Bonjour!!
Acte 4 et derniere partie de ma nouvelle. Le dénouement. J'espere qu'il vous conviendra. Je me suis bien amusé à écrire cette histoire et j'espère qu'elle en a motivé d'autres à venir apporter leur contribution à ce recueil. Merci pour avoir suivi cette histoire.
Bonne lecture:
Hicks avait choisi la voie facile. Déjà qu’en temps normal il n’aurait pas supporté la torture, alors pour protéger une personne qui venait de le trahir, c’était hors de question. Il s’était donc retrouvé dans le bureau de Tanso, face à face avec ce dernier. Son ancien ami avait été très conciliant avec lui, il s’était contenté de l’écouter tout en prenant des notes et n’avait émis aucun jugement. Hicks avait raconté tout ce qu’il savait. Il avait cru que de telles révélations le soulageraient, mais ce ne fut pas le cas. Tout comme il avait eu des réserves à travailler pour les résistants dans le dos de l’Empire, il n’éprouvait aucune fierté à parler de Zann et de ses alliés à leur ennemi. Oui la Jedi lui avait fait très mal, mais cela ne l’empêchait pas de se rappeler qu’il avait éprouvé de très forts sentiments pour elle.
Au terme d’un monologue qui dura près d’une heure, Hicks se tut et regarda Viof pour la première fois depuis qu’il avait commencé son histoire. Le jeune homme se contenta de contacter un de ses hommes et de lui demander de rassembler discrètement les meilleures unités de l’Empire sur Tiri. Hicks s’interrogea sur son avenir. Il n’avait pas été tendre sur ses agissements tout au long de sa confession et savait qu’il ne resterait pas impuni. Le pilote continua à regarder son ancien ami, mais le visage de celui-ci restait impassible. Hicks imaginait le pire. Ne rien savoir était pire que savoir.
« Qu’est-ce qu’il va m’arriver ? » S’enquit-il finalement, n’y tenant plus.
« Rien. Tu vas rentrer chez toi et reprendre le cours de ta vie normale. » Répondit Tanso tout en relisant ses notes. « Enfin, lorsque cette opération sera terminée, vu qu’il y a toujours un risque que tu recontactes Zann. »
« Aucune chance que cela se produise. » Assura Hicks en sentant sa colère rejaillir rien qu’en pensant à la Jedi. « Pourquoi cette clémence ? »
« Tu m’as tout dit et l’affaire de l’orphelinat t’a déjà fait suffisamment de mal. » Indiqua calmement l’impérial en haussant les épaules. « Tu as retenu la leçon, faire plus ne sert à rien. »
« Mes révélations ne t’ont pas surpris, je dirais même que tu les attendais. Depuis quand savais-tu mon implication ? » Demanda le pilote en n’éprouvant aucun soulagement à être libre.
« Depuis un petit temps. »Indiqua Tansio Viof avec un petit sourire.
« Pourquoi ne m’avoir pas arrêté plus tôt ? »
« Parce que je savais que l’Empire pousserait à bout la résistance de Tiri et que leurs actions te feraient mal. Pour toi comme pour moi, il valait mieux attendre le bon moment et éviter des souffrances inutiles. » Révéla Tanso en le regardant droit dans les yeux. « Hicks, je te connais bien mieux que tu ne te connais toi. »
Hicks se rendit compte, lui, qu’il ne connaissait plus du tout Tanso Viof. Aujourd’hui, il s’agissait simplement d’un inconnu avec lequel il partageait un passé de plus en plus lointain.
« Tu as eu une rude nuit, repose-toi. » Lui recommanda Viof avec un sourire franc. « Tu pourras rentrer chez toi ce soir, lorsque tout sera terminé. »
« Pourquoi ne pas les attaquer maintenant ? »
« Parce que tous les éléments ne sont pas réunis. Grace à toi, nous connaissons enfin la localisation de leur planque. » Déclara énigmatiquement le capitaine. « Ce soir, la dernière pièce sera jouée et la partie se terminera. »
La nuit venait de tomber sur Sanno. Des tirs sporadiques se faisaient toujours entendre ça et là dans la capitale, mais ce n’était rien en comparaison avec ce qui se passait sur le site de l’usine
Avylos. Durant toute l’après-midi, les troupes de l’Empire avaient encerclé le site industriel le plus discrètement possible ; puis, à la nuit tombée, l’ordre d’attaquer était arrivé. Chaque groupe était donc parti à l’assaut de son objectif.
