Et voilà la suite
Sio, Dust ainsi que quelques clones se trouvaient sur la plage quand l'Arkanienne sentit la mort de ses hommes. Elle s'effondra immédiatement et seul son reflèxe de mettre une main au sol l'empêcha de s'écrouler complètement. Elle avait l'impression que son coeur allait exploser. C'est comme si elle venait d'avoir une crise cardiaque mais en bien plus douleureux. Elle ressentait la peur et la douleur des soldats clones comme si elle avait été avec eux dans les Juggernauts qui brûlaient. Elle souffrit horriblement pendant quelques longues secondes puis la douleur s'estompa petit à petit. Elle avait toujours très mal mais c'était supportable. Enfin, un peu.
Dust se pencha auprès d'elle et l'aida à se relever. Tout était flou autour d'elle :
_Général ! Ca va ?
Elle voulait répondre mais sa bouche était horriblement pâteuse. Son crâne lui faisait si mal qu'elle avait l'impression qu'il allait se scinder en deux. Elle articula avec difficulté :
_Dust...les clones...il faut les sauver.
Le Commandant clone eut une moue de dépit. Sio Elan était du genre à voler au secours de n'importe quel soldat, dans n'importe quelle situation. En particulier si la situation était extrêment dangereuse. Mais les clones étaient des pragmatiques. Bien qu'entrainés à suivre leurs généraux Jedi jusque dans la tombe, ils n'étaient pas en reste pour leur désobéir en cas de situation extrème. Et CC-5247 pensait que la situation était vraiment très extrème : même si statistiquement, toute la Légion n'était pas morte, leur plan était tombé à l'eau. L'entrainement préconisait un retrait en bonne et due forme pour préparer une contre-attaque. Sauf que dans la situation actuelle, la retraite n'était pas envisageable une seule seconde : ils étaient loin de leur camp de base, qui était vide par ailleurs. Un repli les aurait exposé au feu ennemi. Non, la seule solution était de tenir sans bouger dans l'espoir que les droïdes de la CSI reculent. Car quand la barrière avait sauté, bon nombre de robots de la Confédération se trouvaient dessus. Il n'allait pas dire que c'était un avantage mais d'un autre côté, ils avaient commençé la bataille en net avantage numérique; Statistiquement, tous les hommes de Dust ne pouvaient pas y passer : cent soixante-douze HAVw A5 contenaient cinquante soldats. Ce qui représentait donc 8600 troopers clones. Et le clone était persuadé qu'ils n'étaient pas tous morts. Malgré l'impact qui avait dû être phénoménal, Dust estimait une perte d'environ 60, peut être 70 %. En d'autres termes, le Commandant estimait les survivants au nombre de trois-mille, environ. Mais ils ne pouvaient pas se permettre d'aller les rejoindre : les Séparatistes ayant frappé un grand coup en détruisant leur force d'assaut, il était logique qu'ils se précipitent pour achever leur acte. Ici, ils étaient donc en relative sécurité. Enfin bon, c'était jusqu'à ce qu'une troupe de droïdes de combat arrive au loin en tirant comme des fous. Dust se plaça immédiatement devant son général pour la protéger du feu adverse. En temps normal, elle aurait été à même de se défendre seule mais apparament, la mort des clones avait vraiment touché Sio. Ce n'était pas comme le chagrin que ressentait le clone pour ses frères tombés mais la Jedi était liée à ses hommes. Et il semblerait que leur mort brutale avait vraiment choqué l'Arkanienne. Dust ne pouvait pas vraiment l'expliquer, c'était un soldat pragmatique, il ne connaissait rien sur la Force -hormis que les Jedi l'utilisaient et souvent avec brio- mais il en savait assez pour comprendre que la Jedi ne serait pas en état de se battre, en tout cas pas tout de suite. Il allait devoir la protéger le temps qu'elle récupère.
