celui du clone que je ne trouve pas assez sobre (pareil pour le dialogue du chap7), mais la tension est très bien retranscrite. Mon chapitre préféré, avec l’épilogue.
Merci encore! Il est vrai que quand j'ai pensé à la totalité de l'intrigue, je me suis dit "zut, ils ne vont jamais vraiment se parler, ils ne vont pas se retrouver face à face". Alors j'ai repensé l'intrigue pour introduire une rencontre en milieu de parcours. En fait, toute la scène repose sur les dialogues. Et j'avoue qu'une fois encore, Epsilon fait effectivement très "humain" dans ses propos. Quant aux descriptions, j'ai visiblement réussi mon coup, parce que le but était que ce dialogue crucial se déroule dans un environnement et une atmosphère pesantes, noirs!
Le reste du récit, avant le Grand Duel final, consiste à faire prendre conscience au lecteur, et aux personnages, à quel point ces derniers sont semblables. Les émotions sont alors parallèles, et alors que la dernière ligne droite s’annonce, dans une pause de conscience, le lecteur peut faire ses pronostics.
Bien vu! Je voulais "rapprocher" une dernière fois les deux personnages avant de déterminer lequel survivrait. Façon de dire aux lecteurs "oui, il y en a un qui va rester en vie mais sa victoire ne sera que tristesse et amertume."
Le dernier duel, succin, très sobre, point d’orgue du récit, est animé d’une très belle fatalité. Je m’attendais en fait à de longs passages descriptifs et bavards, mais j’ai trouvé la façon de dépeindre cette mort en la déroulant comme elle l’était (rapide et brêve) était une très bonne chose. Les sentiments du clone, sur la fin, sonnent étonnement naturels, d’où cette fatalité déconcertante, qui met presque mal à l’aise. La fin est triste, et simple.
Je suis heureux si le lecteur ressent ça parce que c'était aussi le but. Je voulais montrer que dans cette histoire, il n'y a que des "gentils" (à part peut-être Zelekyn), des gars normaux qui sont balançés dans un conflit qui les dépasse et où on leur demande d'agir de telle ou telle façon. Epsilon et Endrik auraient peut-être pu devenir amis dans des circonstances différentes mais leur éducation ou leur idéologie les empêchent de comprendre cette réalité. Et puis, pour Espilon, il reste la volonté inébranlable d'être le meilleur. Personne ne peut le surpasser, pour lui, c'est impossible. Toutefois, j'ai voulu lui faire prendre conscience à la fin que certes, il a gagné le duel, mais en fait c'est tout sauf une victoire. D'où ses sentiments sombres...
L’épilogue, dialogue entre le lecteur et l’auteur, est aussi riche de sa simplicité. Et la dernière ligne finit de confirmer la morale de cette histoire, c’est-à-dire qu’il n’y en a tout simplement pas.
Exact! Ils sont tous des pions finalement et sont manipulés. Endrik a été manipulé par Zelekyn (ce qui a causé leurs pertes mutuelles), Epsilon est manipulé sans le savoir par Palpatine. Je voulais en fait sortir des sentiers battus et éviter la Happy End traditionnel. Tout ça n'est pas drôle, et on aurait presque de la pitié pour les deux héros, qui sont plus des victimes qu'autre chose.
DW ne s’impose pas comme l’une des tête de liste de la fan-fic française : il s’y confirme !
Putain, que cette phrase est belle et agréable à lire!
On aurait presque envie de la mettre en signature!
En tout cas, encore merci de ta critique détaillée et constructive, un modèle du genre! Un grand merci également pour m'avoir suivi depuis pratiquement le début et d'avoir été un de ceux (ou même celui) qui a toujours su me motiver pour aller plus loin, m'améliorer et poursuivre l'aventure des Fan Fictions!
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