Depuis le sommet de la tour la plus proche, le capitaine Tanso Viof, des macrojumelles devant les yeux, pouvait constater que les combats faisaient rage. Leurs adversaires offraient une belle résistance. Leurs défenses avaient été bien pensées et forçaient les impériaux à progresser très lentement. Malgré l’âpreté des combats, Viof n’avait aucun doute sur l’issue de la bataille : avec des escadrons de chasseurs TIE survolant en permanence les lieux et des troupes en large supériorité numérique, les résistants n’avaient aucune chance. Jusqu’à présent, personne n’avait réussi à se mettre en travers de l’Empire, et aujourd’hui, ce ne serait pas différent des autres fois. Surtout que Viof n’avait pas encore dévoilé tout son jeu.
Le jeune homme n’éprouvait aucun plaisir, ni remord, à détruire la résistance de Tiri, uniquement la satisfaction d’avoir gagné la partie. Pour lui, la vie était une immense partie de dejarik où chaque pièce était elle-même une partie plus petite de dejarik, et ainsi de suite. Gagner cette partie lui permettrait d’en gagner une plus importante, qui à son tour lui ferait gagner la partie de l’échelle supérieure. Evidemment, plus on montait dans les niveaux, plus les parties étaient difficiles à gagner, mais c’était là, pour lui, tout le challenge de la vie. Mais avant de penser à la prochaine partie, il lui fallait définitivement triompher de celle-ci.
Le capitaine fit un signe de la main droite, immédiatement son aide de camp transmit l’ordre idoine. Quatre quadripodes impériaux se mirent à converger sur l’usine en provenance des quatre points cardinaux. Voila, la résistance serait écrasée. Déjà, face au sort inéluctable qui leur était réservé, des opposants faisaient sauter des parties entières avec eux avec l’espoir de tuer le plus possible de soldats. Espoir vain car ses troupes avaient pour ordre de se tenir en retrait dès l’entrée en scène des AT-AT. Viof ne se préoccupait même pas de sauver les installations, il savait déjà que dans une semaine une nouvelle usine aurait remplacé l’ancienne. L’efficacité impériale. Maintenant, il n’avait plus qu’à attendre pour que la victoire de l’Empire soit totale.
Le jeune capitaine ne patienta pas longtemps. Profitant d’une brèche propice dans les lignes impériales, un speeder noir parvint à quitter le site de l’usine et à rejoindre les rues de Sanno. Comme prévu. Le véhicule ne ferait pas cent mètres avant de tomber dans l’embuscade organisée par les rapides AT-ST ainsi qu’une compagnie d’expérimentés stormtroopers. Il était donc temps pour lui de quitter son poste d’observation et de rejoindre son speeder afin de finalement entrer en action. Il était temps de porter le coup de grâce à la résistance de Tiri.
Cinq minutes plus tard, Tanso Viof arrêtait son speeder à côté de celui que ses hommes avait arraisonné trois minutes plus tôt. Devant le véhicule sombre, éclairés par les phares, les prisonniers attendaient sa venue à genoux avec leurs mains croisées sur la nuque. Ils étaient deux, l’un n’était qu’un simple chauffeur, l’autre était gouverneur de la planète. Nilsto Dden contemplait sa situation avec un petit sourire, et lorsqu’il le vit, il parut même légèrement soulagé. Intérieurement, Viof savait que le politicien n’allait pas sourire longtemps.
« Je pense que vous vous êtes trompés de véhicule, il n’y a pas de Jedi ici. » Lui lança Dden sur un ton innocent.
Tanso se contenta de sortir son comlink et de composer la fréquence de son supérieur.
« C’est fait, général Katol, nous avons arrêté le gouverneur Dden. » Annonça-t-il d’une voix monocorde.
« Parfait. Branchez le haut-parleur, je veux lui parler. » Répondit Katol avec une grande excitation. « Gouverneur Dden, vous me voyez particulièrement ravi. »
« De quoi ? De n’avoir pas trouvé de Jedi sur Tiri ? » Continua le politicien sur un ton chargé d’assurance.
« Non, de vous avoir complètement piégé. » Révéla triomphalement le général.
« Pardon ? » Demanda Nilsto Dden beaucoup moins sûr de lui cette fois-ci.