Il ordonna à quelques soldats de se placer en demi-cercle autour de leur général pendant que les autres se mettaient en ligne pour tirer sur les droïdes. Dust chercha quelques secondes son fusil blaster avant de se souvenir qu'il était déchargé. Il utilisa donc la seule arme qui lui restait, à savoir son pistolaser. Descendre un B1 à l'aide d'un blaster n'avait rien de dur : ça demandait juste un peu plus de précision. Les droïdes de la CSI s'écroulèrent les uns après les autres. Quelques clones tombèrent aussi mais d'un point de vu global, l'armée de la République s'en sortait le mieux. Sans oublier que le Doomsday et les deux autres Juggernauts faisaient des ravages parmi les troupes de la CSI. La bataille fut brève mais intense. Au bout de quelques minutes, les troopers clones s'en sortaient vainqueurs. Enfin, c'est ce que crut CC-5247 avant de voir arriver les superdroïdes de combat. En temps normal, un chargeur de DC-15 pouvait à peine traversser l'épaisse cuirasse du B2. Il fallait s'y prendre à quatre ou cinq pour abattre un seul superdroïde. Et là, Dust en comptait une bonne centaine. Le reste avait dû sauter avec la barricade. Ils avaient quelques secondes pour réagir avant qu'ils ne soient à portée de tir des droïdes. Il écarta le cordon de sécurité autour de la Jedi pour se précipiter à ses côtés :
_Général ! Faut déguerpir vite fait !
La voix de l'Arkannienne était toujours pâteuse mais il lui semblait qu'elle allait mieux. Enfin, un peu :
_Dust. Quelle est la situation ?
Le clone jeta un oeil par dessus son épaule avant de répondre d'une voix légèrement amusée :
_Hé bien disons que si nous restons ici plus longtemps, nous allons mourir. Nous ferions mieux de nous réfugier dans le
Doomsday.
Sio avala difficilement sa salive :
_Je ne peux pas bouger...trop faible.
Dust grogna à moitié. Déjà, ses hommes commençaient à tomber sous le feu des B2. Les Juggernauts finiraient bien par se débarasser d'eux mais si les troopers restaient plus longtemps sous les tirs des superdroïdes, ils finiraient par y passer aussi. Il ne pouvait pas laisser son géréral ici. D'une part parce qu'elle était son officier suppérieur. Ensuite, parce qu'elle était une Jedi : elle possédait des dons qui pouvaient tous les sauver. Et puis aussi parce qu'il refusait qu'elle meure; Il ne savait pas pourquoi. Ca n'avait rien à voir avec son souci de protéger ses frères avec Sio c'était...plus profond. Quelque chose qu'il ne pouvait pas expliquer mais que ses tripes disaient pour lui. Lesquelles seraient bientôt éparpillées s'il ne bougeait pas très vite. Sio était incapable de bouger ? Très bien, alors il la porterait ! Il souleva la Jedi pour la prendre dans ses bras. Elle voulut dire quelque chose mais la fatigue l'emporta et elle s'évanouit aussitôt. Il la trouvait incroyablement légère. En la serrant d'aussi près, il pouvait presque poser son visage contre le sien et respirer son doux parfum.
Puis, il se ressaisit. Quelles que soient ces sensations, il devait s'en détourner même s'il devait l'avouer, elles étaient agréables. Ces sentiments l'empéchaient de se concentrer sur la seule vraie chose à faire : mettre la Jedi en sécurité. Pendant que ses hommes lui fournissaient un tir de couverture, il se rua jusqu'au Doomsday. Il y était presque : plus que trois mètres, plus que deux mètres, plus qu'un mètre...puis une masse sombre fondit sur lui et le percuta de plein fouet. Il eut juste le temps de lâcher Sio le plus délicatement possible et de se protéger à l'aide des bras. La douleur qu'il recut était double : celle du choc plus celle d'un courant électrique parcourant tout son corps. Il roula à terre. Ce n'est qu'en se relevant qu'il vit clairement son adversaire : un Magnagarde de série IG-100. Avant que le droïde n'attaque à nouveau, Dust se demanda quand même comment il faisait pour attirer autant les ennuis...