« Parfaitement. C’est pour vous avoir que je vous ai fait croire que seule votre nièce Jedi m’intéressait, alors que ce n’était qu’un éventuel bonus ; c’est pour vous avoir que j’ai resserré l’étau au moment opportun pour vous forcer à réagir ; c’est pour vous avoir que j’ai laissé faire vos complices de la prison sachant que les conséquences désastreuses de votre acte forceraient un des vôtres à vous dénoncer. » Expliqua Allen Katol d’une voix jubilatoire. « Non, vraiment, toute cette affaire, c’était pour vous. »
« Et que comptez-vous faire de moi ? » S’enquit avec dignité le gouverneur de Tiri.
« Vous tuer tout simplement. J’ai passé un accord avec le Centre Impérial, je pouvais vous tuer et prendre votre place si je prouvais que vous étiez en contact avec les ennemis de l’Empire. Donc, vu que vous êtes assez sentimental pour vouloir revoir une dernière fois votre nièce, une Jedi, j’ai donc tout ce qu’il faut pour vous remplacer à la tête de Centiri-5. » Déclara le général en savourant pleinement son triomphe. « Capitaine Viof, vous savez ce qui vous reste à faire. »
« Oui, général. » Dit le jeune homme avant de couper la communication.
Dden le regarda, apeuré.
« Vous n’allez pas le faire, n’est-ce pas ? » Lui demanda le politicien avec un souffle d’espoir.
« Si, pourquoi ? »
« J’ai de grands projets pour vous, à nous deux, nous pouvons luter contre Katol. » Indiqua Nilsto Dden d’une voix pressée. « Je vous aiderai à conquérir son poste. »
« Le poste de Katol ne m’intéresse pas. » Annonça fermement le jeune officier impérial. « De plus, je désobéis rarement aux ordres. »
« Donc, vous allez me tuer. » Se résigna le gouverneur après quelques secondes de silence.
« Oui. »
« Alors, vous devrez le faire en me regardant droit dans les yeux. »
« Vous croyez que c’est la première fois que ça m’arrive ? Je n’ai pas combattu que des machines. » Observa Viof en passant un doigt sur sa joue gauche, la même joue où Dden affichait fièrement sa cicatrice reçu au combat. « J’ai regardé de nombreuses fois mourir, les ennemis sur lesquels j’avais tiré. »
« Mais je ne suis pas un soldat lambda. » Tenta de protester son interlocuteur.
« Pour moi, si. » Fit Tanso en sortant son blaster. « Ce que peu de gens comprennent, c’est que la paix n’existe pas. Nous sommes perpétuellement en guerre. Seulement, des fois, notre ennemi est tellement affaibli qu’il part se cacher pour reprendre des forces et nous offrir un moment de répit. Toutefois, tôt ou tard, l’ennemi réattaquera. Quant à vous, vous n’êtes après tout qu’un soldat du camp adverse, certes un peu mieux gradé, mais rien de transcendant. Vous ne serez ni la première personne que j’assassine de sang froid, ni la dernière ; vous ne serez que celui qui m’aura permis de quitter Tiri. »
« Soyez rapide. » Lui recommanda Nilsto Dden en comprenant finalement qu’il n’y échapperait pas. »La liberté ne peut pas être assassinée. »
Viof hocha la tête, leva le bras, visa et tira. Touché en plein crâne, le gouverneur de Tiri mourut sur le coup. Le capitaine rangea son blaster et fit signe à deux de ses soldats de placer le corps de sa dernière victime dans le coffre de son speeder. Le général Katol voulait faire la fête devant le corps de son adversaire.
Hicks entra dans son appartement. Un quart d’heure plus tôt, le sergent Clastiq était entré dans le bureau de son supérieur avec un sourire de triomphe sur les lèvres. Hicks se demanda si le soldat allait vouloir exercer une quelconque vengeance sur lui, mais celui-ci se contenta de lui annoncer qu’il était libre tout en lui faisant comprendre qu’il le tiendrait particulièrement à l’œil ses prochaines semaines. Le pilote s’était donc empressé de quitter les locaux de l’Empire afin de, comme le lui avait conseillé Tanso avant de partir en mission, reprendre sa vie et d’oublier au plus vite toute cette histoire. Ce serait difficile, mais Hicks savait que c’était la meilleure chose à faire.
« Mon oncle est mort, vous êtes content ? » Lui demanda une voix en provenance de son canapé.
« Plus d’une cinquantaine d’enfants sont morts, vous êtes contente ? » Répliqua le jeune homme en se retournant pour faire face à la Jedi. « Donc, si j’ai bien compris, les enfants Jedi valent plus que les enfants normaux, n’est-ce pas ? »
Oréa Zann le regarda en silence. Hicks se demanda si elle allait se lever pour venir le frapper ou si elle allait lui sortir une excuse improbable.
« J’ai commis une grave erreur, je la regretterai toute ma vie. » Déclara finalement son interlocutrice d’une voix tremblante.
« J’ignorais qu’ils allaient tuer votre oncle… Face au drame qui s’est déroulé dans Sanno, j’ai voulu me porter volontaire pour piloter une navette. Les remords sans aucun doute. » Expliqua le jeune homme en s’asseyant face à la Jedi. « Seulement, ils connaissaient mon implication. Ils m’ont donc mis la main dessus et je n’avais aucune envie de leur résister… »
« Vous avez bien fait. Vous étiez innocent et nous étions coupables de ces choses horribles. » Approuva Oréa les larmes aux yeux. « J’ai été égoïste, je voulais tant ma liberté que j’étais prête à tous les sacrifices. Il faut croire que Palpatine a totalement gagné, après dix années de cavales, je ne suis plus digne d’être une Jedi. »
Hicks ne répondit rien : jamais il ne pourrait oublier et pardonner les actes de la jeune femme.
« Je sais ce qui me reste à faire. » Reprit dans un soupir Zann en lui tendant son sabrolaser. « Je voulais que quelqu’un sache que j’étais désolée pour ce qui s’est passé la nuit dernière. Mais comme j’en suis responsable, je vais me rendre. Livrez-moi à l’Empire, vous deviendrez un héros et on vous laissera tranquille. Après vous avoir entrainé dans cette affaire, c’est le moins que je puisse faire. »
Hicks comprit que la Jedi était à bout de force, complètement anéantie par trois années de guerre et près de dix années de fuite à travers la galaxie dans des conditions épouvantable. Les évènements de la nuit dernière lui avait fait atteindre son point de rupture. A partir de ce moment là, plus rien n’avait d’importance, surtout pas sa vie. Trop de gens étaient morts pour elle, maintenant c’était à elle d’offrir sa vie.
L’Oréa Zann qui lui faisait face était loin de ressembler à l’Oréa Zann dont il rêvait périodiquement. En fait, le jeune homme comprit que l’Oréa dont il était tombé amoureux n’avait probablement jamais existé. Il s’agissait de l’image d’un jour, celui de la victoire de Tiri sur l’envahisseur Séparatiste, sublimée par son imagination. Ainsi, il n’avait jamais réellement été amoureux de Zann, seulement d’un fantasme qui avait son visage. La femme qu’il avait rencontrée quelques jours plus tôt et la femme résignée assise face à lui étaient toutes deux bien différentes de la femme dont il se voulait amoureux. Fin des illusions.
Bienvenue enfin dans le monde des adultes ! « Allors, vous me conduisez à l’Empire ? » Insista Zann en lui tendant toujours son sabre.
« Non. » Refusa-t-il d’une voix ferme. « J’ai beau haïr ce qu’il vient de se passer, je n’ai aucune envie d’entrer dans l’Histoire pour avoir livré une Jedi à l’Empire. »
« Merci, mais c’est mon destin. » Fit Oréa en raccrochant son arme à sa ceinture avant de se lever.
« Pourquoi ne pas fuir à bord de votre chasseur ? »
« Parce qu’il a été détruit par l’Empire lors de l’attaque de l’usine. » Révéla la Jedi en se tenant debout face à lui. « Ils contrôlent l’astroport et vont continuer leurs recherches. Je ne veux pas qu’il y ait d’autres morts à cause de moi. Merci pour votre écoute. »
Zann passa à côté de lui et se dirigea vers la porte de l’appartement. Hicks pensa au gouverneur qui venait d’être assassiné et devina le sort que réserverait l’Empire à Zann. Certes, il n’éprouvait plus de sentiments pour elle, mais ce n’était pas pour cela qu’il voulait la voir morte. De plus, quoi qu’on puisse penser, il s’agissait d’une grande dame.
« Je peux vous donner mon vaisseau. » Annonça le jeune homme alors que la Jedi allait sortir. « Vous avez jadis sauvé Tiri, vous avez fait des erreurs ces derniers jours, vous pourrez vous racheter dans le futur. »
« Je ne veux pas vous mettre en danger une fois de plus. » Observa Oréa prête à refuser son offre.
« Pour une des rares fois dans ma vie, c’est moi qui me met en danger. » Insista Hicks en se levant à son tour. « Je veux vous voir quitter cette planète pour pouvoir venir en aide à des gens, quitte à mourir pour les sauver. Par contre, je ne veux pas vous voir mourir ici par ce que vous vous sentez coupable. Voici la datacarte qui vous ouvrira les portes du hangar ainsi que celles de mon vaisseau. »
« Mais l’astroport, il est surveillé. » Remarqua la Jedi en reprenant toutefois légèrement confiance.
« Ne vous en faites pas pour cela. » Declara Hicks sur un ton déterminé. « J’ai une idée. »
Allen Katol était heureux. A moitié ivre, il avait déjà vidé plus d’un tiers de sa bouteille d’excellent whisky, un cigare dans la main gauche, le général savourait son succès enfoncé dans un de ses confortables fauteuils. Assis en face de lui, Tanso Viof tenait lui aussi un cigare entre les mains, toutefois il semblait moins joyeux que son supérieur. Peut-être des remords face au meurtre du gouverneur Dden. Certes, il n’en était pas à son premier meurtre, cependant le défun gouverneur n’était pas non plus un simple soldat. En fin de compte, cela importait peu, Katol s’en fichait pas mal, son grade de général lui permettait d’avoir des hommes qui se salissaient les mains à sa place.
« Les nouvelles sont bonnes, pour vous comme pour moi. » Annonça Allen en remplissant à nouveau son verre. « Mes supérieurs sont d’accords pour que je prenne la place de feu Dden, et pour vous, une place de major vient de se libérer au Centre Impérial. D’après ce que je sais, ce serait un poste dans les services de renseignements, en résumé la voie royale pour atteindre les plus hautes fonctions. »
« Merci. » Fit le capitaine en faisant un signe de tête à son interlocuteur. « Cependant, je me demande comment vous allez expliquer la mort de Dden à la population de Tiri. »
« Ne vous inquiétez pas pour cela, je trouverai bien une excuse valable. » Observa Katol avec un grand sourire. « Du genre : des prisonniers ont réussi à s’en prendre au gouverneur. Je suis sûr que je trouverais des noms à associer à de fausses preuves. »
« Et pour ce qui concerne la Jedi ? »
« On continue à la chercher, et si elle arrive quand même à quitter Centiri-5, ce seront les sbires du Seigneur Vador qui s’en chargeront. » Indiqua Allen, proche de l’euphorie. « De toute façon, la Jedi a toujours été un bonus qui n’était pas indispensable à la réussite de nos plans. »
« Donc, tout va pour le mieux. » Résuma le capitaine Viof avec un petit sourire.
A ce moment, la sonnerie de l’holocom retentit. Allen lança un regard ennuyé à l’appareil tout en demandant s’il devait répondre ou pas. Vu que son correspondant semblait persister, le général se leva avec un geste de mauvaise humeur et alla prendre l’appel.
« J’avais dit que je ne voulais pas être dérangé ! » Tonna le militaire qui ne tenait pas à voir sa célébration gâchée.
« Un message vient d’arriver pour vous, général. » Répondit son assistante d’une toute petite voix. « Je pense que vous voudrez l’entendre. »
« Passez-le. » Ordonna Katol sur un ton bougon.
« Général Katol, je sais que vous avez tué mon oncle, le gouverneur Nilsto Dden, ainsi que nombres de ses amis. Pour ces meurtres, vous devez payer. Je n’ai plus rien à perdre. Je viens donc vous chercher et je ne repartirai qu’avec votre tête. » Annonça une voix de femme qui devait appartenir à Oréa Zann. « Votre règne sur Tiri touche déjà à sa fin. »
Allen sentit ses jambes trembler sous lui. Le message qu’il venait d’entendre n’était pas bon signe.
« J’ai fait une analyse vocale, il s’agit bien de la voix de la Jedi Oréa Zann. » Ajouta rapidement l’assistante du général. « Quels sont vos ordres ? »
« Sonnez l’alerte générale ! » Déclara Katol en essayant de ne pas succomber à la panique. « Rappelez toutes les troupes de Sanno ici ! J’ai bien dit toutes. »
« Vous en êtes sûr ? » S’assura Tanso Viof en lui lançant un regard dubitatif.
« Certain. J’ai suffisamment travaillé tout au long de ma vie pour vivre une telle journée que je n’ai aucune envie de la voir se clore sur ma mort. C’est le couronnement de ma carrière et je compte bien en profiter. » Persista le général en ouvrant le tiroir supérieur de son bureau pour prendre son blaster. « Capitaine, vous êtes en charge de l’organisation de la défense. Je veux qu’aucun insecte ne puisse passer ! »
« A vos ordre. » Fit Viof en se levant de son siège avec sa souplesse habituelle.
Juste avant de sortir, Allen vit dans les yeux de son subordonné une étrange lueur qui ne présageait rien de bon…
Oréa Zann avait quitté Tiri et son système depuis une heure lorsqu’on frappa à la porte de l’appartement de Hicks. Ce dernier posa son livre et alla ouvrir sans se presser. Derrière la porte se tenait Tanso Viof, son air serein habituel sur le visage. Hicks pivota pour rejoindre son salon et continuer sa lecture.
« Ton vaisseau est parti sans toi. » Commença Viof en entrant dans l’appartement.
« Ca arrive. » Fit Hicks en haussant les épaules avant de s’asseoir.
« Je suis même prêt à parier qu’il y avait une Jedi à bord. » Continua avec un petit sourire Tanso en s’asseyant face à lui.
« Il y a des chances. » Commenta le pilote en fixant son ancien ami. « Tu es venu pour m’arrêter ? »
« Moi ? Non. Je suis simplement venu t’annoncer que bientôt d’autres impériaux viendront frapper à ta porte et il vaudrait mieux pour toi que tu aies quitté ton appartement, et Tiri, à ce moment là. » Dit très sérieusement le capitaine en soutenant son regard. « Toute cette histoire, ce n’est plus mon affaire. Tôt ou tard Oréa Zann se fera attraper par Dark Vador. Quant à moi, dans une semaine je serais au Centre Impérial pour fêter ma promotion, la récompense pour avoir tué Dden. »
Hicks regarda son interlocuteur : celui-ci n’avait pas l’air de plaisanter.
« Donc, c’est toi qui l’as tué. » Répéta le jeune homme en frissonnant. « Comment peux-tu continuer à servir l’Empire ? »
« Tout simplement parce qu’il m’a donné une vie. Tous ces meurtres, c’est ma façon de rembourser ce cadeau. » Expliqua Tanso Viof sans paraître affecté par ses actes terribles. « Une chance pour moi, tuer ne me pose aucun problème. Ce n’est pas le cas de tout le monde… »
« Bon sang, comme on a changé en grandissant ! » Observa Hicks en se remémorant sa jeunesse en compagnie de son ami.
« Tu te trompes, nous avons toujours été très différents… Toi l’extraverti, et moi le timide. Aujourd’hui, la seule chose qui a changé c’est que je ne suis plus sous ta domination. » Déclara le capitaine Viof avec un regard lointain.
« C’est un reproche ? »
« Absolument pas. J’ai vécu d’extraordinaires années avec toi, mais maintenant, c’est du passé. » Indiqua son ancien ami avec un doux sourire. « C’est en souvenir de cette amitié que je suis venu te prévenir et te faire mes adieux… Avec ton bannissement et moi au Centre Impérial, je doute qu’on se croise un jour. »
« Donc, je suis banni de Tiri. » Dit Hicks avec un gros pincement au cœur.
Cette planète était toute sa vie et aujourd’hui, il devait la quitter. Après son amour pour Zann, il perdait son foyer…
Quelle triste journée. Tout cela parce qu’il avait fait ce qu’il fallait faire.
Belle ironie.
« Oui, pour le moment tu es banni, mais ca ne veut pas dire que ce sera pour toujours. » Confirma son interlocuteur sur un ton neutre.
« Le règne de Katol semble parti pour durer. » Remarqua amèrement Hicks qui n’osait imaginer ce que représentait le fait de ne plus revenir sur Tiri.
« Je serais moins défaitiste. Connaissant le général, il ne va pas se priver pour resserrer rapidement l’étau sur Tiri et sa population. Il va donc se créer rapidement de nombreux ennemis, et ceux-ci risqueront rapidement de prendre des méthodes drastiques. » Expliqua sans sourciller Tanso Viof. « Tu vois, tu peux toujours revenir, au contraire de moi. Mes actes me condamnent, mais ils me procurent une vie de rêve. Je dois en profiter. Tous deux, nous affronterons les conséquences de nos actes ; toi, dès que je serai parti ; moi, un peu plus tard. »
« Tu penses mourir bientôt ? »
« On verra bien. » Conclut Viof en se levant avec un sourire. « Adieu Hicks, je suis content de t’avoir connu. »
Hicks ne répondit rien, se contentant d’un signe de tête juste avant que son ancien ami quitte définitivement sa vie. Puis, le jeune pilote se mit à contempler la vie sur Tiri qu’il allait devoir très vite mettre derrière lui. Vingt-six années, ce n’était pas négligeable. Il pensa à toutes les personnes qu’il avait rencontrées et à toutes les aventures, petites ou grandes, qu’il avait eues sur cette planète. Vraiment ce n’était pas mal. Certes, s’il vivait cent ans, cela ne représenterait que le quart de son existence, mais pour l’instant c’était tout ce qu’il avait connu. Le plus dur serait de ne plus revoir ni sa famille, ni ses amis…
La porte de son appartement s’ouvrit à nouveau et il entendit des pas légers s’approcher de lui. Le jeune homme redressa la tête pour voir qui venait l’interrompre dans le deuil de sa vie passée. Il s’agissait de Setine. Son amie avait dû voir que Tanso était venu discuter avec lui, et elle venait aux nouvelles après son départ.
« Que se passe-t-il ? » S’enquit-elle en s’agenouillant face à lui après avoir vu les larmes dans ses yeux.
« Je dois quitter Tiri, pour très longtemps. » Répondit Hicks qui allait regretter ses longues heures passées en compagnie de la jeune femme.
« Je pars avec toi. » Annonça-t-elle fermement.
« Pardon ? Mais pourquoi ? » Demanda le jeune homme qui ne pouvait pas accepter une telle proposition.
Pour toute réponse, Setine lui prit son visage entre les mains et l’embrassa. Ce baiser sonna comme une évidence. Hicks sentit son cœur s’emballer et sut qu’il ne voudrait jamais plus goutter à une autre étreinte. Ces dernières années, il avait parcouru la galaxie à la recherche de l’amour, avec l’infime espoir de croiser la version idéalisée d’Oréa Zann, alors qu’elle se trouvait simplement derrière la porte de l’appartement voisin. Comment avait-il été assez stupide pour ne pas voir que la façon dont le regardait Setine n’avait rien avoir avec l’amitié ? Comment n’avait-il pas compris que la jeune femme avait pris une place primordiale dans son cœur ?
« Comment ai-je pu être aussi stupide ? » S’interrogea-t-il à haute voix en serrant la jeune femme tout contre lui.
« C’est ce qui fait ton charme. » Fit Setine Cco avant de l’embrasser à nouveau.
« J’ai aidé Oréa Zann à s’enfuir, je lui ai donné mon vaisseau. Je suis banni de Tiri. » Expliqua succinctement Hicks alors que son cœur n’avait jamais battu aussi intensément.
« J’ai un vaisseau, je l’ai acheté en secret il y a quelques mois… Je voulais te faire la surprise et te rejoindre loin de Tiri. » Révéla la jeune femme avec un sourire désarmant.
« Loin de la planète où je ne te considérais que comme une amie. » Comprit le pilote qui s’en voulait d’avoir été si longtemps aveugle. « Je veux te faire rattraper toutes ces années. Partons. »
« Où cela ? »
« On m’a dit qu’il y avait des planètes bien tranquilles dans les Régions Inconnues. » Dit le jeune homme en se levant. « Nous trouverons certainement l’endroit idéal. »
Hicks contemplait une dernière fois Tiri. Assise à ses cotés, Setine, la femme de sa vie, attendait son signal pour abaisser le levier de l’hyperpropulsion. Le jeune homme ne regardait pas seulement la planète qui l’avait vu naitre, il considérait aussi les évènements qu’il avait vécus ces trois derniers jours. Le constat était simple : il avait tout perdu et il avait tout gagné. Une nouvelle vie s’offrait à lui. Une vie qui s’ouvrait sous les meilleurs auspices et qu’il avait hâte de vivre. Tanso Viof était venu le voir pour mettre son passé derrière lui, maintenant c’était à son tour. Hicks se tourna vers Setine et sourit.
L’hyperespace les propulsa vers leur avenir, loin de Centiri-5.
Oiki Ran, le Ktah qui espere cette histoire vous a plu!!